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Le 15e régiment d'infanterie (15e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de Béarn, un régiment français d'Ancien Régime.
Sommaire
- Création et différentes dénominations
- Colonels / Chefs de brigade
- Historique des garnisons, combats et batailles du 15e RI
- Drapeau
- Décorations
- Insigne
- Devise
- Personnalités ayant servi au 15e RI
- Sources et bibliographie
- Notes et références
- Voir aussi
Création et différentes dénominations
- 1763 : Renommé régiment de Béarn.
- 1776 : Le régiment de Béarn est dédoublé.
Les 1er et 3e bataillons conservent le titre, les drapeaux et le costume du régiment de Béarn.
Les 2e et 4e bataillons forment le régiment d'Agénois. - 1er janvier 1791 : Tous les régiments prennent un nom composé du nom de leur arme avec un numéro d’ordre donné selon leur ancienneté. Le régiment de Béarn devient le 15e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Béarn.
- 1793 : Lors du premier amalgame la 15e demi-brigade de première formation n'a pas été formée.
- Le no 15 reste vacant
- 1796 : Création de la 15e demi-brigade de deuxième formation
- 1803 : Renommé 15e régiment d'infanterie de ligne
- 1814 : pendant la Première Restauration et les Cent-Jours, le régiment garde son numéro
- : comme l'ensemble de l'armée napoléonienne, il est licencié à la Seconde Restauration
- : création de la légion du Finistère
- 1820 : la 27e légion du Finistère est amalgamée et renommée 15e régiment d'infanterie de ligne
- Siège de Paris (1870) : devient le 15e régiment de marche
- 1871 : Reprend le nom de 15e régiment d'infanterie de ligne
- 1882 : Il prend son nom définitif, 15e régiment d'infanterie.
- 1914 : Donne naissance au 215e régiment d'infanterie
Colonels / Chefs de brigade
- 1788 : colonel Gilles Dominique de Boisgelin de Kerdu (*)
- 1791 : colonel Michel-Ange de Castellane
- 1791 : colonel Jean Charles de Myon
- 1792 : colonel Marie Louis de Varennes (*)
- 1793 : chef de brigade Charles Dauriere
- 1795 : chef de brigade Balthazar Romand (*)
- 1796 : chef de brigade Faure puis colonel en 1803
- 1804 : colonel Hilaire Benoit Reynaud[1]
- 1808 : colonel Paul Louis Marie Dein
- 1813 : colonel Charles Aimable Levavasseur[2]
- 1830 : colonel Anatole Mangin
- 1830 : colonel Charles Jean-Baptiste Parchappe
- 1859 : colonel Martin Daudel
- ? : colonel Théodore Eugène Fraboulet de Kerléadec[3]
- - : colonel Joseph Derroja
- .
- 1888 : colonel Jean Edmond Dessirier
- .
- 1940 : colonel Jean Favatier[4]
- : Giaubert - Commandant
- .
Historique des garnisons, combats et batailles du 15e RI
Ancien Régime
15e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Béarn (1791-1794)
Révolution haïtienne
A la fin de 1791, le 2e bataillon s'embarqua au Havre pour passer à Saint-Domingue, pour participer aux batailles et combats de la Révolution haïtienne ou il est décimé par les combats et la maladie.
Guerres de la Révolution et de l'Empire
En janvier 1792, le reste du régiment se rendit à Arras, et au commencement des hostilités il fut jeté dans Lille ; il s'illustra dans la magnifique défense de cette place. Le , le bataillon de Béarn fut chargé d'aller s'assurer de la retraite des Autrichiens et de combler leurs travaux. Le bataillon termina cette campagne par la conquête de la Belgique et la prise d'Anvers, le , où il fut mis en garnison.
Rentré en France, après la bataille de Neerwinden, il fit en 1793 partie de l'armée du Nord.
Le , lors du premier amalgame le 1er bataillon du 15e régiment d'infanterie (ci-devant Béarn) est amalgamé avec le 4e bataillon de volontaires de la Sarthe et le 14e bataillon des Fédérés Nationaux pour former la 29e demi-brigade de première formation.
Le 2e bataillon du 15e régiment d'infanterie (ci-devant Béarn)qui devait former le noyau de la 30e demi-brigade de première formation étant aux colonies, elle n'a existé que sur le papier. Le dépôt du 2e bataillon de Béarn, resté dans les garnisons de la Bretagne, est entré directement, lors du deuxième amalgame dans la formation de la 40e demi-brigade de deuxième formation.
Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français de 1793 la 15e demi-brigade de première formation, qui devait être créée par l'amalgame des 1er bataillon du 8e régiment d'infanterie (ci-devant Austrasie), 3e bataillon de volontaires de l'Allier, 1er bataillon de volontaires de la Gironde et 4e bataillon de volontaires d'Indre-et-Loire n'a pas été formée.
- Ainsi le no 15 reste vacant de 1794 à 1796.
15e demi-brigade de deuxième formation (1796-1803)
Guerres de la Révolution et de l'Empire
La 15e demi-brigade de deuxième formation est formée le 30 pluviôse an IV () par l'amalgame des :
- 68e demi-brigade de première formation(2e bataillon du 34e régiment d'infanterie (ci-devant Angoulême), 2e bataillon de volontaires de Loir-et-Cher, 6e bataillon de volontaires de la Somme, 6e bataillon de volontaires de la formation d'Orléans, 13e bataillon de volontaires des réserves, 25e bataillon de volontaires des réserves)
La 15e demi-brigade de deuxième formation fait les campagnes de l'an IV (1796) et de l'an V (1797) à l'armée du Nord, celles de l'an VI (1798) aux armées du Nord, d'Allemagne et de Mayence celle de l'an VII (1799) à l'armée de Batavie et celles de l'an VIII et de l'an IX (1800-1801) aux armées de Batavie et du Rhin avec lesquelles elle participe aux batailles de Biberach et d'Hohenlinden et se distingue particulièrement le à la bataille d'Engen.
Le 3e bataillon de ce corps a participé à l'expédition de Saint-Domingue. Ce bataillon entra dans la composition de la nouvelle 66e demi-brigade en application de l'arrêté du 12 floréal an XI ().
15e régiment d'infanterie de ligne (1803-1815)
Guerres de la Révolution et de l'Empire
Par décret du 1er vendémiaire an XII (), le Premier Consul prescrit une nouvelle réorganisation de l'armée française. Il est essentiel de faire remarquer, pour faire comprendre comment, souvent le même régiment avait en même temps des bataillons en Allemagne, en Espagne et en Portugal, ou dans d'autres pays de l'Europe, que, depuis 1808, quelques régiments comptaient jusqu'à 6 bataillons disséminés, par un ou par deux, dans des garnisons lointaines et dans les diverses armées mises sur pied depuis cette date jusqu'en 1815.
Ainsi, le 15e régiment d'infanterie de ligne est formé à 4 bataillons avec les :
- 1er et 2e bataillons de la 15e demi-brigade de deuxième formation (2 bataillons)
- 1er et 3e bataillons de la 107e demi-brigade de deuxième formation (2 bataillons)
De l'an XII 1803 à 1806, le 15e régiment d'infanterie de ligne est en garnison à Brest.
En 1807 il au 6e corps de la Grande Armée avec lequel il participe à la bataille de Friedland avant de rejoindre le corps d'observation de la Gironde
En 1808, il est à l'armée de Portugal et à la division d'observation des Pyrénées-Occidentales et participe dans le cadre de la Guerre d'indépendance espagnole au sièges et batailles de Saragosse, Riosecco, Évora et Vimeiro.
En 1809 il est aux armées d'Espagne et de Portugal avec lesquelles il participe aux batailles de la Corogne, Port-Martin et d'Oporto.
De 1810 à 1812 le 15e est aux armées de Portugal et d'Espagne et combat à Astorga, Buçaco, de Sobral (en) et de Salamanque.
En 1813 le régiment est aux armées d'Espagne et de Portugal, ou il participe aux batailles de San Millan, de Sorauren et de la Bidassoa.
Appellé pour participer à la campagne d'Allemagne il est rattaché au 6e corps de la Grande Armée et au corps d'observation de Bavière avec lesquels il participe aux batailles de Bautzen, de Leipzig (16-19 octobre) et de Hanau.
En 1814 il est à la Grande Armée, et participe à la campagne de France et se trouve engagé dans les batailles de Vauchamps (14 février 1814), de Bar-sur-Aube, de Reims et de Fère-Champenoise.
L'exil de Napoléon Ier à l'île d'Elbe, permet, le , le retour de prisonniers d'Angleterre.
En 1815, durant les Cent Jours, il est à la Grande Armée.
Officiers tués ou blessés en servant au 3e régiment d'infanterie de ligne sous l'Empire (1804-1815) :
- officiers tués : 36
- officiers morts de leurs blessures : 20
- officiers blessés : 107
Après la seconde abdication de l'Empereur, Louis XVIII réorganise de l'armée de manière à rompre avec l'héritage politico-militaire du Premier Empire.
A cet effet une ordonnance du licencie l'ensemble des unités militaires françaises.
Légion du Finistère (1815-1820)
Par ordonnance du , Louis XVIII crée les légions départementales. La 27e Légion du Finistère, qui deviendra le 15e régiment d'infanterie de ligne en 1820, est créée.
15e régiment d'infanterie de ligne (1820-1882)
En 1820 une ordonnance royale de Louis XVIII réorganise les corps de l'armée française en transformant les légions départementales régiments d'infanterie de ligne. Ainsi, le 15e régiment d'infanterie de ligne est formé, à Valenciennes, avec les 3 bataillons de la légion du Finistère.
1820 à 1848
Le 15e régiment d'infanterie de ligne fait la campagne de 1823 au 1er corps de l'armée d'Espagne et se distingue dans les combats dans les Asturies le .
De 1824 à 1828, il fait partie du corps d'occupation d'Espagne.
Les 2 premiers bataillons font partie du corps expéditionnaire contre la régence d'Alger et participe aux campagnes de 1830 et 1831 à l'armée d'Afrique et s'illustre à la bataille de Staoueli (), dans tous les engagements qui ont précédé la prise d'Alger () puis au combat et à la prise de Blida (), au passage et au combat du col de Mouzaïa (18 et ), aux combats sur le plateau d'Ouara et sur le col de Mouzaïa (1er et ).
Une ordonnance du créé, en métropole, le 4e bataillon et porte le régiment, complet, à 3 000 hommes[5].
Les bataillons du 15e régiment de ligne engagés en Algérie rentrent en France en .
En 1848, le régiment est affecté à l'armée de Paris.
Second Empire
- 1855-1856 : Guerre de Crimée, Siège de Sébastopol.
- 1859 : Campagne d'Italie, Bataille de Melegnano, Bataille de Solférino
- 1870 : Guerre franco-prussienne
- : le régiment quitte Soissons pour se rendre à Thionville ou il arrive le même jour.
- 1er août : l'effectif du 15e régiment est de 61 officiers et 1 779 hommes. Batailles de Borny, Saint Privat et Sevigny
- Le 16 août, le 4e bataillon, formé le , quitte le dépôt pour créer le 6e régiment de marche qui formera la 1re brigade de la 1re division du 13e corps d'armée[6]
- Le 18 août, le 15e RIL est décimé en perdant le deux tiers de son effectif à la bataille de Saint-Privat[7].
- 21 septembre : Combat du bois de Vigneulles
- Le , à la suite de la capitulation de Soissons l'ensemble des compagnies formant le dépôt du 15e régiment d'infanterie est fait prisonnier de guerre.
- L'ensemble du 15e régiment d'infanterie étant prisonnier, celui-ci n'existe plus.
Le 15e régiment de marche est formé.
Le , le dépôt du 15e régiment d'infanterie est réorganisé à Bayonne.
Le , son effectif est de 12 officiers et 299 hommes[8].
1871 à 1914
- 1870 : Perpignan
- 1879 : Implantation de l'état major et des deux premiers bataillons à Castelnaudary, le 3e bataillon sera stationné à Carcassonne.
- 1881 et 1882 : un bataillon est envoyé en Algérie
15e régiment d'infanterie
1871 à 1914
- 1907 : Départ pour Albi.
Première Guerre mondiale
À la 32e division d'infanterie d' à .
1914
- Bataille de Morhange (18 au 20 août)
- Bataille de Rozelieures (23 août-1er septembre)
- Kortekeer-Cabaret (Belgique) 11/1914
- Seicheperey (St Mihiel)
- Bataille des Flandres (novembre à ).
1915
- février à août : Champagne, Bois Sabot (7 mars)
- septembre à novembre : seconde bataille de Champagne, Mont Têtu (25 septembre), Butte de Tahure
1916
- Bataille de Verdun : Reprise des forts de Douaumont et de Vaux, Fleury-sous-Douaumont (juillet –octobre)
- Argonne (septembre à ) : Ravin de la Fille Morte
1917
- Secteur de Verdun : cote 304, Mort Homme (janvier à juin)
- Alsace : (novembre-décembre) : Aspach
- Vosges (décembre à ) : Le Voilu
1918
- Alsace : (février-avril) : Aspach
- Flandres (mai-août): Le Kemmel, ferme des Pompiers, côte 44
- bataille de l'Ailette (août-octobre) : Fresnes, Couvron
- La Serre (octobre, novembre) : Pouilly, Crécy sur Serre, ferme St Jacques
Entre-deux-guerres
1936 : Casernement à Albi, Castelnaudary et Rodez
Le 15e RI est requis en , pour appliquer le plan de barrage dans les Pyrénées-Orientales. Ce plan vise à empêcher les militaires de l’armée populaire de la République espagnole, vaincue par les rebelles franquistes, en pleine Retirada, de passer en France. L’interdiction d’entrer est levée du 5 au [9].
Seconde Guerre mondiale
Il est reformé en 15e régiment d'infanterie alpine (RIA) sous les ordres du colonel Favatier puis du Chef de bataillon commandant Giaubert le , à la 31e division d'infanterie alpine.
Le 15° RIA comptait deux bataillons à Albl et un autre à Rodez. A la déclaration de guerre, le régiment passe par les Alpes et la Trouée de Bâle puis est positionné en Lorraine vers Bitche. Il gagne la frontière belge en février 1940. Il y subira de plein fouet l'offensive allemande. Il est engagé sur la Basse Somme durant la bataille Abbeville où les combats font rage. Il se replie à Saint-Valéry-en-Caux où il doit se rendre le 12 juin 1940.
Une stèle est dédiée à Yonval, près d'Abbeville, à la mémoire du 15e régiment d'infanterie alpine pour leurs combats du .
Drapeau
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[10] :
Décorations
Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée.
Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918.
Insigne
Devise
Personnalités ayant servi au 15e RI
- Joseph Aymerich alors sous-lieutenant.
- Jean Théodore François Champion alors chef de bataillon.
- Henri Dorgères (en 1940, corps franc).
- Henri Pistre, prêtre surnommé « le Pape du rugby »
- César de Vachon de Belmont-Briançon alors capitaine.
- Louis de Torquat de la COulerie, devint général et fusillé par les allemands.
Sources et bibliographie
- Bibliographie pour la Seconde Guerre mondiale.
- La bataille du Sud d'Amiens: -, Pierre Vasselle, Abbeville, 1947.
- Jacques Riboud (trad. de l'anglais), Souvenirs d'une bataille perdue, 1939-1940, Paris, Centre Jouffroy-JRSC éditions, , 436 p. (ISBN 978-2-910-50100-6) .
- (en) René Chartrand, Ticonderoga 1758 : Montcalm's victory against all odds, Oxford, Osprey, coll. « Campaign » (no 76), , 96 p. (ISBN 978-1-841-76093-3) .
Notes et références
- Colonel Reynaud, blessé le
- Blessé le .
- Colonel Fraboulet de Kerléadec, blessé et décédé le à la bataille de Saint-Privat
- Mort au Champ d'Honneur le 05/06/1940 à Béhen (Somme)Lire en ligne
- Histoire de l'infanterie en France de Victor Louis Jean François Belhomme Vol 5 page 151
- Opération du 13e corps et de la 3e armée durant le Siège de Paris (1870) par le général Vinoy, pages 7 et 15
- D Vincent : Souvenir d'un soldat de 1870. Siège de Soissons
- La mobilisation de l'armée, mouvement des dépôts (armée active) du 15 juillet 1870 au 1er mars 1871 guerre de 1870-1871 par Aristide Martinien
- René Grando, Jacques Queralt et Xavier Febrés (préf. Bartolomé Bennassar), Camps du mépris : des chemins de l'exil à ceux de la Résistance, 1939-1945, Perpinya, Editorial Trabucaire, , 192 p. (ISBN 978-2-905-82832-3, OCLC ), p. 186
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
Voir aussi
Articles connexes
- Régiment de Béarn
- Histoire militaire de la France.
- Régiments français d'Ancien Régime.
- Liste des régiments français.
- Liste des grades dans l'armée française.