Transports dans la Marne
Les transports dans le département français de la Marne sont caractérisés par l'importance des infrastructures terrestres reliant l’Île-de-France à la Lorraine, à l'Alsace et à l'Allemagne. À côté de l'axe historique de la vallée de la Marne se développe un axe plus au nord, capté par le poids démographique et économique de l'agglomération de Reims, et par lequel passe les infrastructures les plus récentes (autoroute et LGV).
Autoroutes | 196 km[1] | A4 A26 A34 A344 |
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Routes nationales | 183 km[1] | N 4 N 31 N 44 N 51 N 244 |
R.D. et V.C. | 9 964 km[1] | |
Autocars interurbains | Fluo Grand Est |
Principales gares de voyageurs | Reims, Champagne-Ardenne TGV, Châlons-en-Champagne, Épernay |
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Services voyageurs | TER Fluo (TER Grand Est), TER Hauts-de-France, TGV inOui |
Principaux ports |
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AĂ©roports |
Châlons-Vatry (Paris-Vatry) |
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Transport routier
Infrastructures routières
La Marne et ses deux principales agglomérations, Reims et Châlons-en-Champagne, sont à l'intersection de deux des principales autoroutes du nord-est de la France, l'autoroute A4 (Paris-Metz-Strasbourg) et l'autoroute A26 (Calais-Saint-Quentin-Troyes). Jusqu'en 2010, le tronc commun de ces deux autoroutes traversait le cœur de l'agglomération rémoise ; l'autoroute A4 contourne maintenant la ville par le sud, mais l'autoroute urbaine, renommée A344, accueille toujours plus de 60 000 véhicules par jour[2]. L'agglomération de Reims est également à l'origine de la route nationale 51, qui avec l'autoroute A34, relie la ville des sacres à Charleville-Mézières, Sedan et la Belgique.
Bien que l'itinéraire le plus court et la route nationale historique entre Paris et Strasbourg passent par le sud de la Marne, un tracé plus au nord a été choisi pour l'autoroute A4 au début des années 1970, par Reims et Metz. La route nationale 4 et la route nationale 44 (qui relie la première à l'A4) sont progressivement aménagées en voie rapide à 2x2 voies, mais cet aménagement reste incomplet, notamment dans le sud-ouest rural du département.
Identifiant | Origine | Principales agglomérations desservies dans le département | Fin | Remarques |
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Autoroute A4 | Paris-Porte de Bercy | Reims, Châlons-en-Champagne (à une dizaine de kilomètres), Sainte-Menehould | Strasbourg | Autoroute concédée et payante, à 2x2 voies. Depuis 2010, elle contourne Reims par le sud, le tracé d'origine ayant été renommé A344. |
Autoroute A26 | Autoroute A16 près de Calais | Reims, Châlons-en-Champagne, Sommesous | Autoroute A5 près de Troyes | Autoroute concédée et payante, à 2x2 voies. |
Autoroute A34 | Autoroute A4 à Taissy près de Reims | Reims | Route nationale 51 à Witry-lès-Reims NB : après une discontinuité d'une trentaine de kilomètres, l'autoroute A34 reprend dans le département des Ardennes vers Charleville-Mézières et la frontière belge. | Autoroute gratuite à 2x2 voies, concédée sur le tracé repris à l'A4 et non-concédée au-delà . Sur deux kilomètres, cette autoroute porte officiellement le nom de RN 244. |
Autoroute A344 | Autoroute A4 à Thillois à l'ouest de Reims | Reims | Autoroute A34 à Cormontreuil à l'est de Reims | L'ancien tracé de l'A4 a été renumérotée A344 en 2010 lors de l'ouverture d'un contournement sud de la ville. L'A344 reste une autoroute, concédée mais gratuite, limitée à 90 km/h. |
Route nationale 3 | Paris-Porte de Pantin | Dormans, Épernay, Châlons-en-Champagne, Sainte-Menehould | Frontière allemande vers Sarrebruck | Ancienne route d'Allemagne doublée par l'autoroute A4, déclassée en 2006 en RD 3 dans le département. |
Route nationale 4 | Route nationale 104 (Francilienne) à Pontault-Combault (avant 2006 : Paris-Porte de Bercy) | Esternay, Sézanne, Fère-Champenoise, Sommesous, Vitry-le-François | Autoroute A4 à Phalsbourg (avant 2006 : frontière allemande à Strasbourg) | Une des rares routes nationales presque entièrement conservées dans le réseau routier national après 2006, dont la totalité de son parcours marnais. En partie aménagée à 2x2 voies, notamment ssur les contournements de certaines agglomérations et après Vitry-le-François. Ce tracé ne date que des années 1950 : auparavant, la RN 4 était en tronc commun avec la RN 3 jusqu'à Châlons-en-Champagne, puis utilisait le tracé de l'actuelle RN 44 jusqu'à Vitry-le-François. Entre Paris et Esternay, l'actuelle RN 4 appartenait à la RN 304, tandis qu'entre Esternay et Vitry-le-François, l'actuelle RN 4 appartenait à la RN 34. |
Route nationale 31 | Rouen (avant les années 1970 : Gournay-en-Bray) | Fismes, Muizon, Reims Suippes | Autoroute A344 à Reims (avant les années 1970 : Valmy) | Une des rares routes nationales presque entièrement conservées dans le réseau routier national après 2006 ; en partie aménagée à 2x2 voies. Entre Reims et Valmy : déclassée en 1972 en RD 931. |
Route nationale 33 | Route nationale 3 à La Ferté-sous-Jouarre | Montmirail, Étoges | Châlons-en-Champagne | Alternative à la RN 3, déclassée en 1972 en RD 933. |
Route nationale 34 | Paris-Porte de Vincennes | Esternay, Sézanne, Fère-Champenoise, Sommesous | Vitry-le-François (avant les années 1950), Esternay (des années 1950 à 2005) | Déclassée en 2006 en RD 934 en amont d'Esternay ; reprise dans les années 1950 par la RN 4 d'Esternay à Vitry-le-François. |
Route nationale 44 | Autoroute A4 à La Veuve (avant 2006 : Cambrai) | Châlons-en-Champagne (avant 2006 : Reims) | Route nationale 4 à Vitry-le-François | En partie aménagée en 2x2 voies. La section de Châlons-en-Champaagne à Vitry-le-François appartenait jusqu'aux années 1950 à la RN 4, tandis que toute la partie de cette route nationale située au nord-ouest de La Veuve a été déclassé en 2006 en RD 944. |
Route nationale 51 | Autoroute A34 à Witry-lès-Reims (avant 2006 : Épernay et avant 1972 : Orléans) | (originellement : Sézanne, Montmort, Épernay, Reims) | Autoroute A34 à Rethel (avant 2006 : frontière belge vers Dinant) | La route nationale 51 actuelle est une 2x2 voies assurant la continuité de l'autoroute A34, et qui a vocation à être un jour absorbée par celle-ci. L'itinéraire d'origine a été déclassé :
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Route nationale 77 | Nevers | Sommesous, Châlons-en-Champagne, Suippes | Frontière belge vers Bouillon | Déclassée :
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Route nationale 244 | Autoroutes A34 et A344 à Cormontreuil | Autoroute A34 à Reims | Courte route aux caractéristiques autoroutières, reliant deux sections de l'A34 dans l'agglomération de Reims. | |
Route nationale 304 | Paris-Porte de Bercy | Esternay | Renommée RN 4 dans les années 1950. | |
Route nationale 344 | Reims-Nord-Est | Reims-Nord-Ouest | Contournement nord de Reims, qui devrait à terme relier les autoroutes A26 et A34, en partie aménagé à 2x2 voies. | |
Route nationale 366 | Vervins | Reims | Déclassée en 1972 en RD 966. | |
Route nationale 367 | Le Hérie-la-Viéville | Fismes | Château-Thierry | Déclassée en 1972 en RD 967. |
Route nationale 373 | Compiègne | Montmirail, Sézanne, Anglure | Route nationale 19 à la Belle-Étoile (commune de Mesgrigny) | Déclassée en 1972 en RD 373. |
Route nationale 375 | Maclaunay (commune de Montmirail) | Bellegarde | Déclassée en 1972 en RD 375. | |
Route nationale 380 | Dormans | Ville-en-Tardenois, Reims, Bétheniville | Leffincourt | Déclassée en 1972 en RD 980. |
Route nationale 382 | Vouziers | Sainte-Menehould, Givry-en-Argonne, Vanault-les-Dames | Vitry-le-François | Déclassée en 1972 en RD 382. |
Route nationale 385 | Pontfaverger-Moronvilliers | Frontière belge vers Couvin et Charleroi | Déclassée en 1972 en RD 985. | |
Route nationale 386 | Fismes | Épernay | Déclassée en 1972 en RD 386. | |
Route nationale 394 | Route nationale 44 à Mont de Billy (commune de Billy-le-Grand) | Bouy, La Cheppe | Bar-le-Duc | Déclassée en 1972 en RD 994. |
Route nationale 395 | Vitry-en-Perthois (Vitry-le-François) | Pargny-sur-Saulx | Revigny-sur-Ornain | Déclassée en 1972 en RD 995. |
Route nationale 396 | Vitry-le-François | Margerie-Hancourt | Bourg-en-Bresse | Déclassée en 1972 en RD 396. |
Route nationale 402 | Givry-en-Argonne | Rupt-devant-Saint-Mihiel | Déclassée en 1972 en RD 902. | |
Route nationale 440 | Anglure | Marcilly-le-Hayer | Déclassée en 1972 en RD 440. |
Transport collectif de voyageurs
La Marne est desservie par le réseau régional de transport routier Fluo Grand Est, qui compte 7 lignes interurbaines (hors transport scolaire) dans le département, ainsi que du transport à la demande. Ces services sont exploités par Keolis Marne.
Transport ferroviaire
Historique
La ligne de Paris à Strasbourg, construite dans la vallée de la Marne par Épernay, Châlons-sur-Marne et Vitry-le-François, est le premier chemin de fer du département, ouvert entre 1849 et 1851. Son antenne vers Reims est mise en service en 1854.
Le réseau d’intérêt général a principalement été développé dans le département par la Compagnie des chemins de fer de l'Est. À la fin du XIXe siècle, le chemin de fer d’intérêt général atteignait la plupart des villes et bourgs du département, dont Anglure, Bazancourt, Bétheniville, Esternay, Fère-Champenoise, Fismes, Givry-en-Argonne, Montmirail, Sainte-Menehould, Sézanne, Sommesous, Sompuis, Suippes et Vertus. Comme dans les autres départements proches de la frontière allemande, la plupart des lignes, même à faible trafic, sont construites à double voie dans un objectif militaire.
La Marne a également été desservie à partir de 1896 par un réseau de chemins de fer d’intérêt local, les Chemins de fer de la Banlieue de Reims, qui s'étendront à leur apogée sur plus de 300 km de lignes à écartement métrique. Ce réseau a complètement disparu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
La Marne, département où le développement du chemin de fer a été encouragé par des considérations stratégiques mais resté largement rural et peu peuplé, sera particulièrement touchée par les différentes vagues de fermetures de chemin de fer des années 1930 aux années 1970, et jusqu'au XXIe siècle. Des gares comme Sainte-Menehould et Esternay, jadis au cœur d'importantes étoiles ferroviaires, ne voient plus passer aucun train.
La desserte de Reims depuis Paris, qui passait initialement par Épernay, est déviée par la ligne de Trilport à Bazoches lors de l'ouverture de celle-ci en 1894. Puis, lors de l'électrification du grand axe de Paris à Strasbourg et de son antenne d'Épernay à Reims au début des années 1960, le trafic rebascule sur son itinéraire d'origine, avant de changer une nouvelle fois d'itinéraire en 2007 lors de l'ouverture de la LGV Est européenne qui met Reims à 45 mn de Paris.
Situation actuelle
La principale gare de voyageurs est Reims, avec 3 800 000 voyageurs en 2019 ; viennent ensuite Champagne-Ardenne TGV, Châlons-en-Champagne et Épernay, avec une fréquentation annuelle entre 780 000 et 1 160 000 voyageurs[3].
Depuis son ouverture en 2007, la LGV Est européenne est le principal axe ferroviaire du département, permettant de relier à grande vitesse Paris-Est à Reims, Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François, ainsi que Champagne-Ardenne TGV (gare bis de Reims) à Strasbourg, Lille, Nantes, Rennes et Bordeaux. Toutefois, pour les trains de fret et les trains régionaux (TER Grand Est dit TER Fluo), la ligne de Paris-Est à Strasbourg-Ville reste l'axe principal du département.
Reims est au cœur d'une étoile à cinq branches voyageurs (hors LGV), qui la relie à Charleville-Mézières, Châlons-en-Champagne, Épernay, Fismes et Laon. Ces branches sont toutes à double voie, sauf celle d'Épernay.
Département agricole, la Marne conserve un trafic de fret agricole sur plusieurs lignes fermées aux voyageurs.
Ligne de Paris à Strasbourg (LGV) (LGV Est européenne) | Ligne à grande vitesse, à double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, destinée uniquement aux trains de voyageurs. Dispose d'un raccordement vers la ligne d'Épernay à Reims près de Bezannes. |
Ligne de Noisy-le-Sec à Strasbourg | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz. |
Ligne de Blesme - Haussignémont à Chaumont | Double voie électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz dans le département. |
Ligne de Soissons Ă Givet |
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Ligne de Châlons-en-Champagne à Reims-Cérès | Double voie, électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz de Châlons-en-Champagne à la bifurcation de Saint-Hilaire-au-Temple (vers la LGV Est européenne), non-électrifiée au-delà . |
Ligne de Reims à Laon | Double voie non-électrifiée. |
Ligne d'Épernay à Reims | Ligne électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, à double voie d'Épernay à Ay et de Trois-Puits à Reims, et à voie unique d'Ay à Trois-Puits. |
Ligne de Saint-Hilaire-au-Temple à Hagondange | Voie unique non-électrifiée, dont le trafic voyageurs a été suspendu dans le département en 2013. La section de Saint-Hilaire-au-Temple à Valmy reste parcourue par des trains de fret, mais il n'y a plus aucun trafic au-delà de Valmy. |
Ligne de Coolus à Sens | Voie unique non-électrifiée, fermée aux voyageurs mais qui reste exploitée pour du fret. |
Ligne de Vallentigny à Vitry-le-François | Voie unique non-électrifiée, fermée aux voyageurs mais qui reste exploitée pour du fret. |
Ligne de Mézy à Romilly-sur-Seine | Voie unique non-électrifiée, ouverte au seul trafic de fret jusqu'à Montmirail, et déclassée au-delà . |
Ligne de Oiry - Mareuil à Romilly-sur-Seine | Voie unique non-électrifiée, ouverte au seul trafic de fret jusqu'à Sézanne, fermée au-delà . |
Ligne de Gretz-Armainvilliers à Sézanne | Voie unique non-électrifiée, déclassée de la limite de la Seine-et-Marne à Esternay, mais toujours ouverte pour le trafic de fret d'Esternay à Sézanne. |
Ligne de Bazancourt à Challerange | Entièrement fermée dans le département, après être longtemps restée ouverte au trafic de fret. |
Ligne de Longueville à Esternay | Entièrement déferrée dans le département. |
Ligne d'Amagne - Lucquy à Revigny | Entièrement déclassée dans le département. |
Ligne de Fère-Champenoise à Vitry-le-François | Entièrement déclassée. |
Transport fluvial
La Marne est navigable et en partie canalisée. Elle est reliée à l'Aisne par le canal de l'Aisne à la Marne, qui traverse Reims. Le faible gabarit de ces voies d'eau (gabarit Freycinet ou classe I[4]) les destine principalement à la navigation de plaisance aujourd'hui.
Transport aérien
Depuis la fermeture en 2006 de l'aéroport de Reims-Champagne (situé à Bétheny, à distinguer de l'aéroport de Reims-en-Champagne situé à Prunay), le seul aéroport du département desservi par des vols commerciaux réguliers est l'aéroport de Châlons-Vatry (appelé commercialement Paris-Vatry). Cet aéroport est desservi par la compagnie à bas coût Ryanair. Mais pour les voyageurs, le principal point d'accès au transport aérien est l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, à 30 minutes de Reims en TGV.
En revanche, Châlons-Vatry est un important aéroport de fret et centre logistique.
La Marne compte également plusieurs aérodromes dédiés à l'aviation de tourisme, de loisirs, d'affaires ou sanitaire : Châlons - Écury-sur-Coole, Épernay - Plivot, Reims-en-Champagne (Prunay), Sézanne - Saint-Remy et Vitry-le-François - Vauclerc.
Transports en commun urbains et périurbains
Le Grand Reims, Châlons-en-Champagne Agglo, Épernay Agglo Champagne, la Communauté de communes de la Grande Vallée de la Marne, la commune de Sainte-Menehould et Saint-Dizier Der & Blaize Agglomération (dont le territoire inclut 10 communes de la Marne) sont autorités organisatrices de la mobilité sur leur territoire et organisent des services de transport dans leur ressort territorial[5].
Il s'agit principalement de réseaux d'autobus, mais Reims est équipée depuis 2011 d'un tramway qui relie le quartier d'Orgeval à la gare TGV via le centre-ville.
L'ancien tramway de Reims et l'ancien tramway de Châlons-sur-Marne ont respectivement circulé de 1881 à 1939 et de 1897 à 1938.
Modes doux
Le département est traversé par plusieurs voies vertes, véloroutes et sentiers de grande randonnée.
Notes et références
- INSEE, « Réseau routier au 31 décembre 2018 : comparaisons départementales », sur insee.fr, (consulté le ).
- Ministère de la Transition écologique, « Trafic moyen journalier annuel sur le réseau routier national en 2019 », sur data.gouv.fr (consulté le )
- SNCF, « Fréquentation en gares », sur data.sncf.com (consulté le ).
- [PDF] « Les voies navigables du bassin de la Seine », sur VNF.fr, (consulté le ).
- Cerema, « Liste et composition des Autorités Organisatrices de la Mobilité au 1er janvier 2021 », sur cerema.fr, (consulté le ).