Anglure
Anglure (prononcé [ɑ̃ɡlyʁ]) est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.
Anglure | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Marne |
Arrondissement | Épernay |
Intercommunalité | Communauté de communes de Sézanne-Sud Ouest Marnais (siège) |
Maire Mandat |
Frédéric Espinasse 2020-2026 |
Code postal | 51260 |
Code commune | 51009 |
Démographie | |
Gentilé | Angluriots |
Population municipale |
812 hab. (2020 ) |
Densité | 101 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 35′ 09″ nord, 3° 48′ 54″ est |
Altitude | Min. 71 m Max. 82 m |
Superficie | 8,05 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Romilly-sur-Seine (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Vertus-Plaine Champenoise |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | anglure.fr |
Anglure est une commune rurale.
Géographie
Commune située à l'extrémité sud-ouest du département, dans la vallée de l'Aube, peu avant sa confluence avec la Seine.
Hydrographie
La commune est riveraine de l'Aube.
Urbanisme
Typologie
Anglure est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Romilly-sur-Seine, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (73 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (61,3 %), forêts (17,9 %), zones urbanisées (9,9 %), prairies (5,7 %), zones agricoles hétérogènes (5,2 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
C'est sous le nom d'Angleuria, en 965, qu'un document fait mention d'Anglure pour la première fois. L'origine de ce nom d'Anglure s'explique par la présence des Angles, peuple germanique passant et s'installant dans la région vers le VIe siècle.
Histoire
Anségise, 43e évêque de Troyes (ca 950) est le premier seigneur de la ville. De 963 à 1642, les barons de la Crosse furent les premiers à tenir la ville en rendant hommage à l'évêque.
Deux foires se tiennent à Anglure, à la saint Pierre-et-Paul le , pour les bestiaux et chevaux et l'autre à la saint-Martin, le . Un marché hebdomadaire est recensé par l'aveu d'Ogier d'Anglure au roi le .
Après la bataille d'Azincourt, les habitants creusent des fossés et lèvent des murailles pour défendre la ville des Anglais. La ville leur est livrée par Étienne d'Anglure, reprise par les troupes de Charles, roi de France en , les seigneurs d'Auglure ayant mis le feu au château et les vainqueurs rasé les murailles.
En 1580, les habitants relèvent les murailles avec l'accord du roi, les travaux se faisant sous le commandement de Seranin Marcilly, capitaine élu d'Anglure. La ville est assaillie par Chrétien de Savigny, capitaine de François, frère du roi. Les portes de la ville sont ouvertes et elle est pillée, une partie de la population ayant trouvé refuge au château fortifié, Laurent de Cardone étant seigneur d'Anglure.
Le , un grand incendie détruit presque toute la ville, un autre en 1609 la ravage de nouveau.
Fin 1789, la commune se dote d'une garde municipale de 71 personnes du village avec Moreau comme commandant. Le , un appel aux volontaires est lancé pour faire trois années de service dans les troupes auxiliaires, Mimi Darras de 28 ans, Louis Jamard de 27 ans et Sulpice Vaillant se proposent. En 1793, pour la Levée en masse, Anglure envoie quatre hommes : Louis Feugé, Isidore Gallois, Louis Billot (remplacé par François Leleure de Sézanne) et Césaire Lemesle (remplacé par Pierre Caille), ces remplacements se monnayant 400 livres.
Pendant le Premier Empire, dès 1805, l'Aube est partiellement canalisée et une écluse à sas est construite à Anglure pour les bateaux et les trains de bois qui n'ont dès lors plus à franchir les deux pertuis de la ville, le premier étant dans le vannage des moulins et le second un peu en aval. Cette écluse mesure 40 mètres sur 7,80 m, gabarit déjà grand pour l'époque, et qui est comparable à ceux du canal Saint-Martin à Paris et de la Marne. L'Aube, dont la canalisation n'a été effective avec sa mise en service qu'en 1823, ayant été radiée de la nomenclature des voies navigables le 27 juillet 1957, l'écluse ne sert plus que pour écrêter les crues de l'Aube. C'est néanmoins un très beau site avec les moulins et le lavoir.
En 1844, le conseil municipal décide le financement de la voie de chemin de fer d'Anglure à Romilly.
En janvier 1910, une grande inondation atteint Anglure et le canton. Le sénateur de la Marne Léon Bourgeois visite les sinistrés de la ville le .
Politique et administration
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[11].
En 2020, la commune comptait 812 habitants[Note 3], en diminution de 4,36 % par rapport à 2014 (Marne : −0,73 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Antoine, de style flamboyant. Dans le chœur, belles boiseries classées du XVIIIe siècle provenant du prieuré de Macheret. Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1946[14].
- Monuments aux morts de la guerre 1914-1918[15].
- Friche industrielle de la clouterie Amelin Dufay[16], impasse de l'Écluse.
- Château d'Anglure : date de 1840, avec le ré-emploi du donjon de l'ancien château.
- Écluse, œuvre de l'architecte Louis-Ambroise Dubut.
Personnalités liées à la commune
- Ogier IX d'Anglure, seigneur d'Anglure (v.1360-v.1412), qui effectua un pèlerinage à Jérusalem à la fin du XIVe siècle, dont la précieuse relation a été conservée ( Le Saint voyage de Jherusalem du seigneur d'Anglure, publié par François Bonnardot et Auguste Longnon, Paris, Firmin Didot, 1878.) Son blason a été donné à la ville.
- Famille d'Anglure.
- Pierre Forgeot (1888-1956), ministre des Travaux publics du au .
- Julienne Aisner[17] née Simart à Anglure (1899-1947), agent SOE pendant la Seconde Guerre mondiale, enterrée au cimetière d'Anglure, Croix de guerre étoile d'argent, Médaille de la Résistance)[18].
- Lucien Bonnot[19] (1913-1944), boucher à Anglure, résistant, fusillé le à l'Épine, terrain de la Folie[20], enterré au cimetière d'Anglure, Médaille de la Résistance.
Héraldique
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'or, semé de grelots cousus d'argent soutenus chacun d'un croissant de gueules |
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Voir aussi
Bibliographie
- Pour la liste des maires : Anglure à travers les Siècles, A. Travert, instituteur à Anglure, 1919.
- L. Jolivet, Notice historique sur Anglure (Marne),... Chalons-sur-Marne : impr. de A. Robat, 1910.
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Liste des maires au 1er août 2014, site de la préfecture de la Marne, consulté le 10 octobre 2014
- « Sud-Marne: Espinasse et Caccia réélus, du changement ailleurs », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Notice no PA00078568, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA51000555, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA51000132, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Site du CRDP de Reims, consulté le 10 octobre 2014
- MemorialGenWeb.org - Charmont-sous-Barbuise : stèle commémorative
- MemorialGenWeb.org - Lucien Bonnot
- site du CRDP de Reims, consulté le 26 avril 2012