Ligne de Saint-Hilaire-au-Temple Ă Hagondange
La ligne de Saint-Hilaire-au-Temple à Hagondange est une ligne de chemin de fer française, à écartement standard et partiellement électrifiée, de la région Grand Est.
Ligne de Saint-Hilaire-au-Temple Ă Hagondange | |
La ligne, en gare de Verdun. | |
Pays | France |
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Villes desservies | Sainte-Menehould, Verdun, Conflans-en-Jarnisy et Jarny |
Historique | |
Mise en service | 1867 – 1925 |
Électrification | 1956 |
Concessionnaires | Est (1863 – 1937) SNCF (1938 – 1997) RFF (1997 – 2014) SNCF (depuis 2015) |
Caractéristiques techniques | |
Numéro officiel | 085 000 |
Longueur | 176 km |
Écartement | standard (1,435 m) |
Électrification | 25 kV – 50 Hz de Conflans - Jarny à Hagondange |
Pente maximale | 15 ‰ |
Nombre de voies | Nombre de voies variable selon les sections (Anciennement Ă double voie) |
Signalisation | BAL entre Hagondange et Conflans-Jarny BM entre Conflans-Jarny et Verdun ; entre Valmy et Saint-Hilaire-au-Temple. |
Trafic | |
Propriétaire | SNCF |
Exploitant(s) | SNCF et divers nouveaux entrants (notamment Lineas, Europorte et CFL Cargo) |
Trafic | TER, Fret |
Schéma de la ligne | |
Historique
La ligne a été voulue par les villes de Reims et Metz passée la déception ressentie après la révélation du tracé de la ligne de Paris à Strasbourg. Elle est évoquée pour la première fois par le préfet de la Moselle, Albert-Edmond-Pierre-Stanislas Germeau, le [1].
La Compagnie des chemins de fer de l'Est va longtemps s'opposer à ce projet qui concurrence sa propre ligne, avant d'en récupérer la concession en fusionnant avec la Compagnie des chemins de fer des Ardennes[2].
Une convention est signée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer de l'Est pour la concession de la ligne. Le suivant, l'Empereur signe un décret qui approuve la convention et déclare la ligne d'utilité publique[3].
Le , la section Saint-Hilaire – Sainte-Menehould est mise en service, puis Sainte-Menehould – Aubréville le et Aubréville – Verdun le [4].
La section Verdun – Conflans - Jarny est achevée le [4], l'ensemble de la ligne est à voie unique[5].
Après la guerre de 1870, le traité de Francfort, en modifiant la frontière entre l'Allemagne et la France au détriment de celle-ci, nécessite la construction d'une ligne de chemin de fer pour rétablir un lien entre le nord du nouveau département de Meurthe-et-Moselle et la ville de Nancy, son chef-lieu. La desserte de Longwy est également un paramètre important, du fait de l'importance de ses mines de fer et de ses usines sidérurgiques qui se sont retrouvées isolées par cette nouvelle configuration. La section entre Conflans - Jarny et Valleroy - Moineville s'inscrit dans cet itinéraire qui est concédé à la Compagnie des chemins de fer de l'Est par une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie. Cette convention est approuvée à la même date par une loi qui déclare la ligne d'utilité publique[6]. Le tracé était très approximatif puisque la loi parlait d'une ligne d'un point à déterminer de la frontière belge à un point à déterminer de la vallée de la Moselle, passant ou desservant par embranchement les terrains miniers d'Hussigny et de Villerupt ainsi que la vallée de l'Orne, ainsi que les villes de Briey et Thiaucourt.
La section Conflans-Jarny – Hagondange est ouverte en plusieurs étapes entre 1879 et 1925[7].
La section entre Valleroy - Moineville et Homécourt-Jœuf est ouverte le [8] par l'Est. Elle constitue un embranchement de la ligne de la vallée de l'Orne.
Cette ligne est doublée par une ligne privée, concédée à la société anonyme de Vezin-Aulnoye à la suite de sa demande auprès de l'État le pour assurer la desserte minière du secteur. Cette concession est approuvée par un décret qui déclare la ligne d'utilité publique le [9].
De l'autre côté, les chemins de fer d'Alsace-Lorraine réalisent une ligne partant de Hagondange jusqu'à Moyeuvre-Grande ; elle est inaugurée le [10].
C'est en comblant le hiatus de moins de cinq kilomètres entre Moyeuvre-Grande et Jœuf-Homécourt qu'a été complétée la ligne sur toute sa longueur.
La section Saint-Hilaire – Verdun a été mise à double voie le [4]. Après la guerre de 1914-1918, le restant de la ligne est mis à deux voies[1].
La ligne est remise à voie unique entre Saint-Hilaire et Conflans - Jarny entre 1972 et 1975 et des gares intermédiaires sont fermées[4].
Le segment Conflans-Jarny – Hagondange a été électrifié en 25 kV en dx étapes très rapprochées :
- Conflans-Jarny – Valleroy en (électrification Conflans-Jarny - Mancieulles)[11] ;
- Valleroy – Hagondange en (électrification Valleroy - Thionville)[11].
Des associations et des élus demandent la réactivation du raccordement de Saint-Hilaire-au-Temple pour permettre la desserte des gares de Reims et de Champagne-Ardenne TGV (dans le but d'offrir des correspondances avec les TGV vers ou depuis Paris-Est)[12].
Description de la ligne
Caractéristiques
La voie présente un tracé avec de fortes rampes de 15 ‰[4] et des courbes de 300 m de rayon[5]. Les circulations voyageurs sont limitées à 90 km/h et moins et le fret à 70, 80 km/h parfois à 60 km/h selon les sections[4]. Les principaux trains grandes lignes ont donc toujours été tracés de préférence via la ligne Paris – Strasbourg, même avant la création de la ligne de Lérouville à Metz-Ville en 1931, quand il fallait faire le détour par Frouard[2].
Infrastructure
Entre Rosselange et Rombas, un saut-de-mouton permet de basculer de la circulation à gauche, en vigueur sur le réseau français, à celle à droite utilisée en Alsace-Moselle.
Le tunnel de Tavannes a été construit en 1870. Il s'agissait d'une galerie de 5 m de large et 1 200m de long. Il a été utilisé pendant la Première Guerre mondiale comme hébergement, dépôt de matériel et dépôt de munitions pour l'armée. En 1916, une explosion accidentelle a fait plusieurs centaines de morts. En 1936 (dans le cadre de la mise à deux voies de la ligne ?), une seconde galerie a été creusée quelques mètres plus au nord. C'est elle qui est aujourd'hui utilisée pour le passage de la voie[13]. En la résistance sabote l'entrée du tunnel[1].
Superstructure
L'armement de la voie a été prévu assez léger, de manière à pouvoir rapidement la démonter en cas d'attaque allemande[1].
Exploitation et trafic
En raison d'une faible fréquentation des autorails entre Châlons-en-Champagne et Verdun et de l'état de l'infrastructure, le trafic des voyageurs a été supprimé à partir du 15 décembre 2013 et a été remplacé par un service d'autocars. En revanche, ce tronçon de ligne resta dans un premier temps intégralement ouvert au trafic fret puis, dans un second temps, uniquement entre Valmy et Saint-Hilaire-au-Temple d'une part, entre Baleycourt et Verdun d'autre part, faute de trafic entre ces deux gares.
Depuis et l'abandon de la desserte fret de bio-carburant au niveau de l'ancienne gare de Baleycourt, la ligne est condamnée après la gare de Verdun mais reste encore exploitée après Valmy.
Notes et références
- http://www.espacetrain.com/index.php?page=contrib/reportage/sw/ligne5
- Evolution d'un projet de desserte ferroviaire entre Paris et Strasbourg, André Schontz 1998
- « N° 11549 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Est : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 22, no 1141,‎ , p. 138 - 146 (lire en ligne).
- Revue La Vie du rail, n° 2059 page 41
- La ligne de LĂ©rouville Ă Metz L. Gallois, Annales de GĂ©ographie
- « N° 2118 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement de nouvelles lignes de chemin de fer concédées à la Compagnie de l'Est, et approuve une convention passée avec cette compagnie : 17 juin 1873 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 6, no 139,‎ , p. 813 - 818 (lire en ligne).
- Revue La Vie du rail, n° 2184 page 49
- « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
- « N° 30909 - Décret qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer destiné à relier le siège d'exploitation de la mine de fer d'Homécourt au chemin de fer de Valleroy-Moineville : 16 décembre 1895 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 52, no 1769,‎ , p. 824 - 828 (lire en ligne).
- « Ligne Hagondange - Moyeuvre-Grande », sur etienne.biellmann.free.fr (consulté le )
- Revue Chemins de Fer éditée par l'AFAC, n° 1988/6, page 263.
- « aut-fnaut-lorraine.over-blog.c… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Les Français à Verdun - 1916 », sur lesfrancaisaverdun-1916.fr (consulté le ).