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Ligne de Longueville Ă  Esternay

La ligne de Longueville à Esternay est une ligne ferroviaire française à écartement standard et à voie unique des régions Île-de-France et Grand Est. C'est une ligne transversale de l'ancienne compagnie des chemins de fer de l'Est, intégrée à la SNCF en 1938.

Ligne de
Longueville Ă  Esternay
Image illustrative de l’article Ligne de Longueville à Esternay
B 82500 en stationnement en gare de Provins, avant l'Ă©lectrification de la ligne.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Longueville, Provins, Esternay
Historique
Mise en service 1858 – 1902
Électrification 2022
Fermeture 1952 – 1969 (fermeture partielle)
Concessionnaires Est (1858 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF RĂ©seau (Ă  partir de 2015)
Caractéristiques techniques
NumĂ©ro officiel 003 000
Longueur 39,5 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Partielle

25 kV – 50 Hz
de Longueville Ă  Provins

Pente maximale 15ʉۡ
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Trafic Transilien Ligne P du Transilien jusqu'Ă  Provins
Fret
Train touristique jusqu'Ă  Villiers-Saint-Georges

Elle constitue la ligne no 003 000 du rĂ©seau ferrĂ© national. Historiquement, elle constituait la ligne 216 dans l'ancienne numĂ©rotation SNCF des lignes de la rĂ©gion Est.

Histoire

De Longueville Ă  Provins

Un projet de liaison Les Ormes-sur-Voulzie – Longueville – Provins, long de douze kilomètres, est Ă©tudiĂ© lors du choix du tracĂ© de la ligne de Montereau Ă  Troyes. La ligne, prĂ©vue Ă  traction animale, est concĂ©dĂ©e Ă  Monsieur Lauzin de Rouville par un dĂ©cret le [1]. La Compagnie du chemin de fer de Provins aux Ormes est constituĂ©e par un acte signĂ© les 15, 18, 21 septembre 1853. Elle est autorisĂ©e par un dĂ©cret impĂ©rial du 12 octobre suivant qui entĂ©rine le transfert de la concession[2]. La concession est abandonnĂ©e lors de l'approbation du tracĂ© de la ligne de Paris-Est Ă  Mulhouse-Ville[3]. Un dĂ©cret impĂ©rial du 18 janvier 1855 confie la construction des lignes « de Longueville Ă  Provins Â» et de « Chalmaison aux Ormes Â» Ă  la Compagnie des chemins de fer de l'Est.

Le tronçon de Nangis à Flamboin de la ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville est achevé le [4]. Vingt mois plus tard, le , l'embranchement vers Provins, long de sept kilomètres, est ouvert au trafic. Il permet aux Provinois de rejoindre la grande ligne en quinze minutes[3].

En 1887, dix à douze départs par jour et par sens relient la ville à Paris avec un changement à Longueville en deux à trois heures de trajet. De sept à neuf trains par jour relient Provins à Troyes en trois heures ; trois trains quotidiens permettent par ailleurs de se rendre à Montereau, grâce à la ligne de Flamboin-Gouaix à Montereau, avec une heure et quart de trajet[5].

De Provins Ă  Esternay

Une loi du autorise le prolongement de la ligne de Provins à Esternay, dans le département voisin de la Marne via Villiers-Saint-Georges. La ligne est déclarée d'utilité publique par une loi le 7 janvier 1881[6], dans le cadre des lignes classées en 1879 dans le réseau complémentaire, dont la réalisation est estimée nécessaire à l'économie régionale[3]. La section de Provins à Esternay est concédée à titre définitif par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Est par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le 11 juin 1883. Cette convention est approuvée par une loi le 20 novembre suivant[7]. Toutefois, l'exécution des travaux, d'abord ajournée à 1894, tarde et la mise en service de ce tronçon est finalement réalisée le [8].

La ligne est fermée au service des voyageurs entre Provins et Esternay le [8] et au service des marchandises entre Villiers-Saint-Georges et Esternay le .

Infrastructure

Seule la section de Longueville à Villiers-Saint-Georges est encore ouverte. Entre Villiers-Saint-Georges et Esternay, la voie est déposée.

Le renouvellement des rails entre Provins et Longueville a fait l'objet d'un chantier qui s’est Ă©talĂ© sur un peu plus de quatre mois, du au . Ce chantier a reprĂ©sentĂ© un budget de 6 millions d'euros intĂ©gralement financĂ© par RĂ©seau ferrĂ© de France. En effet, l'arrivĂ©e des nouvelles rames Bibi, l'augmentation des horaires et le cadencement plus riche, ont nĂ©cessitĂ© des travaux de renouvellement de tous les Ă©lĂ©ments de la voie : rails, traverses et ballast. L'opĂ©ration, assurĂ©e par 80 opĂ©rateurs, techniciens et ingĂ©nieurs s'est caractĂ©risĂ© notamment par 14 000 traverses en bĂ©ton posĂ©es sur 15 000 tonnes de ballast neuf[9]. La vitesse des trains de voyageurs a ainsi pu ĂŞtre relevĂ©e de 60 Ă  70 km/h.

Électrification

La ligne est électrifiée en 25 kV – 50 Hz sur les km à voie unique de Longueville à Provins. Les travaux ont commencé en , ils devaient se dérouler jusqu'en 2021[10]. Toutefois, la mise en service de cette électrification fut reportée vers [11]. Elle est effective le [12].

Vitesses limites

La vitesse limite de la ligne en 2012 pour les AGC et les trains V 120 est de 70 km/h[13].

Exploitation

La ligne n'est plus aujourd'hui desservie que par des trains de voyageurs d'Île-de-France (Transilien) entre Longueville et Provins, généralement à partir de Paris-Est.

Longtemps assurée par des éléments automoteur doubles (EAD), la desserte de la ligne a été reprise en 2004 par des RIB/RIO tractées par des BB 67400. Depuis 2008, ces rames vieillissantes ont été remplacées par de nouveaux automoteurs bi-mode B 82500, dits « Bibi ».

Quelques trains de marchandises, ainsi que les trains de l'AJECTA, parfois pour des tournages de films, subsistent entre Provins et Villiers-Saint-Georges.

Projets

En , le site Web « provins.evous.fr » fait état d'une information sur la réouverture « annoncée » de la section de ligne Provins - Villiers-Saint-Georges, mais sans plus de précisions[14]. Cependant, on ne sait pas si le projet de réouverture de la gare de Villiers-Saint-Georges va permettre également de rouvrir les gares de Léchelle et de Beauchery, deux anciennes gares entre Provins et Villiers-Saint-Georges[15].

Galerie de photographies

  • Restitution d'une rame cĂ©rĂ©alière Ă  Beauchery. Première circulation SNCF depuis que la CFTA a dĂ©sertĂ© la ligne 216.
    Restitution d'une rame céréalière à Beauchery. Première circulation SNCF depuis que la CFTA a déserté la ligne 216.
  • ArrivĂ©e d'un train en gare de LĂ©chelle vers 1900.
    Arrivée d'un train en gare de Léchelle vers 1900.
  • Passage Ă  niveau (PN) no 29 Ă  500 m environ au nord de la gare de Villiers-Saint-Georges. La voie est dĂ©posĂ©e quelques centaines de mètres au-delĂ  du PN.
    Passage Ă  niveau (PN) no 29 Ă  500 m environ au nord de la gare de Villiers-Saint-Georges. La voie est dĂ©posĂ©e quelques centaines de mètres au-delĂ  du PN.

Notes et références

  1. « N° 4309 - Décret qui autorise l'établissement d'un chemin de fer de Provins aux Ormes : 28 juillet 1852 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, x, vol. 10, no 565,‎ , p. 312 - 329.
  2. « N° 954 - Décret impérial portant autorisation de la société anonyme formée à Provins sous la dénomination de Compagnie du chemin de fer de Provins aux Ormes : 12 octobre 1853 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 2 « Partie supplémentaire », no 51,‎ , p. 890 - 907.
  3. François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome 2, 1858 - 1863, p. 57
  4. François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome I, 1852 - 1857, p. 172
  5. René-Charles Plancke, Histoire du chemin de fer de Seine-et-Marne, tome 1, p. 313
  6. « N° 10261 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Provins à ou près Esternay : 7 janvier 1881 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 22, no 593,‎ , p. 51 (lire en ligne).
  7. « N° 14216 - Loi qui approuve la convention passée, le 11 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Est : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 345 - 352 (lire en ligne).
  8. René-Charles Plancke, Histoire du chemin de fer de Seine-et-Marne, tome 1, p. 315
  9. Site de la communauté de communes de Provins : Une voie ferrée toute neuve, consulté le 28 mars 2011
  10. Sébastien Blondé, « Paris-Provins : l’électrification enfin ! », sur leparisien.fr, – (consulté le ).
  11. Victor Fernandez, « Seine-et-Marne. Les derniers dĂ©tails du projet de l'Ă©lectrification de la ligne P », sur actu.fr, La Marne, (consultĂ© le ) : « L’un est situĂ© entre Paris, Provins et Troyes et devrait ĂŞtre Ă©lectrifiĂ© d’ici ».
  12. « Ça y est, le courant passe ! », sur electrificationparistroyes.fr, (consulté le ).
  13. Renseignements techniques SNCF/RFF - RT 1012 Ligne 21.6 : Longueville Ă  Provins
  14. Les transports en commun plus présents / Le cadencement augmente la qualité de service, article du 16 décembre 2009
  15. Ligne Longueville/Esternay sur le site « Le Répertoire des Rues Ferroviaires »

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • RenĂ©-Charles Plancke, Histoire du chemin de fer de Seine-et-Marne, tome 1, Ă©ditions Amatteis, 1991, 511 p. (ISBN 9782868491053) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome II, 1858 - 1863, 2001, 223 p. (ISBN 9782950942128) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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