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Transport ferroviaire en Suisse

Le transport ferroviaire en Suisse se caractĂ©rise par un rĂ©seau de chemin de fer dense et relativement dĂ©centralisĂ© de 5 124 km de lignes[1] et par une desserte assez fine et cadencĂ©e du territoire. La majeure partie du rĂ©seau suisse (3 754 km)[1] est en voie normale de 1 435 mm, viennent ensuite les voies en 1 000 mm (1 312 km)[n 1], plus 68,5 km de voie de moins de 800 mm et une toute petite ligne de 1,96 km qui a un Ă©cartement de 1 200 mm. Le rĂ©seau est en grande partie (4 984 km) Ă©lectrifiĂ© en alternatif, selon les normes allemandes avec du 15 kV 16 Hz 2/3, Ă  l'exception de quelques tronçons transfrontaliers.

Transport ferroviaire en Suisse
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Une rame pendulaire ICN, mise en service depuis 2001
Caractéristiques du réseau
Longueur du rĂ©seau 5 124 km[1]
dont Ă©lectrifiĂ©s 4 984 km
Écartement 1 435 mm
1 000 mm
1 200 mm
800 mm

Plan

Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Carte du réseau ferré de Suisse en 2015

Les quatre principales entreprises actives sont les Chemins de fer fĂ©dĂ©raux suisses (SBB-CFF-FFS), sociĂ©tĂ© anonyme appartenant Ă  la confĂ©dĂ©ration suisse[2] opĂ©rant sur l'ensemble du pays avec 3 011 km de ligne, le Chemin de fer du Lötschberg (BLS), actif principalement dans la rĂ©gion de Berne avec 449 km de ligne, les Chemins de fer rhĂ©tiques (RhB), basĂ©s dans le canton des Grisons avec 366 km de ligne en voie Ă©troite de 1 000 mm et enfin les Matterhorn-Gotthard Bahn (MGB) entre Zermatt et Disentis, avec 144 km de ligne dans le mĂȘme Ă©cartement que les RhB.

Le rĂ©seau est ouvert aux marchandises et aux voyageurs ; 61,8 millions de tonnes ont Ă©tĂ© transportĂ©es en 2009, dont un important pourcentage pour le trafic transalpin ; la mĂȘme annĂ©e, 437 millions[n 2] de voyages en trains ont Ă©tĂ© effectuĂ©s, en grande partie autour des agglomĂ©rations et sur les lignes Est-Ouest[Spiess 1]; le rĂ©seau de grandes lignes est complĂ©tĂ© par de nombreuses lignes rĂ©gionales.

Le réseau ferroviaire suisse se distingue par le nombre élevé d'ouvrages d'art, avec d'importants viaducs et tunnels ayant mobilisé des moyens importants pour leur construction. Les ouvrages d'art les plus connus sont le tunnel du Simplon et celui du Saint-Gothard, ils font partie des plus grands tunnels construits à la force humaine[n 3]. Pour assurer l'augmentation du trafic transalpin, plusieurs tunnels importants ont été construits, tels que le nouveau tunnel du Lötschberg, fini en 2007, et le tunnel de base du Saint-Gothard, ouvert en décembre 2016[3].

Organisation générale

Le rĂ©seau ferrĂ© suisse est dense et peu centralisĂ©, il est long de 5 129 km (2008)[4]. La majoritĂ© du rĂ©seau est en voie normale de 1 435 mm, mais il y a une part non nĂ©gligeable en voie Ă©troite (1 409 km), surtout sur les lignes rĂ©gionales (voir carte), en tout, 28 compagnies exploitent ce rĂ©seau Ă  voie Ă©troite :

Il y a en plus 51 lignes de funiculaires non dĂ©comptĂ©es ici.

Structure du réseau

Grands axes

Un train InterCity IC2000 Ă  deux niveaux des CFF

Le réseau est structuré par deux axes majeurs, l'un est-ouest et l'autre nord-sud. Ces axes sont considérés comme vitaux pour la Suisse en raison du transit important qu'ils permettent.

L'axe est-ouest reliant GenÚve (GenÚve-Aéroport) (à l'ouest) à Saint-Gall (à l'est) en passant par les principales agglomérations du pays tel que Zurich, Berne, Lausanne, Olten, etc. Il sert surtout au trafic voyageur et au transit de marchandises nationales, contrairement à l'axe nord-sud basé sur le transit international principalement. De nombreux travaux d'amélioration ont été entrepris ou programmés sur cet axe comprenant la création de lignes nouvelles (ligne Mattstetten-Rothrist) et de contournements (contournement de Baden). L'acquisition de matériel performant a également contribué à réduire les temps de parcours et augmenter les cadences sur cet axe.

L'axe nord-sud est composĂ© de deux lignes, l'une transitant par le tunnel de base du Lötschberg et l'autre par le tunnel du Saint-Gothard. Pour rĂ©pondre aux prĂ©visions d'augmentation du trafic des tunnels de base ont Ă©tĂ© construits. Leur cahier des charges prĂ©voit une vitesse de 250 km/h et des rampes maximales infĂ©rieures Ă  1 %. Parmi eux il y a le tunnel de base du Lötschberg sur l'axe homonyme de 34 km de long, le premier des tunnels du programme mis en service. Sur l'axe du Saint-Gothard, trois tunnels sont en construction : le tunnel de base du Saint-Gothard, celui du Ceneri et celui du Zimmerberg[n 4]. Leur longueur est respectivement de 55, 22[n 4] et 15 km ; ils sont programmĂ©s par ordre pour 2016, 2018[n 4] et 2016[5].

Lignes principales

Plan obsolĂšte (2013) des principales lignes en Suisse (en rouge).
Un train composé de VU IV à Olten

Les lignes sont dites principales pour le trafic voyageur lorsqu'elles sont fréquentées par des trains d'une certaine importance, ceux-ci sont : les InterCitys[n 5], les InterRegios[n 6] - [n 5], les ICE[n 7], les Cisalpino[n 7], les TGV[n 7] et les EuroCity[n 7]. Pour le fret, une ligne importante se dit selon le nombre de tonnes transportées, celles-ci se situent aux environs de 2 millions de tonnes/année.

Les lignes Ă  grande vitesse telles que la ligne Mattstetten-Rothrist ou les tunnels ferroviaires construits ou en construction sous les Alpes[n 8], sont ou seront ouverts aux marchandises et aux passagers ; les tunnels sous les Alpes Ă©tant construits surtout pour les marchandises. Ces lignes ne font pas comme en France ou au Japon des nouvelles dessertes directes, mais des raccourcis Ă  la ligne de base et/ou des augmentations de vitesses, qui conduisent en tout cas Ă  une baisse du temps de trajet.

En Suisse, les lignes principales sont toutes Ă  voie normale de 1 435 mm et sont toutes Ă©lectrifiĂ©es en 15 000 V alternatif 16 Hz 2/3, Ă  l'exception de 17 km de voie vers la France depuis GenĂšve Ă©lectrifiĂ©e en 25 000 V alternatif 50 Hz (en 1 500 V continu du au )[6]. Cependant, les lignes principales ne sont pas forcĂ©ment des lignes rapides; par exemple sur la ligne Berne-Lausanne les trains dĂ©passent rarement les 115 km/h.

La plupart des lignes principales appartiennent aux CFF, à l'exception des tronçons ou des lignes de la région de Berne, appartenant pour la plupart au BLS, dont l'important axe des deux tunnels du Lötschberg.

Sur ces lignes circulent presque tout le temps des trains moins importants tels que les RER, régionaux, etc.

Les lignes principales sont tracées selon les axes est-ouest et nord-sud.

Liste des lignes importantes est-ouest

Train de marchandise en gare de BĂąle Badischer Bahnhof

Liste des lignes importantes nord-sud

Lignes régionales

Une rame RABe 520 de Stadler Rail sur une ligne régionale vers Beinwil am See dans le canton d'Argovie.

Ces lignes sont gĂ©nĂ©ralement desservies par des Regio et parfois par des RegioExpress. Les lignes rĂ©gionales ont pour but premier de relier des localitĂ©s secondaires entre elles, alors qu'un RER relie une ville principale Ă  des localitĂ©s secondaires. Le Regio fait un arrĂȘt dans toutes les petites gares, alors qu'un RegioExpress s'arrĂȘte dans tous les gares de moyenne importance rĂ©gionale.

La plupart des lignes régionales se trouvent dans le nord de la Suisse et sur le Plateau.

Une rame régionale des BLS à Konolfingen

Certaines lignes rĂ©gionales peuvent aussi ĂȘtre classifiĂ©es touristiques, comme le rĂ©seau des Chemins de fer rhĂ©tiques (RhB) dans les Grisons, qui assure une desserte d'importance rĂ©gionale, mais qui est aussi trĂšs prisĂ© par les touristes.

Les lignes rĂ©gionales sont en voie normale et en voie mĂ©trique, avec quelques exceptions en voie Ă©troite comme la ligne Montreux-Glion-Rochers de Naye. Elles sont toutes Ă©lectrifiĂ©es, gĂ©nĂ©ralement en 15 000 V 16 Hz 2/3 pour les voies normales ou en d'autres systĂšmes pour les voies Ă©troites, comme la ligne de la Bernina sur le rĂ©seau Rhb toujours qui est alimentĂ©e en 1 000 V continu.

Il y a parfois confusion avec les lignes de RER, qui relient la pĂ©riphĂ©rie Ă  la ville-centre; cependant, certaines lignes de RER commencent sur des lignes dit rĂ©gionales et finissent sur des lignes dit urbaines. Il peut mĂȘme y avoir en certains cas des lignes appelĂ©es RER, malgrĂ© le fait qu'elles ne soient pas en environnement urbain, dans ces cas lĂ , c'est gĂ©nĂ©ralement en raison de leur complĂ©mentaritĂ© aux rĂ©seaux de RER.

MĂ©tro

Il existe en Suisse un seul rĂ©seau de mĂ©tro. Il est situĂ© Ă  Lausanne. Ce rĂ©seau possĂšde 2 lignes et 28 stations pour une longueur totale de 13,7 km.

Réseau express régional

Une rame de RER Ă  Zurich

En Suisse, les trains de banlieue ou d'agglomĂ©ration sont appelĂ©s RER (S-Bahn en allemand). À noter que mĂȘme dans les rĂ©gions francophones la ligne d'un RER est appelĂ©e S#, # Ă©tant le numĂ©ro de la ligne. (On dira donc Voie 2, entrĂ©e de la S3 pour... et non pas Voie 2, entrĂ©e du RER ligne 3 pour...)

Les RER en Suisse :

Carte des différents RER en Suisse

Le premier RER est celui de Zurich. Construit à partir de 1981 et mis en service en 1990 c'est également le plus dense. Depuis, des réseaux ont été créés dans la plupart des agglomérations.

Ces réseaux sont généralement financés par les cantons concernés, la confédération, et les Chemins de fer fédéraux suisses[n 13].

Tramways

Une rame de tram Ă  Zurich

Apparu pour la premiÚre fois à GenÚve en 1862, le tramway s'est rapidement développé dans les grandes agglomérations ainsi que dans une dizaine de villes de taille moyenne, surtout en Suisse occidentale, entre 1870 et 1890. Comme en France, les années 1950 - 1960 virent la disparition du tram dans les villes de Suisse romande et italophone, alors que la Suisse alémanique conserva ses lignes, à l'exception des villes de Winterthour et de Schaffhouse. Actuellement, la tendance est à la reconstruction, avec des projets à Lausanne et Bienne, ou au développement des réseaux (Bùle, Berne, GenÚve et Zurich).

Outre les réseaux urbains, il y a encore des tramways suburbains à Bùle et Neuchùtel ainsi que des lignes de tramways interurbains.

Les tramways urbains en service
Ville (+ nom allemand) Canton Mise en service Long. max. du réseau Rampe max.
BĂąle (Basel) BS 06.05.1895 51,66 km (1958) 73 ‰
Berne (Bern) BE 01.10.1890 18,20 km (1932-1935) 65 ‰
GenĂšve (Genf) GE 19.06.1862 119,71 km (1923-1924) 74 ‰
Zurich (ZĂŒrich) ZH 05.09.1882 68,74 km (1931-1933) 77 ‰
Zurich
Tram des VBZ Ă  Zurich

Le plus grand rĂ©seau est actuellement Ă  Zurich, oĂč les Verkehrsbetriebe ZĂŒrich (VBZ) exploitent 13 lignes de trams diffĂ©rentes, 68,45 km de voies et 109,3 km de lignes.

Avec l'entrĂ©e en vigueur du nouvel horaire le , les VBZ ont ouvert Ă  l'exploitation la premiĂšre partie du rĂ©seau de tramways de la VallĂ©e de la Glatt au nord de la ville. La ligne 11 est ainsi prolongĂ©e de Messe/Hallenstadion Ă  Auzelg, soit trois kilomĂštres et cinq stations supplĂ©mentaires. À terme, les tramways circuleront jusqu'Ă  l'AĂ©roport international de Zurich[7] - [8].

BĂąle

BĂąle dispose d'un dense rĂ©seau de tramways urbains et suburbains. Les premiers, de couleur verte, sont exploitĂ©s par la compagnie BVB (Basler Verkehrsbetriebe : transports publics bĂąlois) ; les seconds, jaunes Ă  bande rouge, appartiennent aux BLT (Baselland-Transport : transport de BĂąle-Campagne. Actuellement, les 8 lignes urbaines des BVB totalisent 65,9 km et les vĂ©hicules circulent sur 46,58 km de voies[9].

GenĂšve
Tram des TPG Ă  GenĂšve

GenĂšve fut la premiĂšre ville de Suisse en 1862 Ă  possĂ©der un tram. Le rĂ©seau s'agrandit ensuite progressivement et devint pendant les annĂ©es 1920 le plus important d'Europe avec 120 km; cependant en raison de l'augmentation du trafic automobile lors des annĂ©es 1960 et du dĂ©sintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour les transports en commun, le rĂ©seau faillit disparaĂźtre totalement, seule Ă©tant sauvegardĂ©e la ligne 12 (Carouge - Moillesulaz). D'abord assurĂ©e par la Compagnie genevoise des tramways Ă©lectriques, la gestion fut confiĂ©e en 1977 aux Transports publics genevois. À partir de 1995, de nouvelles lignes de trams furent ouvertes; il y a maintenant cinq lignes en service (ajout de la ligne 17 de Lancy-pont-rouge Ă  Annemasse Parc Montessuit). Quelques lignes sont en projet[10].

Berne
Trams Ă  Berne. Rouge de Bernmobil, bleu du Regionalverkehr Bern-Solothurn (RBS)

Le rĂ©seau de tram bernois arriva Ă  son apogĂ©e lors des annĂ©es et ne dĂ©passa depuis 13,7 km, parcourut par trois lignes; un prolongement vers BĂŒmpliz a Ă©tĂ© acceptĂ© le par le peuple bernois. Il est gĂ©rĂ© par Bernmobil[11].

Lausanne

De 1896 Ă  1964, il y a eu des tramways Ă  Lausanne, fruits de l’ingĂ©nieur Adrien Palaz, mais le rĂ©seau de tramways lausannois a Ă©tĂ© mis hors service le . Dans les annĂ©es 1930, le rĂ©seau compte 66 km de lignes de tramways mais les autobus et trolleybus vont rapidement remplacer le rail pour quelques dĂ©cennies[12].

Le tramway fera néanmoins son retour en 2018 avec la création de la ligne t1 entre la Place de l'Europe à Lausanne-Flon et la gare de Renens, en passant par la Rue de GenÚve, l'Av. de Morges (à une centaine de mÚtres de la halte de Prilly-Malley, la Route de Renens et la Rue de Lausanne. Les travaux s'étaleront de 2014 à 2018. Un prolongement de la ligne est envisagé jusqu'à Villars-Sainte-Croix. Le t1 sera géré par les transports publics de la région lausannoise[13].

Gestionnaires d'infrastructure et exploitants

Chemins de fer fédéraux

Les Chemins de fer fĂ©dĂ©raux suisses (SBB CFF FFS)[n 14] sont une sociĂ©tĂ© anonyme (SA) appartenant Ă  100 % Ă  la ConfĂ©dĂ©ration Suisse. Ils furent crĂ©Ă©s en 1902 par fusion de plusieurs entreprises ferroviaires, principalement pour harmoniser le rĂ©seau existant ou futur[Wenger 1]; d'autres compagnies y furent intĂ©grĂ©es par la suite. TransformĂ© en 1999 en SA, les CFF sont actuellement la principale entreprise ferroviaire, par la longueur du rĂ©seau (3 011 km de lignes sur un total de 5 063) et la frĂ©quentation voyageur (327,5 millions de voyageurs en 2009) et marchandise (11 674,2 tonnes-kilomĂštres en 2009). BasĂ©s Ă  Berne, les CFF sont actuellement dirigĂ©s par Andreas Meyer et emploient 27 978 collaborateurs en 2009[14].

Un convoi de fret de SBB Cargo la division marchandises des CFF

Les CFF sont divisés en quatre divisions :

  • Voyageurs pour tous les transports de personnes.
  • Cargo pour tous les transports de fret ("CFF Cargo").
  • Infrastructure pour l'entretien des voies, de la signalisation, etc. ainsi que pour l'exploitation du rĂ©seau
  • Immobilier pour la gestion des bĂątiments telles que les gares, dĂ©pĂŽts, bureaux, centre commerciaux.
Une rame de RER de la filiale Thurbo dans le canton de Saint-Gall

Les CFF possĂšdent plusieurs filiales:

BLS

Le BLS est une sociĂ©tĂ© anonyme (SA) appartenant en majoritĂ© au canton de Berne. Il fut crĂ©Ă© en 2006 par fusion du BLS Bern-Lötschberg-Simplon avec les Transports rĂ©gionaux du Mittelland, pour former le BLS sous sa forme actuelle. Le BLS est actuellement la deuxiĂšme compagnie ferroviaire du pays ; il est principalement prĂ©sent dans le canton de Berne, surtout dans le trafic du RER et rĂ©gional, oĂč il exploite un rĂ©seau de 434 km. En 2007, le BLS a transportĂ© 52,1 millions de passagers et 2 980,8 millions de tonnes/km. BasĂ© Ă  Berne le BLS est actuellement dirigĂ© par Bernard Guillelmon et emploie 2 801 collaborateurs en 2008[15] - [16].

Une locomotive BLS Re 485 pour le fret, appartenant Ă  BLS Cargo

Le BLS possĂšde plusieurs filiales:

  • Filiale
  • Filiales partagĂ©es
    • BLS Cargo (Transport de marchandises. 52 % BLS - 48 % autres)
    • Busland AG Transport de passagers par bus. 84.5 % BLS - 15.5 % autres)
    • Emmental Tours AG (Transport de passagers pour excursions touristiques 99 % BLS - 1 % autres)

Chemins de fer rhétiques

Les Chemins de fer rhĂ©tiques, en allemand RhĂ€tische Bahn (RhB), en italien Ferrovia Retica (FR) et en romanche Viafier Retica (VR), sont une sociĂ©tĂ© anonyme appartenant Ă  51 % au canton des Grisons, 43 % Ă  la confĂ©dĂ©ration et Ă  6 % Ă  des communes ou privĂ©s[17]. Ils furent crĂ©Ă©s en 1898, se substituant Ă  la SociĂ©tĂ© Anonyme des chemins de fer Ă  voie Ă©troite Landquart - Davos (LD), crĂ©Ă©e en 1888 par Willem-Jan Holsboer[18], et s'occupent maintenant des connexions rĂ©gionales du canton des Grisons[19]. TroisiĂšme entreprise de transport ferroviaire suisse par l'Ă©tendue du rĂ©seau, elle exploite 384 km de lignes Ă©quipĂ©es en voie de 1 000 mm. En 2008, les RhB ont transportĂ© 10 654 000 passagers, 813 000 tonnes de marchandises et 436 000 automobiles par trains d'automobiles accompagnĂ©es. BasĂ©s Ă  Coire, les RhB sont dirigĂ©s par Erwin Rutishauser[20]. Ils sont particuliĂšrement connus pour leurs lignes touristiques, telles que le Glacier Express ou encore le Bernina Express et Albula Express, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Histoire

DĂ©buts (1847-1880)

Réplique de la Limmat, premiÚre locomotive à avoir circulé entre Zurich et Baden

PremiĂšre ligne

La premiĂšre ligne ferroviaire suisse fut construite entre Zurich et Baden et inaugurĂ©e le [Wenger 2]. L'inauguration fut fĂȘtĂ©e en grande pompe, avec les rues du centre-ville fleuries, des coups de canons, etc. Vers midi le premier train partit de Zurich sur la nouvelle ligne, construite par la compagnie Nordbahn; le train transportait 144 passagers dans quatre voitures, il arriva Ă  Baden en 33 minutes, parcourant les 22 km du parcours avec une moyenne d'environ 40 km/h ; vers 13 h, un autre train partit en sens inverse[21].

Premiers projets

Lors des dĂ©buts du chemin de fer en Suisse, le pays ne connaissait pas l'unitĂ© politique actuelle; chaque canton Ă©tait libre de concevoir ses propres normes et de financer des lignes ou d'offrir des concessions sans l'aval des autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales. Cette division importante du territoire ne permettait pas une expansion contrĂŽlĂ©e du rĂ©seau. C'est en partie pour ces raisons que la diĂšte (nom du parlement d'Ă©poque) accepta la constitution de 1848, qui permit Ă  la ConfĂ©dĂ©ration d'« ordonner Ă  ses frais ou encourager par des subsides les travaux publics qui intĂ©ressent la Suisse ou une partie considĂ©rable du pays. À cette fin, elle peut ordonner l'expropriation moyennant une juste indemnitĂ© »[22]. Avec ceci le conseil fĂ©dĂ©ral reçut en 1849 le mandat de faire un plan de rĂ©seau gĂ©nĂ©ral des chemins de fer suisse, dessinĂ© par des experts impartiaux, ainsi que l'autorisation d'octroyer des concessions lorsque la construction se ferait en mains privĂ©es. Un comitĂ© d'Ă©tude fut nommĂ© pour Ă©tudier un futur plan de construction gĂ©nĂ©ral bĂ©nĂ©ficiant Ă  l'ensemble du pays; en 1851 fut alors prĂ©sentĂ© un projet, celui-ci mentionnait alors la construction d'une ligne partant de GenĂšve jusqu'Ă  Romanshorn, passant par Yverdon-les-Bains, Soleure, Zurich et Winterthour, avec des embranchements pour Berne, BĂąle, Lucerne et Schaffhouse, et un tronçon Biasca - Locarno. Ce plan de dĂ©veloppement ne fut pas acceptĂ© par le conseil national, qui dĂ©cida finalement de laisser aux cantons le droit d'octroyer les permis de construire Ă  partir de 1852[Wenger 3].

Carte du développement ferroviaire suisse entre 1847 et 1908

C'est Ă  partir de lĂ  que l'expansion du rĂ©seau commença vraiment. N'Ă©tant finalement pas rĂ©gi par un plan d'ensemble, le rĂ©seau se dĂ©veloppa de façon dĂ©sordonnĂ©e et incohĂ©rente, en une petite dizaine d'annĂ©es, plus de 1 000 km de lignes furent construits. Lors des annĂ©es 1860, trois compagnies ferroviaires dominaient le paysage ferroviaire suisse: le chemin de fer du Nord-Est d'Aarau Ă  Zurich, le Central Suisse, Ă  partir de BĂąle[n 15] et le Ouest Suisse en Suisse romande autour du lac LĂ©man. Ces trois compagnies ainsi que les dizaines plus petites dĂ©pensĂšrent lors de ces annĂ©es prĂšs de 340 millions de francs suisses; ce fut aussi dans le cadre de cet engouement que la compagnie du Nord-Est crĂ©a en 1856 la Kreditanstalt Ă  Zurich, banque ouvrant trois millions de francs au publics. Les souscriptions monteront Ă  21,78 millions en trois jours[23]; cette banque deviendra par la suite CrĂ©dit suisse[n 16] - [24] - [Wenger 4]. MalgrĂ© les importants investissements, la crise Ă©conomique des annĂ©es 1860 frappa aussi durement les lignes Ă  profil difficile, demandant d'importants moyens financiers; la crise rapprocha par consĂ©quent les compagnies entre elles, qui souvent fusionnaient pour Ă©chapper Ă  la faillite. En 1863, fut prĂ©sentĂ© un projet de nationalisation du rĂ©seau, celui-ci poussa alors les principales compagnies Ă  fonder en 1867 la SociĂ©tĂ© pour l'exploitation des chemins de fer suisses. ParallĂšlement, les trois plus grandes entreprises ferroviaires romandes fusionnĂšrent en 1873, pour fonder la Chemin de fer de la Suisse occidentale[Ruffieux 1]. Cette derniĂšre deviendra la Compagnie du Jura-Simplon le .

Notes et références

  • Notes:
  1. y compris trams urbains
  2. 2009
  3. Le tunnel du Simplon a été finalisé en 1906 et celui du Saint-Gothard en 1881
  4. La premiÚre partie du tunnel financée par Rail 2000 est terminée, l'autre partie qui est encore en construction est quant à elle construite par Alptransit
  5. Trafic national
  6. Voir sous l'article IR
  7. Trafic international.
  8. axes du Saint-Gothard et du Lötschberg
  9. appelée aussi Ligne du Plateau
  10. appelée ligne du Simplon
  11. Axe du Saint-Gothard
  12. Axe du Lötschberg.
  13. Dans la majeure partie des cas, parfois avec d'autres exploitants et gestionnaire d'infrastructures
  14. En allemand : Schweizerische Bundesbahnen (SBB), en italien Ferrovie federali svizzere (FFS) et en romanche Viafers federalas svizras (VFF)
  15. Le Central Suisse était bien sûr soutenu par les cantons de Bùle ville et de Bùle-Campagne, mais aussi par ceux de Berne, Soleure, Lucerne et Argovie
  16. le Crédit Suisse donnera par la suite naissance à la Rentenanstalt, à la Swiss Re et indirectement à la Zurich Financial Services
  • Ernst Spiess, Atlas mondial Suisse, 2005
  1. p. 25 - Trafic de voyageurs et de marchandises.
  • William Wenger, Les chemins de fer dans le monde, 1969
  1. p. 60 - Les chemins de fer en Suisse
  2. p. 36 - Les chemins de fer en Suisse
  3. p. 38 - Les chemins de fer en Suisse
  4. p. 39 - Les chemins de fer en Suisse
  • Roland Ruffieux, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, 1982
  1. p. 620
  • RĂ©fĂ©rences internet :
  1. La suisse en chiffres - Office fédéral des transports
  2. http://mct.sbb.ch/mct/fr/konzern_geschichte/konzern_history-channel/konzern_1-1-1999.htm
  3. ÉlĂ©ments principaux du projet NLFA Office fĂ©dĂ©ral des transports
  4. LITRA, Service d'information pour les transports publics, 30 novembre 2009.
  5. La nouvelle ligne du Saint-Gothard - AlpTransit.
  6. Border lines Switzerland - France - bueker.net.
  7. Das Projekt in KĂŒrze - VBG Verkehrsbetriebe Glattal
  8. Liniennetz Stadt ZĂŒrich - VBZ Verkehrsbetriebe ZĂŒrich.
  9. BVB Lienennetz 2006 - BVB Basler Verkehr-Betriebe.
  10. Plan général du réseau TPG - TPG Transports publics genevois.
  11. Netzplan - Bernmobil.
  12. Des trams Ă  Lausanne (1895-1964).
  13. Le t1 Ă  Lausanne.
  14. Collaboratrices & collaborateurs - Chemin de fer fédéraux.
  15. Qui sommes-nous? - BLS
  16. Direction - BLS.
  17. Statuts et secteurs d'activités - RhB Chemins de fer rhétiques
  18. Henri Rougier, « Le réseau des chemins de fer rhétiques (Grisons, Suisse) », dans la Revue de géographie alpine, tome 61 no 3, 1973, pp. 463-478, intégral (consulté le 18 janvier 2014)
  19. « Chemins de fer rhĂ©tiques » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  20. Direction de l‘entreprise, Direction gĂ©nĂ©rale/Ă©quipe dirigeante - RhB Chemin de fer RhĂ©tique
  21. Il y a cent cinquante ans, le train crachait son premier jet de vapeur. En voiture, pour inaugurer le chemin de fer entre Zurich et Baden - Tribune de GenĂšve
  22. Constitution de la Confédération suisse 1874 - DigithÚque de matériaux juridiques et politiques
  23. Vers une économie de taille européenne - atrium.com
  24. « Alfred Escher, pĂšre oubliĂ© de la prospĂ©ritĂ© suisse »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) - Bilan

Bibliographie

  • Ernst Spiess, Atlas mondial Suisse, Zurich, ConfĂ©rence Suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique, , 240 p. (ISBN 3-292-00232-X)
  • William Wenger, Les chemins de fer dans le monde, Lausanne, Mondo, , 167 p.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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