Crédit suisse
Le CrĂ©dit suisse, devenu Credit Suisse Group AG (selon les changements de statut et de raison sociale intervenus en 1989 puis en 1993), est un groupe bancaire dont le siĂšge social est basĂ© Ă Zurich, en Suisse[6]. Sa clientĂšle englobe des particuliers, des entreprises et des organismes gouvernementaux. Les actions nominatives de Credit Suisse Group AG (CSGN) sont cotĂ©es en Suisse, ainsi qu'Ă la bourse de New York. Le groupe emploie environ quarante-sept mille personnes dans le monde entier. En 2016, les actifs gĂ©rĂ©s sâĂ©lĂšvent Ă 1 251 milliards de francs suisses[7]. La banque est rĂ©guliĂšrement listĂ©e parmi les Bulge Brackets, le groupe comprenant les banques d'investissement les plus rentables ainsi que les plus importantes pour le systĂšme financier mondial[8].
Crédit suisse | |
Le siÚge du Crédit suisse à Zurich, en Suisse. | |
Création | 5 juillet 1856 |
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Dates clés | 19 mars 2023 : rachat par UBS |
Fondateurs | Alfred Escher[1] |
Forme juridique | Société anonyme |
Action | SIX : CSGN NYSE : CS |
SiĂšge social | Zurich Suisse |
Direction | Axel Lehmann (PCA) Ulrich Körner (DG) Francesca McDonagh (DOP) |
Actionnaires | Saudi National Bank : 9,88% Qatar Holding : 5,03% |
Activité | Finance |
Produits | Banque d'investissement, Banque privée, Banque de détail |
Société mÚre | UBS Group AG |
Effectif | 45 680 ETP[2] (2018) |
Site web | www.credit-suisse.com |
Chiffre d'affaires | 22,48 milliards de francs suisses (2019)[3] |
Actifs sous gestion | 1 521 000 000 000 de dollars américains ()[4] |
RĂ©sultat net | 3,42 milliards de francs suisses (2019)[5] +69% (vs 2018)[5] |
Société précédente | Banque populaire suisse et Crédit suisse (d) |
Le , UBS rachÚte le Crédit suisse pour 3 milliards de francs suisses[9] - [10].
Histoire
La Schweizerische Kreditanstalt (SKA) est crĂ©Ă©e Ă Zurich en 1856 par des industriels et des politiciens avec lâaide dâAlfred Escher[11]. Elle devient rapidement la premiĂšre banque commerciale de Suisse, travaillant principalement dans le crĂ©dit (clients commerciaux), elle finance ainsi une part importante du transport ferroviaire en Suisse. Une rĂ©organisation est effectuĂ©e dans les annĂ©es 1860, Ă la suite de pertes et de mauvaises spĂ©culations. SKA participe en 1879 Ă la crĂ©ation de la Banque suisse des chemins de fer, en 1890 Ă celle de la Banque des chemins de fer orientaux et en 1895 Ă celle de la banque dâentreprises Ă©lectriques. Ă partir de 1905, avec lâouverture dâune succursale Ă BĂąle, la banque commence Ă crĂ©er son rĂ©seau de succursales dans le pays. Le premier conflit mondial fait souffrir la banque en ce qui concerne ses opĂ©rations internationales. Les annĂ©es 1930, puis la Seconde Guerre mondiale lui permettent de financer un contingent de 12 000 anciens nazis en Argentine via un compte estimĂ© Ă 35 milliards d'âŹ, spoliĂ©s Ă des familles juives[12].
La premiĂšre succursale Ă lâextĂ©rieur de la Suisse est ouverte en 1940 Ă New York. Sâensuit une longue pĂ©riode de croissance et dĂ©veloppement, pendant laquelle de nombreuses succursales voient le jour Ă travers le monde. En 1977, le scandale de Chiasso survient ; la banque y perd 1,4 milliard de francs suisses. En 1988, le CrĂ©dit suisse acquiert une participation de 44,5 % dans First Boston, par la fusion de First Boston et Credit Suisse-First Boston[13] - [14], une coentreprise entre les deux groupes datant de 1978[15]. La nouvelle entitĂ© aprĂšs cette opĂ©ration, prend le nom de Credit Suisse First Boston[15]. En 1989, le CrĂ©dit suisse change de statut pour devenir une holding nommĂ©e Credit Suisse Holding AG. En 1990, le CrĂ©dit suisse monte sa participation dans First Boston, de 44,5 % Ă 60 %[16]. En 1990, il acquiert une participation majoritaire dans Bank Leu, la plus vieille banque de Suisse[17]. En 1993, le CrĂ©dit suisse acquiert la Banque populaire suisse (BPS), pour 1,6 milliard de francs suisses[18]. L'annĂ©e suivante, il acquiert la nouvelle banque d'Argovie pour 900 millions de francs suisses[18].
En 1997, la CS Holding change de statut pour devenir le Credit Suisse Group[11]. La mĂȘme annĂ©e, le groupe fusionne ses activitĂ©s avec Winterthur assurances, crĂ©ant un ensemble ayant une capitalisation de 21 milliards de livres[11] - [19] - [20]. Toujours en 1997, il rachĂšte les activitĂ©s françaises de la banque Hottinguer Ă Paris. En 1998, il acquiert Banco Garantia, une banque brĂ©silienne spĂ©cialisĂ©e dans la banque d'affaires, pour un milliard de francs suisses[21]. En 2000, le groupe emploie environ quatre-vingt mille personnes dans le monde, pour vingt-huit mille en Suisse.
En 2000, le CrĂ©dit suisse reprend pour 12,8 milliards de dollars Donaldson, Lufkin & Jenrette (DLJ), une banque amĂ©ricaine d'investissement dĂ©tenue Ă 70 % par Axa[22] - [23]. En 2003, il vend Pershing, une filiale de Credit Suisse First Boston, pour 2 milliards de dollars Ă Bank of New York[24]. La mĂȘme annĂ©e, il cĂšde les sociĂ©tĂ©s de la Winterthur Republic aux Ătats-Unis, pour 127 millions d'euros[25] ; il cĂšde Ă©galement Winterthur Italie pour 1,47 milliard d'euros Ă Unipol Assicurazioni, ainsi que Churchill Insurance Group, filiale spĂ©cialisĂ©e dans l'assurance au Royaume-Uni[26]. En 2006, il cĂšde Winterthur Ă Axa pour 6,2 milliards de livres[27]. En , le CrĂ©dit suisse est touchĂ© par la crise des subprimes du marchĂ© hypothĂ©caire amĂ©ricain.
En 2006, le Crédit suisse annonce la fusion de ses activités dans la banque privée en fusionnant Credit Suisse Fides, Clariden Bank, BGP Banca di Gestione Patrimoniale, Bank Hofman et Bank Leu regroupées dans une nouvelle entité nommée Clariden Leu[28]. à la fin de 2006, la fusion des activités banque privée et Leasing et de l'intégration City Bank SA forme sa filiale Bank-now, spécialisée dans la banque privée et le leasing, qui dispose de vingt-quatre succursales réparties dans toute la Suisse et emploie plus de trois cents collaborateurs.
En , le CrĂ©dit suisse paie une amende de 2,6 milliards de dollars aux Ătats-Unis pour son aide Ă l'Ă©vasion fiscale de ressortissants amĂ©ricains[29]. En , il annonce la rĂ©duction de la taille de ses activitĂ©s dans la banque d'investissement avec la suppression de deux mille postes dans cette branche. Au total, six mille suppressions de postes sont prĂ©vues pour 2016[30]. En dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, le CrĂ©dit suisse annonce avoir conclu un accord avec le ministĂšre de la Justice amĂ©ricain sur la crise des subprimes contre le paiement de 5,28 milliards de dollars[31]. En , il doit payer une nouvelle amende de quatre cents millions de dollars pour mettre fin aux poursuites engagĂ©es par le rĂ©gulateur amĂ©ricain des caisses d'Ă©pargnes dans le cadre de la crise des subprimes[32]. En , le CrĂ©dit suisse annonce l'acquisition de 17 % dans sa filiale chinoise Credit Suisse Founder Securities pour faire monter sa participation dans cette derniĂšre Ă 51 %[33]. En , le CrĂ©dit suisse annonce une rĂ©organisation de ses activitĂ©s en Suisse, qui passe entre autres par la fusion des activitĂ©s de la filiale rĂ©gionale Neue Aargauer Bank avec celles exploitĂ©es sous la marque CrĂ©dit suisse, par une suppression de 500 postes et par un dĂ©veloppement des services numĂ©riques[34].
En 2021, l'effet de la débùcle du fonds d'investissement Archegos Capital sur les comptes de la banque est estimé 4,4 milliards de francs suisses (environ 4 milliards d'euros)[35].
En , le Crédit suisse annonce une perte avant impÎt susceptible d'atteindre 1,5 milliard de francs au quatriÚme trimestre et informe que des clients fortunés avaient effectué d'importants retraits de fonds. L'action Crédit suisse tombe à un plus bas historique, à moins de trois francs suisses, aprÚs le trÚs mauvais accueil réservé au droit de souscription de la banque déficitaire. Le Crédit suisse, affaibli par une série de scandales et de pertes financiÚres, s'efforce alors de financer sa restructuration notamment en procédant à une augmentation de capital de quatre milliards de francs[36].
Le , le cours de l'action Crédit suisse chute de plus de 30 % aprÚs que l'actionnaire saoudien a déclaré ne pas vouloir augmenter sa participation. Le Crédit suisse étant une banque considérée comme systémique, elle entraßne dans sa chute des mouvements de forte baisse des actions bancaires et plus généralement des bourses mondiales pendant les jours qui suivent[37] - [38].
Rachat par UBS
Le , le Financial Times annonce le rachat du CrĂ©dit suisse par UBS[10]. L'information est confirmĂ©e par la suite par le gouvernement fĂ©dĂ©ral suisse. Le CrĂ©dit suisse annonce qu'un accord de fusion a Ă©tĂ© conclu dont UBS sera l'entitĂ© survivante aprĂšs la clĂŽture de la transaction de fusion fin 2023[39] - [40]. Ce rachat a pour but dâĂ©viter un mouvement de panique Ă la rĂ©ouverture des marchĂ©s. La transaction sâĂ©lĂšve Ă 3 milliards de francs suisses[41] - [42]. En retour, la conseillĂšre fĂ©dĂ©rale Karin Keller-Sutter annonce que UBS va bĂ©nĂ©ficier d'une garantie de 9 milliards de francs suisses de la part du gouvernement suisse. Pour soutenir financiĂšrement UBS dans la rĂ©alisation de l'opĂ©ration, la Banque nationale suisse (BNS) a acceptĂ© de prĂȘter jusqu'Ă 100 milliards de francs suisses[43]. Christine Lagarde, la prĂ©sidente de la Banque centrale europĂ©enne (BCE), salue « l'action rapide » des autoritĂ©s suisses[9].
Le , le rachat du Crédit suisse par UBS provoque initialement une baisse du secteur bancaire européen avant que les cours remontent fortement pour terminer la séance en hausse[44] - [45] - [46]. Le , Ammar al-Khudairy, le président de la Saudi National Bank (SNB) qui est le premier actionnaire du Crédit suisse avant son rachat au début du mois, démissionne aprÚs le rachat du Crédit suisse[47] - [48] - [49]. Le conseil d'administration de la banque nationale saoudienne « a accepté la démission » d'Ammar al-Khudairy « pour des raisons personnelles », selon le communiqué[50] - [51].
Le , le CrĂ©dit suisse est accusĂ© d'avoir cachĂ© 100 millions de dollars au fisc amĂ©ricain Ă la suite d'un rapport du SĂ©nat des Ătats-Unis[52] - [53]. Ce rapport est la conclusion de deux annĂ©es d'enquĂȘte menĂ©e afin de s'assurer que le CrĂ©dit suisse avait bien modifiĂ© ses pratiques en la matiĂšre, aprĂšs avoir acceptĂ© en 2014 de payer une amende de 2,6 milliards de dollars pour mettre fin Ă des poursuites face aux mĂȘmes accusations[54].
Le , lâhebdomadaire zurichois SonntagsZeitung avance, en citant des sources internes anonymes, que 25 000 Ă 36 000 postes, soit de 20 % Ă 30 % de l'effectif, pourraient ĂȘtre supprimĂ©s Ă la suite de la fusion des deux groupes bancaires[55] - [56]. CrĂ©dit suisse prĂ©voyait dĂ©jĂ 9 000 suppressions de postes d'ici 2025 avant lâopĂ©ration[57] - [58].
Le , le gouvernement suisse supprime primes et bonus des dirigeants du Crédit suisse. Un millier d'employés sont concernés, l'opération réduit les coûts de personnel de 50 à 60 millions d'euros[59].
RĂ©actions politiques
Le conseiller national et prĂ©sident du groupe socialiste Ă l'AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale Roger Nordmann, dĂ©clare le 19 mars dans le cadre de cette opĂ©ration de rachat, que le peuple suisse et la Banque nationale suisse (BNS) risquent au total 209 milliards. Il condamne l'Ă©chec de la politique de surveillance du secteur bancaire, pointant le laxisme de l'AutoritĂ© fĂ©dĂ©rale de surveillance des marchĂ©s financiers (FINMA), et le peu de marge de manĆuvre que lui donne la loi pour exercer son devoir de surveillance des banques systĂ©miques. Il rappelle que la gauche avait demandĂ© de sĂ©parer les activitĂ©s bancaires des activitĂ©s spĂ©culatives, ainsi que la fin des bonus dans les banques systĂ©miques qui offre ce type de risque. Il note que la majoritĂ© de droite, UDC, PLR et Le Centre (anciennement PDC et PBD), avaient refusĂ© ces propositions[60].
Le , lâUDC dĂ©clare considĂ©rer que la crise du CrĂ©dit suisse est la consĂ©quence dâune « mauvaise gestion » et du copinage des dirigeants avec le PLR. Thierry Burkart, prĂ©sident du PLR rĂ©plique en accusant lâUDC de faire du populisme Ă bon marchĂ©, et demande Ă ce que les responsabilitĂ©s soient clarifiĂ©es, afin notamment de dĂ©terminer si lâFINMA a fait son travail ou non. Il ajoute : « Dans ce contexte, il convient de rappeler que le DĂ©partement fĂ©dĂ©ral des finances a Ă©tĂ© dirigĂ© jusquâĂ rĂ©cemment par un tĂ©nor de lâUDC », ciblant directement lâex-conseiller fĂ©dĂ©ral Ueli Maurer. Le PLR, Ă la suite de ce rachat, veut Ă©galement Ă©viter la crĂ©ation dâune mĂ©gabanque[61].
Le , plus dâun quart des membres du Conseil national demande la convocation dâune session extraordinaire du Parlement. Celle-ci a lieu des 11 au [62].
Commission d'enquĂȘte parlementaire en Suisse
En juin 2023, une commission d'enquĂȘte parlementaire est avalisĂ©e par le Conseil national et le Conseil des Ătats sur le rachat de CrĂ©dit suisse par UBS. La commission comptera quatorze membres, sept issus du Conseil national et sept issus du Conseil des Ătats, selon la rĂ©partition suivante : 3 PLR, 3 UDC, 3 du Centre, 2 du PS, 2 des Verts et 1 membre vertâlibĂ©ral. Onze membres proviennent de la Suisse alĂ©manique et trois de la Suisse romande[63].
- Représentants du PLR : Daniela Schneeberger (BL), Philippe Bauer (NE), Andrea Caroni (AR).
- Représentants de l'UDC : Werner Salzmann (BE), Thomas Matter (ZH) et Alfred Heer (ZH).
- ReprĂ©sentants du Centre : Isabelle Chassot (FR), PrĂ©sidente de la commission, Heidi Z'graggen (UR), Leo MĂŒller (LU).
- Représentants du PS : Roger Nordmann (VD) et Daniel Jositsch (ZH).
- Représentants des Verts : Franziska Ryser (SG), vice-présidente de la commission, et Maya Graf (BL).
- ReprĂ©sentants des VertâlibĂ©raux : Roland Fischer (LU).
Actionnaires
En aoĂ»t 2022, le premier actionnaire du CrĂ©dit suisse est la sociĂ©tĂ© de gestion amĂ©ricaine Harris Associates. Harris Associates dĂ©tient plus de 10 % du capital-action, soit lâĂ©quivalent de 1,2 milliard de francs au cours du jour. Elle est elle-mĂȘme contrĂŽlĂ©e par le groupe bancaire français Natixis[64]. L'ensemble de cette participation est ensuite vendue dĂ©but mars 2023[65]. Le premier actionnaire devient alors la Saudi National Bank avec 9,88 % du capital[66]. Celle-ci dĂ©clare dĂ©but mars 2023 ne pas vouloir soutenir le CrĂ©dit suisse en augmentant sa participation.
Faits et chiffres
Les actions nominatives de Credit Suisse Group sont cotĂ©es Ă la bourse suisse Ă Zurich, dans l'indice principal SMI, ainsi quâau New York Stock Exchange (NYSE), sous la forme dâAmerican depositary receipts (ADR)[67].
Au :
- au premier trimestre 2005, le groupe a réalisé un bénéfice net de 1 910 millions de francs suisses ;
- le groupe a enregistré des actifs gérés de 1 271,6 milliards de francs suisses ;
- le groupe a affiché un total de bilan de 1 159 711 millions de francs suisses ;
- le ratio BRI cat. 1 du groupe sâest situĂ© Ă 12,1 %.
En 2016 :
- le groupe gĂšre des actifs d'un montant de 1 251 milliards de francs suisses[68] ;
- au , les notations de long terme de l'entité Credit Suisse AG sont A1 pour Moody's, A pour Standard & Poor's et A pour Fitch Ratings[69] ;
- le groupe opĂšre dans une cinquantaine de pays et emploie 47 170 personnes[68] originaires de plus de cent nations ;
- au , les actionnaires enregistrés sont au nombre de 118 019, dont 86 % d'investisseurs institutionnels, 10 % d'investisseurs privés et 4 % d'autres investisseurs[68].
Au premier trimestre de 2021 :
- Le groupe gĂšre des actifs d'un montant de 1 600 milliards de francs suisses[70].
Organisation
La banque est légalement organisée en deux organismes nommés officiellement Credit Suisse Group AG et Credit Suisse AG, dont dépendent des filiales regroupées en quatre divisions intitulées[71] :
- Global Markets and IB&CM Divisions (marchés mondiaux, banque d'investissement, marchés de capitaux) : 14 620 employés en 2016[68] ;
- Asia Pacific Division (Asie et Pacifique) : 6 980 employés ;
- International Wealth Management Division (gestion de patrimoine internationale) : 10 300 employés ;
- Swiss Universal Bank Division (banque universelle en Suisse) : 13 140 employés.
Directeurs généraux
Noms | Dates | Commentaires |
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Ulrich Körner | juillet 2022- | |
Thomas Gottstein | février 2020 - juillet 2022 | |
Tidjane Thiam | 2015 - 2020 | |
Brady Dougan | 2007 - 2015 | |
Oswald GrĂŒbel | 2004 - 2007 | a aussi Ă©tĂ© directeur gĂ©nĂ©ral de l'UBS de 2009 Ă 2011 |
Oswald GrĂŒbel et John Mack | 2002 - 2004 | direction bicĂ©phale |
Lukas MĂŒhlemann | 1997 - 2002 | |
Josef Ackermann | 1993 - 1996 | |
Robert A. Jeker | 1983 - 1993 | |
Rainer E. Gut | 1977 - 1982 | devenu par la suite de 1983 à 2000, président du conseil d'administration et depuis 2000 président d'honneur du Crédit suisse[81] |
Heinz R. Wuffli | 1973 - 1977 | donnera sa démission à la suite du scandale de Chiasso[82] |
Eberhard Ernst Reinhardt | 1963 - 1973 |
Identité visuelle
Le premier signe SKA de 1856 - le lettrage SKA - a été suivi en 1930 d'une piÚce de monnaie de 20 étoiles pour les succursales et le siÚge social. La nouvelle marque de 1952 contenait pour la premiÚre fois une image ; elle montre une ancre comme symbole de confiance, entourée par Anchored in Trust au-dessus et Schweizerische Kreditanstalt au-dessous.
En 1967, la banque lance sa premiÚre campagne publicitaire systématique. En 1968, la croix de Wermelinger a été choisie comme nouveau logo à la suite d'un large concours.
En 1976, SKA a de nouveau introduit un nouveau logo en rouge, blanc et bleu. En 1997, le logo a Ă©tĂ© rĂ©visĂ© et modernisĂ©. En 2006, le CrĂ©dit suisse lance un nouveau logo Ă l'occasion de son cent cinquantiĂšme anniversaire. En 2022, la banque retouche lĂ©gĂšrement son logo ; les initiales « C » et « S » ont dĂ©sormais la mĂȘme taille que les autres lettres.
- Logo utilisé de 1997 à 2006.
- Logo utilisé de 2006 à 2022, version modifiée en 2014 ; les voiles sont un rappel du logo historique de la First Boston.
- Logo utilisé depuis 2022.
Produits financiers
Le CrĂ©dit suisse soutient une stratĂ©gie appelĂ©e bancassurance qui consiste Ă essayer d'ĂȘtre une entreprise unique qui offre tous les produits de services financiers communs[83] - [84]. La banque d'investissement s'adresse aux entreprises et aux particuliers fortunĂ©s de plus de cinquante mille euros[85].
Le CrĂ©dit suisse a dĂ©veloppĂ© le modĂšle « CreditRisk+ » d'Ă©valuation des risques dans les prĂȘts, qui se concentre exclusivement sur la probabilitĂ© de dĂ©faut sur la base de la mĂ©thode exogĂšne de Poisson[86]. En 2002, environ 20 % des revenus du CrĂ©dit suisse provenaient des activitĂ©s d'assurance qu'il avait acquises lors de l'acquisition de lâassurance Winterthur en 1997[87]. Les produits d'assurance de la banque d'investissement sont principalement populaires sur le marchĂ© intĂ©rieur et comprennent, entre autres, des produits d'assurance automobile, incendie, habitation, vie, invaliditĂ© et retraite[88]. Historiquement, 20 Ă 40 % des revenus de la banque proviennent des services bancaires privĂ©s, l'une de ses divisions Ă marge bĂ©nĂ©ficiaire plus Ă©levĂ©e[89].
Le Crédit suisse produit l'un des six hedge funds qui suivent les indices boursiers européens utilisés pour évaluer la performance des marchés[90] - [91]. La banque d'investissement détient également une participation de 30 % dans la société d'investissement de fonds de couverture York Capital Management. York vend des hedge funds de maniÚre indépendante à ses propres clients, tandis que le Crédit suisse les offre également à des clients de sa banque privée[92]. Le Crédit suisse gÚre les instruments financiers de l'indice Dow Jones Credit Suisse long/short equity (initialement appelé Credit Suisse/Tremont Hedge Fund Indexes)[93].
Selon un article paru en 2011 dans SeekingAlpha, les gestionnaires de placement du Crédit suisse privilégient les valeurs financiÚres, technologiques et énergétiques[94]. Le responsable des investissements en actions de la banque en Europe a déclaré que l'équipe se concentre sur « la valeur avec un accent sur les flux de trésorerie disponibles ». Elle s'intéresse également aux sociétés qui subissent des changements de gestion susceptibles d'influencer le cours des actions. Selon un article paru dans le Wall Street Journal, le responsable du International Focus Fund du Crédit suisse ne conserve qu'un portefeuille de 40 à 50 actions au lieu de la norme sectorielle de plus de 100[95]. Le Crédit suisse publie ses conseils en placement dans quatre publications : Compass, Viewpoints, Research et le Credit Suisse Investment Committee Report[96].
Pris Ă partie en par des militants pour le climat qui ont jouĂ© au tennis dans les agences de Lausanne, GenĂšve et BĂąle pour protester contre les investissements de la banque dans les Ă©nergies fossiles, le CrĂ©dit suisse a rejetĂ© le dĂ©sinvestissement complet des combustibles fossiles mais a dĂ©clarĂ© qu'il « cherche Ă aligner ses portefeuilles de prĂȘts sur les objectifs de l'accord de Paris » et « n'investira plus dans de nouvelles centrales Ă charbon »[97]. Le thĂšme du tennis a Ă©tĂ© choisi pour inciter Roger Federer Ă rompre son lien avec ce sponsor[98].
Condamnations et controverses
Violation des sanctions américaines
En , le CrĂ©dit suisse a acceptĂ© de payer 536 millions de dollars aux autoritĂ©s amĂ©ricaines pour mettre fin aux poursuites pour violation des sanctions Ă©conomiques amĂ©ricaines visant plusieurs pays, dont lâIran et le Soudan[99] - [100].
Aux Ătats-Unis
En , le CrĂ©dit suisse a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă payer 2,6 milliards de dollars (amendes et remboursements) Ă diffĂ©rentes autoritĂ©s amĂ©ricaines pour avoir aidĂ© des citoyens amĂ©ricains Ă dissimuler Ă lâĂ©tranger des comptes bancaires[101] - [102]. Cette condamnation fait notamment suite Ă l'audition le 26 fĂ©vrier 2014 devant le SĂ©nat des Ătats-Unis, du directeur gĂ©nĂ©ral Brady Dougan. Il est questionnĂ© notamment par les sĂ©nateurs Carl Levin, John McCain, Tom Coburn, sur la base d'un rapport de 200 pages, qui indique notamment que la banque aurait servi plus de 22 000 clients totalisant une fortune de 12 milliards de francs, Ă lâĂ©poque de grande activitĂ© offshore avec les Ătats-Unis. La plus grande partie de cette somme, soit entre 85 et 95%, aurait Ă©chappĂ© Ă lâimpĂŽt[103].
En France
En 2016, le Parquet national financier (PNF) reçoit des signalements dans le cadre dâune entraide financiĂšre pour blanchiment de fraude fiscale et de dĂ©marchage bancaire illĂ©gal. Son enquĂȘte montre que 5 000 clients français disposaient de comptes au CrĂ©dit suisse non dĂ©clarĂ©s Ă lâadministration fiscale française, pour un total de 2 milliards dâeuros dissimulĂ©s[104].
En octobre 2022, par une Convention judiciaire d'intĂ©rĂȘt public (CJIP), l'entreprise accepte de payer 238 millions en Ă©change de l'abandon des poursuites pour dĂ©marchage illĂ©gal de clients et blanchiment aggravĂ© de fraude fiscale en France. Le CrĂ©dit suisse accepte une CJIP avec le Parquet national financier (PNF). Elle Ă©vite ainsi un procĂšs en France et solde son litige tant avec lâadministration fiscale française (115 millions dâeuros de dommages et intĂ©rĂȘts) et avec le PNF (amende de 123 millions dâeuros)[105].
Corruption
En , la filiale hongkongaise du Crédit suisse a payé prÚs de 77 millions de dollars d'amende au département de la Justice américain et à la Securities and Exchange Commission (SEC) pour des faits de corruption en Chine[106] - [107]. Elle était accusée d'avoir embauché, de 2007 à 2013, des proches de responsables politiques chinois afin de gagner les faveurs de ces derniers et générer ainsi davantage de revenus.
Argent sale et blanchiment
En février 2022, le Crédit suisse est au centre de la fuite d'information « Suisse Secrets » dévoilée par le Organized Crime and Corruption Reporting Project[108].
Liens avec les oligarques russes
En mars 2022, dans les suites de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, le CrĂ©dit suisse a possiblement demandĂ© aux investisseurs de dĂ©truire les documents liĂ©s aux prĂȘts aux oligarques russes pour achats de yachts, de jets privĂ©s, de biens immobiliers et d'actifs financiers. Selon le Financial Times, le CrĂ©dit suisse a utilisĂ© des produits dĂ©rivĂ©s pour se dĂ©charger de risques liĂ©s Ă 2 milliards de dollars de prĂȘts aux oligarques russes[109].
Autres scandales[110]
Depuis mars 2021, le Crédit suisse a connu plusieurs scandales[111] :
- faillite de la société financiÚre Greensill Capital en mars 2021[112];
- faillite du fonds américain Archegos Capital Management[113];
- amendes pour des prĂȘts illicites et obligations pourries (junk bonds) entre 2012 et 2016 au ministre des finances du Mozambique[114] - [105] ;
- blanchiment dâargent de la mafia bulgare puni par la Cour suprĂȘme helvĂ©tique[105] ;
- affaires dâespionnage interne entre hauts dirigeants Ă lâĂ©poque du PDG Tidjane Thiam[105] ;
- démission de son président António Horta-Osório pour avoir enfreint les rÚgles de quarantaine en janvier 2022.
Notes et références
Notes
Références
- « Escher: The Founder of Modern Switzerland », sur credit-suisse.com (consulté le ).
- (en) « Annual Earningd 2018 » [PDF], sur credit-suisse.com, ZĂŒrich, Credit Suisse Group AG.
- « Credit Suisse: bénéfice net en hausse de 69% en 2019, à 3,4 milliards CHF », sur lefigaro.fr (consulté le )
- « https://www.advratings.com/top-asset-management-firms »
- « Le bénéfice de Credit Suisse a bondi en 2019 », sur https://www.tdg.ch (consulté le )
- (en) « Credit Suisse, Zurich », sur schweizer-banken.info (consulté le ).
- « Company Profile 2016 » [PDF], sur credit-suisse.com.
- (en-US) « Bulge Bracket Investment Banks - List of Top Global Banks », sur corporatefinanceinstitute.com, (consulté le ).
- « Credit Suisse racheté en urgence par UBS « pour rétablir la confiance » », sur Le Monde, (consulté le )
- (en) Arash Massoudi, Stephen Morris, James Fontanella-Khan, Laura Noonan, Owen Walker et Sam Jones, « UBS agrees $3.25bn rescue deal for rival Credit Suisse », sur Financial Times, (consulté le )
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- « First Boston and Affiliate of Swiss Bank to Merge », sur latimes.com, Los Angeles Times, .
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- « Credit Suisse Parent to Buy Stake in Oldest Swiss Bank », sur nytimes.com, The New York Times, .
- « Le Crédit Suisse rachÚte la plus grosse des banques régionales helvétiques », sur lesechos.fr, .
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Annexes
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Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative aux organisations :
- Site officiel