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Ueli Maurer

Ulrich Maurer, dit Ueli Maurer, né le à Wetzikon (originaire de Hinwil et d'Adelboden), est un homme politique suisse, membre de l'Union démocratique du centre (UDC).

Ueli Maurer
Illustration.
Portrait officiel, 2022.
Fonctions
Conseiller fédéral
DĂ©partement des finances
(2016-2022)
Département de la défense
(2009-2015)
–
Élection 10 dĂ©cembre 2008
Réélection 14 décembre 2011
9 décembre 2015
11 décembre 2019
Prédécesseur Samuel Schmid
Successeur Albert Rösti
Président de la Confédération suisse
–
Réélection 5 décembre 2018
–
Élection 5 dĂ©cembre 2012
Président de l'UDC
–
Prédécesseur Hans Uhlmann
Successeur Toni Brunner
Conseiller national
–
LĂ©gislature 44e Ă  48e
Successeur Ulrich SchlĂŒer
Député au Grand Conseil du canton de Zurich
–
LĂ©gislature 1983-1987, 1987-1991, 1991-1995
Biographie
Nom de naissance Ulrich Maurer
Date de naissance
Lieu de naissance Wetzikon
Origine Hinwil
Nationalité Suisse
Parti politique UDC
Profession Agriculteur
Comptable

Ancien dĂ©putĂ© du canton de Zurich au Conseil national et prĂ©sident de l'UDC, il est conseiller fĂ©dĂ©ral de 2009 Ă  2022, Ă  la tĂȘte du DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de la dĂ©fense, de la protection de la population et des sports (DPPS) de 2009 Ă  2016 et du DĂ©partement fĂ©dĂ©ral des finances (DFF) de 2016 Ă  2022. Il est prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration en 2013 et 2019.

Biographie

Ueli Maurer naĂźt le Ă  Wetzikon, dans le canton de Zurich. Il est originaire d'une autre commune zurichoise, Hinwil, et d'une commune bernoise, Adelboden[1].

Fils d'un agriculteur de l'Oberland zurichois[2] - [3], il obtient un diplĂŽme fĂ©dĂ©ral de comptable aprĂšs un apprentissage commercial. Directeur de l'association des agriculteurs zurichois de 1994 Ă  2008, il prĂ©side l'Union maraĂźchĂšre suisse (Schweizer GemĂŒsebauer) et l'association Maschinenring Schweiz.

Résidant à Hinwil dans le canton de Zurich, il est marié et pÚre de six enfants.

Il a le grade de major à l'armée[1].

Parcours politique

CarriĂšre cantonale

De 1978 Ă  1986, Ueli Maurer est membre du gouvernement communal d'Hinwil. Il est Ă©lu au parlement cantonal zurichois en 1983 et le prĂ©side en 1991. Cette annĂ©e-lĂ , il perd l'Ă©lection au gouvernement cantonal au profit de Moritz Leuenberger ; ses opposants dĂ©crivent la campagne d'Ueli Maurer comme inepte et le candidat comme un passionnĂ© naĂŻf de l'homme fort de son parti, Christoph Blocher[3]. Toutefois, il est Ă©lu la mĂȘme annĂ©e au Conseil national.

CarriÚre fédérale

En 1996, alors que Christoph Blocher est au faßte de sa popularité[3], Ueli Maurer est élu à la présidence de l'UDC. Pas pris au sérieux dans un premier temps[4] - [3], il est parodié par le comédien de télévision Viktor Giacobbo comme un zélateur servile de Christoph Blocher[3] - [5], à tel point qu'Ueli Maurer rapporte que ses enfants revenaient réguliÚrement de l'école en pleurs[5]. Pourtant, sa présidence voit le parti doubler sa base électorale, s'établir en Suisse romande et devenir le premier parti du pays[2]. Ces succÚs sont largement crédités au leadership d'Ueli Maurer, qui parvient à compenser son manque de charisme par son travail acharné[5], l'imposition d'une stricte discipline dans le parti, un sens aiguisé de la promotion de thÚmes populistes (comme l'opposition à l'intégration européenne, aux immigrés et au politiquement correct)[3] ainsi qu'un penchant pour les phrases chocs, comme l'atteste l'une de ses déclarations : « Solange ich Neger sage, bleibt die Kamera bei mir » (Aussi longtemps que je parle de nÚgres, la caméra reste sur moi)[6].

Comme prĂ©sident de l'UDC, il participe grandement Ă  la mise en place des campagnes populistes et agressives du parti, qui attirent les critiques des autres partis politiques et des observateurs Ă©trangers[7], et Ă  celle des affiches de campagnes attaquant la gauche, les immigrĂ©s et autres personnes jugĂ©es indĂ©sirables par le parti[6]. En contradiction avec l'Ă©tiquette politique suisse, il n'hĂ©site pas Ă  lancer des attaques personnelles contre ses adversaires, dĂ©crivant les radicaux comme des « poltrons », les Ă©lecteurs socialistes comme « dĂ©rangĂ©s » et les conseillers fĂ©dĂ©raux UDC Samuel Schmid et Eveline Widmer-Schlumpf comme « des appendices enflammĂ©s » nĂ©cessitant une ablation[5]. Il parvient nĂ©anmoins Ă  prĂ©server son personnage public et la perception qu'ont de lui ses collĂšgues parlementaires. Au Conseil national, sa stature gagne en importance durant son mandat et mĂȘme ses opposants politiques lui reconnaissent son intĂ©gritĂ© personnelle, son attitude collĂ©giale et sa solide comprĂ©hension des questions politiques[6]. Ses bonnes relations professionnelles avec les reprĂ©sentantes socialistes sont relevĂ©es par des observateurs politiques perplexes[5].

Alors que sa popularitĂ© et celle de son parti augmentent, ses relations avec son mentor Christoph Blocher se sont progressivement refroidies[5] mĂȘme si les deux hommes restent de solides alliĂ©s en public. Christoph Blocher, habituĂ© Ă  l'exercice autoritaire du pouvoir en tant que leader incontestĂ© du parti, n'approuve pas le fait qu'Ueli Maurer questionne certaines de ses approches stratĂ©giques ; il exerce donc progressivement son pouvoir au travers d'un cercle restreint d'adeptes au lieu de passer par Ueli Maurer et le secrĂ©tariat du parti[5]. En , aprĂšs que le parti a remportĂ© la plus grande victoire Ă©lectorale de son histoire aux Ă©lections fĂ©dĂ©rales, Ueli Maurer dĂ©missionne de la prĂ©sidence du parti[2] ; la NZZ considĂšre Ă  cette occasion qu'il a dignement rempli son mandat, alors qu'il est Ă©lu en 1996 « faute de mieux »[8]. Il est remplacĂ© contre son grĂ©[5] par Toni Brunner, l'un des proches confidents de Christoph Blocher, le [9]. AprĂšs avoir perdu une Ă©lection pour un siĂšge au Conseil des États contre Verena Diener[10], Ueli Maurer se contente de la prĂ©sidence de la section zurichoise de l'UDC[11].

Conseil fédéral

Prestation de serment d'Ueli Maurer en 2008.

Le , le groupe parlementaire de l'UDC choisit Ă  l'unanimitĂ© Ueli Maurer et Christoph Blocher comme candidats pour succĂ©der Ă  Samuel Schmid au Conseil fĂ©dĂ©ral[12]. Alors que Christoph Blocher — ancien conseiller fĂ©dĂ©ral non rĂ©Ă©lu le au profit d'Eveline Widmer-Schlumpf — est considĂ©rĂ© comme non Ă©ligible par tous les autres partis[12], des mĂ©dias suisses dont la Neue ZĂŒrcher Zeitung considĂšrent Ueli Maurer comme favori, mĂȘme avant sa nomination[5]. Le , l'AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale l'Ă©lit au Conseil fĂ©dĂ©ral (111e conseiller fĂ©dĂ©ral de l'histoire[13]) au terme du troisiĂšme tour de scrutin par 122 voix contre 121 Ă  son collĂšgue de parti Hansjörg Walter, soutenu malgrĂ© son refus d'accepter une Ă©ventuelle Ă©lection[14]. Ulrich SchlĂŒer, non rĂ©Ă©lu en 2007, rĂ©cupĂšre le poste de conseiller national d'Ueli Maurer aprĂšs l'accession de celui-ci au Conseil fĂ©dĂ©ral[15].

Il est réélu le 14 décembre 2011, le 9 décembre 2015 et le 11 décembre 2019, avec respectivement 159, 173 et 213 voix[16].

Il annonce le sa démission pour la fin de l'année[17].

Liberté de ton et ruptures de collégialité

DÚs sa candidature au Conseil fédéral, sa capacité à respecter la collégialité est discutée[18]. Lors de ses mandats successifs, il prend réguliÚrement des libertés avec le principe de la collégialité et n'hésite pas à s'exprimer sans avoir consulté ses collÚgues voire à se laisser aller à de petites provocations[19] - [20].

Ainsi, en 2011, il quitte le Palais fédéral à l'annonce de la réélection d'Eveline Widmer-Schlumpf, puis critique en 2014 l'engagement de Didier Burkhalter au sein de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui mettrait la neutralité en danger[21]. En 2019, il déclare que l'assassinat de Jamal Khashoggi est une affaire « réglée » et froisse le corps diplomatique en décrétant que l'accord-cadre avec l'Union européenne est mort[22]. En 2020, il s'affiche en faveur de l'initiative de limitation de l'immigration[20].

Lors de la pandĂ©mie de COVID-19, il dĂ©nonce au dĂ©but de l'annĂ©e 2021 le politiquement correct qui entoure le sujet et accuse l'État de faire fausse route[23]. En , il dĂ©clare devant une section locale de l'UDC rĂ©unie Ă  Wald, dans le canton de Zurich, que le Conseil fĂ©dĂ©ral a failli et que la crise est davantage gouvernementale que sanitaire. Il apparaĂźt au terme de cette rencontre avec un T-shirt d'un groupe de sonneurs de cloches (Freiheitstrychler, litt. sonneurs de la libertĂ©) opposĂ© aux mesures sanitaires prises par le gouvernement[24] - [25] - [26].

Président de la Confédération

Il est élu le président de la Confédération pour l'année 2013, par 148 voix [27].

Le , il est réélu président de la Confédération pour l'année 2019 par l'Assemblée fédérale par 201 voix sur 209 valables.

Rencontres internationales

En tant que ministre des Finances, il assiste au sommet du G20 de Hambourg en 2017, devenant ainsi le premier conseiller fédéral à assister au sommet du G20[28] - [29] - [30].

Ueli Maurer avec le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche

Le , lors de sa visite en Chine, il signe un protocole d'accord dans le cadre de l'Initiative pour la ceinture et la route[31] - [32].

Le , il rencontre le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump Ă  la Maison-Blanche, devenant ainsi le premier prĂ©sident suisse Ă  ĂȘtre reçu Ă  la Maison-Blanche[33] - [34], Ă  l'exception de RenĂ© Felber qui avait Ă©tĂ© reçu en sa fonction de prĂ©sident du comitĂ© des ministres du Conseil de l'Europe. Les discussions ont notamment portĂ© sur l'Iran et un Ă©ventuel accord de libre-Ă©change[35] - [36] - [37].

Autres activités

AprÚs son départ du Conseil fédéral, il devient membre de la commission d'éthique du Comité international olympique le [38].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Ueli Maurer » (voir la liste des auteurs).
  1. « Biographie de Ueli Maurer », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
  2. (en) « Main parties undergo shake-up after elections », sur Swissinfo, (consulté le )
  3. (de) Verena Vonarburg, « Vom Unterhund zum Wolf im Schafspelz », sur Tages Anzeiger, (consulté le )
  4. (de) « Ueli Maurer - Unterwegs im Dienste der Partei », sur Berner Zeitung, (consulté le )
  5. (de) Francesco Benini, « Der Favorit. Ueli Maurer ist erster AnwĂ€rter fĂŒr die Nachfolge Schmids im Bundesrat », sur Neue ZĂŒrcher Zeitung, (consultĂ© le )
  6. (de) Gieri Cavelty et Gaby Szöllösy, « Maurer: Der Scharfmacher kann durchaus angenehm sein », sur Berner Zeitung, (consulté le )
  7. (en) Frank Jordans, « Swiss Expulsion Proposal Draws Criticism », sur Associated Press, (consulté le )
  8. (de) Monika Rosenberg, « Der MeistunterschĂ€tzte », Neue ZĂŒrcher Zeitung,‎ , p. 17 (ISSN 0376-6829).
  9. (en) « People's Party elects new leader », sur Swissinfo, (consulté le )
  10. (en) « Rightwing party unable to consolidate gains », sur Swissinfo, (consulté le )
  11. (de) « Wir sind die einzige noch verbleibende bĂŒrgerliche Partei », sur Neue ZĂŒrcher Zeitung, (consultĂ© le )
  12. « Blocher et Maurer en course pour le gouvernement », sur Swissinfo (consulté le )
  13. « Les 10 secrets de... Ueli Maurer », L'Illustré, (consulté le )
  14. « Ueli Maurer succÚde à Samuel Schmid », sur Radio suisse romande (consulté le )
  15. « Ulrich Schluer remplacera Ueli Maurer », sur 20 minutes (consulté le )
  16. « Election du Conseil fédéral », sur www.parlament.ch (consulté le )
  17. « Ueli Maurer annonce sa démission du Conseil fédéral », sur rts.ch, (consulté le )
  18. « Ueli Maurer succÚde à Samuel Schmid », sur rts.ch, (consulté le )
  19. « Signature de Muriel Ballaman - L'insoutenable légÚreté d'Ueli Maurer », sur rts.ch, (consulté le )
  20. Boris Busslinger, « Ueli Maurer rompt la collĂ©gialitĂ© », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consultĂ© le )
  21. « Ueli Maurer brise la collégialité au sein du Conseil fédéral », sur rts.ch, (consulté le )
  22. « En annonçant la mort de l'accord avec l'UE, Ueli Maurer froisse les diplomates », sur rts.ch, (consulté le )
  23. « Analyse d’Arthur Grosjean – Maurer peste contre la «secte» des sept Sages » AccĂšs payant, sur 24 heures, (consultĂ© le )
  24. Bernard Wuthrich, « Le Conseil fĂ©dĂ©ral n’a rien Ă  dire sur Ueli Maurer », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consultĂ© le )
  25. Michel Guillaume, « Sous la Coupole, l’UDC contre le certificat covid », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne AccĂšs payant, consultĂ© le )
  26. « Interpellé aprÚs un discours critique d'Ueli Maurer, le Conseil fédéral botte en touche », sur rts.ch, (consulté le )
  27. « Élection du prĂ©sident », sur www.parlament.ch (consultĂ© le )
  28. (en) swissinfo ch and agencies/jmh, « Swiss delegation at G20 financial talks », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  29. http: //www.luzernerzeitung.ch/nachrichten/schweiz/ueli-maurer-am-g20-gipfel; art46447,1057293/
  30. « PLR.Les LibĂ©raux-Radicaux - ComitĂ© directeur - Parti politique – Suisse », sur PLR.Les LibĂ©raux-Radicaux (consultĂ© le ).
  31. swissinfo.ch, « Swiss president strengthens economic ties with China », sur Swissinfo.ch, (consulté le ).
  32. (en) Thomas Stephens, « Swiss president defends controversial Chinese project », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  33. https: //www.srf.ch/news/schweiz/ueberraschendes-treffen-maurer-wird-heute-von-trump-empfangen
  34. https: //www.swissinfo.ch/eng/ueli-maurer_trump-to-receive-swiss-president-in-white-house/44967076
  35. (en) Andrea Shalal, « Trump open to talks on U.S.-Swiss free trade deal: Swiss president », Reuters,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  36. (en) SDA-Keystone/ac/ilj, « Trump discusses economic relations and ‘good offices’ with Swiss president », sur swissinfo.ch, (consultĂ© le )
  37. https: //www.thelocal.ch/20190517/swiss-president-on-trump-you-could-get-along-with-him
  38. Agence télégraphique suisse/gma, « Ueli Maurer entre à la commission d'éthique du CIO », sur rts.ch, (consulté le )

Annexes

Liens externes

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