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Élections fédérales suisses de 2007

Les élections fédérales suisses de 2007 ont lieu le . Elles permettent le renouvellement des 200 membres qui composent le Conseil national (CN) et des 43 à 46 membres du Conseil des États (CE), élus le , pour la 48e législature de quatre ans (2007-2011).

Élections fédérales suisses de 2007
200 sièges du Conseil national
(Majorité absolue : 101 sièges)
43 des 46 sièges du Conseil des États
(Majorité absolue : 24 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 4 915 623
Votants 2 373 071
48,3% en augmentation 3,1
Union démocratique du centre Ueli Maurer
Voix 672 562
28,9%
en augmentation 2,2
Députés élus 62 en augmentation 7
Sénateurs élus 7 en diminution 1
Parti socialiste suisse Hans-Jürg Fehr
Voix 451 916
19,5%
en diminution 3,8
Députés élus 43 en diminution 9
Sénateurs élus 9 en stagnation
Parti radical-démocratique Fulvio Pelli
Voix 364 736
15,8%
en diminution 1,5
Députés élus 31 en diminution 5
Sénateurs élus 12 en diminution 2
Parti démocrate-chrétien Christophe Darbellay
Voix 335 623
14,5%
en augmentation 0,1
Députés élus 31 en augmentation 3
Sénateurs élus 15 en stagnation
Verts Ruth Genner
Voix 222 206
9,8%
en augmentation 2,4
Députés élus 20 en augmentation 6
Sénateurs élus 2 en augmentation 2
Parti évangélique suisse Heiner Studer
Voix 56 748
2,4%
en augmentation 0,1
Députés élus 2 en diminution 1
Sénateurs élus 0 en stagnation
Parti libéral suisse Claude Ruey
Voix 41 682
1,9%
en diminution 0,3
Députés élus 4 en stagnation
Sénateurs élus 0 en stagnation
Vert'libéraux Martin Bäumle
Voix 33 104
1,4%
Députés élus 3 en augmentation 3
Sénateurs élus 1 en augmentation 1
Parti arrivé en première position par canton
Carte
  • Union démocratique du centre
  • Parti socialiste suisse
  • Parti radical-démocratique
  • Parti démocrate-chrétien
  • Parti écologiste
  • Vert'libéraux
  • Parti évangélique suisse
  • Parti suisse du travail/SolidaritéS
  • Ligue des Tessinois
  • Parti chrétien-social
Conseil national
Diagramme
Conseil des États
Diagramme2
Site officiel

Le , le parlement nouvellement élu désigne le nouveau Conseil fédéral pour un mandat de quatre ans. Pour la quatrième fois depuis l'instauration du système fédéral en 1848, un membre du gouvernement, Christoph Blocher, n'est pas réélu.

Contexte

Positionnement des partis

Parmi les principaux partis politiques suisses, l'Union démocratique du centre (UDC), le Parti socialiste (PSS) et le Parti radical-démocratique (PRD) comptent deux sièges au Conseil fédéral et le Parti démocrate-chrétien (PDC) un seul. Au cours des élections 2007, l'UDC tentera de consolider sa position de premier parti national, qui lui est contestée par le PSS[1], alors que le PRD et le PDC tenteront de freiner leur déclin respectif. Par ailleurs, les Verts espèrent gagner suffisamment de voix pour pouvoir prétendre à un siège au Conseil fédéral, hypothèse approuvée par 54 % des sondés en septembre 2006[2].

Heurts à Berne du 6 octobre 2007

Dans l'après-midi du à Berne, une confrontation oppose environ 10 000 militants de l'UDC à environ 500 casseurs[3], qualifiés de black blocs[4] respectivement d'autonomistes[4] et d'extrême gauche[5].

Les militants UDC démarrent vers 13 h 20 leur cortège planifié de la fosse aux ours (à l'est de Berne) vers la place fédérale, qui doit passer par l'artère principale de la vielle ville (la Gerechtigkeitsgasse), pour poursuivre par Zytglogge et Bärenplatz[4]. Les casseurs se rassemblent quant à eux de l'autre côté du Nydeggbrücke (qui relie la fosse aux ours à la vieille ville)[4], mais sont dispersés par la police à coups de gaz lacrymogène[4]. Une manifestation parallèle des milieux alternatifs se déroule à la Münstergasse, parallèle à la Gerechtigkeitsgasse, mais plus au sud, toujours dans la vieille ville[4]. Alors que la police bernoise tente de maîtriser le flux des autonomistes et de la manifestation parallèle, certains autonomistes échappent au contrôle des forces de l'ordre et arrivent à la place Fédérale, où ils cassent les stands de l'UDC préparés en l'attente des autres militants agrariens[4] - [5]. Après avoir reçu nouvelle du saccage des stands, l'UDC renonce à poursuivre le cortège jusqu'à la place Fédérale, pour tenir leurs discours à la fosse aux ours[4]. Dans la foulée, Christoph Blocher (conseiller fédéral) et Ueli Maurer (président de l'UDC) décident d'organiser une conférence de presse improvisée[4], en « revêtant le masque de l'indignation » pour dénoncer le fait que le plus grand parti de Suisse ne puisse défiler en ville de Berne[5]. Les heurts se soldent par 42 arrestations provisoires, 21 blessés dont 18 policiers, selon Blick[3]. Le journal parle même de « honte » pour la police bernoise[3]. Le New York Times en fait sa une le , en titrant « Immagration, Black Sheep et Swiss Rage »[6] (immigration, moutons noirs et rage suisse), les moutons noirs faisant référence à une affiche utilisée par l'UDC lors de la campagne sur l'initiative sur le renvoi des criminels étrangers[7] ; plusieurs médias étrangers, dont The Guardian (« La Suisse titube » en titre) et la Süddeutsche Zeitung[8].

Blocher affirme quelques jours plus tard que ces heurts ont été un électrochoc salvateur[9].

Législature 2003-2007

Au cours de la législature sortante, c'est le PDC qui obtient le plus haut taux de réussite. Dans 93 % des votes nominatifs, plus de la moitié des membres du groupe se retrouve dans le camp de la majorité. Viennent ensuite le PRD avec 87 %, l'UDC avec 70 %, le PSS avec 69 % et les Verts avec 63 %. Par ailleurs, au niveau de la cohésion du groupe, ce sont les Verts qui arrivent en tête avec 89 % de ses membres votant, en règle générale, de façon similaire. Viennent ensuite le PSS avec 88 %, le PRD et l'UDC avec 77 % et le PDC avec 73 %.

Le ranking des membres du Conseil national a identifié les présidents des groupes PRD et UDC, Felix Gutzwiller et Caspar Baader, comme les conseillers nationaux les plus influents. Ils sont suivis par Jacqueline Fehr (PSS) et Christine Egerszegi-Obrist (PRD). Au Conseil des États, c'est le Saint-Gallois Eugen David (PDC) qui est considéré comme le membre le plus influent. Comme en 2003, c'est la socialiste Simonetta Sommaruga qui est considérée comme la parlementaire la plus crédible par les électeurs.

Mode d'élection

  • Conditions pour être électeur : Il faut avoir 18 ans révolus, être citoyen suisse et ne pas souffrir de maladies mentales.
  • Conditions pour être élu : Il faut posséder le droit de vote.
  • Incompatibilités : Ne peuvent se présenter les conseillers fédéraux, les juges fédéraux, les fonctionnaires de l'administration fédérale et les ministres du culte.
  • Conditions de présentation :
    • présentation par les partis politiques ou groupements d'électeurs
    • appui de 100 électeurs pour chaque liste dans les cantons ayant de 2 à 10 sièges, de 200 dans les cantons représentés par 11 à 20 conseillers et de 400 dans les cantons disposant de plus de 20 sièges

L'électeur peut voter pour une liste sans la modifier ou la retoucher en biffant des noms ou en répétant certains des noms qui y figurent. Il peut par ailleurs « panacher » une liste de parti en y insérant les noms de candidats d'autres partis ou établir sa propre liste sur un bulletin vierge en choisissant des noms de différentes listes.

Conseil national

  • Loi électorale : [10]
  • Circonscriptions : 26 circonscriptions électorales plurinominales ou uninominales correspondant aux 20 cantons et 6 demi-cantons (nombre de sièges attribué à chacune est fonction de sa population)
  • Mode de scrutin :
    • scrutin proportionnel dans les circonscriptions plurinominales avec une répartition des sièges selon le quotient Hagenbach-Bischoff puis à la plus forte moyenne
    • scrutin uninominal majoritaire simple dans les 5 circonscriptions qui n'élisent qu'un seul conseiller national (2 cantons et 3 demi-cantons)

Conseil des États

  • Loi électorale :
  • Circonscriptions : 20 circonscriptions plurinominales représentant les cantons (2 sièges) et 6 circonscriptions uninominales représentant les demi-cantons
  • Mode de scrutin : scrutin direct majoritaire simple mais ces élections sont régies par le droit cantonal
  • Incompatibilités : Ne peuvent se présenter les conseillers fédéraux, les juges fédéraux, les fonctionnaires de l'administration fédérale et les ministres du culte.

Deux cantons ont déjà procédé au renouvellement de leurs conseillers aux États. À Zoug, Peter Bieri (PDC) et Rolf Schweiger (PRD) sont tous deux réélus le [11]. À Appenzell Rhodes-Intérieures, Ivo Bischofberger (PDC) est élu lors de la Landsgemeinde tenue dans le canton le . Il remplace son collègue de parti Carlo Schmid-Sutter qui quitte le parlement après 27 ans[12].

Partis enregistrés

Sortants

Conseil national

Conseiller national Canton Début de mandat
Adriano Imfeld (PDC) Obwald 2001
Walter Jermann (PDC) Bâle-Campagne 2003
Pierre Kohler (PDC) Jura 2003
Kathy Riklin[13] (PDC) Zurich 1999
Jacques-Simon Eggly (PLS) Genève 1983
Serge Beck[13] (PLV) Vaud 1998
Jean-Paul Glasson (PRD) Fribourg 1999
Yves Guisan (PRD) Vaud 1995
Rolf Hegetschweiler (PRD) Zurich 1991
Didier Burkhalter[13] (PRD) Neuchâtel 2003
Charles Favre[13] (PRD) Vaud 1999
Christine Egerszegi-Obrist[13] (PRD) Argovie 1995
Felix Gutzwiller[13] (PRD) Zurich 1999
Anne-Catherine Menétrey-Savary (PES) Vaud 1999
Franziska Teuscher[13] (Alliance verte) Berne 1995
Geri Müller[13] (PES) Argovie 2003
Luc Recordon[13] (PES) Vaud 2003
Daniel Vischer[13] (PES) Zurich 2003
Marlyse Dormond-Béguelin (PSS) Vaud 1999
Paul Günter (PSS) Berne 1995
Remo Gysin (PSS) Bâle-Ville 1995
Barbara Haering (PSS) Zurich 1990
Ruth-Gaby Vermot-Mangold (PSS) Berne 1995
Peter Vollmer (PSS) Berne 1989
Pascale Bruderer[13] (PSS) Argovie 2002
Chantal Galladé[13] (PSS) Zurich 2003
Claude Janiak[13] (PSS) Bâle-Campagne 1999
Liliane Maury-Pasquier[13] (PSS) Genève 1995
Géraldine Savary[13] (PSS) Vaud 2003
Jean Fattebert (UDC) Vaud 1999
Robert Keller (UDC) Zurich 1999
Otto Laubacher (UDC) Lucerne 1999
Fritz Abraham Oehrli (UDC) Berne 1995
Walter Schmied (UDC) Berne 1991
Hermann Weyeneth (UDC) Zurich 1994
Ueli Maurer[13] (UDC) Zurich 1991
Guy Parmelin (UDC) Vaud 2003
Jean-François Rime (UDC) Fribourg 2003
Ruedi Aeschbacher[13] (PEV) Zurich 1999
Heiner Studer[13] (PEV) Argovie 1999
Sources : Parlement suisse[14] - [15]

Conseil des États

Conseiller aux États Canton Début de mandat
Simon Epiney (PDC) Valais 1999
Rolf Escher (PDC) Valais 1999
Carlo Schmid-Sutter (PDC) Appenzell Rhodes-Intérieures 1980
Marianne Slongo (PDC) Nidwald 1999
Franz Wicki (PDC) Lucerne 1995
Hans Fünfschilling (PRD) Bâle-Campagne 1999
Trix Heberlein (PRD) Zurich 2003
Christiane Langenberger (PRD) Vaud 1999
Thomas Pfisterer (PRD) Argovie 1999
Françoise Saudan (PRD) Genève 1995
Michel Béguelin (PSS) Vaud 1999
Christiane Brunner (PSS) Genève 1995
Pierre-Alain Gentil (PSS) Jura 1995
Hans Hofmann (UDC) Zurich 1998
Hans Lauri (UDC) Berne 2001
Sources : Parlement suisse[16]

Campagne

Les divers baromètres électoraux permettent de distinguer les thèmes déterminants pour le vote de la population suisse.

Les six mois précédant l'élection sont dominés alternativement par les thèmes de l'environnement et de la place des étrangers. Au cours de la même période, les questions relatives à la sécurité sociale et aux assurances sociales ainsi qu'au chômage et à la situation économique font également partie des thèmes les plus importants. Viennent ensuite les questions du droit d'asile et des réfugiés, de la politique familiale, de la politique de santé, des primes de l'assurance maladie, du rapport à l'Union européenne et des finances publiques.

Résultats

Les résultats des élections fédérales sont annoncés le avec les premières estimations nationales fournies à 19h00 puis affinées à 21h00. Les résultats finaux, officiels et provisoires sont disponibles vers 02h00 du matin. Les premières analyses électorales sur la base de sondages sont rendues publiques le 22 octobre.

Concernant les élections au Conseil des États, dans les cas où les candidats n'atteignent pas la majorité absolue, un second tour de scrutin sera organisé d'ici au 25 novembre. Ce n'est qu'à ce moment-là que la répartition définitive du nouveau parlement sera établie.

Groupes parlementaires

Répartition actuelle de l’Assemblée fédérale[17]
GroupeSigleRépartitionTotalCNCE
Union démocratique du centreV66 UDC, 1 Lega, 1 UDF68617
SocialisteS49 PS49418
Libéral-radicalRL47 PLR473512
PDC/PEV/PVLCEg44 PDC, 2 PEV, 5 PVL513516
VertsG22 PES, 1 PCS, 1 LG24222
PBDBD6 BDP651
Non inscrit1110

Conseil national

CantonTotalUDCPSSPRDPDCPESPLSPEVGLPUDFPdT/Sol.PCSLegaDS
Argovie156323+110-1
Appenzell Rhodes-Extérieures11
Appenzell Rhodes-Intérieures11
Bâle-Campagne722111
Bâle-Ville512-111+1
Berne2610+26-2413+1110-1
Fribourg712121
Genève1123112+120-1
Glaris11
Grisons52111
Jura21+110-1
Lucerne1031231
Neuchâtel511-1111+1
Nidwald11
Obwald11+10-1
Schaffhouse21+110-1
Schwyz4211
Soleure721-11-12+11+1
Saint-Gall125+121-131
Tessin82321
Thurgovie63111
Uri11
Vaud175+143-11+13+11-11-1
Valais711-114+1
Zoug3111
Zurich34127-34-13+14+113+20-1
Suisse20062+743-931-531+320[18]+64±02-13+21-11-21±01±00-1
Résultats en %10029.0+2,319,5-3,815,6-1,514,6+0,29,6+2,21,8-0,42,4+0,11,4+1,41,3±01,1-0,10,4±00,5+0,10,5-0,5
Sources : (fr) Résultats des élections au Conseil national (Office fédéral de la statistique) + (de) Annetta Bundi, « Couchepin muss für Wahlschlappe herhalten », Tages Anzeiger, 29 octobre 2007

Dans le détail, l'UDC détient 62 sièges au Conseil national, soit 7 mandats de plus qu'en 2003. Les Verts gagnent 7 sièges, leur faisant en tout 20 élus, le PDC 3 (31 élus). Ces hausses coïncident avec les pertes du PSS (-9 à 43) et du PRD (-5 à 31). Le parti écologiste-libéral zurichois fait son entrée à la chambre basse avec 3 sièges.

Parmi les nouveaux élus figurent le syndic de Lausanne Daniel Brélaz et l'ancien commandant de la Garde suisse Pius Segmüller. Les plus jeunes parlementaires sont Lukas Reimann (25 ans), Christian Wasserfallen (26 ans) — qui prend ainsi le siège de son défunt père Kurt Wasserfallen —, Bastien Girod (27 ans), Tiana Moser (28 ans) et Natalie Rickli (30 ans).

Du côté des perdants figurent le Parti socialiste suisse qui perd 10 sièges pour tomber à 43 représentants. Cela se traduit par une baisse de 3,8 de ses suffrages de 2003. Par ailleurs, le Parti radical-démocratique continue sa chute avec 31 sièges (-5), arrivant ainsi à égalité avec les démocrates-chrétiens même s'il demeure légèrement plus fort en termes de suffrages. Le nouveau Conseil national se caractérise également par la disparition de la représentation parlementaire des Démocrates suisses et de SolidaritéS :

Conseil des États

Le premier tour permet l'élection de 34 des 46 membres de la chambre haute. Dans les cantons de Fribourg, de Lucerne, du Valais et de Zurich, le second tour de scrutin reste ouvert puisqu'un seul candidat a atteint la majorité absolue au premier tour. Dans les cantons de Neuchâtel, de Saint-Gall, du Tessin et de Vaud, aucun candidat n'a atteint la majorité absolue et un second tour est donc nécessaire pour les deux sièges cantonaux. Dans le canton de Zoug, les deux conseillers aux États ont déjà été élus en octobre 2006. Dans les cantons d'Obwald et de Nidwald, les candidats ont été élus tacitement puisqu'ils n'avaient pas d'adversaires. Enfin, dans le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures, le conseiller aux États a été élu lors de la Landsgemeinde du .

Sièges par partis
Parti2007+/-2003
Parti démocrate-chrétien (PDC) 15015
Parti radical-démocratique (PRD) 12-214
Parti socialiste (PSS) 909
Union démocratique du centre (UDC) 7-18
Parti écologiste (PES) 2+20
Verts libéraux (GLP) 1+10

Contrairement aux résultats du Conseil national, le Conseil des États connaît un glissement vers la gauche : l'UDC et le PRD perdent respectivement 2 et 2 sièges au profit des Verts (+ 2) et des Verts libéraux (+ 1). Les Verts, avec Robert Cramer dès le premier tour puis Luc Recordon au second tour, entrent pour la première fois dans la chambre haute de même que les Verts libéraux, seulement trois ans après la fondation du parti, avec l'élection de Verena Diener. À Bâle-Campagne, Claude Janiak est le premier socialiste à ravir un siège à la majorité bourgeoise en l'espace de 20 ans. Dans le canton du Jura, le seul à utiliser le système proportionnel, Madeleine Amgwerd (PDC) n'est pas réélue même si son siège est conservée par sa colistière Anne Seydoux-Christe.

Candidats élus
Canton 1er siège 2e siège Canton 1er siège 2e siège
ArgovieChristine Egerszegi-Obrist (PRD)Maximilian Reimann* (UDC) NidwaldPaul Niederberger (PDC)-
Appenzell Rhodes-IntérieuresIvo Bischofberger (PDC)- ObwaldHans Hess* (PRD)-
Appenzell Rhodes-ExtérieuresHans Altherr* (PRD)- Saint-GallErika Forster* (PRD)Eugen David* (PDC)
Bâle-CampagneClaude Janiak (PSS)- SchaffhousePeter Briner* (PRD)Hannes Germann* (UDC)
Bâle-VilleAnita Fetz* (PSS)- SchwyzAlex Kuprecht* (UDC)Bruno Frick* (PDC)
BerneSimonetta Sommaruga* (PSS)Werner Luginbühl (UDC) SoleureRolf Büttiker* (PRD)Ernst Leuenberger* (PSS)
FribourgUrs Schwaller* (PDC)Alain Berset* (PSS) TessinDick Marty* (PRD)Filippo Lombardi* (PDC)
GenèveLiliane Maury-Pasquier (PSS)Robert Cramer (Verts) ThurgoviePhilipp Stähelin* (PDC)Hermann Bürgi* (UDC)
GlarisFranz Schiesser* (PRD)This Jenny* (UDC) UriHansruedi Stadler* (PDC)Hansheiri Inderkum* (PDC)
GrisonsChristoffel Brändli* (UDC)Theo Maissen* (PDC) VaudGéraldine Savary (PSS)Luc Recordon (Verts)
JuraClaude Hêche (PSS)Anne Seydoux-Christe (PDC) ValaisJean-René Fournier (PDC)René Imoberdorf (PDC)
LucerneHelen Leumann-Würsch* (PRD)Konrad Graber (PDC) ZougPeter Bieri* (PDC)Rolf Schweiger* (PRD)
NeuchâtelDidier Burkhalter (PRD)Gisèle Ory* (PSS) ZurichFelix Gutzwiller (PRD)Verena Diener (GLP)
* : conseiller aux États durant la législature précédente

Personnalités

Un certain nombre de cas personnels attirent l'attention des médias :

Réactions et analyses

Le Tages-Anzeiger écrit que le résultat de l'élection est le pire résultat du Parti socialiste depuis la Première Guerre mondiale[19] ; selon Georg Lutz, politologue à l'Université de Berne, cette défaite serait à attribuer au manque de leadership dans les thèmes de campagne de la part du PS, mais aussi le délaissement de la protection du climat au profit des Verts, de même qu'avoir centré la campagne sur la personne de Christoph Blocher[20]. Cette analyse est partagée par Le Temps, qui parle de « sévère dégringolade »[21]. Le Nouvelliste déclare le PRD aussi grand perdant de ces élections fédérales[22]

L'UDC, malgré sa victoire dans cette élection, se montre plutôt modérée dans ses réactions, selon la Südostschweiz[23]. Ueli Maurer, président du parti agrarien, demande toutefois un changement de personnel au Conseil fédéral[24], mais sans exiger un troisième siège UDC dans le collège gouvernemental[25]. Selon 24 heures, cette victoire ne permet toutefois pas à l'UDC de dicter sa loi[26].

De manière plus générale, Le Temps considère que « quelque chose a définitivement changé dans la vie politique suisse », Suisse qui « décidement, ne se ressemble plus »[27] ; cette appréciation de ce remodelage de la politique suisse est partagé par L'Agefi[28]. Selon La Liberté, cette élection est, jusqu'à ce moment, celle qui aura suscité le plus d'intérêt de la part de la presse étrangère[29].

Conséquences

Avant le scrutin, les Verts expriment leur intérêt pour une entrée au Conseil fédéral dans le cas où l'Union démocratique du centre serait écartée du gouvernement. Leur nouveau conseiller aux États Luc Recordon est donc présenté à la candidature. Bien que cette opinion corresponde à l'idée de la « petite concordance », elle ne suit pas la règle arithmétique de la formule magique[30]. Christoph Blocher aurait pour sa part souhaité la formation d'un Conseil fédéral bourgeois (3 UDC, 2 PRD et 2 PDC). Dans le même temps, le PDC exprime son souhait de retrouver le siège qu'il a perdu en 2003 aux dépens du PRD dans le cas où ce dernier obtiendrait moins de suffrages que lui.

Au terme des élections, le président du Parti socialiste, Hans-Jürg Fehr annonce sa démission le 26 octobre de même que le président de l'UDC, Ueli Maurer, qui annonce vouloir se concentrer sur son mandat de conseiller aux États. Toutefois, ce dernier est battu au second tour par Verena Diener. La probabilité de l'exécution de ces divers scénarios dépend des alliances et de la volonté politique de changement des différents acteurs parlementaires. À ce stade, la réélection de Blocher semble très probable, ce qui repousse une éventuelle élection d'un membre des Verts au gouvernement. Dans l'un de ses premiers commentaires post-électoraux, le président de l'UDC Ueli Maurer reprend l'idée de son homologue du PRD, Fulvio Pelli, d'envisager le retrait simultané des trois plus anciens conseillers fédéraux (Moritz Leuenberger, Pascal Couchepin et Samuel Schmid) afin de permettre un renouvellement plus important du Conseil fédéral sur la base du principe de concordance. Par la suite, une partie des démocrates-chrétiens menés par Christophe Darbellay — qui évoque une possible candidature de son collègue Urs Schwaller — et le président du groupe libéral, Claude Ruey, annoncent qu'ils ne soutiendront pas une réélection de Christoph Blocher au gouvernement, notamment en raison de son style de leadership parfois considéré comme peu respectueux du principe de « concordance ».

Le , le parlement nouvellement élu se réunit pour élire le nouveau Conseil fédéral pour un mandat de quatre ans. En temps normal, chaque conseiller fédéral qui se représente est systématiquement réélu. Jusqu'alors, seuls trois conseillers fédéraux n'ont pas été réélus, le dernier cas remontant à 2003 avec le remplacement de Ruth Metzler-Arnold (PDC) par Christoph Blocher (UDC) par 5 voix d'écart (116 contre 121 au troisième tour de scrutin). Lors de ce renouvellement, les partis s'étaient entendus afin de modifier la répartition arithmétique des sièges tout en maintenant la formule magique. La séance voit la réélection de Moritz Leuenberger, Pascal Couchepin, Samuel Schmid puis de Micheline Calmy-Rey. À la surprise générale, Christoph Blocher est distancé dès le premier tour de scrutin par sa collègue de parti, la conseillère d'État grisonne Eveline Widmer-Schlumpf, dont la candidature officieuse est présentée par la gauche. Au second tour, elle est finalement élue avec les voix de la gauche et de certains démocrates-chrétiens, radicaux et libéraux. La candidate, mise au courant la veille par un simple SMS, arrive dans l'après-midi à Berne pour s'entretenir avec le groupe UDC. Elle n'accepte finalement son élection que le lendemain matin. L'UDC, malgré ses deux représentants élus et investis devant l'Assemblée fédérale, annonce son « passage dans l'opposition ». Schmid et Widmer-Schlumpf restent donc au Conseil fédéral mais se trouvent exclus du groupe parlementaire UDC.

Notes et références

  1. « Les socialistes veulent redevenir le premier parti du pays », swisspolitics, 8 janvier 2007
  2. « Les Suisses veulent un Vert au gouvernement », swisspolitics, 1er octobre 2006
  3. (de) Gabriela Battaglia, « Chaoten tricksten Polizei aus », Blick, , p. 2 (ISSN 1013-0667).
  4. (de) Erik Reumann, « La fête tourne à la violence », Le Nouvelliste, , p. 8 (ISSN 2235-0411).
  5. Ron Hochuli, « La retraite triomphale de l'UDC », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne).
  6. (en) Elaine Sciolino, « Immigration, Black Sheep and Swiss Rage », The New York Times, , p. 1 (ISSN 0362-4331, lire en ligne).
  7. (de) Roman Elsener, « Berner Demonstration macht Schlagzeilen in den USA », Neue Zürcher Zeitung, , p. 15 (ISSN 0376-6829, lire en ligne).
  8. Valérie de Graffenried, « Cette Suisse qui laisse perplexe », Le Temps, (ISSN 1423-3967).
  9. (de) Denis von Burg et Andreas Windlinger, « Der vergangene Samstag war ja vielleicht ein heilsamer Schock », SonntagsZeitung, , p. 3 (ISSN 1420-7222, lire en ligne).
  10. Loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques
  11. Canton de Zoug : élections au Conseil des États du 29.10.2006
  12. « Appenzell Rhodes-Intérieures a choisi son nouveau sénateur », swissinfo, 29 avril 2007
  13. Candidat au Conseil national et au Conseil des États
  14. Conseillers nationaux non candidats à la propre succession
  15. Conseillers nationaux candidats au Conseil des États
  16. Conseillers aux États non candidats à la propre succession
  17. [1]
  18. Les 20 sièges incluent 1 siège pour la liste Alternative socialiste verte zougoise
  19. (de) Iwan Städler, « Grösste Schlappe der SP seit 1. Weltkrieg », Tages-Anzeiger, , p. 1 (ISSN 1422-9994).
  20. (de) Ruedi Studer, « Faktisch ist wenig bis nichts passiert », Basler Zeitung, , p. 4 (ISSN 1420-3006).
  21. Philippe Miauton, « Sévère dégringolade pour le PS », Le Temps, , p. 3 (ISSN 1423-3967).
  22. Erik Reumann, « Le PS et le PRD sont les grands perdants de 2007 », Le Nouvelliste, , p. 4 (ISSN 2235-0411).
  23. (de) Gieri Cavelty, « Die SVP ist Wahlsiegerin und gibt sich vorerst moderat », Südostschweiz, (ISSN 1424-7518).
  24. (de) Jürg Auf der Maur, « Maurer bittet Bundesräte zum Rücktritt », Neue Luzerner Zeitung, , p. 3 (ISSN 1421-7430).
  25. (de) Christoph Brunner, « Dritter SVP-Sitz kein Thema », Aargauer Zeitung, , p. 3 (ISSN 2504-4125).
  26. Valentine Zubler, « L’UDC triomphe. Mais elle ne dictera pas forcément sa loi », 24 heures, , p. 2 (ISSN 1661-2256).
  27. Jean-Jacques Roth, « La Suisse, décidément, ne se ressemble plus », Le Temps, , p. 1 (ISSN 1423-3967, lire en ligne).
  28. Sylvie Gardel, « Le peuple suisse a démontré qu'il n'était pas un mouton! », L'Agefi, , p. 16 (ISSN 1422-6391).
  29. Patrick Vallélian, « La presse étrangère sort sa loupe », La Liberté, , p. 5 (ISSN 2131-2990).
  30. Andreas Gross, le 19 août 2007, « Une petite chance pour la concordance réduite », sur domainepublic.ch (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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