Antonio Hodgers
Antonio Hodgers, né le à Buenos Aires (Argentine), est un homme politique suisse membre du parti des Verts. Il est conseiller d'État du canton de Genève depuis le et président du Conseil d’État du au .
Antonio Hodgers | |
Portrait officiel, 2011. | |
Fonctions | |
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Président du Conseil d'État du canton de Genève[alpha 1] | |
En fonction depuis le | |
LĂ©gislature | 3e |
Prédécesseur | Mauro Poggia |
– | |
LĂ©gislature | 2e |
Prédécesseur | Pierre Maudet |
Successeur | Anne Emery-Torracinta |
Conseiller d'État du canton de Genève Département du territoire[alpha 2] | |
En fonction depuis le | |
Élection | 10 novembre 2013 |
RĂ©Ă©lection | 6 mai 2018 30 avril 2023 |
Président du groupe des Verts de l'Assemblée fédérale | |
– | |
LĂ©gislature | 48e et 49e |
Prédécesseur | Maya Graf |
Successeur | Balthasar Glättli |
Conseiller national | |
– | |
LĂ©gislature | 48e et 49e |
Groupe politique | Verts (G) |
Commission | CdG (2007-08) CIP (2007-11) CTT (2011-13) |
Successeur | Anne Mahrer |
Président des Verts genevois | |
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Prédécesseur | David Hiler |
Successeur | Anne Mahrer |
Député au Grand Conseil du canton de Genève | |
– | |
LĂ©gislature | 54e, 55e et 56e |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Buenos Aires (Argentine) |
Nationalité | Suisse Argentine |
Parti politique | Les Verts |
Diplômé de | IHEID |
Profession | Entrepreneur |
Biographie
Fils d’un avocat et d’une mère danseuse et chorégraphe, tous deux opposants à la dictature en Argentine, il rejoint la Suisse en 1981, avec sa sœur et sa mère, après avoir transité par l’Italie (1977) et le Mexique (1979). Il obtient le statut de réfugié politique en 1983[1].
Entre 1993 et 1996, il siège au Parlement des jeunes de Meyrin, commune du canton de Genève, assemblée qu’il préside en 1995-1996. Son engagement politique se poursuit ensuite au niveau cantonal. Entre 1998 et 2006, il préside l’association « J’y vis, J’y vote », qui promeut les droits politiques des étrangers au niveau communal. Il sera aussi responsable des campagnes de votation populaire du et du , date à laquelle les étrangers genevois établis depuis 8 ans en Suisse obtiennent le droit de vote communal.
En 1997, il est élu au Grand Conseil de la République et canton de Genève (parlement). Il est le benjamin de l'assemblée. Il sera ensuite membre du Bureau (1999 à 2001) puis chef de groupe (2002 et 2003). Entre 2006 et 2008, il préside Les Verts genevois. Il siège au sein du législatif cantonal jusqu’en 2007.
En 2007, il est élu au Conseil national (parlement suisse) puis réélu en 2011, assurant la présidence du groupe parlementaire des Verts de 2010 à son départ du Conseil national en . À Berne, il décide d’apprendre le Suisse allemand[2].
En 2012, après Micheline Calmy-Rey en 2007[3] et 2011[4], Antonio Hodgers est l’une des rares personnalités de Suisse romande à être conviée — sur invitation officielle de Jean-Daniel Gerber, président de la Société suisse d'utilité publique[alpha 3] - [5] — à prononcer le discours annuel du 1er août[alpha 4] - [6] - [7] - [8] sur la prairie du Grütli, lors de la Fête nationale suisse.
Il publie en 2013 un livre sur l’histoire de sa famille, de l’Argentine à la Suisse, un livre qui donne à comprendre son héritage culturel et politique. Écrit par lui-même et par sa femme Sophie Balbo, l’ouvrage raconte la vie de Sylvia Hodgers (la mère d’Antonio, sous la plume de Sophie) et celle d’Antonio Hodgers (par lui-même)[9] - [1].
Conseiller d'État
Le , il est élu au Conseil d'État de la République et canton de Genève. Il démissionne donc du Conseil national, avec effet au . Il est remplacé par Anne Mahrer.
Il prête serment le et reprend l'ancien Département de l'urbanisme, recomposé et renommé Département de l'aménagement, du logement et de l'énergie. Ce dicastère est chargé des domaines touchant à l'aménagement du territoire (de la planification directrice cantonale et régionale aux autorisations de construire), au logement, au patrimoine et à l'énergie. Il chapeaute sur le plan politique les Services industriels de Genève, les Fondations immobilières de droit public et la Fondation pour les terrains industriels de Genève.
Antonio Hodgers est aussi l’un des initiateurs en 1993 des Noctambus, service de transports de nuit à Genève, dont le réseau de transports s’étend progressivement à l’ensemble des communes genevoises puis au canton de Vaud et à la France voisine. Antonio Hodgers siégera par ailleurs au sein du conseil d’administration des Transports publics genevois (1998-2008)[10].
Antonio Hodgers est réélu conseiller d'État (en 4e place) le [11]. Il conserve la responsabilité du département de l'aménagement, lequel se voit enrichi du volet environnemental[12].
Le , il est provisoirement nommé président du Conseil d’État en remplacement de Pierre Maudet, sous le coup d'une procédure pénale[13]. Il est nommé président permanent le 23 janvier 2019[14].
En , il prête gracieusement son image, avec celle de sa femme et de son enfant, pour une campagne publicitaire d'une boutique zurichoise d'articles pour bébés, ce qui donne lieu à des critiques[15].
Antonio Hodgers est réélu conseiller d'État (en 4e place) le [16]. Il accède pour la seconde fois à la présidence du gouvernement, pour la période 2023-2024[17]. C'est à lui que revient à ce titre de prononcer le traditionnel discours de Saint-Pierre, dans lequel le collège présente ses objectifs pour la nouvelle législature, lors de l'investiture du nouveau Conseil d’État le [18].
Formation et carrière professionnelle
Antonio Hodgers est diplômé de l’Institut de hautes études internationales et du développement[2] (licence en relations internationales en 1999, diplôme d’études supérieures en études du développement en 2003).
Il lance en 2002 dvdmania.ch, entreprise de location et vente de DVD avec livraison à vélo[19], puis Mobilidée sà rl[20] en 2004. Il assure les rôles d’associé-directeur et conseiller en mobilité de ce bureau de conseil en mobilité durable pour collectivités publiques et entreprises privées jusqu’à son accession au Conseil d’État en .
Antonio Hodgers s’est engagé très jeune dans l’action humanitaire, notamment au sein de nombreuses associations basées à Genève et œuvrant en Amérique latine ou en Bosnie-Herzégovine. En 2009, il se rend à Gaza avec d’autres parlementaires suisses en mission d’observation puis en 2011 en Tunisie lors de la Révolution tunisienne de 2010-2011[2].
Positionnements
- En mars 2010, il publie une tribune dans l'hebdomadaire NZZ am Sonntag, où il affirme que le renforcement du suisse allemand pose un problème[21], ce qui crée une petite polémique[22].
- Alors que les députés du Grand Conseil genevois votent un moratoire sur l'introduction de la téléphonie 5G sur le territoire du canton, Antonio Hodgers déclare qu'il est prématuré de voter une restriction préventive et qu'un renvoi en commission permettrait une approche plus scientifique[23].
- Contrairement au mot d'ordre de son parti, Antonio Hodgers soutient le vote en faveur de la réforme de la fiscalité des entreprises[24].
- En 2019, dans le cadre d’un entretien pour le journal en ligne Global Geneva, il s’exprime entre autre sur l'argent : « Un indice du bonheur peut faire réfléchir sur une manière de voir la société différemment, de faire en sorte qu’elle soit moins matérialiste et plus centrée sur les valeurs immatérielles que sont la culture, le partage, la solidarité », et sur la perte de confiance des électeurs envers les élus : « L’une des conséquences est que les gens finissent par élire des populistes. Des personnalités qui (sont) contre la migration, contre les étrangers au sens large, et qui mettent les enjeux de sécurité au cœur du problème. Tout le monde est en faveur de la sécurité, mais la sécurité est, pour chaque pays, une construction complexe. Les phénomènes migratoires et les questions liées à l’environnement sont aussi complexes. Un des rôles d’une personnalité politique est d’expliquer la complexité de ces thèmes à la population »[2].
Publications
- Antonio Hodgers, Sophie Balbo et Pierre-Alain Tschudi (préfacier), Fils : biographies de Silvia et Antonio Hodgers, Vevey, éditions de l'Aire, , 178 p. (ISBN 9782940478866, présentation en ligne).
- Antonio Hodgers, Manifeste pour une écologie de l'espoir, Georg éditeur, coll. « Kraft », , 40 p. (ISBN 9782825713129, présentation en ligne)[25].
Notes et références
Notes
- Par intérim jusqu'au .
- Du au : Département de l'aménagement, du logement et de l'énergie.
- Depuis 1860, la SSUP assure l’administration de la prairie du Grütli.
- Le 1er août, jour de la Fête nationale suisse, est déclaré jour férié officiel dans toute la Suisse depuis 1994.
Références
- Présentations du livre publié en 2013 : Marc M., « Antonio Hodgers : «Je n’en ai jamais voulu à mes parents» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
- Antonio Hodgers, Global Geneva, 2019
- swissinfo et les agences, « Grütli sans crânes rasés et présidentes très applaudies », sur swissinfo.ch, SSR SRG, (consulté le ) : les présidentes de la Confédération et du Parlement acclamées par 2 000 personnes pour la fête nationale au Grütli.
- Chloé Dethurens, Marie Prieur, « 1er Août : Calmy-Rey à Lancy, Unger à Bardonnex, Maudet à Jussy... », Fête nationale, sur tdg.ch, Tribune de Genève, (consulté le ) : à l’exception de Micheline Calmy-Rey en 2007 et en 2011, les Romands se sont peu exprimés sur la prairie du Grütli ces dernières décennies.
- « La Société suisse d’utilité publique (SSUP) et la prairie du Grütli », sur sgg-ssup.ch, Zürich, SGG : Schweizerische Gemeinnützige Gesellschaft (consulté le ).
- Agence télégraphique suisse (ATS), Newsnet, « Antonio Hodgers ira pour la première fois au Grütli », sur lematin.ch, Tamedia Publications romandes SA, (consulté le ), 1er août 2012 : Antonio Hodgers sera l’orateur de la Fête nationale cette année au Grütli.
- Agence télégraphique suisse (ATS), Newsnet, « Antonio Hodgers : « La tolérance, le secret du succès de la Suisse » », Prairie du Grütli, sur tdg.ch, Tribune de Genève, (consulté le )
- Fabian Muhieddine, « Hodgers fait frémir la plaine du Grütli », sur tdg.ch, Tamedia Publications romandes SA, (consulté le ). Orateur officiel, le Genevois a comparé les jeunes Suisses du XIXe siècle aux jeunes Arabes d’aujourd’hui.
- Biographies de Silvia et Antonio Hodgers, 2013..
- « La vie mobile | tpg transports publics genevois », sur www.tpg.ch (consulté le )
- « Second tour de l'élection du Conseil d'Etat 2018 », sur www.ge.ch,
- Marc Moulin, « Le président Pierre Maudet garde la sécurité et l’aéroport », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
- « Pierre Maudet perd le Département présidentiel et la responsabilité de la police », sur RTS info, (consulté le )
- Conseil d'Etat de Genève, « Feuille d'Avis Officiel de Genève », sur fao.ge.ch, (consulté le )
- « Le conseiller d'État genevois Antonio Hodgers prête son image à une boutique pour bébés », sur rts.ch, (consulté le )
- « Second tour de l'élection du Conseil d'Etat du 30 avril 2023 », sur www.ge.ch, (consulté le )
- ATS Keystone, « Antonio Hodgers nommé président du nouveau gouvernement », radiolac.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Rachad Armanios, « Investiture du gouvernement genevois – Baisses d’impôts et climat composent le discours de Saint-Pierre » , sur Tribune de Genève, (consulté le )
- « Registre du Commerce du Canton de Genève : Extrait Internet », sur ge.ch (consulté le ).
- « Mobilidée », sur Mobilidee (consulté le )
- « Le renforcement du suisse-allemand pose un vrai problème national », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Polémique sur le suisse-allemand, Antonio Hodgers réplique », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Genève adopte un moratoire sur la 5G », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
- David Haeberli, « Antonio Hodgers: «J’en appelle à une helvétisation de Genève» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Marie-Pierre Genecand, « Antonio Hodgers : « Le réchauffement climatique n’induit pas la fin de l’humanité » », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Luisa Ballin, « Antonio Hodgers, de requérant d’asile à Président du Conseil d’État de Genève », sur global-geneva.com, Global Geneva (Crosslines Essential Media (UK) Ltd.), (consulté le )
Filmographie
- Sophie Gabus (réalisatrice), Lison Méric (réalisatrice) et Luigi Marra (présentateur), « Dans la tête d'un politicien : portraits de Philippe Nantermod et Antonio Hodgers », intervalle 1'28–9'26, RTS, (consulté le ).
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Alexis Favre, « Il y a vingt-cinq ans, j’étais un sans-papiers », sur archives.lematin.ch, Tamedia Publications romandes SA, (consulté le ) : interview d’Antonio Hodgers
- [vidéo] Radio télévision suisse, Darius Rochebin, « Antonio Hodgers », Pardonnez-moi, sur rts.ch, SRG SSR, (consulté le ) : interview télévisée d’Antonio Hodgers par Darius Rochebin