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Tunnel du Lötschberg

Le tunnel du Lötschberg est un tunnel ferroviaire qui relie Kandersteg (Kandertal, canton de Berne) au nord Ă  Goppenstein (Lötschental, canton du Valais) au sud. Il est situĂ© sur la ligne de faĂ®te entre Frutigen et Brigue. Long de 14,612 km, il permet le transport de voyageurs, d'automobiles et de marchandises. La mise en service officielle a eu lieu le . Le tunnel est encadrĂ© au nord par la gare de Kandersteg et au sud par la gare de Goppenstein.

Tunnel du Lötschberg
Image illustrative de l’article Tunnel du Lötschberg
Le portail nord du tunnel.

Type Tunnel ferroviaire
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Traversée Massif du Lötschberg
Altitude 1 239,54 m
CoordonnĂ©es 46° 25′ 49″ nord, 7° 43′ 05″ est
Exploitation
Exploitant BLS (anciennement « BLS Lötschbergbahn Â»)
Trafic Voyageurs, fret, ferroutage
Caractéristiques techniques
Longueur du tunnel 14 612 m
Nombre de tubes 1
Nombre de voies par tube 2
Construction
DĂ©but des travaux 1906
Fin des travaux 1911
Ouverture Ă  la circulation 1913
GĂ©olocalisation sur la carte : canton du Valais
(Voir situation sur carte : canton du Valais)
Tunnel du Lötschberg
GĂ©olocalisation sur la carte : canton de Berne
(Voir situation sur carte : canton de Berne)
Tunnel du Lötschberg
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Tunnel du Lötschberg

Histoire

Afin de rĂ©aliser cette traversĂ©e sous les Alpes, plusieurs projets sont Ă©tudiĂ©s par l'ancien conseiller d'État bernois Wilhelm Teuscher (1834-1903). Certaines variantes suggèrent la construction d'un tunnel de faĂ®te au sommet d'une longueur de sept kilomètres, ainsi que celle de deux tunnels de plateau. Pour finir, la version d'un tunnel droit situĂ© au-dessous du Balmhorn et long de 13 725 mètres est adoptĂ©e. Il comporte une voie unique, avec un croisement de 500 mètres situĂ© Ă  mi-distance des issues.

Le , une première étude de triangulation est réalisée. À la suite du décès du premier géomètre, c’est le Professeur Baeschlin qui poursuit cette tâche jusqu'au de la même année.

Le marchĂ© de construction du tunnel est attribuĂ© au consortium de construction « Entreprise gĂ©nĂ©rale du Lötschberg ».

Travaux

Profil du tunnel (1910).

Le , les premiers travaux commencent par l'enlèvement des premiers gravats Ă  l'endroit du futur portail nord, dans le Kandertal. Le de la mĂŞme annĂ©e, le percement du tunnel est engagĂ© Ă  Goppenstein du cĂ´tĂ© sud et, un jour plus tard, il l'est Ă©galement du cĂ´tĂ© nord près de Kandersteg. La galerie principale a une hauteur de 2,2 m et une largeur de 3,5 m. Les travaux sont effectuĂ©s uniquement Ă  la main, ce qui engendre des retards, retards qui concernent aussi la construction des deux trains de chantier (Frutigen-Kandersteg et Naters-Goppenstein) chargĂ©s d’amener le matĂ©riel aux deux portails.

Cette même année 1906, a lieu la mise en service du tunnel du Simplon, la suite de la ligne du Lötschberg vers Iselle (Italie).

Le , le forage mécanique du côté nord commence alors que, du côté sud, il faut attendre le , soit plus d’une année après.

En , la ConfĂ©dĂ©ration demande Ă  BLS de rĂ©aliser un tunnel de faĂ®te du Lötschberg Ă  double voie ainsi qu’une Ă©tude pour ses rampes d’accès. Une subvention est approuvĂ©e pour celui-ci et son diamètre passe alors Ă  8,8 mètres.

Au dĂ©but de 1908, environ 1 700 ouvriers, pour la plupart italiens, et 220 ingĂ©nieurs et contremaĂ®tres, principalement suisses et français, travaillent Ă  la construction du tunnel. Beaucoup d’ouvriers ont travaillĂ© au chantier du Simplon.

L'intégralité des matériaux de construction est livrée dans des conditions parfois aventureuses grâce à deux chemins de fer de chantier à voie étroite, réalisés sur les rampes nord et sud. Du côté sud, le tracé de ce chemin de fer de chantier correspond en partie à celui de l’actuel chemin de randonnée BLS de la rampe sud.

Accidents dans l'année 1908

Monument aux morts dans le cimetière de Kandersteg.

Après des jours neigeux, le , une avalanche emporte le logement des ouvriers causant la mort de vingt-cinq de ceux-ci[1].

Le de la mĂŞme annĂ©e, Ă  2 h 30, lors de la percĂ©e situĂ©e au km 2,675 directement sous la vallĂ©e de la Gastern, environ 7 000 m3 d’eau et de sĂ©diments s’engouffrent brutalement dans la galerie, piĂ©geant et causant la mort de vingt-six mineurs italiens. Seul le corps du mineur Vincenzo Aveni est retrouvĂ© et il est alors enterrĂ© au nom de tous ses camarades dans le cimetière de Kandersteg. Ă€ la suite de cet effondrement, une rĂ©duction de terrain de trois mètres de profondeur se forme dans le fond de la vallĂ©e de Gastern. Après cet accident, les travaux sont interrompus. Le , l'Entreprise gĂ©nĂ©rale du Lötschberg dĂ©cide de murer dĂ©finitivement cette galerie en y laissant les corps des victimes. En , le Conseil fĂ©dĂ©ral approuve la construction d'un nouveau tunnel de dĂ©viation. Les trois courbes qui sont alors ajoutĂ©es Ă  ce nouveau tracĂ© ont pour effet de porter la longueur dĂ©finitive du tunnel Ă  14,6 km contre les 13,7 km initialement prĂ©vus. Les travaux d'excavation reprennent le .

Mise en service

Le portail sud du tunnel du Lötschberg à Goppenstein.

Le , les deux ingĂ©nieurs sont en mesure de « se serrer la main » du cĂ´tĂ© sud. Du cĂ´tĂ© nord, l'explosion des derniers bâtons de dynamite a lieu Ă  3 h 55. L'effondrement de cette dernière cloison se situe Ă  7 367,29 mètres du portail nord et Ă  7 237,80 mètres du portail sud[N 1]. Au moment de la jonction, les Ă©carts observĂ©s entre les deux portions creusĂ©es sont de seulement 0,257 m horizontalement et de 0,102 m verticalement.

Les derniers travaux d'excavation du tunnel sont enregistrés au , soit une année plus tard.

La pose de la première voie se fait entre le et . La seconde voie est posée en même temps que la caténaire. La première locomotive électrique franchit le tunnel le . Trois jours plus tard, la licence d'exploitation est accordée à BLS. Un mois après, le , la circulation au public est ouverte.

Les ouvriers et des machines sont ensuite utilisés pour le percement du tunnel Moutier-Granges appartenant également à BLS, mais également pour celui du tunnel du Mont-d'Or, situé dans le Jura à la frontière franco-suisse.

RĂ©novation

La compagnie investi près de 180 millions de francs suisses pour la renouvellement des voies du tunnel de faîte du Lötschberg, afin de pérenniser cette liaison entre le Canton du Valais et le Canton de Berne. Les travaux débutent en août 2018 et se poursuivent jusqu'à la fin 2024 et cela sans interruption du trafic ferroviaire, en particulier celui des trains navettes de voitures. La voie est âgée de plus de 40 ans et sur les 14.6 km, la compagnie va faire remplacer les voies, les traverses en bois et le ballaste par des voies sur béton[2]. En 2023, la poursuite des travaux se fait dans la partie sud du tunnel où le remplacement de la voie sur ballaste sera également posée sur béton moderne[3].

Galerie

  • Portail nord.
    Portail nord.
  • Portail sud.
    Portail sud.
  • Un convoi de ferroutage sur l'axe du Lötschberg.
    Un convoi de ferroutage sur l'axe du Lötschberg.
  • Le tunnel sommital et le tunnel de base.
    Le tunnel sommital et le tunnel de base.

Résumé en chiffres

Tracé initial et réalisé.
  • Longueur : 14 612 m
  • Section excavĂ©e : 57,6 m2
  • Volume excavĂ© : 836 959 m3
  • DurĂ©e du chantier : 66 mois (5 ans et demi)
  • Avancement moyen : 7,33 m/jour
  • Consommation d’explosifs : 961 tonnes
  • CoĂ»t : 138 millions de francs (niveau des prix de 1913)
  • Effectif maximal : 3 250 ouvriers
  • Accidents mortels : 64 ouvriers[4]

Bibliographie

  • Felix Frank, Tunnel de base du Lötschberg : de la roche au chemin de fer, Berne, Stämpfli, , 268 p. (ISBN 978-3-7272-1186-7)

Notes et références

Notes

  1. L'addition des deux distances donne un total de 14 605,09 m, ce qui est proche de la longueur totale enregistrĂ©e pour le tunnel (14 612 m), la diffĂ©rence de 6,91 m correspondrait, de manière approchĂ©e, Ă  l'Ă©paisseur de la dernière cloison effondrĂ©e.

Références

  1. Ascanio Schneider u. Armin Masé: Katastrophen auf Schienen. Eisenbahnunfälle, Ihre Ursachen und Folgen. Zürich 1968, p. 287.
  2. « Le BLS investit dans le tunnel de faîte du Lötschberg », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  3. (de) « BLS vergibt Sanierungsarbeiten im Südabschnitt des Lötschberg-Scheiteltunnels », sur bahnonline.ch, (consulté le )
  4. http://www.aftes.asso.fr/doc_gd_public/article_fichier/T211-15a22Saragosse-.pdf

Voir aussi

Articles connexes

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