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Samarobriva

Samarobriva est le nom de la ville d'Amiens à l'époque gallo-romaine. À la suite des destructions de la Seconde Guerre mondiale, des fouilles archéologiques furent entreprises dans le centre-ville et de nombreux vestiges de la ville romaine furent mis au jour avant de procéder à la reconstruction de la ville. Samarobriva est, de ce fait, l'une des cités antiques les mieux connues de la Gaule belgique.

Samarobriva
Ambianorum
(fin IIIe - début IVe siècle)
Image illustrative de l’article Samarobriva
Autel votif à Samarobriva, déesse tutélaire de la ville romaine (Ier siècle), mis au jour, à Amiens, rue des Jacobins, en 1895.
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Haut-Empire : Gaule belgique
Bas-Empire : Belgique seconde
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Somme
Commune Amiens
Type Chef-lieu de Civitas
CoordonnĂ©es 49° 54′ nord, 2° 18′ est
Altitude de 14 Ă  106 m
Superficie 200 ha
GĂ©olocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Samarobriva
Samarobriva
Histoire
Antiquité : Empire romain

Localisation

Le site sur lequel la ville romaine a été bâtie, correspond à une terrasse alluviale qui repose sur une nappe de silex et de craie allant jusqu'à m d'épaisseur par endroit, recouverte par le lœss constitué de sédiments siliceux et calcaires[1].

Le site de Samarobriva est, en outre, celui d'une double confluence de la Somme et de l'Avre, en amont, de la Somme et de la Selle en aval de la ville.

Toponymie

Le nom Samarobriva apparaît à trois reprises dans la Guerre des Gaules de Jules César[2] et dans les lettres de Cicéron à son protégé Trebatius Testa, en 54 av. J.-C.[3] Dans sa Géographie (rédigée entre 120 et 160) Ptolémée mentionne Samarobrioua ou Samarobriga selon les manuscrits qui nous sont parvenus. Sur la Table de Peutinger et l'Itinéraire d'Antonin Samarobriva est aussi mentionnée. Sur la Colonne milliaire de Tongres du début du IIIe siècle est gravé Samarabriva. Enfin, sur un petit autel découvert, rue des Jacobins à Amiens, à la fin du XIXe siècle, est gravé le nom de Samarobriva[4] - [5].

Le toponyme Samarobriva signifierait, en gaulois, « Pont ou passage (gué) (briva) sur la Somme (Samara) » mais aucune trace épigraphique antique nommant le fleuve ne nous est parvenue. En outre, l'archéologie n'a pas révélé à ce jour de trace d'occupation gauloise du lieu[6].

Comme un peu partout en Gaule, le nom du peuple, les Ambiens, a fini par se substituer à celui de son chef-lieu Samarobriva (le -s final d'« Amiens » et de nombreuses autres villes s'explique par l'accusatif pluriel Ambianos, ou bien par l'ablatif-locatif pluriel Ambianis).

Histoire

Le site d'Amiens fut occupĂ© sur les terrasses fluviatiles dominant la Somme et l'Avre dès le PalĂ©olithique infĂ©rieur (~500 000 ans).

Au moment de l'arrivée des Romains, la région était occupée de part et d'autre de la Somme par une tribu gauloise : les Ambiens depuis au moins le IIIe siècle av. J.-C.

On a retrouvé un monnayage apparu au début du IIIe siècle av. J.-C., inspiré des statères de Tarente, qui montre que les Ambiens étaient un peuple de commerçants.

Les fouilles archéologiques nombreuses, entreprises depuis le XIXe siècle et surtout depuis 1945, n'ont pas révélé jusqu'à présent l'existence d'un habitat gaulois sur le site d'Amiens[7].

Naissance de la cité

Jules CĂ©sar fit entrer Samarobriva dans l'Histoire en citant ce lieu dans son ouvrage De Bello Gallico (La guerre des Gaules).

Buste supposé de Jules César retrouvé dans le Rhône à Arles, en 2007.

Il y explique qu'après sa première tentative de conquête de la Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne), il a pris ses quartiers d'hiver à Samarobriva de l'automne 54 av. J.-C. au printemps 53 av. J.-C.. Il y a convoqué deux fois un concilium Galliae (un conseil de représentants de tribus gauloises)

« [...] Quand il eut fait mettre les navires à sec et tenu à Samarobriva l'assemblée de la Gaule, comme la récolte de cette année avait été peu abondante à cause de la sécheresse, il fut obligé d'établir les quartiers d'hiver de l'armée autrement que les années précédentes, et de distribuer les légions dans diverses contrées[8].

« [...] César renvoya Caius Fabius dans ses quartiers avec sa légion, et résolut d'hiverner lui-même aux environs de Samarobriva avec trois légions dont il forma trois quartiers. Les grands mouvements qui avaient eu lieu dans la Gaule le déterminèrent à rester tout l'hiver près de l'armée[9]. »

Une seconde source écrite mentionne Samarobriva. Pendant l’hiver 54-53, Cicéron écrivit à son jeune ami, Trebatius Testa, admis sur sa recommandation dans l’état-major de Jules César :

« On m'a dit que tu étais devenu épicurien. Ô merveilleux cantonnements ! Qu'aurais-tu fait si je t'avais envoyé à Tarente et non à Samarobriva[10] ? »

César établit donc un camp militaire à Samarobriva qui perdura jusqu'aux premières années du règne d'Auguste. Selon toute vraisemblance, aux abords du ou des camps successifs, se développèrent des habitats civils gaulois, des canabae, ce qui incita sûrement les Romains à établir en ces lieux le chef-lieu de la cité des Ambiens[7]. Mais l'existence d'un camp de légionnaire romain en ce lieu n'étant pas prouvé, il serait possible sinon probable que le camp en question fut situé plus à l'ouest[11] sur un oppidum gaulois par exemple[n 1]. »

Cependant, l'existence hypothétique d'un camp romain ne signifie pas fondation d'une ville. La Gaule belgique fut, selon Tite-Live, secouée par plusieurs révoltes : en 46 av. J.-C., une révolte éclata que le légat Decimus Junius Brutus Albinus aurait réprimée[12]. Selon Dion Cassius, en 38 av. J.-C. de nouvelles révoltes éclatèrent en Gaule belgique. Octave, chargea Agrippa de rétablir l'ordre ; en 30 av. J.-C. les Morins et les Bellovaques voisins des Ambiens étaient encore soulevés. Auguste dut renoncer à son projet d'expédition en Bretagne, en 19 av. J.-C., Agrippa fut à nouveau chargé de rétablir l'ordre. Auguste vint en personne en Gaule en 16 av.. J.-C. Dans ces conditions, il n'était guère possible de construire une ville avant la fin du Ier siècle av. J.-C.. Les traces archéologiques sur l'existence d'un camp militaire sur le site de Samarobriva sont, de plus, lacunaires. Il semble plus probable que c'est la création du réseau routier en Gaule confiée en 19 av. J.-C. par Auguste à Agrippa qui fut déterminant dans la construction d'une ville romaine à Samarobriva[13]. La conquête de la Bretagne à partir du milieu du Ier siècle permit l'essor de la ville.

Une position de carrefour

Marcus Vipsanius Agrippa, gouverneur de la Gaule en 19-20 av.-C., sur les instructions d'Auguste, décida la construction d'un réseau de villes et voies romaines à partir de Lugdunum (Lyon), afin de contrôler et de romaniser des Gaulois.

Extrait de la table de Peutinger oĂą figure Samarobriva

Samarobriva fut construite sur le passage de la Via Agrippa de l'Océan qui reliait Lugdunum (Lyon) à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer), à l'endroit où elle franchissait la Somme. Samarobriu (Samarobriva Ambianorum) figure sur la Tabula Peutingeriana (table de Peutinger).

La ville primitive qui succéda au camp romain (dont on n'a pas retrouvé de vestiges à ce jour) fut construite selon un plan en damier caractéristique des villes antiques, les rues se coupant à angle droit pour former des insulae (îlots d'habitations). Un premier quadrillage datant du tout début du Ier siècle laisse apparaître le tracé de quatre decumani et de six cardines sur une superficie de 20 ha.

La ville, chef-lieu d'une civitas, se dĂ©veloppa au Ier siècle alors que l'empereur Claude dĂ©cidait de conquĂ©rir la Bretagne (Grande-Bretagne actuelle) jusqu'Ă  atteindre une superficie de 200 ha[14] et une population de 15 000 habitants environ.

La position de carrefour de Samarobriva fut renforcée par la construction de nouvelles routes en Gaule belgique :

En plus de ces voies romaines, il convient de ne pas oublier le rĂ´le important que joua la Somme, principal cours d'eau navigable au nord de la Seine drainant une partie du trafic avec la Bretagne et l'intĂ©rieur de la Gaule. Samarobriva, de plus se trouvait au centre d'un chevelu hydrographique qui permettait de faire converger des campagnes vers la ville par les affluents et sous-affluents du fleuve les marchandises sur une distance de 20 Ă  25 kilomètres.

Activités économiques

Samarobriva était indubitablement un carrefour commercial, un centre de redistribution pour les campagnes alentour. Le long du Fossé des Tanneurs ont été mis au jour des vestiges de quais ou de simples appontements renforcés par une double rangée pieux[16]. Le trafic des pondéreux se faisait sur le fleuve, sur des barques à fond plat dont plusieurs exemplaires furent retrouvés dans les vallées de la Somme et de l'Ancre. Faute de document épigraphique ou iconographique (pas de trace de l'existence d'une corporation de Nautes comme à Lutèce par exemple), la perception de l'activité commerciale de Samarobriva reste lacunaire. Si l'essentiel du commerce se faisait à l'échelle de la civitas, le grand commerce a laissé de nombreuses traces à Amiens comme en témoignent le nombre important d'amphores retrouvées en provenance de différentes parties de l'empire d'où étaient acheminés du vin, de l'huile, des condiments, des épices, du poisson, de la saumure etc.

  • Produits agricoles : les grands domaines ruraux envoyaient vers la ville, par voie fluviale essentiellement, des produits agricoles (cĂ©rĂ©ales, bĂ©tail etc.) qui Ă©taient de loin la part essentielle du commerce. Une ville de 15 000 habitants environ consommait entre 50 000 et 60 000 quintaux de cĂ©rĂ©ales par an. Le bĂ©tail outre la viande fournissait le cuir, la laine, la corne et l'os matières premières pour l'artisanat[17].
  • CĂ©ramique : Les amphores retrouvĂ©es, de diffĂ©rentes formes portent des inscriptions indiquant leur contenu et leur provenance. Le vin provenait de BĂ©tique (Andalousie) ou de Gaule narbonnaise, l'huile provenait Ă©galement de BĂ©tique. La prĂ©sence abondante d'objets en cĂ©ramique sigillĂ©e (On compte 250 marques de potiers diffĂ©rentes) reprĂ©sente le quart de la vaisselle du milieu du Ier siècle retrouvĂ© lors de fouilles. Ă€ la fin Ier siècle av. J.-C., la cĂ©ramique sigillĂ©e provenait essentiellement des ateliers de La Muette (Lyon), au milieu du Ier siècle, elle provenait essentiellement de La Graufesenque et au IIe siècle de Lezoux.
  • Verrerie : les verreries retrouvĂ©es Ă  Amiens principalement dans les sarcophages de nĂ©cropoles sont composĂ©es de flacons, bocaux, verres Ă  pied dont les plus beaux spĂ©cimens provenaient des ateliers de Cologne.
  • MĂ©tallurgie : le travail du mĂ©tal Ă©tait prĂ©sent Ă  Samarobriva, les vestiges d'une forge furent retrouvĂ©s rue de Noyon, ce ne devait pas ĂŞtre la seule de la ville si l'on prend en compte l'importance et la diversitĂ© des objets en fer utilisĂ©s dans la construction (clous, tenons crampons, gonds, charnières, serrures, clĂ©s), dans la fabrication d'outils (serpe, faucille, pelle, hache, scie, burins, marteau, soc de charrue, couteau, sceau, chaĂ®ne, balance, Hipposandale etc.). Le travail du bronze Ă©tait Ă©galement prĂ©sent, on a retrouvĂ© des statuettes de bronze, copies surmoulĂ©es Ă  partir d'originaux comme le lare de Camon, une main votive, une statuette de VĂ©nus inspirĂ©s vraisemblablement d'originaux de Durocortorum (Reims)[18]. Le travail du plomb Ă©tait lui aussi prĂ©sent, pour la fabrication et l'entretien des conduits, en plomb pour l’adduction d'eau. La dĂ©couverte d'une trentaine de sarcophages en plomb Ă  Amiens, Pont-de-Metz et Saleux, pose la question du lieu de leur fabrication, aucun atelier de fabrication local n'a Ă©tĂ© retrouvĂ© Ă  ce jour.
  • Textile : la production textile n'a pas laissĂ© de trace jusqu'Ă  prĂ©sent exceptĂ©s quelques pesons servant Ă  tendre les fils de chaĂ®ne sur les mĂ©tiers Ă  tisser. L'Édit du Maximum de DioclĂ©tien, du tout dĂ©but du IVe siècle, atteste la fabrication de sagas (manteaux de laine) chez les Ambiens, mais aucun vestige de mĂ©tier Ă  tisser en bois n'a Ă©tĂ© retrouvĂ© Ă  ce jour[17]. Ces sagas Ă©taient connus dans tout l'empire car ils Ă©quipaient vraisemblablement l'armĂ©e romaine.

Organisation politique de la cité

Nous sommes peu renseignés sur l'organisation politique et sociale de Samarobriva sous le Haut-Empire romain. La ville était le chef-lieu de la civitas des Ambiani, c'était une cité stipendiaire comme les cités voisines des Bellovaques, des Morins, des Atrébates, des Viromanduens. Elle était sous le contrôle du légat de l'empereur qui siégeait à Durocortorum (Reims), mais possédait une administration autonome. Le pouvoir était exercé par une assemblée de notables qui formaient l'ordre des décurions[n 2]. Une inscription retrouvée dans un sanctuaire rural de Bois-l'Abbé dans la forêt d'Eu dépendant de la civitas des Ambiens :

« LCERIALIVSRECTVS SACERDOSR [...] VIR Q PRA [...] CINIO [...] NVMINIBVS AVG PAGOCATVSLOV DEO [...] M CVM PROSCAENIO [...] DS [...] »

nous renseigne sur le cursus d'un notable amiénois du IIe siècle, Lucius Cerialus Rectus[n 3], il avait offert au sanctuaire un théâtre et il avait été successivement :

  • prĂ©fet pour la rĂ©pression du brigandage, puis,
  • questeur, chargĂ© des finances de la ville, ensuite,
  • quattuorvir, c'est-Ă -dire, membre du collège des quatre magistrats suprĂŞmes de la citĂ©, et enfin,
  • prĂŞtre de Rome et d'Auguste, c'est-Ă -dire qu'il avait, soit prĂ©sidĂ© le culte impĂ©rial Ă  Samarobriva, soit reprĂ©sentĂ© la citĂ© aux fĂŞtes du sanctuaire des trois Gaules Ă  Lugdunum (Lyon), ce qui constituait le couronnement d'une carrière locale et pouvait servir de tremplin pour une carrière dans l'administration impĂ©riale[19].

Religion, une multiplicité de divinités honorées

L'archéologie a révélé la présence à Samarobriva de cultes de diverses origines.

Les divinités pré-romaines :

Déesse-mère
  • Une inscription sur une pierre enchâssĂ©e dans le mur de l'Ă©glise de l'abbaye de Saint-Acheul a Ă©tĂ© retrouvĂ©e au XVIIe siècle une dĂ©dicace Ă  Apollon et Ă  Veriugodumnus, divinitĂ© dont c'est la seule dĂ©dicace connue Ă  ce jour qui daterait de la fin du IIe ou du IIIe siècle. La signification de l'association d'une divinitĂ© romaine et d'une divinitĂ© gauloise pose question Veriugodumnus Ă©tait-il le pendant gaulois du dieu solaire romain ? Était-ce au contraire une divinitĂ© infernale opposĂ©e Ă  Apollon ? Il apparaĂ®t que ce dieu gaulois avait rĂ©sistĂ© Ă  l'assimilation aux divinitĂ©s romaines après la conquĂŞte. Cette inscription datant de la fin du IIe siècle ou du IIIe siècle, est aujourd'hui conservĂ©e au MusĂ©e du Louvre.
  • Une inscription sur une plaque de bronze dĂ©couverte en 1800, dans le FossĂ© des Tanneurs, proviendrait du socle d'une statue du dieu Gesacus[n 4].
  • Une statuette de bronze d'une divinitĂ©, retrouvĂ©e en 1847, dans la quartier Henriville, est semblable Ă  celle conservĂ©e au MusĂ©e des Beaux-Arts et d'ArchĂ©ologie de Besançon. Elle reprĂ©sente un jeune personnage assis qui a la particularitĂ© d'avoir l'oreille droite dĂ©mesurĂ©e ressemblant Ă  celle Ă  une oreille de cervidĂ© ou d'âne. Une hypothèse a rapprochĂ© cette statuette d'une divinitĂ© gauloise Ă  l'oreille de cervidĂ© au dieu Cernunnos, sans certitude.
  • Le culte aux dĂ©esses-mères Ă©tait semble-t-il prisĂ© par les habitants de Samarobriva. On a retrouvĂ© six stèles dĂ©diĂ©es aux divinitĂ©s de la fertilitĂ©s et de l'abondance ainsi que de nombreux exemplaires de statues de terre cuite retrouvĂ©s dans les vestiges d'Ă©tals de marchands de poterie incendiĂ©s[20].
  • Sur un petit autel domestique en pierre, de la première moitiĂ© du Ier siècle, retrouvĂ© au XIXe siècle, figure une inscription « T.MESSIVS SAMAROBRIVA », signifiant que Titus Messius avait dĂ©diĂ© cet autel domestique Ă  Samarobriva, dĂ©signant ici non la ville mais la divinitĂ© tutĂ©laire de la citĂ©[n 5].

Les divinités gréco-romaines :

  • Le culte de Rome et d'Auguste Ă©tait prĂ©sent Ă  Samarobriva comme l'atteste une inscription retrouvĂ©e sur le site archĂ©ologique gallo-romain de Bois l'AbbĂ©. Le temple situĂ© Ă  l'ouest de l'ancien forum en Ă©tait vraisemblablement le siège.
  • Plusieurs statuettes de bronze de Mercure, un ex-voto dĂ©diĂ© Ă  Mercure, une stèle funĂ©raire montre la popularitĂ© du dieu du commerce, des voyageurs, des techniques et des arts Ă  Samarobriva.
  • Ont Ă©tĂ© Ă©galement retrouvĂ©s un cippe de pierre aujourd'hui disparu reprĂ©sentait Silène, père de Bacchus ; un oscillum (disque de pierre) reprĂ©sentant le dieu Pan d'un cĂ´tĂ©, un monstre marin de l'autre, ex-voto ou offrande Ă  l'occasion de fĂŞtes bachiques ; des Ă©lĂ©ments de colonne portant des reliefs reprĂ©sentant Bacchus debout, surmontĂ© de vigne.
  • Des fragments de figurines de terre cuite reprĂ©sentant VĂ©nus ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans la quartier des marchands de poteries[21].
  • La statuette en bronze du dieu Priape du Ier siècle[22], retrouvĂ©e en 1771 dans une tombe Ă  Rivery près d'Amiens est un tĂ©moignage de culte domestique venant des Romains et pratiquĂ© Ă©galement par les Gaulois.

Les cultes orientaux :

Les cultes orientaux se sont développés en Gaule belgique par l'intermédiaire des légionnaires romains se rendant en Bretagne.

  • On a retrouvĂ© au XIXe siècle un petit buste en bronze de Jupiter Ammon et en 1950, une main votive en bronze dĂ©diĂ©e Ă  Jupiter.
  • Deux mains de bronze sabaziaques, une main votive[23], probablement funĂ©raire et une statuette de Jupiter Sabazios ont Ă©tĂ© Ă©galement retrouvĂ©s[n 6].
  • Dans un puits remblayĂ© au milieu du IIIe siècle, furent retrouvĂ©s lors des travaux de construction de la gare routière (fin XXe siècle), des Ă©lĂ©ments d'un groupe sculptĂ© : fragments de jarrets de taureau, un serpent enroulĂ© autour d'une forme cylindre qui atteste la prĂ©sence d'un culte Ă  Mythra qui Ă©tait le propre de militaires plus que de commerçants. Ces vestiges concernant les cultes orientaux sont prĂ©cieux car rares en Gaule du nord[24].

Samarobriva devient Ambianorum

À la charnière des IIIe et IVe siècles, Samarobriva prit le nom d'Ambianorum (Amiens)[7]. Comme la plupart des cités de la Gaule romaine, elle prit le nom du peuple gaulois qui la peuplait. L'usage du nom Samarobriva perdura jusqu'au début du IVe siècle comme le montre la borne miliaire retrouvée à Longueau.

Déclin de la cité au Bas-Empire

Vestiges du rempart du Bas-Empire

Les fouilles archéologiques ont permis de conclure que vers 260, Samarobriva avait perdu la moitié de sa population. La ville et les campagnes voisines subirent plusieurs raids de marins saxons et francs comme en témoignent les trésors monétaires mis au jour.

Samarobriva fut Ă  nouveau dĂ©truite par les invasions de Francs et d'Alamans en 275-276. La superficie de la ville se rĂ©duisit Ă  30 ha (puis Ă  20), sa population Ă  2 ou 3 000 habitants. Ă€ la fin du IIIe siècle, la citĂ© se rĂ©organisa et s'entoura d'un rempart qui la protĂ©geait, reprenant le tracĂ© du premier quadrillage, avec des murs de 10 m de haut et de 3,68 m d'Ă©paisseur[19]. L'amphithéâtre fut transformĂ© en castellum[n 7].

En 2006, lors de la construction d'immeubles dans la zone d'aménagement concerté (ZAC) Cathédrale, des fouilles ont permis d'étudier une portion du rempart dressé entre 276 et le début du IVe siècle[25] - [26] à Samarobriva[27].

La ville fortifiée

Pendant le Haut-Empire, Samarobriva fut une ville étape pour les militaires ou les fonctionnaires se rendant ou venant de Bretagne. À partir du milieu du IIIe siècle, les incursions franques et saxonnes par mer et sur terre obligèrent les empereurs à réorganiser la défense des frontières. La menace extérieure entraîna l'enfouissement de trésors monétaires que l'archéologie a mis au jour. Les campagnes et les villes de Gaule belgique furent pillées et parfois détruites. Ambianurum a-t-elle été détruite ? L'archéologie ne peut pas l'attester mais la superficie de la ville diminua.

Au IVe siècle, la ville renforça son rôle militaire, Ammien Marcellin la qualifia de « ville éminente entre toutes ». Ambianurum entra dans le système de défense en profondeur des frontières préconisé par Constantin et devint une ville de garnison.

La Notitia dignitatum (Notice des dignités, sorte d'annuaire administratif de la fin du IVe siècle) nous indique qu'un corps de cataphractaires (cavalerie cuirassée) fut formé à Amiens au début du IVe siècle puis envoyé en Thrace à la fin du IVe siècle. Un corps d'auxiliaires barbares, des Sarmates, fut réparti entre les Rèmes et les Ambiens, leur préfet siégeait à Amiens[28]. Les objets issus de fouilles archéologiques révèlent la présence de Germains à Amiens. Au IVe siècle, il existait à Ambianorum une fabrique impériale d'armes spatharia (épée de cavalerie) et de boucliers (scutaria)[29]. La présence d'une garnison, la fabrique d'armes et la fabrique de manteau redynamisèrent l'économie locale.

C'est dans ce cadre que le christianisme fit son apparition fin IIIe siècle / début IVe siècle.

La Charité de Saint Martin

Relief de la Charité de saint Martin (palais de justice d'Amiens)

L'épisode le plus célèbre de l'histoire d'Amiens au Bas-Empire romain est sans nul doute celui de « La Charité de saint Martin » qui nous est connu par le récit d'un contemporain qui côtoya le saint personnage.

Selon Sulpice-Sévère, son biographe, Martin de Tours, légionnaire romain en garnison à Amiens en 334 ou 354, rencontra, à une des portes de la ville, un pauvre dénudé, grelottant de froid, implorant en vain les passants. Martin ému, coupa sa chlamyde en deux et en donna une moitié au mendiant[n 8] sous les quolibets des passants. La nuit suivante, le Christ apparut en songe à Martin qui se convertit peu après au christianisme[30]. Sa conversion se fit-elle à Amiens? C'est probable. Il aurait alors existé une communauté chrétienne dans la ville ce qui n'est pas impossible, le premier évêque d'Amiens, historiquement attesté, est un certain Euloge d'Amiens qui aurait participé au pseudo-concile de Cologne, en mai 346.

Firmin, premier Ă©vĂŞque d'Amiens ?

La tradition catholique fait de Firmin le Martyr, le premier évêque d'Amiens. Il serait venu de Pampelune en Espagne, en passant par Toulouse - où Honorat de Toulouse, évêque de la ville, l'aurait ordonné prêtre puis sacré évêque - Angers puis Beauvais, à Amiens où il aurait reçu l'hospitalité du sénateur Faustinien. Le gouverneur romain, Sebastianus, l'aurait fait emprisonner puis décapiter, le , dans l'amphithéâtre transformé en forteresse. Faustinien aurait ensuite récupéré la dépouille de Firmin et l'aurait faite inhumer à Abladène (aujourd'hui quartier Saint-Acheul)[n 9]. Le fils de Faustinien prénommé, lui aussi, Firmin aurait continué l’œuvre du premier évêque d'Amiens. Cependant la seule source mentionnant cet épisode, la Vita de Saint Firmin en trois parties Passion, Invention et Actes, n'est qu'une compilation d'autres ouvrages sans grande originalité[19]. On ne sait donc rien de certain sur le personnage de Firmin[n 10].

Le séjour d'Empereurs à Ambianorum

Monnaie de Magnence frappée à Ambianorum en 353.

En 350, un général romain d'origine barbare, Magnence, né à Amiens en 303, se souleva contre les trois fils de Constantin Ier, Constantin II, Constant Ier et Constance II. Proclamé Auguste par la troupe, il fut reconnu empereur par la plupart des provinces occidentales de l'Empire. Il créa à Amiens un atelier monétaire en 350. Battu militairement, Magnence mourut à Lyon en 353. Sur les monnaies de Magnence, l'inscription AMBI (pour Ambianurum) est la première mention du changement de nom de la ville qui nous soit parvenue[31].

Au cours du IVe siècle, l'empereur romain aux prises avec les incursions barbares dut se déplacer, avec son administration, là où la situation militaire le demandait. En 367, Valentinien Ier s'installa à Amiens et y fit acclamer Auguste, son fils Gratien.

Progressivement, les élites municipales délaissèrent la ville et se réfugièrent dans leur villae à la campagne. La ville cependant resta dépositaire de la culture classique que le christianisme reprit en héritage[19].

De la fin de la domination romaine Ă  la conquĂŞte franque

La situation aux frontières se dégrada dans tout l'empire, les empereurs furent contraints de rappeler des troupes de la Gaule pour protéger l'Italie et en 406, la poussée barbare sur le Rhin fit céder les défenses romaines. Néanmoins, le débarquement à Bononia (Boulogne-sur-Mer) des légions de Bretagne commandées par Constantin III permit de renforcer la défense de la Gaule du nord. Il est probable que c'est à ce moment que fut créée une fabrique d'armes à Ambianorum qui aurait perduré jusqu'au milieu du Ve siècle. La défense de la Belgique seconde fut confié aux fédérés francs. Mais, selon Grégoire de Tours, le chef franc Clodion, s'empara de Camaracum et marcha jusqu'à la Somme[32]. Ambianorum fut alors intégrée au royaume romain d'Aegidius et de Syagrius qui fut conquis par Clovis après la Bataille de Soissons en 486.

Urbanisme et architecture de la ville antique

Samarobriva, en plus d'être un centre commercial important, était un centre de diffusion de la romanisation comme en témoigne son urbanisme et ses monuments. La ville subit deux grands incendies révélés par l'archéologie : le premier vers 80-95, le second vers 160-180 et fut à chaque fois reconstruite[19].

Un plan hippodaméen

L'organisation urbanistique de la ville s'effectuait Ă  partir d"un quadrillage de voies se croisant Ă  angle droit. Les fouilles archĂ©ologiques ont permis de repĂ©rer deux quadrillages distincts. Un premier quadrillage primitif, Ă©laborĂ© vraisemblablement sous le règne d'Auguste, formĂ© d'insulae rectangulaires et plus rĂ©duites que le second quadrillage, Ă  sa pĂ©riphĂ©rie formĂ© d' insualae carrĂ©es et de taille plus grandes. On a repĂ©rĂ© sur le plan initial quatre axes est-ouest (dĂ©cumanus) Ă  partir du cours de la Somme. Sept axes nord-sud (cardo) dont les traces repĂ©rĂ©es sont plus tĂ©nues coupaient les decumani Ă  angle droit, la via Agrippa venant traverser la ville en diagonale venant du sud-est et allant vers le nord-ouest. L'unitĂ© de mesure utilisĂ© par les bâtisseurs de ce premier quadrillage Ă©tait de le pied de Drusus (0,333 m).

Pour le second quadrillage, l'unitĂ© de mesure utilisĂ©e Ă©tait le pied monetalis (0,296 m). Les traces de ce second quadrillage nous sont mieux connues, il venait prolonger le premier quadrillage et dĂ©bordait, vers le sud et l'est, la ligne des actuels boulevards intĂ©rieurs et, vers le nord, le cours de la Somme[33].

Les voies urbaines

Les voies urbaines avaient une chaussĂ©e composĂ©e de silex damĂ© de sable et de craie, leur largeur variait de 4,50 Ă  m. On a constatĂ© que le viaire avait connu plusieurs rehaussements allant parfois jusque 50 cm. Le sol urbain a Ă©tĂ© ainsi rehaussĂ©, de m en moyenne, Ă  la suite de destructions liĂ©es Ă  des incendies le plus souvent. La chaussĂ©e urbaine Ă©tait bombĂ©e ce qui permettait l'Ă©coulement des eaux de pluies sur les cĂ´tĂ©s oĂą Ă©taient amĂ©nagĂ©s des caniveaux, fossĂ©s de 43 cm de large sur cm de profondeur, avec parement de bois au fond et sur les cĂ´tĂ©s ; il est probable que les caniveaux qui recevaient en outre les eaux usĂ©es, Ă©taient recouverts de planches de bois. Aux carrefours, des conduits souterrains permettaient le passage des Ă©gouts sous les chaussĂ©es.

La largeur des rues du second quadrillage Ă©tait de 14,70 m environ (de 7 Ă  m pour le premier quadrillage). La largeur Ă©tendue des rues isolant les insulae les unes des autres Ă©tait le meilleur moyen, Ă  l'Ă©poque, de lutte contre la propagation des incendies[1] - [34].

Les travaux de construction de la faculté de droit en 1994 ont permis de mettre au jour de vestiges d'un pont permettant de franchir l'Avre.

Principaux monuments

Les fouilles archéologiques effectuées lors de travaux d'urbanisme ont mis au jour plusieurs monuments de la ville romaine parmi lesquels :

Le forum

Le forum romain de Samarobriva Ă©tait situĂ© entre l'aile est de l'actuel HĂ´tel de ville d'Amiens et le Logis du Roi. C'Ă©tait le centre politique, Ă©conomique et religieux de la citĂ©. Il occupait un emplacement Ă©quivalent Ă  deux insulae, long de 320 m et large de 125 m. Sa construction s'est effectuĂ©e en plusieurs Ă©tapes. Un premier forum fut construit au dĂ©but du Ier siècle et qui fut dĂ©truit par un incendie au milieu du Ier siècle. Il Ă©tait composĂ© de bâtiments de bois et de torchis. Le forum fut reconstruit avec des bâtiments en pierre dans la seconde moitiĂ© du Ier siècle. Un nouvel incendie amena une restauration et une transformation du forum. Dans la seconde moitiĂ© il fut en partie arasĂ© et reconstruit et connut une restauration dans la première moitiĂ© du IIIe siècle.

Il s'agissait d'un forum double (deux insulae) fermé par un portique intérieur et par un portique extérieur donnant accès à des boutiques. Le forum était divisé par un bâtiment central de grande dimension vraisemblablement une basilique perpendiculaire à l'axe du forum dont les fondations ont été mises au jour sous l'actuelle place Gambetta. Les deux parties du forum étaient d'inégale dimension, la partie est plus vaste était percée de trois entrées : une entrée monumentale à l'est et une entrée au nord et au sud. Dans la partie ouest, ont été mises au jour les fondations d'un podium de temple situé près du mur fermant le forum à l'ouest. Cette partie communiquait par deux entrées l'une au nord, l'autre sud, avec le reste de la ville. Les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour des vestiges d'escalier menant au premier étage.

Temple

Les seuls vestiges de temple romain mis au jour à Amiens sont ceux du temple du forum. Selon toute vraisemblance, ce temple était dédié au culte de Rome et d'Auguste mais aucune inscription ne permet de confirmer cette hypothèse. Un chapiteau d'ordre ionique du IIe siècle provenant ce temple a été retrouvé au XIXe siècle.

Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver à Amiens des éléments de statuaire représentant des divinités : Vénus, déesse mère, Mercure, Bacchus, Jupiter, Mithra (fragments sculptés représentant la jambe d'un Cronos mithriaque mis au jour), Sabazios...

L'amphithéâtre

Arcade de l'amphithéâtre avant sa démolition en 1900

Des vestiges de l'amphithéâtre de Samarobriva furent mis au jour en 1900, lors de l'agrandissement de l'hĂ´tel de ville. La cavea de forme ovale mesurait 113 x 95 m, sa superficie Ă©tait de 7 700 m2. L'espace laissĂ© aux gradins permet d'estimer sa capacitĂ© d'accueil entre 12 000 et 15 000 spectateurs (soit l'Ă©quivalent de la population de la ville). Construit au dĂ©but du Ier siècle. Sa localisation au centre de l'agglomĂ©ration est tout Ă  fait inhabituelle pour une ville romaine est Ă  rechercher vraisemblablement dans la volontĂ© des Ă©diles de Samarobriva de doter leur ville d'un monument majestueux dont elle Ă©tait jusque lĂ  dĂ©pourvue et assez rare dans la Gaule du nord. Les difficultĂ©s pour insĂ©rer le monument dans le tissu urbain obligèrent les constructeurs Ă  opter pour un ovale très ramassĂ© presque circulaire. Il pouvait accueillir entre 12 et 15 000 spectateurs. Il Ă©tait sur sa façade orientale contigu au forum, les arcades sud de l'amphithéâtre prolongeaient la colonnade extĂ©rieure du forum long de 320 m renforçant l'aspect majestueux de l'ensemble. Cette disposition se retrouvait Ă  Augusta Raurica (Augst). Le rez-de-chaussĂ©e s'Ă©levait Ă  5 ou m, il Ă©tait surmontĂ© d'un Ă©tage d'une hauteur identique surmontĂ© d'un mur d'attique ou d'un portique. L'ensemble devait culminer Ă  20 m de haut environ. Le mur rectiligne de la façade orientale Ă©tait inhabituel dans ce genre de construction. Peut-ĂŞtre abritait-il des escaliers desservant les Ă©tages supĂ©rieurs et une entrĂ©e d'honneur en communiquant avec le forum. On a datĂ© sa construction entre la fin du Ier siècle date d'un incendie qui ravagea la ville et le milieu du IIe siècle. On sait qu'au Bas-Empire, l'amphithéâtre fut transformĂ© en forteresse et ses ouvertures furent obturĂ©es par des maçonneries[35].

Les thermes

DĂ©cor mural des thermes de la rue Saint-Germain

Les thermes romains de la rue de Beauvais (les mieux connus), fouillés de 1949 à 1954 : les thermes primitifs datent du règne de Domitien (fin du Ier siècle). Ces thermes furent reconstruits et agrandis jusqu'à atteindre une superficie d'un hectare, au IIe siècle avec : une entrée monumentale, une cour bordée de portiques (la palestre) deux grandes salles avec piscines bordées de banquettes à l'ouest le frigidarium puis le tepidarium et le caldarium. Des vestiges d’aqueduc et de deux fours. Les autres salles sont difficiles à identifier. Ces thermes sont parmi les plus vastes de la Gaule sous le Haut-Empire. Ils furent abandonnés au milieu du IIIe siècle à cause des raids barbares ;

Les vestiges de thermes publics furent mis au jour lors des travaux de reconstruction des annĂ©es 1950, rue Saint-Germain et rue Jeanne Natière, près de l'actuel beffroi. Sur une longueur de 60 m au minimum, ils se composaient de salles Ă  hypocauste, un Ă©gout Ă©vacuait les eaux vers l'Avre[36].

Le théâtre

Les vestiges d'un grand théâtre romain antique de 120 m de diamètre, datant de la fin du Ier siècle ou du dĂ©but du IIe siècle, ont Ă©tĂ© partiellement mis au jour en 2006[37] ont Ă©tĂ© en partie dĂ©montĂ©s lors des travaux de rĂ©amĂ©nagement du quartier de La VallĂ©e (près de la Gare du Nord) en mars 2007[38]. Ce théâtre fut Ă©difiĂ© sur l'emplacement d'entrepĂ´ts dĂ©truits vers 120. Ont Ă©tĂ© mis au jour une partie des gradins qui pouvaient accueillir environ 5 000 spectateurs[39] ;

EntrepĂ´ts

Les vestiges de huit entrepĂ´ts ont Ă©tĂ© mis au jour dans le quartier de La VallĂ©e en 2006. Ces entrepĂ´ts furent construits vers 70 mais dĂ©truits vers 120. Longs de 35 m et large de 10, divisĂ©s en 14 pièces, ils reprĂ©sentaient une surface de stockage de 3 000 m2. Ces entrepĂ´ts orientĂ©s nord/sud Ă©taient desservis par des ruelles parallèles avec trottoirs couverts et portique[39].

Habitat

Différents vestiges d'habitat gallo-romain ont également été mis au jour :

  • L'alignement de gros blocs de pierre retrouvĂ©s, de part et d'autre des chaussĂ©es des voies principales, sont les vestiges de bases de portiques qui bordaient les façades de maisons donnant sur la rue. Ces portiques reposaient sur des poteaux de bois surmontĂ© d'un toit recouvert de tuiles protĂ©geant ainsi les façades des maisons et les passants de la pluie. Il est possible que les maisons aient Ă©tĂ© dotĂ©es d'un Ă©tage[40].
  • En 2000, lors des travaux de terrassement en vue de la construction d'un complexe cinĂ©matographique, une surface d'environ 1 800 m2 a Ă©tĂ© fouillĂ©e. On y a dĂ©couvert une insula pĂ©riphĂ©rique, Ă  l'est de la ville antique, Ă  proximitĂ© de la voie reliant Samarobriva Ă  Augusta Suessionum (Soissons). Quelques tronçons de fossĂ©s et de nombreux trous de poteaux, creusĂ©s dans le terrain naturel, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s. Durant le deuxième quart du Ier siècle, ce secteur a servi de carrière comme en tĂ©moigne la prĂ©sence de nombreuses fosses d'extraction de limon. Ce matĂ©riau Ă©tait sans doute destinĂ© Ă  la construction des maisons. Les fosses ont servi dans ensuite temps de dĂ©potoirs. Vers le milieu du Ier siècle, le secteur s'est urbanisĂ©, onze ou douze parcelles dont une partie ne fut bâtie que vers les annĂ©es 110-120 ont Ă©tĂ© identifiĂ©es. Une voie secondaire traversait l'insula du nord au sud. Cinq maisons bordaient directement cet axe de circulation, large de 4,50 m. D'autres propriĂ©tĂ©s Ă©taient accessibles par des chemins en impasse, beaucoup plus Ă©troits. Ce quartier fut abandonnĂ© vers la fin du IIe ou le dĂ©but du IIIe siècle. Ces maisons Ă©taient de structures lĂ©gères : charpente en bois, murs en terre et couverture probablement en chaume. Les sols Ă©taient en terre battue. Certaines habitations possĂ©daient la mĂŞme organisation : une pièce unique en façade avec Ă  l'arrière une cour dans laquelle se trouvait un puits servant Ă  l'alimentation en eau. Des indices retrouvĂ©s laissent Ă  penser que ces demeures Ă©taient occupĂ©es par de petits artisans, peut-ĂŞtre des mĂ©tallurgistes. Le quartier Ă©tait abandonnĂ© Ă  la fin du IIIe siècle[41].
    Vestiges des domus du Coliseum
    .
  • Des vestiges de domus, vastes demeures urbaines construites, pour de riches habitants, dans les insulae, selon un plan mĂ©diterranĂ©en, autour d'une cour ou un jardin Ă  pĂ©ristyle, en bois et torchis jusqu'au IIe siècle. La dĂ©coration Ă©tait faite de peintures murales et de plafonds en stuc. La taille de ces domus allait Ă  Samarobriva de 450 Ă  2 800 m2. En 1992-1994, lors des travaux de construction du Coliseum, derrière la Maison de la culture, les vestiges de deux domus ont Ă©tĂ© mis au jour. Celles retrouvĂ©es en 2019, rue Gloriette (près de la gare du Nord), Ă©taient situĂ©es de chaque cĂ´tĂ© d'une voie intĂ©rieure. On a mis au jour des Ă©lĂ©ments de galerie de 25 m de long donnant sur un jardin et des traces de foyer en brique. Ce quartier fut abandonnĂ© au IIIe siècle[14] ;
  • Des quartiers suburbains ont Ă©tĂ© mis au jour dans le quartier du Petit-Saint-Jean, Ă  Pont-de-Metz et dans le quartier de la citadelle. Les fouilles archĂ©ologiques entreprises en 2015 sur le chantier de construction de bâtiments de l'universitĂ© de Picardie Ă  la citadelle ont mis au jour les vestiges d'un quartier artisanal datant du Ier siècle, situĂ© Ă  l'ouest de la voie romaine menant Ă  Gesoriacum, sur une superficie d'environ 7 ha. Le dĂ©veloppement de ce quartier est Ă  replacer dans le contexte de la conquĂŞte de la Bretagne Ă  partir de 43. Les objets mis au jour lors des fouilles rĂ©vèlent qu'il s'agissait d'un quartier d'artisans et de petits propriĂ©taires possĂ©dant de la vaisselle de bronze, des cĂ©ramiques importĂ©es, signes d'une relative aisance[42].
  • Ă€ environ km de la ville, retrouves les vestiges de villae (exploitations agricoles), comme Ă  La Madeleine ou Saint-Acheul ou encore Ă  Renancourt oĂą des vestiges d'une villa qui fut occupĂ©e du dernier quart du Ier siècle av. J.-C. Ă  la fin du Ier-dĂ©but du IIe siècle, furent mis au jour. La superficie du domaine atteignait 10 ha au moins. Vers le milieu du Ier siècle, le site fut rĂ©amĂ©nagĂ© : un bâtiment d'une longueur d’environ 70 mètres pour une largeur de 15 mètres furent construit. Des thermes privĂ©s Ă©taient situĂ©s au nord-est du bâtiment auquel s'ajoutent vingt salles de diffĂ©rentes dimensions. La puissance des fondations suggère l'existence probable d’un Ă©tage, la superficie de l'Ă©difice dĂ©passait les de 2 000 m2. Des vestiges de bâtiments agricoles : cave, horreum ainsi qu'une tombe Ă  incinĂ©ration du IIIe siècle ont Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©s. Les lieux furent abandonnĂ©s au plus tard au dĂ©but du IIe siècle[43].

NĂ©cropoles

Des nécropoles, toujours situées à l’extérieur de l'agglomération chez les Romains ont été mis au jour. On les trouve à Samarobriva le long des voies romaines surtout à l'est et au sud de la ville. Quatre cents sépultures ont été découvertes[19].

  • Sur les coteaux de la Selle, Ă  Pont-de-Metz, ont Ă©tĂ© mis au jour, Ă  la fin du XIXe siècle, des sarcophages de plomb, des fragments de statue, des inscriptions sur pierre et sur bronze. Ces importants vestiges laissent Ă  penser qu'on avait lĂ  une nĂ©cropole attenante Ă  un vicus pĂ©ri-urbain[44]. La nĂ©cropole mise au jour au Mont-Thomas au sud de la ville Ă©tait situĂ©e Ă  l'Ă©cart des grands axes de circulation. Les fouilles archĂ©ologiques de 2015 ont mis au jour Ă  la citadelle, une importante nĂ©cropole des IIIe et IVe siècles[45].
  • En 2000, Ă  l'emplacement d'un quartier abandonnĂ© Ă  la fin du IIIe ou au tout dĂ©but du IVe siècle (Ă  l'emplacement d'un complexe cinĂ©matographique), une nĂ©cropole fut mise au jour, une vingtaine de sĂ©pultures Ă  inhumations a Ă©tĂ© dĂ©couverte. Les dĂ©funts Ă©taient enterrĂ©s en cercueil. Certaines sĂ©pultures renfermaient des offrandes (vases, bracelet en bronze, monnaie...)[41].
  • Une nĂ©cropole des IIIe et IVe siècles, composĂ©e de plus de 200 tombes a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 2006 près de la gare du Nord, dans un quartier de la ville abandonnĂ© au Bas-Empire. Certaines tombes renfermaient du mobilier funĂ©raire : bijoux en bronze, argent ou or, verrerie, vases, monnaies. La majoritĂ© de corps ensevelis dans des cercueils ne renfermaient aucun objet. L'absence de mobilier peut rĂ©vĂ©ler un changement du mode d’inhumation Ă  l'Ă©poque de la diffusion du christianisme Ă  Amiens[45].

Vestiges

La destruction systématique des vestiges de Samarobriva mis au jour aux XIXe et XXe siècles fait que peu de traces de la ville romaine sont visibles, dans le paysage urbain, aujourd'hui :

  • des vestiges souterrains du forum sont visibles, place Gambetta, Ă  travers deux hublots.
  • de nombreuses pièces archĂ©ologiques trouvĂ©es lors de fouilles sont exposĂ©es au MusĂ©e de Picardie Ă  Amiens :

Statuette du dieu Priape

La statuette en bronze du dieu Priape du Ier siècle, divinitĂ© domestique des jardins et des campagnes symbolisant la fertilitĂ©, fut dĂ©couverte Ă  Rivery en 1771, dans une sĂ©pulture Ă  incinĂ©ration, dans un coffre cubique de 0,65 m de cĂ´tĂ©, formĂ© de six pierres scellĂ©s par des agrafes en fer. Cette statuette se compose de deux parties : la partie supĂ©rieure, reprĂ©sentant le dieu la tĂŞte couverte d'un cucullus (manteau gaulois Ă  capuchon), amovible permet de cacher un phallus[22].

La statuette était accompagnée d'une urne de verre (cinerarium ou ossuarium) contenant des cendres et des os d'oiseau calcinés, une monnaie cuivre de l'empereur Claude, une sonnette de bronze etc.[46].

Patère d'Amiens

La Patère d'Amiens (seconde moitiĂ© du IIe siècle), dĂ©couverte en 1949, dans les vestiges d'une habitation gallo-romaine, rue des Trois Cailloux, est une coupe en bronze d'un diamètre de 10 cm avec manche, recouvert d'Ă©maux en champlevĂ©. L'extĂ©rieur est ornĂ©e d'une inscription, Ă©numĂ©ration de six stations militaires de la via Militaris reliant les forts du secteur occidental du mur d'Hadrien protĂ©geant la province de Bretagne contre les incursions des Pictes peuplant la CalĂ©donie (Écosse)[47]. Au-dessous de l’inscription, sur la panse, une ligne crĂ©nelĂ©e rouge figure schĂ©matiquement un mur et ses sept tours formĂ©es chacune de quatre rectangles juxtaposĂ©s alternativement bleus et verts reprĂ©sentant une assise de maçonnerie[48].

Stèles funéraires

Le musée de Picardie conserve plusieurs stèles funéraires des (IIe et IIIe siècles) :

La stèle au trois personnages

Stèle funéraire aux trois personnages (IIe s.)

La stèle aux trois personnages a été retrouvée en 1882 en réemploi près de la muraille du IVe siècle, place du marché au Feurre. C'est la plus belle de la collection de stèles du musée. Elle daterait du règne de Trajan. Elle représente, logés au creux d'une niche. Trois personnages, membres vraisemblablement d'une même famille sont représentés : à droite, le père barbu, vêtu d'un manteau à capuchon, tient dans les mains une corbeille de fruits ; à gauche, la mère, vêtue d'un manteau dont un pan lui recouvre la tête, enserre son fils, au centre, de son bras gauche ; le jeune homme, entre le père et la mère, tient dans la main gauche un gobelet et à sa ceinture pend une bourse. Dans l'angle supérieur gauche de la stèle figure une ascia, dans l'angle supérieur droit, on voit une sorte de ciseau. Cette scène nous montre la tendresse d'une mère et d'un père pour leur fils défunt, par leur attitude et par les objets qu'ils lui offrent[49].

Les stèles de déesses-mères

  • Une stèle montre une dĂ©esse-mère vĂŞtue de deux tuniques, assise au creux d'une niche, tient sur les genoux une corbeille de fruits (ou de pain) ;
  • une autre stèle prĂ©sente une sculpture reprĂ©sentant une jeune femme vĂŞtue d'une tunique, assise dans une niche, le pied sur un tabouret, tenant dans la main gauche une corbeille de fruits et de la main droite un chien qu'un enfant essaie de saisir ;
  • la troisième stèle reprĂ©sente une femme assise, vĂŞtue et chaussĂ©e avec quatre jeunes enfants a ses cĂ´tĂ©s ;
  • une quatrième stèle nous montre une femme seule, les mains sur les genoux[50].

Autres stèles

  • stèle de Flaminius Acurio ;
  • stèle de M. Popillius Sodalis et de son Ă©pouse Medeticca Senicati dĂ©couverte Ă  Longueau.
  • stèle de Satira Gracia avec gravĂ©e une dĂ©dicace par Gelos aux dieu Mânes de sa fille morte Ă  l'âge de 18 ans ;

Un certain nombre de stèles funéraires retrouvées sont celles de militaires du IIIe siècle :

  • stèle de Valerius Durio officier cataphractaire (cavalerie) ;
  • stèle de Valerius Januarius, porte-enseigne d'un corps d'Ursariennses ;
  • stèle de Valerius Justus, cavalier d'une schola provinciale ;
  • stèle de Valeius Zurdigx, dĂ©curion (officier subalterne) cataphractaire ou de cavalerie d'auxiliaires[51] ;

MosaĂŻques

Onze mosaïques ont été retrouvées à Amiens lors de fouilles archéologiques, elles datent pour la plupart de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle s. Ce sont pour l'essentiel des œuvres d'ateliers de province :

MosaĂŻque du triomphe de Dionysos (IIIe s.)
  • mosaĂŻque Ă  dĂ©cor gĂ©omĂ©trique de la rue du MarchĂ© Lanselles, dĂ©couverte en 1950. Elle reposait sur la suspensura d'un hypocauste ; son dĂ©cor se compose de carrĂ© obliques, croisettes et svastika ;
  • mosaĂŻque Ă  dĂ©cor gĂ©omĂ©trique de la rue de la rue des Jacobins, mise au jour en 1856. Sur une forme rectangulaire, quatre damiers formĂ© chacun d'un dĂ©cor diffĂ©rent bordĂ©s de tresses et sont sĂ©parĂ©s par des bandes dĂ©corĂ©es de cercles concentriques, le tout entourĂ© de carrĂ©s concaves ;
  • mosaĂŻque du triomphe indien de Dionysos (IIe – IIIe siècle) mise au jour en 1837, reprĂ©sentant une bacchante marchant, la tĂŞte couronnĂ©e de feuillage tenant devant elle un indien vaincu, les bras entravĂ©s dans le dos. C'est la mosaĂŻque la plus originale retrouvĂ©e Ă  Amiens jusqu'Ă  ce jour.
  • un fragment de cette mosaĂŻque reprĂ©sente un homme demi-nu qui brandit un thyrse (ou une lance). Un autre fragment reprĂ©sente un Amour debout avec de chaque cĂ´tĂ© une guirlande de rose stylisĂ©e. Cette mosaĂŻque est comparable Ă  des mosaĂŻques de RhĂ©nanie.
  • En 1960, fut dĂ©couverte puis rĂ©enfouie, une mosaĂŻque dont le dĂ©cor est composĂ© de mĂ©andres et de filets dentelĂ©s.
  • Un dĂ©cor beaucoup plus sobre de revĂŞtement des sols a Ă©tĂ© retrouvĂ© place de l'hĂ´tel de ville et rue Flatters, formĂ© de bĂ©ton rose incrustĂ© de cubes blancs et noirs disposĂ©s en croisettes.

Statuettes et autres sculptures

Divinité à oreille de cervidé
  • Main votive apotropaĂŻque en bronze et main en bronze votive sabaziaque liĂ©es Ă  des cultes orientaux.
  • Oscillum (Ă©lĂ©ment de dĂ©cor sculptĂ©) reprĂ©sentant le dieu Pan.
  • Statuette de dĂ©esse-mère allaitant deux enfants, en terre cuite de l'Allier mise au jour en 1950.
  • Statuette d'une divinitĂ© gauloise Ă  l'oreille de cervidĂ© (Cernunnos ?) (fin Ier siècle).
  • Statuette en bronze d'Hercule.
  • Statuette en bronze de Jupiter Sabazios.
  • Statuettes en bronze de Mercure.
  • Statuette de VĂ©nus en terre cuite de l'Allier.
  • Statuette de VĂ©nus en terre blanche moulĂ©e trouvĂ©e dans le quartier de Saint-Acheul, en 1978.

Mobilier funéraire

  • Sarcophages en pierre et en plomb.
  • vaisselle en cĂ©ramique dont un gobelet Ă  couverte mĂ©tallescente des ateliers de Cologne (fin IIe-dĂ©but IIIe s.) ;
  • verreries dont un carchesium (coupe) des ateliers de Cologne ;
  • pièces de monnaie etc.

Autres objets

Bas-relief aux masques de théâtres
  • Sculpture reprĂ©sentant deux masques de théâtre (IIe siècle).
  • Fragments d'enduits peints ;
  • Borne miliaire trouvĂ©e Ă  Longueau ;
  • Meule Ă  grains ;
  • Blocs de colonne ;
  • Chapiteaux ;
  • SĂ©rie de bouteilles cylindriques etc.

Personnages liés à l'histoire de la cité

Samarobriva dans les Ĺ“uvres de fiction

Notes et références

Notes

  1. Certains archéologues pensent à l'oppidum de La Chaussée-Tirancourt à une quinzaine de km à l'ouest d'Amiens
  2. Le sénat local
  3. La présence des trois noms indique qu'il était citoyen romain.
  4. On retrouve un culte à cette divinité à Gisacum (Le Vieil-Evreux).
  5. D'autres villes comme Besançon, Bordeaux, Lyon, Mâcon, Vienne... conservent des monuments semblables.
  6. De semblables découvertes ont été faites à Lezoux, Mandeure, Reims etc. (Cf. L. Richard, « La Main en bronze dite de Lezoux », R.A.C. XII, 1973 p. 281 ; P. Lebel, « Une main dolichénienne inédite », R.A.E. 1954 p. 243 ; Mandeure, musée de Montbelliard n° 907-7-8 ; M. J. Lissien-Maisonneuve, « La Main en bronze de Reims », R.A.E., 25, 1974 pp. 423-429)
  7. Connu sous le nom de Castillon au Moyen Âge, siège du pouvoir comtal jusqu'en 1117, date de sa prise, après deux ans de siège, par les troupes du roi Louis VI le Gros
  8. Un bas-relief représentant cet événement est visible sur le mur nord du palais de justice d'Amiens.
  9. Le tombeau supposé de Firmin d'Amiens ou Firmin le Martyr se trouve dans la crypte funéraire de l'église Saint-Acheul d'Amiens
  10. Au VIe siècle, Saulve, évêque d'Amiens aurait fait procéder au transfert de la dépouille de Firmin dans la cathédrale d'Amiens

Références

  1. Bayard et Massy 1983, p. 26.
  2. CĂ©sar, Guerre des Gaules, V, 24, 47, 53.
  3. Cicéron, Ad Familiares, VII, 13
  4. Inscription et photographie sous ce lien CIL XIII, 03490.
  5. Bayard et Massy 1983, p. 33.
  6. Bayard et Massy 1983, p. 39-41.
  7. Hubscher 1986.
  8. Jules César, De Bello Gallico, Paris, Didot, Fac-similé disponible sur Wikisource (Wikisource), chapitre V, 24
  9. Jules CĂ©sar, De Bello Gallico, chapitre V, 53
  10. Cicéron, Lettre à Trébatius, VII, 11, 12 et 16
  11. Bailly et Dupont 2013, p. 33.
  12. Periochae de Tite-Live, 114
  13. Bayard et Massy 1983, p. 40-48.
  14. « Une domus à Samarobriva - Amiens Métropole », sur Amiens Métropole (consulté le ).
  15. P. Leman, Les Voies romaines de la Belgique seconde, thèse de IIIe cycle, Université de Lille III, 1972, pp. 234-238
  16. Ernest Will, « Informations archéologiques », Gallia, n° XVII, 1959, p. 260-261.
  17. Bayard et Massy 1983, p. 150-166.
  18. Marie-Josèphe Lussien-Maisonneuve, Les statuettes en bronze d'époque romaine découvertes dans le Nord de la France, thèse de troisième cycle, Université de Lille III, 1978
  19. Hubscher 1986, p. 7-46.
  20. Bayard et Massy 1983, p. 190-193.
  21. Bayard et Massy 1983, p. 194-198.
  22. « Notice n°08120004458 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  23. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/08120007083
  24. Bayard et Massy 1983, p. 199-200.
  25. Bailly et Dupont 2013, p. 42.
  26. « rapport d'activité 2006 de l’Inrap page 103 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  27. Jacques Heers, La Ville au Moyen Âge, Fayard, coll. « Pluriel », , 550 p., p. 16
  28. Ernest Will, « Amiens ville militaire romaine » in Mélanges Louis Jacob Revue du Nord tome XXXVI, 1954 pp. 141-145
  29. Bailly et Dupont 2013.
  30. RĂ©gine Pernoud, Martin de Tours, Paris, Bayard Editions, 1996 p. 23 (ISBN 9 782 286 119 607)
  31. Didier Bayard et Jean-Luc Massy, Amiens romain, Samarobriva, Ambianorum, Amiens, Revue archéologique de Picardie, 1983 p. 256
  32. Grégoire de Tours, Histoire des Francs II 8 [lire en ligne]
  33. Bayard et Massy 1983, p. 49-58.
  34. Bayard et Massy 1983, p. 59-65.
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  36. Didier Bayard, Jean-Luc Massy, Amiens romain, Samarobriva Ambianorum, Amiens, Revue archéologique de Picardie, 1983, p.106
  37. Bailly et Dupont 2013, p. 38.
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  39. « Actualité / Des entrepôts, une nécropole et un théâtre gallo- romains à Amiens », sur Inrap, (consulté le ).
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Pour approfondir

Bibliographie

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