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Augusta Raurica

Augusta Raurica est un site archĂ©ologique suisse, ainsi que la plus ancienne ville romaine prĂ©sente dans la vallĂ©e du Rhin SupĂ©rieur. Il se situe Ă  10 km Ă  l'est de Bâle.

Augusta Raurica
Image illustrative de l’article Augusta Raurica
Temple Ă  Augusta Raurica
Localisation
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
CoordonnĂ©es 47° 32′ 02″ nord, 7° 43′ 17″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Augusta Raurica
Augusta Raurica

Le musée romain d'Augst comportant un musée archéologique en plein air lui est consacré. Le site abrite les découvertes les plus importantes de la ville romaine et raconte son histoire. D’autres salles d’exposition et plus de vingt curiosités en plein air peuvent également être visitées sur le site même, dont le plus grand théâtre romain au nord des Alpes. L’objet d’exposition le plus important du musée est le trésor d’argenterie et de monnaies découvert en 1962 à Kaiseraugst.

Situation géographique

Le site d’Augusta Raurica s’étend sur le territoire des communes d’Augst, de Kaiseraugst et de Pratteln, au sud-est de l’agglomération bâloise, sur la rive sud du Rhin. Elle est située au bord d’un axe de communication nord-sud reliant Rome à la Germanie par le col du Grand-Saint-Bernard, Aventicum (Avenches) à Solodurum (Soleure) et Windisch, et leur jonction vers Augusta Raurica à travers les gorges du Taubenloch, et passant par le col de Pierre Pertuis. Par ailleurs, le Rhin a également favorisé le négoce tout le long de la vallée.

Enfin, le site d’Augusta Raurica est vallonné. C’est pourquoi la ville a toujours été divisée en 3 parties :

  • Sur la rive, le quartier commerçant, artisanal et portuaire ;
  • Sur la terrasse, le quartier rĂ©sidentiel, politique et religieux ;
  • Sur le sommet d’une colline, le camp militaire.

Histoire d’Augusta Raurica

Contexte général

Augusta Raurica est la première cité romaine à voir le jour après la première invasion romaine de la Germanie par Jules César, à la demande des habitants de la région. À cette époque, l’actuelle Alsace était occupée dans sa partie nord par les Médiomatriques (Peuple de la Gaule de Belgique) et dans sa partie sud par les Séquanes qui peuplaient également le Jura, la plaine de la Saône et de la vallée du Doubs.

Vers 60 av. J.-C., Arioviste, originaire de la vallée du Main et du Neckar, vient occuper avec ses troupes toute la région. À la demande des populations autochtones, Jules César à la tête de six légions, trente mille fantassins, huit mille cavaliers, rencontre l’armée d’Arioviste en 58 av. J.-C., entre Cernay et Wittelsheim et lui inflige une cuisante défaite, le rejetant finalement avec ses soldats sur la rive droite du Rhin.

Par la suite, César favorise l’installation de nouveaux colons alliés de Rome, les Triboques autour de Brumath et les Rauraques dans le sud de l’Alsace jusqu’à Augst d’où le nom d’Augusta Raurica (les Rauraques étaient des tribus germaniques originaires de la Ruhr) qui sera fondé en 43 av. J.-C. par Lucius Munatius Plancus.

Drusus établit ensuite tout au long du Rhin des camps militaires reliés entre eux par des routes nord-sud, sur les deux rives du Rhin dont Argentoratum et Augusta Raurica sont parmi les plus importants. Cette conquête romaine de l’espace rhénan s’accompagna également d’une organisation administrative dont les conséquences sont encore perceptibles aujourd’hui en Alsace. En 297, l’empereur Dioclétien divise la région en deux parties qui correspondent quasiment au Bas-Rhin et au Haut-Rhin.

Ce découpage administratif est plus tard repris sur un plan religieux jusqu’à la Révolution française, puisque le Haut-Rhin fera partie de l’évêché de Bâle, lequel relèvera de l’archevêché de Besançon.

Cette première fondation romaine s’inscrit donc dans le cadre de la conquête d’une partie de la Germanie par Jules César vers 43-44 av. J.-C. L’assassinat de Jules César engendre une période d’instabilité politique dont profitent certaines tribus germaniques qui détruisent partiellement la ville d’Augst.

C’est sous l’empereur Auguste vers 10 av. J.-C., qu’elle connaît une nouvelle reconstruction et expansion et devient alors la ville romaine d’Augusta Raurica.

Histoire de la construction de la ville

Les travaux de construction commencent à Augusta Raurica entre 15 et 10 av. J.-C. Des bâtiments en bois caractérisent cette première inflation immobilière.

Sous le règne de l’empereur Auguste, entre 27 av. J.-C. et 14 apr. J.-C., a lieu une nouvelle fondation qui prend de ce fait le nom connu d’Augusta Raurica. Le forum, qui était en bois, voit le jour vers 20 apr. J.-C.

Entre 20 et 50, des troupes d’infanterie se trouvent cantonnées dans le fortin, lui aussi en bois, de la ville basse et c’est entre 40 et 70, que les habitations sont reconstruites en pierres (seconde inflation immobilière).

Le premier théâtre romain, le temple de Mercure et le forum en pierre sont construits entre 60 et 70. Une ère de prospérité économique, de la fin du Ier siècle à la fin du IIIe siècle, permet l’aménagement des thermes romains, puis vers 200, du troisième théâtre, de l’amphithéâtre, et de luxueux bâtiments privés à mosaïques (3e inflation immobilière).

Description de la ville

Le Théâtre

Les premières fouilles archéologiques commencent au XVIe siècle, grande période de l’Humanisme à Bâle. C’est au XIXe siècle que la cité antique est mise progressivement au jour. Ce travail effectué par la Société historique et archéologique de Bâle, se poursuit encore de nos jours.

Plus d'une vingtaine de monuments ont déjà pu être mis au jour, parmi lesquels :

  • Le forum : Ă  l'est du théâtre, se trouvent les restes d'un centre administratif et marchand avec un temple de Jupiter, une sorte de halle administrative et de justice, une basilique civile et une curie. La grande place bordĂ©e par ces Ă©difices publics et les nombreuses boutiques constituait le forum. C’est lĂ  que se tenaient aussi les marchĂ©s et certaine manifestations officielles. Il fut construit au milieu du Ier siècle apr. J.-C. Il est entourĂ© de portiques qui abritent des petites pièces placĂ©es dos Ă  dos s'ouvrant soit vers le Forum soit vers l'extĂ©rieur. Le forum Ă©tait fermĂ© d'un cĂ´tĂ© par une basilique civile et d'un autre cĂ´tĂ© par une cour entourant un temple. Ces monuments mesuraient 175x80 mètres.
  • Le théâtre : le théâtre situĂ© au cĹ“ur de l'antique citĂ© fut reconstruit plusieurs fois. Au cours de son histoire, il servit alternativement de théâtre scĂ©nique aux environs des annĂ©es 60-70 apr. J.-C., d'arène de combat vers 73-74 apr. J.-C., puis Ă  nouveau de théâtre scĂ©nique entre 120 et 150. Il pouvait contenir 8000 spectateurs qui entraient gratuitement. Les gens y venaient car c'Ă©tait le seul endroit oĂą il Ă©tait possible de cĂ´toyer des femmes. Les couloirs ont Ă©tĂ© construits de sorte qu'aucune classe sociale ne soit mĂ©langĂ©e. Aucune femme n'avait le droit d'y jouer.

Ce n'est que vers 200 apr. J.-C. que les habitants purent s'offrir le luxe de deux édifices : le théâtre scénique ici au centre et l'amphithéâtre en bordure sud-ouest de la ville. Plus importante ruine romaine de Suisse, il a été entièrement restauré en 2007.

  • Le Temple Ă  podium : depuis le théâtre, on aboutit par un escalier monumental au podium d'un temple autrefois imposant.

Le temple à podium fut construit selon des modèles méditerranéens sur l'emplacement d'antiques temples carrés gallo-romains dont les fondations de trois d’entre eux sont encore visibles. Il fut bâti vers 50-60 apr. J.-C. en même temps que le théâtre qui lui fait face.

  • Les habitations (insulae) : les quartiers de la ville, bâtis vers 15 av. J.-C. formaient des Ă®lots urbains (insula). Ils entourent encore le théâtre romain et sont maintenant bordĂ©s par l'autoroute. Dans la mesure du possible, les rues reliant les maisons actuelles ont Ă©tĂ© tracĂ©es dans le prolongement des rues romaines.
  • Les aqueducs : il n’en reste aucun, mais les rares vestiges trouvĂ©s rĂ©vèlent un système d’acheminement d’eau remarquable assurant les besoins d’eau des habitants.
  • Les ateliers : tout près de la route cantonale de Bâle Ă  Rheinfelden (Baden), se trouvent sous un toit commun, une auberge avec Ă©choppes (caupona) et une foulerie (fullonica). Ces bâtiments plusieurs fois rĂ©amĂ©nagĂ©s brĂ»lèrent au IIIe siècle apr. J.-C., peut-ĂŞtre Ă  la suite d'un tremblement de terre. On a retrouvĂ© de nombreux morceaux de bois calcinĂ©s tĂ©moignant des reconstructions.
  • L'amphithéâtre : en complĂ©ment au théâtre scĂ©nique du centre-ville, les habitants s'offrirent le luxe d'une grande arène ovale au sud de la citĂ©. Elle fut construite Ă  l'Ă©poque florissante du IIIe siècle et pouvait accueillir près de 6000 spectateurs. Des combats d'animaux et de gladiateurs se dĂ©roulèrent ici, il y avait aussi des courses de chars. Les notables et leurs hĂ´tes suivaient le spectacle depuis la tribune d'honneur aujourd’hui reconstituĂ©e. les femmes devaient rester debout en haut des gradins pour ne pas dĂ©ranger les hommes, qui ne porteraient plus attention aux combats de gladiateurs. Le carcer abritait autrefois les animaux et accessoires.
  • La basilique : la basilique Ă©tait situĂ©e Ă  l'aile nord-est du forum, perpendiculairement Ă  la place. Les ruines des murs de soutènement tĂ©moignent de son ancienne ampleur. Contrairement au sens habituel qu'on lui donne, la basilique Ă  trois nefs n'Ă©tait pas un Ă©difice religieux. C'Ă©tait un bâtiment administratif et de juridiction.
  • Le baptistère : sur le site du Castrum Rauracense, au bord du Rhin, on dĂ©couvrit les vestiges d'une Ă©glise palĂ©ochrĂ©tienne, c'est-Ă -dire datant du dĂ©but du christianisme, avec des fonts baptismaux et une Ă©tuve. Au IVe siècle apr. J.-C., un Ă©vĂŞque rĂ©sidait Ă  Kaiseraugst. Des documents citent mĂŞme un Ă©vĂŞque de « Kaiseraugst et Bâle », vers le VIIe siècle. Ă€ partir du VIIe siècle, le siège de l'Ă©vĂŞque fut installĂ© dans Bâle alors en pleine expansion, pendant que Kaiseraugst perdait son ampleur de citĂ© antique et devenait une ville moins importante.
  • La boulangerie et le poste de garde : Ă  l'Ă©poque romaine, une rangĂ©e d'Ă©troites maisons s'Ă©tendait au pied d'un puissant mur de soutènement, en bas de la colline. Le rez-de-chaussĂ©e de certaines d'entre elles Ă©tait bâti en murs de pierre alors que l'Ă©tage supĂ©rieur Ă©tait en torchis. Ces bâtiments connurent diffĂ©rents usages au cours des annĂ©es. De 250 Ă  275 apr. J.-C., des fours Ă  pains comme celui que l’on peut voir encore aujourd’hui, existaient dans plusieurs maisons. Une partie du pain de ces boulangeries Ă©tait sans doute destinĂ©e aux lĂ©gionnaires, car une garnison stationnait Ă  cette Ă©poque Ă  Augusta Raurica. Sa tâche Ă©tait d'intervenir lors de sanglantes batailles. Après 275 apr. J.-C., la lĂ©gion fortifia finalement l'Ă©peron du Kastelen qui domine la boulangerie. Vers 275 apr. J.-C., un vaste incendie dĂ©truisit le bâtiment. Lors des fouilles, on retrouva dans les dĂ©combres, non seulement de la vaisselle en cĂ©ramique, mais aussi des figurines de bronze reprĂ©sentant les dieux honorĂ©s dans un sanctuaire familial. On ne sait pas oĂą se trouvait exactement ce sanctuaire Ă  l'origine. Il est reconstituĂ© aujourd’hui dans la boulangerie. On a dĂ©gagĂ© Ă©galement de nombreux morceaux d'armes, non pas l'armure complète d'un lĂ©gionnaire, mais diffĂ©rentes pièces comme des Ă©pĂ©es, des morceaux de fourreaux ou des pointes de lance. C'est pourquoi on suppose que l'Ă©tage au-dessus de la boulangerie devait servir de poste de garde et de dĂ©pĂ´t d'armes pour une petite unitĂ© de la garnison.
  • La forteresse Rauracense : le village de Kaiseraugst se trouve sur l'emplacement du Castrum Rauracense. Vers 260-280 apr. J.-C., la chute du limes, frontière de l'Empire au nord, en Germanie supĂ©rieure et en RhĂ©tie, redonna Ă  Augusta Raurica son importance de ville-frontière. La construction du Castrum Rauracense en fut une consĂ©quence.
  • Une cave : La cave exceptionnellement bien conservĂ©e est reliĂ©e Ă  l'Ă©gout principal et est accessible grâce au mĂŞme escalier.

Cette cave était à l'origine la réserve d'une riche maison patricienne. Elle fut comblée lors de la construction des thermes centraux à la fin du Ier siècle apr. J.-C., et découverte pratiquement intacte lors des travaux de dégagement en 1943.

  • Les Ă©gouts : le cloaque ou canal des Ă©gouts, d'abord Ă  hauteur d'homme, descendait les eaux usĂ©es des thermes centraux vers le ruisseau Violenbach. D'autres canaux d'arrivĂ©e montrent que le canal collectait Ă©galement les eaux d'Ă©gouts privĂ©s. Le canal des Ă©gouts est visible sur près de 100 mètres.
  • Les remparts : les restes de remparts encore visibles en diffĂ©rents endroits Ă  Kaiseraugst tĂ©moignent que le Castrum Rauracense Ă©tait bien dĂ©fendu. Les remparts entouraient la fortification militaire et la tĂŞte de pont de toutes parts. Ils ont Ă©tĂ© construits durant la pĂ©riode des grandes invasions, mais leur construction n'a jamais pu ĂŞtre finie, car la citĂ© a Ă©tĂ© dĂ©sertĂ©e. Aujourd'hui encore, le cĂ´tĂ© sud, le plus exposĂ©, est Ă©pais de m et haut de 4,5 m par endroits ! Le castrum fut dĂ©truit vers 350 apr. J.-C. C'est vers cette Ă©poque qu’un trĂ©sor, comprenant plus de 60 pièces d’argenterie, fut cachĂ© au pied des remparts. Ce trĂ©sor est maintenant exposĂ© dans le musĂ©e romain.
  • Le temple du forum : Ă  l'aile sud-ouest du forum s'Ă©levait un temple majestueux, dĂ©diĂ© au culte de l'empereur Auguste et consacrĂ© Ă  la dĂ©esse Roma. Une construction en bois blanc en dĂ©limite la façade, indiquant les dimensions originales.

On découvrit les fondations d'un autel au pied du vaste escalier du temple. C'est ici que se trouvait le lieu sacré appelé umbilicus, donnant le point d'origine du cadastre de la ville. Les axes de coordonnées principaux de ce cadastre, decumanus et cardo, se recoupent ici.

  • Un tombeau monumental : près de la porte est, devant les murs de la ville, on reconnaĂ®t les fondations d'un remarquable monument cylindrique de 15 m de diamètre. Ce tombeau monumental fut Ă©difiĂ© vers la fin du Ier siècle apr. J.-C. Ă€ la mĂŞme Ă©poque, on commençait Ă  Ă©lever les murs de la ville. Ce monument reproduit un modèle mĂ©diterranĂ©en. Il se trouvait près du lieu de crĂ©mation. Il fut certainement Ă©difiĂ© pour un très haut personnage de la citĂ©.
  • Les thermes de la gent fĂ©minine : non loin du théâtre s’élevaient aux Ier et IIe siècles des bains publics aujourd’hui disparus. Dans le canal des eaux usĂ©es, on retrouva de nombreuses Ă©pingles Ă  cheveux et des perles, d'oĂą le nom donnĂ© Ă  ces thermes.
  • Chauffage par le sol : on peut admirer un exemple du chauffage romain par le sol. Il se trouve sous abri, près du forum, au Schneckenberg. L'hypocauste servait Ă  chauffer le sol de marbre de la salle Ă  manger d'une luxueuse maison privĂ©e.
  • Un sanctuaire de dieux romains et celtes : dans un vallon proche du centre-ville se trouve un temple difficile Ă  interprĂ©ter. Il semble aujourd’hui qu'il s'agisse d'un temple double gallo-romain ou d'un sanctuaire dĂ©diĂ© Ă  une source. DiffĂ©rents objets tĂ©moignent non seulement de la vĂ©nĂ©ration pour Esculape, dieu de la mĂ©decine et pour Apollon, son père, mais Ă©voquent aussi le culte d'Hercule, de Sucellus et des divinitĂ©s des sept jours de la semaine.
  • Les thermes au bord du Rhin : ces thermes situĂ©s au bord du Rhin furent utilisĂ©s par les habitants des quartiers artisans et marchands de la basse ville, Ă  partir de la seconde moitiĂ© du IIIe siècle. Vers le IVe siècle, les bains furent rĂ©amĂ©nagĂ©s et intĂ©grĂ©s au castrum.
  • La villa romaine : elle a Ă©tĂ© reconstruite en 1955, c'est une reconstitution d'une villa construite Ă  l'Ă©poque romaine.

Économie et société

L’artisanat et le commerce sont alors des piliers de l’économie urbaine. Les maisons, d’abord en bois, puis en pierre, dès 40-70 après J.-C., agrandis au gré des besoins, servent à la fois de logements et de lieux de travail. On a retrouvé des boucheries et des fumoirs, des locaux ayant servi à des bronziers, fondeurs d’ornements métalliques, forgerons, ferrailleurs, tourneurs, souffleurs de verre, tisserand, foulons, mosaïstes, peintres, tailleurs d’objets en os, fabricants de colle, médecins, marchands éleveur de petits bétails ou aubergistes (tavernes), des maisons de commerces, des hôtelleries (auberges). Il existe également de nombreux ateliers de poterie, relégués à la périphérie de la ville pour parer aux risques d’incendies. Tous ne fonctionnaient pas en même temps, mais on sait qu'ils utilisaient la même argile pour leur production[1].

L’importance grandissante du port et le manque d’espace dans la ville haute appellent au développement, au IIe siècle après J.-C., de la ville basse, avec ses entrepôts, ses ateliers et ses magasins. La zone devient alors un quartier "industriel". Les ateliers de poterie, situés avant le IIe siècle sur les pourtours de la ville, sont désormais intégrés au cœur de la ville basse et prennent place, pour la majorité, dans l'arrière-cour des maisons. Les différents fours et tessons retrouvés dans cette zone démontrent que ces ateliers fonctionnèrent durant tout le IIe siècle et longtemps encore au IIIe siècle[1].

L’intense activité commerciale d’Augusta Raurica, est attestée par une inscription provenant de la basilique, par une allusion de Pline l'Ancien à des cerises des rives du Rhin et par une précision de Varron concernant l’importation de jambons, de saucisses et de lard gaulois.

Le confort des habitations va du logement d’artisans étroit et sombre muni d’un foyer ouvert très primitif jusqu’à la luxueuse villa urbaine, offrant un péristyle, des bains privés, des pièces agrémentées de mosaïques et chauffées au moyen d’un chauffage par le sol. Les quartiers non desservis par une fontaine publique, tel que le faubourg sud, et certaines parties de la ville basse doivent être alimentées en eau par des puits.

La prospérité d’Augusta Raurica, repose sur son emplacement privilégié au bord d’un fleuve navigable et au croisement de routes importantes, sur ses échanges avec son environnement agricole immédiat et sur l’exportation de ses spécialités artisanales (articles en métal, conserves de viande, éventuellement fruits). Son port fluvial, probablement situé à l’embouchure de l’Ergolz, qui n’a pas encore été fouillé, et ses ponts sur le Rhin, représentent ses principaux atouts en matière de transports et d’échanges.

Des études archéologiques et topographiques laissent à penser qu’au Ier siècle déjà, il existait un pont primitif, dans le prolongement de l’axe nord-sud, à l’emplacement du futur pont reliant au IVe siècle le Castrum Rauracense à un ouvrage fortifié de l’autre côté du fleuve. Un ouvrage permet en tous les cas au IIe, IIIe siècle d’atteindre la rive droite du Rhin.

Galerie

  • Meule.
    Meule.
  • MosaĂŻque.
  • Statue d'Hercule.
    Statue d'Hercule.
  • Four Ă  pain.
    Four Ă  pain.
  • Le théâtre, vue de face.
    Le théâtre, vue de face.
  • Le théâtre, vue arrière.
    Le théâtre, vue arrière.
  • Colonne.
    Colonne.

Voir aussi

Liens internes

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Alex R. Furger, « Les ateliers de poterie de la ville d'Augusta Rauricorum (Augst et Kaiseraugst, Suisse) », S.F.E.C.A.G., Actes du Congrès de Mandeur-Mathay,‎ , p. 107 (lire en ligne [PDF])
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