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Mortalité des personnes autistes

La mortalité des personnes autistes est caractérisée par une espérance de vie réduite d'environ dix-sept ans par rapport à la moyenne. Le taux de mortalité pendant l'enfance et les débuts de l'âge adulte est significativement plus élevé que celui de la population générale. Les personnes autistes sont sujettes à de nombreux problèmes de santé, avec une forte fréquence de l'épilepsie. Les maladies et attaques cardiaques, ainsi que le suicide, jusqu'à neuf fois supérieur à la moyenne, concernent particulièrement les personnes diagnostiquées avec un autisme à haut niveau de fonctionnement. Les autres causes de mortalité sont similaires à celles de la population générale, incluant des maladies respiratoires, infectieuses et digestives, combinées à des prises de médicaments neuroleptiques qui entraînent effets secondaires et perte substantielle de santé tout au long de la vie. Victime d'une grande proportion d'accidents, et en particulier de noyades, la communauté autiste est, enfin, frappée d'infanticides depuis des temps très anciens. Les femmes avec difficulté d'apprentissage ont l'espérance de vie la plus écourtée.

Photographie d'une femme de profil regardant vers le photographe.
Donna Williams, femme autiste décédée le des suites d'un cancer, à 53 ans.

Cette mortalitĂ© prĂ©coce fait l'objet d'Ă©tudes et de thĂ©ories diverses depuis les annĂ©es 1990, concernant ses causes et les façons de la rĂ©duire, essentiellement dans les pays anglo-saxons et scandinaves. QualifiĂ©e en 2016 de « crise cachĂ©e », elle est principalement due aux comorbiditĂ©s des troubles du spectre de l'autisme, combinĂ©es Ă  un dĂ©faut d'accès aux soins somatiques et de prise en compte de la douleur, touchant principalement les autistes non-verbaux. Une faiblesse d'ordre gĂ©nĂ©tique pourrait s'y ajouter, avec de nombreuses influences environnementales. L'exclusion sociale est susceptible de mener au suicide, et une « culture du meurtre Â» favorise les infanticides. Une meilleure prĂ©vention de l'Ă©pilepsie, des noyades accidentelles, des maladies subites et du suicide, ainsi qu'une amĂ©lioration de la communication entre personnes autistes et personnel mĂ©dical, la pratique d'un exercice physique rĂ©gulier, reprĂ©sentent autant de pistes pour rĂ©duire cette mortalitĂ© prĂ©coce.

Histoire

Le champ de recherches croisé mortalité et autisme est récent[1]. L'existence d'un risque plus élevé de noyade accidentelle a été soulignée dès 1996[2]. En 1999, Torben Isager et ses collègues publient une étude de mortalité sur 381 personnes autistes diagnostiquées entre 1945 et 1980 au Danemark. Douze sont décédées, ce qui constitue un taux significativement plus élevé que dans la population générale. Sur ces douze morts, cinq le sont des suites d'une maladie soudaine, un est soupçonné également d'avoir contracté une maladie subite, quatre ont été victimes d'accidents (dont trois probablement en relation avec une maladie ou autre difficulté personnelle) et deux se sont suicidés. Six de ces personnes autistes décédées ont été diagnostiquées comme ayant un handicap mental, l'autre moitié comme n'en ayant pas[3].

En 2001, Robert M. Shavelle et ses collègues Ă©tudient les causes de la mort des personnes diagnostiquĂ©es autistes en Californie entre 1983 et 1997, soit 202 morts sur une cohorte de 13 111 personnes. Cette Ă©tude est considĂ©rĂ©e comme « très pertinente » en raison de la taille de la cohorte et la mĂ©thode utilisĂ©e[4]. La mortalitĂ© y est analysĂ©e comme plus Ă©levĂ©e que parmi la population gĂ©nĂ©rale, en particulier chez les femmes et les personnes avec un handicap mental associĂ© : l'espĂ©rance de vie est de 62 ans pour les hommes et 62,5 ans pour les femmes. Les principales causes de mortalitĂ© identifiĂ©es sont les maladies subites, les maladies respiratoires, la suffocation et les accidents de noyade[5].

En 2008, une nouvelle étude danoise (sur 341 personnes), mise à jour de celle de 1999, conclut à une mortalité double par rapport à la population générale, particulièrement élevée chez les femmes[6].

En 2010, Christopher Gillberg et ses collègues publient une Ă©tude sur cent vingt citoyens suĂ©dois autistes nĂ©s entre 1962 et 1984, dont neuf sont morts, soit un taux de mortalitĂ© de 7,5 %, statistiquement 5,6 fois plus Ă©levĂ© que la moyenne. Ils ne parviennent pas Ă  dĂ©terminer si l'autisme est en tant que tel un facteur de mortalitĂ©[7]. En 2013, l'Ă©tude de Deborah Bilder et collègues sur une cohorte de 305 personnes diagnostiquĂ©es autistes relève que 29 d'entre elles sont mortes, et soutient que les causes sont imputables aux comorbiditĂ©s, plutĂ´t qu'Ă  l'autisme en lui-mĂŞme[8].

Fin 2015 est publiĂ©e une Ă©tude rĂ©alisĂ©e Ă  partir des donnĂ©es mĂ©dicales de plus de 27 000 SuĂ©dois autistes, dont 6 500 avec un handicap mental associĂ©. Cette Ă©tude est alors la plus fiable jamais menĂ©e sur le sujet[9], en particulier grâce Ă  la taille de la cohorte. D'après ce groupe de chercheurs :

« [...] nos résultats s'ajoutent à des preuves accumulées indiquant que les troubles du spectre de l'autisme entraînent des pertes substantielles de santé tout au long de la vie. »

— Tatja Hirvikoski, Ellenor Mittendorfer-Rutz, Marcus Boman et Henrik Larsson[10]

Observations cliniques et sociales

L'autisme est non pas un trouble dĂ©gĂ©nĂ©ratif, mais un « trouble du dĂ©veloppement Â» (CIM-10) qui peut s'associer Ă  d'autres facteurs susceptibles de rĂ©duire l'espĂ©rance de vie (comorbiditĂ©s), ou ĂŞtre une cause d'accidents en raison de diffĂ©rences de perception, en particulier lorsqu'il y a des difficultĂ©s d'apprentissage associĂ©es[1]. Lorsque la personne vieillit, l'autisme est considĂ©rĂ© comme faisant « partie des tableaux occasionnant des situations de handicap parmi les plus invalidantes pour la personne et pour l’entourage »[4]. Les habiletĂ©s (et facultĂ©s intellectuelles) des personnes autistes semblent dĂ©cliner de façon moins significative avec l'âge que chez les pairs non-autistes, voire se maintenir[11], bien qu'un niveau de handicap et/ou de dĂ©pendance plus Ă©levĂ© soit susceptible d'arriver avec le temps[12]. 20 Ă  25 % des adultes autistes subissent un dĂ©clin important de leurs capacitĂ©s cognitives Ă  l'âge adulte[11]. Par ailleurs, la majoritĂ© des adultes autistes disposent d'une faible qualitĂ© de vie et expĂ©rimentent une importante anxiĂ©tĂ©, susceptible de conduire Ă  un retrait sociĂ©tal total, et Ă  une perception de la sociĂ©tĂ© comme Ă©tant l'« ennemie Â»[13].

Espérance de vie

Les personnes Ă  troubles du spectre de l'autisme (TSA) ont une espĂ©rance de vie rĂ©duite d'environ seize[9] Ă  dix-huit ans[14] par rapport Ă  la population gĂ©nĂ©rale, cette rĂ©duction montant Ă  30 ans pour les personnes autistes avec difficultĂ©s d'apprentissage[9]. Le taux de mortalitĂ© dĂ©terminĂ© par les Ă©tudes, particulièrement pendant l'enfance et les dĂ©buts de l'âge adulte, est deux Ă  dix fois plus Ă©levĂ© que dans la population gĂ©nĂ©rale[15] - [16] - [17] - [18]. D'après Catherine BarthĂ©lĂ©my, la mortalitĂ© entre 2 et 30 ans est statistiquement trois fois plus Ă©levĂ©e[19]. Très peu d'Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es pour comparer le taux de mortalitĂ© en fonction de l'âge[20], mais les rares rĂ©sultats indiquent que l'Ă©cart se rĂ©duit après 60 ans[21] - [22]. Ă€ 65 ans et après, la diffĂ©rence d'espĂ©rance de vie entre autistes et non-autistes n'est que de trois ans[23].

Bien que les taux exacts déterminés par ces études varient, toutes s'accordent à conclure à l'existence d'une surmortalité chez les personnes autistes, quelles que soient les causes de la mort, mais particulièrement des suites de troubles du système nerveux (de type épilepsie) et par suicide[12] - [24] - [25] - [26].

L'espérance de vie des personnes autistes est probablement en amélioration à l'échelle mondiale, dans la mesure où des causes qui auraient conduit à la mort par le passé sont désormais identifiables[12] - [11]. Il est suggéré que la combinaison des difficultés cognitives, de la sensibilité accrue aux maladies, des comorbidités, de l'exclusion sociale, de l'hypersensibilité sensorielle et des effets du vieillissement, puisse entraîner cette réduction substantielle de l'espérance de vie[27] - [28].

Limites des Ă©tudes

Les Ă©tudes menĂ©es en ce domaine sont essentiellement amĂ©ricaines[22] - [5] - [8], britanniques[29] - [30] et scandinaves (suĂ©doises[18] - [31] et danoises[3] - [6]), relativement limitĂ©es en nombre du fait d'un manque de recherches au niveau international sur les adultes autistes[32]. Comme le souligne Josef Schovanec (2017), le taux de suicide des personnes autistes « fait partie des tabous du dĂ©bat public » en France : leur mortalitĂ© ne fait l'objet d'aucune Ă©tude et d'aucun intĂ©rĂŞt public dans ce pays ; probablement en raison de la focalisation sur l'enfance, et de pratiques que certains Ă©tablissements mĂ©dicaux cherchent Ă  cacher (telles que la sur-mĂ©dication en neuroleptiques)[33]. La lanceuse d'alerte française CĂ©line BoussiĂ© a ainsi dĂ©noncĂ©, Ă  la tĂ©lĂ©vision, la mort de cinq enfants dans un institut mĂ©dico-Ă©ducatif (IME) du Gers[34]. Les Ă©tudes publiĂ©es prĂ©sentent elles-mĂŞmes certaines faiblesses, telles que l'intĂ©gration de personnes diagnostiquĂ©es par le passĂ© avec une « psychose Â», qui pourraient ĂŞtre en rĂ©alitĂ© schizophrènes, une condition connue pour s'associer Ă  un fort risque de suicide[26]. Les donnĂ©es sont Ă©galement limitĂ©es du fait qu'un grand nombre d'adultes autistes disparaissent des statistiques, pour diverses raisons (changement de nom, dĂ©mĂ©nagement, etc)[27]. Les Ă©tudes sur le suicide, Ă©galement très limitĂ©es en nombre, « ont gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© de petits Ă©chantillons non reprĂ©sentatifs, n'ont pas de mesures validĂ©es et n'ont pas explorĂ© les facteurs de risque ou de protection »[30].

Les premières descriptions scientifiques de l'autisme remontent au milieu des annĂ©es 1940, ce qui fait que les premières personnes diagnostiquĂ©es encore en vie ont environ 70 ans en 2015[1]. Ainsi, le vieillissement et la fin de vie « reprĂ©sentent un terrain d'Ă©tudes Ă  peu près vierge » (en 2008), ce qui complique la connaissance des mesures spĂ©cifiques susceptibles d'amĂ©liorer la qualitĂ© de vie[35] : du fait d'une insistance sur l'enfance, les personnes autistes adultes et âgĂ©es sont largement ignorĂ©es, par la recherche comme par l'opinion publique[11].

Différences hommes-femmes

Dès 1985, Marion Leboyer s'est interrogée sur les différences de mortalité entre filles et garçons autistes[36]. Plusieurs études ont souligné une mortalité précoce plus élevée chez les femmes autistes par rapport aux hommes[17] - [5] - [37] - [38], jusqu'à quatre fois plus élevée[15]. Cependant, il existe des variations considérables dans les taux reportés en fonction du genre, ce qui indique des mesures trop imprécises[18]. Une explication serait un biais d'échantillonnage : les femmes étant plus rarement diagnostiquées autistes que les hommes, seules celles qui ont des problèmes médicaux lourds ou visibles entrent dans les statistiques[15]. Les causes et l'âge de la mort sont relativement similaires entre hommes et femmes[5]. Cependant, les données statistiques montrent que les hommes sont plus susceptibles de mourir d'atteintes du système nerveux et du système circulatoire, et les femmes davantage de maladies du système endocrinien, de malformations congénitales, et par suicide[39]. Un taux de suicide double des femmes par rapport aux hommes a été déterminé par une méta-analyse[40]. Cette analyse n'est cependant pas partagée, la recension de la littérature scientifique effectuée par Magali Segers relevant au contraire que les hommes seraient plus susceptibles de se suicider que les femmes[41].

Les femmes ayant des difficultés d'apprentissage ont l'espérance de vie la plus écourtée[10], alors que parmi les personnes autistes à haut niveau de fonctionnement, la mortalité est globalement plus élevée chez les hommes[42].

Meurtres

Gravure montrant une personne gardant un changeling enchaîné.
Le mythe du changeling aurait permis jadis de justifier l'abandon des bébés et enfants autistes.

Les autistes sont frĂ©quemment victimes d'infanticides[43] - [44]. Comme le souligne entre autres Lorna Wing, le mythe du changeling, prĂ©sent dans diffĂ©rentes cultures, pouvait conduire par le passĂ© au meurtre ou Ă  l'abandon (entraĂ®nant gĂ©nĂ©ralement la mort) de bĂ©bĂ©s et d'enfants autistes. En affirmant que leur enfant biologique avait Ă©tĂ© Ă©changĂ© contre un autre (par les fĂ©es, les lutins ou le diable), des parents se dĂ©barrassaient des enfants qu'ils jugeaient Ă©tranges ou distants Ă©motionnellement, tout en se prĂ©servant du sentiment de culpabilitĂ©[45] - [46]. Dans le contexte de la montĂ©e de l'eugĂ©nisme et du nazisme dans les annĂ©es 1930 et 1940, un grand nombre de personnes handicapĂ©es tuĂ©es pendant l'Aktion T4 Ă©taient vraisemblablement autistes[47]. Environ 3 500 personnes autistes ont pu ĂŞtre tuĂ©es de cette façon[48].

Il n'existe pas de statistiques pour quantifier ces meurtres et abandons volontaires Ă  l'Ă©poque actuelle, mais ils sont rĂ©gulièrement documentĂ©s dans la presse et par des rĂ©seaux associatifs, des « douzaines » de cas de ce type ayant Ă©tĂ© mentionnĂ©s dans la presse occidentale en une dizaine d'annĂ©es, en particulier la presse canadienne[49]. L'Autistic Self Advocacy Network en a relevĂ© 36 (concernant tous des personnes handicapĂ©es, principalement autistes) en 2012. La militante amĂ©ricaine Kathleen Seidel a tenu Ă  jour une liste de personnes autistes assassinĂ©es sur son blog[43]. Josef Schovanec estime rĂ©aliste une estimation d'une centaine d'autistes tuĂ©s chaque annĂ©e en France[50]. Anne McGuire souligne que chaque cas de meurtre est traitĂ© individuellement, mais que le motif gĂ©nĂ©ral invoquĂ© pour chacun d'entre eux est « l'autisme Â» ou « la vie avec l'autisme Â»[51].

Ces meurtres sont généralement commis par la mère[52], ou plus généralement par un parent ou une personne chargée de l'accompagnement et des soins[43]. Les infanticides maternels sont peu connus, car ils se heurtent à la croyance selon laquelle une mère ne pourrait supprimer son enfant[52]. D'après l'étude de trois cas par Anne McGuire, l'annonce du diagnostic d'autisme sur des enfants particulièrement difficiles à gérer a été le déclencheur qui a fini par mener à une dépression clinique et un profond désespoir de la mère, puis à l'infanticide[53]. L'appartenance des parents à une classe sociale inférieure semble être un facteur prédisposant, dans la mesure où ces mères n'avaient pas les ressources financières pour bénéficier d'accompagnements efficaces de leurs enfants handicapés[54].

Suicides et euthanasies

Photographie en gros plan d'une petite peluche posée à côté d'un rail.
Des cas de suicides de personnes autistes se jetant sous un train ont été documentés[55].

Le taux de suicide est significativement supĂ©rieur Ă  celui qui s'observe dans la population gĂ©nĂ©rale, chez les enfants comme chez les adultes autistes[56] - [57] - [58] - [59]. La recension de Hedley et Uljarević, parue en 2018 et portant sur 13 Ă©tudes, dĂ©termine qu'entre 1 et 35 % des personnes autistes ont fait au moins une tentative de suicide, et que 11 Ă  66 % ont des pensĂ©es suicidaires[59]. De plus, 0,31 % des dĂ©cès prĂ©coces de personnes autistes sont attribuĂ©s Ă  un suicide, ce qui est significativement plus Ă©levĂ© que dans la population gĂ©nĂ©rale[59].

Le suicide est aussi la seule cause de mortalité qui soit plus fréquente chez les personnes autistes à haut niveau de fonctionnement que chez les personnes considérées comme ayant un handicap mental. Il s'associe généralement à des troubles d'ordre psychiatrique, et tout particulièrement à la dépression[10]. Le taux de suicide des personnes autistes à haut niveau de fonctionnement est environ 9 fois supérieur à la moyenne[60], représentant leur seconde cause de mortalité après les maladies et attaques cardiaques[61]. 14 % des enfants et adolescents autistes ont expérimenté des idées suicidaires, ce qui est 28 fois plus élevé que chez les enfants et adolescents typiques[57].

Une Ă©tude de Sarah Cassidy et Simon Baron-Cohen portant sur 374 adultes avec le syndrome d'Asperger montre que 66 % d'entre eux ont Ă©prouvĂ© de telles pensĂ©es, et qu'un tiers ont prĂ©vu ou fait une tentative[29], 31 % d'entre eux ayant expĂ©rimentĂ© une dĂ©pression[29], contre 17 % de pensĂ©es suicidaires dans la population britannique gĂ©nĂ©rale[30]. Une recension de la littĂ©rature scientifique consacrĂ©e au lien entre autisme et suicide (2014) conclut qu'entre 10,5 et 50 % des autistes ont eu des pensĂ©es suicidaires, ou bien ont tentĂ© de se suicider[41]. En 2018 paraĂ®t une Ă©tude des facteurs de risque et de protection menĂ©e sur 185 personnes, dont 92 femmes, toutes diagnostiquĂ©es avec troubles du spectre de l'autisme : 49 % rĂ©pondent au critères de la dĂ©pression (les femmes davantage que les hommes) et 36 % ont des idĂ©es suicidaires, la sĂ©vĂ©ritĂ© des symptĂ´mes de l'autisme n'Ă©tant pas corrĂ©lĂ©e au risque de dĂ©pression[62]. La solitude et le soutien social jouent un rĂ´le dans le risque de suicide, une grande solitude et une absence de soutien accroissant de beaucoup ce risque[62]. Les outils de dĂ©tection de la dĂ©pression en population gĂ©nĂ©rale pourraient ne pas ĂŞtre adaptĂ©s Ă  la population autiste[59].

En Belgique[63] et aux Pays-Bas[64], des adultes autistes font des demandes d'euthanasie, un cas belge ayant fait polémique en 2016[65]. L'étude de 100 demandes d'euthanasie formulées en Belgique entre 2007 et 2011 montre que 12 % concernent des personnes avec autisme[63].

Causes

Les facteurs de mortalité identifiés chez les personnes autistes ne sont pas qualitativement différents de ceux de la population générale, à l'exception notable de l'épilepsie, dont l'incidence est beaucoup plus élevée[18]. Par contre, ces problèmes de santé sont plus fréquents tout au long de la vie[66]. Les causes de mortalité incluent diverses maladies cardiaques et circulatoires, des maladies respiratoires telles que la pneumonie et l'asthme, des néoplasmes (cancer), des encéphalopathies, le syndrome néphrotique et des blessures auto-infligées, par exemple à la tête[1] - [8] - [67]. La présence d'un handicap mental est considérée comme un facteur aggravant la mortalité précoce[8] - [16]. Des décès ont été reportés à la suite de problèmes du système nerveux, de complications pour cause d'administration de neuroleptiques[1] et de prises excédentaires de médicaments divers[16]. Les décès dus à l'alcool, au tabac et à la drogue sont moins élevés que chez les pairs non-autistes[68]. Les études ne sont pas toujours assez précises pour déterminer les causes exactes de chaque décès[18].

Les facteurs de risque de suicide identifiés par la revue de littérature scientifique effectuée par Magali Segers sont, dans l'ordre : la discrimination par les pairs, les problèmes de comportement, le fait d'appartenir à une minorité ethnique (noir ou hispanique) aux États-Unis, le fait d'être de sexe masculin, le statut socio-économique inférieur et le faible niveau d'éducation[41]. Les mécanismes menant au suicide restent mal connus (2017) et pourraient être différents de ceux qui concernent les personnes non-autistes, dans la mesure où les idées suicidaires sont beaucoup plus fréquentes que l'état de dépression, les statistiques par genre étant également différentes[30]. Il semble que la difficulté à exprimer ses pensées et ses sentiments soit un facteur de risque majeur[69]. Le stress associé à des troubles mentaux chez les personnes autistes, ainsi que le taux élevé de suicide chez cette population, pourrait découler de la stigmatisation des minorités[70]. Ces données montrent aussi que l'autisme et les problèmes de santé mentale ne sont pas intrinsèquement liés, et que ces derniers pourraient être limités par des mesures de lutte contre la discrimination[70].

Le rôle et la part exacts des facteurs biologiques et sociaux dans la mortalité restent à déterminer[71], en particulier celui du bien-être émotionnel, qui pourrait fortement entrer en compte[72]. De par leur condition, les personnes autistes réalisent souvent moins d'exercices physiques, ont un régime alimentaire moins varié et prennent des médicaments (neuroleptiques en particulier) plus souvent que des personnes non-autistes[71].

Comorbidités médicales

La principale cause de mortalitĂ© des personnes autistes est d'ordre mĂ©dical, liĂ©e aux comorbiditĂ©s des troubles du spectre de l'autisme[58] : en effet, des dĂ©sordres gĂ©nĂ©tiques susceptible de se combiner avec l'autisme sont responsables d'une vulnĂ©rabilitĂ© physique[27]. L'une des causes de mortalitĂ© les plus frĂ©quentes est le dĂ©clenchement d'une maladie soudaine[16], en particulier d'une maladie ou attaque cardiaque, qui reprĂ©sentent la première cause de mortalitĂ© chez les personnes autistes Ă  haut niveau de fonctionnement[61]. Il existe aussi des preuves d'une frĂ©quence plus Ă©levĂ©e des troubles gastriques et digestifs, musculaires, sensoriels, et d'une sensibilitĂ© accrue aux maladies infectieuses[68]. Une Ă©tude sur 1 507 adultes diagnostiquĂ©s en Californie montre que « presque tous les problèmes mĂ©dicaux Ă©taient significativement plus frĂ©quents chez les adultes autistes, y compris les affections immunitaires, les troubles gastro-intestinaux et du sommeil, les crises, l'obĂ©sitĂ©, la dyslipidĂ©mie, l'hypertension artĂ©rielle et le diabète. Des conditions plus graves, comme les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux et la maladie de Parkinson, Ă©taient Ă©galement beaucoup plus frĂ©quentes »[73].

Épilepsie

Environ un tiers des personnes autistes sont Ă©pileptiques[74], ce qui rend les crises d’épilepsie d'autant plus frĂ©quentes chez cette population[27]. K. Patja et ses collègues, en Finlande, ont estimĂ© dès 2000 que la mortalitĂ© des personnes Ă©pileptiques avec handicap mental puisse ĂŞtre significativement plus Ă©levĂ©e que chez les personnes non-Ă©pileptiques, Ă  niveau Ă©gal de handicap mental[75]. Cette mortalitĂ© plus Ă©levĂ©e des personnes autistes et Ă©pileptiques par rapport aux personnes autistes non-Ă©pileptiques a Ă©tĂ© soulignĂ©e et dĂ©montrĂ©e[76] : l'espĂ©rance de vie des personnes autiste sans handicap mental et souffrant d'Ă©pilepsie est Ă©valuĂ©e Ă  seulement 39 ans[77], la mortalitĂ© Ă©tant 8,3 fois plus Ă©levĂ©e par rapport aux personnes autistes non Ă©pileptiques[74]. Une recension de la littĂ©rature scientifique est consacrĂ©e au lien entre Ă©pilepsie et autisme en 2012, concluant Ă  d'importantes implications en matière de santĂ©[38].

Comorbidités psychiatriques

70 % des autistes ont au moins une comorbidité d'ordre psychiatrique, 41 % en ont deux ou plus[78]. La plus fréquente est l'anxiété sociale[78]. Le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et / ou une forme d'anxiété sont très courants, en particulier chez les autistes sans handicap mental[79] - [80]. D'après Digby Tantam, la morbidité par consommation de substances mal associées (drogue, médicaments, alcool...) est fréquente chez les personnes avec un TDAH[26]. Les personnes autistes expérimentent aussi régulièrement des surcharges sensorielles au fil de leur vie[71].

L'anxiété peut pousser à se tourner vers la prise de drogues et d'alcool, entraînant des effets délétères en matière de santé[79]. Par ailleurs, l'anxiété chronique entraîne une détérioration de l'état des artères[81]. Par contre, il n'existe aucune preuve d'association entre l'anxiété et le risque de suicide[59].

Changements des habitudes de vie

Les personnes autistes considérées comme autonomes sont susceptibles de connaître les mêmes changements d'habitudes de vie que des personnes non-autistes : décès d'un proche, départ d'un enfant, carrière professionnelle modifiée, insatisfaction vis-à-vis de la vie de couple, vieillissement du corps et survenue d'un problème de santé de longue durée... mais ces changements pourront leur être plus difficiles à vivre[82]. Un changement d'environnement (par exemple, un placement en institution) peut entraîner une accumulation d'expériences et de ressentis négatifs qui nuisent à la santé de la personne[83]. De même, « pour la personne autiste une promotion hiérarchique peut être désastreuse, pouvant mener à des tentatives de suicide : en effet, une promotion peut éloigner la personne du travail qu'elle affectionnait, pour lui confier des tâches de gestion humaine parfois fort distinctes »[84].

Les personnes autistes peuvent avoir des problèmes de santé connexes (diabète, maladies cardio-vasculaires...) qui demandent un soutien de leurs proches[85]. Le vieillissement des parents est une cause importante de mortalité, dans la mesure où il arrive toujours un moment où ils n'ont plus la force de subvenir aux besoins de leur fils ou fille autiste[85]. Il n'existe pas de données statistiques permettant d'appréhender l'ampleur du phénomène[85], qui pourrait toucher principalement des hommes n'ayant jamais connu de placement en institution, peu après le décès de leurs parents[86]. Plusieurs cas de personnes autistes supposées autonomes, qui ont dû apprendre des compétences de vie basiques pour survivre au décès de leurs parents, ont été rapportés[87], mais toutes n'ont pas la capacité ou la volonté d'acquérir ces compétences, en particulier à un âge avancé.

Pour prévenir ce type de problème, les proches peuvent définir une personne ou une institution qui s'occupera de la personne autiste après leur mort. La résolution du problème peut être complexe, car les autres membres de la famille ne sont pas toujours assez proches de la personne autiste pour en accepter la responsabilité[82].

Exclusion sociale

Les personnes autistes peuvent affronter une pression sociale et culturelle importante, dont le harcèlement (à l'école ou sur le lieu de travail), une pression de normalisation les poussant à cacher ou masquer leurs difficultés, et un isolement social[71]. Bien que le penchant suicidaire des personnes Asperger puisse être lié à une dépression et à des troubles associés propres à l'autisme[88], Simon Baron-Cohen insiste sur les nombreuses difficultés que les adultes Asperger rencontrent en matière d'exclusion sociale, d'isolement et de solitude[89]. Le harcèlement scolaire peut conduire les enfants et adolescents à des pensées suicidaires et à une attitude extrêmement critique envers eux-mêmes et les autres[90], née d'un sentiment de rejet et de moqueries récurrentes[91]. L'implication de la discrimination par les pairs dans le risque de suicide a depuis été confirmée[69].

De manière générale, les personnes autistes sont dépourvues des facteurs de protection contre le suicide, c'est-à-dire d'un réseau social conséquent, de compétences sociales avec les pairs et d'une vie globalement satisfaisante[42]. Les difficultés de communication et l'absence d'interactions sociales diminuent fortement leurs possibilités de recevoir de l'aide en cas d'idées suicidaires[42].

Douleurs non-ressenties ou mal comprises

La douleur chez les personnes avec trouble du spectre de l'autisme (TSA) est considérée comme l'une des plus difficiles à gérer et à prendre en compte, la consommation de neuroleptiques augmentant le risque que cette douleur ne soit pas ressentie ni exprimée par la personne, et donc ne joue pas son rôle d'alerte pour révéler la présence d'un problème de santé[92]. Plusieurs études en concluent que cette situation « contribue à l’augmentation de la mortalité liée à des pathologies somatiques dans ces populations dites vulnérables, notamment chez les adultes avec TSA »[92] ; de plus, la douleur peut-être ressentie de façon atypique[92].

Accidents

Les accidents sont une cause de mortalité particulièrement élevée chez les enfants et les jeunes adultes[93] - [16]. D'après l'étude menée par Joseph Guan et Guohua Li sur 1367 autistes décédés aux États-Unis, la proportion d'accidents est significativement plus élevée parmi la population autiste que dans la population générale[94]. L'âge moyen du décès, 36,2 ans, est aussi nettement plus précoce que dans la population générale (72 ans)[94]. 27.9 % des personnes sont mortes des suites de blessures, la suffocation étant la principale cause, suivie par l'asphyxie, et la noyade[94].

Ce risque plus élevé de noyade a été souligné par deux autres études[2] - [5]. Les accidents de la route sont une autre cause fréquente, notamment parmi les personnes autistes qui conduisent des véhicules et ont un TDAH associé[26].

Culture du meurtre

L'assassinat des autistes considĂ©rĂ©s comme « sĂ©vères Â» ou « lourds Â» repose sur une « culture du meurtre » nourrie par l'idĂ©e de misĂ©ricorde[95] : les tĂ©moignages des meurtriers insistent sur la sĂ©vĂ©ritĂ© supposĂ©e de l'autisme, en invoquant le fait que les personnes assassinĂ©es auraient Ă©tĂ© dĂ©pendantes toute leur vie[96]. Ils dĂ©crivent leur meurtre comme « nĂ©cessaire »[97], et la forme d'autisme de la personne tuĂ©e comme « sans espoir »[98]. La couverture mĂ©diatique de ces meurtres ne met jamais (ou presque) l'accent sur la personne autiste assassinĂ©e, mais sur les motifs du meurtrier et sur cette idĂ©e de misĂ©ricorde, entraĂ®nant un Ă©lan de sympathie ou de compassion envers le coupable[43]. Le droit Ă  la vie de la personne autiste n'est presque jamais mentionnĂ©[99]. En consĂ©quence, ces meurtres sont relativisĂ©s dans l'opinion publique, et le meurtre d'une personne autiste peut devenir un facteur d'acquittement judiciaire[50].

Dans les pays anglo-saxons, cet état de fait semble influencé par des ouvrages entrés dans la culture populaire, dont l'un des personnages principaux a des caractéristiques de l'autisme (tels que Des souris et des hommes et Des fleurs pour Algernon), et demande ou obtient une mort miséricordieuse, contribuant à créer cette « culture du meurtre » au détriment des personnes autistes[95]. En 1996, une mère infanticide a été acquittée dans un tribunal français, le rapporteur de la loi Chossy déclarant peu après que « Chacun comprendra que lorsqu’on est seul et désespéré, c’est quelquefois la mort de l’être cher qui apparaît comme la solution la plus douce. Mais je veux affirmer que lorsqu’il n’y a plus d’espoir, il reste l’espérance »[100].

Prévention

La première mesure préconisée par l'étude de Tatja Hirvikoski et ses collègues est de favoriser la diffusion de connaissances relatives à l'autisme dans le milieu médical[42], mais il existe dans les faits très peu d'initiatives visant à prévenir les morts précoces des personnes autistes[9]. La prévention s'oriente sur les causes immédiates de mortalité identifiées : épilepsie, accidents et morts subites[17]. Les particularités propres à l'autisme entraînent souvent des délais supplémentaires et des difficultés pour le soin des maladies somatiques, pouvant mener à la mort si ces soins ne sont pas donnés à temps[17] ; en effet, l'accès à ces soins est notoirement plus difficile que pour les pairs non autistes[71]. Ainsi, en France, « il existe un retard important à la prise en charge des soins somatiques en secteur hospitalier, notamment dans le domaine des soins dentaires, compte tenu du faible nombre de services spécialisés ou de dispositifs prêts à accueillir des personnes avec autisme »[101].

En général, les parents et les personnes qui côtoient au quotidien des autistes non-verbaux sont les plus à même de signaler un problème[102]. Il a été suggéré de donner aux personnes autistes de meilleurs moyens de communiquer leurs symptômes[42] (par exemple à l'aide d'outils visuels de type pictogrammes[101]) et d'augmenter le nombre d'études sur la population adulte[32]. Également, l'association britannique Autistica recommande une meilleure étude de la dépression et de l'anxiété chez les personnes autistes (de manière à identifier les facteurs qui mènent au suicide)[103], de favoriser l'exercice physique, d'augmenter la qualité de vie et de prendre en compte le point de vue de la communauté autiste[104].

L'importance de bien coordonner les soins médicaux donnés aux personnes autistes a également été mise en avant[8], entre autres par le Dr Djéa Saravane, qui conseille aux praticiens de santé de prêter attention aux signes de douleur manifestés par les personnes autistes (en particulier non-verbales) et de s'adapter à leurs particularités, notamment les hypersensibilités et hyposensibilités sensorielles[105]. L'environnement médical y est souvent peu adapté[101]. De plus, la plupart des personnes autistes réagissent mal aux changements, et donc aux visites chez un médecin généraliste ou dans un hôpital[102]. Des actes médicaux courants tels qu'une prise de sang peuvent être difficiles à réaliser sur un patient non-verbal[102].

Une Ă©tude publiĂ©e dans The Lancet en 2014 encourage les professionnels de santĂ© qui accompagnent des personnes autistes dites « Asperger Â» Ă  se montrer vigilants sur le risque de suicide, qui a longtemps Ă©tĂ© nĂ©gligĂ© alors qu'il se rĂ©vèle particulièrement Ă©levĂ©[106]. Il est Ă©galement conseillĂ© aux parents qui auraient une piscine de rendre celle-ci totalement inaccessible aux enfants autistes qui ne savent pas nager et de leur enseigner la nage dès que possible[107].

Engagements

« Nous ne pouvons pas tolérer une situation dans laquelle tant de personnes autistes ne verront jamais leur quarantième anniversaire. »

— Jon Spiers, directeur général de Autistica[108]

Des associations et des personnalités du mouvement pour les droits des personnes autistes se sont engagées pour réduire la mortalité. Cette mobilisation propre aux pays anglo-saxons ne s'observe pas en France, où d'après Josef Schovanec, « les associations dans l'autisme et les personnes elles-mêmes typiquement ne s'y impliquent pas[109] ».

Sur le site Autistics.org, la militante amĂ©ricaine Laura Tisoncik a lancĂ© une longue campagne en ligne pour dĂ©noncer les meurtres et leur traitement mĂ©diatique[99]. Ce militantisme peut s'opposer Ă  celui d'autres associations concernĂ©es par l'autisme, en particulier les associations de parents. Ari Ne'eman[110] et Michelle Dawson[111] ont dĂ©noncĂ© la SociĂ©tĂ© de l'autisme de MontrĂ©al, qui a dĂ©fendu une mère ayant noyĂ© son fils autiste de 6 ans dans sa baignoire en organisant une collecte et en tĂ©moignant en sa faveur, ce qui lui a permis d'Ă©chapper Ă  toute condamnation judiciaire. Le , David Vardy, reprĂ©sentant de Terre-Neuve pour la SociĂ©tĂ© canadienne de l'autisme, a dĂ©clarĂ© au SĂ©nat canadien que « l'autisme est pire que le cancer Ă  bien des Ă©gards, parce que la personne autiste a une durĂ©e de vie normale. Le problème vous suit toute la vie »[Trad 1] - [112]. Cette dĂ©claration a Ă©galement Ă©tĂ© condamnĂ©e par Dawson[111] et Ne'eman[110]. En France, Josef Schovanec qualifie dans son ouvrage Nos intelligences multiples d'« auticide » le meurtre des personnes autistes « tuĂ©es en tant qu'autistes »[50] :

« Un phénomène social fort peu étudié car hautement dérangeant par nature est celui des personnes autistes tuées en tant qu'autistes, ce que l'on pourrait nommer l'« auticide » [...]. Fait remarquable et spécifique pourtant, les auticides sont relativisés par l'opinion »

— Josef Schovanec, Nos intelligences multiples[50]

L'étude suédoise publiée fin 2015 a été fortement médiatisée. Reprise par l'association britannique Autistica dans un rapport, elle révèle ce que les médias anglophones nomment une « hidden crisis » (en français, une crise cachée)[60] - [14]. Autistica a demandé la mise en place d'un plan national de prévention des décès précoces des autistes au Royaume-Uni[113]. Le , les psychiatres britanniques Sarah Cassidy et Jacqui Rodgers publient une correspondance dans The Lancet pour annoncer le lancement de mesures coordonnées en ce sens[30] : les deux jours suivants, un groupe de chercheurs des universités de Coventry et Newcastle mènent avec l'association Autistica et la James Lind Alliance la première conférence internationale consacrée au suicide des personnes autistes[30].

Steve Silberman, l'auteur de NeuroTribes, estime que les niveaux de décès prématurés sont « choquants », et ajoute qu'« en tant que société, nous ne pouvons plus gaspiller de cette façon des potentiels de vies humaines précieuses »[32].

Notes et références

Citation originale

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Références

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Annexes

Liens externes

Publications scientifiques

Ouvrages

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