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M. Night Shyamalan

Manoj Nelliyattu Shyamalan (en malayalam : àŽźàŽšà”‹àŽœà” àŽšà”ˆàŽ±à”àŽ±à” àŽ¶à”àŽŻàŽŸàŽźàŽłà”»), dit M. Night Shyamalan (/ˈʃɑməlɑn/), est un rĂ©alisateur, scĂ©nariste, producteur et acteur amĂ©ricain d’origine indienne[2], nĂ© le [3] Ă  MahĂ© (territoire de PondichĂ©ry).

M. Night Shyamalan
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
M. Night Shyamalan en mars 2016.
Nom de naissance Manoj Nelliyattu Shyamalan
Surnom M. Night[1]
Naissance
Mahé (Inde)
NationalitĂ© Drapeau des États-Unis AmĂ©ricain
Profession Réalisateur, scénariste, producteur, acteur
Films notables SixiĂšme Sens
Incassable
Signes
Le Village
Split
SĂ©ries notables Wayward Pines
Servant
Signature de la personnalité

Il a été cité à deux reprises aux Oscars pour sa réalisation et son scénario de SixiÚme Sens, en 1999.

Il interprĂšte un rĂŽle dans la plupart de ses films, de la mĂȘme maniĂšre qu'Alfred Hitchcock par exemple. Il joue ainsi le rĂŽle du docteur Hill dans SixiĂšme Sens ou encore celui d'un dealer dans Incassable. Ses apparitions vont gĂ©nĂ©ralement au-delĂ  du simple camĂ©o en raison de leur importance dans le scĂ©nario. Il est Ă©galement connu pour Ă©crire ses propres scĂ©narios aux allures contemporaines et surnaturelles.

Souvent Ă  l’origine de polĂ©miques[4], selon Alessandro Di Giuseppe, critique du Quotidien du cinĂ©ma, M. Night Shyamalan s’est dĂ©marquĂ© des autres rĂ©alisateurs de sa gĂ©nĂ©ration comme l’un des nouveaux maĂźtres du thriller[5] - [6].

S'il a été reçu avec enthousiasme, autant par la critique que par le public, avec SixiÚme Sens, Incassable, Signes ou Le Village, La Jeune Fille de l'eau est une déception tant critique que publique. Ses films suivants PhénomÚnes, Le Dernier Maßtre de l'air et After Earth, sont sévÚrement critiqués mais restent de relatives réussites financiÚres.

Avec The Visit (2015)[7] et Split (2017)[8] Shyamalan confirme son retour aussi bien auprĂšs des critiques que du public.

Biographie

Enfance

Manoj Nelliyattu Shyamalan, dit M. Night Shyamalan, est nĂ© Ă  PondichĂ©ry en Inde[9], d'une lignĂ©e d'Indiens hindous. Son pĂšre, Nelliattu C. Shyamalan, est un mĂ©decin malayali (originaire de l’État du Kerala) et sa mĂšre, Jayalakshmi Shyamalan, est une obstĂ©tricienne et gynĂ©cologue tamoule (originaire de l’État du Tamil Nadu)[9].

Dans les annĂ©es 1960, aprĂšs avoir fait des Ă©tudes mĂ©dicales au JIPMER[10] de PondichĂ©ry et la naissance de leur premier enfant, Veena, les parents de Shyamalan Ă©migrent vers les États-Unis. En 1970, la mĂšre de Shyamalan retourne en Inde pour passer les cinq derniers mois de sa deuxiĂšme grossesse dans le domaine de ses grands-parents maternels Ă  Chennai (anciennement Madras).

Shyamalan devant la Tisch School of the Arts, en octobre 2007.

Shyamalan naĂźt Ă  l'hĂŽpital JIPMER de PondichĂ©ry, comme sa sƓur Veena, et six semaines plus tard, sa mĂšre l'emmĂšne rejoindre son pĂšre et sa sƓur, Ă  Penn Valley, un quartier de la banlieue ouest de Philadelphie en Pennsylvanie, oĂč Shyamalan est Ă©levĂ©. Ses parents l’envoient alors Ă©tudier dans une Ă©cole catholique privĂ©e Ă  Merion, dans la banlieue de Philadelphie, Ă  la Waldron Mercy Academy[11] - [12], l’un des collĂšges trĂšs prisĂ©s de Pennsylvanie[11]. Il entre ensuite Ă  l’Episcopal Academy[13], une Ă©cole privĂ©e de Merion Ă©galement.

Shyamalan dĂ©cide ensuite d’aller Ă  la Tisch School of the Arts, de l’UniversitĂ© de New York, Ă  Manhattan, dont il sort diplĂŽmĂ© en 1992 (date Ă  laquelle il a Ă©tĂ© naturalisĂ© amĂ©ricain). C’est lĂ  qu’il abrĂšge son premier prĂ©nom Manoj en « M. » et qu’il remplace son deuxiĂšme prĂ©nom Nelliyattu par « Night » ; il signera par la suite ses films sous ce nom[14]. Shyamalan a Ă©prouvĂ© trĂšs tĂŽt le dĂ©sir de devenir rĂ©alisateur de cinĂ©ma lorsque, tout jeune, on lui offrit une camĂ©ra Super 8. MalgrĂ© l’opposition de son pĂšre, qui souhaitait le voir perpĂ©tuer la tradition familiale en devenant mĂ©decin, sa mĂšre l’encouragea Ă  suivre son inclination pour le cinĂ©ma[15]. Pour cette raison, Ă  travers SixiĂšme Sens, il rend hommage Ă  son pĂšre en jouant le rĂŽle d'un mĂ©decin[16].

ÂgĂ© de 17 ans, Shyamalan, alors inconditionnel du cinĂ©ma de Steven Spielberg[17], a dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© quarante-cinq courts mĂ©trages chez lui[18]. Il inclut ainsi systĂ©matiquement dans chaque version DVD de ses films l'un de ses courts mĂ©trages de jeunesse[17] qu’il estime reprĂ©senter son premier essai du genre. Par exemple, dans SixiĂšme Sens, on retrouve Nightmare on Old Gulf ; dans Incassable, on retrouve Millionnaire et dans Signes, on retrouve Pictures. On retrouve aussi Graham, le couteau et le garde-manger dans Praying with Anger et La CrĂ©ature dans Éveil Ă  la vie.

DĂ©buts (1992-1998)

M. Night Shyamalan rĂ©alise son premier long mĂ©trage en 1992 : Praying with Anger (Prier avec colĂšre), un drame autobiographique, alors qu’il est encore Ă©tudiant Ă  l'UniversitĂ© de New York. Pour le tournage, il doit emprunter de l’argent Ă  ses proches, famille ou amis[19] et il demande donc Ă  ses parents de produire le film[20]. Peu avant sa sortie, il est projetĂ© avec succĂšs au Festival international du film de Toronto, le [21], puis pendant une semaine dans une salle de cinĂ©ma aux États-Unis[21]. Le long-mĂ©trage est par ailleurs Ă©lu premier film de l'annĂ©e Ă  l’American Film Institute de Los Angeles[22]. Mais il ne remportera pas un franc succĂšs auprĂšs du public.

Invité par David Overbey à venir sur scÚne, à la fin de la projection au Festival de Toronto, Shyamalan prédit que les cinéphiles du monde entier ne tarderont pas à voir d'autres réalisations de sa part dans les années à venir[23]. Par ailleurs, tourné à Chennai, en Inde, Praying with Anger est le seul film de M. Night Shyamalan à avoir été produit en dehors de la Pennsylvanie.

Entre-temps, le réalisateur vend une histoire intitulée Labor of Love à la 20th Century Fox, qui ne sera finalement jamais tournée[22] - [24].

En 1993, M. Night Shyamalan se marie avec la psychologue indienne Bhavna Vaswani, qu'il a rencontrĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de New York[25]. Ils sont parents de trois filles.

En 1995, Shyamalan Ă©crit et rĂ©alise son deuxiĂšme film, Éveil Ă  la vie (Wide Awake), qui ne sera projetĂ© qu’à partir de 1998[26]. En 1999, le film est nommĂ© au Young Artist Award pour le prix du meilleur drame et pour la meilleure performance dans un premier rĂŽle pour Joseph Cross[27]. C'est pourtant un Ă©chec commercial, la recette totale n’atteignant que 305 704 $[28].

La mĂȘme annĂ©e, Shyamalan participe Ă  l'Ă©criture du scĂ©nario du film d'animation Stuart Little, de Rob Minkoff, qui remporte un franc succĂšs auprĂšs d'un vaste public de par le monde[29].

Âge d'or (1999-2004)

MalgrĂ© l’échec de ses deux premiers longs mĂ©trages, Shyamalan devient cĂ©lĂšbre dans le monde entier grĂące Ă  son troisiĂšme film : SixiĂšme Sens, avec Bruce Willis et Haley Joel Osment. Celui-ci se classe 10e plus grand succĂšs dans l’histoire du cinĂ©ma durant les annĂ©es 2000, se vend en DVD et en cassette vidĂ©o[22] et demeure 32e au box-office mondial de tous les temps en 2009[30]. GrĂące Ă  ce succĂšs, il rĂ©ussit Ă  crĂ©er sa propre sociĂ©tĂ© de production, la Blinding Edge Pictures qui produira en partie chacun de ses longs mĂ©trages. Ses films suivants s’affichent gĂ©nĂ©ralement dans le box-office. Night Shyamalan s’impose alors comme le nouveau patron du thriller et du film fantastique Ă  Hollywood[5].

Dans tous ses films, la distribution est composée essentiellement de célébrités du monde du cinéma dont la renommée est acquise : Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Joaquin Phoenix ou encore Mel Gibson. Ses films se caractérisent aussi par leur fin haletante et imprévue. Il a utilisé et popularisé le concept de twist final. Il a aussi fait connaßtre la jeune Bryce Dallas Howard.

Jouant à plusieurs reprises pour lui, Joaquin Phoenix (Le Village et Signes), Bruce Willis (SixiÚme sens, Incassable et Glass), Bryce Dallas Howard (Le Village et La Jeune Fille de l'eau) et Angela Eckert (Signes et Incassable) sont considérés comme ses acteurs fétiches. On remarque également Frank Collison qui a joué dans Le Village et PhénomÚnes.

De plus, Ă  partir de son troisiĂšme long mĂ©trage, Shyamalan utilise le procĂ©dĂ© du « clin d'Ɠil » appelĂ© camĂ©o, Ă  l’instar d’Alfred Hitchcock : il fait de brĂšves et discrĂštes apparitions dans ses longs mĂ©trages. La Jeune Fille de l'eau, film « d'autodĂ©rision »[31], est une exception, il s’attribue l'un des rĂŽles principaux, celui du scĂ©nariste Vick Ran qui Ă©lucide le mystĂšre planant autour de la jeune Narf[32], Story, qui dĂ©sire rentrer chez elle. Ledit scĂ©nariste deviendra cĂ©lĂšbre grĂące Ă  sa « Petite cuisine », un livre dĂ©crivant ses intĂ©rĂȘts politiques extrĂ©mistes. Le personnage de Vick Ran fait rĂ©fĂ©rence Ă  Vikram Seth, un Ă©crivain indien[33]. Night Shyamalan fait aussi rĂ©fĂ©rence Ă  « John Ford et aux westerns, aux contes de fĂ©e et aux films d'horreur »[34] Ă  travers ses diffĂ©rentes Ɠuvres cinĂ©matographiques.

Durant les années 2000, Shyamalan a signé un contrat de trois longs métrages avec la Paramount Pictures et la Nickelodeon[35]. Il est par ailleurs le scénariste des studios Disney le mieux payé avec Signes[17].

Échecs successifs (2006-2014)

Avec la comédienne Bryce Dallas Howard pour La Jeune Fille de l'eau, en août 2006.

AprĂšs le succĂšs de ses quatre films produits par les studios Disney (prĂšs d’un milliard et demi de dollars de recettes), Shyamalan fait face Ă  une pĂ©riode difficile : George Lucas rejette sa proposition de scĂ©nario pour Indiana Jones 4[36], et il peine Ă  adapter Ă  l’écran La Jeune Fille de l'eau, conte pour enfants qu’il a lui-mĂȘme Ă©crit : le scĂ©nario qu’il prĂ©sente Ă  Disney est rejetĂ©. Il passe alors sous contrat avec la Warner, qui dĂ©cide de financer son projet.

La Jeune Fille de l’eau narre le fabuleux destin du concierge Cleveland Heep (Paul Giamatti) qui, un soir, dĂ©couvre prĂšs de la piscine de son immeuble une jeune fille qui se rĂ©vĂšle ĂȘtre une nymphe traquĂ©e par de malĂ©fiques crĂ©atures. S’ensuit une sĂ©rie d’aventures. Bryce Dallas Howard, qui interprĂšte le rĂŽle de la nymphe, signe lĂ  son deuxiĂšme rĂŽle marquant aux cĂŽtĂ©s de Shyamalan, aprĂšs celui d’Ivy Walker dans Le Village. Le film, qui a coĂ»tĂ© prĂšs de 75 000 000 $, sort dans les salles durant l’étĂ© 2006. En pleine prĂ©sentation de celui-ci, Shyamalan rĂ©vĂšle qu’il serait intĂ©ressĂ© par la rĂ©alisation du septiĂšme volet des aventures d’Harry Potter, lui qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© pressenti pour la rĂ©alisation d'Harry Potter Ă  l'Ă©cole des sorciers[37]. Les critiques du film se montreront toutefois impitoyables, soulignant qu’avec une recette infĂ©rieure Ă  son coĂ»t de production (72 000 000 $ contre 75 000 000 $), La Jeune Fille de l’eau constitue un Ă©chec financier.

Alors mĂȘme que le film sort dans les salles, Shyamalan dĂ©voile Ă  ses fans de nombreux dĂ©tails sur sa vie privĂ©e : Michael Bamberger publie ainsi une biographie dĂ©taillĂ©e du rĂ©alisateur, The Man Who Heard Voices: Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale. Le livre aborde notamment l’écriture du scĂ©nario de La Jeune Fille de l’eau et le conflit avec Disney.

À la suite de cet Ă©chec, Shyamalan ne fait plus figure de « valeur sĂ»re » du cinĂ©ma international et il lui est plus difficile de trouver un studio pour produire son nouveau projet de film, The Green Effect. La 20th Century Fox s’avĂšre finalement intĂ©ressĂ©e, Ă  condition de modifier lĂ©gĂšrement le scĂ©nario, de changer le titre et de cofinancer pour moitiĂ© le projet avec un autre studio. Shyamalan accĂšde Ă  ces demandes, renommant le film The Happening (PhĂ©nomĂšnes) et trouvant une sociĂ©tĂ© de production[38] - [39]. Pour les rĂŽles-titre, il engage Mark Wahlberg et Zooey Deschanel. Dans ce « thriller Ă©cologique », la vĂ©gĂ©tation, dĂ©sireuse de faire Ă©chec au changement climatique et Ă  la destruction de la nature par l’humanitĂ©, libĂšre des neurotransmetteurs qui poussent les ĂȘtres humains au suicide.

Les films suivants Le Dernier MaĂźtre de l'air (2010) et After Earth (2013) sont des Ă©checs au niveau de la critique mais rĂ©alisent cependant une meilleure recette que les mĂ©trages prĂ©cĂ©dents. L'adaptation de la premiĂšre saison (premier "Livre") de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e populaire d'animation amĂ©ricaine Avatar, le dernier maĂźtre de l'air rĂ©colte environ 320 000 000 $ et le film de science-fiction avec Will Smith plus de 243 000 000 $.

Cinéma indépendant et regain critique (depuis 2015)

L'année 2015 va lui permettre d'opérer un come back discret, mais salutaire.

En mai est diffusé sur la chaßne FOX le premier épisode d'une nouvelle série télévisée, Wayward Pines. Les critiques sont bonnes pour ce programme dont Shyamalan co-produit l'intégralité de la saison de 10 épisodes. En septembre, il revient au genre qui l'a révélé au cinéma avec le thriller horrifique, avec The Visit. Ce film indépendant à petit budget (5 millions de dollars), tourné avec l'actrice Kathryn Hahn (Preuve à l'appui), lui permet de retrouver la critique et le public, qui saluent cet éloignement des grosses productions hollywoodiennes.

En , est annoncé qu'il produira un reboot de la série Les Contes de la crypte pour la chaßne TNT[40].

DĂ©but 2017 sort son douziĂšme long-mĂ©trage, Split. Ce thriller bĂ©nĂ©ficie d'un budget modeste de 9 millions de dollars, et de la prĂ©sence de l'acteur britannique James McAvoy en tĂȘte d'affiche. Les critiques et le public sont trĂšs positifs. DĂ©but 2019 sort son film Glass, signant la fin de la trilogie aprĂšs Incassable et Split.

En février 2022 il préside le jury du 72e Festival du film de Berlin[41].

En janvier 2023, il affirme dans une interview son intention de réaliser 3 nouveaux films dans les 6 prochaines années[42].

Filmographie

Année Titre francophone Titre original profession(s)
1992 Praying with Anger Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
1998 Éveil Ă  la vie Wide Awake RĂ©alisateur et scĂ©nariste
1999 SixiĂšme Sens
(Québec : Le SixiÚme Sens)
The Sixth Sense Réalisateur, scénariste et acteur
Stuart Little
(Québec : Petit Stuart)
scénariste
2000 Incassable
(Québec : L'Indestructible)
Unbreakable Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
2002 Signes Signs Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
2004 Le Village The Village Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
Le Secret enfoui de Night Shyamalan The Buried Secret of M. Night Shyamalan Acteur
2006 La Jeune Fille de l'eau
(Québec : La Dame de l'eau)
Lady in The Water Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
2007 Entourage (série télévisée) caméo dans son propre rÎle, saison 4, épisode 4
2008 PhénomÚnes
(QuĂ©bec : L'ÉvĂ©nement)
The Happening Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
2010 Le Dernier Maßtre de l'air The Last Airbender Réalisateur, scénariste et producteur
Devil Producteur et scénariste
2013 After Earth
(Québec : AprÚs la Terre)
RĂ©alisateur
2015 Wayward Pines (série télévisée) Réalisateur du pilote et producteur délégué
The Visit
(Québec : La Visite)
Réalisateur, scénariste, producteur
2017 Split
(Québec : Divisé)
Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
2019 Glass
(Québec : Verre)
Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
2019-2020 Servant (série télévisée) Producteur, réalisateur de trois épisodes et un caméo
2021 Old
(Québec : Anormal)
Réalisateur, scénariste, producteur et acteur
2023 Knock at the Cabin Réalisateur, scénariste, producteur
2024 Trap Réalisateur, scénariste, producteur

Filmographie détaillée

« J’aime les histoires sombres. J’aime les dĂ©nouements complexes. J’aime des dĂ©veloppements dans mes histoires qui appellent des sentiments diamĂ©tralement opposĂ©s. Mes films doivent provoquer quelque chose quand on les voit. La part d'horreur dans mes films est seulement un masque qui doit faire prisonnier le spectateur, le poussant Ă  regarder plus exactement et Ă  mieux Ă©couter ce qui se passe ! »

— M. Night Shyamalan[43]

Praying with Anger

Praying with Anger est la premiĂšre Ɠuvre Ă©crite et rĂ©alisĂ©e par Shyamalan en tant que jeune cinĂ©aste. Ce film est sorti en 1992. Il traite de l’histoire d’un jeune homme nommĂ© Dev Raman, interprĂ©tĂ© par Shyamalan lui-mĂȘme, qui retourne en Inde pour dĂ©couvrir son hĂ©ritage et sa vraie nation. Au cours de son voyage, Dev apprend que son pĂšre, personnage froid et distant, maintenant dĂ©cĂ©dĂ©, l’aimait en fait Ă©normĂ©ment, beaucoup plus qu’il ne pouvait l’imaginer.

Le titre du film provient de l’une des scĂšnes, lorsque Raman, le protagoniste, se rend compte qu’il est capable de prier les dĂ©itĂ©s hindoues avec toutes les Ă©motions exceptĂ© l’indiffĂ©rence mais Ă©galement lorsqu’il est en colĂšre[44] - [45] : Praying with Anger signifie littĂ©ralement « Prier avec colĂšre ».

Éveil à la vie

Éveil Ă  la vie est le deuxiĂšme long mĂ©trage de Shyamalan. L’histoire Ă©crite par Shyamalan est achetĂ©e par les studios Miramax Films qui le choisiront bien plus tard comme rĂ©alisateur. Le plateau de tournage est Ă©rigĂ© Ă  Philadelphie. Le film est produit par Cary Woods et Cathy Konrad et la distribution composĂ©e de Joseph Cross, Rosie O'Donnell, Dana Delany, Denis Leary et Robert Loggia.

Le film, qui dĂ©crit la recherche de Dieu par un enfant dont le grand-pĂšre vient de dĂ©cĂ©der, ressemble aux rĂ©alisations ultĂ©rieures de Shyamalan : on retrouve le thĂšme de la croyance mĂ©taphysique, avec un arriĂšre-plan surnaturel et une fin inattendue[46]. C’est aussi le seul film oĂč M. Night Shyamalan ne fait aucune apparition[47].

Éveil Ă  la vie fut rĂ©alisĂ© en 1995, mais ne sortit en salle qu’en 1998. Le film est considĂ©rĂ© par la production comme un Ă©chec, la recette amĂ©ricaine et mondiale s’étant Ă©levĂ©e Ă  288 000 $[48] pour un budget total de 7 000 000 $[28].

SixiĂšme Sens

Le vĂ©ritable succĂšs commercial, public, et critique, a dĂ©butĂ© en 1999, quand il a Ă©crit, dirigĂ© et produit SixiĂšme Sens. Ce drame surnaturel traite des dĂ©boires d'un psychologue pour enfant, Malcolm Crowe (jouĂ© par Bruce Willis), touchĂ© par balle par l’un de ses patients introduit dans sa demeure par effraction. Malcolm va ensuite rencontrer un jeune enfant apparemment instable, Cole Sear (jouĂ© par Haley Joel Osment), qui prĂ©tend voir des morts. Le psychologue pense qu’il peut racheter sa faute en aidant ce pauvre enfant. Selon le livre DisneyWar, lorsque David Vogel, de la Walt Disney Company, a lu le script du SixiĂšme Sens, il n'a pas pris le temps de demander leurs avis Ă  ses supĂ©rieurs, a achetĂ© les droits du livre pour 2 000 000 $, et a ensuite engagĂ© Shyamalan pour le tournage[49]. Lorsqu’ils l’ont appris, les patrons de Vogel, Ă©tant opposĂ© Ă  ce choix, ont vendu les bĂ©nĂ©fices aux studios Spyglass Entertainment, en gardant un pourcentage de 12,5 %[49].

Son goĂ»t prononcĂ© pour l’horreur cinĂ©matographique provient de l’enfance de Shyamalan. Un jour, alors qu’il revenait en voiture du supermarchĂ© avec ses parents, ils virent la porte de leur maison entrouverte. Le pĂšre de Shyamalan dĂ©clara sur le coup qu’un « fou furieux l'attendait assis sur le bord du lit... » alors qu’il ne s’agissait finalement que d’un tapis coincĂ© dans l’ouverture[50]. Shyamalan dĂ©clarera Ă  ce propos : « cela rappelle la scĂšne de Vincent : tu rentres chez toi et un inconnu t'attend ».

Le film reprĂ©sente un budget de 40 000 000 $ et a rapportĂ© 670 000 000 $[51].

De plus, SixiÚme Sens fut nommé à six reprises aux Oscars : pour celui du meilleur réalisateur, du meilleur film, du meilleur scénario original, du meilleur montage, du meilleur second rÎle masculin et celui du meilleur second rÎle féminin.

Incassable

Incassable est un thriller. Il conte l’histoire de David Dunn (jouĂ© par Bruce Willis), unique survivant d'un accident de train, et de sa rencontre avec un collectionneur de Comics, nommĂ© Elijah Price (jouĂ© par Samuel L. Jackson) : ce dernier est convaincu que David possĂšde des supers pouvoirs. Le film fut critiquĂ© dans plusieurs magazines le comparant Ă  SixiĂšme Sens, remarquant son atmosphĂšre sombre, voire lugubre[52].

On note également une certaine ressemblance esthétique avec les comic books[53] dont traite le film.

Avec un budget de 75 000 000 $, le film rapporta 345 000 000 $ avec la vente de DVD au niveau mondial.

Signes

Un agroglyphe reprĂ©sentĂ© comme l’arrivĂ©e d'une autre vie dans Signes

« There's a monster outside my room, can I have a glass of water ? »

— Abigail Breslin, Signes[54] - [55]

Sorti en , Signes est un drame de science-fiction qui se déroule dans un village de Pennsylvanie. Un pasteur (joué par Mel Gibson), a perdu la foi à la suite de la mort de son épouse. Désespéré, il rejoint sa famille qui est témoin d'une invasion d'extra-terrestres. Joaquin Phoenix, Rory Culkin et Abigail Breslin sont aussi à l'affiche.

Avec un budget de 72 000 000 $, Signes a remportĂ© pas moins de 227 000 000 $ aux États-Unis, et 408 000 000 $ au niveau mondial[56]. Le film fut gĂ©nĂ©ralement bien reçu, avec une des meilleures premiĂšres semaines (60 000 000 $) dans la carriĂšre de Mel Gibson en tant qu’acteur.

Le film a reçu un accueil favorable de la critique. Notamment de la part de Roger Ebert pour le magazine Four-Star :

« Signes, film de M. Night Shyamalan, est le travail d’un cinĂ©aste-nĂ©, capable de rĂ©unir toute la tension d'une scĂšne en un unique instant. Nous ne nous posons pas la question de savoir comment il a pu le concevoir, mais plutĂŽt comment il a rĂ©ussi Ă  le rĂ©aliser[57]. »

Shyamalan a dĂ©clarĂ© dans une entrevue avec l'hebdomadaire Science Fiction Weekly que le choix de faire appel Ă  Mel Gibson comme tĂȘte d’affiche avait Ă©tĂ© en partie motivĂ© par son interprĂ©tation dans le long mĂ©trage L'Arme fatale :

« J'Ă©tais chez mes parents, sur le canapĂ©, et je regardais L’Arme fatale. J'ai alors vu un homme jouer dans un film d'action avec une Ă©motion que je n'avais jamais observĂ©e jusqu'alors. [
] J’ai totalement cru en l’humanitĂ© de cet homme, dĂ©chirĂ© par la perte de son Ă©pouse au point de ne pas craindre de mourir, ce qui le transformait en une Arme fatale. [
] Quand j'ai Ă©crit l'histoire d’un homme qui perdait la foi Ă  cause du dĂ©cĂšs de sa femme, j'ai tout de suite pensĂ© Ă  lui. J'aime Ă©galement faire appel Ă  un homme d’action et ne pas le laisser ĂȘtre « Le Mec Â»[58]. »

Shyamalan a ensuite ajoutĂ© qu’à l’origine, l'histoire devait avoir un accompagnement musical minimaliste, laissant place aux dialogues afin de les rendre plus touchants. Mais, les premiĂšres Ă©bauches musicales de James Newton Howard pour la bande annonce l'ont immĂ©diatement fait changer d'avis : elle lui ont rappelĂ© les compositions intenses et pleines d'Ă©motions de Bernard Herrmann[58], le collaborateur rĂ©gulier d'Alfred Hitchcock. D'ailleurs, James Newton Howard a rĂ©alisĂ©, chaque composition originale des films de Shyamalan jusque After Earth.

Le Village

Avant-premiĂšre Ă  Londres du film Le Village

En plein travail d’adaptation du roman Les Hauts de Hurlevent, Shyamalan abandonne le projet pour finalement tourner un film dont il est l’auteur : Le Village (The Village)[59]. Le Village est sorti en . Avec Ă  l’affiche les acteurs Joaquin Phoenix, William Hurt, Sigourney Weaver, Bryce Dallas Howard et Adrien Brody, ce film raconte l’histoire d’une petite communautĂ© de la fin du XIXe siĂšcle (1897), menĂ©e par un groupe d'« aĂźnĂ©s » qui ont pris la dĂ©cision d’isoler leur village. Ce dernier est en effet entourĂ© d’une forĂȘt pleine de crĂ©atures mystĂ©rieuses et menaçantes. Cependant, bien qu'un pacte semble avoir Ă©tĂ© mis en place entre ces crĂ©atures et les villageois via une « frontiĂšre », Lucius Hunt (jouĂ© par Joaquin Phoenix) remet en cause cet isolement, les frontiĂšres, et les croyances.

Avec un coĂ»t de production total de 71 600 000 $[60] qui a en partie financĂ© la construction du « village », le film a rapportĂ© plus de 114 000 000 $ aux États-Unis, dont 50 000 000 $ lors de sa premiĂšre semaine. Le bĂ©nĂ©fice mondial avoisine les 256 000 000 $. Cette excellente semaine de lancement fut suivie d'une baisse sĂ©vĂšre de la frĂ©quentation de 67 %. D’ailleurs, on parle dĂ©sormais du film comme d’une dĂ©ception commerciale. AprĂšs cette dĂ©saffection, la critique devint la plupart du temps nĂ©gative[61] : Desson Thomson, du Washington Post, a parlĂ© du film comme d'une « dĂ©ception abrutissante »[61]. Kevin Thomas, du Los Angeles Times, a dit : « Ce film devient pĂ©nible plutĂŽt que provocateur, et absurde plutĂŽt que d'ĂȘtre rĂ©futable »[61]. Roger Ebert, qui avait prĂ©cĂ©demment apprĂ©ciĂ© l'Ɠuvre de Shyamalan, a qualifiĂ© le film d'« erreur colossale : « [c'est] un film basĂ© sur une intrigue qui ne peut pas le supporter, d'ailleurs si transparente que le film serait risible s'il n'Ă©tait pas si sĂ©rieux
 Shyamalan est un rĂ©alisateur qui a un talent incroyable, et Ă©voque des histoires inimaginables, mais cette fois, hĂ©las, il a perdu de son charisme »[62] ».

Panneau publicitaire lors de la sortie du Village

Selon Shyamalan, l'explication de la baisse de frĂ©quentation dans les salles rĂ©side dans l’utilisation d’un thĂšme identique Ă  celui de ses autres films, et dans la diffĂ©rence de traitement[63]. Le thĂšme principal du Village, est la foi, le mĂȘme que dans Signes ou encore SixiĂšme Sens ; cependant, Le Village incite les gens Ă  ne pas croire au surnaturel, contrairement Ă  ses prĂ©cĂ©dentes Ɠuvres. Il avait pourtant souhaitĂ© que l’histoire du film soit un drame sentimental superposĂ© Ă  un lĂ©ger sentiment de peur limitĂ© Ă  la premiĂšre partie[63]. La jeune Ivy Walker est amoureuse de l’homme le plus courageux du village, Lucius Hunt. Mais, par jalousie, Noah, le dĂ©ficient mental du village, tente de le tuer[63].

Pourtant, le thĂšme du Village peut ĂȘtre ambivalent : sur le secret, et la communautĂ©. Ce film mĂ©lange rĂ©alisme, Ă©trange, et fantastique pour raconter une histoire d’amour et une autre politique[64]. Plusieurs questions viennent se poser aux spectateurs : « comment vivre en sachant ce qui se cache au-delĂ  des frontiĂšres ? Est-il possible de vivre avec toutes ces peurs, isolĂ© de tout[64] ? » Le Village reflĂšte, de plus, des aspects politiques : une certaine utopie de l’AmĂ©rique du XVIIIe siĂšcle. En effet, la date gravĂ©e sur la tombe vue lors du dĂ©but du film met en avant le XIXe siĂšcle[65] - [66] qui est peut-ĂȘtre une mĂ©taphore du regret du temps qui passe puisque l’histoire se dĂ©roule au XXe siĂšcle[67].

En outre, Le Village peut ĂȘtre vu comme une critique de l’AmĂ©rique. L’AmĂ©rique au temps des pionniers est reprĂ©sentĂ©e Ă  travers cette petite communautĂ© fondĂ©e par les anciens[68] : elle reprĂ©sente l'histoire d’un pays protectionniste. Lors de la conclusion du film, l’AmĂ©rique primitive est confrontĂ© Ă  l’AmĂ©rique contemporaine, corrompue par l’argent. D’ailleurs, dans ses entretiens, Shyamalan prĂ©sente son film comme un espoir du temps prĂ©sent[68]. De plus, une rĂ©fĂ©rence Ă  George W. Bush est mise en place Ă  la fin du film : le maintien du secret des anciens peut-ĂȘtre comparĂ© au mensonge du prĂ©sident amĂ©ricain[68] - [69].

Le Village a été nommé pour l'Oscar de la meilleure musique de film, et a remporté le prix du meilleur démarrage au box-office au American Society of Composers, Authors and Publishers.

La Jeune Fille de l'eau

La Jeune Fille de l'eau, sorti le , est un film fantastique qui se dĂ©roule Ă  Philadelphie, dans une rĂ©sidence dirigĂ©e par Cleveland Heep (jouĂ© par Paul Giamatti), qui dĂ©couvre un jour une jeune fille nommĂ©e Story (jouĂ©e par Bryce Dallas Howard) dans la piscine. Il fallut rĂ©Ă©crire 1 400 pages de script pour satisfaire pleinement Shyamalan[70]. Le scĂ©nario est tirĂ© d’une histoire que Shyamalan a Ă©crite pour ses enfants[33].

Au fil de l’histoire les protagonistes apprennent que Story est une nymphe des eaux (ou « narph ») qui est venue dans le « monde des hommes » pour inspirer un Ă©crivain dont l’influence va crescendo, et libĂ©rer son pays de l’emprise d’un gouvernement oppressant. Mais sa vie est en danger : une sorte de chien-loup, Ă  moitiĂ© monstrueux, nommĂ©e « Scrunt », essaye de l'empĂȘcher de rentrer chez elle, dans le « monde bleu ». Pour cela, elle est prĂȘte Ă  tout, mĂȘme Ă  transgresser les rĂšgles Ă©tablies.

La production de La Jeune Fille de l'eau a entraßné un désaccord entre Shyamalan et les Studios Disney, pour lesquels il avait tourné précédemment la plupart de ses autres films. Dans le livre The Man Who Heard Voices: Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale de Michael Bamberger, produit par Sports Illustrated, Shyamalan a déclaré ce qu'il avait ressenti à propos de Disney :

« Il ne valorisait plus l'individualisme, ne valorisait plus la combativité[71]. »

C'est ainsi qu’il se sĂ©para de Nina Jacobson, prĂ©sidente des Studios Disney, et de ses autres Ă©quipiers, pour les studios Warner Bros.[72]. La rĂ©ponse de la critique fut, Ă  l'instar du Village, nĂ©gative — Franck Lovece du Film Journal International a annoncĂ© : « Cette Jeune Fille est une Show Girl de fantasy[73] » — Ă  propos du scĂ©nario (un des Ă©lĂ©ments du film que Disney trouvait ennuyeux), mais aussi Ă  propos du rĂŽle prĂ©Ă©minent que s'octroie Shyamalan, celui d'un auteur dont l'Ɠuvre va changer le monde. Le New York Post a Ă©crit que le film venait de « Mourir dans l'eau », en dĂ©crivant M. Night Shyamalan comme un « cinglĂ© aux illusions de Messie ».

La Jeune Fille de l'eau a d’ailleurs Ă©tĂ© nommĂ© Ă  quatre reprises aux Razzie Awards, dont trois rĂ©servĂ©s Ă  Shyamalan (pire rĂ©alisateur, pire acteur dans un second rĂŽle, et pire scĂ©nario). Deux lui ont Ă©tĂ© finalement attribuĂ©es. Le , le film n’a rapportĂ© que 42 285 000 $ aux États-Unis, et 30 500 000 $ dans le monde, soit Ă  peine la moitiĂ© du coĂ»t total de production et de commercialisation du film[74].

PhénomÚnes

Mark Wahlberg, professeur de science dans PhénomÚnes, aux cÎtés de Shyamalan

Le , le magazine amĂ©ricain Variety annonce que Shyamalan Ă©tait sur un nouveau projet de film : The Green Effect qu'il devait prĂ©senter Ă  plusieurs studios de production, mais qu'aucun d'entre eux n'avait acceptĂ© de produire le tournage[75]. Un mois plus tard, ce mĂȘme magazine annonce que le script de Shyamalan (dĂ©sormais appelĂ© PhĂ©nomĂšnes) avait Ă©tĂ© vendu aux studios de la 20th Century Fox aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©Ă©crit. Le film est prĂ©vu pour , et sera produit par Sam Mercer, Barry Mendel et Shyamalan lui-mĂȘme.

« Ne cherchez pas d'explication, il est déjà trop tard »

— M. Night Shyamalan, PhĂ©nomĂšnes

Avec un budget estimĂ© Ă  57 000 000 $, Shyamalan a tournĂ© son premier film classĂ© R (restricted) par la MPAA pour violence et faits perturbants[76]. Ainsi, PhĂ©nomĂšnes laisse transparaĂźtre terreur et violence, Ă  la diffĂ©rence des prĂ©cĂ©dents films du rĂ©alisateur. En effet, dans SixiĂšme Sens par exemple, le suicide du fou est simplement suggĂ©rĂ© au spectateur. Alors que pour PhĂ©nomĂšnes, c'est la 20th Century Fox qui a demandĂ© Ă  Shyamalan de durcir le ton du film[77]. Les deux protagonistes jouĂ©s par Mark Wahlberg et Zooey Deschanel sont donc plongĂ©s dans un univers de panique, oĂč un mystĂ©rieux phĂ©nomĂšne tue sans discernement.

PhĂ©nomĂšnes met en scĂšne, sans avertissement, un Ă©vĂ©nement mystĂ©rieux frappant tout d'abord Central Park, entraĂźnant ainsi des dizaines de suicides, puis Princeton, Boston et Philadelphie. Un vent de panique se lĂšve alors sur les États-Unis, et les autoritĂ©s Ă©mettent la thĂšse du bioterrorisme. Julian (John Leguizamo), dĂ©cide de quitter la cĂŽte est avec sa fille (Ashlyn Sanchez) et ses amis (Mark Wahlberg, Elliot, et Zooey Deschanel, Alma). Cependant, il ne tardera pas lui-mĂȘme Ă  se suicider. Puis embarquĂ© en voiture pour fuir, un botaniste leur Ă©met sa thĂ©orie du phĂ©nomĂšne : devant la menace que reprĂ©sente l'humain, la vĂ©gĂ©tation aurait mis au point un mĂ©canisme de dĂ©fense qui, en cas de danger, libĂšrerait dans l'air une toxine stimulant les neurotransmetteurs poussant ainsi les humains Ă  se suicider[78].

M. Night Shyamalan lors d'une avant-premiÚre de PhénomÚnes en Espagne

Le thĂšme de PhĂ©nomĂšnes rĂ©side principalement dans la pollution et l'action de l'Homme sur Terre. En effet, seule la cĂŽte Est des États-Unis est touchĂ©e. C'est Ă©galement la partie des États-Unis la plus polluĂ©e. De mĂȘme, la fin du film se termine par une note pessimiste lorsque Paris est Ă  son tour frappĂ©e par l'Ă©pidĂ©mie, avec une sĂ©quence filmĂ©e dans le jardin des Tuileries.

À l'instar de ses prĂ©cĂ©dents films, oĂč M. Night Shyamalan fait de brĂšves apparitions, dans PhĂ©nomĂšnes, ici il prĂȘte sa voix Ă  Joey, un collĂšgue de travail d'Alma (Zooey Deschanel) qui la harcĂšle au tĂ©lĂ©phone. Mais, contrairement Ă  ses prĂ©cĂ©dents films, le rĂ©alisateur n'apparaĂźt pas en personne et son rĂŽle se limite Ă  un (« Hello ? ») entendu dans un bref appel tĂ©lĂ©phonique, dans la VO ; on parle d'« ArlĂ©sienne ». Par consĂ©quent, le camĂ©o n'est pas prĂ©sent dans les versions doublĂ©es du film.

Au , le week-end de sa sortie, PhĂ©nomĂšnes dĂ©trĂŽne Indiana Jones et le Royaume du crĂąne de cristal en France au box-office qui venait pourtant de passer trois semaines en tĂȘte du box-office, et ce, malgrĂ© la critique de plusieurs magazines[79] : Emmanuel Burdeau des Cahiers du cinĂ©ma dira par exemple « le meilleur est au dĂ©but, le reste paraĂźt dĂ©gringolade, voire dĂ©robade ». Cependant, PhĂ©nomĂšnes, au bout de sa premiĂšre semaine en France, tend Ă  faire oublier la dĂ©ception de La Jeune Fille de l'eau qui ne totalisait que 442 068 entrĂ©es. En effet, PhĂ©nomĂšnes totalise au bout d'une premiĂšre semaine 596 557 entrĂ©es.

Au , il rĂ©alise en France 1 292 029 entrĂ©es[79] et aux États-Unis, 64 028 078 $ pour 2 986 copies ; au , au Royaume-Uni, 3 895 001 ÂŁ pour 390 copies, en Russie, 92 889 253 RUR et aux Philippines, 16 665 300 PHP ; au BrĂ©sil, au , PhĂ©nomĂšnes rĂ©alisait 7 015 747 BRL pour 181 copies[80]. Il totalise ainsi prĂšs de 143 005 211 $ dans le monde au [81].

Shyamalan a été nommé à deux reprises, pour le prix du pire réalisateur et du pire scénariste, aux Razzie Awards pour PhénomÚnes.

Le Dernier MaĂźtre de l'air

Depuis le , il est prĂ©vu que Shyamalan Ă©crive, dirige et produise l'adaptation de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e populaire d'animation amĂ©ricaine : Avatar, le dernier maĂźtre de l'air[82], auparavant diffusĂ©e sur la chaĂźne tĂ©lĂ©visĂ©e Nickelodeon. Cette sĂ©rie est largement dominĂ©e par le cinĂ©ma asiatique, la mythologie et les combats. Avatar est produit par Paramount Pictures, MTV Films et Nick Movies. Les studios demandent d'ailleurs Ă  Shyamalan de faire d’Avatar une trilogie. Ce dernier rĂ©alise Le Dernier MaĂźtre de l'air aprĂšs le tournage de PhĂ©nomĂšnes[83].

Selon une interview avec le cocrĂ©ateur du Magazine SFX, Shyamalan s'est intĂ©ressĂ© Ă  Avatar quand sa fille voulut se dĂ©guiser en Katara pour Halloween. IntriguĂ©, Shyamalan a recherchĂ© des informations et regardĂ© la sĂ©rie avec sa famille. « Regarder Avatar est devenu un Ă©vĂšnement familial dans ma maison
 donc nous regardons le dĂ©veloppement de l'histoire durant les trois saisons » a dit Shyamalan, « La premiĂšre fois que j'ai vu le monde amazone qu'avait crĂ©Ă© Mike et Bryan, j'ai su que ça ferait un grand film »[84].

Selon l’Inquirer de Philadelphie, Shyamalan a entamĂ© le tournage de Le Dernier MaĂźtre de l'air en dans quatre ou cinq immenses studios Ă  Philadelphie[85]. Le , la Paramount et Nickelodeon annonçaient le titre officiel du film : Le Dernier MaĂźtre de l'Air[86]. En effet, James Cameron sortant son long mĂ©trage titrĂ© Avatar Ă  quelques mois d'intervalle, les producteurs changĂšrent le titre pour Ă©viter tout risque de confusion. Par ailleurs, selon plusieurs magazines, Cameron aurait achetĂ© tous les droits sur le mot « Avatar », et il menacerait donc une poursuite en justice si le film de Shyamalan portait le mĂȘme nom[87]. Une rumeur plus plausible dirait que lorsque M. Night Shyamalan voulut adapter la sĂ©rie d’animation Avatar, le dernier maĂźtre de l’air, ce dernier dĂ©cida d’appeler son film Avatar, mais il choisit de changer de titre, pour Ă©viter tout risque de confusion avec l’Avatar de Cameron. Le film fut donc renommĂ© Le Dernier MaĂźtre de l’air. Ils ont Ă©galement annoncĂ© la date de sortie, fixĂ©e au en AmĂ©rique, et le en France.

AprĂšs que la distribution fut fixĂ©e, Shyamalan a Ă©tĂ© attaquĂ© pour racisme : en effet, tous les acteurs retenus sont de couleur blanche[88]. Aang, le protagoniste, est jouĂ© par Noah Ringer, Sokka par Jackson Rathbone et Katara par Nicola Peltz. Dev Patel joue Ă©galement dans le film, aprĂšs avoir gagnĂ© sa reconnaissance grĂące au film Slumdog Millionaire de Danny Boyle, vainqueur de huit oscars dont celui du meilleur film. Derek Kirk Kim a dĂ©clarĂ© que « [Shyamalan] tourne un film de fantasy dans lequel le monde est construit autour d'une culture asiatique. Tout le monde porte d'anciens vĂȘtements asiatiques, des chapeaux asiatiques, mange de la nourriture asiatique, Ă©crit dans un dialecte asiatique, vit dans une maison typique asiatique ; bref tout se dĂ©roule autour d'un paysage socio-culturel asiatique 
 mais tout le monde est blanc »[89]. À cette critique, Jackson Rathbone a rĂ©pondu : « Je pense que c'est pour ces raisons que je me coupe les cheveux, que je me rase et que j'ai besoin d'un bronzage. Et c'est aussi pour ça que, j'en suis persuadĂ©, le public croira en ce film ».

After Earth

Logo d'After Earth.

Doté d'un budget de 130 millions de dollars, After Earth est un film de science-fiction post-apocalyptique sorti en 2013.

Les humains ont Ă©tĂ© contraints de quitter la Terre il y a plus de 1 000 ans pour des raisons climatiques. Un jour, le gĂ©nĂ©ral Raige (Will Smith) part en mission avec son fils Kitai (Jaden Smith). Une pluie d'astĂ©roĂŻdes provoque le crash de leur vaisseau sur la Terre. Seuls survivants du vaisseau, ils vont devoir apprendre Ă  collaborer ensemble s'ils veulent rentrer un jour chez eux.

Avec dans les rĂŽles principaux Will Smith et son fils Jaden Smith, After Earth est le premier film de Shyamalan Ă  ĂȘtre tournĂ© en numĂ©rique[90].

Les critiques sont trĂšs nĂ©gatives. Sur le site AllocinĂ©, le film recense une moyenne de 2.4⁄5 pour treize titres de presse[91]. Les journaux Positif et L'Écran Fantastique parlent de « naufrage » tandis que les Cahiers du CinĂ©ma qualifient After Earth de « nanar de l’espace ». Pour TĂ©lĂ©rama, le film est « aussi idiot qu'antipathique »[91].

Certaines critiques sont plus nuancĂ©es. L'HumanitĂ© Ă©crit : « Ce pur film de commande [
] n’est pas le ratage que la critique amĂ©ricaine (qui hait Shyamalan) dĂ©crit mais, malgrĂ© certaines belles idĂ©es visuelles, la leçon de morale style "tu seras un homme mon fils " paraĂźt simplette[91]. »

Quelques critiques saluent le style du film, comme Mad Movies : « PrivilĂ©giant dĂ©s [sic] qu'il le peut (c'est-Ă -dire 80% du temps) de superbes paysages naturels, assumant des choix drastiques mais logiques [
], le film adopte une mise en scĂšne jamais tape-Ă -l'oeil, ne se prĂ©occupant que de raconter son histoire de la façon la plus fluide possible[91]. »

Le film est relativement rentable au box-office, avec 243 843 127 $[92] de recettes mondiales pour un budget de 130 millions $[92].

The Visit

The Visit est un film d'horreur américain indépendant de genre found footage sorti en 2015.

Loretta n'a plus adressĂ© la parole Ă  ses parents depuis plus de 15 ans. Elle reçoit un jour un appel de leur part oĂč ils lui font part de leur souhait de rencontrer ses deux enfants, Becca et Tyler, qu'ils n'ont jamais vus. Ils sont envoyĂ©s une semaine chez leurs grands-parents en Pennsylvanie. Becca en profite pour tourner un documentaire sur eux pour les rĂ©concilier avec sa mĂšre. Mais trĂšs vite, la situation devient inquiĂ©tante. Les phĂ©nomĂšnes Ă©tranges commencent Ă  s'accumuler et le comportement troublant des grands-parents ne fait qu'empirer les choses.

Ce film tranche avec les Ɠuvres prĂ©cĂ©dentes de Shyamalan.

Il s'agit de la premiĂšre fois qu'il ne collabore pas avec James Newton Howard[93], et pour cause : il s'agit de son seul film sans bande originale[94]. Le monteur, Luke Franco Ciarrocchi, disait Ă  ce sujet :

« Sans bande musicale on perd ses repĂšres traditionnels et il faut chercher d’autres solutions afin d’articuler le montage. La bande musicale vous indique aisĂ©ment ce qu’est censĂ© ressentir le spectateur, or dans le cas de ce film, la qualitĂ© de la prestation des comĂ©diens et de la mise en scĂšne se suffit Ă  elle-mĂȘme. »[95]

The Visit est perçu comme un retour aux sources pour Shyamalan[94]. En effet, grĂące au salaire perçu sur After Earth, il a pu produire lui-mĂȘme The Visit sans faire appel Ă  de grands studios[93]. Selon ses propres termes, c'Ă©tait « une tentative de reprendre le contrĂŽle artistique » sur son Ɠuvre[93]. Le tournage du film fut court (27 jours) et le budget restreint (seulement 5 millions de dollars[96], ce qui en fait son film le moins cher).

« Un petit budget vous donne l’occasion de vous centrer sur l’intrigue et les personnages, sans se faire avaler par les diffĂ©rents aspects de la production. Un jour cela m’a paru Ă©vident et j’ai dĂ©cidĂ© que dorĂ©navant je me consacrerai Ă  ce format de film. Il y a un rythme crĂ©atif plus soutenu, on est dans le bain, les idĂ©es arrivent, on les teste, on les concrĂ©tise
 Avec un gros budget il faut trois ans pour faire un film, c’est trop long, tout se dilue
 »[95]

— M. Night Shyamalan

Le film est un succĂšs au box-office compte tenu de son petit budget, avec 98 450 062 dollars de recettes mondiales dont 65 206 105 $ aux États-Unis et au Canada[97].

Le film a reçu un accueil favorable de la critique[98]. En France, le site AllocinĂ© recense une moyenne des critiques presse Ă  3.4⁄5 pour 27 titres de presse[99]. Du cĂŽtĂ© des critiques positives, Jean-Marc Lalanne des Inrockuptibles Ă©crit : « Shyamalan trouve la voie du salut aprĂšs quelques annĂ©es de crises et rĂ©ussit son film le plus ludique, grinçant et chahuteur. ». Le journal Studio CinĂ© Live salue quant Ă  lui les « bruitages et angles de camĂ©ra parfaits »[99].

D'autres critiques déplorent l'histoire « téléphonée de bout en bout » (Ouest France) et ses « dérapages guignolesques » (Voici)[99].

Split

Split est un thriller horrifique amĂ©ricain sorti en 2017 avec notamment James McAvoy, Anya Taylor-Joy et Betty Buckley. Il se dĂ©roule dans le mĂȘme univers qu’Incassable (2000).

Il est centrĂ© sur Kevin Wendell Crumb (James McAvoy), un homme souffrant de trouble dissociatif de l'identitĂ©. En effet, il possĂšde pas moins de 23 personnalitĂ©s diffĂ©rentes. Un jour, une de ses personnalitĂ©s, « Dennis », est poussĂ©e Ă  enlever et sĂ©questrer trois jeunes filles afin de nourrir « la BĂȘte », une 24e personnalitĂ© sommeillant en lui. Elles doivent trouver un moyens de s'Ă©chapper avant que cette personnalitĂ© bien plus dangereuse et puissante ne se rĂ©vĂšle.

Pour le scĂ©nario, Shyamalan a fait de longues recherches sur le trouble dissociatif de l'identitĂ©, question qu'il avait dĂ©jĂ  abordĂ©e pendant ses Ă©tudes Ă  l'UniversitĂ© de New York (NYU)[100]. Il s'est documentĂ© sur les cas les plus cĂ©lĂšbres comme celui de Billy Milligan, qui aurait Ă©tĂ© une source d'inspiration pour le film. Cet AmĂ©ricain arrĂȘtĂ© pour viol Ă  la fin des annĂ©es 1970 avait Ă©tĂ© jugĂ© non responsable de ses crimes en raison de son trouble dissociatif de l'identitĂ©[101]. À l'instar du personnage de Kevin Wendell Crumb, Billy Milligan possĂ©dait 24 personnalitĂ©s dont celle du « Professeur », qui Ă©tait une fusion des 23 autres[101]. Il a en parallĂšle rencontrĂ© des psychiatres spĂ©cialisĂ©s sur le sujet[100].

Il dit à propos de sa démarche :

« Je pars d’un phĂ©nomĂšne reconnu, auquel les gens croient, et je dĂ©veloppe. Avec le trouble dissociatif de l’identitĂ©, chaque personnalitĂ© croit en sa propre existence, Ă  100%. Si l’une d’elles est persuadĂ©e d’ĂȘtre diabĂ©tique ou d’avoir du cholestĂ©rol, son corps peut-il en ĂȘtre affectĂ© ? La question fait dĂ©bat. Personnellement, je crois que oui. Et si l’une des personnalitĂ©s croit qu’elle possĂšde des pouvoirs surnaturels ? Qu’en est-il alors ? »

— M. Night Shyamalan

Tourné au coût de 9 millions de dollars[102], Split marque la seconde collaboration de Shyamalan et Jason Blum[101], roi de l'horreur à petit budget. Shyamalan avait été séduit par le modÚle de l'auto-financement sur The Visit et a choisi de suivre cette voie pour Split, ce qui lui a permis de profiter d'une grande liberté de création[100].

« Je suis facilement dĂ©concentrĂ©, c’est une des raisons pour lesquelles j’apprĂ©cie de faire des films Ă  plus petit budget. Ça me permet de rester en contact avec mon intuition crĂ©ative, sans me disperser »[103]

— M. Night Shyamalan

Les critiques sont dans l'ensemble positives. En France, le site AllocinĂ© recense une moyenne des critiques de presse de 3.7⁄5 pour 27 titres de presse[104]. La performance de James McAvoy dans le rĂŽle de Kevin Wendell Crumb a Ă©tĂ© acclamĂ©e par la presse et le public[105] - [106] - [107].

Le film est un succĂšs au box-office avec 278 454 358 $ de recettes mondiales dont 138 291 365 $ aux États-Unis et au Canada[108].

Split fait pourtant l'objet d'une controverse. Le film a été condamné par des experts en santé mentale pour sa représentation de la maladie mentale. « Des films comme celui-ci vont renforcer une fausse idée stéréotypée selon laquelle les personnes vivant avec des maladies mentales complexes sont intrinsÚquement dangereuses et violentes. » a prévenu par exemple l'association australienne pour la santé mentale SANE Australia. Une communauté américaine de soutien aux maladies mentales en ligne, The Mighty, a écrit une lettre ouverte à M. Night Shyamalan, l'avertissant du mal que causera le film. « Split représente encore une autre parodie grossiÚre de nous basée sur la peur, l'ignorance et le sensationnalisme, mais en bien pire » déplorent-ils dans la lettre[109].

Le , une pĂ©tition est lancĂ©e par l’association amĂ©ricaine Kairos Collaborative dans le but de retirer Split de Netflix. 2 jours plus tard, l'hashtag #GetSplitOffNetflix Ă©merge dans certains pays europĂ©ens dont la France, pays oĂč le film est disponible sur la plateforme en question[110]. Une source interne chez Netflix France confie que « le film ne reflĂšte pas forcĂ©ment la ligne Ă©ditoriale » de la plateforme et affirme que celle-ci reste « vigilante sur le traitement des thĂšmes liĂ©s Ă  la santĂ© mentale »[110]. D'autres films hollywoodiens comme Shutter Island, Psychose, Le Silence des agneaux, Black Swan, Joker ou Orange MĂ©canique sont Ă©galement pointĂ©s du doigt, accusĂ©s de contribuer Ă  vĂ©hiculer des clichĂ©s sur la santĂ© mentale[110] - [111].

Glass

Sorti en 2019, Glass est la suite d'Incassable (2000) et de Split (2017), tous deux réalisés par Shyamalan.

Logo du film Glass.

3 semaines aprĂšs la fin de Split[112], David Dunn (Bruce Willis) alias l'homme « incassable » se lance Ă  la recherche de Kevin Wendell Crumb (James McAvoy) et notamment de sa 24e personnalitĂ© dite « la BĂȘte ». Elijah Price (Samuel L. Jackson) alias le « Bonhomme qui casse » suit l'affrontement entre ces deux « super-hĂ©ros » avec attention, impatient de connaĂźtre la suite de l'histoire. Le docteur Ellie Staple (Sarah Paulson) les rĂ©unit dans un hĂŽpital psychiatrique pour tenter de les soigner de ce qu'elle considĂšre comme un dĂ©lire, ne croyant pas en leurs pouvoirs surhumains.

Aux États-Unis, le film reçoit des critiques trĂšs nĂ©gatives. Sur Metacritic, Glass obtient une moyenne de 43⁄100 pour 53 critiques[113].

En France, les critiques sont plus positives. Le site AllocinĂ© recense une moyenne des critiques de presse de 3.5⁄5 pour 31 titres de presse[114]. La revue La SeptiĂšme Obsession Ă©crit : « DĂ©samorçant toutes nos attentes, M. Night Shyamalan dĂ©livre un regard acĂ©rĂ© sur notre rapport Ă  la figure du super-hĂ©ros moderne. GrĂące Ă  une mise en scĂšne en tous points exceptionnelle, il parvient mĂȘme Ă  commenter le genre tout en le cĂ©lĂ©brant avec une tendresse non feinte. »[114]. Pour Ouest-France, Glass « confirme le retour au premier plan de Shyamalan. »[114].

D'autres critiques sont plus nĂ©gatives. CinemaTeaser Ă©crit notamment : « Trop bavard et didactique, Glass n’a ni l’élĂ©gance de Incassable, ni les atours amusants de sĂ©rie B introspective de Split. Reste la mise en scĂšne. »[114]. Le Point est plus sĂ©vĂšre : « On a bien conscience que Shyamalan a exploitĂ© les codes super-hĂ©roĂŻques pour produire un discours pompeux et docte sur le genre qui ravira les fins gourmets, mais sa dĂ©monstration est aussi rasoir qu'un cours magistral d'amphithĂ©Ăątre. Et cheap en plus. Tout ça pour ça[114] ! »

Glass est un relatif succùs au box-office avec 246 999 039 $ de recettes mondiales, dont 135 950 571 $ aux États-Unis et au Canada[115].

Cependant, ces chiffres sont assez dĂ©cevants compte tenu des attentes qu'avaient les producteurs concernant le box-office. Le film a Ă©tĂ© tournĂ© au coĂ»t de 20 millions de dollars, soit le double du budget de Split, qui a mieux fonctionnĂ© au box-office mondial avec environ 280 millions de $ contre environ 250 millions de $ pour Glass. Pour ÉcranLarge, cette dĂ©ception est symptomatique des critiques mitigĂ©es et du bouche-Ă -oreille moins important que prĂ©vu. Glass n'a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'effet de surprise qu'a eu Split[116].

Accueil de ses films

Accueil critique

Film Rotten Tomatoes[117] Metacritic[118] IMDb[119] Spectateurs sur Allociné[120] Presse française sur Allociné[120]
Praying with Anger - - 4,7⁄10 3.0⁄5 -
Éveil à la vie 44 % - 5,9⁄10 2,7⁄5 -
Sixiùme sens 86 % 64⁄100 8,1⁄10 4,3⁄5 4,0⁄5
Incassable 70 % 62⁄100 7,3⁄10 3,7⁄5 3,4⁄5
Signes 74 % 59⁄100 6,7⁄10 3,2⁄5 3,4⁄5
Le Village 43 % 44⁄100 6,5⁄10 3,2⁄5 3,7⁄5
La Jeune Fille de l'eau 25 % 36⁄100 5,5⁄10 2.5⁄5 2,7⁄5
PhĂ©nomĂšnes 17 % 34⁄100 5,0⁄10 2,2⁄5 2.5⁄5
Le Dernier Maütre de l'air 05 % 20⁄100 4,0⁄10 2,4⁄5 1.9⁄5
After Earth 11 % 33⁄100 4,8⁄10 2,4⁄5 2,4⁄5
The Visit 68 % 55⁄100 6,2⁄10 3.1⁄5 3,4⁄5
Split 77 % 62⁄100 7,3⁄10 4,0⁄5 3,7⁄5
Glass 37 % 43⁄100 6,7⁄10 3,5⁄5 3,6⁄5
Old 50 % 55⁄100 5,8⁄10 2,7⁄5 3,2⁄5
Moyenne 46,7 % 47,3⁄100 6⁄10 3,1⁄5 3,16⁄5

Box-office

En tant que rĂ©alisateur, M. Night Shyamalan a obtenu du succĂšs au box-office notamment grĂące aux films SixiĂšme sens, Signes et Le Dernier MaĂźtre de l'air. Il connait Ă©galement l'Ă©chec avec son premier film Éveil Ă  la vie[121].

Film Budget Drapeau des États-Unis États-Unis Drapeau de la France France Monde Monde
Éveil Ă  la vie (1998) 6 000 000 $ 282 175 $ InĂ©dit en salle 282 175 $
SixiĂšme sens (1999) 40 000 000 $ 293 506 292 $ 7 799 130 entrĂ©es 672 806 292 $
Incassable (2000) 75 000 000 $ 95 011 339 $ 3 450 178 entrĂ©es 371 028 653 $
Signes (2002) 62 000 000 $ 227 966 634 $ 2 059 812 entrĂ©es 408 247 917 $
Le Village (2004) 60 000 000 $ 114 197 520 $ 2 430 910 entrĂ©es 256 697 520 $
La Jeune Fille de l'eau (2006) 70 000 000 $ 42 285 169 $ 442 068 entrĂ©es 72 785 169 $
PhĂ©nomĂšnes (2008) 48 000 000 $ 64 506 874 $ 1 301 971 entrĂ©es 163 403 799 $
Le Dernier MaĂźtre de l'air (2010) 150 000 000 $ 131 772 187 $ 1 184 473 entrĂ©es 319 713 881 $
After Earth (2013) 130 000 000 $ 60 522 097 $ 1 276 118 entrĂ©es 243 843 127 $
The Visit (2015) 5 000 000 $ 65 206 105 $ 369 453 entrĂ©es 98 450 062 $
Split (2017) 9 000 000 $ 138 291 365 $ 1 782 431 entrĂ©es 278 454 417 $
Glass (2019) 20 000 000 $ 111 035 005 $ 1 290 169 entrĂ©es 246 999 039 $
Old (2021) 18 000 000 $ 48 276 510 $ 311 781 entrĂ©es 90 146 510 $
Knock at the Cabin (2023) 20 000 000 $ 35 397 980 $ 212 461 entrĂ©es 54 760 419 $
Total 713 000 000 $ 1 428 257 252 $ 23 910 955 Entrées 3 277 618 980 $
  • Sources : JPBox-Office.com[122] et BoxOfficeMojo.com[121].
  • LĂ©gendes : Budget (entre 1 et 10 M$, entre 10 et 100 M$ et plus de 100 M$), États-Unis (entre 1 et 50 M$, entre 50 et 100 M$ et plus de 100 M$), France (entre 100 000 et 1 M d'entrĂ©es, entre 1 et 2 M d'entrĂ©es et plus de 2 M d'entrĂ©es) et Monde (entre 1 et 100 M$, entre 100 et 200 M$ et plus de 200 M$)

Autres projets

En , pendant Le Howard Stern Show, Night Shyamalan a dĂ©clarĂ© qu'il avait, un jour, rencontrĂ© Steven Spielberg, lors de l'Ă©criture du scĂ©nario pour le quatriĂšme tome des aventures d’Indiana Jones. Ceci aurait Ă©tĂ© une chance pour lui de pouvoir collaborer avec son idole[123]. Mais le projet ne s'est pas rĂ©alisĂ©. Shyamalan a alors dĂ©clarĂ© que ce dernier Ă©tait trop « complexe » pour que chacun eusse les mĂȘmes opinions, que ce n'Ă©tait sĂ»rement pas le bon moment, et le bon film, pour qu'ils travaillent ensemble[58].

En 2001, le nom de Shyamalan fut attachĂ© au projet d’Harry Potter Ă  l'Ă©cole des sorciers, mais le tournage de ce dernier se dĂ©roulait pendant son autre tournage d’Incassable. Il n'a donc pas acceptĂ© le tournage du premier tome de la saga Harry Potter. En , alors qu'il prĂ©sentait La Jeune Fille de l'eau lors d'une confĂ©rence de presse, Shyamalan a dĂ©clarĂ© s'intĂ©resser Ă  la rĂ©alisation d'un des derniers tomes d’Harry Potter :

« Les thÚmes de ce film, le pouvoir des enfants, les perspectives positives, comme vous les surnommez, ce film correspond à mes croyances. [...] J'apprécie aussi l'humour du film. Quand j'ai lu le premier Harry Potter, j'ai tout de suite pensé que le réaliser serait un grand plaisir[124] - [125]. »

AprĂšs la sortie du Village en 2004, Night avait prĂ©vu d'adapter au cinĂ©ma le roman de Yann Martel intitulĂ© L'Histoire de Pi en collaboration avec la 20th Century Fox. Mais, la Twentieth lui demandera de tourner La Jeune Fille de l'eau, qui l'empĂȘchera d'adapter le livre, dont il parle :

« J'aime ce livre. Je pense qu'il raconte mĂ©taphoriquement l'histoire d'un enfant nĂ© dans la mĂȘme ville que moi, PondichĂ©ry. Il m'Ă©tait prĂ©destinĂ© ! Mais, j'ai Ă©tĂ© hĂ©sitant parce que ce livre se termine assez spĂ©cialement, et non comme je l'avais imaginĂ©. Je me suis senti concernĂ©, mais tout le monde a sa vision des choses... Quelqu'un d'autre le rĂ©alisera, et le scĂ©nario ne peut ĂȘtre que satisfaisant, je pense. Des espĂ©rances, vous devez en prendre conscience. Je vous souhaite d'avoir beaucoup de chance : j'espĂšre qu'il fera un beau film mĂ©morable[126]. »

En , il fut annoncé que Shyamalan, en partenariat avec Media Rights Capital, allait former une compagnie de production nommée Night Chronicles. Cette société permettrait à Shyamalan de produire, mais pas de réaliser, un film par an pour trois ans[127]. Voici ce qu'a déclaré le réalisateur :

« Les rĂ©alisateurs ont toujours Ă©tĂ© mon inspiration. Travailler avec la nouvelle vague de rĂ©alisateurs innovateurs pourrait m'apprendre beaucoup de choses que je pourrais apporter Ă  mes propres rĂ©alisations et donner Ă  mes histoires l'opportunitĂ© d'ĂȘtre tournĂ©es d'une maniĂšre Ă©patante. »

Ainsi, le premier film annoncé est un thriller surnaturel intitulé Devil, réalisé par John et Drew Dowdle. Le script a été écrit par Brian Nelson, il est basé sur une idée originale de Shyamalan[128], qui le produira avec l'aide de Sam Mercer. Par ailleurs, Shyamalan projetait déjà de tourner une suite à Incassable, l'un de ses premiers films qui remporta un vif succÚs[129], finalement sortie en 2019 en tant que suite commune avec le film Split de 2017, et intitulée Glass.

Publications

En français
  • Le SixiĂšme sens (The Sixth Sense) / novĂ©lisation Peter Lerangis ; d'aprĂšs le scĂ©nario de M. Night Shyamalan ; trad. Maryvonne SsossĂ©. Paris : Pocket Terreur no 9250, 2000, 153 p. (ISBN 2-266-10710-0)
  • La Course de bateaux (The Great Boat Race) / d'aprĂšs le scĂ©nario de M. Night Shyamalan et Gregory J. Brooker ; trad. Julie Guinard. Paris : J'ai lu, 2000, 22 p. (ISBN 2-290-30519-7)
  • Stuart rentre Ă  la maison (Stuart finds his way home) / d'aprĂšs le scĂ©nario de M. Night Shyamalan et Gregory J. Brooker ; trad. Julie Guinard. Paris : J'ai lu, 2000, 22 p. (ISBN 2-290-30518-9)
  • Les Aventures de Stuart Little (The adventures of Stuart Little) / d'aprĂšs le scĂ©nario de M. Night Shyamalan et Gregory J. Brooker ; trad. Isabelle Tolila. Paris : J'ai lu, 2000, 64 p. (ISBN 2-290-30517-0)
  • Le Dernier MaĂźtre de l'air / scĂ©nario Dave Roman, Alison Wilgus ; illustrations Joon Choi ; d'aprĂšs M. Night Shyamalan. Roubaix : Ankama, coll. "Autre destination", , 128 p. (ISBN 978-2-35910-122-5). NB : D'aprĂšs la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e "Avatar, le dernier maĂźtre de l'air" et le scĂ©nario de M. Night Shyamalan.
  • Mythology : l'art des comics par Alex Ross / direction artistique, design, textes par Chip Kidd ; photographies par Geoff Spear ; introd. M. Night Shyamalan ; trad. Jean-Marc LainĂ©, Alex Nikolavitch. Paris : Urban books : DC comics : MB, Mona Bismarck American center for art & culture, coll. "Urban books", , 350 p. (ISBN 978-2-36577-532-8) (Exposition Ă  Paris, Mona Bismarck American center, du au )
En langue anglaise
  • (en) M. Night Shyamalan, Wide Awake, New York, Hyperion, , 96 p. (ISBN 0786812354)
  • (en) M. Night Shyamalan, The Sixth Sense, New York, Sagebrush, (ISBN 0613366727)
  • (en) M. Night Shyamalan et Peter Lerangis, The Sixth Sense, New York, Sholastic, (ISBN 0439201632)
  • (en) M. Night Shyamalan et Greg Booker, Stuart and the Stouts, Londres, HarperFestivam, (ISBN 0694015695)
  • (en) Alex Roff, M. Night Shyamalan, et Geoff Spear, Mythology : The Dc Comics Art of Alex Ross, Londres, Pantheon Books, (ISBN 0375422404)
  • (en) M. Night Shyamalan, Lady in the Water: A Bedtime Story, Londres, Brown Young Readers, (ISBN 0316017345)

Analyse de son style

ThÚmes récurrents

L'univers de Shyamalan est marquĂ© par la reprĂ©sentation de crĂ©atures mystĂ©rieuses, comme les « Scrunt » dans La Jeune Fille de l'eau, les extra-terrestres dans Signes, les crĂ©atures qui vivent Ă  cĂŽtĂ© du Village, ou encore « La bĂȘte » dans Split, laissant place au surnaturel, Ă  l'amour, ou Ă  la politique.

Dans Le Village, film né de la peur engendrée aprÚs les attentats du 11 septembre 2001[130], le thÚme de l'amour est prédominant : Ivy, joué par Bryce Dallas Howard, et Lucius, joué par Joaquin Phoenix, s'aiment. Selon Shyamalan, cet amour est l'élément surnaturel principal du film[130] :

« Pour moi, de bien des façons, l'Ă©lĂ©ment surnaturel du film est l'amour : ce que l'amour peut faire, ce qu'il peut vous faire faire, pouvez-vous devenir surhumain Ă  cause de l'amour ? L'amour peut-il faire des miracles ? Pouvez-vous traverser l'enfer ? Il y a d'ailleurs une mĂ©taphore sur cette plongĂ©e en enfer Ă  travers ce que fait l'hĂ©roĂŻne du film. Est-ce que l'amour nous aidera dans ces Ă©preuves ? Est-ce que les miracles vont s'enchaĂźner parce que vous ĂȘtes guidĂ© par l'amour ? [...] Au cƓur de cette histoire, il y a d'abord des personnages, et les Ă©lĂ©ments surnaturels ne sont lĂ  que comme mĂ©taphores pour la foi[130]. »

Ainsi, le thÚme de l'amour devient métaphore de la foi. Dans Le Village, c'est la foi en ce qui nous entoure qui est abordée. Dans Praying with Anger, c'est la foi religieuse qui est concernée, et dans La Jeune Fille de l'eau, c'est la foi que l'on apporte aux légendes qui est mise en valeur. Dans Signes, c'est la foi en la vie. La foi apparait alors comme le thÚme principal des films de Shyamalan.

Ainsi, les créatures ne sont plus envisagées comme éléments surnaturels, mais comme passerelles vers la question de la foi :

« Mes histoires ne parlent pas seulement d'aliens, de fantÎmes ou de créatures dans les bois, ce sont seulement des prétextes pour parler de la foi[130] »

Un hĂ©ros en quĂȘte d'identitĂ©

L'Ɠuvre de Shyamalan met en avant un hĂ©ros qui ne se connait pas, qui ne se sait pas hĂ©ros. Malcolm Crowe, dans SixiĂšme Sens, ignore qu'il est un fantĂŽme, David Dunn, dans Incassable, ignore qu'il est un hĂ©ros. MalgrĂ© des marques accumulĂ©es de leur personnalitĂ©, ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils sont vraiment. Nicolas Bardot analyse ainsi cette dĂ©couverte du fantastique chez Shyamalan comme une dĂ©couverte de soi-mĂȘme et de ses limites[50]. Le rĂ©alisateur dĂ©clare ainsi « Ce qui me plaisait, c'Ă©tait que quelqu'un dĂ©couvre qu'il est extraordinaire » Ă  propos de sa filmographie. Les reflets[131] qui s'accumulent montrent alors une existence double, brouillĂ©e par une hĂ©sitation fantastique. La foi jouera ici un rĂŽle primordial.

Jeu sur les reflets

Dans ses derniers longs mĂ©trages, M. Night Shyamalan pratique souvent le jeu sur les reflets. Dans Le Village, c'est dans une riviĂšre qu'on voit le premier « monstre », dans Signes, un extra-terrestre est aperçu dans un couteau et dans un Ă©cran de tĂ©lĂ©vision, et dans La Jeune Fille de l'eau, c'est un « scrunt » qui se montre dans la vitre d'une machine Ă  laver. Ce jeu de miroirs traduit les pensĂ©es du cinĂ©aste[132] - [133]. Mais, ils peuvent aussi ĂȘtre vus comme une marque du style ambigu de Shyamalan, qui utilise souvent des plans mĂ©taphoriques[134].

C'est aussi la marque de son attachement au cinéma de Spielberg[135], qui, par exemple, dans Munich joue avec les reflets sur un capot de voiture.

Ces mĂȘmes voitures jouent souvent un rĂŽle important dans l'Ɠuvre de Shyamalan. Dans trois de ses films, elles sont Ă  l'arriĂšre-plan d'un Ă©vĂšnement important dans l'histoire. Dans SixiĂšme Sens, Cole rĂ©vĂšle son don Ă  sa mĂšre durant un embouteillage, dans Incassable, David perd son habilitĂ© Ă  jouer au football, et dans Signes, la femme de Graham meurt dans un accident de voiture.

De mĂȘme, l'eau, Ă©lĂ©ment rĂ©flexif, joue aussi un rĂŽle important dans les films de Shyamalan, elle est souvent signe de mort, ou de faiblesse. Dans Signes, l'alien, et David Dunn, dans Incassable, craignent l'eau. Dans le SixiĂšme Sens, le meurtrier de Malcolm Crowe Ă©tait cachĂ© dans une salle de bain. Et, dans Le Village, Flinton dĂ©cide de ne plus suivre Ivy dans son pĂ©riple lorsqu'il se met Ă  pleuvoir. Mais, Shyamalan va plus loin : dans la bande annonce de La Jeune Fille de l'eau, on aperçoit un papillon d'eau, dont la race est surnommĂ© Salmacis[136], au bord de la piscine. Or, Salmacis est une nymphe, Ă  l'instar de Story, jouĂ© par Bryce Dallas Howard.

L'eau prend alors la tournure de métaphore du temps qui passe[137], et des évÚnements qui se déroulent[137], mais aussi de la malédiction et de la mort.

Préproduction

Selon Shyamalan, la prĂ©production est l'un des aspects essentiels du tournage[138]. Shyamalan, souvent Ă  la fois scĂ©nariste, rĂ©alisateur et producteur sur ses tournages, y consacre beaucoup de temps[138]. Pendant cette phase, il rĂ©flĂ©chit Ă  tous les aspects du tournage et envisage chaque scĂšne[138]. Ainsi, tous les dĂ©tails sont prĂ©vus et le storyboard est trĂšs prĂ©cis. Pour ce faire, il travaille avec le mĂȘme storyboarder depuis SixiĂšme Sens : Brick Mason[139].

Durant le tournage, cela lui permet de se concentrer sur la scÚne sans avoir à ajouter un élément de direction : les acteurs peuvent alors jouer leur rÎle, sans avoir à refaire plusieurs fois une scÚne. Selon Shyamalan, c'est ainsi qu'ils peuvent se « donner à fond »[138].

Esthétique

Cette image du Village est caractéristique du jeu entre les tons noirs et rouges, chers à Shyamalan

Shyamalan opte gĂ©nĂ©ralement pour un montage au rythme lent, servant la narration et la montĂ©e du suspens[140]. De mĂȘme, les images des films de Shyamalan sont souvent dans les tons noirs[140], comme dans SixiĂšme Sens ou dans Incassable. Ainsi, cet univers se confond avec les personnages eux-mĂȘmes confrontĂ©s aux tĂ©nĂšbres[141].

Les fondus noirs marquent habituellement, au cinéma, une ellipse temporaire, alors qu'ici, ils évoquent la mort[140].

L'ambiance mystĂ©rieuse et pesante des Ɠuvres de Shyamalan met en valeur les quelques plans rapides de scĂšnes terrifiantes, comme celui d'une crĂ©ature sous une tour de guet dans Le Village. M. Night Shyamalan utilisera pour ces plans le hors-champ : les diffĂ©rentes crĂ©atures ne font que passer Ă  travers l'Ă©cran briĂšvement, le regard n'est jamais posĂ© sur les blessures, le spectateur peut alors se reprĂ©senter librement ce qui est suggĂ©rĂ©.

À travers ses diffĂ©rents films, l'unitĂ© esthĂ©tique est basĂ©e sur la rĂ©currence de deux couleurs : le rouge et le vert (ou le jaune), couleurs complĂ©mentaires. On retrouve le rouge dans les maisons de la Pedestrian Street, Ă  Philadelphie, dans SixiĂšme Sens, ainsi qu'avec la porte de l'Ă©glise, ou encore les crĂ©atures du Village. Ces couleurs sont utilisĂ©es selon leur symbolique habituelle : le rouge reprĂ©sente le danger, la peur et le sang ; le vert, l'espoir et la vie[64]. Est alors reprĂ©sentĂ© le combat entre le bien et le mal, thĂšme prĂ©dominant dans les films de Shyamalan[130].

La froideur qui se dĂ©gage de cette symbolique peut ĂȘtre vue comme une ressemblance avec le style de Kubrick[142]. En effet, ces deux metteurs en scĂšne jouent avec les lignes de fuite et les axes de symĂ©trie. On remarque souvent dans leurs longs mĂ©trages la prĂ©sence d'escaliers symbolisant le passage Ă  un autre niveau de conscience[142] : dans SixiĂšme Sens, un ballon s'envole dans l'escalier, ou dans Signes et Le Village, celui qui mĂšne aux caves. Les escaliers mĂšnent vers un autre lieu, oĂč la vie est meilleure[142]. Dans PhĂ©nomĂšnes, les escaliers mĂšnent Ă  la chambre de Elliot, Alma et Jess, tandis que le rez-de-chaussĂ©e se singularise avec la chambre de la veuve, jouĂ©e par Betty Buckley. Cette derniĂšre est Ă  la fois Ă©trange et paranoĂŻaque, tandis qu'Elliot est professeur de Science : deux mondes se sĂ©parent, l'un repoussant, et l'autre accueillant[143]. Shyamalan, jeune rĂ©alisateur hollywoodien, maĂźtrise l'image et la mise en scĂšne, pour amener le spectateur oĂč il veut.

RepĂšres personnels

Philadelphie, ville d'accueil de Shyamalan.

Les Ă©lĂ©ments biographiques sont relativement peu prĂ©sents dans les films de Shyamalan mais tout de mĂȘme notables. Par exemple, les lieux de tournage de ses longs mĂ©trages, se situent Ă  Philadelphie, sauf pour Praying with Anger, ville dans laquelle il fut accueilli chaleureusement aprĂšs avoir quittĂ© l'Inde[144]. De plus, on retrouve Shyamalan dans chacun de ses films, interprĂ©tant un rĂŽle secondaire, sauf pour ses premiers courts mĂ©trages et dans La Jeune Fille de l'eau. Il a jouĂ© le rĂŽle d'un dealer, d'un mĂ©decin, ou encore d'un gardien de zoo. Son rĂŽle de docteur montre d'ailleurs son attachement Ă  sa famille[16] : son Ă©pouse est pĂ©diatre, son pĂšre et sa mĂšre exercent Ă©galement dans le milieu mĂ©dical, ainsi que plusieurs de ses ancĂȘtres.

On remarque aussi deux références à son pays natal, l'Inde. Tout d'abord dans Signes : on peut voir au journal télévisé que l'Inde a été touchée par de nombreux crop circles. Puis dans La Jeune Fille de l'eau : le rÎle de Vick Ran qu'il joue fait référence à Vikram Seth[33], un célÚbre écrivain indien.

Tout ceci fait preuve d'un travail mĂ©ticuleux[144], qui rappelle celui d'Alfred Hitchcock ou encore celui de Steven Spielberg, ses modĂšles. Avant mĂȘme la sortie de Signes, on l'appelait « The Next Spielberg »[145]. Son attachement Ă  l'Ɠuvre spielbergienne transparaĂźt Ă©galement par la place qu'occupent les enfants dans ses films. Ils y apparaissent matures, intelligents, et ils ont la capacitĂ© de guider l'adulte pour le rĂ©vĂ©ler Ă  sa vraie nature, par exemple dans SixiĂšme Sens, oĂč c'est l'enfant qui fait Ă  Bruce Willis la rĂ©vĂ©lation-clĂ© du film, ou encore dans Signes, oĂč l'enfant aide le pĂšre Hess Ă  retrouver sa foi[146].

Critiques

Shyamalan signant des autographes

Une critique classique au sujet de Shyamalan est qu'il est meilleur réalisateur que scénariste. Certains critiques ont suggéré qu'il aurait plus de succÚs s'il embauchait un scénariste pour l'aider à traduire ses histoires sur grand écran[147] - [148]. Il a aussi été qualifié de « one-trick pony »[149] pour son incessante utilisation du « twist » dans ses scénarios[150]. AprÚs la sortie du Village, Michael Agger du magazine Slate écrivit que Shyamalan suivait un « modÚle inconfortable »[151] pour faire des films fragiles, fignolés qui s'effondraient une fois exposés à une logique extérieure[152].

Durant ces derniĂšres annĂ©es, M. Night Shyamalan a Ă©tĂ© accusĂ© de plagiat. On a remarquĂ© que SixiĂšme Sens ressemble Ă  la nouvelle Enfants perdus (Lost Boys) de Orson Scott Card[153]. Robert McIlhinney, scĂ©nariste d'origine pennsylvanienne, a intentĂ© un procĂšs Ă  Shyamalan en raison de la similitude de Signes avec son script non publiĂ© Lord Of The Barrens[154]. Margaret Peterson Haddix, auteur de thrillers et de romans de science-fiction, envisagea une action en justice aprĂšs avoir constatĂ© que Le Village contenait plusieurs passages pris dans son roman pour enfants Running Out of Time[154]. Mais aucun des procĂšs n'a abouti Ă  cause des quelques diffĂ©rences sĂ©parant l'histoire du film par rapport aux Ɠuvres littĂ©raires[155]. Pourtant, le terme de plagiat est dĂ©fini ainsi : « Le plagiat est un terme Ă  connotation morale et esthĂ©tique, par lequel on dĂ©signe en littĂ©rature le fait qu'un texte reprend, de façon non avouĂ©e et plus ou moins fidĂšlement, un Ă©lĂ©ment textuel provenant d'un autre auteur. Ce terme n'a pas cours en droit, oĂč l'on parlera plutĂŽt de contrefaçon et d'infraction Ă  la loi du droit d'auteur (copyright)[156]. » Une grande partie de l'Ɠuvre de Shyamalan ressemble Ă©normĂ©ment Ă  divers Ă©pisodes des sĂ©ries classiques d'anthologie La QuatriĂšme Dimension de Rod Serling[157] - [158].

On reproche aussi à M. Night Shyamalan d'écrire des histoires prévisibles[159]. Dans le SixiÚme Sens, par exemple, la mort du personnage joué par Bruce Willis paraßt, aux yeux de certains, évidente. Pourtant, l'histoire suit son cours avec Bruce Willis dans son rÎle de psychologue. Dans Le Village, ce sont les créatures qui deviennent prévisibles. Néanmoins, certains critiques écrivent au sujet des scénarios de Shyamalan : « Il dissimule un élément capital du récit et le réserve pour la fin du récit[160]. » De plus, deux des films de Shyamalan figurent dans le classement annuel des dix meilleurs films établi par les Cahiers du cinéma[161].

On reproche aussi Ă  Shyamalan de ne pas ĂȘtre plus explicite dans ses mĂ©taphores : dans Le Village, un fauteuil Ă  bascule occupe le cadre alors qu'Ivy et Lucius s'embrassent puis ce mĂȘme fauteuil rĂ©occupe le cadre un peu plus tard, sans raison valable[160]. ApparaĂźt alors un cinĂ©ma Ă©trange dont l'auteur ne dĂ©voile pas le secret.

Autour de Night Shyamalan

Shyamalan et Disney

Alors, que son long mĂ©trage La Jeune Fille de l'eau sort en salle aux États-Unis, le , Shyamalan se dĂ©voile. Michael Bamberger vient en effet de publier la biographie du rĂ©alisateur « The Man Who Heard Voices : Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale » (: L'Homme qui entendait des voix : ou comment M. Night Shyamalan risqua sa carriĂšre pour un conte de fĂ©es) aux Ă©ditions Gotham Book. Dans ce livre, Shyamalan dĂ©voile son « divorce » avec la Walt Disney Compagnie, et raconte le tournage de La Jeune Fille de l'eau.

Contrairement à d'autres confrÚres d'Hollywood, M. Night Shyamalan a accepté, avec son épouse Bhavna, de dévoiler des aspects de leur vie privée pour une biographie, rédigée par Michael Bamberger.

Originellement embauchĂ© pour le script et le tournage d'Éveil Ă  la vie, en collaboration avec les studios Miramax Films, filiale pour les films indĂ©pendants de la Walt Disney Company qui Ă©rigeront un studio pour ce film, Shyamalan rĂ©alisa son premier film qui fut reçu chaleureusement, aussi bien par la critique que par le public, avec Disney en 1999 : SixiĂšme Sens. C'est David Vogel qui avait dĂ©cidĂ©, sans consulter ses supĂ©rieurs, du tournage du film. Ces derniers n'approuvant pas revendront le projet aux studios Spyglass Entertainment, en gardant une infime part du bĂ©nĂ©fice. Cet incident marque le dĂ©but d'une mĂ©sentente entre Disney et Shyamalan.

C'est ensuite sur le tournage du Village, alors que Shyamalan avait dĂ©clarĂ© Ă  Nina Jacobson qu'il dĂ©sirait adapter un conte de fĂ©es qu'il avait imaginĂ© pour ses enfants : La Jeune Fille de l'eau[162], que ce dĂ©saccord va refaire surface. MalgrĂ© les 2 000 000 000 $ engrangĂ©s depuis le dĂ©but de la collaboration avec Shyamalan[162], Disney n'est pas convaincu par le projet, et refuse de le produire. Ce refus plonge Shyamalan dans une sĂ©vĂšre dĂ©pression[162]. MalgrĂ© le contrat signĂ© prĂ©voyant deux tournages : Le Village et le suivant[163], Shyamalan quitte alors les studios. C'est finalement la Warner Bros. qui accepte de produire le projet de La Jeune Fille de l'eau.

Le mystĂšre de Sci-Fi Channel

En 2004, M. Night Shyamalan s'est retrouvé impliqué dans un canular en rapport avec la chaßne de télévision américaine : Sci-Fi Channel. Cet évÚnement, largement couvert par la presse, a conduit la direction de Sci-Fi, NBC Universal, à désavouer la chaßne en dénonçant l'irrespect des rÚgles en vigueur chez la NBC, et en déclarant ne pas vouloir offenser le public[164].

En , alors que Le Village sort en salle en France, la chaßne Sci-Fi annonce la production d'un documentaire sur la vie privée de Shyamalan, intitulé « Le Secret enfoui de Night Shyamalan »[165].

Tout a commencĂ© un an plus tĂŽt, en , alors que Shyamalan donne son accord pour participer au documentaire biographique prĂ©vu pour sortir huit mois plus tard[165], en mĂȘme temps que son nouveau long mĂ©trage : Le Village.

Sci-Fi Channel affirme dans son documentaire, tournĂ© sur le plateau du Village, qu'au cours de son enfance, Shyamalan est passĂ© pour mort pendant une demi-heure Ă  la suite d'un accident de baignade Ă  l'issue duquel on l'avait cru noyĂ©. Le documentaire dĂ©clare ensuite que durant cet Ă©pisode, Shyamalan a eu le temps de communiquer avec les esprits... Le documentaire contient donc des informations exclusives et inĂ©dites sur la vie privĂ©e de Shyamalan. Et mĂȘme, en cours de tournage, la chaĂźne annonce officiellement le retrait de Shyamalan du projet, car celui-ci considĂšre que les questions sont trop personnelles.

En rĂ©alitĂ©, M. Night Shyamalan a collaborĂ© avec Sci-Fi pour la mise au point de ce canular. La chaĂźne lui a fait signer un contrat secret moyennant 5 000 000 $ : l'Ă©pisode de l'accident de baignade survenu au cours de l'enfance de Shyamalan est totalement fictif. La chaĂźne a aussi transmis de fausses informations biographiques Ă  l'Associated Press[166].

Finalement, lors d'une confĂ©rence de presse, Bonnie Hammer, PrĂ©sident Directeur GĂ©nĂ©ral de Sci-Fi Channel, admet le canular, en l'assimilant Ă  une sorte de guerilla marketing pour la promotion du film Le Village. Shyamalan dĂ©clare ensuite dans une dĂ©pĂȘche pour l'Associated Press : « J'Ă©tais, bien sĂ»r, impliquĂ© dans la production de ce projet, mais je n'avais aucun rapport avec le dĂ©partement marketing. Sci-Fi Channel n'avait qu'un objectif de vente, elle manquait totalement d'enthousiasme[164]. »

Malgré tout, le , le documentaire est diffusé sur les télévisions américaines. Cette diffusion suscite de nombreuses interrogations, comme celle de l'implication éventuelle de Shyamalan dans cet évÚnement publicitaire destiné à promouvoir son film.

MNS Foundation

Logotype de la Fondation

En , M. Night Shyamalan et sa femme, Bhavna, ont créé la M. Night Shyamalan Foundation, plus couramment appelée la MNS Foundation[167] dans le but d'amoindrir la pauvreté dans le monde, et plus particuliÚrement à Philadelphie. Cette fondation, depuis sa création, supporte diverses organisations, et programme des activités pour parvenir à abaisser les injustices sociales.

La Fondation, dont le slogan est « Empowering lives — Believing anyone can change the World »[168] que l'on peut traduire par « Donner du pouvoir Ă  la vie — Croire que chacun peut changer le Monde », se fonde ainsi sur la conviction que chaque individu a le droit de vivre avec des opportunitĂ©s : « nous recherchons un monde oĂč chaque vie humaine est valorisĂ©e, et oĂč nous partageons la responsabilitĂ© de s'assurer que chaque individu est capable d'atteindre son plein potentiel »[167].

À sa crĂ©ation, la Fondation s'est concentrĂ©e sur l'amĂ©lioration des conditions de vie des dĂ©favorisĂ©s vivant Ă  Philadelphie, dont nombre des subventions ont servi pour l'Ă©ducation et le logement. Plus rĂ©cemment, les deux fondateurs se sont plus amplement impliquĂ©s sur l'Ă©ducation publique en AmĂ©rique. La Fondation a Ă©galement Ă©largi sa visĂ©e Ă  l'injustice sociale et Ă  la pauvretĂ©. Elle a lancĂ© un projet fondĂ© sur le dĂ©veloppement Ă©conomique d'une communautĂ© pauvre de Nagpur (Inde).

American Express

SuccĂ©dant Ă  Kate Winslet[169] et Robert De Niro, M. Night Shyamalan joue dans un film publicitaire pour l'American Express qu'il rĂ©alise lui-mĂȘme et retransmis lors de la 79e cĂ©rĂ©monie des Oscars. Le spot publicitaire se dĂ©roule dans une salle de restaurant oĂč plusieurs Ă©vĂšnements angoissants surviennent alors qu'il est assis Ă  une table : un berceau de bĂ©bĂ© avance seul jusqu'Ă  la table de ses parents, une femme, par son regard, Ă©touffe son mari, ou encore une serveuse qui est subitement prise d'un malaise. AprĂšs coup, une serveuse s'approche de Shyamalan, le tire du rĂȘve dans lequel il semble ĂȘtre plongĂ© et lui dit Ă  quel point elle aime ses films. Shyamalan, par le biais d'une voix off, dit : « Ma vie consiste Ă  trouver le temps de rĂȘver, c'est pourquoi ma carte est une American Express[170] » :

« My life is about finding time to dream. That’s why my card is American Express. »

Dans cette publicitĂ©, le rĂ©alisateur reprĂ©sente ses rĂȘves, son imagination[171] - [172]. Pourtant, l'ambiance du film paraĂźt froide : un verre se casse, une dame rĂ©primande son mari, un homme enlĂšve sa capuche, laissant apparaĂźtre des tatouages lugubres, ce qui dĂ©stabilise en faisant oublier le critĂšre de vente habituellement chaleureux dans les publicitĂ©s.

Références à Shyamalan dans les autres médias

M. Night Shyamalan a Ă©tĂ© Ă  plusieurs reprises parodiĂ© dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Robot Chicken. Dans l'Ă©pisode numĂ©ro 9, l'un des segments intitulĂ© The Tweest, est une fiction prĂ©sentĂ©e comme Ă©crite et dirigĂ©e par Shyamalan et oĂč il apparaĂźt avec la voix doublĂ©e par Seth Green. Il s'agit d'une intrigue faite d'une succession de rebondissements ponctuĂ©s par l'exclamation « What a tweest! » dite par Shyamalan, allusion Ă  sa « marque de fabrique », son interjection de surprise caractĂ©ristique.

Dans la parodie Ebert & Roeper Ă©galement, on retrouve parfois Shyamalan lançant son « What a tweest! » Ă  la fin d'un Ă©pisode et on le voit mĂȘme en critique cinĂ©matographique aux cĂŽtĂ©s de Roger Ebert, utilisant des variantes de cette phrase pour Ă©mettre ses remarques sur les films.

Dans le premier Ă©pisode de la sĂ©rie Code Monkeys, un jeune Shyamalan nommĂ© « Manoj » (son prĂ©nom de naissance) achetait pour 30 dollars le ticket de Dave pour la premiĂšre du film E.T. l'extra-terrestre et exĂ©cutait des taches avilissantes comme faire 200 abdominaux ou faire dans son pantalon. Dave appelait Manoj « M. » et lui donnait l'idĂ©e du SixiĂšme Sens.

Publicité pour PhénomÚnes au Festival de Cannes (2008)

Shyamalan fut aussi le sujet de plusieurs allusions de la part de divers comédiens dans l'épisode de l'émission hebdomadaire Best Week Ever de la chaßne cùblée VH1 qui fut programmée le week-end de la présentation de La Jeune Fille de l'eau. L'un d'eux déclara qu'il souhaitait voir le film uniquement pour avoir l'occasion de dire : « That's it? That's the twist? Fuck you, M. Night Shyamalan! » (C'est ça ? C'est ça le retournement final ? Allez vous faire foutre, M. Night Shyamalan !)

Dans l'Ă©pisode Les deux font le pĂšre des Simpson, Homer Simpson, apprenant que le nom de son pĂšre biologique commence par un M, demande : « Who could my father be? Moleman? Mr. Burns? (gasps) M. Night Shyamalan? That would be a twist worthy of his increasingly lousy films! » (Qui peut ĂȘtre mon pĂšre ? Moleman ? M. Burns ? (gasps) M. Night Shyamalan ? Ce serait le pire twist de ses films de plus en plus nuls !)

Dans l'Ă©pisode No Meals on Wheels de la cinquiĂšme saison des Griffin (Family Guy), Shyamalan a Ă©tĂ© accusĂ© par Peter Griffin d'ĂȘtre impliquĂ© dans les attentats du 11 septembre 2001.

En 2006, dans Scary Movie 4, une rĂ©fĂ©rence lui est faite, ou plus particuliĂšrement au Village, avec un personnage ressemblant Ă  celui d'Ivy Walker jouĂ© par Bryce Dallas Howard. En effet, une fille vĂȘtue de jaune, et portant un Ă©criteau, comme celui de la bande originale du film de Shyamalan, est postĂ©e dans le bas de l'affiche[173]. On retrouve aussi une allusion Ă  Signes dans Scary Movie 3, avec des agroglyphes en arriĂšre-plan de l'affiche.

Shyamalan est apparu Ă©galement dans l'Ă©pisode intitulĂ© Sorry, Harvey. (DĂ©solĂ©, Harvey.) de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Entourage le : Shyamalan rencontre Ari Gold au cimetiĂšre oĂč il est en train de filmer un spot publicitaire pour l'American Express. Il donne Ă  Ari un script de 200 pages Ă  lire pour le lendemain matin et le menace de l'interroger. Le lendemain matin, il donne Ă  Ari un script corrigĂ© et l'oblige Ă  le lire sur le champ.

Dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e South Park, il est caricaturĂ© dans l'Ă©pisode 10-11, Imagination land. Lorsque l'imagination des AmĂ©ricains est attaquĂ©e par des terroristes islamistes, le gouvernement se tourne vers Shyamalan en vue d'imaginer une contre-attaque. Son plan consiste finalement Ă  transformer les terroristes en loups-garous du futur, eux-mĂȘmes terrorisĂ©s par des extra-terrestres. Finalement, il s'avĂšre que l'humanitĂ© entiĂšre est dĂ©jĂ  morte. Ces Ă©pisodes reprennent Le Village, Signes et SixiĂšme Sens pour mettre en valeur le fait que Shyamalan est capable d'Ă©crire des scĂ©narios plus inattendus.

Revenus

Lors de la rĂ©alisation de ses films, Shyamalan s'emploie toujours Ă  choisir une distribution hors du commun, composĂ© essentiellement de cĂ©lĂ©britĂ©s : Bruce Willis, Sigourney Weaver, Bryce Dallas Howard, et Joaquin Phoenix entre autres. Peut-ĂȘtre source de son succĂšs, ses films font la plupart du temps partie du box-office national amĂ©ricain, français, et mondial[174]. Ainsi, il a acquis une certaine renommĂ©e, et des revenus Ă©levĂ©s[175] : pour Signes en 2002, il a remportĂ© 12 500 000 $, pour Incassable (2000), 10 000 000 $ et pour SixiĂšme Sens (1999), 3 000 000 $[176]. D'ailleurs, c'est depuis Incassable que Bruce Willis exige un salaire supĂ©rieur Ă  20 000 000 $[177], et que Haley Joel Osment a pu jouer avec Steven Spielberg pour A.I. Intelligence artificielle.

Distinctions

M. Night Shyamalan fut souvent remarqué pour sa réalisation ou son scénario. Plusieurs fois nommé aux Oscars, aux Golden Globes ou aux BAFTA Awards, il n'a que trÚs rarement remporté un prix : on lui a cependant attribué le prix Bram Stoker du meilleur scénario et un Empire Award du meilleur réalisateur pour SixiÚme Sens. Par ailleurs, l'astéroïde (124450) Shyamalan porte son nom.

Voici ses principales récompenses et nominations[178] :

AnnĂ©e ÉvĂšnement CatĂ©gorie Film
1999Young Artist AwardsNommĂ© au prix du meilleur film dramatiqueÉveil Ă  la vie
1999Prix Bram StokerPrix du meilleur scénarioSixiÚme Sens
2000Writers Guild of AmericaNommé au prix du meilleur scénarioSixiÚme Sens
2000Empire AwardsPrix du meilleur réalisateurSixiÚme Sens
2000Science Fiction and Fantasy Writers of America Prix du meilleur scénarioSixiÚme Sens
2000Palm Springs International Film FestivalPrix VisionarySixiĂšme Sens
2000OscarsNommé au prix du meilleur réalisateurSixiÚme Sens
2000Nommé au prix du meilleur scénarioSixiÚme Sens
2000BAFTA AwardsNommé au prix du meilleur scénarioSixiÚme Sens
2000Nommé au prix David Lean (réalisation)SixiÚme Sens
2000DGA AwardsNommé au prix de la meilleure réalisationSixiÚme Sens
2000Golden GlobesNommé au prix du meilleur scénarioSixiÚme Sens
2000Saturn AwardsNommé au prix du meilleur scénarioSixiÚme Sens
2000Prix AmandaNommé au prix du meilleur filmSixiÚme Sens
2000Annie AwardNommé au prix du meilleur scénarioStuart Little
2000Prix Bram StokerNommé au prix du meilleur scénarioIncassable
2001Science Fiction and Fantasy Writers of AmericaNommé au prix du meilleur scénarioIncassable
2002Prix Bram StokerNommé au prix du meilleur scénarioSignes
2003Young Artist AwardsNommé au prix du meilleur film fantastiqueSignes
2003Empire AwardsNommé au prix du meilleur réalisateurSignes
2005Nommé au prix du meilleur réalisateurLe Village
2006ShoWest ConventionMeilleur cinéaste de l'année

Inversement, il a reçu plusieurs Razzie Awards (comme pire film, pire réalisateur ou pire scénariste) pour La Jeune Fille de l'eau et Le Dernier Maßtre de l'air.

AnnĂ©e ÉvĂšnement CatĂ©gorie Film
2007Razzie AwardsNommé au prix du pire scénarioLa Jeune Fille de l'eau
2007Prix du pire réalisateurLa Jeune Fille de l'eau
2007Prix du pire acteur dans un second rĂŽleLa Jeune Fille de l'eau
2009Nommé au prix du pire réalisateurPhénomÚnes
2009Nommé au prix du pire scénaristePhénomÚnes
2009Nommé au prix du pire filmPhénomÚnes
2011Prix du pire réalisateurLe Dernier Maßtre de l'air
2011Prix du pire scénaristeLe Dernier Maßtre de l'air
2011Prix du pire filmLe Dernier MaĂźtre de l'air

Notes et références

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Annexes

Bibliographie critique

En français
  • Contes de l'au-delĂ  : le cinĂ©ma de M. Night Shyamalan / sous la dir. de Hugues Derolez. Paris : VendĂ©miaire, coll. "CinĂ©ma", , 152 p. (ISBN 978-2-36358-157-0)
  • Les Grands RĂ©alisateurs d'Hollywood no 9 / rĂ©alisation Martin Saint Charles. Paris : l'Harmattan vidĂ©o, 2017. 1 DVD vidĂ©o (52 min). (ISBN 9782336313498)
En langue anglaise
  • (en) Michael Bamberger, The Man Who Heard Voices: Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale, New York, Gotham Books, (ISBN 1592402135)
  • (en) Michael Bamberger et David Bordwell, The Man Who Heard Voices: Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale and Lost, New York, Gotham Books, (ISBN 159240247X)

Articles connexes

Liens externes

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