M. Night Shyamalan
Manoj Nelliyattu Shyamalan (en malayalam : àŽźàŽšà”àŽà” àŽšà”àŽ±à”àŽ±à” àŽ¶à”àŽŻàŽŸàŽźàŽłà”»), dit M. Night Shyamalan (/ËÊÉmÉlÉn/), est un rĂ©alisateur, scĂ©nariste, producteur et acteur amĂ©ricain dâorigine indienne[2], nĂ© le [3] Ă MahĂ© (territoire de PondichĂ©ry).
Nom de naissance | Manoj Nelliyattu Shyamalan |
---|---|
Surnom | M. Night[1] |
Naissance |
Mahé (Inde) |
Nationalité | Américain |
Profession | Réalisateur, scénariste, producteur, acteur |
Films notables |
SixiĂšme Sens Incassable Signes Le Village Split |
SĂ©ries notables |
Wayward Pines Servant |
Il a été cité à deux reprises aux Oscars pour sa réalisation et son scénario de SixiÚme Sens, en 1999.
Il interprĂšte un rĂŽle dans la plupart de ses films, de la mĂȘme maniĂšre qu'Alfred Hitchcock par exemple. Il joue ainsi le rĂŽle du docteur Hill dans SixiĂšme Sens ou encore celui d'un dealer dans Incassable. Ses apparitions vont gĂ©nĂ©ralement au-delĂ du simple camĂ©o en raison de leur importance dans le scĂ©nario. Il est Ă©galement connu pour Ă©crire ses propres scĂ©narios aux allures contemporaines et surnaturelles.
Souvent Ă lâorigine de polĂ©miques[4], selon Alessandro Di Giuseppe, critique du Quotidien du cinĂ©ma, M. Night Shyamalan sâest dĂ©marquĂ© des autres rĂ©alisateurs de sa gĂ©nĂ©ration comme lâun des nouveaux maĂźtres du thriller[5] - [6].
S'il a été reçu avec enthousiasme, autant par la critique que par le public, avec SixiÚme Sens, Incassable, Signes ou Le Village, La Jeune Fille de l'eau est une déception tant critique que publique. Ses films suivants PhénomÚnes, Le Dernier Maßtre de l'air et After Earth, sont sévÚrement critiqués mais restent de relatives réussites financiÚres.
Avec The Visit (2015)[7] et Split (2017)[8] Shyamalan confirme son retour aussi bien auprĂšs des critiques que du public.
Biographie
Enfance
Manoj Nelliyattu Shyamalan, dit M. Night Shyamalan, est nĂ© Ă PondichĂ©ry en Inde[9], d'une lignĂ©e d'Indiens hindous. Son pĂšre, Nelliattu C. Shyamalan, est un mĂ©decin malayali (originaire de lâĂtat du Kerala) et sa mĂšre, Jayalakshmi Shyamalan, est une obstĂ©tricienne et gynĂ©cologue tamoule (originaire de lâĂtat du Tamil Nadu)[9].
Dans les annĂ©es 1960, aprĂšs avoir fait des Ă©tudes mĂ©dicales au JIPMER[10] de PondichĂ©ry et la naissance de leur premier enfant, Veena, les parents de Shyamalan Ă©migrent vers les Ătats-Unis. En 1970, la mĂšre de Shyamalan retourne en Inde pour passer les cinq derniers mois de sa deuxiĂšme grossesse dans le domaine de ses grands-parents maternels Ă Chennai (anciennement Madras).
Shyamalan naĂźt Ă l'hĂŽpital JIPMER de PondichĂ©ry, comme sa sĆur Veena, et six semaines plus tard, sa mĂšre l'emmĂšne rejoindre son pĂšre et sa sĆur, Ă Penn Valley, un quartier de la banlieue ouest de Philadelphie en Pennsylvanie, oĂč Shyamalan est Ă©levĂ©. Ses parents lâenvoient alors Ă©tudier dans une Ă©cole catholique privĂ©e Ă Merion, dans la banlieue de Philadelphie, Ă la Waldron Mercy Academy[11] - [12], lâun des collĂšges trĂšs prisĂ©s de Pennsylvanie[11]. Il entre ensuite Ă lâEpiscopal Academy[13], une Ă©cole privĂ©e de Merion Ă©galement.
Shyamalan dĂ©cide ensuite dâaller Ă la Tisch School of the Arts, de lâUniversitĂ© de New York, Ă Manhattan, dont il sort diplĂŽmĂ© en 1992 (date Ă laquelle il a Ă©tĂ© naturalisĂ© amĂ©ricain). Câest lĂ quâil abrĂšge son premier prĂ©nom Manoj en « M. » et quâil remplace son deuxiĂšme prĂ©nom Nelliyattu par « Night »â; il signera par la suite ses films sous ce nom[14]. Shyamalan a Ă©prouvĂ© trĂšs tĂŽt le dĂ©sir de devenir rĂ©alisateur de cinĂ©ma lorsque, tout jeune, on lui offrit une camĂ©ra Super 8. MalgrĂ© lâopposition de son pĂšre, qui souhaitait le voir perpĂ©tuer la tradition familiale en devenant mĂ©decin, sa mĂšre lâencouragea Ă suivre son inclination pour le cinĂ©ma[15]. Pour cette raison, Ă travers SixiĂšme Sens, il rend hommage Ă son pĂšre en jouant le rĂŽle d'un mĂ©decin[16].
ĂgĂ© de 17 ans, Shyamalan, alors inconditionnel du cinĂ©ma de Steven Spielberg[17], a dĂ©jĂ rĂ©alisĂ© quarante-cinq courts mĂ©trages chez lui[18]. Il inclut ainsi systĂ©matiquement dans chaque version DVD de ses films l'un de ses courts mĂ©trages de jeunesse[17] quâil estime reprĂ©senter son premier essai du genre. Par exemple, dans SixiĂšme Sens, on retrouve Nightmare on Old Gulfâ; dans Incassable, on retrouve Millionnaire et dans Signes, on retrouve Pictures. On retrouve aussi Graham, le couteau et le garde-manger dans Praying with Anger et La CrĂ©ature dans Ăveil Ă la vie.
DĂ©buts (1992-1998)
M. Night Shyamalan rĂ©alise son premier long mĂ©trage en 1992 : Praying with Anger (Prier avec colĂšre), un drame autobiographique, alors quâil est encore Ă©tudiant Ă l'UniversitĂ© de New York. Pour le tournage, il doit emprunter de lâargent Ă ses proches, famille ou amis[19] et il demande donc Ă ses parents de produire le film[20]. Peu avant sa sortie, il est projetĂ© avec succĂšs au Festival international du film de Toronto, le [21], puis pendant une semaine dans une salle de cinĂ©ma aux Ătats-Unis[21]. Le long-mĂ©trage est par ailleurs Ă©lu premier film de l'annĂ©e Ă lâAmerican Film Institute de Los Angeles[22]. Mais il ne remportera pas un franc succĂšs auprĂšs du public.
Invité par David Overbey à venir sur scÚne, à la fin de la projection au Festival de Toronto, Shyamalan prédit que les cinéphiles du monde entier ne tarderont pas à voir d'autres réalisations de sa part dans les années à venir[23]. Par ailleurs, tourné à Chennai, en Inde, Praying with Anger est le seul film de M. Night Shyamalan à avoir été produit en dehors de la Pennsylvanie.
Entre-temps, le réalisateur vend une histoire intitulée Labor of Love à la 20th Century Fox, qui ne sera finalement jamais tournée[22] - [24].
En 1993, M. Night Shyamalan se marie avec la psychologue indienne Bhavna Vaswani, qu'il a rencontrĂ©e Ă lâUniversitĂ© de New York[25]. Ils sont parents de trois filles.
En 1995, Shyamalan Ă©crit et rĂ©alise son deuxiĂšme film, Ăveil Ă la vie (Wide Awake), qui ne sera projetĂ© quâĂ partir de 1998[26]. En 1999, le film est nommĂ© au Young Artist Award pour le prix du meilleur drame et pour la meilleure performance dans un premier rĂŽle pour Joseph Cross[27]. C'est pourtant un Ă©chec commercial, la recette totale nâatteignant que 305 704 $[28].
La mĂȘme annĂ©e, Shyamalan participe Ă l'Ă©criture du scĂ©nario du film d'animation Stuart Little, de Rob Minkoff, qui remporte un franc succĂšs auprĂšs d'un vaste public de par le monde[29].
Ăge d'or (1999-2004)
MalgrĂ© lâĂ©chec de ses deux premiers longs mĂ©trages, Shyamalan devient cĂ©lĂšbre dans le monde entier grĂące Ă son troisiĂšme film : SixiĂšme Sens, avec Bruce Willis et Haley Joel Osment. Celui-ci se classe 10e plus grand succĂšs dans lâhistoire du cinĂ©ma durant les annĂ©es 2000, se vend en DVD et en cassette vidĂ©o[22] et demeure 32e au box-office mondial de tous les temps en 2009[30]. GrĂące Ă ce succĂšs, il rĂ©ussit Ă crĂ©er sa propre sociĂ©tĂ© de production, la Blinding Edge Pictures qui produira en partie chacun de ses longs mĂ©trages. Ses films suivants sâaffichent gĂ©nĂ©ralement dans le box-office. Night Shyamalan sâimpose alors comme le nouveau patron du thriller et du film fantastique Ă Hollywood[5].
Dans tous ses films, la distribution est composée essentiellement de célébrités du monde du cinéma dont la renommée est acquise : Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Joaquin Phoenix ou encore Mel Gibson. Ses films se caractérisent aussi par leur fin haletante et imprévue. Il a utilisé et popularisé le concept de twist final. Il a aussi fait connaßtre la jeune Bryce Dallas Howard.
Jouant à plusieurs reprises pour lui, Joaquin Phoenix (Le Village et Signes), Bruce Willis (SixiÚme sens, Incassable et Glass), Bryce Dallas Howard (Le Village et La Jeune Fille de l'eau) et Angela Eckert (Signes et Incassable) sont considérés comme ses acteurs fétiches. On remarque également Frank Collison qui a joué dans Le Village et PhénomÚnes.
De plus, Ă partir de son troisiĂšme long mĂ©trage, Shyamalan utilise le procĂ©dĂ© du « clin d'Ćil » appelĂ© camĂ©o, Ă lâinstar dâAlfred Hitchcock : il fait de brĂšves et discrĂštes apparitions dans ses longs mĂ©trages. La Jeune Fille de l'eau, film « d'autodĂ©rision »[31], est une exception, il sâattribue l'un des rĂŽles principaux, celui du scĂ©nariste Vick Ran qui Ă©lucide le mystĂšre planant autour de la jeune Narf[32], Story, qui dĂ©sire rentrer chez elle. Ledit scĂ©nariste deviendra cĂ©lĂšbre grĂące Ă sa « Petite cuisine », un livre dĂ©crivant ses intĂ©rĂȘts politiques extrĂ©mistes. Le personnage de Vick Ran fait rĂ©fĂ©rence Ă Vikram Seth, un Ă©crivain indien[33]. Night Shyamalan fait aussi rĂ©fĂ©rence à « John Ford et aux westerns, aux contes de fĂ©e et aux films d'horreur »[34] Ă travers ses diffĂ©rentes Ćuvres cinĂ©matographiques.
Durant les années 2000, Shyamalan a signé un contrat de trois longs métrages avec la Paramount Pictures et la Nickelodeon[35]. Il est par ailleurs le scénariste des studios Disney le mieux payé avec Signes[17].
Ăchecs successifs (2006-2014)
AprĂšs le succĂšs de ses quatre films produits par les studios Disney (prĂšs dâun milliard et demi de dollars de recettes), Shyamalan fait face Ă une pĂ©riode difficile : George Lucas rejette sa proposition de scĂ©nario pour Indiana Jones 4[36], et il peine Ă adapter Ă lâĂ©cran La Jeune Fille de l'eau, conte pour enfants quâil a lui-mĂȘme Ă©crit : le scĂ©nario quâil prĂ©sente Ă Disney est rejetĂ©. Il passe alors sous contrat avec la Warner, qui dĂ©cide de financer son projet.
La Jeune Fille de lâeau narre le fabuleux destin du concierge Cleveland Heep (Paul Giamatti) qui, un soir, dĂ©couvre prĂšs de la piscine de son immeuble une jeune fille qui se rĂ©vĂšle ĂȘtre une nymphe traquĂ©e par de malĂ©fiques crĂ©atures. Sâensuit une sĂ©rie dâaventures. Bryce Dallas Howard, qui interprĂšte le rĂŽle de la nymphe, signe lĂ son deuxiĂšme rĂŽle marquant aux cĂŽtĂ©s de Shyamalan, aprĂšs celui dâIvy Walker dans Le Village. Le film, qui a coĂ»tĂ© prĂšs de 75 000 000 $, sort dans les salles durant lâĂ©tĂ© 2006. En pleine prĂ©sentation de celui-ci, Shyamalan rĂ©vĂšle quâil serait intĂ©ressĂ© par la rĂ©alisation du septiĂšme volet des aventures dâHarry Potter, lui qui avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© pressenti pour la rĂ©alisation d'Harry Potter Ă l'Ă©cole des sorciers[37]. Les critiques du film se montreront toutefois impitoyables, soulignant quâavec une recette infĂ©rieure Ă son coĂ»t de production (72 000 000 $ contre 75 000 000 $), La Jeune Fille de lâeau constitue un Ă©chec financier.
Alors mĂȘme que le film sort dans les salles, Shyamalan dĂ©voile Ă ses fans de nombreux dĂ©tails sur sa vie privĂ©e : Michael Bamberger publie ainsi une biographie dĂ©taillĂ©e du rĂ©alisateur, The Man Who Heard Voices: Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale. Le livre aborde notamment lâĂ©criture du scĂ©nario de La Jeune Fille de lâeau et le conflit avec Disney.
Ă la suite de cet Ă©chec, Shyamalan ne fait plus figure de « valeur sĂ»re » du cinĂ©ma international et il lui est plus difficile de trouver un studio pour produire son nouveau projet de film, The Green Effect. La 20th Century Fox sâavĂšre finalement intĂ©ressĂ©e, Ă condition de modifier lĂ©gĂšrement le scĂ©nario, de changer le titre et de cofinancer pour moitiĂ© le projet avec un autre studio. Shyamalan accĂšde Ă ces demandes, renommant le film The Happening (PhĂ©nomĂšnes) et trouvant une sociĂ©tĂ© de production[38] - [39]. Pour les rĂŽles-titre, il engage Mark Wahlberg et Zooey Deschanel. Dans ce « thriller Ă©cologique », la vĂ©gĂ©tation, dĂ©sireuse de faire Ă©chec au changement climatique et Ă la destruction de la nature par lâhumanitĂ©, libĂšre des neurotransmetteurs qui poussent les ĂȘtres humains au suicide.
Les films suivants Le Dernier Maßtre de l'air (2010) et After Earth (2013) sont des échecs au niveau de la critique mais réalisent cependant une meilleure recette que les métrages précédents. L'adaptation de la premiÚre saison (premier "Livre") de la série télévisée populaire d'animation américaine Avatar, le dernier maßtre de l'air récolte environ 320 000 000 $ et le film de science-fiction avec Will Smith plus de 243 000 000 $.
Cinéma indépendant et regain critique (depuis 2015)
L'année 2015 va lui permettre d'opérer un come back discret, mais salutaire.
En mai est diffusé sur la chaßne FOX le premier épisode d'une nouvelle série télévisée, Wayward Pines. Les critiques sont bonnes pour ce programme dont Shyamalan co-produit l'intégralité de la saison de 10 épisodes. En septembre, il revient au genre qui l'a révélé au cinéma avec le thriller horrifique, avec The Visit. Ce film indépendant à petit budget (5 millions de dollars), tourné avec l'actrice Kathryn Hahn (Preuve à l'appui), lui permet de retrouver la critique et le public, qui saluent cet éloignement des grosses productions hollywoodiennes.
En , est annoncé qu'il produira un reboot de la série Les Contes de la crypte pour la chaßne TNT[40].
DĂ©but 2017 sort son douziĂšme long-mĂ©trage, Split. Ce thriller bĂ©nĂ©ficie d'un budget modeste de 9 millions de dollars, et de la prĂ©sence de l'acteur britannique James McAvoy en tĂȘte d'affiche. Les critiques et le public sont trĂšs positifs. DĂ©but 2019 sort son film Glass, signant la fin de la trilogie aprĂšs Incassable et Split.
En février 2022 il préside le jury du 72e Festival du film de Berlin[41].
En janvier 2023, il affirme dans une interview son intention de réaliser 3 nouveaux films dans les 6 prochaines années[42].
Filmographie
Année | Titre francophone | Titre original | profession(s) |
---|---|---|---|
1992 | Praying with Anger | Réalisateur, scénariste, producteur et acteur | |
1998 | Ăveil Ă la vie | Wide Awake | RĂ©alisateur et scĂ©nariste |
1999 | SixiÚme Sens (Québec : Le SixiÚme Sens) |
The Sixth Sense | Réalisateur, scénariste et acteur |
Stuart Little (Québec : Petit Stuart) |
scénariste | ||
2000 | Incassable (Québec : L'Indestructible) |
Unbreakable | Réalisateur, scénariste, producteur et acteur |
2002 | Signes | Signs | Réalisateur, scénariste, producteur et acteur |
2004 | Le Village | The Village | Réalisateur, scénariste, producteur et acteur |
Le Secret enfoui de Night Shyamalan | The Buried Secret of M. Night Shyamalan | Acteur | |
2006 | La Jeune Fille de l'eau (Québec : La Dame de l'eau) |
Lady in The Water | Réalisateur, scénariste, producteur et acteur |
2007 | Entourage (série télévisée) | caméo dans son propre rÎle, saison 4, épisode 4 | |
2008 | PhĂ©nomĂšnes (QuĂ©bec : L'ĂvĂ©nement) |
The Happening | Réalisateur, scénariste, producteur et acteur |
2010 | Le Dernier Maßtre de l'air | The Last Airbender | Réalisateur, scénariste et producteur |
Devil | Producteur et scénariste | ||
2013 | After Earth (Québec : AprÚs la Terre) |
RĂ©alisateur | |
2015 | Wayward Pines (série télévisée) | Réalisateur du pilote et producteur délégué | |
The Visit (Québec : La Visite) |
Réalisateur, scénariste, producteur | ||
2017 | Split (Québec : Divisé) |
Réalisateur, scénariste, producteur et acteur | |
2019 | Glass (Québec : Verre) |
Réalisateur, scénariste, producteur et acteur | |
2019-2020 | Servant (série télévisée) | Producteur, réalisateur de trois épisodes et un caméo | |
2021 | Old (Québec : Anormal) |
Réalisateur, scénariste, producteur et acteur | |
2023 | Knock at the Cabin | Réalisateur, scénariste, producteur | |
2024 | Trap | Réalisateur, scénariste, producteur |
Filmographie détaillée
â M. Night Shyamalan[43] |
Praying with Anger
Praying with Anger est la premiĂšre Ćuvre Ă©crite et rĂ©alisĂ©e par Shyamalan en tant que jeune cinĂ©aste. Ce film est sorti en 1992. Il traite de lâhistoire dâun jeune homme nommĂ© Dev Raman, interprĂ©tĂ© par Shyamalan lui-mĂȘme, qui retourne en Inde pour dĂ©couvrir son hĂ©ritage et sa vraie nation. Au cours de son voyage, Dev apprend que son pĂšre, personnage froid et distant, maintenant dĂ©cĂ©dĂ©, lâaimait en fait Ă©normĂ©ment, beaucoup plus quâil ne pouvait lâimaginer.
Le titre du film provient de lâune des scĂšnes, lorsque Raman, le protagoniste, se rend compte quâil est capable de prier les dĂ©itĂ©s hindoues avec toutes les Ă©motions exceptĂ© lâindiffĂ©rence mais Ă©galement lorsquâil est en colĂšre[44] - [45] : Praying with Anger signifie littĂ©ralement « Prier avec colĂšre ».
Ăveil Ă la vie
Ăveil Ă la vie est le deuxiĂšme long mĂ©trage de Shyamalan. Lâhistoire Ă©crite par Shyamalan est achetĂ©e par les studios Miramax Films qui le choisiront bien plus tard comme rĂ©alisateur. Le plateau de tournage est Ă©rigĂ© Ă Philadelphie. Le film est produit par Cary Woods et Cathy Konrad et la distribution composĂ©e de Joseph Cross, Rosie O'Donnell, Dana Delany, Denis Leary et Robert Loggia.
Le film, qui dĂ©crit la recherche de Dieu par un enfant dont le grand-pĂšre vient de dĂ©cĂ©der, ressemble aux rĂ©alisations ultĂ©rieures de Shyamalan : on retrouve le thĂšme de la croyance mĂ©taphysique, avec un arriĂšre-plan surnaturel et une fin inattendue[46]. Câest aussi le seul film oĂč M. Night Shyamalan ne fait aucune apparition[47].
Ăveil Ă la vie fut rĂ©alisĂ© en 1995, mais ne sortit en salle quâen 1998. Le film est considĂ©rĂ© par la production comme un Ă©chec, la recette amĂ©ricaine et mondiale sâĂ©tant Ă©levĂ©e Ă 288 000 $[48] pour un budget total de 7 000 000 $[28].
SixiĂšme Sens
Le vĂ©ritable succĂšs commercial, public, et critique, a dĂ©butĂ© en 1999, quand il a Ă©crit, dirigĂ© et produit SixiĂšme Sens. Ce drame surnaturel traite des dĂ©boires d'un psychologue pour enfant, Malcolm Crowe (jouĂ© par Bruce Willis), touchĂ© par balle par lâun de ses patients introduit dans sa demeure par effraction. Malcolm va ensuite rencontrer un jeune enfant apparemment instable, Cole Sear (jouĂ© par Haley Joel Osment), qui prĂ©tend voir des morts. Le psychologue pense quâil peut racheter sa faute en aidant ce pauvre enfant. Selon le livre DisneyWar, lorsque David Vogel, de la Walt Disney Company, a lu le script du SixiĂšme Sens, il n'a pas pris le temps de demander leurs avis Ă ses supĂ©rieurs, a achetĂ© les droits du livre pour 2 000 000 $, et a ensuite engagĂ© Shyamalan pour le tournage[49]. Lorsquâils lâont appris, les patrons de Vogel, Ă©tant opposĂ© Ă ce choix, ont vendu les bĂ©nĂ©fices aux studios Spyglass Entertainment, en gardant un pourcentage de 12,5 %[49].
Son goĂ»t prononcĂ© pour lâhorreur cinĂ©matographique provient de lâenfance de Shyamalan. Un jour, alors quâil revenait en voiture du supermarchĂ© avec ses parents, ils virent la porte de leur maison entrouverte. Le pĂšre de Shyamalan dĂ©clara sur le coup quâun « fou furieux l'attendait assis sur le bord du lit... » alors quâil ne sâagissait finalement que dâun tapis coincĂ© dans lâouverture[50]. Shyamalan dĂ©clarera Ă ce propos : « cela rappelle la scĂšne de Vincent : tu rentres chez toi et un inconnu t'attend ».
Le film représente un budget de 40 000 000 $ et a rapporté 670 000 000 $[51].
De plus, SixiÚme Sens fut nommé à six reprises aux Oscars : pour celui du meilleur réalisateur, du meilleur film, du meilleur scénario original, du meilleur montage, du meilleur second rÎle masculin et celui du meilleur second rÎle féminin.
Incassable
Incassable est un thriller. Il conte lâhistoire de David Dunn (jouĂ© par Bruce Willis), unique survivant d'un accident de train, et de sa rencontre avec un collectionneur de Comics, nommĂ© Elijah Price (jouĂ© par Samuel L. Jackson) : ce dernier est convaincu que David possĂšde des supers pouvoirs. Le film fut critiquĂ© dans plusieurs magazines le comparant Ă SixiĂšme Sens, remarquant son atmosphĂšre sombre, voire lugubre[52].
On note également une certaine ressemblance esthétique avec les comic books[53] dont traite le film.
Avec un budget de 75 000 000 $, le film rapporta 345 000 000 $ avec la vente de DVD au niveau mondial.
Signes
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Sorti en , Signes est un drame de science-fiction qui se déroule dans un village de Pennsylvanie. Un pasteur (joué par Mel Gibson), a perdu la foi à la suite de la mort de son épouse. Désespéré, il rejoint sa famille qui est témoin d'une invasion d'extra-terrestres. Joaquin Phoenix, Rory Culkin et Abigail Breslin sont aussi à l'affiche.
Avec un budget de 72 000 000 $, Signes a remportĂ© pas moins de 227 000 000 $ aux Ătats-Unis, et 408 000 000 $ au niveau mondial[56]. Le film fut gĂ©nĂ©ralement bien reçu, avec une des meilleures premiĂšres semaines (60 000 000 $) dans la carriĂšre de Mel Gibson en tant quâacteur.
Le film a reçu un accueil favorable de la critique. Notamment de la part de Roger Ebert pour le magazine Four-Star :
« Signes, film de M. Night Shyamalan, est le travail dâun cinĂ©aste-nĂ©, capable de rĂ©unir toute la tension d'une scĂšne en un unique instant. Nous ne nous posons pas la question de savoir comment il a pu le concevoir, mais plutĂŽt comment il a rĂ©ussi Ă le rĂ©aliser[57]. »
Shyamalan a dĂ©clarĂ© dans une entrevue avec l'hebdomadaire Science Fiction Weekly que le choix de faire appel Ă Mel Gibson comme tĂȘte dâaffiche avait Ă©tĂ© en partie motivĂ© par son interprĂ©tation dans le long mĂ©trage L'Arme fatale :
« J'Ă©tais chez mes parents, sur le canapĂ©, et je regardais LâArme fatale. J'ai alors vu un homme jouer dans un film d'action avec une Ă©motion que je n'avais jamais observĂ©e jusqu'alors. [âŠ] Jâai totalement cru en lâhumanitĂ© de cet homme, dĂ©chirĂ© par la perte de son Ă©pouse au point de ne pas craindre de mourir, ce qui le transformait en une Arme fatale. [âŠ] Quand j'ai Ă©crit l'histoire dâun homme qui perdait la foi Ă cause du dĂ©cĂšs de sa femme, j'ai tout de suite pensĂ© Ă lui. J'aime Ă©galement faire appel Ă un homme dâaction et ne pas le laisser ĂȘtre « Le Mec »[58]. »
Shyamalan a ensuite ajoutĂ© quâĂ lâorigine, l'histoire devait avoir un accompagnement musical minimaliste, laissant place aux dialogues afin de les rendre plus touchants. Mais, les premiĂšres Ă©bauches musicales de James Newton Howard pour la bande annonce l'ont immĂ©diatement fait changer d'avis : elle lui ont rappelĂ© les compositions intenses et pleines d'Ă©motions de Bernard Herrmann[58], le collaborateur rĂ©gulier d'Alfred Hitchcock. D'ailleurs, James Newton Howard a rĂ©alisĂ©, chaque composition originale des films de Shyamalan jusque After Earth.
Le Village
En plein travail dâadaptation du roman Les Hauts de Hurlevent, Shyamalan abandonne le projet pour finalement tourner un film dont il est lâauteur : Le Village (The Village)[59]. Le Village est sorti en . Avec Ă lâaffiche les acteurs Joaquin Phoenix, William Hurt, Sigourney Weaver, Bryce Dallas Howard et Adrien Brody, ce film raconte lâhistoire dâune petite communautĂ© de la fin du XIXe siĂšcle (1897), menĂ©e par un groupe d'« aĂźnĂ©s » qui ont pris la dĂ©cision dâisoler leur village. Ce dernier est en effet entourĂ© dâune forĂȘt pleine de crĂ©atures mystĂ©rieuses et menaçantes. Cependant, bien qu'un pacte semble avoir Ă©tĂ© mis en place entre ces crĂ©atures et les villageois via une « frontiĂšre », Lucius Hunt (jouĂ© par Joaquin Phoenix) remet en cause cet isolement, les frontiĂšres, et les croyances.
Avec un coĂ»t de production total de 71 600 000 $[60] qui a en partie financĂ© la construction du « village », le film a rapportĂ© plus de 114 000 000 $ aux Ătats-Unis, dont 50 000 000 $ lors de sa premiĂšre semaine. Le bĂ©nĂ©fice mondial avoisine les 256 000 000 $. Cette excellente semaine de lancement fut suivie d'une baisse sĂ©vĂšre de la frĂ©quentation de 67 %. Dâailleurs, on parle dĂ©sormais du film comme dâune dĂ©ception commerciale. AprĂšs cette dĂ©saffection, la critique devint la plupart du temps nĂ©gative[61] : Desson Thomson, du Washington Post, a parlĂ© du film comme d'une « dĂ©ception abrutissante »[61]. Kevin Thomas, du Los Angeles Times, a dit : « Ce film devient pĂ©nible plutĂŽt que provocateur, et absurde plutĂŽt que d'ĂȘtre rĂ©futable »[61]. Roger Ebert, qui avait prĂ©cĂ©demment apprĂ©ciĂ© l'Ćuvre de Shyamalan, a qualifiĂ© le film d'« erreur colossale : « [c'est] un film basĂ© sur une intrigue qui ne peut pas le supporter, d'ailleurs si transparente que le film serait risible s'il n'Ă©tait pas si sĂ©rieux⊠Shyamalan est un rĂ©alisateur qui a un talent incroyable, et Ă©voque des histoires inimaginables, mais cette fois, hĂ©las, il a perdu de son charisme »[62] ».
Selon Shyamalan, l'explication de la baisse de frĂ©quentation dans les salles rĂ©side dans lâutilisation dâun thĂšme identique Ă celui de ses autres films, et dans la diffĂ©rence de traitement[63]. Le thĂšme principal du Village, est la foi, le mĂȘme que dans Signes ou encore SixiĂšme Sensâ; cependant, Le Village incite les gens Ă ne pas croire au surnaturel, contrairement Ă ses prĂ©cĂ©dentes Ćuvres. Il avait pourtant souhaitĂ© que lâhistoire du film soit un drame sentimental superposĂ© Ă un lĂ©ger sentiment de peur limitĂ© Ă la premiĂšre partie[63]. La jeune Ivy Walker est amoureuse de lâhomme le plus courageux du village, Lucius Hunt. Mais, par jalousie, Noah, le dĂ©ficient mental du village, tente de le tuer[63].
Pourtant, le thĂšme du Village peut ĂȘtre ambivalent : sur le secret, et la communautĂ©. Ce film mĂ©lange rĂ©alisme, Ă©trange, et fantastique pour raconter une histoire dâamour et une autre politique[64]. Plusieurs questions viennent se poser aux spectateurs : « comment vivre en sachant ce qui se cache au-delĂ des frontiĂšres ? Est-il possible de vivre avec toutes ces peurs, isolĂ© de tout[64] ? » Le Village reflĂšte, de plus, des aspects politiques : une certaine utopie de lâAmĂ©rique du XVIIIe siĂšcle. En effet, la date gravĂ©e sur la tombe vue lors du dĂ©but du film met en avant le XIXe siĂšcle[65] - [66] qui est peut-ĂȘtre une mĂ©taphore du regret du temps qui passe puisque lâhistoire se dĂ©roule au XXe siĂšcle[67].
En outre, Le Village peut ĂȘtre vu comme une critique de lâAmĂ©rique. LâAmĂ©rique au temps des pionniers est reprĂ©sentĂ©e Ă travers cette petite communautĂ© fondĂ©e par les anciens[68] : elle reprĂ©sente l'histoire dâun pays protectionniste. Lors de la conclusion du film, lâAmĂ©rique primitive est confrontĂ© Ă lâAmĂ©rique contemporaine, corrompue par lâargent. Dâailleurs, dans ses entretiens, Shyamalan prĂ©sente son film comme un espoir du temps prĂ©sent[68]. De plus, une rĂ©fĂ©rence Ă George W. Bush est mise en place Ă la fin du film : le maintien du secret des anciens peut-ĂȘtre comparĂ© au mensonge du prĂ©sident amĂ©ricain[68] - [69].
Le Village a été nommé pour l'Oscar de la meilleure musique de film, et a remporté le prix du meilleur démarrage au box-office au American Society of Composers, Authors and Publishers.
La Jeune Fille de l'eau
La Jeune Fille de l'eau, sorti le , est un film fantastique qui se dĂ©roule Ă Philadelphie, dans une rĂ©sidence dirigĂ©e par Cleveland Heep (jouĂ© par Paul Giamatti), qui dĂ©couvre un jour une jeune fille nommĂ©e Story (jouĂ©e par Bryce Dallas Howard) dans la piscine. Il fallut rĂ©Ă©crire 1 400 pages de script pour satisfaire pleinement Shyamalan[70]. Le scĂ©nario est tirĂ© dâune histoire que Shyamalan a Ă©crite pour ses enfants[33].
Au fil de lâhistoire les protagonistes apprennent que Story est une nymphe des eaux (ou « narph ») qui est venue dans le « monde des hommes » pour inspirer un Ă©crivain dont lâinfluence va crescendo, et libĂ©rer son pays de lâemprise dâun gouvernement oppressant. Mais sa vie est en danger : une sorte de chien-loup, Ă moitiĂ© monstrueux, nommĂ©e « Scrunt », essaye de l'empĂȘcher de rentrer chez elle, dans le « monde bleu ». Pour cela, elle est prĂȘte Ă tout, mĂȘme Ă transgresser les rĂšgles Ă©tablies.
La production de La Jeune Fille de l'eau a entraßné un désaccord entre Shyamalan et les Studios Disney, pour lesquels il avait tourné précédemment la plupart de ses autres films. Dans le livre The Man Who Heard Voices: Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale de Michael Bamberger, produit par Sports Illustrated, Shyamalan a déclaré ce qu'il avait ressenti à propos de Disney :
« Il ne valorisait plus l'individualisme, ne valorisait plus la combativité[71]. »
C'est ainsi quâil se sĂ©para de Nina Jacobson, prĂ©sidente des Studios Disney, et de ses autres Ă©quipiers, pour les studios Warner Bros.[72]. La rĂ©ponse de la critique fut, Ă l'instar du Village, nĂ©gative â Franck Lovece du Film Journal International a annoncĂ© : « Cette Jeune Fille est une Show Girl de fantasy[73] » â Ă propos du scĂ©nario (un des Ă©lĂ©ments du film que Disney trouvait ennuyeux), mais aussi Ă propos du rĂŽle prĂ©Ă©minent que s'octroie Shyamalan, celui d'un auteur dont l'Ćuvre va changer le monde. Le New York Post a Ă©crit que le film venait de « Mourir dans l'eau », en dĂ©crivant M. Night Shyamalan comme un « cinglĂ© aux illusions de Messie ».
La Jeune Fille de l'eau a dâailleurs Ă©tĂ© nommĂ© Ă quatre reprises aux Razzie Awards, dont trois rĂ©servĂ©s Ă Shyamalan (pire rĂ©alisateur, pire acteur dans un second rĂŽle, et pire scĂ©nario). Deux lui ont Ă©tĂ© finalement attribuĂ©es. Le , le film nâa rapportĂ© que 42 285 000 $ aux Ătats-Unis, et 30 500 000 $ dans le monde, soit Ă peine la moitiĂ© du coĂ»t total de production et de commercialisation du film[74].
PhénomÚnes
Le , le magazine amĂ©ricain Variety annonce que Shyamalan Ă©tait sur un nouveau projet de film : The Green Effect qu'il devait prĂ©senter Ă plusieurs studios de production, mais qu'aucun d'entre eux n'avait acceptĂ© de produire le tournage[75]. Un mois plus tard, ce mĂȘme magazine annonce que le script de Shyamalan (dĂ©sormais appelĂ© PhĂ©nomĂšnes) avait Ă©tĂ© vendu aux studios de la 20th Century Fox aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©Ă©crit. Le film est prĂ©vu pour , et sera produit par Sam Mercer, Barry Mendel et Shyamalan lui-mĂȘme.
â M. Night Shyamalan, PhĂ©nomĂšnes |
Avec un budget estimĂ© Ă 57 000 000 $, Shyamalan a tournĂ© son premier film classĂ© R (restricted) par la MPAA pour violence et faits perturbants[76]. Ainsi, PhĂ©nomĂšnes laisse transparaĂźtre terreur et violence, Ă la diffĂ©rence des prĂ©cĂ©dents films du rĂ©alisateur. En effet, dans SixiĂšme Sens par exemple, le suicide du fou est simplement suggĂ©rĂ© au spectateur. Alors que pour PhĂ©nomĂšnes, c'est la 20th Century Fox qui a demandĂ© Ă Shyamalan de durcir le ton du film[77]. Les deux protagonistes jouĂ©s par Mark Wahlberg et Zooey Deschanel sont donc plongĂ©s dans un univers de panique, oĂč un mystĂ©rieux phĂ©nomĂšne tue sans discernement.
PhĂ©nomĂšnes met en scĂšne, sans avertissement, un Ă©vĂ©nement mystĂ©rieux frappant tout d'abord Central Park, entraĂźnant ainsi des dizaines de suicides, puis Princeton, Boston et Philadelphie. Un vent de panique se lĂšve alors sur les Ătats-Unis, et les autoritĂ©s Ă©mettent la thĂšse du bioterrorisme. Julian (John Leguizamo), dĂ©cide de quitter la cĂŽte est avec sa fille (Ashlyn Sanchez) et ses amis (Mark Wahlberg, Elliot, et Zooey Deschanel, Alma). Cependant, il ne tardera pas lui-mĂȘme Ă se suicider. Puis embarquĂ© en voiture pour fuir, un botaniste leur Ă©met sa thĂ©orie du phĂ©nomĂšne : devant la menace que reprĂ©sente l'humain, la vĂ©gĂ©tation aurait mis au point un mĂ©canisme de dĂ©fense qui, en cas de danger, libĂšrerait dans l'air une toxine stimulant les neurotransmetteurs poussant ainsi les humains Ă se suicider[78].
Le thĂšme de PhĂ©nomĂšnes rĂ©side principalement dans la pollution et l'action de l'Homme sur Terre. En effet, seule la cĂŽte Est des Ătats-Unis est touchĂ©e. C'est Ă©galement la partie des Ătats-Unis la plus polluĂ©e. De mĂȘme, la fin du film se termine par une note pessimiste lorsque Paris est Ă son tour frappĂ©e par l'Ă©pidĂ©mie, avec une sĂ©quence filmĂ©e dans le jardin des Tuileries.
Ă l'instar de ses prĂ©cĂ©dents films, oĂč M. Night Shyamalan fait de brĂšves apparitions, dans PhĂ©nomĂšnes, ici il prĂȘte sa voix Ă Joey, un collĂšgue de travail d'Alma (Zooey Deschanel) qui la harcĂšle au tĂ©lĂ©phone. Mais, contrairement Ă ses prĂ©cĂ©dents films, le rĂ©alisateur n'apparaĂźt pas en personne et son rĂŽle se limite Ă un (« Hello ? ») entendu dans un bref appel tĂ©lĂ©phonique, dans la VO ; on parle d'« ArlĂ©sienne ». Par consĂ©quent, le camĂ©o n'est pas prĂ©sent dans les versions doublĂ©es du film.
Au , le week-end de sa sortie, PhĂ©nomĂšnes dĂ©trĂŽne Indiana Jones et le Royaume du crĂąne de cristal en France au box-office qui venait pourtant de passer trois semaines en tĂȘte du box-office, et ce, malgrĂ© la critique de plusieurs magazines[79] : Emmanuel Burdeau des Cahiers du cinĂ©ma dira par exemple « le meilleur est au dĂ©but, le reste paraĂźt dĂ©gringolade, voire dĂ©robade ». Cependant, PhĂ©nomĂšnes, au bout de sa premiĂšre semaine en France, tend Ă faire oublier la dĂ©ception de La Jeune Fille de l'eau qui ne totalisait que 442 068 entrĂ©es. En effet, PhĂ©nomĂšnes totalise au bout d'une premiĂšre semaine 596 557 entrĂ©es.
Au , il rĂ©alise en France 1 292 029 entrĂ©es[79] et aux Ătats-Unis, 64 028 078 $ pour 2 986 copiesâ; au , au Royaume-Uni, 3 895 001 ÂŁ pour 390 copies, en Russie, 92 889 253 RUR et aux Philippines, 16 665 300 PHPâ; au BrĂ©sil, au , PhĂ©nomĂšnes rĂ©alisait 7 015 747 BRL pour 181 copies[80]. Il totalise ainsi prĂšs de 143 005 211 $ dans le monde au [81].
Shyamalan a été nommé à deux reprises, pour le prix du pire réalisateur et du pire scénariste, aux Razzie Awards pour PhénomÚnes.
Le Dernier MaĂźtre de l'air
Depuis le , il est prĂ©vu que Shyamalan Ă©crive, dirige et produise l'adaptation de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e populaire d'animation amĂ©ricaine : Avatar, le dernier maĂźtre de l'air[82], auparavant diffusĂ©e sur la chaĂźne tĂ©lĂ©visĂ©e Nickelodeon. Cette sĂ©rie est largement dominĂ©e par le cinĂ©ma asiatique, la mythologie et les combats. Avatar est produit par Paramount Pictures, MTV Films et Nick Movies. Les studios demandent d'ailleurs Ă Shyamalan de faire dâAvatar une trilogie. Ce dernier rĂ©alise Le Dernier MaĂźtre de l'air aprĂšs le tournage de PhĂ©nomĂšnes[83].
Selon une interview avec le cocréateur du Magazine SFX, Shyamalan s'est intéressé à Avatar quand sa fille voulut se déguiser en Katara pour Halloween. Intrigué, Shyamalan a recherché des informations et regardé la série avec sa famille. « Regarder Avatar est devenu un évÚnement familial dans ma maison⊠donc nous regardons le développement de l'histoire durant les trois saisons » a dit Shyamalan, « La premiÚre fois que j'ai vu le monde amazone qu'avait créé Mike et Bryan, j'ai su que ça ferait un grand film »[84].
Selon lâInquirer de Philadelphie, Shyamalan a entamĂ© le tournage de Le Dernier MaĂźtre de l'air en dans quatre ou cinq immenses studios Ă Philadelphie[85]. Le , la Paramount et Nickelodeon annonçaient le titre officiel du film : Le Dernier MaĂźtre de l'Air[86]. En effet, James Cameron sortant son long mĂ©trage titrĂ© Avatar Ă quelques mois d'intervalle, les producteurs changĂšrent le titre pour Ă©viter tout risque de confusion. Par ailleurs, selon plusieurs magazines, Cameron aurait achetĂ© tous les droits sur le mot « Avatar », et il menacerait donc une poursuite en justice si le film de Shyamalan portait le mĂȘme nom[87]. Une rumeur plus plausible dirait que lorsque M. Night Shyamalan voulut adapter la sĂ©rie dâanimation Avatar, le dernier maĂźtre de lâair, ce dernier dĂ©cida dâappeler son film Avatar, mais il choisit de changer de titre, pour Ă©viter tout risque de confusion avec lâAvatar de Cameron. Le film fut donc renommĂ© Le Dernier MaĂźtre de lâair. Ils ont Ă©galement annoncĂ© la date de sortie, fixĂ©e au en AmĂ©rique, et le en France.
AprĂšs que la distribution fut fixĂ©e, Shyamalan a Ă©tĂ© attaquĂ© pour racisme : en effet, tous les acteurs retenus sont de couleur blanche[88]. Aang, le protagoniste, est jouĂ© par Noah Ringer, Sokka par Jackson Rathbone et Katara par Nicola Peltz. Dev Patel joue Ă©galement dans le film, aprĂšs avoir gagnĂ© sa reconnaissance grĂące au film Slumdog Millionaire de Danny Boyle, vainqueur de huit oscars dont celui du meilleur film. Derek Kirk Kim a dĂ©clarĂ© que « [Shyamalan] tourne un film de fantasy dans lequel le monde est construit autour d'une culture asiatique. Tout le monde porte d'anciens vĂȘtements asiatiques, des chapeaux asiatiques, mange de la nourriture asiatique, Ă©crit dans un dialecte asiatique, vit dans une maison typique asiatique ; bref tout se dĂ©roule autour d'un paysage socio-culturel asiatique ⊠mais tout le monde est blanc »[89]. Ă cette critique, Jackson Rathbone a rĂ©pondu : « Je pense que c'est pour ces raisons que je me coupe les cheveux, que je me rase et que j'ai besoin d'un bronzage. Et c'est aussi pour ça que, j'en suis persuadĂ©, le public croira en ce film ».
After Earth
Doté d'un budget de 130 millions de dollars, After Earth est un film de science-fiction post-apocalyptique sorti en 2013.
Les humains ont été contraints de quitter la Terre il y a plus de 1 000 ans pour des raisons climatiques. Un jour, le général Raige (Will Smith) part en mission avec son fils Kitai (Jaden Smith). Une pluie d'astéroïdes provoque le crash de leur vaisseau sur la Terre. Seuls survivants du vaisseau, ils vont devoir apprendre à collaborer ensemble s'ils veulent rentrer un jour chez eux.
Avec dans les rĂŽles principaux Will Smith et son fils Jaden Smith, After Earth est le premier film de Shyamalan Ă ĂȘtre tournĂ© en numĂ©rique[90].
Les critiques sont trĂšs nĂ©gatives. Sur le site AllocinĂ©, le film recense une moyenne de 2.4â5 pour treize titres de presse[91]. Les journaux Positif et L'Ăcran Fantastique parlent de « naufrage » tandis que les Cahiers du CinĂ©ma qualifient After Earth de « nanar de lâespace ». Pour TĂ©lĂ©rama, le film est « aussi idiot qu'antipathique »[91].
Certaines critiques sont plus nuancĂ©es. L'HumanitĂ© Ă©crit : « Ce pur film de commande [âŠ] nâest pas le ratage que la critique amĂ©ricaine (qui hait Shyamalan) dĂ©crit mais, malgrĂ© certaines belles idĂ©es visuelles, la leçon de morale style "tu seras un homme mon filsâŻ" paraĂźt simplette[91]. »
Quelques critiques saluent le style du film, comme Mad Movies : « PrivilĂ©giant dĂ©s [sic] qu'il le peut (c'est-Ă -dire 80% du temps) de superbes paysages naturels, assumant des choix drastiques mais logiques [âŠ], le film adopte une mise en scĂšne jamais tape-Ă -l'oeil, ne se prĂ©occupant que de raconter son histoire de la façon la plus fluide possible[91]. »
Le film est relativement rentable au box-office, avec 243 843 127 $[92] de recettes mondiales pour un budget de 130 millions $[92].
The Visit
The Visit est un film d'horreur américain indépendant de genre found footage sorti en 2015.
Loretta n'a plus adressĂ© la parole Ă ses parents depuis plus de 15 ans. Elle reçoit un jour un appel de leur part oĂč ils lui font part de leur souhait de rencontrer ses deux enfants, Becca et Tyler, qu'ils n'ont jamais vus. Ils sont envoyĂ©s une semaine chez leurs grands-parents en Pennsylvanie. Becca en profite pour tourner un documentaire sur eux pour les rĂ©concilier avec sa mĂšre. Mais trĂšs vite, la situation devient inquiĂ©tante. Les phĂ©nomĂšnes Ă©tranges commencent Ă s'accumuler et le comportement troublant des grands-parents ne fait qu'empirer les choses.
Ce film tranche avec les Ćuvres prĂ©cĂ©dentes de Shyamalan.
Il s'agit de la premiĂšre fois qu'il ne collabore pas avec James Newton Howard[93], et pour cause : il s'agit de son seul film sans bande originale[94]. Le monteur, Luke Franco Ciarrocchi, disait Ă ce sujet :
« Sans bande musicale on perd ses repĂšres traditionnels et il faut chercher dâautres solutions afin dâarticuler le montage. La bande musicale vous indique aisĂ©ment ce quâest censĂ© ressentir le spectateur, or dans le cas de ce film, la qualitĂ© de la prestation des comĂ©diens et de la mise en scĂšne se suffit Ă elle-mĂȘme. »[95]
The Visit est perçu comme un retour aux sources pour Shyamalan[94]. En effet, grĂące au salaire perçu sur After Earth, il a pu produire lui-mĂȘme The Visit sans faire appel Ă de grands studios[93]. Selon ses propres termes, c'Ă©tait « une tentative de reprendre le contrĂŽle artistique » sur son Ćuvre[93]. Le tournage du film fut court (27 jours) et le budget restreint (seulement 5 millions de dollars[96], ce qui en fait son film le moins cher).
« Un petit budget vous donne lâoccasion de vous centrer sur lâintrigue et les personnages, sans se faire avaler par les diffĂ©rents aspects de la production. Un jour cela mâa paru Ă©vident et jâai dĂ©cidĂ© que dorĂ©navant je me consacrerai Ă ce format de film. Il y a un rythme crĂ©atif plus soutenu, on est dans le bain, les idĂ©es arrivent, on les teste, on les concrĂ©tise⊠Avec un gros budget il faut trois ans pour faire un film, câest trop long, tout se dilue⊠»[95]
â M. Night Shyamalan
Le film est un succĂšs au box-office compte tenu de son petit budget, avec 98 450 062 dollars de recettes mondiales dont 65 206 105 $ aux Ătats-Unis et au Canada[97].
Le film a reçu un accueil favorable de la critique[98]. En France, le site AllocinĂ© recense une moyenne des critiques presse Ă 3.4â5 pour 27 titres de presse[99]. Du cĂŽtĂ© des critiques positives, Jean-Marc Lalanne des Inrockuptibles Ă©crit : « Shyamalan trouve la voie du salut aprĂšs quelques annĂ©es de crises et rĂ©ussit son film le plus ludique, grinçant et chahuteur. ». Le journal Studio CinĂ© Live salue quant Ă lui les « bruitages et angles de camĂ©ra parfaits »[99].
D'autres critiques déplorent l'histoire « téléphonée de bout en bout » (Ouest France) et ses « dérapages guignolesques » (Voici)[99].
Split
Split est un thriller horrifique amĂ©ricain sorti en 2017 avec notamment James McAvoy, Anya Taylor-Joy et Betty Buckley. Il se dĂ©roule dans le mĂȘme univers quâIncassable (2000).
Il est centrĂ© sur Kevin Wendell Crumb (James McAvoy), un homme souffrant de trouble dissociatif de l'identitĂ©. En effet, il possĂšde pas moins de 23 personnalitĂ©s diffĂ©rentes. Un jour, une de ses personnalitĂ©s, « Dennis », est poussĂ©e Ă enlever et sĂ©questrer trois jeunes filles afin de nourrir « la BĂȘte », une 24e personnalitĂ© sommeillant en lui. Elles doivent trouver un moyens de s'Ă©chapper avant que cette personnalitĂ© bien plus dangereuse et puissante ne se rĂ©vĂšle.
Pour le scĂ©nario, Shyamalan a fait de longues recherches sur le trouble dissociatif de l'identitĂ©, question qu'il avait dĂ©jĂ abordĂ©e pendant ses Ă©tudes Ă l'UniversitĂ© de New York (NYU)[100]. Il s'est documentĂ© sur les cas les plus cĂ©lĂšbres comme celui de Billy Milligan, qui aurait Ă©tĂ© une source d'inspiration pour le film. Cet AmĂ©ricain arrĂȘtĂ© pour viol Ă la fin des annĂ©es 1970 avait Ă©tĂ© jugĂ© non responsable de ses crimes en raison de son trouble dissociatif de l'identitĂ©[101]. Ă l'instar du personnage de Kevin Wendell Crumb, Billy Milligan possĂ©dait 24 personnalitĂ©s dont celle du « Professeur », qui Ă©tait une fusion des 23 autres[101]. Il a en parallĂšle rencontrĂ© des psychiatres spĂ©cialisĂ©s sur le sujet[100].
Il dit à propos de sa démarche :
« Je pars dâun phĂ©nomĂšne reconnu, auquel les gens croient, et je dĂ©veloppe. Avec le trouble dissociatif de lâidentitĂ©, chaque personnalitĂ© croit en sa propre existence, Ă 100%. Si lâune dâelles est persuadĂ©e dâĂȘtre diabĂ©tique ou dâavoir du cholestĂ©rol, son corps peut-il en ĂȘtre affectĂ© ? La question fait dĂ©bat. Personnellement, je crois que oui. Et si lâune des personnalitĂ©s croit quâelle possĂšde des pouvoirs surnaturels ? Quâen est-il alors ? »
â M. Night Shyamalan
Tourné au coût de 9 millions de dollars[102], Split marque la seconde collaboration de Shyamalan et Jason Blum[101], roi de l'horreur à petit budget. Shyamalan avait été séduit par le modÚle de l'auto-financement sur The Visit et a choisi de suivre cette voie pour Split, ce qui lui a permis de profiter d'une grande liberté de création[100].
« Je suis facilement dĂ©concentrĂ©, câest une des raisons pour lesquelles jâapprĂ©cie de faire des films Ă plus petit budget. Ăa me permet de rester en contact avec mon intuition crĂ©ative, sans me disperser »[103]
â M. Night Shyamalan
Les critiques sont dans l'ensemble positives. En France, le site AllocinĂ© recense une moyenne des critiques de presse de 3.7â5 pour 27 titres de presse[104]. La performance de James McAvoy dans le rĂŽle de Kevin Wendell Crumb a Ă©tĂ© acclamĂ©e par la presse et le public[105] - [106] - [107].
Le film est un succĂšs au box-office avec 278 454 358 $ de recettes mondiales dont 138 291 365 $ aux Ătats-Unis et au Canada[108].
Split fait pourtant l'objet d'une controverse. Le film a été condamné par des experts en santé mentale pour sa représentation de la maladie mentale. « Des films comme celui-ci vont renforcer une fausse idée stéréotypée selon laquelle les personnes vivant avec des maladies mentales complexes sont intrinsÚquement dangereuses et violentes. » a prévenu par exemple l'association australienne pour la santé mentale SANE Australia. Une communauté américaine de soutien aux maladies mentales en ligne, The Mighty, a écrit une lettre ouverte à M. Night Shyamalan, l'avertissant du mal que causera le film. « Split représente encore une autre parodie grossiÚre de nous basée sur la peur, l'ignorance et le sensationnalisme, mais en bien pire » déplorent-ils dans la lettre[109].
Le , une pĂ©tition est lancĂ©e par lâassociation amĂ©ricaine Kairos Collaborative dans le but de retirer Split de Netflix. 2 jours plus tard, l'hashtag #GetSplitOffNetflix Ă©merge dans certains pays europĂ©ens dont la France, pays oĂč le film est disponible sur la plateforme en question[110]. Une source interne chez Netflix France confie que « le film ne reflĂšte pas forcĂ©ment la ligne Ă©ditoriale » de la plateforme et affirme que celle-ci reste « vigilante sur le traitement des thĂšmes liĂ©s Ă la santĂ© mentale »[110]. D'autres films hollywoodiens comme Shutter Island, Psychose, Le Silence des agneaux, Black Swan, Joker ou Orange MĂ©canique sont Ă©galement pointĂ©s du doigt, accusĂ©s de contribuer Ă vĂ©hiculer des clichĂ©s sur la santĂ© mentale[110] - [111].
Glass
Sorti en 2019, Glass est la suite d'Incassable (2000) et de Split (2017), tous deux réalisés par Shyamalan.
3 semaines aprĂšs la fin de Split[112], David Dunn (Bruce Willis) alias l'homme « incassable » se lance Ă la recherche de Kevin Wendell Crumb (James McAvoy) et notamment de sa 24e personnalitĂ© dite « la BĂȘte ». Elijah Price (Samuel L. Jackson) alias le « Bonhomme qui casse » suit l'affrontement entre ces deux « super-hĂ©ros » avec attention, impatient de connaĂźtre la suite de l'histoire. Le docteur Ellie Staple (Sarah Paulson) les rĂ©unit dans un hĂŽpital psychiatrique pour tenter de les soigner de ce qu'elle considĂšre comme un dĂ©lire, ne croyant pas en leurs pouvoirs surhumains.
Aux Ătats-Unis, le film reçoit des critiques trĂšs nĂ©gatives. Sur Metacritic, Glass obtient une moyenne de 43â100 pour 53 critiques[113].
En France, les critiques sont plus positives. Le site AllocinĂ© recense une moyenne des critiques de presse de 3.5â5 pour 31 titres de presse[114]. La revue La SeptiĂšme Obsession Ă©crit : « DĂ©samorçant toutes nos attentes, M. Night Shyamalan dĂ©livre un regard acĂ©rĂ© sur notre rapport Ă la figure du super-hĂ©ros moderne. GrĂące Ă une mise en scĂšne en tous points exceptionnelle, il parvient mĂȘme Ă commenter le genre tout en le cĂ©lĂ©brant avec une tendresse non feinte. »[114]. Pour Ouest-France, Glass « confirme le retour au premier plan de Shyamalan. »[114].
D'autres critiques sont plus nĂ©gatives. CinemaTeaser Ă©crit notamment : « Trop bavard et didactique, Glass nâa ni lâĂ©lĂ©gance de Incassable, ni les atours amusants de sĂ©rie B introspective de Split. Reste la mise en scĂšne. »[114]. Le Point est plus sĂ©vĂšre : « On a bien conscience que Shyamalan a exploitĂ© les codes super-hĂ©roĂŻques pour produire un discours pompeux et docte sur le genre qui ravira les fins gourmets, mais sa dĂ©monstration est aussi rasoir qu'un cours magistral d'amphithĂ©Ăątre. Et cheap en plus. Tout ça pour ça[114] ! »
Glass est un relatif succĂšs au box-office avec 246 999 039 $ de recettes mondiales, dont 135 950 571 $ aux Ătats-Unis et au Canada[115].
Cependant, ces chiffres sont assez dĂ©cevants compte tenu des attentes qu'avaient les producteurs concernant le box-office. Le film a Ă©tĂ© tournĂ© au coĂ»t de 20 millions de dollars, soit le double du budget de Split, qui a mieux fonctionnĂ© au box-office mondial avec environ 280 millions de $ contre environ 250 millions de $ pour Glass. Pour ĂcranLarge, cette dĂ©ception est symptomatique des critiques mitigĂ©es et du bouche-Ă -oreille moins important que prĂ©vu. Glass n'a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'effet de surprise qu'a eu Split[116].
Accueil de ses films
Accueil critique
Film | Rotten Tomatoes[117] | Metacritic[118] | IMDb[119] | Spectateurs sur Allociné[120] | Presse française sur Allociné[120] |
---|---|---|---|---|---|
Praying with Anger | - | - | 4,7â10 | 3.0â5 | - |
Ăveil Ă la vie | 44 % | - | 5,9â10 | 2,7â5 | - |
SixiĂšme sens | 86 % | 64â100 | 8,1â10 | 4,3â5 | 4,0â5 |
Incassable | 70 % | 62â100 | 7,3â10 | 3,7â5 | 3,4â5 |
Signes | 74 % | 59â100 | 6,7â10 | 3,2â5 | 3,4â5 |
Le Village | 43 % | 44â100 | 6,5â10 | 3,2â5 | 3,7â5 |
La Jeune Fille de l'eau | 25 % | 36â100 | 5,5â10 | 2.5â5 | 2,7â5 |
PhĂ©nomĂšnes | 17 % | 34â100 | 5,0â10 | 2,2â5 | 2.5â5 |
Le Dernier MaĂźtre de l'air | 05 % | 20â100 | 4,0â10 | 2,4â5 | 1.9â5 |
After Earth | 11 % | 33â100 | 4,8â10 | 2,4â5 | 2,4â5 |
The Visit | 68 % | 55â100 | 6,2â10 | 3.1â5 | 3,4â5 |
Split | 77 % | 62â100 | 7,3â10 | 4,0â5 | 3,7â5 |
Glass | 37 % | 43â100 | 6,7â10 | 3,5â5 | 3,6â5 |
Old | 50 % | 55â100 | 5,8â10 | 2,7â5 | 3,2â5 |
Moyenne | 46,7 % | 47,3â100 | 6â10 | 3,1â5 | 3,16â5 |
Box-office
En tant que rĂ©alisateur, M. Night Shyamalan a obtenu du succĂšs au box-office notamment grĂące aux films SixiĂšme sens, Signes et Le Dernier MaĂźtre de l'air. Il connait Ă©galement l'Ă©chec avec son premier film Ăveil Ă la vie[121].
Film | Budget | Ătats-Unis | France | Monde |
---|---|---|---|---|
Ăveil Ă la vie (1998) | 6 000 000 $ | 282 175 $ | InĂ©dit en salle | 282 175 $ |
SixiÚme sens (1999) | 40 000 000 $ | 293 506 292 $ | 7 799 130 entrées | 672 806 292 $ |
Incassable (2000) | 75 000 000 $ | 95 011 339 $ | 3 450 178 entrées | 371 028 653 $ |
Signes (2002) | 62 000 000 $ | 227 966 634 $ | 2 059 812 entrées | 408 247 917 $ |
Le Village (2004) | 60 000 000 $ | 114 197 520 $ | 2 430 910 entrées | 256 697 520 $ |
La Jeune Fille de l'eau (2006) | 70 000 000 $ | 42 285 169 $ | 442 068 entrées | 72 785 169 $ |
PhénomÚnes (2008) | 48 000 000 $ | 64 506 874 $ | 1 301 971 entrées | 163 403 799 $ |
Le Dernier Maßtre de l'air (2010) | 150 000 000 $ | 131 772 187 $ | 1 184 473 entrées | 319 713 881 $ |
After Earth (2013) | 130 000 000 $ | 60 522 097 $ | 1 276 118 entrées | 243 843 127 $ |
The Visit (2015) | 5 000 000 $ | 65 206 105 $ | 369 453 entrées | 98 450 062 $ |
Split (2017) | 9 000 000 $ | 138 291 365 $ | 1 782 431 entrées | 278 454 417 $ |
Glass (2019) | 20 000 000 $ | 111 035 005 $ | 1 290 169 entrées | 246 999 039 $ |
Old (2021) | 18 000 000 $ | 48 276 510 $ | 311 781 entrées | 90 146 510 $ |
Knock at the Cabin (2023) | 20 000 000 $ | 35 397 980 $ | 212 461 entrées | 54 760 419 $ |
Total | 713 000 000 $ | 1 428 257 252 $ | 23 910 955 Entrées | 3 277 618 980 $ |
- Sources : JPBox-Office.com[122] et BoxOfficeMojo.com[121].
- LĂ©gendes : Budget (entre 1 et 10 M$, entre 10 et 100 M$ et plus de 100 M$), Ătats-Unis (entre 1 et 50 M$, entre 50 et 100 M$ et plus de 100 M$), France (entre 100 000 et 1 M d'entrĂ©es, entre 1 et 2 M d'entrĂ©es et plus de 2 M d'entrĂ©es) et Monde (entre 1 et 100 M$, entre 100 et 200 M$ et plus de 200 M$)
Autres projets
En , pendant Le Howard Stern Show, Night Shyamalan a dĂ©clarĂ© qu'il avait, un jour, rencontrĂ© Steven Spielberg, lors de l'Ă©criture du scĂ©nario pour le quatriĂšme tome des aventures dâIndiana Jones. Ceci aurait Ă©tĂ© une chance pour lui de pouvoir collaborer avec son idole[123]. Mais le projet ne s'est pas rĂ©alisĂ©. Shyamalan a alors dĂ©clarĂ© que ce dernier Ă©tait trop « complexe » pour que chacun eusse les mĂȘmes opinions, que ce n'Ă©tait sĂ»rement pas le bon moment, et le bon film, pour qu'ils travaillent ensemble[58].
En 2001, le nom de Shyamalan fut attachĂ© au projet dâHarry Potter Ă l'Ă©cole des sorciers, mais le tournage de ce dernier se dĂ©roulait pendant son autre tournage dâIncassable. Il n'a donc pas acceptĂ© le tournage du premier tome de la saga Harry Potter. En , alors qu'il prĂ©sentait La Jeune Fille de l'eau lors d'une confĂ©rence de presse, Shyamalan a dĂ©clarĂ© s'intĂ©resser Ă la rĂ©alisation d'un des derniers tomes dâHarry Potter :
« Les thÚmes de ce film, le pouvoir des enfants, les perspectives positives, comme vous les surnommez, ce film correspond à mes croyances. [...] J'apprécie aussi l'humour du film. Quand j'ai lu le premier Harry Potter, j'ai tout de suite pensé que le réaliser serait un grand plaisir[124] - [125]. »
AprĂšs la sortie du Village en 2004, Night avait prĂ©vu d'adapter au cinĂ©ma le roman de Yann Martel intitulĂ© L'Histoire de Pi en collaboration avec la 20th Century Fox. Mais, la Twentieth lui demandera de tourner La Jeune Fille de l'eau, qui l'empĂȘchera d'adapter le livre, dont il parle :
« J'aime ce livre. Je pense qu'il raconte mĂ©taphoriquement l'histoire d'un enfant nĂ© dans la mĂȘme ville que moi, PondichĂ©ry. Il m'Ă©tait prĂ©destinĂ© ! Mais, j'ai Ă©tĂ© hĂ©sitant parce que ce livre se termine assez spĂ©cialement, et non comme je l'avais imaginĂ©. Je me suis senti concernĂ©, mais tout le monde a sa vision des choses... Quelqu'un d'autre le rĂ©alisera, et le scĂ©nario ne peut ĂȘtre que satisfaisant, je pense. Des espĂ©rances, vous devez en prendre conscience. Je vous souhaite d'avoir beaucoup de chance : j'espĂšre qu'il fera un beau film mĂ©morable[126]. »
En , il fut annoncé que Shyamalan, en partenariat avec Media Rights Capital, allait former une compagnie de production nommée Night Chronicles. Cette société permettrait à Shyamalan de produire, mais pas de réaliser, un film par an pour trois ans[127]. Voici ce qu'a déclaré le réalisateur :
« Les rĂ©alisateurs ont toujours Ă©tĂ© mon inspiration. Travailler avec la nouvelle vague de rĂ©alisateurs innovateurs pourrait m'apprendre beaucoup de choses que je pourrais apporter Ă mes propres rĂ©alisations et donner Ă mes histoires l'opportunitĂ© d'ĂȘtre tournĂ©es d'une maniĂšre Ă©patante. »
Ainsi, le premier film annoncé est un thriller surnaturel intitulé Devil, réalisé par John et Drew Dowdle. Le script a été écrit par Brian Nelson, il est basé sur une idée originale de Shyamalan[128], qui le produira avec l'aide de Sam Mercer. Par ailleurs, Shyamalan projetait déjà de tourner une suite à Incassable, l'un de ses premiers films qui remporta un vif succÚs[129], finalement sortie en 2019 en tant que suite commune avec le film Split de 2017, et intitulée Glass.
Publications
- En français
- Le SixiÚme sens (The Sixth Sense) / novélisation Peter Lerangis ; d'aprÚs le scénario de M. Night Shyamalan ; trad. Maryvonne Ssossé. Paris : Pocket Terreur no 9250, 2000, 153 p. (ISBN 2-266-10710-0)
- La Course de bateaux (The Great Boat Race) / d'aprÚs le scénario de M. Night Shyamalan et Gregory J. Brooker ; trad. Julie Guinard. Paris : J'ai lu, 2000, 22 p. (ISBN 2-290-30519-7)
- Stuart rentre à la maison (Stuart finds his way home) / d'aprÚs le scénario de M. Night Shyamalan et Gregory J. Brooker ; trad. Julie Guinard. Paris : J'ai lu, 2000, 22 p. (ISBN 2-290-30518-9)
- Les Aventures de Stuart Little (The adventures of Stuart Little) / d'aprÚs le scénario de M. Night Shyamalan et Gregory J. Brooker ; trad. Isabelle Tolila. Paris : J'ai lu, 2000, 64 p. (ISBN 2-290-30517-0)
- Le Dernier Maßtre de l'air / scénario Dave Roman, Alison Wilgus ; illustrations Joon Choi ; d'aprÚs M. Night Shyamalan. Roubaix : Ankama, coll. "Autre destination", , 128 p. (ISBN 978-2-35910-122-5). NB : D'aprÚs la série télévisée "Avatar, le dernier maßtre de l'air" et le scénario de M. Night Shyamalan.
- Mythology : l'art des comics par Alex Ross / direction artistique, design, textes par Chip Kidd ; photographies par Geoff Spear ; introd. M. Night Shyamalan ; trad. Jean-Marc Lainé, Alex Nikolavitch. Paris : Urban books : DC comics : MB, Mona Bismarck American center for art & culture, coll. "Urban books", , 350 p. (ISBN 978-2-36577-532-8) (Exposition à Paris, Mona Bismarck American center, du au )
- En langue anglaise
- (en) M. Night Shyamalan, Wide Awake, New York, Hyperion, , 96 p. (ISBN 0786812354)
- (en) M. Night Shyamalan, The Sixth Sense, New York, Sagebrush, (ISBN 0613366727)
- (en) M. Night Shyamalan et Peter Lerangis, The Sixth Sense, New York, Sholastic, (ISBN 0439201632)
- (en) M. Night Shyamalan et Greg Booker, Stuart and the Stouts, Londres, HarperFestivam, (ISBN 0694015695)
- (en) Alex Roff, M. Night Shyamalan, et Geoff Spear, Mythology : The Dc Comics Art of Alex Ross, Londres, Pantheon Books, (ISBN 0375422404)
- (en) M. Night Shyamalan, Lady in the Water: A Bedtime Story, Londres, Brown Young Readers, (ISBN 0316017345)
Analyse de son style
ThÚmes récurrents
L'univers de Shyamalan est marquĂ© par la reprĂ©sentation de crĂ©atures mystĂ©rieuses, comme les « Scrunt » dans La Jeune Fille de l'eau, les extra-terrestres dans Signes, les crĂ©atures qui vivent Ă cĂŽtĂ© du Village, ou encore « La bĂȘte » dans Split, laissant place au surnaturel, Ă l'amour, ou Ă la politique.
Dans Le Village, film né de la peur engendrée aprÚs les attentats du 11 septembre 2001[130], le thÚme de l'amour est prédominant : Ivy, joué par Bryce Dallas Howard, et Lucius, joué par Joaquin Phoenix, s'aiment. Selon Shyamalan, cet amour est l'élément surnaturel principal du film[130] :
« Pour moi, de bien des façons, l'Ă©lĂ©ment surnaturel du film est l'amour : ce que l'amour peut faire, ce qu'il peut vous faire faire, pouvez-vous devenir surhumain Ă cause de l'amour ? L'amour peut-il faire des miracles ? Pouvez-vous traverser l'enfer ? Il y a d'ailleurs une mĂ©taphore sur cette plongĂ©e en enfer Ă travers ce que fait l'hĂ©roĂŻne du film. Est-ce que l'amour nous aidera dans ces Ă©preuves ? Est-ce que les miracles vont s'enchaĂźner parce que vous ĂȘtes guidĂ© par l'amour ? [...] Au cĆur de cette histoire, il y a d'abord des personnages, et les Ă©lĂ©ments surnaturels ne sont lĂ que comme mĂ©taphores pour la foi[130]. »
Ainsi, le thÚme de l'amour devient métaphore de la foi. Dans Le Village, c'est la foi en ce qui nous entoure qui est abordée. Dans Praying with Anger, c'est la foi religieuse qui est concernée, et dans La Jeune Fille de l'eau, c'est la foi que l'on apporte aux légendes qui est mise en valeur. Dans Signes, c'est la foi en la vie. La foi apparait alors comme le thÚme principal des films de Shyamalan.
Ainsi, les créatures ne sont plus envisagées comme éléments surnaturels, mais comme passerelles vers la question de la foi :
« Mes histoires ne parlent pas seulement d'aliens, de fantÎmes ou de créatures dans les bois, ce sont seulement des prétextes pour parler de la foi[130] »
Un hĂ©ros en quĂȘte d'identitĂ©
L'Ćuvre de Shyamalan met en avant un hĂ©ros qui ne se connait pas, qui ne se sait pas hĂ©ros. Malcolm Crowe, dans SixiĂšme Sens, ignore qu'il est un fantĂŽme, David Dunn, dans Incassable, ignore qu'il est un hĂ©ros. MalgrĂ© des marques accumulĂ©es de leur personnalitĂ©, ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils sont vraiment. Nicolas Bardot analyse ainsi cette dĂ©couverte du fantastique chez Shyamalan comme une dĂ©couverte de soi-mĂȘme et de ses limites[50]. Le rĂ©alisateur dĂ©clare ainsi « Ce qui me plaisait, c'Ă©tait que quelqu'un dĂ©couvre qu'il est extraordinaire » Ă propos de sa filmographie. Les reflets[131] qui s'accumulent montrent alors une existence double, brouillĂ©e par une hĂ©sitation fantastique. La foi jouera ici un rĂŽle primordial.
Jeu sur les reflets
Dans ses derniers longs mĂ©trages, M. Night Shyamalan pratique souvent le jeu sur les reflets. Dans Le Village, c'est dans une riviĂšre qu'on voit le premier « monstre », dans Signes, un extra-terrestre est aperçu dans un couteau et dans un Ă©cran de tĂ©lĂ©vision, et dans La Jeune Fille de l'eau, c'est un « scrunt » qui se montre dans la vitre d'une machine Ă laver. Ce jeu de miroirs traduit les pensĂ©es du cinĂ©aste[132] - [133]. Mais, ils peuvent aussi ĂȘtre vus comme une marque du style ambigu de Shyamalan, qui utilise souvent des plans mĂ©taphoriques[134].
C'est aussi la marque de son attachement au cinéma de Spielberg[135], qui, par exemple, dans Munich joue avec les reflets sur un capot de voiture.
Ces mĂȘmes voitures jouent souvent un rĂŽle important dans l'Ćuvre de Shyamalan. Dans trois de ses films, elles sont Ă l'arriĂšre-plan d'un Ă©vĂšnement important dans l'histoire. Dans SixiĂšme Sens, Cole rĂ©vĂšle son don Ă sa mĂšre durant un embouteillage, dans Incassable, David perd son habilitĂ© Ă jouer au football, et dans Signes, la femme de Graham meurt dans un accident de voiture.
De mĂȘme, l'eau, Ă©lĂ©ment rĂ©flexif, joue aussi un rĂŽle important dans les films de Shyamalan, elle est souvent signe de mort, ou de faiblesse. Dans Signes, l'alien, et David Dunn, dans Incassable, craignent l'eau. Dans le SixiĂšme Sens, le meurtrier de Malcolm Crowe Ă©tait cachĂ© dans une salle de bain. Et, dans Le Village, Flinton dĂ©cide de ne plus suivre Ivy dans son pĂ©riple lorsqu'il se met Ă pleuvoir. Mais, Shyamalan va plus loin : dans la bande annonce de La Jeune Fille de l'eau, on aperçoit un papillon d'eau, dont la race est surnommĂ© Salmacis[136], au bord de la piscine. Or, Salmacis est une nymphe, Ă l'instar de Story, jouĂ© par Bryce Dallas Howard.
L'eau prend alors la tournure de métaphore du temps qui passe[137], et des évÚnements qui se déroulent[137], mais aussi de la malédiction et de la mort.
Préproduction
Selon Shyamalan, la prĂ©production est l'un des aspects essentiels du tournage[138]. Shyamalan, souvent Ă la fois scĂ©nariste, rĂ©alisateur et producteur sur ses tournages, y consacre beaucoup de temps[138]. Pendant cette phase, il rĂ©flĂ©chit Ă tous les aspects du tournage et envisage chaque scĂšne[138]. Ainsi, tous les dĂ©tails sont prĂ©vus et le storyboard est trĂšs prĂ©cis. Pour ce faire, il travaille avec le mĂȘme storyboarder depuis SixiĂšme Sens : Brick Mason[139].
Durant le tournage, cela lui permet de se concentrer sur la scÚne sans avoir à ajouter un élément de direction : les acteurs peuvent alors jouer leur rÎle, sans avoir à refaire plusieurs fois une scÚne. Selon Shyamalan, c'est ainsi qu'ils peuvent se « donner à fond »[138].
Esthétique
Shyamalan opte gĂ©nĂ©ralement pour un montage au rythme lent, servant la narration et la montĂ©e du suspens[140]. De mĂȘme, les images des films de Shyamalan sont souvent dans les tons noirs[140], comme dans SixiĂšme Sens ou dans Incassable. Ainsi, cet univers se confond avec les personnages eux-mĂȘmes confrontĂ©s aux tĂ©nĂšbres[141].
Les fondus noirs marquent habituellement, au cinéma, une ellipse temporaire, alors qu'ici, ils évoquent la mort[140].
L'ambiance mystĂ©rieuse et pesante des Ćuvres de Shyamalan met en valeur les quelques plans rapides de scĂšnes terrifiantes, comme celui d'une crĂ©ature sous une tour de guet dans Le Village. M. Night Shyamalan utilisera pour ces plans le hors-champ : les diffĂ©rentes crĂ©atures ne font que passer Ă travers l'Ă©cran briĂšvement, le regard n'est jamais posĂ© sur les blessures, le spectateur peut alors se reprĂ©senter librement ce qui est suggĂ©rĂ©.
à travers ses différents films, l'unité esthétique est basée sur la récurrence de deux couleurs : le rouge et le vert (ou le jaune), couleurs complémentaires. On retrouve le rouge dans les maisons de la Pedestrian Street, à Philadelphie, dans SixiÚme Sens, ainsi qu'avec la porte de l'église, ou encore les créatures du Village. Ces couleurs sont utilisées selon leur symbolique habituelle : le rouge représente le danger, la peur et le sang ; le vert, l'espoir et la vie[64]. Est alors représenté le combat entre le bien et le mal, thÚme prédominant dans les films de Shyamalan[130].
La froideur qui se dĂ©gage de cette symbolique peut ĂȘtre vue comme une ressemblance avec le style de Kubrick[142]. En effet, ces deux metteurs en scĂšne jouent avec les lignes de fuite et les axes de symĂ©trie. On remarque souvent dans leurs longs mĂ©trages la prĂ©sence d'escaliers symbolisant le passage Ă un autre niveau de conscience[142] : dans SixiĂšme Sens, un ballon s'envole dans l'escalier, ou dans Signes et Le Village, celui qui mĂšne aux caves. Les escaliers mĂšnent vers un autre lieu, oĂč la vie est meilleure[142]. Dans PhĂ©nomĂšnes, les escaliers mĂšnent Ă la chambre de Elliot, Alma et Jess, tandis que le rez-de-chaussĂ©e se singularise avec la chambre de la veuve, jouĂ©e par Betty Buckley. Cette derniĂšre est Ă la fois Ă©trange et paranoĂŻaque, tandis qu'Elliot est professeur de Science : deux mondes se sĂ©parent, l'un repoussant, et l'autre accueillant[143]. Shyamalan, jeune rĂ©alisateur hollywoodien, maĂźtrise l'image et la mise en scĂšne, pour amener le spectateur oĂč il veut.
RepĂšres personnels
Les Ă©lĂ©ments biographiques sont relativement peu prĂ©sents dans les films de Shyamalan mais tout de mĂȘme notables. Par exemple, les lieux de tournage de ses longs mĂ©trages, se situent Ă Philadelphie, sauf pour Praying with Anger, ville dans laquelle il fut accueilli chaleureusement aprĂšs avoir quittĂ© l'Inde[144]. De plus, on retrouve Shyamalan dans chacun de ses films, interprĂ©tant un rĂŽle secondaire, sauf pour ses premiers courts mĂ©trages et dans La Jeune Fille de l'eau. Il a jouĂ© le rĂŽle d'un dealer, d'un mĂ©decin, ou encore d'un gardien de zoo. Son rĂŽle de docteur montre d'ailleurs son attachement Ă sa famille[16] : son Ă©pouse est pĂ©diatre, son pĂšre et sa mĂšre exercent Ă©galement dans le milieu mĂ©dical, ainsi que plusieurs de ses ancĂȘtres.
On remarque aussi deux références à son pays natal, l'Inde. Tout d'abord dans Signes : on peut voir au journal télévisé que l'Inde a été touchée par de nombreux crop circles. Puis dans La Jeune Fille de l'eau : le rÎle de Vick Ran qu'il joue fait référence à Vikram Seth[33], un célÚbre écrivain indien.
Tout ceci fait preuve d'un travail mĂ©ticuleux[144], qui rappelle celui d'Alfred Hitchcock ou encore celui de Steven Spielberg, ses modĂšles. Avant mĂȘme la sortie de Signes, on l'appelait « The Next Spielberg »[145]. Son attachement Ă l'Ćuvre spielbergienne transparaĂźt Ă©galement par la place qu'occupent les enfants dans ses films. Ils y apparaissent matures, intelligents, et ils ont la capacitĂ© de guider l'adulte pour le rĂ©vĂ©ler Ă sa vraie nature, par exemple dans SixiĂšme Sens, oĂč c'est l'enfant qui fait Ă Bruce Willis la rĂ©vĂ©lation-clĂ© du film, ou encore dans Signes, oĂč l'enfant aide le pĂšre Hess Ă retrouver sa foi[146].
Critiques
Une critique classique au sujet de Shyamalan est qu'il est meilleur réalisateur que scénariste. Certains critiques ont suggéré qu'il aurait plus de succÚs s'il embauchait un scénariste pour l'aider à traduire ses histoires sur grand écran[147] - [148]. Il a aussi été qualifié de « one-trick pony »[149] pour son incessante utilisation du « twist » dans ses scénarios[150]. AprÚs la sortie du Village, Michael Agger du magazine Slate écrivit que Shyamalan suivait un « modÚle inconfortable »[151] pour faire des films fragiles, fignolés qui s'effondraient une fois exposés à une logique extérieure[152].
Durant ces derniĂšres annĂ©es, M. Night Shyamalan a Ă©tĂ© accusĂ© de plagiat. On a remarquĂ© que SixiĂšme Sens ressemble Ă la nouvelle Enfants perdus (Lost Boys) de Orson Scott Card[153]. Robert McIlhinney, scĂ©nariste d'origine pennsylvanienne, a intentĂ© un procĂšs Ă Shyamalan en raison de la similitude de Signes avec son script non publiĂ© Lord Of The Barrens[154]. Margaret Peterson Haddix, auteur de thrillers et de romans de science-fiction, envisagea une action en justice aprĂšs avoir constatĂ© que Le Village contenait plusieurs passages pris dans son roman pour enfants Running Out of Time[154]. Mais aucun des procĂšs n'a abouti Ă cause des quelques diffĂ©rences sĂ©parant l'histoire du film par rapport aux Ćuvres littĂ©raires[155]. Pourtant, le terme de plagiat est dĂ©fini ainsi : « Le plagiat est un terme Ă connotation morale et esthĂ©tique, par lequel on dĂ©signe en littĂ©rature le fait qu'un texte reprend, de façon non avouĂ©e et plus ou moins fidĂšlement, un Ă©lĂ©ment textuel provenant d'un autre auteur. Ce terme n'a pas cours en droit, oĂč l'on parlera plutĂŽt de contrefaçon et d'infraction Ă la loi du droit d'auteur (copyright)[156]. » Une grande partie de l'Ćuvre de Shyamalan ressemble Ă©normĂ©ment Ă divers Ă©pisodes des sĂ©ries classiques d'anthologie La QuatriĂšme Dimension de Rod Serling[157] - [158].
On reproche aussi à M. Night Shyamalan d'écrire des histoires prévisibles[159]. Dans le SixiÚme Sens, par exemple, la mort du personnage joué par Bruce Willis paraßt, aux yeux de certains, évidente. Pourtant, l'histoire suit son cours avec Bruce Willis dans son rÎle de psychologue. Dans Le Village, ce sont les créatures qui deviennent prévisibles. Néanmoins, certains critiques écrivent au sujet des scénarios de Shyamalan : « Il dissimule un élément capital du récit et le réserve pour la fin du récit[160]. » De plus, deux des films de Shyamalan figurent dans le classement annuel des dix meilleurs films établi par les Cahiers du cinéma[161].
On reproche aussi Ă Shyamalan de ne pas ĂȘtre plus explicite dans ses mĂ©taphores : dans Le Village, un fauteuil Ă bascule occupe le cadre alors qu'Ivy et Lucius s'embrassent puis ce mĂȘme fauteuil rĂ©occupe le cadre un peu plus tard, sans raison valable[160]. ApparaĂźt alors un cinĂ©ma Ă©trange dont l'auteur ne dĂ©voile pas le secret.
Autour de Night Shyamalan
Shyamalan et Disney
Alors, que son long mĂ©trage La Jeune Fille de l'eau sort en salle aux Ătats-Unis, le , Shyamalan se dĂ©voile. Michael Bamberger vient en effet de publier la biographie du rĂ©alisateur « The Man Who Heard Voices : Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale » (: L'Homme qui entendait des voix : ou comment M. Night Shyamalan risqua sa carriĂšre pour un conte de fĂ©es) aux Ă©ditions Gotham Book. Dans ce livre, Shyamalan dĂ©voile son « divorce » avec la Walt Disney Compagnie, et raconte le tournage de La Jeune Fille de l'eau.
Contrairement à d'autres confrÚres d'Hollywood, M. Night Shyamalan a accepté, avec son épouse Bhavna, de dévoiler des aspects de leur vie privée pour une biographie, rédigée par Michael Bamberger.
Originellement embauchĂ© pour le script et le tournage d'Ăveil Ă la vie, en collaboration avec les studios Miramax Films, filiale pour les films indĂ©pendants de la Walt Disney Company qui Ă©rigeront un studio pour ce film, Shyamalan rĂ©alisa son premier film qui fut reçu chaleureusement, aussi bien par la critique que par le public, avec Disney en 1999 : SixiĂšme Sens. C'est David Vogel qui avait dĂ©cidĂ©, sans consulter ses supĂ©rieurs, du tournage du film. Ces derniers n'approuvant pas revendront le projet aux studios Spyglass Entertainment, en gardant une infime part du bĂ©nĂ©fice. Cet incident marque le dĂ©but d'une mĂ©sentente entre Disney et Shyamalan.
C'est ensuite sur le tournage du Village, alors que Shyamalan avait déclaré à Nina Jacobson qu'il désirait adapter un conte de fées qu'il avait imaginé pour ses enfants : La Jeune Fille de l'eau[162], que ce désaccord va refaire surface. Malgré les 2 000 000 000 $ engrangés depuis le début de la collaboration avec Shyamalan[162], Disney n'est pas convaincu par le projet, et refuse de le produire. Ce refus plonge Shyamalan dans une sévÚre dépression[162]. Malgré le contrat signé prévoyant deux tournages : Le Village et le suivant[163], Shyamalan quitte alors les studios. C'est finalement la Warner Bros. qui accepte de produire le projet de La Jeune Fille de l'eau.
Le mystĂšre de Sci-Fi Channel
En 2004, M. Night Shyamalan s'est retrouvé impliqué dans un canular en rapport avec la chaßne de télévision américaine : Sci-Fi Channel. Cet évÚnement, largement couvert par la presse, a conduit la direction de Sci-Fi, NBC Universal, à désavouer la chaßne en dénonçant l'irrespect des rÚgles en vigueur chez la NBC, et en déclarant ne pas vouloir offenser le public[164].
En , alors que Le Village sort en salle en France, la chaßne Sci-Fi annonce la production d'un documentaire sur la vie privée de Shyamalan, intitulé « Le Secret enfoui de Night Shyamalan »[165].
Tout a commencĂ© un an plus tĂŽt, en , alors que Shyamalan donne son accord pour participer au documentaire biographique prĂ©vu pour sortir huit mois plus tard[165], en mĂȘme temps que son nouveau long mĂ©trage : Le Village.
Sci-Fi Channel affirme dans son documentaire, tournĂ© sur le plateau du Village, qu'au cours de son enfance, Shyamalan est passĂ© pour mort pendant une demi-heure Ă la suite d'un accident de baignade Ă l'issue duquel on l'avait cru noyĂ©. Le documentaire dĂ©clare ensuite que durant cet Ă©pisode, Shyamalan a eu le temps de communiquer avec les esprits... Le documentaire contient donc des informations exclusives et inĂ©dites sur la vie privĂ©e de Shyamalan. Et mĂȘme, en cours de tournage, la chaĂźne annonce officiellement le retrait de Shyamalan du projet, car celui-ci considĂšre que les questions sont trop personnelles.
En réalité, M. Night Shyamalan a collaboré avec Sci-Fi pour la mise au point de ce canular. La chaßne lui a fait signer un contrat secret moyennant 5 000 000 $ : l'épisode de l'accident de baignade survenu au cours de l'enfance de Shyamalan est totalement fictif. La chaßne a aussi transmis de fausses informations biographiques à l'Associated Press[166].
Finalement, lors d'une confĂ©rence de presse, Bonnie Hammer, PrĂ©sident Directeur GĂ©nĂ©ral de Sci-Fi Channel, admet le canular, en l'assimilant Ă une sorte de guerilla marketing pour la promotion du film Le Village. Shyamalan dĂ©clare ensuite dans une dĂ©pĂȘche pour l'Associated Press : « J'Ă©tais, bien sĂ»r, impliquĂ© dans la production de ce projet, mais je n'avais aucun rapport avec le dĂ©partement marketing. Sci-Fi Channel n'avait qu'un objectif de vente, elle manquait totalement d'enthousiasme[164]. »
Malgré tout, le , le documentaire est diffusé sur les télévisions américaines. Cette diffusion suscite de nombreuses interrogations, comme celle de l'implication éventuelle de Shyamalan dans cet évÚnement publicitaire destiné à promouvoir son film.
MNS Foundation
En , M. Night Shyamalan et sa femme, Bhavna, ont créé la M. Night Shyamalan Foundation, plus couramment appelée la MNS Foundation[167] dans le but d'amoindrir la pauvreté dans le monde, et plus particuliÚrement à Philadelphie. Cette fondation, depuis sa création, supporte diverses organisations, et programme des activités pour parvenir à abaisser les injustices sociales.
La Fondation, dont le slogan est « Empowering lives â Believing anyone can change the World »[168] que l'on peut traduire par « Donner du pouvoir Ă la vie â Croire que chacun peut changer le Monde », se fonde ainsi sur la conviction que chaque individu a le droit de vivre avec des opportunitĂ©s : « nous recherchons un monde oĂč chaque vie humaine est valorisĂ©e, et oĂč nous partageons la responsabilitĂ© de s'assurer que chaque individu est capable d'atteindre son plein potentiel »[167].
à sa création, la Fondation s'est concentrée sur l'amélioration des conditions de vie des défavorisés vivant à Philadelphie, dont nombre des subventions ont servi pour l'éducation et le logement. Plus récemment, les deux fondateurs se sont plus amplement impliqués sur l'éducation publique en Amérique. La Fondation a également élargi sa visée à l'injustice sociale et à la pauvreté. Elle a lancé un projet fondé sur le développement économique d'une communauté pauvre de Nagpur (Inde).
American Express
SuccĂ©dant Ă Kate Winslet[169] et Robert De Niro, M. Night Shyamalan joue dans un film publicitaire pour l'American Express qu'il rĂ©alise lui-mĂȘme et retransmis lors de la 79e cĂ©rĂ©monie des Oscars. Le spot publicitaire se dĂ©roule dans une salle de restaurant oĂč plusieurs Ă©vĂšnements angoissants surviennent alors qu'il est assis Ă une table : un berceau de bĂ©bĂ© avance seul jusqu'Ă la table de ses parents, une femme, par son regard, Ă©touffe son mari, ou encore une serveuse qui est subitement prise d'un malaise. AprĂšs coup, une serveuse s'approche de Shyamalan, le tire du rĂȘve dans lequel il semble ĂȘtre plongĂ© et lui dit Ă quel point elle aime ses films. Shyamalan, par le biais d'une voix off, dit : « Ma vie consiste Ă trouver le temps de rĂȘver, c'est pourquoi ma carte est une American Express[170] » :
« My life is about finding time to dream. Thatâs why my card is American Express. »
Dans cette publicitĂ©, le rĂ©alisateur reprĂ©sente ses rĂȘves, son imagination[171] - [172]. Pourtant, l'ambiance du film paraĂźt froide : un verre se casse, une dame rĂ©primande son mari, un homme enlĂšve sa capuche, laissant apparaĂźtre des tatouages lugubres, ce qui dĂ©stabilise en faisant oublier le critĂšre de vente habituellement chaleureux dans les publicitĂ©s.
Références à Shyamalan dans les autres médias
M. Night Shyamalan a Ă©tĂ© Ă plusieurs reprises parodiĂ© dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Robot Chicken. Dans l'Ă©pisode numĂ©ro 9, l'un des segments intitulĂ© The Tweest, est une fiction prĂ©sentĂ©e comme Ă©crite et dirigĂ©e par Shyamalan et oĂč il apparaĂźt avec la voix doublĂ©e par Seth Green. Il s'agit d'une intrigue faite d'une succession de rebondissements ponctuĂ©s par l'exclamation « What a tweest! » dite par Shyamalan, allusion Ă sa « marque de fabrique », son interjection de surprise caractĂ©ristique.
Dans la parodie Ebert & Roeper Ă©galement, on retrouve parfois Shyamalan lançant son « What a tweest! » Ă la fin d'un Ă©pisode et on le voit mĂȘme en critique cinĂ©matographique aux cĂŽtĂ©s de Roger Ebert, utilisant des variantes de cette phrase pour Ă©mettre ses remarques sur les films.
Dans le premier épisode de la série Code Monkeys, un jeune Shyamalan nommé « Manoj » (son prénom de naissance) achetait pour 30 dollars le ticket de Dave pour la premiÚre du film E.T. l'extra-terrestre et exécutait des taches avilissantes comme faire 200 abdominaux ou faire dans son pantalon. Dave appelait Manoj « M. » et lui donnait l'idée du SixiÚme Sens.
Shyamalan fut aussi le sujet de plusieurs allusions de la part de divers comédiens dans l'épisode de l'émission hebdomadaire Best Week Ever de la chaßne cùblée VH1 qui fut programmée le week-end de la présentation de La Jeune Fille de l'eau. L'un d'eux déclara qu'il souhaitait voir le film uniquement pour avoir l'occasion de dire : « That's it? That's the twist? Fuck you, M. Night Shyamalan! » (C'est ça ? C'est ça le retournement final ? Allez vous faire foutre, M. Night Shyamalan !)
Dans l'Ă©pisode Les deux font le pĂšre des Simpson, Homer Simpson, apprenant que le nom de son pĂšre biologique commence par un M, demande : « Who could my father be? Moleman? Mr. Burns? (gasps) M. Night Shyamalan? That would be a twist worthy of his increasingly lousy films! » (Qui peut ĂȘtre mon pĂšre ? Moleman ? M. Burns ? (gasps) M. Night Shyamalan ? Ce serait le pire twist de ses films de plus en plus nuls !)
Dans l'Ă©pisode No Meals on Wheels de la cinquiĂšme saison des Griffin (Family Guy), Shyamalan a Ă©tĂ© accusĂ© par Peter Griffin d'ĂȘtre impliquĂ© dans les attentats du 11 septembre 2001.
En 2006, dans Scary Movie 4, une rĂ©fĂ©rence lui est faite, ou plus particuliĂšrement au Village, avec un personnage ressemblant Ă celui d'Ivy Walker jouĂ© par Bryce Dallas Howard. En effet, une fille vĂȘtue de jaune, et portant un Ă©criteau, comme celui de la bande originale du film de Shyamalan, est postĂ©e dans le bas de l'affiche[173]. On retrouve aussi une allusion Ă Signes dans Scary Movie 3, avec des agroglyphes en arriĂšre-plan de l'affiche.
Shyamalan est apparu Ă©galement dans l'Ă©pisode intitulĂ© Sorry, Harvey. (DĂ©solĂ©, Harvey.) de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Entourage le : Shyamalan rencontre Ari Gold au cimetiĂšre oĂč il est en train de filmer un spot publicitaire pour l'American Express. Il donne Ă Ari un script de 200 pages Ă lire pour le lendemain matin et le menace de l'interroger. Le lendemain matin, il donne Ă Ari un script corrigĂ© et l'oblige Ă le lire sur le champ.
Dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e South Park, il est caricaturĂ© dans l'Ă©pisode 10-11, Imagination land. Lorsque l'imagination des AmĂ©ricains est attaquĂ©e par des terroristes islamistes, le gouvernement se tourne vers Shyamalan en vue d'imaginer une contre-attaque. Son plan consiste finalement Ă transformer les terroristes en loups-garous du futur, eux-mĂȘmes terrorisĂ©s par des extra-terrestres. Finalement, il s'avĂšre que l'humanitĂ© entiĂšre est dĂ©jĂ morte. Ces Ă©pisodes reprennent Le Village, Signes et SixiĂšme Sens pour mettre en valeur le fait que Shyamalan est capable d'Ă©crire des scĂ©narios plus inattendus.
Revenus
Lors de la rĂ©alisation de ses films, Shyamalan s'emploie toujours Ă choisir une distribution hors du commun, composĂ© essentiellement de cĂ©lĂ©britĂ©s : Bruce Willis, Sigourney Weaver, Bryce Dallas Howard, et Joaquin Phoenix entre autres. Peut-ĂȘtre source de son succĂšs, ses films font la plupart du temps partie du box-office national amĂ©ricain, français, et mondial[174]. Ainsi, il a acquis une certaine renommĂ©e, et des revenus Ă©levĂ©s[175] : pour Signes en 2002, il a remportĂ© 12 500 000 $, pour Incassable (2000), 10 000 000 $ et pour SixiĂšme Sens (1999), 3 000 000 $[176]. D'ailleurs, c'est depuis Incassable que Bruce Willis exige un salaire supĂ©rieur Ă 20 000 000 $[177], et que Haley Joel Osment a pu jouer avec Steven Spielberg pour A.I. Intelligence artificielle.
Distinctions
M. Night Shyamalan fut souvent remarqué pour sa réalisation ou son scénario. Plusieurs fois nommé aux Oscars, aux Golden Globes ou aux BAFTA Awards, il n'a que trÚs rarement remporté un prix : on lui a cependant attribué le prix Bram Stoker du meilleur scénario et un Empire Award du meilleur réalisateur pour SixiÚme Sens. Par ailleurs, l'astéroïde (124450) Shyamalan porte son nom.
Voici ses principales récompenses et nominations[178] :
Inversement, il a reçu plusieurs Razzie Awards (comme pire film, pire réalisateur ou pire scénariste) pour La Jeune Fille de l'eau et Le Dernier Maßtre de l'air.
AnnĂ©e | ĂvĂšnement | CatĂ©gorie | Film |
---|---|---|---|
2007 | Razzie Awards | Nommé au prix du pire scénario | La Jeune Fille de l'eau |
2007 | Prix du pire réalisateur | La Jeune Fille de l'eau | |
2007 | Prix du pire acteur dans un second rĂŽle | La Jeune Fille de l'eau | |
2009 | Nommé au prix du pire réalisateur | PhénomÚnes | |
2009 | Nommé au prix du pire scénariste | PhénomÚnes | |
2009 | Nommé au prix du pire film | PhénomÚnes | |
2011 | Prix du pire réalisateur | Le Dernier Maßtre de l'air | |
2011 | Prix du pire scénariste | Le Dernier Maßtre de l'air | |
2011 | Prix du pire film | Le Dernier MaĂźtre de l'air |
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « M. Night Shyamalan » (voir la liste des auteurs).
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- Voir la partie de cet article dédiée au box-office : #Box-office.
- Ăcran noir, « Signes, analyse du film et de la carriĂšre de Shyamalan », consultĂ© le 13 octobre 2007.
- (en) Internet Movie Database, « Salaire de Night Shyamalan », en bas de page, consulté le 13 octobre 2007.
- Globe Trotter, « Profil de Bruce Willis », consulté le 13 octobre 2007.
- (en) Internet Movie Database, « Récompenses et nominations », consulté le 31 août 2007.
Annexes
Bibliographie critique
- En français
- Contes de l'au-delà : le cinéma de M. Night Shyamalan / sous la dir. de Hugues Derolez. Paris : Vendémiaire, coll. "Cinéma", , 152 p. (ISBN 978-2-36358-157-0)
- Les Grands Réalisateurs d'Hollywood no 9 / réalisation Martin Saint Charles. Paris : l'Harmattan vidéo, 2017. 1 DVD vidéo (52 min). (ISBN 9782336313498)
- En langue anglaise
- (en) Michael Bamberger, The Man Who Heard Voices: Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale, New York, Gotham Books, (ISBN 1592402135)
- (en) Michael Bamberger et David Bordwell, The Man Who Heard Voices: Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale and Lost, New York, Gotham Books, (ISBN 159240247X)
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Ciné-Ressources
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
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