LĂ©on Gambetta
Léon Gambetta, né le à Cahors et mort le à Sèvres, était un homme d’État français. Il est l'une des personnalités politiques les plus importantes des premières années de la Troisième République française.
LĂ©on Gambetta | ||
Léon Gambetta (photographie d’Étienne Carjat). | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Président du Conseil des ministres français | ||
– (2 mois et 16 jours) |
||
Président | Jules Grévy | |
Gouvernement | Gambetta | |
LĂ©gislature | IIIe | |
Prédécesseur | Jules Ferry | |
Successeur | Charles de Freycinet | |
Ministre des Affaires étrangères | ||
– (2 mois et 16 jours) |
||
Président du Conseil | Lui-même | |
Gouvernement | Gambetta | |
Prédécesseur | Jules Barthélemy- Saint-Hilaire |
|
Successeur | Charles de Freycinet | |
Président de la Chambre des députés | ||
– (2 ans, 8 mois et 26 jours) |
||
LĂ©gislature | IIe | |
Prédécesseur | Jules Grévy | |
Successeur | Henri Brisson | |
Ministre de l'Intérieur | ||
– (5 mois et 2 jours) |
||
Président du Conseil | Louis Jules Trochu | |
Gouvernement | DĂ©fense nationale | |
Prédécesseur | Henri Chevreau (Second Empire) |
|
Successeur | Emmanuel Arago | |
Député | ||
– (1 an, 8 mois et 23 jours) |
||
Élection | 24 mai 1869 | |
Réélection | 8 février 1871 | |
Circonscription | Bouches-du-RhĂ´ne (1869-1871) Bas-Rhin (1871) |
|
– (11 ans, 5 mois et 29 jours) |
||
Élection | (élection partielle) | |
RĂ©Ă©lection | 5 mars 1876 28 octobre 1877 4 septembre 1881 |
|
Circonscription | Seine | |
Biographie | ||
Nom de naissance | LĂ©on Michel Gambetta | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Cahors (France) | |
Date de décès | ||
Lieu de décès | Sèvres (France) | |
Sépulture | Cimetière du Château (Nice) | |
Nationalité | Sarde (jusqu'en 1859) Française (à partir de 1859) | |
Parti politique | Républicains modérés | |
Diplômé de | Faculté de droit de Paris | |
Profession | Avocat | |
|
||
Avocat, opposant au Second Empire, élu député en 1869, il défend le « programme de Belleville », qui est assez radical (extension des libertés publiques, séparation des Églises et de l’État, vote de l'impôt sur le revenu, élection des fonctionnaires, suppression des armées permanentes, etc.).
Le , après la défaite de Sedan et depuis l'hôtel de ville de Paris, il proclame le retour de la République. Le suivant, ministre de l'Intérieur du gouvernement de la Défense nationale, il quitte en ballon la capitale, assiégée par les troupes prussiennes, afin d'organiser les combats en province.
Après le traité de Francfort, il contribue à la pérennisation du régime républicain. Devenu une figure des républicains modérés, il est président de la Chambre des députés de 1879 à 1881, puis président du Conseil et ministre des Affaires étrangères pendant deux mois entre 1881 et 1882, sous la présidence de Jules Grévy, avec qui son inimitié est de notoriété publique.
Léon Gambetta meurt moins d'un an après avoir quitté la tête du gouvernement, à l'âge de 44 ans.
Biographie
Origines et formation
Né le à Cahors, Léon Michel Gambetta[1] est issu d'une famille de commerçants aisés et son grand-père paternel Michel est originaire de Ligurie (Terre ferme du royaume de Piémont-Sardaigne). Il épouse Benedetta Galeano et tient une épicerie, le Bazar génois, dont l'enseigne est toujours visible sur la place Chapou à Cahors. L'épicerie est reprise et développée par son fils Jean Baptiste, qui épouse une fille de pharmacien, Marie-Magdelaine Massabie : ils sont les parents de Léon. Prénommé « Jean Baptiste » lors de son mariage avec Marie-Magdelaine Massabie, c'est sous le prénom de « Joseph Nicolas » qu'il déclare la naissance de « Léon Michel »[2].
- Joseph Gambetta, le père de Léon - A.Vincent - Musée de Cahors Henri-Martin
- Marie-Magdelaine Massabie, épouse Gambetta, la mère de Léon.
- Plaque 7, rue de Tournon (Paris), oĂą il vit de 1858 Ă 1861.
Inscrit par son père au petit séminaire de Montfaucon quelques jours avant la rentrée de 1848, il est admis le comme interne en 7e. Malgré un comportement turbulent, ses maîtres remarquent ses qualités lors des deux années de scolarité à Montfaucon : « Conduite : dissipé. Application : médiocre. Caractère : très bon, très léger, enjoué, espiègle. Talent : remarquable, intelligence très développée »[3].
Pendant les vacances scolaires de 1848, il est victime d’un accident en regardant travailler un ouvrier-coutelier, un éclat d'acier lui faisant perdre l'usage de son œil droit[4]. Il sera énuclé avec succès[5] en 1867 par le docteur Louis de Wecker[6]. Il poursuit ses études au lycée de Cahors et obtient le baccalauréat des lettres[7].
Il s’inscrit ensuite à la faculté de droit de Paris, en 1857. Ayant demandé et obtenu sa naturalisation[8] en 1859, il passe avec succès sa licence en 1860 et devient avocat. Il fréquente alors les milieux républicains qui se réunissent dans le Quartier latin au café Voltaire.
Opposant au Second Empire
En tant que jeune avocat, il est accepté à la Conférence Molé. Il devient le collaborateur d’Adolphe Crémieux et se lie avec Clément Laurier et Jules Ferry. Il se rapproche également des députés de l’opposition : Jules Favre, Émile Ollivier, Ernest Picard, Alfred Darimon et Louis Hénon.
Il participe à la campagne électorale de 1863 et approuve le discours de Thiers sur les « libertés nécessaires ». Il devient l’ami d'Eugène Spuller et d’Arthur Ranc, fréquente Allain-Targé et Challemel-Lacour[10] et le salon de Juliette Adam, cercle d'opposition républicaine.
En 1868, le procès de Charles Delescluze le fait connaître. Ce journaliste républicain, opposant au Second Empire est inculpé, avec d'autres personnalités (Alphonse Peyrat notamment), pour avoir ouvert une souscription publique dans son journal afin d’ériger un monument à la mémoire de Jean-Baptiste Baudin, député de la Deuxième République, mort le , en s’opposant aux côtés des ouvriers au coup d'État de Napoléon III. Chargé de la défense de Charles Delescluze, Gambetta prononce une plaidoirie politique dans laquelle il critique le régime impérial et le coup d'État du . Delescluze est condamné à six mois de prison et 2 000 francs d’amende, mais l'impact politique du discours érige Gambetta en espoir du parti républicain[11].
- Léon Gambetta dans les années 1860.
- Gambetta plaidant pour Charles Delescluze au procès Baudin, le .
Député et franc-maçon
À l’occasion des élections législatives de 1869, Gambetta décide de se présenter dans la première circonscription de la Seine, dont le centre est le quartier populaire de Belleville, habité par des commerçants, des artisans et des ouvriers de petites entreprises. Le programme électoral, connu sous le nom de « Programme de Belleville » est rédigé par le comité républicain de Belleville. De tonalité assez radicale, il réclame l’extension des libertés publiques, la séparation des Églises et de l’État, l’élection des fonctionnaires, la suppression des armées permanentes et des réformes économiques[note 1]. Gambetta accepte également de se présenter à Marseille.
À la même époque, en mai 1869, il est initié franc-maçon à la loge « La Réforme » au Grand Orient de France à Marseille[12], à laquelle appartiennent également Gustave Naquet et Maurice Rouvier. Les 23 et suivants, Léon Gambetta est élu à Paris dès le premier tour devançant largement Hippolyte Carnot. À Marseille, il est en ballotage favorable devant Adolphe Thiers qui se désiste. Il l'emporte au second tour face à Ferdinand de Lesseps[13], et choisit de représenter Marseille comme député.
À la Chambre, il s’oppose à Émile Ollivier[14]. Son discours critique du contre le sénatus-consulte soumis au plébiscite trouve un large écho parmi les opposants du régime[15]. Alors que Napoléon III déclare la guerre, Gambetta vote les crédits de guerre le [16].
Gouvernement de la DĂ©fense nationale
Au cours de la journée révolutionnaire du qui fait suite à l'annonce, à Paris, de la défaite de Sedan et de la capture de l'Empereur, Gambetta et Jules Favre jouent un rôle essentiel dans la déchéance de l'Empire et la proclamation de la République. Des membres de l'opposition s'emparent du pouvoir et se distribuent les ministères d'un gouvernement de la Défense nationale autoproclamé. Ce gouvernement provisoire, non représentatif car composé exclusivement d'une dizaine de députés républicains de Paris, est formé moins de quatre mois seulement après un plébiscite favorable à l'Empire et que Jules Favre s'est exclamé : « il n'y a plus rien à faire en politique ». Il est présidé par le général Trochu, gouverneur militaire de la capitale. Gambetta s'arroge le ministère de l’Intérieur. Alors que le pays est envahi, il n'hésite pas à révoquer les préfets du Second Empire et à nommer à leur place des militants républicains, avocats ou journalistes, sans expérience pour de tels postes. La situation militaire continue de se dégrader. Paris et la plupart des membres du gouvernement provisoire sont encerclés le .
Au préalable, Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, l'amiral Fourichon, ministre de la Marine et Glais-Bizoin, ministre sans portefeuille, ont été envoyés à Tours, où ils forment une délégation chargée de relayer l'action du gouvernement en province. La Délégation manque d'autorité alors qu'il faut organiser la guerre en province et lutter contre les mouvements communalistes, notamment dans le Sud-Est. Il apparaît donc qu'une personnalité plus forte est nécessaire à Tours. Gambetta, d'abord réticent, est sollicité par ses collègues ministres[17] ; le , il quitte Paris en ballon, accompagné de Spuller. Victor Hugo, qui a assisté à ce départ, en livre un témoignage oculaire dans Choses vues[18]. Gambetta arrive à Tours le 9 où il rejoint ses trois collègues[19].
La Délégation assure collectivement les responsabilités, mais le Gouvernement a accordé à Gambetta une voix prédominante en cas de partage des voix. Gambetta s’approprie alors la fonction de ministre de la Guerre, qu’il cumule avec le ministère de l’Intérieur. Il réorganise l'administration, s'entoure d'hommes de confiance comme Clément Laurier, Arthur Ranc, Jules Cazot, Eugène Spuller et surtout Charles de Freycinet qu'il nomme « délégué du ministre auprès du département de la Guerre » le [20]. Gambetta doit également faire face à l’agitation de républicains radicaux dans certaines villes, comme Lyon, Marseille et Toulouse[21].
Dans le rapport confié à Charles d’Almeida par le gouvernement de la Défense nationale, dont l’objet était d’établir des communications entre la province et Paris, Charles d'Almeida décrit l'accueil bienveillant et cordial de Gambetta qui lui fit la promesse d'appuyer son projet[22]. Sur le plan militaire, Gambetta essaie d'organiser les armées de secours et intervient dans la nomination des commandants en chef. Mais se méfiant des officiers généraux, il ne nomme pas de chef d'état-major général, laissant Freycinet assurer sans compétences appropriées la coordination des armées. Malgré l'échec de l'armée de la Loire, les difficultés de communication avec Paris et les discussions sur l'armistice, Gambetta est partisan d'une « guerre à outrance ». Devant l’avancée de l’armée prussienne et la perte d'Orléans, la Délégation doit quitter Tours et s’installe à Bordeaux, le . Les efforts de l'Armée du Nord et de l'armée de l'Est ne permettent pas de rompre le blocus de la capitale.
Paris étant à court de vivres et bombardé depuis le , Jules Favre signe, pour le gouvernement provisoire, un armistice de vingt-et-un jours avec Bismarck, le . Gambetta s'élève contre les conditions imposées par Bismarck d'abandon d'une partie du territoire. Il fixe néanmoins la date des élections au , mais en posant des conditions d'inéligibilité aux personnels de l'ancien Empire, ce à quoi le gouvernement parisien ne peut consentir[23]. Le 1er février, un membre du gouvernement provisoire, Jules Simon, est envoyé à Bordeaux avec les pleins pouvoirs. Relevé de ses fonctions de ministre de l'Intérieur, mais conservant le poste de ministre de la Guerre par délégation, Gambetta hésite sur la conduite à tenir jusqu'à l'arrivée de trois autres membres du gouvernement : Garnier-Pagès, Pelletan et Arago. Il démissionne, le [24].
Selon ce qu'écrivent, en 1914, les auteurs — membres de l'Action française — de l'ouvrage Gambetta et la défense nationale (chapitre 18), après la guerre, l'action de Gambetta est jugée sévèrement par certains de ses contemporains.
« Nous avons bien le droit de maudire celui qui s'est présenté comme capable de nous mener à la victoire et qui ne nous a menés qu'au désespoir. Nous avions le droit de lui demander un peu de génie, il n'a même pas eu de bon sens », écrit George Sand dans le Journal d'un voyageur pendant la guerre.
Le général Trochu lui reproche « d'avoir voulu faire prédominer ses passions politiques dans les questions où elles n'auraient pas dû trouver place, par exemple dans la défense du pays réduit aux dernières extrémités ».
Thiers affirme que, si l'on n'avait pas prolongé la guerre, « nous aurions moins perdu en territoire et moins donné en indemnité de guerre ». Il poursuit, le , devant l'Assemblée nationale : « Ils se sont trompés, gravement trompés : ils ont prolongé la défense au-delà de toute raison ; ils ont employé […] les moyens les plus mal conçus qu'on ait employés à aucune époque, dans aucune guerre […] Nous étions tous révoltés, je l'étais comme vous tous contre cette politique de fous furieux qui mettaient la France dans le plus grand péril ».
L'Assemblée nationale, le , ordonne une enquête parlementaire sur les actes du gouvernement de la Défense nationale.
« Ma conscience me fait un devoir de résigner mes fonctions de membre du gouvernement avec lequel je ne suis plus en communion d'idées ni d'espérance.
J'ai l'honneur de vous informer que j'ai remis ma démission aujourd'hui même, en vous remerciant du concours patriotique et dévoué que j'ai toujours trouvé en vous pour mener à bonne fin l'œuvre que j'avais entreprise.
Je vous prie de me laisser vous dire que mon opinion profondément réfléchie est qu'à raison de la brièveté des délais et des graves intérêts qui sont en jeu, vous rendrez un suprême service à la République en faisant procéder aux élections du 8 février, et vous réservant, après ce délai, de prendre telles déterminations qui vous conviendront. Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments fraternels.
Bordeaux, le 6 février 1871, 3 heures.
Instauration de la IIIe RĂ©publique
Aux élections de l'Assemblée nationale le , Gambetta est élu dans 9 départements et opte pour le Bas-Rhin[25]. Il s'associe le à la protestation des élus de l'Alsace et la Lorraine et démissionne de son mandat du Bas-Rhin. Fatigué physiquement et moralement, il s'éloigne quelque temps de la vie politique et gagne l'Espagne le . Il est à l'étranger pendant les événements de la Commune.
De retour en France en juin, il est réélu comme député le aux élections complémentaires dans la Seine (pour laquelle il opte), le Var et les Bouches-du-Rhône. Leader de l'Union républicaine, Gambetta contribue, par ses voyages en province et ses discours, à faire accepter la République. Le , il fonde avec quelques amis son journal La République française. Il prône la dissolution d'une Assemblée à coloration monarchique élue pour mettre un terme à la guerre et milite pour l'élection d'une véritable Assemblée constituante. Il soutient ainsi la candidature radicale de Barodet pour le département de la Seine le . Légaliste malgré tout et inquiet des tentatives de Restauration monarchique, il prend ses distances avec la gauche radicale et se rapproche du Centre gauche de Thiers après que ce dernier a été mis en minorité par la droite de l'Assemblée. Il fait accepter par les groupes de la gauche républicaine le compromis des Lois constitutionnelles.
L'élection pour la nouvelle Assemblée législative a lieu les et . Gambetta participe largement au net succès des républicains par ses nombreux déplacements et discours, et lui-même est élu dès le premier tour à Paris (20e arrondissement pour lequel il opte), Lille, Marseille et Bordeaux.
RĂ©publique opportuniste
Surmonté d'un bonnet phrygien et du chiffre évoquant les 363 députés républicains, un nuage darde des éclairs sur le président tandis que le représentant de la majorité républicaine à la Chambre des députés prononce la péroraison de son discours lillois du : « Se soumettre ou se démettre ».
Caricature de Jean Robert, carte postale d'Ă©poque.
Au lendemain des élections, Gambetta devient le principal leader de l’opposition et accède à la présidence de l'importante commission du budget. Une première crise éclate en entre la majorité de l'Assemblée et le président de la République Mac Mahon à propos de la loi d'amnistie sur les événements de la Commune, entraînant la démission du cabinet Dufaure et la désignation de Jules Simon comme président du Conseil. Simon qui vient du Centre gauche obtient la majorité à l'Assemblée[26].
La crise rebondit en à l'initiative des évêques catholiques qui exhortent les pouvoirs publics à intervenir en faveur du Pape qui se considère prisonnier du royaume d'Italie. Estimant que Jules Simon manque de fermeté dans cette affaire, Gambetta intervient le à la Chambre contre les doctrines ultramontaines et termine son discours en reprenant la célèbre formule due à Alphonse Peyrat : « Le cléricalisme ? Voilà l'ennemi »[27] - [28]. Le , Jules Simon remet sa démission au président de la République, qui la lui a demandée. Ce dernier demande au duc de Broglie de former le nouveau gouvernement et proroge le Parlement pour une période d'un mois.
La dissolution de la Chambre est décidée par Mac-Mahon après avis favorable du Sénat. La campagne est féroce, le gouvernement déplaçant de nombreux préfets et fonctionnaires. Le , Gambetta, dans le discours de Lille, prononce la phrase célèbre : « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien Messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre[note 2]. »
Gambetta envisage la démission de Mac-Mahon et de faire appel à Thiers pour lui succéder. Mais Adolphe Thiers meurt le , et c'est le nom de Jules Grévy qui s'y substitue. Les élections législatives du 21 et 1877 confirment la majorité des trois parties de l'Union républicaine (du Centre gauche aux Radicaux)[29].
Mac Mahon commence par se soumettre, au moins quelque temps, mais finit par démissionner en . Jules Grévy lui succède comme président de la République, avec le soutien de tous les républicains. Gambetta remplace Grévy à la présidence de la Chambre des députés. Gambetta siège avec ses amis de l’Union républicaine dans des commissions parlementaires importantes. Ses deux journaux, La République française et La Petite République française, diffusent les idées républicaines modérées. Il met en place ou fédère un réseau d’associations, de comités et de cercles[30].
Oscar Bardi de Fourtou (1836-1897), est élu député le , mais son élection est invalidée le . C'est au cours de cette séance du , que Gambetta accuse monsieur de Fourtou de mensonge. Ce dernier offensé, charge ses témoins, Alexandre Blin de Bourdon (1837-1940) et Robert Mitchell (1839-1916), députés, de demander à Gambetta soit une rétractation ou une réparation par les armes. Gambetta de son côté, demande à François Allain-Targé (1832-1902), et à Georges Clemenceau (1841-1929), de se mettre en rapport avec les témoins de Fourtou. Le duel se fera au pistolet à canon rayé, et à 35 pas avec une seule balle tirée. La rencontre a lieu quelques jours plus tard au Plessis-Piquet par un jour de brouillard. Ils tirent sans aucune égratignure pour les deux protagonistes.
Sa popularité provoque l’inquiétude de certains de ses alliés. Les ferrystes, les libéraux républicains et Jules Grévy s’inquiètent de ses tendances au pouvoir personnel. Les radicaux (Clemenceau) le trouvent trop modéré. À la présidence de la Chambre, il s’aliène une partie de la gauche sans arriver à rassurer la droite[31]. Grévy qui ne l'aime pas[32], évite de faire appel à lui comme chef de gouvernement préférant successivement Waddington, Freycinet, puis Jules Ferry.
La campagne pour les élections législatives d'août-septembre 1881 oppose essentiellement les radicaux aux républicains modérés. Le scrutin est remporté par l'Union républicaine de Gambetta (204 sièges), devant la Gauche républicaine de Jules Ferry, l'extrême-gauche radicale de Clemenceau (46 sièges) et le Centre gauche (39 sièges). Les conservateurs, monarchistes et bonapartistes n'en conservent plus que 90. Jules Ferry et les responsables de la Gauche républicaine décident de s’entendre avec lui. Gambetta doit entraîner à sa suite les hommes de l’Union républicaine et les détacher de l’extrême gauche[33].
Après la chute du gouvernement Ferry sur l'Affaire tunisienne, Grévy n'a plus d'autre choix que d'appeler Gambetta aux affaires.
« Grand ministère »
Léon Gambetta est nommé président du Conseil le , décision qui rassure plus qu'elle n'effraie les financiers[35], en raison de son expérience à la tête de la commission du Budget de l'Assemblée nationale.
À l’origine, il souhaitait mettre en place un cabinet d’« union républicaine », qui aurait rassemblé tous les grands chefs du mouvement, sauf les radicaux. En raison du refus de Léon Say, Freycinet et Ferry, il compose un cabinet Union républicaine, constitué de membres jeunes et relativement peu connus. Gambetta prend aussi le portefeuille des Affaires étrangères. Les autres ministres sont Cazot (Justice), Waldeck-Rousseau (Intérieur), Allain-Targé (Finances), Paul Bert (Instruction publique), Raynal (Travaux publics), Campenon (Guerre), Gougeard (Marine). L’Agriculture (Devès) est séparée du Commerce (Maurice Rouvier). Le secrétariat des Beaux-arts devient un ministère à part entière ; il est confié à Antonin Proust. Adolphe Cochery est nommé aux Postes et Télégraphes. Le gouvernement compte enfin neuf sous-secrétaires d’État, dont Eugène Spuller (Affaires étrangères) et Félix Faure (Commerce et Colonies)[36].
Le nouveau cabinet marque plusieurs innovations significatives. L’Agriculture devient un ministère à part entière. Les Colonies sont détachées de la Marine et rattachées au Commerce. La constitution d’un ministère des Arts est une nouveauté importante, destinée à répandre le goût de la culture et des arts dans les classes populaires ; elle se veut la naissance d’une politique culturelle française ambitieuse et démocratique[37].
Le gouvernement a plusieurs projets de réformes : réorganisation judiciaire, réduction du service militaire, loi sur les associations, création d’institutions de prévoyance et d’assistance, réforme des sociétés financières, développement de l’éducation nationale, réforme des rapports entre l’État et les Églises[38].
L’attitude autoritaire de Gambetta vis-à -vis de la Chambre heurte les parlementaires. La circulaire Waldeck-Rousseau aux préfets et la nomination de personnalités ralliées récemment à la République à des postes importants sont particulièrement critiquées. Cette circulaire visait à affranchir l’administration de la pression des députés. Considérée comme jacobine, elle est critiquée par les républicains libéraux[39].
Le , Gambetta dépose un projet de réforme constitutionnelle, qui propose de changer le mode de scrutin et de l’inscrire dans la Constitution. Il prévoit aussi d’élargir la base électorale du Sénat et de limiter ses pouvoirs financiers. Le projet est repoussé, certains républicains ayant voté avec les conservateurs. Le gouvernement tombe le [40]. L’échec de son gouvernement montre le refus, par la Chambre, d’un exécutif fort[41].
Rongé par l'asthme et le diabète, Léon Gambetta se retire alors dans sa maison des Jardies à Sèvres, en compagnie de sa maîtresse depuis 1872, Léonie Léon (1838-1906), fille d'un officier créole et ancienne maîtresse de Louis-Alphonse Hyrvoix, directeur de la police des résidences impériales[42].
Mort et obsèques
Léon Gambetta meurt le dans sa maison des Jardies[43], au 14 rue du Chemin Vert, des suites d'une pérityphlite (inflammation du péritoine du cæcum, découlant probablement d'un cancer de l'intestin ou de l'estomac) diagnostiquée dès le par le professeur Charcot et jugée inopérable[44].
Ses derniers jours sont relatés dans un compte-rendu médical très détaillé du docteur Lannelongue, ami personnel de Gambetta, puisque le il s'était blessé à la main et au bras en s'exerçant à tirer au revolver depuis sa bibliothèque sur une cible au fond du jardin (s'étant fait récemment ridiculiser à un duel au pistolet, il s'imposait cet entraînement) et se trouvait donc sous surveillance médicale constante. Cela n'empêche pas la presse des opposants de Gambetta (Léon Daudet, Henri Rochefort[45]) d'accuser Léonie Léon d'avoir tiré sur son amant dans une crise de jalousie[46]. Cette presse sous-entend aussi qu’il y a eu un complot maçonnique ou que Gambetta est accidentellement intervenu pour éviter une tentative de suicide au revolver de sa maîtresse à la suite d'une lettre qu'il avait reçue, révélant qu'elle était un agent des Henckel proches de Bismarck (comme le soupçonne la conseillère et égérie de Gambetta Juliette Adam)[47]. C'est également la thèse soutenue quarante ans plus tard par Léon Daudet dans son roman : Le Drame des Jardies. La blessure par balle n'était pas très grave, mais Gambetta souffrait depuis longtemps de sévères troubles gastriques et intestinaux. À l'âge de 11 ans déjà il avait failli mourir d'une péritonite[48].
Après une autopsie au cours de laquelle les amis de Léon Gambetta se partagent ses restes (sa tête, son cerveau, son bras droit, son intestin et son cœur), gardés comme reliques, Émile Baudiau utilise du chlorure de zinc pour embaumer le corps de Gambetta en l'injectant dans ses artères. Le , Léon Gambetta est inhumé au cimetière du Château, à Nice, où sa famille s’était installée[49].
Le , pour le cinquantenaire de la proclamation de la Troisième République, son cœur est transféré au Panthéon[50]. Il repose dans une urne placée dans l'escalier qui descend à la crypte. Le transfert de cette relique républicaine reproduit ainsi la tradition capétienne de la bipartition du corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur et ossements) avec deux sépultures[51].
DĂ©tail des mandats et fonctions
- 1869-1870 : député des Bouches-du-Rhône.
- 1870 : chef de la Délégation.
- 1871 : député du Bas-Rhin - démissionne le 1er mars, lors de l’annexion de l’Alsace-Lorraine.
- 1871-1876 : député de la Seine (élu le ) ; maintenu au poste de ministre de l'intérieur sous Broglie.
- 1874 : renversement du ministère à la suite d'une coalition d'extrémistes : légitimistes/ républicains.
- 1876-1882 : élu député du 20e arrondissement de Paris.
- 1877 : dissolution de la Chambre des députés le par le Sénat : Gambetta se représente.
- 1881 : président du Conseil des ministres, il se réserve les Affaires étrangères.
Ses journaux
Léon Gambetta a fondé différents journaux :
- La Revue politique : un journal d’opposition au Second Empire (1869) ;
- La République française (1871).
Hommages et distinctions
Souvenirs historiques
- L'œil de Gambetta, qui a voyagé à travers toute l'Europe, est conservé dans le musée de Cahors Henri-Martin qui possède également le coffret de pistolets de duel Gastinne Renette qui pourraient être ceux utilisés par Gambetta lors de son duel avec Fourtou le [52]. Le moulage de son cerveau, exposé dans le musée Orfila, est désormais conservé à la faculté de médecine de Montpellier[53]. Son cœur inséré dans un morceau de pin des Vosges évidé, est placé dans une urne au Panthéon de Paris[54].
- La médaille d'identité de Gambetta comme député de la Seine pour la législature de 1873 est conservée au musée Carnavalet (ND 4415).
- Dans Les Déracinés de Maurice Barrès (1897), Gambetta est l'inspirateur et le maître-à -penser d'un jeune loup de la politique nancéienne, le Pr. Bouteiller.
- La correspondance entre Léon Gambetta et Léonie Léon est conservée à la bibliothèque de l'Assemblée Nationale (BAN).
Dans le livre Au Théâtre La sortie au spectacle, dirigé par Pascale Goetschel, Jean-Claude Yon (2014, éditions de la Sorbonne), un chapitre retrace cette correspondance de Léon Gambetta et de sa maîtresse, sous l'angle des goûts et habitudes théâtrales d'une « nouvelle couche sociale ».
Hommages
De nombreuses statues et monuments ont été élevés en hommage à Gambetta, dont :
- Cahors : un monument à Léon Gambetta est inauguré en . C’est une statue d'Alexandre Falguière, qui montre le tribun, devant les allées Fénelon, appuyé sur un canon, bras tendu, en pleine déclamation patriotique. À l'origine, le soubassement du socle était décoré de statues de marin et d'un drapeau de bronze, lesquels furent envoyées à la fonte durant l'Occupation[55] ;
- Cavaillon : monument Ă LĂ©on Gambetta (1876) ;
- Épineuse (Oise) : monument d’Épineuse avec cette inscription : « Le , Gambetta, accompagné de son ami Spuller, est sorti de Paris assiégé, dans le ballon de l'Armand Barbès. Ce ballon, après avoir essuyé le feu de l'ennemi, est venu atterrir dans le bois de Favières, territoire d'Épineuse. Les habitants de l'Oise, pour consacrer ce souvenir, ont érigé ce monument au grand citoyen, qui fut organisateur de la Défense nationale. Inauguré le sous la présidence de M. Spuller, ministre des Affaires étrangères... » Le monument œuvre de M. Woillez, se compose d'un socle carré portant un obélisque en pierre des Vosges ;
- Paris :
- la statue de Gambetta : une statue provenant d'un groupe monumental érigé sous la IIIe République au jardin des Tuileries à Paris, inaugurée le , enlevée en 1954, seule la statue de Gambetta a été conservée, après un passage au Palais du Louvre, dans la Cour Napoléon, la statue a été installée en 1982 au square Édouard-Vaillant dans le 20e arrondissement[56],
- Au Panthéon, le cœur de Léon Gambetta fut transféré, dans une urne de marbre rouge, le . Gambetta était déjà indirectement présent depuis près de quarante ans dans ce monument grâce à une fresque du croisillon sud, due à Joseph Blanc, qui prête les traits du tribun républicain à Aurélien, compagnon de Clovis[57] ;
- Saint-Maixent-l'École : un buste en pierre (ou en marbre) — inspiré de son portrait peint par Léon Bonnat — au pied d'un monument commémoratif formé d'une demi-lune et d'une colonne surmontée d'un coq dressé, fermant les « allées Jacques Fouchier » au bord de l'avenue Gambetta (près de la place Denfert-Rochereau) ;
- Sèvres : monument à Gambetta par Auguste Bartholdi (1891).
- Hô Chi Minh-Ville : Monument à Léon Gambetta (1892), identique au monument de Cahors. Il est déposé en 1955 et son sort reste mystérieux[58].
- Divers :
- Plusieurs timbres français en son honneur.
- Émission d'une pièce de 10 francs commémorative à son effigie en 1982.
- De nombreuses voies adoptent son nom en odonyme, ainsi que, par extension, certains quartiers Ă Montpellier et Ă Tourcoing.
Galerie de photographies
- Monument à Gambetta (1891) par Auguste Bartholdi à Sèvres.
- Paris (20e), statue de Gambetta par Jean-Paul Aubé, 1888.
- Maison où est mort Gambetta à Sèvres.
- Tombe de LĂ©on Gambetta Ă Nice.
- Statue de Gambetta Ă Cahors.
Citations
- À Émile Ollivier : « Vous n'êtes qu'un pont entre la République de 1848 et la République à venir. »
- Au sujet de l'Alsace-Lorraine : « Y penser toujours, n'en parler jamais. »
- Par rapport Ă la crise du 16 mai :
- « Nous reviendrons 400 » ;
- « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien Messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre. »
- Au sujet de l'emprise de l'Église catholique sur la société au XIXe siècle : « Le cléricalisme, voilà l'ennemi. »
Notes et références
Notes
- Il avait pour projets l’instauration de l’impôt sur le revenu et l’élection des fonctionnaires.
- « La République sortira triomphante de cette dernière épreuve, et le plus clair bénéfice du 16 mai sera, pour l’histoire, d’avoir abrégé de trois ans, de dix ans, la période d’incertitude et de tâtonnements à laquelle nous condamnaient les dernières combinaisons de l’Assemblée nationale élue dans un jour de malheur.
Messieurs, telle est la situation. Et j’ose dire que les espérances du Parti républicain sont sûres ; j’ose dire que votre fermeté, votre union, que votre activité sont les garants de ce triomphe. Pourquoi ne le dirais-je pas, au milieu de ces admirables populations du département du Nord, qui, à elles seules, payent le huitième des contributions de la France, dans ce département qui tient une des plus grandes places dans notre industrie nationale, aussi bien au point de vue mécanique qu’agricole ? N’est-il pas vrai que, dans ce pays, vous avez commencé aussi à faire justice des factions qui s’opposaient à l’établissement de la République et que vous n’attendez que l’heure du scrutin pour que tous vos élus forment une députation unanime ?
Vous le pouvez si vous le voulez, et vous savez bien ce qui vous manque : ce ne sont pas les populations disposées à voter pour des candidats républicains ; ce sont des candidats qui consentent à sortir définitivement d’une résistance dictée par des intérêts privés et comprennent qu’il s’agit aujourd’hui d’un service public et d’élections d’où dépendent les destinées de la France. Il faut que ces hommes fassent violence à leurs intérêts domestiques pour aborder la plate-forme électorale.
À ce point de vue, des adhésions significatives ont déjà été obtenues et vous avez su trouver des candidats qui vous mèneront à la victoire. Je devais plus particulièrement le dire ici, dans ce département qui, parmi les autres, tient la tête dans les questions d’affaires et de politique. Je devais le dire ici pour vous mettre en garde contre certains bruits qui ont été répandus et dont on alimente la basse presse, à savoir que si le suffrage universel dans sa souveraineté, je ne dirai pas dans la liberté de ses votes, puisqu’on fera tout pour restreindre cette liberté, mais dans sa volonté plénière, renomme une majorité républicaine, on n’en tiendra aucun compte. Ah ! tenez, Messieurs, on a beau dire ces choses ou plutôt les donner à entendre, avec l’espoir de ranimer par là le courage défaillant de ses auxiliaires et de remporter ainsi la victoire : ce sont là de ces choses qu’on ne dit que lorsqu’on va à la bataille ; mais, quand on en revient et que le destin a prononcé, c’est différent ! Que dis-je, le destin ? Quand la seule autorité devant laquelle il faut que tous s’inclinent aura prononcé, ne croyez pas que personne soit de taille à lui tenir tête. Ne croyez pas que quand ces millions de Français, paysans, ouvriers, bourgeois, électeurs de la libre terre française, auront fait leur choix, et précisément dans les termes où la question est posée ; ne croyez pas que quand ils auront indiqué leur préférence et fait connaître leur volonté, ne croyez pas que lorsque tant de millions de Français auront parlé, il y ait personne, à quelque degré de l’échelle politique ou administrative qu’il soit placé, qui puisse résister.
Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien, Messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre. »
Références
- Arlette Schweitz, Les parlementaires de la Seine sous la Troisième République, vol. II : Dictionnaire biographique, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 55), , 639 p. (ISBN 2-85944-433-5), p. 265.
- Barral 2008, p. 22.
- Anne Gary, Montfaucon en Quercy : À la découverte du passé, t. 2, Bayac, Éditions du Roc de Bourzac, , 127 p. (ISBN 978-2-87624-054-4 et 2-87624-054-8, LCCN 93154720), p. 229-230.
- Barral 2008, p. 23.
- Dr Lannelongue, Blessure et maladie de Gambetta. Relation de l'autopsie, Observation clinique rédigée par M. Lannelongue. Autopsie par M. le Pr Cornil. Paris, Masson, 1883.
- L'Ĺ“il de Gambetta.
- Barral 2008, p. 24.
- Barral 2008, p. 26.
- Pierre Amalric, « L'œil de Gambetta », Coup d'Œil, nos 10-11,‎ , p. 19.
- Barral 2008, p. 27-31.
- Barral 2008, p. 17-21.
- Patrice Morlat, La République des Frères, Perrin, , 879 p., p. 232
- Ferdinand de Lesseps.
- Barral 2008, p. 31-46.
- Mayeur 2008, p. 80.
- Odile Rudelle, La République absolue : aux origines de l'instabilité constitutionnelle de la France républicaine, 1870-1889, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « France XIXe-XXe siècles » (no 14), (1re éd. 1982), 327 p. (ISBN 2-85944-045-3, lire en ligne), p. 15, n. 9.
- Mayeur 2008, p. 100.
- Victor Hugo, Choses vues, Paris, Éditions Gallimard, , 529 p. (ISBN 2-07-036141-1), pp.93-94
- Barral 2008, p. 67.
- Barral 2008, p. 69.
- Barral 2008, p. 62-78.
- Rapport sur une mission confiée à Charles d'Almeida par le Gouvernement de la Défense nationale - Imprimerie Deslis Frères et C(ie), Tours, 1913
- Broche 2001, p. 78.
- Barral 2008, p. 78-82.
- Mayeur 2008, p. 134.
- Barral 2008, p. 144.
- Mayeur 2008, p. 253.
- Jacqueline Lalouette, L'anticléricalisme, in L'histoire religieuse en France et en Espagne, Collection de la Casa de Velázquez, no 87, 2004, page 334.
- Barral 2008, p. 147.
- Yvert 2007, p. 330-331.
- Yvert 2007, p. 331-332.
- Broche 2001, p. 330.
- Yvert 2007, p. 332-333.
- Vincent Duclert, La République imaginée : 1870-1914, Paris, Belin, coll. « Histoire de France » (no 11), , 861 p. (ISBN 978-2-7011-3388-1, présentation en ligne), p. 201.
- Alfred Colling, La Prodigieuse histoire de la Bourse, Paris, Société d'éditions économiques et financières, , p. 301.
- Yvert 2007, p. 333-334.
- Yvert 2007, p. 334.
- Yvert 2007, p. 334-335.
- Yvert 2007, p. 335.
- Yvert 2007, p. 330.
- Yvert 2007, p. 336.
- Barral 2008, p. 113.
- « « Maison des Jardies », notice no PA00088175 », recensement immeubles MH, réf. PA00088175, base Mérimée, ministère de la Culture.
- Lannelongue 1883, p. 31.
- Claude-Jean Girard, Un polémiste à Paris : Henri Rochefort, L'Harmattan, , 471 p. (lire en ligne).
- Jean Garrigues, « La mort étrange de Gambetta », émission Au cœur de l'histoire, 20 décembre 2011.
- Anne Hogenhuis-Seliverstoff, Juliette Adam : 1836-1936, L'Harmattan, (lire en ligne), p. 91-97.
- Lannelongue 1883, p. 38.
- Barral 2008, p. 262-264.
- Dr Cabanes, L'Odyssée du cœur de Gambetta et autres reliques notoires, Légendes et curiosités de l'Histoire, 5e série, p. 261-281.
- Alexandre Bande, Le cœur du roi. Les Capétiens et les sépultures multiples, XIIIe – XVe siècles, Éditions Tallandier, , 250 p.
- « Coffret de pistolets de duel », sur musees-midi-pyrenees.fr (consulté en ).
- Jean-Gabriel Gauthier, Des cadavres et des hommes, Musée d'ethnographie, , p. 150.
- Edouard Leduc, Dictionnaire du Panthéon (de Paris), Éditions Publibook, , p. 279.
- Simona Talenti, L'Histoire de l'architecture en France, Picard, (lire en ligne), p. 32
- « La statue de Léon Gambetta restaurée », sur mairie20.paris.fr.
- Le Monde illustré, 12 novembre 1881, p. 310.
- (en) Icons of old Saigon, the Gambetta monument sur le site Historicvietnam.com
Sources primaires
- Lannelongue, Blessure et maladie de M. Gambetta, Paris, G. Masson, (lire en ligne).
- Lettres de Gambetta, recueillies et annotées par Daniel Halévy et Émile Pillias, Grasset, Paris, 1938.
- Discours et plaidoyers politiques de M. Gambetta, édités par Joseph Reinach, Charpentier, Paris, 1881-1885, 11 volumes. lire en ligne sur Gallica
- Francis Laur, Le CĹ“ur de Gambetta, Paris, 1907. lire en ligne sur Gallica
- Irague, « Le cinquantenaire de la mort de Gambetta (Quelques souvenirs Cadurciens sur lui et sur sa famille) », dans Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, tome 53, 1932, p. 213-252 (lire en ligne)
Bibliographie
- Charles-Robert Ageron, « Gambetta et la reprise de l'expansion coloniale », Outre-mers, t. LIX, no 215,‎ 2e trimestre 1972, p. 165-204 (lire en ligne).
- Daniel Amson, Gambetta ou le rêve brisé, Paris, Tallandier, coll. « Figures de proue », , 417 p..
- Sylvie Aprile, « « Qu'avons-nous fait, nous les purs ? ». Figures singulières et recompositions plurielles de l'opportunisme », Politix, vol. 14, no 56 « Inconstances politiques »,‎ 4e trimestre 2001, p. 109-122 (lire en ligne).
- Pierre Barral, Les Fondateurs de la IIIe République, Paris, Armand Colin, coll. « U / Idées politiques », , 360 p. (présentation en ligne).
- Pierre Barral, Léon Gambetta : tribun et stratège de la République (1838-1882), Toulouse, Éditions Privat, coll. « Histoire », , 314 p. (ISBN 978-2-7089-6889-9, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Pierre Barral, « Gambetta et Ferry, amis et rivaux », Revue historique, Paris, Presses universitaires de France, no 648,‎ , p. 891-919 (lire en ligne).
- Éric Bonhomme (préf. Jean-Marie Mayeur), La République improvisée : l'exercice du pouvoir sous la Défense nationale, 4 septembre 1870-8 février 1871, Saint-Pierre-du-Mont, Eurédit, coll. « Passés composés », , 532 p. (ISBN 2-84564-004-8).
- John Patrick Tuer Bury (trad. Geneviève et Pierre-François Caillé), Gambetta, défenseur du territoire (1870-1871) [« Gambetta and the National Defence : A Republican Dictatorship in France »], Bar-le-Duc / Paris, Imprimerie Comte-Jacquet / Éditions de la Nouvelle Revue critique, , 232 p.
- (en) John Patrick Tuer Bury, Gambetta and the Making of the Third Republic, Londres, Longman, , X-499 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
- (en) John Patrick Tuer Bury, Gambetta's Final Years : The Era of Difficulties, 1877-1882, Londres / New York, Longman, , XI-392 p. (ISBN 0-582-50302-7, présentation en ligne).
- Anne Carol, La mise en pièces de Gambetta : autopsie d'un corps politique, Grenoble, Jérôme Millon, , 313 p. (ISBN 978-2-84137-383-3)
- Anne Carol, « Autopsie d'un grand homme : Gambetta, », Parlement(s) : revue d'histoire politique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, no HS 16 « La mort au Parlement »,‎ , p. 75-94 (DOI 10.3917/parl2.hs16.0075).
- Paula Cossart, « L'émotion : un dommage pour l'idée républicaine. Autour de l'éloquence de Léon Gambetta », Romantisme, no 119 « Le privé et le social »,‎ 1er trimestre 2003, p. 47-60 (ISBN 2-7181-9419-7, lire en ligne).
- Dominique Damamme, « Corps de la république. Blessure et maladie de M. Gambetta », Genèses. Sciences sociales et histoire, Paris, Calmann-Lévy, no 5,‎ , p. 160-171 (lire en ligne).
- Aude Dontenwille-Gerbaud, « Le volcanique Léon Gambetta, 1868-1882 », Mots : Les Langages du politique, Paris, ENS Éditions, no 111 « Normes et usages de la langue en politique »,‎ , p. 33-48 (ISBN 978-2-84788-835-5, DOI 10.4000/mots.22331, lire en ligne).
- Jean-Philippe Dumas, Gambetta : le commis-voyageur de la République, Paris, Belin, coll. « Portraits », , 168 p. (ISBN 978-2-7011-5241-7, présentation en ligne).
- Susan Foley, « J'avais tant besoin d’être aimée... par correspondance : les discours de l'amour dans la correspondance de Léonie Léon et Léon Gambetta, 1872-1882 », Clio, no 24,‎ (lire en ligne).
- Jérôme Grévy, La République des opportunistes, 1870-1885, Paris, Perrin, coll. « Terre d'histoire », , 415 p. (ISBN 2-262-01344-6, présentation en ligne).
- Jérôme Grévy, « La présidence de Gambetta (1879-1881) : un tournant politique ? », dans Jean Garrigues (dir.), Les Présidents de l'Assemblée nationale de 1789 à nos jours, Paris, Classiques Garnier, coll. « Rencontres » (no 157), , 344 p. (ISBN 978-2-8124-5019-8, présentation en ligne), p. 49-66.
- Jérôme Grévy, « Une relique laïque. Le cœur de Gambetta », dans Albrecht Burkardt et Jérôme Grévy (dir.), Reliques politiques, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 425 p. (ISBN 978-2-7535-7898-2), p. 325-336.
- Jean-Marie Mayeur, Gambetta, la patrie et la république, Paris, Fayard, , 556 p. (ISBN 978-2-213-60759-7, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- Maurice Rouget, Léonie Léon et Gambetta : un étonnant roman d'amour de dix années (1872-1882), Édicausse, 2020, 80 p. (ISBN 978-2917626207).
- Pierre Sorlin, « Gambetta et les Républicains nantais en 1871 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. X, no 2,‎ , p. 121-126 (lire en ligne).
- (en) Charles Sowerwine, « Channelling Grief, Building the French Republic : The Death and Ritual Afterlife of Léon Gambetta, 1883-1920 », dans Merridee L. Bailey et Katie Barclay (dir.), Emotion, Ritual and Power in Europe, 1200-1920 : Family, State and Church, Basingstoke, Palgrave Macmillan, coll. « Palgrave Studies in the History of Emotions », , XXI-320 p. (ISBN 978-3-319-44184-9, DOI 10.1007/978-3-319-44185-6_8), p. 145-168.
- Gérard Unger, Gambetta, Paris, Éditions Perrin, , 480 p. (ISBN 978-2-262-07991-8).
- Vincent Wright (texte complété, mis à jour et présenté par Éric Anceau et Sudhir Hazareesingh), Les préfets de Gambetta, Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, coll. « Collection Roland Mousnier » (no 34), , 482 p. (ISBN 978-2-84050-504-4, présentation en ligne).
- Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 187), , 916 p. (ISBN 978-2-262-02687-5).
Voir aussi
Articles connexes
- Camp de Conlie
- Pièce de 10 francs Léon Gambetta (pièce commémorative émise en 1982 à l’occasion du centenaire du décès de Léon Gambetta)
- Maison des Jardies (demeure dans laquelle Gambetta est mort, labellisée Maisons des Illustres et ouverte à la visite)
- Second Empire
- Troisième République
- Union républicaine
- François Léon Jouinot-Gambetta
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (en) National Portrait Gallery
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Brockhaus
- Collective Biographies of Women
- Deutsche Biographie
- Dizionario di Storia
- Enciclopedia italiana
- Enciclopedia De Agostini
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Nationalencyklopedin
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Treccani
- Universalis
- VisuotinÄ— lietuviĹł enciklopedija
- https://www.quercy.net/leon-gambetta/ sur le site Quercy net
- SĂ©rie de caricatures de LĂ©on Gambetta
- Istoerioù Breizh - Le Camp de Conlie, des Bretons sacrifiés - Camp de Conlie et des Bretons dans la guerre Franco-Prussienne de 1870… et le rôle de Léon Gambetta !