Henri Rochefort
Victor Henri de Rochefort-Luçay, né le à Paris et mort le à Aix-les-Bains[1], mieux connu sous le nom d'Henri Rochefort, est un journaliste, auteur de théâtre et homme politique français.
Henri Rochefort | |
Édouard Manet, Portrait d'Henri Rochefort (1881), Kunsthalle de Hambourg. | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (2 mois et 29 jours) |
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Circonscription | Seine |
LĂ©gislature | IVe (IIIe RĂ©publique) |
Groupe politique | ExtrĂŞme gauche |
– (19 jours) |
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Circonscription | Seine |
Législature | Assemblée nationale |
Groupe politique | ExtrĂŞme gauche |
– (9 mois et 13 jours) |
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Circonscription | Seine |
Législature | IVe (Corps législatif) |
Groupe politique | ExtrĂŞme gauche |
Biographie | |
Nom de naissance | Victor Henri de Rochefort-Luçay |
Surnom | L'Homme aux vingt duels et trente procès |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ancien 4e arrondissement de Paris ( Royaume de France) |
Date de décès | (à 82 ans) |
Lieu de décès | Aix-les-Bains ( France) |
Profession | Journaliste Dramaturge |
Grand polémiste dans les pages de ses journaux (La Lanterne, La Marseillaise, L'Intransigeant), il défend des options politiques radicales voire extrémistes (anticlérical, nationaliste, favorable à la Commune, boulangiste, socialiste et antidreyfusard). Son engagement lui vaut le surnom de « l'homme aux vingt duels et trente procès », ainsi que des condamnations, notamment au bagne de Nouméa dont, fait unique, il parvient à s'échapper en 1874.
Biographie
Famille
Victor Henri de Rochefort-Luçay est fils de Claude Louis Marie de Rochefort-Luçay, dit Edmond Rochefort, écrivain, lui-même issu d'une branche fixée en Berry (à Luçay) au XVIe siècle d'une famille noble de Franche-Comté dont la filiation remonte à Perrenat de Rochefort, trouvé en 1270[2]. Cette branche dite « marquis et comtes de Rochefort »[3] aurait dérogé[2].
Il se maria trois fois et épousa à Versailles le Marie Anastasie Renault (1834-1873), dont il eut trois enfants naturels légitimés par mariage subséquent[3] : Noémie (1856), mariée au peintre et sculpteur suisse Frédéric Dufaux, Henri Maximilien (1859), qui se suicida à l'âge de 29 ans, le à Bône[4], et Octave (1860) élève de l'École centrale qui devint professeur de physique chimie à l'université de Córdoba (Argentine)[5].
Le , il épouse Marguerite Vervoort, petite-fille de sa tante maternelle Marie-Anne Maurel et sœur d'André Vervoort[6].
Grand ami de Victor Hugo, l'auteur des Misérables lui demandera d'être le parrain de son petit-fils Georges (qu'Hugo élèvera).
DĂ©buts
Titulaire en 1849 du baccalauréat, il est un admirateur de Victor Hugo et renonce vite aux études médicales auxquelles le destinait son père, le prétendu « comte » de Rochefort-Luçay, auteur dramatique lui-même, connu sous le nom d'Armand de Rochefort. Il commence une carrière d'employé à l'hôtel de ville de Paris qui lui laisse le temps d'aiguiser sa plume. Il se tourne rapidement vers le journalisme en fondant avec Jules Vallès la Chronique parisienne, qui ne dure que quelques numéros. Il entre en 1856 au Charivari, chargé de la rubrique théâtre. Malgré une promotion en 1860, il démissionne de la ville de Paris dès que ses revenus littéraires le lui permettent.
Son œuvre théâtrale, une vingtaine de vaudevilles, connaît quelques succès sans marquer la postérité. Prenant pied peu à peu à la rédaction politique du Charivari, sa carrière de journaliste, en revanche, progresse régulièrement. Il contribue également au Nain jaune en 1863.
C'est en entrant au Figaro qu'il oublie sa particule. À l'époque, la presse est sévèrement contrôlée, le Figaro n'a pas encore payé le cautionnement qui autorise à aborder les sujets politiques. Henri Rochefort se limite donc à la vie littéraire. Il s'en approche pourtant en ne ménageant pas les pièces du duc Charles de Morny ou en déclarant son admiration pour l'exilé Hugo. Il quitte Le Figaro pour rejoindre Le Soleil avant de réintégrer Le Figaro avec un salaire quadruplé. Le ton d'Henri Rochefort n'est pas toléré bien longtemps par l'Empire, et il doit quitter le journal.
Durant sa détention au fort de l'Île-d'Yeu, Henri Rochefort approuve la création d'un conseil de famille dirigé par son beau-frère Jean Marie Gorges, mari de sa sœur Caroline et ensuite par son secrétaire Jean-Marie Destrem.
La Lanterne
La loi sur la presse devenant plus libérale, il décide de fonder son propre journal : La Lanterne, en . Imprimé à 15 000 exemplaires, il faut lancer des tirages supplémentaires pour atteindre les 100 000 exemplaires vendus. L'éditorial du premier numéro restera célèbre : « La France contient, dit l'Almanach impérial, trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement ». L'indifférence affichée par le pouvoir ne résiste pas longtemps au succès du journal car Rochefort ne connaît aucune mesure ; il va jusqu'à écrire : « La statue équestre de Napoléon III, représenté en César (rions-en pendant que nous y sommes) dont j'ai parlé dans mon dernier numéro, est l'œuvre de M. Barye. On sait que M. Barye est le plus célèbre de nos sculpteurs d'animaux[7]. » Après une interdiction à la vente publique, il est attaqué en justice et sévèrement condamné (amendes et prison). Rochefort rejoint alors à Bruxelles l'autre ennemi de « Napoléon-le-Petit » : Victor Hugo, qui l'héberge pendant plusieurs mois.
En France, on continue de se délecter de La Lanterne, vendue clandestinement. Protégé par son exil, Rochefort adopte un ton encore plus acerbe dans ses critiques de l’Empire. L'ennemi juré des bonapartistes est sollicité par les électeurs parisiens lors des élections législatives de 1869, mais il est battu par Jules Favre (auquel se rallient les bonapartistes). En novembre, il est élu au siège laissé vacant par Léon Gambetta.
La Marseillaise
Le sort le premier numéro de son nouveau journal, La Marseillaise, co-créé avec Lissagaray. Le quotidien accueille les collaborations de Eugène Varlin, Jules Vallès, Paschal Grousset et de Victor Noir. Celui-ci est assassiné le par Pierre Bonaparte. Les obsèques ont lieu le , suivies par 100 à 200 000 personnes en colère. Pour Émile Ollivier, chef du gouvernement d'alors, Rochefort rate à ce moment une occasion de renverser l'Empire[8].
Le gouvernement étant parvenu à lever l'immunité parlementaire du député, il est arrêté le à une réunion[9] (cette arrestation fit l'objet d'un photomontage[10]). Il est condamné à six mois de prison et incarcéré à la prison Sainte-Pélagie, où il est plutôt bien traité et peut continuer à écrire pour La Marseillaise et discuter avec ses camarades détenus, Paschal Grousset et Olivier Pain. C'est du fond de sa cellule qu'il apprend la déclaration de guerre à la Prusse. Par patriotisme et par prudence, espérant une libération prochaine, il suspend La Marseillaise. On préfère pourtant le maintenir en prison.
RĂ©publique
Napoléon III s'est rendu, la République est proclamée le 4 septembre 1870, Rochefort est libéré le même jour et porté en triomphe auprès du gouvernement provisoire qui siège à l'hôtel de ville. Le gouvernement de la Défense nationale est composé exclusivement des députés de Paris ou de députés ayant été élus à Paris mais ayant opté pour un autre département (Gambetta, Jules Simon). C'est donc de droit qu'Henri Rochefort est membre du Gouvernement de la Défense nationale. Seuls les généraux Louis Jules Trochu et Adolphe Le Flô ne sont pas des élus, mais considérés par les républicains modérés comme des anti-bonapartistes. En fait, les électeurs de Rochefort sont heureux de le voir au Gouvernement, car il est la caution de l'extrême gauche contre qui s'est faite cette révolution du . À la suite de l'émeute du , de nouveau confronté à une situation critique, il démissionne prudemment et se dégage de la vie politique jusqu'en , préférant se contenter de fréquenter des amis comme l'éditeur Hetzel ou Edmond Adam et sa femme Juliette Adam. L'armistice du , qu'il rejette, et l'annonce d'élections au début de février lui font reprendre la plume en créant Le Mot d'ordre. Dès le , il est solidement élu de même que ceux qu'il soutient.
Commune de Paris
Il doit rejoindre l'Assemblée à Bordeaux. Celle-ci est favorable à l'armistice avec les Prussiens qui assiègent Paris. Il en démissionne donc rapidement. Il rentre trop tard à Paris pour assister aux débuts de la Commune. Son attitude alors devient plus complexe. Il reste à Paris sans être un acteur de l'insurrection[11]. Sans croire à la victoire, il refuse la défaite. Sans condamner la Commune, il la soutient de moins en moins, et se fait de plus en plus critique. Dans le Mot d'ordre, les critiques sur Adolphe Thiers et des Versaillais sont vives, mais les Communards, notamment ses anciens amis comme Paschal Grousset, ne sont pas épargnés.
Prison
En mai 1871, Rochefort réussit à échapper aux Communards mais il est arrêté à Meaux et livré aux Versaillais. Le procès a lieu en septembre ; Rochefort est condamné à la déportation en enceinte fortifiée[11]. Ses amis, dont Victor Hugo, tentent d'amoindrir sa peine auprès de Thiers. D'abord interné à la prison Saint-Pierre à Versailles, il est envoyé au fort Boyard où il retrouve Grousset.
Les premières déportations ont lieu en mai, puis, en juin, Rochefort voit partir ses camarades Grousset, Pain et Jourde. Il est transféré le 21 septembre sur le fort Boyard, où il reste enfermé 272 jours avec de nombreux autres insurgés, puis il est déplacé vers la citadelle du Château d'Oléron, où il rencontre Henri Messager, et découvre le sort d'un groupe d'insurgés algériens arrêtés en 1871 lors de la révolte des Mokrani, qui deviennent bientôt les kabyles du Pacifique. Toujours grâce à l'entremise de ses influents amis francs-maçons de l'extérieur, Rochefort est transféré à Saint-Martin-de-Ré où il peut écrire un roman. Il est même autorisé à épouser la mère de ses enfants gravement malade. En , Rochefort voit partir Achille Ballière.
Déportation à Nouméa
La démission de Thiers retire à Rochefort toute protection. Malgré l'insistance de Victor Hugo qui écrit au duc de Broglie, la déportation est devenue inévitable et le , Rochefort est embarqué à bord de La Virginie, dans le même convoi qu’Henri Messager et Louise Michel, avec qui il échange des poésies. Souffrant du mal de mer durant tout le voyage, Rochefort est bien traité par le capitaine Launay et le médecin du bord Perlié qui veille avec un soin particulier à l'état sanitaire des déportés.
Arrivé le à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, Rochefort, comme tous les déportés en enceinte fortifiée, est débarqué à la presqu'île Ducos. Il s'installe volontairement à l'écart dans la case de Paschal Grousset et Olivier Pain afin de préparer avec ses trois compagnons une évasion dont les grandes lignes avaient été arrêtées à Paris avec des amis du journaliste, francs-maçons comme lui ; et c'est grâce à l'appui logistique des francs-maçons australiens que l'évasion de Rochefort avec cinq codétenus communards réussira.
Évasion
Le , à la nuit tombée, Rochefort, Grousset et Pain atteignent à la nage l'îlot Kuauri qui n'est pas surveillé. Les déportés libres Charles Bastien, Achille Ballière et François Jourde viennent les chercher à bord d'une barque pour rejoindre le PCE (« Peace, Comfort, Ease »), un navire britannique qui doit appareiller le lendemain pour Newcastle en Australie.
Malgré quelques difficultés, l'évasion réussit et les six évadés parviennent en Australie le . Rochefort s'empresse de prévenir Edmond Adam qui lance une souscription destinée à payer les frais et à financer le retour des évadés en Europe. Rochefort partage alors assez inéquitablement la somme reçue. Les évadés se séparent. Olivier Pain et Rochefort choisissent de rejoindre le plus tôt possible le Royaume-Uni en passant par l'Amérique. Ils embarquent donc à bord du Cyphrénès dans lequel Jourde et Ballière ont aussi réussi à prendre place jusqu'aux îles Sandwich avec une escale aux Îles Fidji. Ils embarquent alors vers San Francisco d'où ils rejoignent New York. Rochefort, sollicité par le New York Herald pour rapporter le récit de la déportation, s'empresse d'accepter. Rochefort et Pain parviennent enfin à Londres le où ils sont accueillis par les Communards exilés.
C’est la seule évasion réussie de toute l'histoire du bagne de Nouvelle-Calédonie[12]. Rochefort, recherché par la police, se réfugie ensuite à Genève, au plus près des frontières françaises[13].
L'Intransigeant
Il serait à l'origine de l'emploi du terme « opportuniste » pour désigner les députés, notamment Gambetta, qui attendent le « moment opportun » pour voter l'amnistie. Celle-ci étant enfin votée le , il peut rentrer à Paris. Son arrivée donne lieu à un triomphe, presque à une émeute. Il reprend son activité de polémiste avec L'Intransigeant, qui paraît dès le grâce au soutien financier d'Eugène Mayer. Ce nouveau journal, situé à l'extrême gauche et se réclamant de la Commune de Paris, rencontre un succès populaire[14]. Il soutient les candidatures socialistes aux élections, en particulier celles du Comité révolutionnaire central de tendance blanquiste[14].
Son absence aux funérailles d'Albert Joly (1844-1880) fournit l'occasion à ses adversaires d'accuser Rochefort d'ingratitude. On reparle alors des 25 000 F de la souscription que Rochefort n'a pas remboursés et qu'il aurait inéquitablement répartis entre les évadés. Des proches comme Paschal Grousset ou Henry Bauër contestent les rôles que Rochefort se donne dans la déportation, puis dans l'évasion, mais c'est l'engagement de Rochefort dans le boulangisme qui va sceller la rupture avec ses anciens amis.
Au décès du blanquiste Émile Eudes en août 1888, il devient le tuteur de ses quatre enfants[15].
Nationalisme : boulangiste et antidreyfusard
Henri Rochefort adhère au boulangisme, dont il devient l'un des plus vifs partisans et exprime le courant anticapitaliste — notamment sur le mode de l'antisémitisme — tandis que Paul Déroulède en incarne l'aile droite et conservatrice[14]. Il rejoint le Comité républicain de protestation nationale, puis entre au comité directeur de la Ligue des patriotes en 1888[16]. En 1889, il rejoint Georges Boulanger en Belgique où ce dernier s'est ainsi mis à l'abri d'une arrestation probable réclamée par la Chambre des députés[17]. En , il est condamné pour la seconde fois à la déportation en enceinte fortifiée, avec Boulanger et Arthur Dillon, par la Haute Cour de justice et par contumace : tous trois sont reconnus coupables de complot et d'attentat contre le gouvernement[17] - [18]. Il se réfugie à Londres[17]. En 1894, il sort de sa réserve par « un très violent article contre une loi sur la presse qui autorisait la poursuite des rédacteurs en chef »[17]. Amnistié, il rentre en France en février 1895[14] - [17]. Le triomphe qu'il reçoit à son retour est tel qu'il est parfois comparé à celui de Victor Hugo en 1870[17].
Lorsque éclate l'affaire Dreyfus, il laisse libre cours à son antisémitisme pour mener campagne avec les « anti »[19]. Condamné pour diffamation à l'encontre du dreyfusard Joseph Reinach, il est condamné à cinq jours de prison qu'il purge du au ; il rentre chez lui sous les acclamations de la foule[17]. Dans le cadre de l'affaire, il lutte en duel contre Alfred Léon Gérault-Richard, dont il sort blessé[17]. Il s'intègre au groupe de l'Action française naissante et se lie avec Charles Maurras et Maurice Pujo[17].
Isolement et mort
Déjà , sous l'affaire Dreyfus, sa popularité est largement entamée auprès des classes populaires. Bientôt, il ne peut plus honorer le mur des Fédérés sans subir les quolibets des Parisiens.
Il continue inlassablement son activité de polémiste et mène des combats contradictoires pour lesquels le goût de la formule l'entraîne souvent vers l'insulte.
Il meurt à Aix-les-Bains le d’une crise d’urémie[20]. Le , ses obsèques civiles se déroulent au cimetière Montmartre accompagnées d'une foule immense de Parisiens massés autour de la place Clichy[21] et en présence de nombreuses personnalités, Maurice Barrès, Paul Déroulède, Édouard Drumont ou Georges Hugo. Émile Massard, conseiller municipal de Paris, prend la parole au nom du journal La Patrie. Robert de Flers, président de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, énumère ses différents ouvrages, et Jean-Marie Destrem, au nom de l'Association des journalistes républicains, prononce quelques mots. Robert Poirier de Narçay, ancien président du Conseil général de la Seine, parle au nom des Républicains socialistes français, Ernest Roche, député de Paris, au nom des amis politiques proches du boulangisme. Charles Bernard, ancien député de Bordeaux, rappelle son mot célèbre avant sa condamnation à la déportation : « Ce n'est pas cela qui nous rendra l'Alsace et la Lorraine ! ». Enfin, Gérasime Cangellaris, au nom du peuple grec, et Fernando Tarrida del Mármol, au nom des républicains espagnols, et M. Tchobanian, au nom des Arméniens, lui rendent tour à tour hommage[22].
Ĺ’uvres
Romans et ouvrages divers
- Les Petits Mystères de l'Hôtel des ventes en 1862.
- La Marquise de Courcelles en 1859, roman publié sous le nom d'Eugène de Mirecourt[24].
- L’Aurore boréale, roman de mœurs contemporaines, Martinon, s.d. [1872].
- L'Évadé, roman canaque en 1880. Réédition : L'Évadé : roman canaque, Édition Viviane Hamy, 1993 (ISBN 2-87858-043-5).
- Les Dépravés en 1882 (éditions Rouff).
- La Mal’aria. Étude sociale Paris Librairie Moderne 1887 in-12 (18x12cm) de 2ff.(faux-titre et titre) - 318 pages et 1ff.(imprimeur).
- Les Aventures de ma vie en 1896. Réédition : Les Aventures de ma vie, Mercure de France, 2005 (Le temps retrouvé) (ISBN 2-7152-2516-4).
Recueils d'articles parus dans Le Soleil, Le Figaro ou La Lanterne
- Les Français de la décadence en 1866.
- La Grande BohĂŞme en 1867.
- Les Signes du temps en 1868.
- La Lanterne en 1870, réimpression des 64 numéros publiés à l'étranger. Réédition : La Lanterne, présentation et notes de Roger Bellet, Paris, Éditions Jean-Jacques Pauvert, 1966.
- Napoléon dernier en 1880.
Théâtre
Le critique de théâtre sans complaisance ne craignit pas de faire jouer un assez grand nombre de ses propres pièces de théâtre, pour la plupart écrites en collaboration, principalement entre 1860 et 1866. Quelques-unes d'entre elles :
- Je suis mon fils, comédie-vaudeville en un acte avec Charles Varin, théâtre du Palais-Royal le .
- Le Petit Cousin, opérette en un acte avec Charles Deulin, Bouffes-Parisiens en 1860.
- Les Roueries d'une ingénue, vaudeville en 3 actes, théâtre du Vaudeville en 1861.
- Une martingale, vaudeville en 1 acte avec Clairville et Cham, théâtre des Variétés le .
- Un premier avril, opérette en 1 acte avec Adrien Marx, Bouffes-Parisiens.
- Un homme du Sud, à -propos burlesque, mêlé de couplets en 1 acte avec Albert Wolff, théâtre du Palais-Royal le .
- Les Bienfaits de Champavert, comédie-vaudeville en 1 acte avec Clément Caraguel, théâtre des Délassements-Comiques le .
- Nos petites faiblesses, vaudeville en 2 actes avec Clairville et Octave Gastineau, théâtre des Variétés le .
- Les Secrets du Grand Albert, comédie en 2 actes, mêlée de couplets avec Eugène Grangé, théâtre des Variétés le .
- La Vieillesse de Brindidi, pièce en 1 acte avec Choler, théâtre des Variétés en 1864.
- Sauvé, mon Dieu !, vaudeville en 1 acte avec Pierre Véron, théâtre du Vaudeville en 1865.
- La Foire aux grotesques, pièce en 2 actes avec Pierre Véron, théâtre du Palais-Royal en 1866.
- La Confession d'un enfant du siècle, comédie en 1 acte, théâtre du Vaudeville en 1866.
Archives
Les papiers personnels d'Henri Rochefort sont conservés à Paris aux Archives nationales[25].
Iconographie
Henri Rochefort a fait l'objet d'un grand nombre de portraits et de caricatures.
En peinture, son portrait a été peint par Gustave Courbet en 1874 (musée du château de Versailles) et par Édouard Manet en 1881 (Kunsthalle de Hambourg). Ce dernier fit deux tableaux représentant sa fuite, avec cinq autres communards, en barque (baleinière) de la Nouvelle-Calédonie en 1873. L'un est une huile sur toile datant de 1881 et conservée à Paris au musée d'Orsay, et l'autre date de 1880-1881 (Kunsthaus de Zurich). Manet rencontra Rochefort en après avoir lu le récit de son évasion. Il fit venir une baleinière dans son atelier pour des besoins de réalisme[26]. Le peintre italien Giovanni Boldini a réalisé son portrait vers 1880, lequel est aussi conservé au musée d'Orsay[27], le peintre Paul César Helleu[28] a également fait son portrait en 1889, lorsque Rochefort était exilé à Londres.
En sculpture, son buste a été modelé par Auguste Rodin entre 1884 et 1890[29] et par Jules Dalou en 1888[30].
Il a été photographié, entre autres, par Nadar, Eugène Disdéri et Dornac.
Eugène Carrière a portraituré Rochefort dans une lithographie de 1896[31].
- Jules Dalou, Henri Rochefort (vers 1890), Paris, musée d'Orsay[32].
- Son portrait par Giovanni Boldini, 1880, Paris, musée d'Orsay.
Bibliographie
- Joël Dauphiné, Henri Rochefort : déportation et évasion d'un polémiste, Paris, éditions L'Harmattan, 2004 (ISBN 2-7475-6967-5)
- Olivier Pain, Henri Rochefort (Paris - Nouméa - Genève), Paris, éditions Périnet, sans date.
- Roger Williams, Le prince des polémistes : Henri Rochefort, éditions de Trévise, 1970.
- Michel Winock, « Rochefort : la Commune contre Dreyfus », Mil neuf cent : Revue d'histoire intellectuelle, no 11 « Comment sont-ils devenus dreyfusards ou anti-dreyfusards ? »,‎ , p. 82-86 (lire en ligne).
Notices
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.
- Jean Maitron (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome IX.
- Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français, 1880-1900 : boulangisme, ligue des patriotes, mouvements antidreyfusards, comité antisémites, Paris, Honoré Champion, coll. « Dictionnaires & références » (no 2), , 687 p. (ISBN 2-85203-786-6, présentation en ligne), [présentation en ligne]. Réédition : Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français, 1880-1900, Paris, Honoré Champion, coll. « Champion classiques. Références et dictionnaires » (no 2), , 687 p. (ISBN 2-7453-1241-3).
Notes et références
- Transcription de l'acte de décès à Aix-les-Bains par l'adjoint au maire du 16e arrondissement de Paris, n° 161, vue 21/31. La transcription a eu lieu le 30 janvier 1915.
- Grand Armorial de France, tome VI, pages 31-32.
- Histoire de la Maison royale de France, volume 9, partie 2, pages 402-403.
- Acte décès nº 184, Bône, Algérie
- Theodore Zeldin, Histoire des passions françaises, 1848-1945, Seuil, 1981, page 176.
- « Un mariage parisien », Le Figaro,‎ , p. 1 (lire en ligne)
- Cité par Claude-Jean Girard in Un polémiste à Paris : Henri Rochefort, Paris, Éditions L'Harmattan, 2003, p. 65.
- Émile Ollivier, L'empire libéral (lire en ligne), p. 433
- « ROCHEFORT Henri - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
- Christine Lapostolle, « Plus vrai que le vrai : Stratégie photographique et Commune de Paris », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, vol. 73,‎ , p. 67–76 (lire en ligne, consulté le )
- Laure Godineau, « Années 1880 : la sortie du silence », L'Histoire, no 90 (collections),‎ , p. 78-83 (lire en ligne, consulté le ).
- « Henri Rochefort (1831-1913) L’encre comme ferment de la révolte (7) », sur humanite.fr, (consulté le ).
- Olivier Pain, Henri Rochefort (Paris - Nouméa - Genève), sous-titré Histoire inédite de la vie de Henri Rochefort et publié par les éditions Périnet (vers 1879) - [lire en ligne] Texte numérisé sur le site Gallica.fr.
- Michel Winock, « Rochefort : la Commune contre Dreyfus », Mil neuf cent : Revue d'histoire intellectuelle, no 11,‎ , p. 82-86 (lire en ligne, consulté le ).
- « EUDES Victorine », sur maitron.fr, 26 juillet 2009, dernière modification le 28 mars 2020 (consulté le )
- Journal des débats, 4 mars 1889, p. 2.
- Duc de Castries, « Henri Rochefort », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 374-382 (lire en ligne, consulté le ).
- https://www.senat.fr/evenement/archives/D40/peines.html
- Sur son antidreyfusisme, voir Bertrand Joly, Histoire politique de l'affaire Dreyfus, Fayard, 2014, et Philippe Oriol, L'Histoire de l'affaire Dreyfus de 1894 Ă nos jours, Les belles Lettres, 2014.
- « ROCHEFORT Henri [ROCHEFORT Victor, Henri, marquis de Rochefort-Luçay] - Maitron », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr (consulté le )
- Éric Vatré, Henri Rochefort ou la comédie politique au XIXe siècle, éditions Lattès, 1984.
- Le Figaro, , Archives nationales, fonds Jean-Marie Destrem et Henri Rochefort, cote 48ap/1.
- L'Artiste : journal de la littérature et des beaux-arts, mai 1897.
- Henri Rochefort, 1831-1913, par Camille Ducray, sur Google Livres.
- Fonds : DESTREM (Jean-Marie) et ROCHEFORT (Henri) (1849-1880). Cote : 48AP. Paris : Archives nationales (présentation en ligne)..
- L. Caillaud, « L'évasion de Rochefort », Dossier de l'art, hors-série, no 9, , p. 64-65.
- sous la direction de Barbara Guidi et Servane Dargnies-de Vitry, Boldini. Les plaisirs et les jours, Paris, Paris Musées, , 256 p. (ISBN 978-2-7596-0508-8), p. 103
- Frédérique de Watrigant, Paul Helleu, Paris, SOMOGY, , 303 p. (ISBN 978-2-7572-0777-2), p. 33
- Paris, musée d'Orsay et musée Rodin.
- Bronze de 1888 et marbre vers 1890, Paris, musée d'Orsay ; plâtre, Paris, Petit Palais.
- Lithographie sur chine appliqué sur japon, 1896, no 211 du catalogue de dessins et d'estampes de la galerie Paul Prouté de 1985.
- « Henri Rochefort », notice sur musee-orsay.fr.
Annexes
Articles connexes
- Autres députés de la Commune : Paschal Grousset
- Rue Henri-Rochefort (Paris)
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- (en) British Museum
- (en) National Portrait Gallery
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Rochefort antidreyfusard
- Ce site reproduit le numéro 8 de La Lanterne
- Ouvrages d'Henri Rochefort sur Gallica