Le statut d'as de l'aviation s'obtient en principe au bout de cinq victoires en combat aérien et ce en référence au nombre de signes sur la carte à jouer « As ». Mais ce comptage ne prend pas en compte les victoires « probables » (la victoire n'a pas été confirmée par d'autres observateurs que le pilote), ou bien les enregistre comme une demi-victoire[1].
Il est difficile de comparer les scores d'un pays à l'autre car les critères d'homologation sont différents (voir l'article « victoire aérienne »). C'est vrai aussi d'une guerre à l'autre : ainsi, les critères d'homologation en France ont considérablement changé entre la Première et la Seconde Guerre mondiale. En ce qui concerne les listes suivantes, seuls sont pris en compte les cinq meilleurs As par nation et conflit. Des listes plus complètes et plus étoffées sont données dans des articles inscrits, en bas de page, comme Articles connexes.
Tué le . Premier pilote à recevoir la médaille Pour le Mérite.
Trois cent quatre-vingt-treize aviateurs allemands ont revendiqué au moins cinq victoires pendant la Grande Guerre. Le système d'homologation des victoires de l'armée allemande est, avec le système français, l'un des plus rigoureux de tous les belligérants, comme le prouvent les recherches récentes entreprises en vérifiant les pertes correspondantes dans les aviations ennemies.
L'aviation française a compté 175 as de nationalité française dans ses rangs pendant la Grande Guerre, plus quelques pilotes américains (six) et russes (deux) ainsi qu'un Suisse ayant servi dans ses escadrilles et atteint le rang d'as. Sur les cent-soixante-quinze as français, trente-trois sont morts au combat pendant la guerre et sept autres par accident de vol. Vingt-trois autres ont été tués après la guerre dans des accidents d'avion ainsi qu'un autre tué en combat aérien durant la Seconde Guerre mondiale. Ces hommes, qui représentent moins de 3 % des pilotes de chasse formés en France, ont totalisé près de la moitié des victoires homologuées, plus précisément 1 263 victoires homologuées sur un total général revendiqué de 2 818[3].
Le système d'homologation de victoire français était le plus strict de tous les belligérants, il nécessitait soit que l'appareil abattu tombe du côté allié de la ligne de front soit qu'il tombe dans les lignes ennemies mais confirmé par au minimum deux témoins au sol. Ceci explique la différence importante entre les victoires homologuées et les victoires probables, notamment chez les pilotes comme Fonck, Guynemer, Madon ou Dorme.
1 031 aviateurs de l'empire britannique ont revendiqué au moins cinq victoires, soit plus que toute autre nation. Néanmoins, le système d'homologation des victoires en cours dans l'armée britannique était beaucoup plus laxiste que celui des autres belligérants. Ainsi un avion ennemi laissé en vrille ou tout simplement mis en fuite était considéré comme une victoire (« Out of control »), contrairement aux systèmes en vigueur chez les Allemands, Français ou Italiens qui exigeaient des preuves de la destruction de l'appareil ennemi (restes de l'appareil abattu retrouvés, témoignages multiples de sa chute exigés…)
123 pilotes américains atteignirent le rang d'as pendant la Première Guerre mondiale. Des citoyens américains se battirent au sein du Royal Flying Corps britannique ou de l'Aéronautique militaire française, avant de rejoindre l'United States Army Air Service. Le palmarès des pilotes ayant servi dans les unités britanniques est soumis aux mêmes remarques que les pilotes du Commonwealth.
As italiens
Francesco Baracca, le meilleur pilote de chasse italien de la Première Guerre mondiale. Il est tué au combat à l'âge de 30 ans.
quarante-quatre pilotes italiens ont remporté le titre d'as pendant la Première Guerre mondiale. Toutes les revendications de victoires des aviateurs italiens ont été vérifiées après la guerre par les autorités militaires italiennes qui ont examiné les archives autrichiennes : certains palmarès ont été revus à la baisse. Il en résulte une très grande précision des victoires des aviateurs italiens. Une recherche effectuée récemment a même démontré un tableau de chasse inférieur à la réalité (34 au lieu de 36) en ce qui concerne le premier d'entre eux, Francesco Baracca.
La liste ci-dessus est exhaustive, la petite force aérienne belge ayant compté cinq as dans ses rangs. Adolphe du Bois d'Aische, parfois cité comme un as belge, était de nationalité française pendant la Grande Guerre.
L'aviation grecque comportait quatre escadrilles sous les ordres des forces françaises, engagées en Macédoine, ainsi que d'autres unités dépendant de l'aviation britannique et faisant face à la Turquie. C'est dans l'une de ces unités que servit le commandant Moraitinis.
Aucun pilote de ces nations n'atteint le rang d'as, bien que plusieurs d'entre eux aient remporté quelques victoires aériennes pendant la Grande Guerre. Beaucoup furent néanmoins considérés comme des héros de guerre comme par exemple l'aviateur portugais Oscar Monteiro Torres.
As de l'Entre-deux-guerres (1919-1939)
Forgé pendant la Première Guerre mondiale, le terme d'as connaît une postérité importante dans la culture populaire comme dans les armées mondiales après 1919[4].
Les as allemands atteignent des scores très élevés pour des raisons de tactique. Les avions de chasse volaient en solo ou en escadrilles peu nombreuses, surtout sur le front de l'Est, et recherchaient en priorité le combat contre des appareils adverses. De plus, contrairement aux Alliés dont le nombre de missions était limité et prédéfini, les pilotes allemands volèrent pendant plusieurs années consécutives, accumulant expérience et combats.
Les Alliés envoyaient les pilotes expérimentés au repos après un « tour d'opération ». Il consistait le plus souvent à revenir dans les écoles et former une nouvelle promotion. La méthode économisait les hommes et diminuait les pertes globales, mais limitait le score des meilleurs. La méthode de l'Axe privilégiait le maintien au front des meilleurs pilotes, leur permettant d'atteindre des scores élevés, mais au prix de la vie de l'immense majorité des pilotes.
D'autre part, beaucoup de ces victoires ont été obtenues sur le front de l'Est avant que l'Armée rouge ne se dote d'appareils récents et de pilotes bien mieux formés que les Allemands. La différence de victoires était telle qu'un pilote allemand pouvait obtenir en un jour un nombre de victoires équivalant à ce que pouvait obtenir un pilote allié durant toute la guerre. Par vingt-cinq fois au moins, quinze as de la Luftwaffe revendiquèrent entre dix et dix-huit succès en une seule journée.
Les cinq plus grands as allemands de la Seconde Guerre mondiale sont les cinq premiers noms de la liste ci-dessous. Les autres noms sont notés pour les remarques mais ne sont pas à la suite immédiate. Il y a en effet 105 as allemands ayant plus de 100 victoires à leur actif. Ces 105 plus grands as allemands totalisent plus de 15 000 victoires.
Le , Mölders, abattu par le pilote français René Pomier Layrargues sur Dewoitine D 520, est fait prisonnier par l'armée française. Après la capitulation de la France le , Mölders et ses camarades rejoignent leurs unités. Il devient inspecteur général de la chasse. Premier officier et militaire de toute l'armée allemande à avoir reçu les « brillants ». Mort dans un accident d'avion le .
Les titulaires de cette très haute distinction ne seront que 27 à la fin de la guerre.
Touché par un Spitfire britannique au-dessus de Tobrouk (), il est blessé et mortellement contaminé par une balle traçante au phosphore. Son vainqueur est l'as no1 australien Clive Caldwell.
Toute sa carrière a été accomplie non pas dans la chasse mais dans le bombardement en piqué, sur Junkers Ju 87 « Stuka ». Seulement neuf avions abattus mais 2 000 cibles au sol revendiquées, dont 519 chars, un cuirassé, deux croiseurs, un destroyer. Militaire allemand le plus décoré de la 2e Guerre mondiale.
Les pilotes américains sont issus de trois corps d'armée : US Army Air Force, United States Navy, US Marine Corps. Certains pilotes américains ont volé dans des unités de la Royal Air Force. Les deux premiers as américains le sont devenus sur P-38, alors que tous les chasseurs bimoteurs de la guerre ont été considérés comme nettement inférieurs aux monomoteurs pour le combat aérien proprement dit.
US Army Air Force (5th USAAF - front du Pacifique, sur P-38 Lightning). Principal rival de Richard Bong, pour la course aux victoires. Surnom : « Deux derrière ».
US Marine Corps. Ancien de l'American Volunteer Group (AVG) en Chine (surnommée « Tigres volants »). Chef de l'escadrille VMF-214 Baa Baa Black Sheep, en français « Les Têtes brûlées ». Décoré de la Medal of Honor.
American Volunteer Group « Flying Tigers » (Tigres volants de C. L. Chennault) pour 12,25 victoires, puis US Army Air Force (14th USAAF) pour six victoires
Les as soviétiques sont surnommés les « Faucons ». Ils atteignent des scores moins élevés que leurs adversaires allemands notamment pour des raisons de tactique, l'armée de l'air soviétique escortant des convois, ou faisant de l'appui au sol. Les pilotes de chasse n'avaient pas pour mission de rechercher le combat à tout prix. De plus, l'aviation de chasse soviétique était beaucoup plus nombreuse que l'aviation allemande (donc beaucoup de chasseurs pour peu de cibles). Sur la durée cependant, les scores russes de la seconde guerre furent les plus hauts des forces alliées (en moyenne deux fois plus élevés).
L'Union Soviétique fut la première nation à inclure du personnel féminin parmi ses pilotes.
Les as belges ont obtenu la majorité de leurs victoires en servant dans la RAF britannique, l'aviation belge de 1940 n'ayant pu opposer qu'une résistance dérisoire face à la Luftwaffe.
Le groupe de Power metal suédois Sabaton aborde le thème des aces polonais, tchécoslovaques et canadiens ayant combattu dans la RAF dans la chanson Aces in Exile sortie en 2010 dans l'album Coat of Arms.
Dans le film Top Gun : Maverick, le capitaine de vaisseau Pete "Maverick" Mitchell devient un as de l'aviation après avoir abattu 3 MiG 28 dans le premier film et 2 appareils dans Top Gun : Maverick.
Notes et références
Daniel Porret et Franck Thévenet, Les as de la guerre, 1939-1945, Service historique de l'Armée de l'air, , p. 5.
(en) Matthews, Andrew Johannes; Foreman, John, Luftwaffe As : Biographies and Victory Claims (ISBN978-1-906592-19-6)
(en) Tom Cooper et Farzad Bishop, Iranian F-14 Tomcat units in combat, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Combat aircraft » (no 49), , 96 p. (ISBN978-1-84176-787-1 et 1-8417-6787-5), p. 85-88.