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Jean Demozay

Jean Demozay (né le à Nantes, décédé le à Buc, en Seine-et-Oise), était un aviateur français qui s'est distingué au cours de la Seconde Guerre mondiale. Compagnon de la Libération, surnommé Moses ou encore Morlaix, il remporte 21 victoires aériennes homologuées et deux probables, ce qui fait de lui le troisième as français de la Seconde Guerre Mondiale. Il est enterré à Beaugency[1].

Biographie

Fils de Lucien Demozay, directeur des Établissements Holtzer à Firminy, président de la Chambre de commerce de Saint-Étienne, et de Lucie Walch, Jean Demozay fréquente le collège Saint-Joseph du Loquidy à Nantes puis poursuit ses études en Angleterre (St John's College, Portsmouth (en))[2]. Au décès de son père en 1932, il revient en France pour prendre la direction des affaires familiales. Appelé sous les drapeaux en 1936, il est rapidement réformé pour inaptitude physique et repart dans le civil.

Au moment de l'entrée en guerre, Demozay parvient à se faire incorporer et, grâce à sa maîtrise de la langue anglaise, se fait affecter comme interprète auprès de la Royal Air Force (RAF). Il est attaché à la RAF Advanced Air Striking Force puis est détaché au No 1 Squadron de la RAF, où il parvient à piloter sur un avion de liaison Miles Magister.

Lors de la défaite militaire de mai-, l'escadron se replie en Angleterre et Demozay se retrouve à Nantes. Refusant la défaite et voulant poursuivre le combat, il rejoint l'Angleterre en remettant en état de vol un appareil de transport britannique. Emportant à son bord seize techniciens de la RAF, il parvient à se poser à Sutton Bridge, malgré le fait qu'il n'a jamais piloté de bimoteur et ne possède qu'une expérience limitée du pilotage.

Pilote de chasse dans la RAF

Rejoignant les Forces françaises libres expatriées en Angleterre, il parvient à se faire affecter dans la RAF et est envoyé à l'Operational Training Unit (OTU) No 5 à Aston-Down (en). Sorti de l'OTU en , il est affecté au No 1 Squadron sur Hawker Hurricane et participe à la bataille d'Angleterre. Il remporte sa première victoire sur un bombardier Junkers Ju 88 allemand le .

En , titulaire de quatre victoires aériennes, il prend le commandement du B Flight (2e escadrille) du No 1 Squadron. À la mi-juin, il est affecté au No 242 Squadron et remporte deux nouvelles victoires, accédant ainsi au statut d'as.

À la fin du mois de , il prend le commandement du B Flight du No 91 "Nigeria" Squadron. C'est la première fois qu'un officier français est placé à la tête d'une escadrille britannique. C'est pendant ce tour d'opérations que Jean Demozay remporte la plupart de ses victoires, sur Spitfire Mk V. Toutes ses victoires sont remportées contre des chasseurs allemands. Il remporte également une victoire probable et endommage deux autres chasseurs. En , il est retiré du front et affecté pour plusieurs mois à l'état-major du 11e Groupe de la RAF.

Fin , il revient au No 91 Squadron et en prend le commandement jusqu'en . Il obtient trois nouvelles victoires sur des chasseurs Focke-Wulf Fw 190 allemands et en endommage un quatrième lors de ce tour d'opérations.

En , Demozay est nommé Wing Commander et quitte le No 91 Squadron. Il n'effectuera plus de missions opérationnelles mais il a déjà effectué 400 missions de guerre, est titulaire de 21 victoires aériennes homologuées et deux probables[3]. Il a également endommagé quatre avions ennemis en combat aérien, et a détruit de nombreux bateaux et avions au sol.

Fonctions de commandement dans les FAFL

Il est chargé par le général de Gaulle de représenter les Forces aériennes françaises libres (FAFL) au sein de la mission du général Catroux, qui a pour but de préparer la fusion des Forces Françaises Libres avec l'Armée d'Afrique du Nord.

En , il est affecté au commandement des Forces Aériennes Françaises du Moyen-Orient. En , il est nommé au cabinet militaire du Commissaire de l'Air à Alger. Il crée alors le Groupe Aérien de Coopération "Patrie" destiné à soutenir les Forces françaises de l'intérieur du Sud-Ouest en France. Cette unité, qui comprend les groupes « Béarn » et « Picardie » quitte l'Afrique du Nord pour la France en et harcèle les troupes allemandes qui battent en retraite.

Il devient ensuite adjoint au général commandant les Écoles de l'Air en et meurt dans un accident d'avion le près du terrain de Buc en Seine-et-Oise (maintenant les Yvelines).

DĂ©corations

Notes et références

  1. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 978-2-749-12169-7, lire en ligne), p. 98.
  2. Cradled In History: the History of St John's College by Michael Magan, 1974, p. 111
  3. Les sources divergent sur le nombre exact de ses victoires, allant de 18 à 22 victoires homologuées. Le score de 21 victoires homologuées et 2 probables est celui établi par le Service Historique de l'Armée de l'Air
  4. « Jean DEMOZAY », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Souffan, Mary, Jean Demozay: "Un hĂ©ros modeste et exemplaire", revue Avions no.176, juillet-.

Articles connexes

Liens externes

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