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Paddy Finucane

Brendan Eamonn Fergus Finucane dit Paddy Finucane, né le à Rathmines et mort au combat le dans la Manche, est un pilote de chasse irlandais de la Royal Air Force (RAF).

Paddy Finucane
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  21 ans)
Manche
Surnoms
Spitfire Paddy, Paddy
Nationalité
Formation
Cardinal Vaughan Memorial School (en)
Activité
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinctions

SurnommĂ© « Spitfire Paddy », il est vu Ă  l'Ă©poque par la presse britannique comme un successeur de l'as Douglas Bader. Il fait partie des plus grands as britanniques de la Seconde Guerre mondiale avec au moins 28 victoires officielles. Plus jeune Wing commander de la Royal Air Force Ă  l'âge de 21 ans, il s'est particulièrement illustrĂ© lors de la bataille d'Angleterre, arborant sur son Supermarine Spitfire un iconique trèfle irlandais.

Né dans une famille catholique irlandaise avec des origines anglaises, Finucane a grandi au cours du début du conflit nord-irlandais et de la guerre civile irlandaise. En 1936, la famille s'installe en Angleterre, où il développe un intérêt pour l'aviation. Désireux de voler, Finucane postule à la RAF et, en , il est accepté pour une formation de pilote. Après des débuts compliqués, en juin-, il commence une formation de conversion sur Supermarine Spitfire. Le , Finucane est affecté au No. 65 Squadron RAF de la RAF Hornchurch. La première victoire de Finucane est remportée le lors de la bataille d'Angleterre. Promu Flight lieutenant en , il se joint au No. 452 Squadron RAAF pour effectuer des patrouilles offensives au-dessus de la France, connues sous le nom de missions Circus. Au cours de cette période, Finucane connaît la réussite, détruisant au moins vingt avions allemands. En , Finucane est promu au rang de Squadron leader du No. 602 Squadron RAF. En six mois, il est crédité d'au moins six autres victoires individuelles qui portent son total à 28. En , il devient le plus jeune Wing commander de l'histoire de la RAF. Finucane est par la suite nommé pour commander l'escadrille de la RAF Hornchurch. Le , son Spitfire est endommagé par un tir au sol et il tente de rentrer en Angleterre en survolant la Manche, mais est contraint d'amerrir, son avion disparaissant avec lui.

Biographie

Enfance et famille

Brendan Finucane est né le à Rathmines, un faubourg de Dublin, en Irlande. Il est le premier enfant de Thomas et Florence Finucane (née Robinson). Sa mère, originaire de Leicester, est anglaise[1]. Elle a voyagé à travers le Canada étant jeune avant de s'installer à Dublin. En 1919, elle rencontre Thomas Andrew « Andy » Finucane, qui a été impliqué dans la guerre d'indépendance irlandaise. Thomas Finucane avait étudié les mathématiques auprès d'Éamon de Valera, membre important de l'opposition irlandaise vis-à-vis du Royaume-Uni au début du XXe siècle. En tant que membre des Irish Volunteers, il servit sous le commandement de Valera lors de l'Insurrection de Pâques 1916 à Dublin. Le père de Thomas et grand-père de Brendan Finucane, Charles, est un Anglais qui avait servi dans les The King's Own Scottish Borderers dans la province de la Frontière-du-Nord-Ouest (actuelle Khyber Pakhtunkhwa au Pakistan). Thomas Finucane a cessé son activisme politique peu avant le mariage du couple en , et après que Florence se soit convertie au catholicisme[1] - [2].

Photographie en noir et blanc d'un homme en uniforme.
Paddy Finucane en tenue d'officier (vers 1942).

Le couple déménage à Drumcondra en où Thomas trouve un emploi en tant que caissier de banque. Le travail ne paye pas bien, mais le couple réussit à vivre avec le maigre salaire. Au début de l'année 1920, ils déménagent de nouveau à Grove Road, à Rathmines, et Brendan y naît en octobre. Peu de temps après, Brendan et sa mère manquent d'être tués lorsqu'ils sont pris dans un échange de feu entre les Black and Tans, employés par la Police royale irlandaise pro-britannique, et l'Armée républicaine irlandaise (IRA)[3]. En 1921, Raymond Patrick, le frère de Brendan, naît, suivi de ses sœurs Claire et Monica et d'un autre frère, Kevin. Le ménage est un peu divisé sur les questions religieuses et politiques. Le père est un abstème et un strict catholique, tandis que la mère encourage les frères aînés à adopter un penchant plus libéral dans leur vie. Brendan est éduqué dans des écoles de Synge (en) et Marlborough Street. Il est aussi décrit comme un catholique pratiquant[4]. À dix ans, Brendan montre un vif intérêt pour le sport, en particulier le rugby[3] - [5].

À l'été 1932, les frères Finucane se rendent à un spectacle aérien à Baldonnel et profitent d'un baptême de l'air. Brendan exprime son désir de devenir pilote, une ambition qui se renforce lors des visites de spectacles aériens sur les aérodromes de Swaythling et d'Eastleigh. En , la famille déménage à New Grange Road, à Cabra, toujours en banlieue de Dublin. Brendan commence l'école à la Christian Brothers O'Connell School (en), une école catholique de North Richmond Street. Là, il devient un rugbyman, un pratiquant d'aviron et un boxeur remarqué. Parmi ses camarades de classe se trouvent les futures personnalités du football gaélique Michael O'Hehir (en) et Philip Greene (en)[6] - [7] - [8].

Après avoir visité l'Angleterre en , Thomas Finucane, alors directeur de l'entreprise, décide de créer un bureau dans le West End de Londres, sur Regent Street. En , la famille s'installe définitivement en Angleterre et achète une maison au 26 Castle Gate Road, à Richmond, dans la banlieue de Londres. Brendan est envoyé à la Cardinal Vaughan Memorial School (en), où il termine sa scolarité avec de bonnes notes[7] - [8]. Il commence à travailler comme comptable, un emploi de bureau, ce qu'il déteste. En 1937, la Royal Air Force (RAF) commence à offrir des « commissions de court séjour » (short-service commissions, SSC) aux personnes de la classe inférieure qui répondent aux normes académiques. Cela permet un contrat de quatre ans à un grade junior, pour servir dans un escadron avec la possibilité de prendre des leçons de vol. Six autres années doivent être consacrées à être réserviste. En , Brendan approche son père au sujet de son souhait de rejoindre les forces armées britanniques. En dépit de son passé républicain, le père Finucane convient de la situation, estimant qu'une carrière militaire fournirait un cadre et une trajectoire qui lui avait manqué dans sa propre jeunesse. Les parents de Finucane prennent des polices d'assurance, même s'ils ont besoin d'argent et que le père tombe au chômage[9].

Royal Air Force

En , âgĂ© de 17 ans — l'âge minimum nĂ©cessaire —, Finucane dĂ©pose sa demande auprès du ministère de l'Air Ă  Kingsway, dans le centre de Londres, alors qu'il se rend au travail. Huit semaines plus tard, en , il est invitĂ© Ă  un entretien. Il montre son envie de voler, de solides qualifications de fin d'Ă©tudes et un bon dossier sportif. Après une attente de deux mois, en , Brendan Finucane reçoit l'ordre de se prĂ©senter Ă  la 6 Elementary and Reserve Flying Training School (Ă©cole de formation au pilotage de la rĂ©serve) Ă  Sywell, dans le Northamptonshire. Il arrive le [10].

Quelques jours après, Finucane prend des leçons de vol avec son instructeur, sur un de Havilland DH.82 Tiger Moth. La maîtrise de l'avion est difficile pour Finucane et il éprouve de fortes difficultés à l'atterrissage. Au cours de sa formation, le , il manque par exemple de toucher une haie de séparation sur l'aérodrome et quatre jours plus tard, son pneu explose lors d'un atterrissage et le train d'atterrissage est détruit[11].

L'instructeur de Finucane, Roland Morris, est expĂ©rimentĂ© avec plus de 2 000 heures de vol. Il est critique sur l'habitude de son Ă©lève Ă  essayer de forcer l'avion Ă  faire ce qu'il veut, au lieu de l'accompagner. MalgrĂ© une sĂ©rie d'erreurs, Finucane souhaite voler seul et, Ă  cette Ă©poque, malgrĂ© plusieurs heures de temps de vol de moins que le reste de sa classe, il rĂ©ussit le un vol de 14 h 5. Le vol n'est pas sans faute et Finucane dĂ©croche presque l'avion après son dĂ©collage[11].

Finucane devient l'un des 45 pilotes de sa classe Ă  avoir accompli cent heures de pilotage sur des avions depuis son arrivĂ©e Ă  la RAF. Après avoir suivi une formation de base en vol le , Finucane est classĂ© comme un pilote moyen, mais jugĂ© suffisamment compĂ©tent pour ĂŞtre envoyĂ© dans une Ă©cole de pilotage avancĂ©e. Ă€ partir du jour suivant, il reçoit une commission de courte durĂ©e en tant qu'officier pilote intĂ©rimaire (acting pilot officer, APO) et est envoyĂ© Ă  la 8 Flying Training School situĂ©e Ă  RAF Montrose, en Écosse. Le , il quitte la gare de King's Cross pour se rendre Ă  Glasgow Ă  bord du Flying Scotsman, pour arriver Ă  Montrose après un voyage de dix heures[12].

À Montrose, Finucane éprouve de nouvelles difficultés sur le Hawker Hart, un avion plus puissant utilisé pour l'entraînement avancé. Son positionnement dans l'air est médiocre et il a du mal à maintenir un bon plan d'atterrissage. Après avoir échoué à un test avec le squadron leader Dickie Legg, sa situation aurait été remise en cause sans la détermination de Finucane et l'amélioration de ses compétences[13].

Finucane passe Ă  l'avion Hawker Fury le . Le , il est de nouveau dans la moyenne de sa classe, mais avec de faibles notes : 2 010 sur 3 400, soit seulement 59 %. La capacitĂ© du pilote est Ă©valuĂ©e Ă  400 sur 750 ; ses qualitĂ©s d'officier 450 sur 750 ; et ses examens Ă©crits 837 sur 1 300. ExaminĂ© en navigation, mĂ©tĂ©orologie, mĂ©canique et armement, il obtient respectivement des notes de 77 %, 54 %, 50 % et 65 %. Ă€ cette pĂ©riode, il pilote un aĂ©ronef radiocommandĂ© pour le ciblage. Le , il Ă©crase cet avion par mauvais temps, ce qui n'amĂ©liore pas son statut de pilote. Le , il est reclassĂ© en tant que Pilot officer (en probation), avec le numĂ©ro de matricule no 41276[14].

Seconde Guerre mondiale

Finucane passe l'hiver 1939-1940 à engranger autant d'heures de vols que possible, mais est incapable d'en avoir dans un chasseur. Il est brusquement transféré au centre de vol d'essais et de parachutisme de la RAF Henlow. À partir du , il doit se contenter de faire des vols autour des aérodromes dans un Vickers Virginia désuet, en tant que copilote transportant des ingénieurs et du personnel. Ce même mois, les forces allemandes envahissent la Pologne et la guerre débute en Europe. Les compétences de pilotage de Finucane sont cependant loin d'être au niveau acceptable pour un pilote de chasse. Il continue sur cette tendance jusqu'en , quand il est affecté au pilotage des avions d'entraînement Miles M.14 Magister[15].

En mai, les forces allemandes attaquent les Pays-Bas et la Belgique, qui tombent rapidement. En juin, la France s'effondre Ă  son tour. Le Fighter Command a dĂ©sormais besoin d'un afflux de pilotes, après des pertes en Europe occidentale. Finucane s'amĂ©liore dans son pilotage et le , il est affectĂ© Ă  la 7e unitĂ© d'entraĂ®nement opĂ©rationnel (7 Operational Training Unit) Ă  Hawarden, près de Chester, pour suivre une formation de conversion sur Supermarine Spitfire, en attendant une affectation Ă  un escadron de chasse. Finucane effectue son premier vol dans un Spitfire le et rĂ©alise 26 vols de ce type en neuf jours. Les pilotes sont testĂ©s sur la transmission radio, le pilotage, le vol en formation et les acrobaties aĂ©riennes. Le , il n'est autorisĂ© qu'Ă  un seul entraĂ®nement au tir. Ă€ la fin de son sĂ©jour au 7 OTU, il enregistre un total de 2 h 40 sur le Magister, 2 h 25 sur le Fairey Battle, 15 minutes sur le Hawker Hurricane et 2 h 20 sur le Spitfire[15].

Bataille d'Angleterre

Finucane est affecté au No. 65 Squadron RAF à la RAF Hornchurch le et y arrive le jour suivant, lors du déclenchement de l'offensive aérienne allemande sur l'Angleterre. L'escadron no 65 compte plusieurs as de l'aviation, dont William Henry Franklin qui a détruit dix avions ennemis. Finucane le trouve brouillon, mais il est jaloux de l'habileté de Franklin et est désireux de l'imiter. Souhaitant plus d'expérience, Finucane demande plus de temps de vol sur le Spitfire à ses officiers supérieurs. Finucane reçoit ainsi quelques vols pour améliorer sa gestion du combat avant qu'il ne soit affecté au « B Flight » ou à la Green Section (« section verte »)[16].

Le , l'escadron est déplacé vers un aérodrome satellite à Rochford dans le comté de l'Essex. Le jour suivant, il est opérationnel. La bataille d'Angleterre s'intensifie lentement et le combat aérien devient plus régulier avec une série d'attaques aériennes allemandes contre les navires britanniques dans la Manche, une phase de la bataille appelée Kanalkampf par la Luftwaffe[16]. La première alerte de Finucane survient le . Volant sur le Spitfire N3128 code YT-W, il décolle à 8 h 45. Ce Spitfire est usé, ayant été engagé depuis le mois d'avril. Il a développé une fuite de glycol lors des ascensions et le poste de pilotage se remplit de vapeur liée à la condensation de ce liquide de refroidissement sur le moteur chaud. Soudain, sa transmission radio a également des problèmes. Pourtant, il réussit un atterrissage à Rochford[16]. L'escadron no 65 est de nouveau en action à 12 h 20 et engage des avions ennemis tout en n'ayant aucune perte[17].

Les jours suivants, Finucane n'est pas sollicitĂ©. Le 1er aoĂ»t, il est assignĂ© au Spitfire R6818 arrivĂ© dans l'unitĂ© le . Le , il dĂ©colle pour intercepter un raid Ă  11 h 30. Allant Ă  une altitude de 7 925 m (26 000 ft), Ă  16 kilomètres au large de North Foreland, l'escadron attaque 30 Messerschmitt Bf 109 depuis une altitude plus Ă©levĂ©e que les avions allemands. Évitant une contre-attaque, Finucane plonge sur une formation de 12 chasseurs ennemis. Il tire une salve d'environ 230 balles Ă  45 mètres, provoquant la destruction d'un Bf 109 qui s'Ă©crase dans la Manche. Le sergent Orchard est tĂ©moin de la victoire de Finucane[16]. Il atterrit Ă  11 h 45. Tandis que l'escadron ravitaille et se prĂ©pare pour une autre patrouille Ă  la RAF Manston, l'aĂ©rodrome subit une attaque Ă  basse altitude de la part de Messerschmitt Bf 110 et de Dornier Do 17 protĂ©gĂ©s par des Messerschmitt Bf 109. Les Bf 110 sont dirigĂ©s par l'Hauptmann Walter Rubensdörffer (nl), commandant l'Erprobungsgruppe 210. Dix-huit Do 17 du Kampfgeschwader 2 soutiennent l'attaque. Peu de Spitfire parviennent Ă  dĂ©coller. Aux cĂ´tĂ©s de Jeffrey Quill, Finucane dĂ©colle alors que les premières bombes commencent Ă  tomber. Quill et Finucane engagent des Bf 109 et Quill touche l'un d'entre eux tandis que Finucane tire sur deux autres, en endommageant un et probablement un autre[16]. Un Spitfire est endommagĂ© dans l'attaque. La première victoire de Finucane pourrait ĂŞtre l'un des deux Bf 109 du Jagdgeschwader 54 abattu au-dessus de la Manche par une unitĂ© de chasse britannique inconnue ce jour-lĂ . Un pilote est indemne, tandis que l'autre, le Leutnant Eberle est blessĂ© au combat. Aucune perte de Bf 109 n'est constatĂ©e lors de la seconde bataille aĂ©rienne[18].

Photographie colorisée d'un avion en vol.
Photographie colorisée d'un Messerschmitt Bf 109 de la Jagdgeschwader 27 (JG 27), en 1943.

Le , la Luftwaffe lance un assaut généralisé, baptisé Adlertag (« Jour de l'Aigle »), contre les aérodromes de la RAF. Les raids sont les combats les plus violents depuis le début de la bataille d'Angleterre. S'envolant à 16 h pour intercepter un raid arrivant près de Douvres, l'escadron no 65 rencontre un grand nombre de Bf 109 du Jagdgeschwader 51 dirigé par Hannes Trautloft. Finucane réussit à abattre un Bf 109 et à en endommager un autre, laissant le Messerschmitt avec un panache de fumée, mais incapable de le suivre dans les nuages. Cette victoire est donc considérée comme probable. Un Bf 109 se perd et son pilote est blessé. Deux autres sont endommagés à 80 %. L'escadron no 65 ne subit aucune perte[19]. Le , Finucane participe aux grandes batailles aériennes qui caractérisent la campagne. L'escadron no 65 engage des bombardiers Heinkel He 111 du Kampfgeschwader 1 et abat l'un d'entre eux[20] - [21].

Le , l'escadron est déplacé à Turnhouse près d'Édimbourg pour se reposer, ayant perdu deux pilotes tués au combat, un disparu au combat et quatre Spitfire entre le 14 et le [22]. Alors qu'il est à Turnhouse, le , Finucane est confirmé dans son grade et promu Flying officer. Un rapport de l'escadron daté du indique que Finucane apprend rapidement et présente des signes de commandement d'un chef de combat efficace : « j'ai de grands espoirs pour cet officier, qui est très intelligent et qui a la capacité de devenir un leader très efficace […] Il est formé en tant que leader et qui apprend vite »[16].

L'escadron no 65 reste dans la bataille d'Angleterre jusqu'à sa fin en , mais Finucane n'eut plus de succès. Le , l'unité est déplacée à la RAF Leuchars puis, le , de retour au No. 11 Group RAF à la RAF Tangmere, près de Chichester, dans le Sussex de l'Ouest. L'escadron reste inactif pendant l'hiver alors que le Blitz et les attaques nocturnes allemandes commencent et durent jusqu'au printemps suivant[23]. Finucane est donc cantonné près d'Oving. Alors qu'il boit dans un pub voisin surplombant le port, un raid aérien frappe Southampton. Finucane entend le bourdonnement des bombardiers allemands au loin sur l'île de Wight et voit les avions éclaireurs marquer la ville. Ils grimpent dans une voiture à deux places Wolseley Hornet et se dirigent vers la ville pour chercher un compagnon d'escadron. Après avoir vu la destruction dans la ville, Finucane déclare : « jusqu'à ce que cette guerre soit gagnée, nous devons [chasser] tous les [ennemis] du ciel »[24].

Manche

Photographie en noir et blanc d'un groupe d'hommes se saluant.
Finucane (gauche) et Keith Truscott (centre) après une sortie réussie en octobre 1941.

Au dĂ©but de l'annĂ©e 1941, la Luftwaffe apparait rarement Ă  la lumière du jour et Finucane passe la plus grande partie de son temps opĂ©rationnel Ă  patrouiller le long de la cĂ´te de la Manche. Le Ă  9 h 50 au large de Selsey Bill, il abat un Bf 110 Ă  2 100 mètres d'altitude après quatre attaques sur quinze minutes. Le Bf 110 s'Ă©crase dans la Manche[25] - [26]. Au large de St Catherine's Point le , Finucane pilote l'un des deux Spitfires qui intercepte un Junkers Ju 88 Ă  5 182 m (17 000 ft). Ils chassent le Ju 88 Ă  moins de 8 kilomètres de Cherbourg et se sĂ©parent par manque de carburant. Ils laissent le Ju 88 avec les deux moteurs en feu et volant près du sol. Le pilote s'avère ĂŞtre un adversaire habile. Le Ju 88 vire Ă  basse altitude et se dirige vers le soleil qui Ă©blouit les pilotes britanniques. Le mitrailleur arrière de l'avion allemand tire Ă©galement avec prĂ©cision, et touche le chasseur de Finucane de quelques balles bien placĂ©es. Le Ju 88 est crĂ©ditĂ© comme dĂ©truit et partagĂ© entre Finucane et le sergent H. Orchard[25] - [27].

En , l'Air Marshal Sholto Douglas devient Air officer commanding du Fighter Command. Le , une directive de l'état-major appelle à des missions offensives par secteur pour harceler les défenses aériennes allemandes. Il ordonne ainsi des opérations sur la Belgique et la France qui doivent être menées par trois escadrons. Le , des attaques dites Circus (« cirque ») sont déclenchées par l'envoi de petites formations de bombardiers protégées par un grand nombre de chasseurs. Les opérations durent tout au long de l'année 1941 et prennent une forme de plus en plus offensive[28].

Le , Finucane participe avec le No. 65 Squadron RAF à la troisième opération Circus appuyée par le No. 610 Squadron RAF et la No. 302 Polish Fighter Squadron (escadrille polonaise) au-dessus de Saint-Omer. En tête du peloton, Finucane est victorieux d'un autre Bf 109 au-dessus du cap d'Alprech alors que trois chasseurs allemands tentent d'attaquer les autres escadrons par derrière. Le Bf 109 tombe dans une forêt proche[29]. Le , le 65e escadron est affecté à la RAF Kirton in Lindsey. L'aérodrome est situé dans le Lincolnshire dans le secteur du No. 12 Group RAF où les combats aériens sont très rares en plein jour[29]. Le séjour à Lindsey est court et le , Finucane est affecté en tant que commandant d'escadrille au No. 452 Squadron RAAF, un escadron australien nouvellement formé et le premier escadron de la Force aérienne royale australienne pour servir dans le Fighter Command. Il est promu Flight lieutenant intérimaire le même jour[30].

Portrait d'un homme à moustache en uniforme. Une croix de Fer est visible en tant que décoration.
Adolf Galland, futur General der Jagdflieger, croise la route de Finucane en avril 1941.

Le lendemain, le , il effectue sa dernière sortie avec le 65e escadron pour appuyer le No. 266 Squadron RAF (en) britannique et le 402 Squadron (en) canadien. En revenant dans l'après-midi, il revendique un Bf 109 détruit et comme celui-ci est sa cinquième victoire, il devient officiellement un as[30]. Cependant, selon d'autres récits, seuls deux Bf 109 sont impliqués dans la brève bataille aérienne. Les adversaires probables de Finucane et du 65e dans la bataille sont Adolf Galland, Geschwaderkommodore de la Jagdgeschwader 26 et futur General der Jagdflieger, et son ailier. Galland vole avec une caisse contenant du homard destinée au siège de la Luftflotte 2 pour l'anniversaire de Theo Osterkamp. En route, Galland fait un détour sur la côte anglaise et attaque plusieurs Spitfires, abattant les deux avions du 266e escadron. Le train d'atterrissage de Galland tombe pendant la bataille, ce qui a peut-être amené Finucane à le déclarer comme détruit. Les deux pilotes allemands rentrent cependant en France avec leurs avions en état de marche[31] - [32]. L'importance de sa victoire sur un adversaire réputé — il est à l'époque le pilote allemand le plus connu[33] — donnera à celui que l'on surnomme « Spitfire Paddy » une attention médiatique plus grande[34]. Finucane se voit décerner la Distinguished Flying Cross le [30].

Les dĂ©buts de Finucane au 452e sont peu impressionnants. Le , alors qu'il effectue un vol de reconnaissance avec son nouveau Squadron leader Roy Dutton, Finucane s'approche trop et son hĂ©lice traverse l'empennage de Dutton. Finucane prĂ©vient Dutton par radio immĂ©diatement et Dutton tente d'abandonner l'avion, mais il Ă©tait trop bas et s'Ă©crase, se brisant plusieurs cĂ´tes mais survivant Ă  l'accident. Finucane s'excuse de l'erreur en affirmant que son Spitfire est le seul avec une hĂ©lice en mĂ©tal — les autres Ă©tant plus anciens (Mark I) avec des hĂ©lices en bois — ce qui lui donnait plus de vitesse. En formation serrĂ©e, cela avait provoquĂ© la collision. MalgrĂ© l'incident, il est dĂ©clarĂ© officiellement as dans The London Gazette le et reçoit le commandement temporaire de l'escadron pendant que Dutton est convalescent. Alors qu'il est au 452e, Finucane devient un commandant populaire et encourage une atmosphère plus dĂ©tendue, ce qui, selon lui, l'aide Ă  tirer le meilleur parti des pilotes australiens. Il commande alors 23 pilotes, 16 avions et 130 personnes au sol[35].

L'escadron est rééquipé avec des Spitfires Mark II récents en et reçoit le l'identifiant « P8038 », anciennement accordé au No. 303 Squadron RAF, une escadrille polonaise. C'est le premier des quatre Spitfire à arborer l'emblème du trèfle irlandais qui constitue l'insigne personnel de Finucane[36] en rappel de ses origines.

Schéma d'un trèfle vert foncé avec les initiales B et F visibles.
Le trèfle irlandais de Finucane[37], avec ses initiales.

Le , le Fighter Command conduit la mission Circus no 44. Le No. 12 Group RAF vole avec les escadrons de Spitfire 452, 65 et 266. Deux escadres du No. 11 Group RAF basĂ©e Ă  la RAF Biggin Hill volent avec les escadrons 72 (en), 92 (en) et 609 (en) et l'escadrille incomplète de la RAF Kenley avec les 485 (en) et 602. Il y a tellement de compĂ©tition au sein de l'escadron que lors de sa première opĂ©ration de ce type, Finucane doit tirer au sort. L'escadron se ravitaille Ă  West Malling après avoir parcouru la cĂ´te Ă  travers l'Angleterre. Volant comme l'escadron de moyenne altitude Ă  5 486 m (18 000 ft), Finucane atteint la cĂ´te Ă  l'est de Dunkerque Ă  14 h 45 GMT. Au-dessus de Poperinge, l'escadron se divise en quatre groupes et se dirige vers Cassel. Un Bristol Blenheim du No. 60 Group RAF (en) agit comme un leurre. Ă€ l'ouest de Lille Ă  15 h GMT, ils sont engagĂ©s par des Ă©lĂ©ments des Jagdgeschwader 2 et Jagdgeschwader 26. Finucane attaque huit Bf 109 et d'autres unitĂ©s engagent trois groupes de dix Bf 109 au total. Finucane rĂ©ussit Ă  se positionner derrière l'un d'eux après avoir tirĂ© 90 coups, le Bf 109 est touchĂ© et le pilote saute en parachute. Le Fighter Command revendique sept destructions, deux probablement dĂ©truites et sept endommagĂ©es pour trois Spitfire perdus. Le succès de Finucane est la première victoire de l'escadron[38].

Escadrille Kenley

Le , le No. 452 Squadron RAAF est transféré à Kenley, juste au sud de Londres, dans l'East Surrey. Il y rejoint les escadrons No. 602 Squadron RAF (surnommé « City of Glasgow ») et le No. 485 Squadron RNZAF néo-zélandais. Ces unités de combat doivent former le noyau de la nouvelle escadrille Kenley. De là, ils doivent effectuer de nombreuses opérations pendant la période estivale. Les escadrons sont renforcés par des sous-officiers vétérans mais restent des unités relativement inexpérimentées. L'un d'eux, le 602e, est commandé par le squadron leader chevronné Alan Christopher Deere. Pendant ce temps, Finucane se lie d'amitié avec le pilote australien Keith Truscott, qui a rejoint le 452e en . Les deux pilotes fréquentent le restaurant Oddenino's sur Regent Street, un lieu apprécié parmi les pilotes d'un Londres subissant le black-out. L'artiste Lew Stone s'y produit notamment. Un soir, il rencontre Jean Woolford qui allait devenir sa fiancée et dorénavant, il passera tous ses temps de repos avec elle aux jardins botaniques royaux de Kew ou au Richmond Park[39]. Jean est une de ses voisines à Richmond[40].

Photographie en noir et blanc d'un homme dans un habitacle d'avion.
Photographie de propagande de Finucane dans son avion marqué du trèfle irlandais en 1941 lorsqu'il est au No. 452 Squadron RAAF[41].

Après une pĂ©riode d'exercices aĂ©riens et d'entraĂ®nement, l'escadron entreprend une nouvelle mission Circus le . Dans la soirĂ©e, le groupe dĂ©passe RAF Manston Ă  5 486 m (18 000 ft), puis descend Ă  3 962 m (13 000 ft) au-dessus de la cĂ´te Ă  Gravelines en direction de Saint-Omer. Près d'Ambleteuse, cinq Bf 109F sont aperçus Ă  305 m (1 000 ft) au-dessus des Spitfires. Trois des chasseurs allemands se dĂ©tachent et plongent pour attaquer avec une manĹ“uvre pour se mettre derrière les avions britanniques. Les Spitfires changent de cap pour les affronter. Finucane rate sa première rafale et poursuit le premier Bf 109 dans les nuages tout en suivant la traĂ®nĂ©e de condensation de son ennemi. Touchant l'ennemi avec une autre rafale Ă  200 mètres, le Bf 109 prend feu. Il aperçoit une autre formation de 18 Bf 109 au-dessus et fait grimper son avion pour attaquer avec six autres Spitfires. Finucane touche l'appareil de queue et celui-ci descend verticalement dans une couche nuageuse Ă  610 m (2 000 ft) Ă  laquelle le contact visuel est perdu. Finucane revendique donc un dĂ©truit et un probablement dĂ©truit. L'opĂ©ration porte son dĂ©compte Ă  sept appareils dĂ©truits. NĂ©anmoins, cette prolifique journĂ©e est marquĂ©e par la mort du pilote Eric Lock qui est abattu par un tir provenant du sol dans la patrouille du matin[42].

Le , Finucane est impliquĂ© dans Circus 68 oĂą cinq escadrilles escortent cinq Blenheim du No. 2 Group RAF (en) jusqu'Ă  une centrale de Gosnay, au sud-ouest de BĂ©thune. Les trois escadrons de Kenley partagent le rĂ´le de soutien avec les escadrons 610, 616 et 41 de la RAF Tangmere commandĂ©s par le Wing commander Douglas Bader. L'escorte est composĂ©e des escadrons No. 71 Squadron RAF (en), No. 222 Squadron RAF (en) et No. 111 Squadron RAF (en) de la RAF North Weald et des escadrons No. 403 Squadron RAF (en), 603 (en) et 611 de la RAF Hornchurch, tandis que la RAF Northolt engage les escadrons No. 306 Squadron RAF, No. 308 Squadron RAF et No. 315 Squadron RAF. Ă€ cause d'une Ă©paisse couverture nuageuse, la cible secondaire de Gravelines est dĂ©signĂ©e. La Luftwaffe offre une rĂ©sistance importante et d'importantes batailles aĂ©riennes se dĂ©veloppent sur la cĂ´te. Finucane et le 452e occupent le poste d'escadron infĂ©rieur dans l'escadrille Kenley Ă  6 096 m (20 000 ft), Finucane menant A Flight, une section de quatre Spitfires. Au-dessus de Saint-Omer, Ă  11 h 32, Finucane engage huit Bf 109 et avec une longue rafale de mitrailleuses et de canons de quatre secondes Ă  environ quatre-vingt-dix mètres de distance, l'un des Messerschmitt prend feu et part en vrille. Finucane partage ensuite deux autres victoires avec Keith Chisholm. L'escadron perd trois pilotes : Jay O'Bryne devient prisonnier de guerre tandis que Barry Haydon et Geoff Chapman sont abattus. Bader est Ă©galement capturĂ© après avoir Ă©tĂ© abattu par un tir ami[43].

Photographie en noir et blanc de trois hommes en uniforme.
Douglas Bader (centre), entouré par deux autres pilotes. Finucane est vu par la presse comme un successeur à Bader[44].

Au cours des jours suivants, le 452e reçoit des Spitfire Mark VB Ă©quipĂ©s de deux canons Hispano-Suiza HS-404 dans chaque aile, associĂ©s avec quatre mitrailleuses Browning. Finucane sĂ©lectionne l'appareil AB852 car une lettre W est inscrite sur le fuselage et que le Spitfire que Finucane avait endommagĂ© lors de la collision avec Dutton avait Ă©galement reçu cette lettre. La superstition l'oblige Ă  voler avec un chasseur dĂ©corĂ© avec un W pour avoir de la chance. Le , Finucane cĂ©lèbre son plus grand succès sur cette machine. La mission Circus 73 commence Ă  7 h 25 et une fois de plus, l'escadrille de Kenley est envoyĂ©e Ă  Saint-Omer. Près de Gravelines, huit Ă  dix Bf 109 engagent son escadron. Ă€ la vitesse habituelle d'une quatre-vingt-dizaine de mètres par seconde, sa seconde salve touche un premier avion. Le Pilot Officer Truscott voit ce dernier plonger en tournant. Ă€ la mi-journĂ©e, le 452e, 602e et 485e participent Ă  la mission suivante Circus 74 sans nouvelle victoire. Ă€ 17 h 45, le Circus 75 provoque une autre rĂ©ponse de la Luftwaffe. L'escadrille Kenley joue alors le rĂ´le d'escorte. Huit Bf 109 sont engagĂ©s Ă  2 743 m (9 000 ft) et le 452e en abattent sept. Finucane ayant touchĂ© notamment un avion qui prend feu et rejette un panache de fumĂ©e blanche. Il ouvre ensuite le feu sur un autre de près et ce Bf 109 perd sa queue. Les succès de la journĂ©e sont les victoires 9, 10 et 11 de Finucane[45].

Le , la mission Circus 81 cible de nouveau la centrale de Gosnay, escortant six Blenheims du groupe 2. La Jagdgeschwader 2 et Jagdgeschwader 26 — les seules escadrilles de la Luftwaffe Ă  l'ouest — rĂ©agissent. Une sĂ©rie de combats aĂ©riens commence Ă  5 486 m (18 000 ft) et se termine près des 1 219 m (4 000 ft). Finucane en dĂ©truit un et un autre probablement. L'un d'entre eux tombe près de Gosnay et l'autre dĂ©gage une fumĂ©e noire Ă  seulement 152 m (500 ft) dans la rĂ©gion de Calais. Truscott dĂ©croche lui une troisième victoire, mais le 452e perd deux pilotes : Bill Eccleton et Dick Gazzard. L'escadron attire l'attention grâce Ă  ses succès et Sholto Douglas leur rend visite le . Le lendemain, Finucane se voit attribuer une barrette Ă  sa Distinguished Flying Cross. La citation mentionne que « le Flight lieutenant Finucane a Ă©tĂ© en grande partie responsable de l'esprit de combat de l'unitĂ© ». Le , la mission Circus 85 est censĂ©e ĂŞtre une mission d'escorte, mais les Blenheim du No. 139 Squadron RAF (en) arrivent au point de rendez-vous trente minutes plus tĂ´t et virent vers l'Angleterre. Quatre escadrilles traversent donc la cĂ´te Ă  7 h 12 Ă  5 486 m (18 000 ft) pour de nouveau provoquer les Allemands. Ces derniers rĂ©agissent et, dans cette grande bataille aĂ©rienne, l'escadron abat quatre Bf 109, dont deux par Finucane. Le 452e devient ainsi l'escadron de chasse le plus efficace du Fighter Command en aoĂ»t[46].

Finucane prend congĂ© au dĂ©but du mois de septembre et sa deuxième barrette Ă  sa mĂ©daille est publiĂ© le . La mission Circus 100B a lieu le . Une attaque en trois volets est prĂ©vue impliquant 23 escadrons et 270 Spitfire avec des unitĂ©s de bombardiers agissant comme leurres. L'escadrille Kenley doit fournir une escorte aux bombardiers frappant la gare de triage d'Abbeville. Le 452e est l'un des trois escadrons volant Ă  haute altitude. ImmĂ©diatement après avoir traversĂ© la cĂ´te Ă  Saint-Valery-sur-Somme, ils sont engagĂ©s par des avions ennemis. Finucane heurte un Bf 109 qui explose, le forçant Ă  voler Ă  travers les dĂ©bris. En quelques minutes, le 452e perd trois Spitfire. Se retrouvant seul avec son ailier, le sergent Chisholm, il abat un Bf 109 qui tente d'attaquer ce dernier. Il le suit brièvement et l'avion prend feu en Ă©mettant de la fumĂ©e blanche. Un autre Bf 109 attaque Finucane mais est abattu par Chisholm. En revenant vers la Manche, Finucane plonge et abat un Bf 109 qui part en vrille avant de disparaĂ®tre Ă  environ 152 m (500 ft). Ces trois succès gonflent le compte de Finucane Ă  17 victoires[47].

« Je dois beaucoup à Paddy Finucane. Il m'a entraîné dans le combat aérien et m'a appris tout ce que j'avais besoin de savoir avant et après le début des opérations[48] - [Note 1] »

— Keith Truscott se remémorant sa période avec le 452e escadron.

Au commandement

Photographie en noir et blanc d'un groupe d'hommes posant devant un avion.
Le No. 452 Squadron RAAF en 1941. Finucane est le quatrième depuis la gauche.

Le succès du 452e escadron et de son meilleur pilote, Brendan Finucane, lui apporte la cĂ©lĂ©britĂ© et le ministère de l'Air publie les exploits de l'escadron dans la presse. Le , le 452e escorte des bombardiers Blenheim Ă  Gosnay pour la mission Circus 101. L'escadron rencontre une rĂ©sistance de plusieurs Bf 109 qui l'engagent. Finucane abat deux avions vers 15 h 25 GMT. Chisholm est tĂ©moin du premier via son explosion et le second avion prend feu et plonge sans contrĂ´le. Le ministère de l'Air communique les dĂ©tails de l'opĂ©ration Ă  la presse ce soir-lĂ . Le Daily Herald prĂ©voit d'utiliser le gros titre « Finucane wants 3 for his 21st – 21 for his 21st birthday » (« Finucane en veut 3 pour ses 21 ans – 21 pour son 21e anniversaire ») mais la version dĂ©finitive est « Finucane wants one more » (« Finucane en veut une de plus »). Le Daily Mail, qui publie des exploits de pilotes de chasse depuis la Première Guerre mondiale, titre « Spitfire Finucane shoots down 20 Nazis » [sic] (« Spitfire Finucane a abattu 20 nazis »). La plupart des gros titres sont accompagnĂ©s d'images de l'escadron Ă  la suite de la mission Circus 100B et ces histoires Ă©lèvent Finucane au statut de hĂ©ros national[49].

Le , le 452e est rejoint par le 485e de Kenley. Les 41e, 616e et 129e escadrons de l'escadrille de Tangmere suivent pour participer Ă  une autre opĂ©ration Circus. Cette formation vole de Mardyck Ă  Boulogne-sur-Mer Ă  6 706 m (22 000 ft) pour inciter la Luftwaffe Ă  envoyer des unitĂ©s dans la bataille. Un escadron de Bf 109 du III./JG 26 s'empresse d'intercepter les chasseurs britanniques. S'engageant dans la bataille, Finucane dĂ©truit l'aile d'un Messerschmitt et en endommage un autre tandis qu'un troisième l'attaque et est rapidement envoyĂ© dans la Manche. Finucane le suit jusqu'Ă  1 829 m (6 000 ft) mais ne peut dĂ©terminer le rĂ©sultat parce qu'il est de nouveau attaquĂ© par cinq Bf 109. Une sĂ©rie de tonneaux et de virages serrĂ©s lui permet de s'en Ă©chapper. L'engagement a lieu Ă  environ trois miles des cĂ´tes françaises. Ă€ son retour, ses initiales sont peintes sur le trèfle irlandais de son avion dans un cercle de 21 croix gammĂ©es nazies. Finucane n'est pas satisfait de la dĂ©coration et demande son retrait. Le , il reçoit le commandement temporaire de l'escadron lorsque son commandant est en permission. Le , il reçoit l'Ordre du Service distinguĂ© — publiĂ© le 21 octobre — pour ses 21 avions ennemis abattus[50].

Photographie en noir et blanc d'un avion en vol.
Un Spitfire Mark VB du même type que celui sur lequel Finucane vole à la mi-année 1941.

Le lendemain, la mission Circus 107 a lieu et le 452e y participe Ă©galement. Des bombardiers Blenheim attaquent le port de Boulogne-sur-Mer protĂ©gĂ© par 19 escadrons provenant de six escadrilles. Entre Le Touquet et le milieu de la Manche Ă  12 h 20, les formations de la Royal Air Force sont engagĂ©es par environ 50 Bf 109. Finucane abat un avion mais perd Chisholm qui doit sauter en parachute et est capturĂ©. Chisholm s'Ă©chappera de son camp de prisonnier en 1942 et passera les trois annĂ©es suivantes dans la rĂ©sistance Ă  travers la Pologne, l'Allemagne et la France jusqu'Ă  la libĂ©ration de Paris en 1944. Le , la mission Circus 108A permet Ă  Finucane deux victoires au-dessus de Boulogne. Tentant une troisième attaque, il touche un Bf 109 lors d'une attaque en montĂ©e, mais dĂ©croche et doit sortir du combat. Truscott, selon son propre journal de bord, tire sur un pilote allemand en parachute. L'attaque est mal vue mais l'Australien fait valoir que laisser un ennemi vivre pour qu'il revienne se battre est imprudent[51].

La mission Circus 108A coûte huit chasseurs au Fighter Command pour quinze ennemis. L'escadron célèbre leur réussite avec une nuit de beuverie. En revenant à ses quartiers, Finucane saute du parapet en pierre de la mairie de Croydon, lequel cache une chute de plus de cinq mètres de l'autre côté. Il se brise le calcanéus (os du talon) et doit rester placé à l'hôpital plusieurs semaines. Finucane est soigné à l'hôpital Horton (en) spécialisé dans les blessures de guerre. En récupérant, Finucane reçoit des messages de félicitations envoyés par le Air officer commanding (AOC) du No. 11 Group RAF Trafford Leigh-Mallory. Le ministère de l'Air cherche à tirer parti de la réputation de Finucane en lui demandant de participer aux activités de propagande et de soutien au moral des troupes. Le , il lit depuis son lit d'hôpital une description approuvée par le ministère de l'Air de son service pour l'émission de radio de la BBC intitulée The World Goes By[52]. Finucane est transféré à la RAF Halton à Wendover, dans le Buckinghamshire, le . Le , il emménage dans un ancien hôtel de luxe Palace à Torquay. À son arrivée, Finucane est prié de partir pour Londres afin de recevoir l'Ordre du Service distingué et une seconde barrette à sa Distinguished Flying Cross. Le , le roi George VI décore personnellement Finucane au palais de Buckingham devant le frère et les parents du pilote[53] - [54].

Photographie en noir et blanc d'un homme en uniforme se tenant Ă  l'aide d'une canne.
Paddy Finucane, blessé au talon après son accident, marche avec une canne au côté de sa mère pour la remise de son Ordre du Service distingué[55].

Le , Finucane reçoit le commandement du No. 602 Squadron RAF basé à la RAF Redhill (en). Cinq jours plus tard, le Group captain Victor Beamish arrive comme nouveau commandant de la base. Il donne instantanément à Finucane une promotion au rang de Squadron leader. Beamish, officier vétéran de la bataille d'Angleterre, demandait fréquemment un commandement opérationnel et Leigh-Mallory céda finalement et lui donnant la responsabilité de Redhill, avec l'ordre de ne pas voler lors d'opérations mais de voler librement quand il le souhaite. Finucane observe les traditions du 602e — « City of Glasgow » — en faisant revivre l'insigne de l'escadron qui représente le lion écossais en rouge[56].

Le , le commandant de la base Beamish décolle et traverse la Manche avec un ailier pour une patrouille matinale. En atteignant le milieu de la mer, ils aperçoivent de nombreux navires et réalisent qu'ils survolent un regroupement de puissantes forces navales allemandes. La marine allemande est en effet en pleine opération Cerberus. L'escadre navale est composée à la fois des croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau et du croiseur lourd Prinz Eugen ainsi que leurs escortes. L'opération mène un blocus britannique pour le rapatriement des navires de Brest à leurs bases en Allemagne via la Manche. La Luftwaffe protège les navires avec l'opération Donnerkeil, un plan de supériorité aérienne. Le contre-plan britannique, l'opération Fuller, est mis en action à 11 h 30 après le signal de Beamish sur la position de l'ennemi. Dans les cinq minutes qui suivent, Finucane reçoit l'ordre de décoller pour l'opération Roadstead. Sept membres de son escadron tirent sur des navires de guerre et sont filmés dans leur attaque par les images d'une cinémitrailleuse. L'opération allemande est un succès et, le , Finucane est demandé à Londres avec son ancien coéquipier Keith Truscott pour témoigner devant la commission d'enquête Fuller. Cette dernière détermine que l'Air chief marshal Edgar Ludlow-Hewitt et le Vice admiral Hugh Binney ont échoué à empêcher le repli allemand[57].

Le , Finucane effectue une sortie Ă  deux avions vers Dunkerque en France. Les derniers jours avaient Ă©tĂ© monotones et Finucane avait hâte de reprendre l'air. Il demande Ă  Dick Lewis — un Australien de 29 ans qui a menti sur son âge pour ĂŞtre acceptĂ© comme pilote — de voler comme son ailier. Ă€ 10 h 55 GMT, Finucane dĂ©colle et se dirige vers Manston puis vers la France. Au large des cĂ´tes, ils mitraillent un petit navire et se mettent le cap vers le nord pour rentrer Ă  la base. Finucane repère deux avions qui dĂ©collent de Mardyck mais les perd de vue. Les deux Spitfire volent alors au niveau de la mer. Quelques minutes plus tard, deux chasseurs ennemis se dirigent vers eux. Ils sont identifiĂ©s comme des Focke-Wulf Fw 190, un type d'appareil globalement plus lourdement armĂ© et plus performant que le Supermarine Spitfire V sauf en vrille. Finucane touche l'aile du premier Fw 190, mais l'ennemi prend rapidement l'avantage et le Spitfire de Finucane est touchĂ© par six coups de mitrailleuses qui projettent un Ă©clat de fuselage dans sa jambe. La perte de sang qui s'ensuit provoque des vertiges et Lewis doit protĂ©ger son commandant de six autres attaques postĂ©rieures. Lors de la dernière attaque, Lewis est en mesure d'en abattre un et l'autre abandonne au milieu de la Manche. Les Britanniques atteignent la base tant bien que mal et Finucane s'Ă©vanouit juste après avoir pu atterrir et couper le moteur de son avion. Le , Finucane part en permission après avoir passĂ© plus d'une semaine Ă  l'hĂ´pital[58] - [59]. MalgrĂ© cela, aucune perte ou victoire n'est enregistrĂ©e par la Jagdgeschwader 26, l'unitĂ© de chasse allemande affectĂ©e Ă  la zone[60].

Photographie en noir et blanc de trois hommes posant devant un avion.
Keith Truscott, Paddy Finucane et Ray Thorold-Smith — trois pilotes décorés de la Distinguished Flying Cross — posant devant un Spitfire[61].

« Le cockpit était inondé de sang. Ce n'est que lorsque je me suis senti […] étourdi que je me suis rendu compte que c'était mon sang. Ça m'a rendu fou. Le Bon Sang de Dublin ne devrait pas être gaspillé. Juste à ce moment-là, les choses ont commencé à devenir noires — on ne saura jamais comment j'ai réussi à revenir […] sans craquer[62] - [Note 2] »

— Déclaration de Finucane après avoir été blessé au combat avec le Fw 190 le .

Promotion et mort

Finucane reprend ses opĂ©rations le [62]. Le 602e est renforcĂ© au cours de cette pĂ©riode par l'arrivĂ©e du Flight lieutenant James Harry Lacey, un pilote de chasse dĂ©jĂ  Ă©tabli avec une importante expĂ©rience du combat. Lacey commande plusieurs vols pour le 602e au printemps et en Ă©tĂ© 1942. Il vole avec Finucane et l'escadron sur la mission Circus 114, qui vise les gares de Hazebrouck. Finucane combat un Fw 190 de 23 000 Ă  2 438 m (8 000 ft). Il affirme que le coup fatal est constatĂ© par un tĂ©moin, le sergent Paul Green. Le Fighter Command revendique huit victoires pour six pertes[63]. La Jagdgeschwader 26 n'enregistre elle aucune perte dans la bataille. L'Air Chief Marshal Charles Portal demande Ă  Sholto Douglas de prouver que les affirmations du Fighter Command sont exactes. Douglas lui remet donc des rapports de combat de l'escadrille Kenley, qui indiquent que deux avions allemands sont vus toucher le sol après avoir Ă©tĂ© touchĂ©s et qu'un pilote avait sautĂ© en parachute. Ces allĂ©gations ne peuvent ĂŞtre Ă©tayĂ©es par des pertes allemandes[64]. Une source enregistre nĂ©anmoins une perte d'un Bf 109 du I./ JG 26[65].

Photographie en noir et blanc d'un homme en uniforme à côté d'une femme en robe de marié.
Paddy Finucane Ă  un mariage.

Finucane remporte trois nouveaux succès au printemps, un Fw 190 le lors d'une escorte de 24 Douglas A-20 Havoc des escadrons 88 et 107 pour attaquer les quais du Havre, un Bf 109 le et un autre Fw 190 le . Quatre avions sont revendiqués comme partagés, deux probablement détruits et quatre endommagés. Le magazine Life filme la sortie de l'escadron le alors que les combattants décollent et atterrissent. Cette opération est importante, car l'unité de Finucane utilise également des images de cinémitrailleuses pour vérifier les allégations de combat et s'assurer que les revendications de l'escadron ne sont pas excessives. Finucane utilise ces images pour vérifier deux revendications le . Malgré deux images claires de deux Fw 190 touchés, il n'est crédité que d'un seul avion endommagé. Dans le même temps, le ministère de l'Air accélère un plan visant à introduire la version IX du Spitfire afin de rétablir l'équilibre qualitatif avec le Fw 190, qui infligent alors de lourdes pertes aux formations de chasse britanniques, principalement par des pilotes allemands tirant pleinement parti de ses performances supérieures à celles du Spitfire V[66]. Finucane effectue au moins un vol dans le Spitfire IX lorsqu'il pilote l'avion de W. G. G. Duncan Smith, commandant du No. 64 Squadron RAF le [67].

Finucane a effectuĂ© 108 opĂ©rations de chasse en France au cours de la quatrième semaine de . Le , avec l'approbation de Sholto Douglas, Trafford Leigh-Mallory promeut Finucane au poste de Wing commander. Finucane devient alors, Ă  seulement 21 ans, le plus jeune Wing commander de la Royal Air Force et se voit proposer de diriger l'escadrille de la RAF Hornchurch[68]. Duncan Smith dĂ©clare plus tard que, bien qu'il admire Finucane, il est mĂ©content de la nomination du jeune pilote de chasse et se sent, en tant que commandant plus âgĂ© et expĂ©rimentĂ©, en mesure de diriger lui-mĂŞme l'escadre. Duncan Smith estime Ă©galement que la presse accorde trop d'attention au jeune pilote. NĂ©anmoins, les deux maintiennent une relation cordiale[69]. En peu de temps comme Wing commander de Hornchurch, Finucane apporte quelques modifications Ă  la formation. Les plus remarquables sont celles de renforcer la discipline de vol, de diminuer le vol en formation et d'augmenter les compĂ©tences de navigation de base[70]. Alors Ă  son apogĂ©e, Finucane est dĂ©crit outre-Atlantique comme le « GaĂ©lique combattant » (« fighting Gael ») par le New York Journal ou encore le « trèfle irlandais volant terreur des Nazis » (« Flying Shamrock terror of the Nazis ») par le Chicago Herald[33].

Ne laisse pas [l'avion] plonger, Truscott. Si tu es sur l'eau et en difficulté, évacue. Sors vite de [l'appareil]. Il ne [flotte] pas sur l'eau comme un canard [mais] comme un poisson et descend [à pic][Note 3].

Indication de Finucane à Keith Truscott à son arrivée au 452e escadron[71].

Le , Finucane âgĂ© de 21 ans alors qu'il dirige l'escadrille Hornchurch dans le cadre d'une opĂ©ration d'attaque terrestre (« Ramrod ») visant un camp de l'armĂ©e allemande Ă  Étaples, en France. Finucane dĂ©colle avec ses hommes Ă  11 h 50. L'attaque est programmĂ©e pour frapper les Allemands Ă  l'heure du dĂ©jeuner. En traversant la plage du Touquet, ils visent des positions occupĂ©es par des mitrailleuses. L'avion de Finucane est touchĂ© au radiateur Ă  12 h 22, par un tir provenant du sol[4]. Son ailier, Alan Aikman, l'informe du panache de fumĂ©e blanc et Finucane confirme l'information en levant un pouce. Les règlements standard exigent que l'escadrille poursuive la mission mĂŞme si le leader est en difficultĂ©. Un silence radio est maintenu afin que les services d'interception radio de l'ennemi ne dĂ©couvrent pas qu'une personne importante est touchĂ©e[72] - [73].

Finucane met le cap vers la mer en planant, probablement pour ne pas ĂŞtre capturĂ© par l'ennemi, parlant calmement Ă  Aikman qui le suit. Au-dessus de la Manche, Ă  13 kilomètres du Touquet, il rompt le silence radio et envoie son dernier message. Aikman le voit retirer la canopĂ©e de son cockpit et, avant d'enlever son casque, dire « Et voilĂ , les mecs »[Note 4]. L'amerrissage est bien exĂ©cutĂ©, mais les vagues sont difficiles Ă  prĂ©voir et le nez du Spitfire heurte l'eau violemment, disparaissant dans un mur d'Ă©cume. Avant de toucher l'eau, les tĂ©moins Aikman et Chisholm du 452e le voient se libĂ©rer de son harnais, ou peut-ĂŞtre le resserrer. Si Finucane l'avait relâchĂ©, il aurait pu ĂŞtre projetĂ© en avant dans son cockpit et ĂŞtre tuĂ© sur le coup ou assommĂ© puis noyĂ©. Les circonstances exactes restent donc inconnues[72] - [74] - [75]. Les dĂ©bris de son appareil et son corps n'ont pas Ă©tĂ© retrouvĂ©s.

Postérité

Photographie couleur d'un uniforme exposé dans un musée.
Uniforme de Finucane exposé au Royal Air Force Museum London.

Si l'Ă©cho de la mort de Finucane reste faible dans la presse irlandaise, plus de 2 500 personnes assistent Ă  sa commĂ©moration Ă  la cathĂ©drale de Westminster de Londres[76]. Une rose est crĂ©Ă©e en son nom[4] puis plantĂ©e dans le jardin commĂ©moratif de l'aĂ©rodrome Casement — siège du Corps aĂ©rien irlandais Ă  Dublin — oĂą Brendan et son frère Ray ont fait leur premiers vols[77]. Un fonds est crĂ©Ă© en son nom et atteint 8 000 livres sterling dans l'annĂ©e, une somme très importante pour l'Ă©poque[76] puisqu'en prenant en compte l'inflation, c'est l'Ă©quivalent de nos jours de ÂŁ375 598,69[78]. La moitiĂ© de la somme est utilisĂ©e pour une aile du Richmond Royal Hospital et en 1964, une extension de cet hĂ´pital prend le nom de Finucane[76]. L'autre moitiĂ© est utilisĂ©e pour alimenter un fonds d'aide de la Royal Air Force[76]. Raymond, son frère, sert dans la RAF au No. 101 Squadron RAF et survit Ă  la guerre[79].

Après guerre en 1948, le premier ministre du Royaume-Uni Winston Churchill mentionne Finucane dans un discours à la Chambre des Communes dans lequel il dénonçait la neutralité de l'Irlande — le pays n'ayant pas pris part à la Seconde Guerre mondiale — : « Si jamais je ressens un sentiment d'amertume envers les Irlandais, la main des héros comme Finucane semble s'étendre [m'apaiser] »[Note 5] - [80]. L'image est importante au regard de l'engagement du père de Finucane avec Éamon de Valera dans l'Insurrection de Pâques 1916 car Valera, futur président de l'Irlande de 1959 à 1973, est aussi connu comme un partisan de cette neutralité irlandaise[40] - [37].

Le nom de Finucane est inscrit sur l'Air Forces Memorial, à Runnymede, qui commémore les aviateurs morts pendant la Seconde Guerre mondiale et qui n'ont pas de sépulture connue[4]. Le Mémorial de la bataille d'Angleterre situé sur le Victoria Embankment comprend également son nom en tant que membre de The Few[4]. L'O'Connell School (en) a inauguré en 2012 un mémorial pour son ancien élève en présence de son neveu[81]. Un certain nombre de rues à Bushey sont nommées d'après des pilotes de la bataille d'Angleterre. Finucane y a ainsi une rue à son nom et son nom a été donné à d'autres infrastructures en Angleterre[82]. Néanmoins, en Irlande, les exploits de Finucane sont souvent oubliés parce qu'il a combattu pour le Royaume-Uni et à cause de la censure en Irlande pendant cette période[34]. Ainsi, certains Irlandais tentent de le réhabiliter[37] - [40]. Un documentaire sur Finucane, Spitfire Paddy: The Ace with the Shamrock (2017), a par exemple été réalisé par Gerry Johnston[83] - [40].

Son carnet de vol peut être vu aux Collins Barracks de Dublin, dans le Musée national d'Irlande[4]. La famille Finucane a également fait don de l'uniforme de Brendan Finucane au Royal Air Force Museum London[4] - [84], ainsi que de ses médailles. Sa fiancée Jean Woolford se remarie en avec un aviateur néo-zélandais[85], loin de l'attention médiatique que des commentateurs récents comparent à une version en leur époque du couple Beckham[40]. Le fuselage de l'avion de Finucane est, en 2015, toujours recherché[80].

Victoires

Les revendications du Fighter Command de la Royal Air Force contre les principaux adversaires des Britanniques en 1941 et 1942 — la Jagdgeschwader 26 (JG 26) et Jagdgeschwader 2 (JG 2) — sont très difficiles Ă  vĂ©rifier. Seuls deux des trente volumes de journaux de guerre produits par la JG 26 ont survĂ©cu Ă  la guerre. L'historien Donald Caldwell a tentĂ© d'utiliser ce matĂ©riel allemand limitĂ© pour comparer les pertes et les revendications de victoire aĂ©rienne, mais reconnaĂ®t que le manque de sources laisse une possibilitĂ© d'erreur[86]. De au printemps 1942, le Fighter Command revendique 711 avions ennemis tout en en perdant 411. Selon les archives allemandes disponibles, les pertes subies par les JG 2 et 26 seraient de 103[87].

VictoireDateLieu et heureType d'avionCommentaires
1 12:45 au large de Margate[88] Un Bf 109 détruit
Un Bf 109 probablement détruit
Un Bf 109 endommagé
Deux Bf 109 du III./Jagdgeschwader 54 (JG 54) sont abattus et rapportés perdus au combat lors du premier raid sur la Manche. Il est possible qu'ils aient rencontré aussi le No. 615 Squadron RAF (en). Le Leutnant Eberle est blessé. L'identité de l'autre pilote est inconnue[89]. Finucane revendique sa victoire au-dessus de la Manche[90].
2 16:00 au large de Douvres[88] Un Bf 109 détruit
Un Bf 109 probablement détruit
Le 65e engage le III./Jagdgeschwader 51 (JG 51). Quatre avions sont revendiqués comme détruits. Deux Bf 109 sont abattus au-dessus de la RAF Manston et un s'écrase à l'atterrissage en France, étant détruit à 80 %. Deux pilotes sont capturés et le troisième est blessé. Les identités des pilotes sont inconnues[19].
3 09.50 au large de Selsey Bill[88] Un Bf 110 détruit Cette victoire apparaît avoir été mal identifiée. L'avion est probablement un Dornier Do 17 de code U5+JK appartenant au I./Kampfgeschwader 2 et piloté par l'Oberleutnant Joachim Rücker. Il s'écrase à l'atterrissage à Épinoy[91].
— 14:10 au large de Cherbourg[88] Un Junkers Ju 88 détruit (partagé) Il s'agit d'un Ju 88 du II./Kampfgeschwader 76 (KG 76). Il s'écrase à Ansbach. Le Feldwebel L. Koch et un autre homme y trouvent la mort. L'avion est détruit[92].
4 10 miles à l'est du cap D'Alprech[88] Un Bf 109 détruit Le III./Jagdgeschwader 3 engage l'opération à l'attaque de l'aérodrome de Saint-Omer-Wizernes où il est basé. Le JG 3 revendique trois Hawker Hurricane et trois Spitfire sans perte. Le III./JG 26 revendique lui un Spitfire sans perte[93] - [94]. Deux Hurricane sont confirmés abattu avec un autre manquant. Deux autres entrent en collision. Quatre Spitfire sont perdus dans la journée, tous en combat contre des Bf 109[95].
5 17:00 au milieu de la Manche[88] - [96] Un Bf 109 détruit Revendication d'un Bf 109 détruit à 17:30. Il semble que Finucane ait revendiqué le pilote Adolf Galland. Galland et son ailier, Hans-Jürgen Westphal, retourne cependant à la base sans incident. Les archives du JG 26 indiquent que Galland volait sur un Bf 109F (Werknummer 6714) pour la première fois. Le livre de bord de Galland indique qu'il s'agit d'un F-2, mais des photographies suggèrent qu'il s'agit plutôt d'une variante F-0 de préproduction. Les sources indiquent qu'un pilote de la RAF l'a revendiqué comme une victoire. Les deux revendications de Galland sont faites à 17:50–18:00 CET[97].
6 5 miles à l'ouest de Lille[88] Un Bf 109 détruit La JG 2 perd deux pilotes au-dessus de Cherbourg et de Boulogne. Le III./JG 26 a un Bf 109 endommagé. Il n'y a pas de mention dans les archives du JG 26 de pertes supplémentaires en hommes et en avions[98].
7 7:25–30 à l'ouest de Saint-Omer[88] Un Bf 109 détruit
Un Bf 109 probablement détruit
Les archives du JG 26 précisent un atterrissage forcé d'un Bf 109E. Pas d'autres pertes ne sont mentionnées par la JG 2 ou la JG 26[99].
8 11:25 à Gosnay—Bethune[88] Un Bf 109 détruit
Deux Bf 109 détruit (partagés)
Selon les archives allemandes, les adversaires du 452e ce jour-là sont de la JG 26. Les Allemands indiquent deux pertes. L'Unteroffizier Albert Schlager est tué. Un autre pilote parvient à sauter en parachute[100]. Selon les archives de la JG 26, seuls deux Bf 109 sont perdus et un certain nombre des revendications de la RAF ne peuvent être vérifiées par ce moyen[101].
9–11 08:40 près de Gravelines
18:30 15 miles au nord-est de Boulogne[102]
Trois Bf 109 détruits Les adversaires sont de nouveau de la JG 26. La victoire le matin ne peut être identifiée. Dans l'après-midi, les I. et II. JG 26 décollent pour s'opposer à la deuxième opération du jour de la RAF mais la manque. La JG 2 intercepte cependant les avions britanniques et perd trois Bf 109 et leurs pilotes. La JG 2 et la JG 26 interceptent la troisième opération. La G 2 perd deux Bf 109 abattus, dont l'un détruit. Finucane revendique sa victoire à 18:30 GMT. À 19:30 CET, au même moment, le Leutnant Josef Heyarts engage un Spitfire dans un combat et y trouve la mort[88] - [103].
12 11:10 à Gravelines—Gosnay[104] Un Bf 109 détruit
Un Bf 109 probablement détruit
L'escadrille Hornchurch abat deux Bf 109 du 5 Staffel du II./JG 26. Le Gefreiter Reinhardt Braun et le Feldwebel Franz Schwaiger sont tués[105].
13–14 07:20 3 miles au nord-ouest de Gravelines
07:20 Calais—Gris Nez[88] - [106]
Deux Bf 109 détruits Les trois Gruppen de la JG 26 engagent l'opération du matin. Les pertes ne sont pas indiquées dans les archives de l'unité[107]
15–17 15:35 5 miles au nord-ouest d'Abbeville[108] Trois Bf 109 dĂ©truits Selon les archives de la JG 26, il n'y a pas de perte. La JG 2 perd deux pilotes mais aucun chiffre n'est donnĂ© pour le nombre d'avions endommagĂ©s ou dĂ©truits[109].
18–19 15:25 20 miles Ă  l'est d'Hardelot[110] Deux Bf 109 dĂ©truits La JG 26 perd le Leutnant Ulrich Dzialas mais aucun chiffre n'est donnĂ© sur le nombre de chasseurs perdus. Un Bf 109 du II./JG 2 atterrit sur le ventre (train d'atterrissage abĂ®mĂ©) et est endommagĂ©[111].
20 17:40 15–20 miles à l'est de Boulogne[88] Un Bf 109 détruit
Un Bf 109 endommagé
L'unité s'opposant à l'escadron de Finucane est le III./JG 2. Trois Bf 109F-2 s'écrasent à l'atterrissage après le combat[112].
21 12:00 au sud-ouest du Touquet[88] Un Bf 109 détruit La JG 2 est impliquée dans des combats aériens à cette date. Le I./JG 2 perd un pilote tué (Leutnant Rolf Beyer)[112].
22–23 13:18 Saint-Omer—Boulogne[88]
13:20 Saint-Omer—Boulogne[113]
Deux Bf 109 détruits
Un Bf 109 endommagé
La JG 2 ne revendique aucune perte. La JG 26 a quant à elle deux pertes. Un Fw 190 s'écrase à l'atterrissage après le combat et un certain Peter Göring est abattu et tué dans un Bf 109. Selon les archives, Göring est abattu par un Bristol Blenheim[114].
— 11:20–30 Off Calais—Gris Nez[88] Un Fw 190 endommagé.
24 15:30 à l'est de Griz Nez-Saint Omer[115] Un Fw 190 détruit
Un Fw 190 détruit (partagé)
L'escadrille Kenley revendique 5 Fw 190 détruits, mais selon les archives de la JG 26, le III./JG 26 n'a pas de perte d'avion ce jour[116].
— 17:17 25 miles au nord-ouest du Havre[88] Un Ju 88 dĂ©truit (partagĂ©).
25 16:00 au nord du Havre[88] Un Fw 190 détruit Aucun Fw 190 n'est rapporté comme perdu mais le I./JG 2 perd deux Bf 109F-4.
26–27 17:35 au large de Gris Nez–Gravelines[88] Un Bf 109 détruit
Un Fw 190 détruit
Un Bf 109 détruit (partagé)
L'escadrille Kenley revendique 7 victoires : un Fw 190 est perdu et le Leutnant Johannsen du III./JG 26 est tué[117]. Deux Fw 190 sont endommagés et un pilote est blessé au combat contre des Spitfire de l'escadrille Hornchurch[117].
— 14:35 au large de Saint-Valery-en-Caux[88] Un Fw 190 endommagé.
— 17:39 5 miles au sud-est de Mardyck[88] Un Fw 190 endommagĂ© Deux Fw 190 sont rĂ©pertoriĂ©s comme perdus. Le 4./JG 26 perd le Leutnant Werner Michalski qui est tuĂ© (avion au Werknummer 067) et le 5./JG 26 perd le Feldwebel Paul Rieger (avion au Werknummer 037). Les deux sont perdus au combat contre des Spitfire[118].
— 07:45 au sud de Mardyck[88]
— 10:37 à Mardyck–Gravelines[88] Un Fw 190 détruit (partagé) Aucune perte de la JG 26 n'est répertoriée[119].
— 11:30 à Audruicq Un Fw 190 endommagé.
— 11:55 15 miles au nord-ouest du Havre Un Fw 190 probablement dĂ©truit Le 602e revendique un avion dĂ©truit, trois probablement dĂ©truits et un endommagĂ©. Le III./JG 26 perd un FW 190 et un autre est endommagĂ©[120].
28 11:40 à Guînes[88] Un Fw 190 détruit. Le 602e revendique deux avions détruits au total. Deux Fw 190 de la JG 26 réalisent des atterrissages forcés avec des dommages liés à des combats[121].
— 13:50 à Saint Omer[88] Un Fw 190 probablement détruit Le 602e revendique deux avions probablement détruits. Un Fw 190 de la JG 26 réalise un atterrissage forcé avec des dommages liés à des combats[122].
Coupe d'un avion arborant un dessin en forme de trèfle.
Le Spitfire de Finucane avec le reconnaissable trèfle irlandais[37]. L'avion est donc surnommé « The Flying Shamrock »[123].

Promotions

Selon Paddy Finucane, Fighter Ace (1983) de Doug Stokes[124] avec les dates de la London Gazette, le journal officiel du Royaume-Uni :

Poste, grade ou rĂ´leDateCommentaire
Acting pilot officer en probationÀ partir du .
Pilot officer en probationConfirmation du grade le .
Flying officer
Acting Flight lieutenant
Flight lieutenantIl s'agit d'un war substantive, c'est-à-dire un rang temporairement confirmé pendant la durée de la guerre.
Acting Squadron leader
Acting Wing commanderPlus jeune Wing commander de la RAF Ă  l'âge de 21 ans[68].

DĂ©corations

Photographie couleur de deux médailles exposées dans un musée.
Médailles de Paddy Finucane exposées au Royal Air Force Museum London.

Selon la London Gazette, le journal officiel du Royaume-Uni :

  • Distinguished Flying Cross (DFC) :
    • Le , Brendan Finucane reçoit la Distinguished Flying Cross (DFC) pour sa bravoure lors des opĂ©rations en vol contre l'ennemi : « Cet officier a fait preuve d'une grande ardeur dans ses efforts pour engager l'ennemi et a dĂ©truit au moins cinq de ses avions. Son courage et son enthousiasme ont Ă©tĂ© une source d'encouragement pour les autres pilotes de l'escadron »[125] - [126] - [Note 6].
  • Distinguished Flying Cross (DFC), une barre :
    • Le , Brendan Finucane se voit attribuer une barre Ă  sa Distinguished Flying Cross pour sa bravoure lors des opĂ©rations aĂ©riennes contre l'ennemi : « Cet officier a dirigĂ© sa fuite avec Ă©lan, dĂ©termination et courage face Ă  l'ennemi. Depuis juillet 1941, il a dĂ©truit trois avions ennemis et aidĂ© Ă  la destruction de deux autres. Le Flight Lieutenant Finucane est en grande partie responsable du bon esprit de combat de l'unitĂ© »[125] - [127] - [Note 7].
  • Distinguished Flying Cross (DFC), deux barres :
    • Le , Brendan Finucane se voit attribuer une seconde barre Ă  sa Distinguished Flying Cross pour sa bravoure lors des opĂ©rations aĂ©riennes contre l'ennemi : « Cet officier s'est battu avec un succès marquĂ© lors des rĂ©centes opĂ©rations sur le nord de la France et a dĂ©truit six autres avions ennemis. Parmi ceux-ci, trois ont Ă©tĂ© dĂ©truits en une journĂ©e et deux en une seule sortie Ă  une autre occasion. Sa capacitĂ© et son courage se sont reflĂ©tĂ©s dans le haut niveau de moral et d'esprit de combat de son unitĂ©. Le Flight Lieutenant Finucane a personnellement dĂ©truit quinze aĂ©ronefs hostiles »[128] - [129] - [Note 8].
  • Distinguished Service Order (DSO) :
    • Le , Brendan Finucane reçoit un Ordre du Service distinguĂ© pour sa bravoure dĂ©ployĂ©e lors d'une opĂ©ration de vol contre l'ennemi : « RĂ©cemment, au cours de deux sorties consĂ©cutives, le Flight Lieutenant Finucane a dĂ©truit cinq Messerschmitt 109, portant ainsi le total de ses victoires Ă  au moins 20. Il a volĂ© avec cet escadron depuis juin 1941, au cours duquel il a dĂ©truit 42 avions ennemis, dont le Flight Lieutenant Finucane dĂ©truit personnellement 15. Les succès obtenus sont sans aucun doute dus au brillant leadership et Ă  l'exemple de cet officier »[128] - [130] - [Note 9].

Pour approfondir

Bibliographie

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  • (en) John Foreman, RAF Fighter Command Victory Claims of World War Two : Part One, 1939–1940, Red Kite, , 322 p. (ISBN 0-9538061-8-9, lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) John Foreman, RAF Fighter Command Victory Claims of World War Two : Part Two, 1 January 1941 – 30 June 1943, Red Kite, , 322 p. (ISBN 978-0-9538061-8-8, lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1128 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 1043-1044.

Documentaire

  • (en) Spitfire Paddy: The Ace with the Shamrock (2017), rĂ©alisĂ© par Gerry Johnston.

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Citation originale : « I owe a great deal to Paddy Finucane. He coached me in air fighting and taught me everything I needed to know, both before and after we started ops ».
  2. Citation originale : « The cockpit was awash with blood. It was not until I was feeling a touch sick and dizzy it dawned on me that it was my blood. It made me mad. Good Dublin blood should not be wasted. Just then things began to go black — how ever I managed to land back at dispersal without a crack–up will never be known ».
  3. Citation originale : « Don't ditch her, Truscott. If you are over water and in trouble, bail out. Get out of her fast. She doesn't take to water like a duck; she takes to it like a fish and goes straight down »
  4. Citation originale : « This is it Butch ». Certaines sources indiquent la variante « This is it Chaps », qui a globalement la même signification.
  5. Citation originale : « If ever I feel a bitter feeling rising in me about the Irish, the hand of heroes like Finucane seem to stretch out to soothe them away »
  6. Citation originale : « This officer has shown great keenness in his efforts to engage the enemy and has destroyed at least 5 of their aircraft. His courage and enthusiasm have been a source of encouragement to other pilots of the squadron »
  7. Citation originale : « This officer has led his flight with great dash, determination and courage in the face of the enemy. Since July 1941, he has destroyed three enemy aircraft and assisted in the destruction of a further two. Flight Lieutenant Finucane has been largely responsible for the fine fighting spirit of the unit »
  8. Citation originale : « This officer has fought with marked success during recent operations over Northern France and has destroyed a further six enemy aircraft. Of these, three were destroyed in one day and two in a single sortie on another occasion. His ability and courage have been reflected in the high standard of morale and fighting spirit of his unit. Flight Lieutenant Finucane has personally destroyed fifteen hostile aircraft »
  9. Citation originale : « Recently during two sorties on consecutive days, Flight Lieutenant Finucane destroyed five Messerschmitt 109's bringing his total victories to at least 20. He has flown with this squadron since June 1941, during which time the squadron has destroyed 42 enemy aircraft of which Flight Lieutenant Finucane had personally destroyed 15. The successes achieved are undoubtedly due to this officer's brilliant leadership and example »

Références

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  125. Stokes 1983, p. 189.
  126. (en) The London Gazette, no 35161, p. 2745, 13 mai 1941.
  127. (en) The London Gazette, no 35270, p. 5217, 9 septembre 1941.
  128. Stokes 1983, p. 190.
  129. (en) The London Gazette, no 35287, p. 5595, 26 septembre 1941.
  130. (en) The London Gazette, no 35318, p. 6103, 21 octobre 1941.

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