Willy Coppens
Willy Coppens (né le à Watermael-Boitsfort et mort le à Anvers) est un as de l'aviation belge de la Première Guerre mondiale avec 37 victoires homologuées et six probables et un écrivain. En récompense de ses éminents services lors de la Première Guerre mondiale, il est créé baron par le roi Baudouin Ier en 1960 et autorisé à joindre à son nom les mots « de Houthulst ».
Naissance | |
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Décès |
(Ă 94 ans) Berchem |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Willy Omer François Jean Coppens |
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Activité | |
Père |
Biographie
Willy Coppens baron de Houthulst est le fils de l'artiste-peintre orientaliste Omer Coppens et d'Hélène Gheude. Il se marie à Genève le avec Ariane Martin avec qui il a eu deux enfants.
Dans sa jeunesse, il se passionne pour la mécanique et la moto. Pendant les vacances en famille à La Panne, en , il imagine et crée un char à voile qu’il monte et pilote avec fougue sur la plage[1]. Le char monté sur pneus est doté d'une voile houari de 5 m2.
Première Guerre mondiale
Milicien en 1912 dans le 2e régiment de Grenadiers, il est rappelé dans l'armée belge au début de la guerre. En , il passe à sa requête dans l'aviation. Deux mois plus tard, il obtient son brevet civil de pilote en Angleterre, puis il est envoyé à l'école militaire belge d'aviation d'Étampes[2].
Son service actif débute à la fin 1916 par des vols de reconnaissance à Houthem dans la 6e escadrille. Le 8 avril 1917, il est transféré à la 4e escadrille, toujours pour des vols de reconnaissance.
À sa demande, il est transféré dans la chasse en juillet 1917[1] à la 1ère escadrille de l'as Fernand Jacquet. C'est là qu'il commence à voler en août 1917 avec un avion Hanriot HD 1 qu'il fait peindre en bleu turquoise. Pour cette raison, les Allemands le surnommeront le « Diable bleu » .
Son survol de Bruxelles à hauteur des toits le rendent célèbre. Le , il traverse de long en large la capitale et va rendre visite à ses parents qu'il salue d'un battement d'ailes, puis rentre à sa base malgré les chasseurs allemands qui tentent de l'abattre[3].
Toujours en février 1918, il passe à la 9e escadrille où il devient un spécialiste dans la chasse de Drachens (ballons de repérage de l'artillerie) ce qui lui vaut le surnom du « tueur de Drachen » . Il emprunte aux Français une munition spéciale, les fusées Le Prieur, ancêtres des roquettes, avec lesquelles il fait des ravages contre les ballons ennemis. Cette munition impose de s'approcher à moins de 50 mètres du ballon, ce qui est extrêmement risqué car les servants de l'engin sont fortement armés et les troupes au sol tirent inlassablement sur tout avion intrus. Comme la destruction de ballons était une opération risquée, celle-ci était également comptabilisée comme une victoire aérienne.
Trente-quatre des ses trente-sept victoires sont ainsi obtenues en abattant des Drachens, le reste concernant des avions. Le , il obtient sa première victoire en abattant un avion à Boishoucke, début d'une longue série de victoires sur les ballons et avions allemands. Le 9 septembre 1918, il est promu lieutenant[3].
Le , alors qu'il vient de détruire un ballon, il est blessé grièvement par des tirs de mitrailleuse à la jambe gauche. Il parvient à ramener son avion dans les lignes amies et doit être amputé d'une jambe. Il restera plus de huit mois à l'hôpital à se remettre de ses blessures[1].
Le roi Albert Ier a dit de lui : « Là -haut, dans le ciel, vous avez montré ce que peuvent les Belges. » Et Willy Coppens d'ajouter «...grâce au Hanriot H.D.1 ».
Entre-deux-guerres
Dans l'entre-deux-guerres, il est attaché de l'armée de l'air belge auprès de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Italie et de la Suisse. En 1925, Willy Coppens est promu capitaine et major en 1933[1]. En , il effectue, un saut de 6 000 mètres en parachute, pulvérisant le record d’Europe détenu alors par l’Allemagne.
De 1934 à 1940, il est commandant de l’Aéronautique Militaire et inspecteur de la Défense Aérienne [3].
Seconde Guerre mondiale
Il prend sa retraite à Genève en Suisse en 1940. Durant la Seconde Guerre mondiale, il intervient, via la Croix-Rouge et les organisations internationales, pour aider et secourir les prisonniers belges en Allemagne[3].
Après-guerre
Après la guerre, il revient habiter La Panne, près des lieux où il s’était, jadis, illustré. Peu avant sa fin, il s’installe dans une résidence à Anvers où il meurt le .
Anecdote : un jour, Coppens rentre à la base dans un appareil très abîmé pendant sa mission. Comme on l'en félicite, il répond : « Bien sûr que je l'ai ramené, j'en avais besoin pour rentrer ! » .
Distinctions et hommages
Il est anobli en 1919 sous le nom de chevalier Coppens de Houthulst par le roi Albert Ier, du nom de la forĂŞt au-dessus de laquelle il remporte plusieurs de ses victoires. En 1960, il est fait baron par le roi Baudouin; il est Ă©galement promu lieutenant-colonel Ă titre honoraire[3].
Il y a une rue Willy Coppens à Watermael-Boisfort et une place Willy Coppens à Klerken où est érigé une stèle à sa mémoire.
DĂ©corations obtenues:
- Officier de l'ordre de LĂ©opold avec Palme (en 1919) ;
- Commandeur de l'ordre de la Couronne ;
- Commandeur de l'ordre de LĂ©opold II ;
- Croix de guerre 14-18 (Belgique) ;
- Croix de l'Yser ;
- Croix de guerre 1914-1918 (France) ;
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur (France) ;
- Commandeur de l'ordre d'Isabelle la Catholique (Espagne) ;
- Officier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
(Italie) ;
- Croix militaire (Angleterre) ;
- Distinguished Service Cross (Etats-Unis) ;
- Grand officier de l'ordre du Ouissam alaouite (Maroc) ;
- Officier de l'Ordre de l'Aigle blanc (Serbie) ;
- Chevalier de Ordre militaire de Virtuti Militari.
Victoires
Date | Heure | Escadrille | Appareil | Adversaire | Lieu |
---|---|---|---|---|---|
12.20 | 9e | Hanriot (en) | Scout | Saint-Georges-sur-l'Aa | |
7.10 | 9e | Hanriot | Ballon | Zarren | |
9.55 | 9e | Hanriot | Ballon | Houthulst | |
8.07 | 9e | Hanriot | Ballon | Houthulst | |
9.45 | 9e | Hanriot | Ballon | Houthulst | |
6.40 | 9e | Hanriot | Ballon | Houthulst | |
9.22 | 9e | Hanriot | Ballon | Zonnebeke | |
7.47 | 9e | Hanriot | Ballon | Ploegsteert | |
6.45 | 9e | Hanriot | Ballon | Warneton | |
6.46 | 9e | Hanriot | Hannover CL | Ploegsteert | |
6.30 | 9e | Hanriot | Ballon | Bovekerke | |
8.30 | 9e | Hanriot | Ballon | Gheluvelt | |
8.34 | 9e | Hanriot | Ballon | Passendale | |
9.30 | 9e | Hanriot | Ballon | Passendale | |
18.55 | 9e | Hanriot | Ballon | Bovekerke | |
19.20 | 9e | Hanriot | Ballon | Ruyterhoek | |
5.57 | 9e | Hanriot | Ballon | Houthulst | |
7.30 | 9e | Hanriot | Ballon | Geluwe | |
7.31 | 9e | Hanriot | Ballon | Wervik | |
7.34 | 9e | Hanriot | Ballon | Comines | |
19.20 | 9e | Hanriot | Ballon | Ruyterhoek | |
7.50 | 9e | Hanriot | Ballon | Reutel | |
6.05 | 9e | Hanriot | Ballon | Leffinge | |
6.25 | 9e | Hanriot | Ballon | Ruyterhoek | |
7.45 | 9e | Hanriot | Ballon | Leffinge | |
14.55 | 9e | Hanriot | Ballon | Ploegsteert | |
14.57 | 9e | Hanriot | Ballon | Warneton | |
11.02 | 9e | Hanriot | Ballon | Ten-Brielen | |
9.23 | 9e | Hanriot | Ballon | Wercken | |
11.05 | 9e | Hanriot | Ballon | Leffinge | |
11.06 | 9e | Hanriot | Ballon | Leffinge | |
10.05 | 9e | Hanriot | Biplace | Leffinge | |
15.20 | 9e | Hanriot | Ballon | Leffinge | |
8.14 | 9e | Hanriot | Ballon | Lendelede | |
8.20 | 9e | Hanriot | Ballon | Cruypenaerde | |
6.00 | 9e | Hanriot | Ballon | Praatbos | |
6.05 | 9e | Hanriot | Ballon | Torhout |
Écrits
- Feuilles volantes, J.E. Goosens, Bruxelles, 1927[4]
- Becs et plumes, Rouffé, 1928
- Jours envolés : mémoires, Nouvelles éditions latines, 1932
- Albert Ier, aviateur, Éditions du Comité des œuvres sociales du Ministère de l'air, 1934
- Un homme volant, Jan Olieslagers, Les Ă©ditions Rex, 1935
- L'homme a conquis le ciel (illustré par Marcel Jeanjean), Hachette, 1937
- Commentaires sur l'aviation de chasse, conférence, 1938
- Reclassements. Hélice en croix, Éditions du Rhône-Genève, 1945
- Reclassements. II, Vue cavalière, Éditions du Rhône-Genève, 1946
- La grande conquĂŞte, Marabout Ă©d., Verviers, 1955
- Introduction et adaptation de Cap 300, LĂ©on Divoy, Pierre de Meyere Ă©d., Bruxelles, 1965
- La justice belge cul par-dessus-tĂŞte : cartes sur table, D.M.N. Ă©d., Bruxelles, 1967
- La justice belge déculottée : épilogue, D.M.N. éd., Bruxelles, 1968
- Gens sans honneur : j'accuse, D.M.N. Ă©d. Bruxelles, 1969
- Polenri Spaak : pour servir à l'histoire de notre décadence, illustré par Bugh, D.M.N. éd. Bruxelles, 1970
- Aviateurs célèbres au temps des hélices, Éditions Erel, Ostende, 1973
- Une figure de proue : Jan Olieslagers, Éditions Everling, Arlon, 1973
- Londres et Paris en contrepoint, Éditions Erel, Ostende, 1974
- Jours envolés, réédition, Editions De Schorre, 2018
- Bevlogen dagen, heruitgeven, Uitgeverij De Schorre, 2018
Références
- Etienne Reunis, Nouvelle bibliographie nationale - Volume 4, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, , 408 p. (lire en ligne), p. 66-68
- « L'aviateur W. Coppens de l'armée belge », in Le Pays de France, no 210, 24 octobre 1918, p. 3
- Wilfried Tersago et Jacques Schelfaut, « Mémoriel Willy Coppens de Houthulst » [PDF], sur Les vieilles tiges de l'aviation belge ASBL (consulté le )
- Avec un portrait de l'auteur par Lucien Wollès, (1862-1938).
Annexes
Bibliographie
- (en) Christopher Campbell, Aces and aircraft of World War I, Poole, Dorset, Blandford Press, , 144 p. (ISBN 978-0-7137-0954-4, OCLC 7441309)
- Yves William Delzenne et Jean Houyoux, Le nouveau dictionnaire des Belges : de 1830 Ă nos jours, Bruxelles, Le Cri Ă©ditions La Libre Belgique, , 351 p. (ISBN 978-2-87106-212-7), p. 103
- (nl) Ludo Vrancken, De geschiedenis van de Belgische militaire vliegerij, 1910-1918 : een geïllustreerde geschiedenis, Bruxelles, Musée royal de l'Armée, , 335 p. (ISBN 90-71936-16-3)
- Robert Sainte, L'Épi mûr : D'après le journal de guerre de Carlo Verbessem, pilote de chasse, juillet 1914 : décembre 1917, Bruxelles, Racine, , 126 p. (ISBN 978-2-87386-148-3)
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Ressource relative au transport :