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Famille d'Estrées

La maison d'Estrées est une famille de la noblesse française originaire de la région du Boulonnais. Elle fait remonter ses origines à Pierre d'Estrées (1402-1457), seigneur de Boulant et débute une rapide ascension sociale à partir de la fin du XVIe siècle grâce à Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV. Plusieurs de ses membres accèdent aux charges les plus éminentes : les d'Estrées donnent notamment à la France trois maréchaux de France, un cardinal, et plusieurs pairs de France.

Famille d'Estrées
Image illustrative de l’article Famille d'Estrées
Armes de la famille d'Estrées

Blasonnement Fretté d'argent et de sable au chef d'or chargé de trois merlettes de sable
Branches Boulant
CĹ“uvres
Doudeauville
Pays ou province d’origine Boulonnais
Allégeance France
Fiefs tenus Boulant
CĹ“uvres
Montceaux
Beaufort
Étampes
Doudeauville
Demeures CĹ“uvres
Fonctions militaires Maréchal de France
Fonctions ecclésiastiques Cardinal
Évêque
RĂ©compenses civiles Ordre du Saint-Esprit

Un auteur du XVIIe siècle dit à leur sujet « ceux de cette maison ont le génie de la guerre et de captiver les peuples, de faire des ambassades, de conclure des traités de paix, et de faire des alliances royales[1]».

Armes de la maison d'Estrées

Blason de la famille.

« Fretté d'argent et de sable au chef d'or chargé de trois merlettes de sable[2] - [3]».

La famille ici présentée trouve probablement son origine dans le village du Pas-de-Calais, Estrée-Cauchy dont elle tirait son nom.

Le père Anselme souligne la proximité de leurs armes avec celle des seigneurs d'Estrée-Blanche : « d'argent à trois merlettes de sable » (les deux lieux sont distants d'une trentaine de kilomètres)[2].

Origines

Selon le duc de Saint-Simon, les origines nobles de la famille ne sont pas anciennes : « le mérite, aidé des hasards de la fortune, l'un et l'autre aux quatre dernières générations, ont fait, de gentilshommes obscurs et assez nouveaux du pays du Boulonnais, une race infiniment et singulièrement illustrée[4]».

Lorsqu'en 1648, Louis XIV érige la terre de Cœuvres en duché-pairie sous le nom d'Estrées au profit de François-Annibal I d'Estrées (voir ci-dessous) il fait remonter les d'Estrées à Raoul II Sores, surnommé d'Estrées dont il était seigneur, sire du Bos, chevalier, maréchal de France qui accompagna le roi saint Louis aux croisades en 1270[5].

Son fils, Raoul III Sores dit d'Estrées, fut estimé digne d'épouser, en présence du roi Philippe III une princesse de sang royal de la maison de Courtenay : Marguerite de Courtenay, dame de Cloyes, mariée en 1273 par son père Guillaume Ier de Courtenay, seigneur de Champignelles[5] - [6].

Raoul III d'Estrées est mort sans enfants[6]. Le nom d'Estrées disparait donc avec lui et le lien avec les d'Estrées étudiés dans cette page n'est pas établi[7].

La famille aurait possédé de grandes terres en Picardie et en pays boulonnais et aurait perdu de nombreux domaines lors de la prise de Calais par les Anglais en 1347[8].

L'histoire vérifiée de la famille débute ainsi au XVe siècle : les données pour les époques précédentes manquent de précision pour pouvoir les attribuer de façon certaine à cette maison, il existe en effet de nombreuses localités contenant le terme Estrées (voir Estrées Ce lien renvoie vers une page d'homonymie) dont les personnes pouvaient provenir.

La branche principale, celle des seigneurs et marquis de Coeuvres, ducs d'Estrées, pairs de France, a prospéré en Picardie où elle s'implanta solidement. Elle a laissé dans les départements de l'Aisne et de l'Oise nombre de traces[1]. Les vestiges du château de Cœuvres, qui fut longtemps le bastion de la famille, existent encore de nos jours[1].

Branche des seigneurs de Boulant

Cette branche finit au XVIe siècle, faute d'héritiers mâles.

Pierre d'Estrées dit Carbonnel

La première trace de Pierre d'Estrées dit Carbonnel date de 1419 : il achète cette année là plusieurs immeubles appartenant au châtelain de Doingt et se constitue ainsi un fief seigneurial dans l'étendue du domaine d'Ennemain et de la baronnie d'Athies[9]. Dans cet acte, il est qualifié de « bourgeois de Péronne » et ne serait donc pas noble[9].

En revanche, lors d'un nouvel achat en 1434, il est qualifié d'écuyer et en tant que tel prête serment de fidélité au comte de Nesles dont l'achat relève[10].

Pierre d'Estrées dit Carbonnel[11] est ainsi seigneur de Boulant, Hamel, Istres, et de l'Enclos-Mauroy, fief tenu de sa femme situé à Canettemont et dépendant du château d'Avesnes-Le-Comte. Il rendit hommage pour ce dernier fief au duc de Bourgogne (Charles le Téméraire) en tant que comte de Flandre le 17 juillet 1437[2].

Il fait son testament le 10 mai 1457 et meurt le 13 juillet 1457[10].

Il a épousé Marie de Beaumont, fille de Jean de Beaumont, seigneur de Neuvirel près de Corbie et de Marie de la Houssaye. Elle fait son testament le 18 janvier 1474.

Ils ont eu trois enfants :

  • Antoine d'EstrĂ©es qui suit.
  • Jeanne d'EstrĂ©es qui Ă©pousa Antoine seigneur de Belloy et de St Lienard.
  • Catherine d'EstrĂ©es qui Ă©pousa en 1482 Jean Merlin, seigneur de Mazancourt, de Fresnes et d'Istres en Santerre, bailly de Neelle (Nesle?)[2].

Antoine Ier d'Estrées

Antoine Ier d'EstrĂ©es, (1422-avant 1474), est le fils du prĂ©cĂ©dent, nĂ© en 1422, seigneur de Boulant, Ă©cuyer et âgĂ© de 42 ans en 1464[12]. Il achète le fief de Valieu ou Wailly (aujourd'hui Wallieux) en Santerre, situĂ© sur le village de SoyĂ©court[10].

Il se fait bâtir un château sur une terre achetée une nouvelle fois au comte de Nesles sur la commune d'Ennemain, bâtiment semble-t-il peu accueillant par son humidité[12]. Il aurait tenté de se faire appeler seigneur d'Ennemain mais se heurta au chapitre de Reims auquel appartenait Ennemain, chapitre dont les chanoines s'obstinèrent à appeler avec mépris les 1ers d'Estrées « fermiers d'Ennemain » [13].

Il épouse le 12 septembre 1447 Jeanne d'Aix, fille d'Hélie, seigneur d'Aix au comté de Saint Pol sur Ternoise et de Grandfossé, et de Peronne de Noyelles. Son épouse est issue d'une famille cadette des châtelains de Lens[12]. Elle est enterrée au Couvent des Cordeliers à Péronne.

Dans un acte du 13 juillet 1457, il est qualifié de « noble homme, fils et héritier de noble homme pierre d'Estrées, dit Carbonnel» [12].

Antoine et son épouse sont morts avant 1474, selon le testament de sa mère Marie de Beaumont. Il avait lui-même testé le 19 décembre 1465.

Ils ont eu trois enfants :

  • Antoine d'EstrĂ©es l'aĂ®nĂ© qui suit sous le nom d'Antoine II.
  • Antoine d'EstrĂ©es le jeune, Ă  l'origine de la Branche des seigneurs et marquis de Coeuvres : voir ci-dessous.
  • Jean d'EstrĂ©es dit Jeannet, seigneur de Longavesnes qu'il eut en partage. Entre en religion dans l'abbaye Saint Pierre de Corbie. Est ensuite abbĂ© de l'abbaye du Mont Saint Quentin. Il meurt en 1506[14].

Antoine II d'Estrées

Antoine II d'Estrées est le fils du précédent, écuyer puis chevalier, seigneur de Boulant, de Hamel, d'Istres, de Longavesnes, de Honcourt et de Fescques.

Il est capitaine de Bryos ou Briot, puis capitaine du château de Péronne[15]. Il poursuit les acquisitions commencées par son grand-père et son père sur les communes d'Ennemain mais aussi Falvy et Athies[15].

Principal héritier avec son frère Antoine de leur aïeule Marie de Beaumont, il fait une donation à l'abbaye du Mont Saint Quentin, dont son frère Jean avait été abbé et dont son neveu Antoine sera également abbé (voir ci-dessous), en décembre 1520, acte dans lequel il est qualifié de "noble homme et chevalier"[14]. Il se montre également généreux envers l'Église de Saint-Jean de Péronne et fonde en 1525 une chapelle dite Notre-Dame-Des-Joies, détruite pendant la guerre de 1914-1918, bâtie par un architecte nommé Jean de Harlan[16], entre Ennemain et Péronne[15].

Il fait son testament le 28 octobre 1526 et meurt avant le 8 mars 1527[17].

Il Ă©pouse Jeanne de Flandres-Drincham, fille de Jean II de Flandres-Drincham, seigneur de Drincham, Wissaert et Schuervelde et d'Isabelle de Ghistelles (Jean II est petit fils du comte de Flandres Louis De Male; voir seigneurs de Drincham).

Ils eurent cinq enfants:

  • Antoine d'EstrĂ©es qui suit.
  • Antoine d'EstrĂ©es, dit le jeune, chanoine de Noyon.
  • Jacqueline d'EstrĂ©es qui se maria trois fois.

Elle épouse d'abord le 10 mai 1498 Jean de Henin (Henin Liétard), seigneur de Cuvillers, pair du Cambrésis. Elle reçoit en 1500 en cadeau de mariage de son père le château et les terres d'Ennemain[17].

Son second Ă©poux fut Jacques d'Isques, seigneur du Breuil, gouverneur de Lucheux.

Elle se marie enfin le 18 décembre 1524[11] avec Guillain de Quérecques, seigneur de Marieux, capitaine de Boves.

  • Deux autres filles aux prĂ©noms non connus, religieuses[14].

Antoine III d'Estrées

Antoine III d'Estrées (???-1524)[11] est le fils du précédent, chevalier, seigneur de Bernes, capitaine du château de Péronne.

Il épouse le 19 décembre 1517 Marie d'Aunoy, fille de Philippe d'Aunoy, seigneur de Givré, d'Orville, de Louvres en Parisis et de Goussainville et de Catherine de Montmorency. Son frère Antoine le jeune est présent lors du contrat de mariage.

Il meurt sans enfants avant son père en 1524.

La lignée s'achève faute d'enfants mâles.

Sa veuve Ă©pouse en secondes noces Raoul de Bernets, seigneur de Cardenoy. Le couple n'eut pas d'enfants lui non plus[14].

Branche des seigneurs et marquis de Cœuvres, ducs d'Estrées, pairs de France

Cette branche s'éteint au milieu du XVIIIe siècle faute de descendants mâles.

Antoine d'Estrées le Jeune

Antoine d'Estrées le jeune garde les armes de la maison d'Estrées.

Il s'agit donc, comme vu ci-dessus, d'Antoine d'Estrées le Jeune, fils d'Antoine I d'Estrées et de Jeanne d'Aix.

Il a en partage la terre de Valieu (Wailly) achetée par son père.

Il est en 1500 gentilhomme de la maison du roi. Il fait son testament le 13 avril 1516.

Il épouse avant 1486 Jeanne, fille de Guillaume, seigneur de La Cauchie et de Jeanne de Licques. Elle est dame de La Cauchie ou La Chaussée, de Neuville, Loquin et Watteland en Boulonnais[18].

Le couple a quatre enfants :

  • Jean d'EstrĂ©es qui suit.
  • Antoine d'EstrĂ©es, chanoine de Noyon, abbĂ© de l'abbaye du Mont Saint Quentin en Picardie. Il meurt le 9 mai 1568. Il est enterrĂ© dans l'Ă©glise Sainte Catherine du Val des Ecoliers Ă  Paris oĂą se trouvait son Ă©pitaphe.
  • Marguerite d'EstrĂ©es, Ă©pouse Antoine du Val, seigneur de Brunevoz en la châtellenie de Tournehem.
  • Françoise d'EstrĂ©es, mariĂ©e par contrat du 18 avril 1518 Ă  Jacques de Buissy, seigneur de Villers-Brulin, fils de Jean de Buissy, seigneur de Villers-Brulin et de Jeanne de la Rivière. (Le père de Jean de Buissy avait Ă©pousĂ© Catherine de Liettes ou d'EstrĂ©e Blanche voir ci-dessus la section "Armes de la Maison d'EstrĂ©es")[19].

Jean Ier d'Estrées

Blason.

Les armes de Jean Ier d'Estrées sont : « écartelé au 1 et 4 fretté d'argent et de sable, au chef d'or chargé de trois merlettes de sable qui est d'Estrées. Au 2 et 3 d'or au lion d'azur, couronné et lampassé de gueules qui est de la Cauchie » (reproduction sur le site déjà cité[3].

Avec ce Jean Ier d'Estrées (1486-1571), l'ascension de la famille déjà entamée par ses ascendants s'accélère de façon éclatante.

Il est seigneur de Valieu (Wailly) et de Cœuvres par acquisition (achat de la châtellenie et de la vicomté de Cœuvres à Marguerite de Soissons mariée à Jean de Villiers seigneur de Verderonne[20]), baron de Doudeauville en Boulonnais, capitaine des gardes d'Henri II, grand maître et capitaine général de l'artillerie de France (nommé par Henri II), capitaine de Folembray.

Jean Ier d'Estrées épouse Catherine de Bourbon-Vendôme, (Maison de Bourbon-Ligny), (vers 1508-1538 au château de Vierzy), fille aînée de Jacques de Bourbon, fils illégitime de la lignée des Bourbon Vendôme, seigneur de Bonneval, de Ligny et de Lambercourt et de Jeanne de Rubempré (voir Maison de Bourbon-Ligny)[21].

Il meurt peu après le 23 octobre 1571, âgĂ© de 85 ans et fut enterrĂ© en l'Ă©glise paroissiale de Coeuvres.

Jean d'Estrées et Catherine de Bourbon ont eu trois enfants :

  • Antoine d'EstrĂ©es qui suit.
  • Françoise d'EstrĂ©es mariĂ©e Ă  Philippe de Longueval, seigneur de Haraucourt et de Cramaille, chevalier de l'ordre du Roi, maĂ®tre de la garde robe d'Antoine de Bourbon, Roi de Navarre, mort en 1620, âgĂ© de 107 ans.
  • Barbe d'EstrĂ©es, Ă©pouse en premières noces un sieur de Pyrmont, seigneur de Bulleux. Elle convole en second mariage avec Jean de Broc, seigneur de la Cour de Broc et de la Ville Aux Fourriers. Elle se remarie enfin avec RenĂ© de VendĂ´mois, seigneur de Chamarain (Chamarande?)[22].

Antoine IV d'Estrées

Ses armes sont : « écartelé au 1 et 4 d'Estrées, au 2 de Bourbon-Ligny, au bâton de gueules péri en bande, chargé d'un bâton d'argent péri en barre; au 3 au lion d'azur, couronné et lampassé de gueules de La Cauchie »[3].

Antoine d'Estrées (vers 1529-1609) est gouverneur, sénéchal et premier baron du Boulonnais, vicomte de Soissons et de Bercy, seigneur châtelain et 1er marquis de Coeuvres, chevalier des ordres du Roi en 1578 (un des 24 premiers promus par Henri III[8]), gouverneur de La Fère, de Paris et de l'Île-de-France, grand maître de l'artillerie de France (nommé par Henri IV lors du siège d'Amiens[8]).

Il épouse à Chartres le 14 février 1559 Françoise Babou de la Bourdaisière, fille de Jean Babou, seigneur de la Bourdaisière, comte de Sagonne, grand maître de l'artillerie de France, et de Françoise Robertet. Elle meurt à Issoire en Auvergne lors d'une émeute survenue pendant les guerres de la Ligue catholique.

Antoine d'Estrées et Françoise Babou sont les parents de 9 enfants :

  • François Louis d'EstrĂ©es, (1575-1594) marquis de Coeuvres, tuĂ© au siège de Laon en 1594 d'un coup de mousquet reçu Ă  la cuisse Ă  l'âge de 19 ans.
  • François Annibal d'EstrĂ©es, duc d'EstrĂ©es, pair de France qui suit.
  • Marie Catherine d'EstrĂ©es morte jeune.
  • Diane d'EstrĂ©es, mariĂ©e en 1596[23] Ă  Jean de Montluc, seigneur de Balagny, marĂ©chal de France, Gouverneur de Cambrai, fils naturel lĂ©gitimĂ© de Jean de Monluc, Ă©vĂŞque de Valence et de demoiselle Anne Martin, veuf de RenĂ©e de Clermont, dame d'Amboise, morte en 1595[23]. Elle meurt en 1618.
  • Marguerite d'EstrĂ©es, Ă©pouse par contrat le 16 juillet 1585 Gabriel Bournel, chevalier, baron de Monchy-Cayeu, vicomte de Lambercourt, seigneur de Namps, de Fasques, d'Esteenbecque, de Thiembronne, d'Acheu, de Bauchain, fils de Jean Bournel, seigneur de Namps et de Jeanne Le Vasseur[24].
  • AngĂ©lique d'EstrĂ©es, (nĂ©e vers 1570-1634) religieuse au PrieurĂ© Saint Louis de Poissy puis abbesse de l'Abbaye Sainte-Marie de Berteaucourt au diocèse d'Amiens. Henri IV la nomme ensuite abbesse de l'Abbaye de Maubuisson. Elle gouverne cette dernière environ 10 ans puis s'en dĂ©met. Sa conduite n'y fut pas exempte de reproches[25]. Elle meurt en 1634 dans le Couvent des Clarisses de Paris (Couvent des Cordelières) oĂą elle est inhumĂ©e.
  • Gabrielle d'EstrĂ©es, (1571-1599), mariĂ©e Ă  Nicolas d'Amerval, seigneur de Liancourt, près de Nesle en Picardie, gouverneur de Chauny. Elle s'en sĂ©pare (il se remarie avec N. de la Marck[26]) et devient la favorite d'Henri IV qui la fait marquise de Montceaux en Brie puis duchesse de Beaufort par lettres du 10 juillet 1597, duchesse d'Étampes. Elle lui donne plusieurs enfants dont CĂ©sar de VendĂ´me. Elle meurt le 9 ou le 10 avril 1599.
  • Julienne Hypolite d'EstrĂ©es Ă©pouse par contrat de mariage (et reçoit Ă  cette occasion 30 000 Ă©cus du Roi Henri IV[27]) du 7 janvier 1597 Georges de Brancas, 1er duc de Villars, baron d'Oise, gouverneur du Havre de Grace, fils d'Ennemond, baron d'Oise et de Catherine de Joyeuse.
  • Françoise d'EstrĂ©es Ă©pouse Charles, comte de Sanzay, baron de Tupigny, vicomte hĂ©rĂ©ditaire du Poitou, fils de RenĂ©, comte de Sançay et de Charlotte, dame de Thais[28].

François Annibal Ier d'Estrées

Ses armes sont identiques à celles de son père.

François Annibal d'Estrées (né vers 1573-1670), d'abord destiné à l'Église (évêque de Noyon en 1594), il entre dans la carrière des armes à la suite du décès de son frère aîné, Maréchal de France (nommé par Louis XIII[8]), 1er duc d'Estrées, pair (le marquisat de Coeuvres fut érigé en duché-pairie sous le nom d'Estrées en sa faveur et celles de ses descendants mâles par lettres de Louis XIV de 1648 enregistrées au Parlement de Paris le 15 décembre 1663, parlement devant lequel il prêta serment le jour même [29]), comte de Nanteuil le Haudouin, gouverneur de l'Île-de-France et des villes de Soissons, Laon et pays laonnais, premier baron et sénéchal du Boulonnais.

Il meurt Ă  Paris le 5 mai 1670, Ă  l'âge de 98 ans. Son corps fut portĂ© Ă  Soissons et enterrĂ© dans l'Ă©glise du couvent des Feuillants, qu'il avait fait construire afin qu'elle devienne le lieu de sĂ©pulture de la famille[30].

François Annibal se maria trois fois.

Il Ă©pouse d'abord en 1622 Marie de BĂ©thune (1602-1628), fille de Philippe de BĂ©thune, comte de Selles et de Chârost, chevalier des ordres du Roi, et de Catherine le Boutiller de Senlis. NĂ©e Ă  Rome en mars 1602, elle meurt subitement en fĂ©vrier 1628, âgĂ©e de 26 ans.

Du mariage sont nés :

  • François Annibal, duc d'EstrĂ©es, qui suit.

Il épouse en secondes noces en avril 1634 Anne Habert de Montmort, (veuve de Charles de Themines, seigneur de Lauzières, fils de Pons de Lauzières-Thémines, seigneur de Lauzières et marquis de Thémines, maréchal de France et de Catherine Ebrard de Saint Sulpice), fille de Jean Habert seigneur de Montmort, trésorier de l'extraordinaire des guerres.

Elle meurt Ă  Nanteuil en octobre 1661.

Le couple eut deux enfants :

François Annibal se marie une troisième fois le 25 juillet 1663 avec Gabrielle de Longueval, fille d'Achille de Longueval, seigneur de Manicamp, gouverneur de Colmar et de La Fère. Elle meurt à Paris le 11 février 1687, sans postérité[32].

Selon le Père Anselme, François Annibal a eu un enfant naturel, François ou Françoise qu'il fit légitimer en mars 1619[30].

François Annibal II d'Estrées

François Annibal II d'Estrées, (1623-1687), 2e duc d'Estrées, pair de France, duc de Coeuvres, comte de Nanteuil le Haudouin, premier baron et sénéchal du Boulonnais, vicomte de Soissons et de Pierrefonds, lieutenant général des armées du Roi, gouverneur de l'Ile-de-France et des villes de Soissons, Noyon et Laon, ambassadeur extraordinaire à Rome en janvier 1672, où il meurt (d'apoplexie[30]) le 30 janvier 1687. Le Pape Innocent XI lui fit rendre les honneurs habituellement réservés aux Princes en raison de sa sagesse dans la conduite des intérêts de la France. Son corps fut apporté à Soissons et enterré dans l'Église des Feuillants près de son père.

Il épouse en 1647 Catherine de Lauzières-Thémine, fille et héritière de Charles de Lauzières-Thémines et d'Anne Habert de Montmort[33] (Anne Habert de Montmort était la belle mère de François Annibal en tant que deuxième épouse de son père). Elle meurt en septembre 1684.

Le couple a trois enfants :

  • François Annibal III d'EstrĂ©es, duc d'EstrĂ©es, pair de France, qui suit.
  • Louis Charles d'EstrĂ©es, marquis de ThĂ©mines par substitution du nom, capitaine de vaisseau, mort le 5 mai 1672.
  • Jean d'EstrĂ©es abbĂ© de Conches, duc et Ă©vĂŞque de Laon en 1681 en remplacement de son oncle CĂ©sar d'EstrĂ©es (voir ci-dessus), duc et pair de France, docteur en Sorbonne, mort le 1er dĂ©cembre 1694[30].

François Annibal III d'Estrées

Ses armes sont « Écartelé. Au 1 d'argent à l'osier de sinople qui est Lauzières. Au 2 de gueules à 2 chèvres d'or passantes, posées l'une sur l'autre. Au 3 de gueules à un lion lampassé d'argent, accompagné de besans de même, mis en orle, qui est Cardaillac. Au 4 d'or à 3 fasces de sable au chef d'hermines qui est de Clermont-Lodève, et sur le tout écartelé d'Estrées et de la Cauchie »[30] - [3].

François Annibal III d'Estrées (de Lauzières-Thémines), (1648-11 septembre 1698), 3e duc d'Estrées et pair de France, marquis de Themines et de Cardaillac, comte de Nanteuil le Haudouin, reçu chevalier des Ordres du Roi le 31 décembre 1688, gouverneur de l'Ile-de-France et des villes de Soissons, de Laon et de Noyon, maitre de camp de cavalerie. Après sa mort, son corps fut porté aux Feuillants de Soissons.

Il épouse en premières noces le 10 février 1670 Madeleine de Lionne, fille d'Hugues de Lionne, marquis de Berny, ministre et secrétaire d'État, prévôt et maître des cérémonies des Ordres du Roy, et de Paule Payen. Elle ne fut pas semble-t-il un modèle de vertu[25] et meurt en 1684. Elle fut inhumée à Soissons[34].

Le couple a eu :

  • Louis Armand, duc d'EstrĂ©es, pair de France, qui suit.
  • Constance LĂ©onore d'EstrĂ©es (1671-1721), Ă©pouse le 1er juillet 1719 Louis Joseph de Laurens, comte d'Ampus, capitaine de cavalerie dans le rĂ©giment colonel gĂ©nĂ©ral, reçu chevalier de Saint Lazare (Ordre de Saint-Lazare de JĂ©rusalem) le 17 juillet 1721. Elle meurt sans enfants.
  • Marie Yolande d'EstrĂ©es (1678-1724), mariĂ©e par contrat du 20 octobre 1724 Ă  Hyacinte Dominique de Laurens, capitaine au rĂ©giment de Tallard, chevalier de Saint Louis (Ordre royal et militaire de Saint-Louis) (il semble ĂŞtre le frère de Louis Joseph[35]). Elle meurt deux mois plus tard le 30 dĂ©cembre 1724 sans postĂ©ritĂ©.
  • FĂ©licitĂ© PerpĂ©tue d'EstrĂ©es, nĂ©e le 1er janvier 1683, religieuse au Couvent des CarmĂ©lites du faubourg Saint-Jacques.
  • Louise HĂ©lène d'EstrĂ©es, nĂ©e le 28 novembre 1683, religieuse au couvent des Annonciades de Saint Denis.

François Annibal III se marie en secondes noces le 23 août 1688 avec Madeleine Diane Bautru, fille de Nicolas Bautru-Nogent, marquis de Vaubrun, lieutenant général des armées du Roi, et de Marie Marguerite Bautru-Serrant. Elle nait vers 1668 et décède le 6 février 1753[36].

Ils ont eu trois enfants :

  • CĂ©sar François Annibal d'EstrĂ©es, (vers 1694-1705)[37], comte de Nanteuil le Haudouin, mort en 1705.
  • Diane Françoise ThĂ©rèse d'EstrĂ©es, nĂ©e vers 1690, morte en novembre 1707.
  • Marie Madeleine d'EstrĂ©es, demoiselle de Themines[38]

Louis-Armand d'Estrées

Louis-Armand d'Estrées ( — ), devient 4e duc d'Estrées et pair de France à la mort de son père le . Il est également marquis de Thémines et de Cardaillac, vicomte de Soissons et baron de Gourdon-Labouriane. Il tient les charges de gouverneur de l'Île-de-France et du Soissonnais, mais aussi des villes de Soissons, Laon, Noyon et Domme.

Le , il épouse Diane Mazarini-Mancini (1687-1747), fille de Philippe Mancini, neveu du cardinal Mazarin, et de Diane Gabrielle Damas de Thianges. Le couple reste sans postérité et cette branche s'éteint faute de descendant mâle à sa mort. Son corps est transporté de l'église de Saint-Nicolas des Champs en celle des Feuillants de Soissons le [38].

Branche des comtes et ducs d'Estrées, pairs de France

Jean II d'Estrées

Jean II d'Estrées (1624-1707) est le second fils de François Annibal d'Estrées et de Marie de Béthune (voir ci-dessus). Comte d'Estrées, de Nanteuil le Haudouin et de Tourpes, premier Baron du Boulonnais, Maréchal et Vice-amiral de France, Vice-roi de l'Amérique, gouverneur de Nantes et du pays nantais, Chevalier des Ordres du Roi.

Il meurt Ă  Paris le 19 mars 1707 Ă  83 ans et son corps fut portĂ© Ă  Soissons.

Il épouse en 1658 Marie Marguerite Morin, fille aînée de Jacques Morin, seigneur de Chateauneuf, secrétaire du Roi et d'Anne Yvelin. Elle décède le 15 mai 1714.

Le couple a eu six enfants :

  • Victor Marie, 5e duc d'EstrĂ©es, pair et marĂ©chal de France qui suit.
  • Jean d'EstrĂ©es (1666-1718) abbĂ© de Villeneuve, d'Evron, de Preaux et de Saint Claude au comtĂ© de Bourgogne, prieur de Saint Martin de Vrestou, nommĂ© ambassadeur en Portugal en fĂ©vrier 1692, docteur en thĂ©ologie en mars 1698, accompagne le cardinal d'EstrĂ©es son oncle (CĂ©sar d'EstrĂ©es) en Espagne Ă  la fin de 1701 et est nommĂ© ambassadeur en ce pays en aoĂ»t 1703. Il accompagne le Roi d'Espagne (Philippe V, petit fils de Louis XIV) dans sa campagne au Portugal en 1704. RappelĂ© en France la mĂŞme annĂ©e et nommĂ© en avril PrĂ©lat Commandeur de l'Ordre du Saint Esprit, il prĂŞte serment Ă  ce titre Ă  Versailles le 1er janvier 1705. NommĂ© ArchĂ©vĂŞque de Cambrai au dĂ©but de 1716 mais il meurt Ă  Paris le 3 mars 1718 avant d'avoir reçu ses bulles (avant d'avoir Ă©tĂ© sacrĂ©). Il Ă©tait membre du Conseil des Affaires Ă©trangères et appartenait Ă  l'AcadĂ©mie française.
  • Jean CĂ©sar d'EstrĂ©es, mort jeune en 1671.
  • Marie Anne d'EstrĂ©es, religieuse Ă  l'Assomption de Paris, meurt le 28 juillet 1723.
  • Marie Anne Catherine d'EstrĂ©es, (1663-1741[39]), mariĂ©e le 28 novembre 1691 Ă  Michel François le Tellier, marquis de Courtanvaux, colonel des Cent Suisses de la garde du Roi en avril 1688, maĂ®tre de camp du rĂ©giment de la Reine en mai 1688[40]. Il est le fils aĂ®nĂ© de François Michel Le Tellier de Louvois, marquis de Louvois, ministre et secrĂ©taire d'État et d'Anne de SouvrĂ© de Courtanvaux. Elle demeure veuve après le dĂ©cès de son mari le 11 mai 1721.
  • Elisabeth Rosalie d'EstrĂ©es, (vers 1672-1750[39]), demoiselle de Tourpes[41].

Victor Marie d'Estrées

Victor Marie d'Estrées (1660-1737), pair de France, Maréchal et Vice-amiral de France, Grand d'Espagne, comte puis duc de Coeuvres, premier baron du Boulonnais, seigneur de Tourpes, Doudeauville, Aix, Porentie, Coquille, Massy et Imberville, Chevalier des Ordres du Roi, Vice-roi de l'Amérique, lieutenant général au comté nantais, gouverneur de Nantes, protecteur de l'Académie de Soissons, membre du Conseil de régence et président du Conseil de marine. Devient le 5e duc d'Estrées par la mort sans enfants de Louis Armand, duc d'Estrées, fils de son cousin germain le 16 juillet 1723 : voir ci-dessus.

Il épouse par contrat le 30 janvier 1698 Lucie Félicité de Noailles (1683-1745)[39], fille d'Anne Jules de Noailles, duc et pair de France, maréchal de France et de Marie Françoise de Bournonville. La conduite de Louise Félicité fut semble-t-il à l'unisson des mœurs de la Régence[25].

Le couple n'a pas eu d'enfants[42].

Avec l'absence d'enfants mâles des différentes branches, le titre de duc d'Estrées échut en 1763 à Louis Charles César Le Tellier, fils de Michel François le Tellier et de Marie Anne Catherine d'Estrées. Louis Charles César Le Tellier, Maréchal de France, fut donc le 6e et dernier duc d'Estrées, nomination à brevet, c'est-à-dire non transmissible.

Notes et références

  1. Maximilien Buffenoir cité dans la bibliographie page 46
  2. Père Anselme cité dans la bibliographie, tome IV page 596
  3. « Maison d'Estrées », sur heraldique europeenne.org
  4. Maximilien Buffenoir op. cit. pages 56-57
  5. Père Anselme op. cit. Tome I page 485
  6. Père Anselme op. cit. Tome VI page 630
  7. Maximilien Buffenoir op. cit. pages 58 Ă  62
  8. Père Anselme op. cit. Tome IV pages 592 et suivantes
  9. Maximilien Buffenoir op. cit. page 65
  10. Maximilien Buffenoir op. cit. page 66
  11. Famille d'Estrées cité dans la bibliographie page 2
  12. Maximilien Buffenoir op. cit. page 67
  13. Maximilien Buffenoir op. cit. pages 66-67
  14. Père Anselme op. cit. Tome IV pages 596-597
  15. Maximilien Buffenoir op. cit. page 68
  16. Maximilien Buffenoir op. cit. page 69
  17. Maximilien Buffenoir op. cit. page 70
  18. Maximilien Buffenoir op. cit. page 71
  19. Père Anselme op. cit. Tome IV page 598
  20. Père Anselme op. cit. Tome VI page 718
  21. Père Anselme op. cit. Tome 1 pages 378-379
  22. Père Anselme op. cit. Tome IV page 599
  23. Père Anselme op. cit. Tome VII page 291
  24. Père Anselme op. cit. Tome VIII page 156
  25. Maximilien Buffenoir op. cit. page 48
  26. Père Anselme op. cit. Tome V page 617
  27. Père Anselme op. cit. Tome V page 288
  28. Père Anselme op. cit. Tome IV pages 599-600
  29. Père Anselme op. cit. Tome IV page 592
  30. Père Anselme op. cit. Tome IV page 601
  31. Père Anselme op. cit. Tome III page 498
  32. Père Anselme op. cit. Tome IV pages 600-601
  33. Père Anselme op. cit. Tome VII page 417
  34. Ad. de Florival, <<Jean D'Estrées évêque de Laon 1681-1694>>, dans Bulletin de la société académique de Laon, Tome XXVII, Années 1884 à 1887, Laon, 1890, page 53, lire en ligne
  35. « Famille d'Estrées », sur racineshistoire.free.fr, p. 6
  36. <<Famille d'Estrées>> cité dans la bibliographie page 5
  37. Famille d'estrées op. cit. page 6.
  38. Père Anselme op. cit. Tome IV page 602
  39. Famille d'Estrées op. cit. page 7
  40. Père Anselme op. cit. Tome VI pages 580-581
  41. Père Anselme op. cit. Tome IV pages 603-604
  42. Père Anselme op. cit. Tome IV page 604

Articles connexes

Bibliographie

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