Rubempré
Rubempré (Rubimpré en picard) est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Rubempré | |||||
Saint-Léonard. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Amiens | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Territoire Nord Picardie | ||||
Maire Mandat |
Anne Loire 2020-2026 |
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Code postal | 80260 | ||||
Code commune | 80686 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Rubempréens, Rubempréennes | ||||
Population municipale |
729 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 72 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 01′ 11″ nord, 2° 23′ 12″ est | ||||
Altitude | Min. 89 m Max. 147 m |
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Superficie | 10,08 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Amiens (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Corbie | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Géographie
Le village est situé à une douzaine de kilomètres au nord-est d'Amiens, sur la route départementale 11 (RD 11).
La commune est constituée d'un chef-lieu (Rubempré) et d'un hameau distant de 2 km, Septenville.
Communes limitrophes
Talmas | Talmas | Hérissart | ||
Villers-Bocage | N | Bavelincourt | ||
O Rubempré E | ||||
S | ||||
Molliens-au-Bois | Pierregot | Mirvaux |
Urbanisme
Typologie
Rubempré est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (84,4 %), prairies (8,3 %), zones urbanisées (3,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,7 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Riberpre (1140-1177) ; Rambertpre (1160) ; Reimberti pratum (1163) ; Rebempre (1163) ; Ramberti pratum (1255) ; Reimbertpré (11..) ; Ramberpré (1198) ; Rainbercpre (1240) ; Rebempre (1247) ; Reubempré (1253) ; Raibempré (1291) ; Reimberpré (1301) ; Remberpré (1300) ; Raimbertpre (1301) ; Rainberti pratum (1341) ; Robempré (1385) ; Rubempré (1356) ; Reubenpré (1486) ; Rembempré (1497) ; Rainbourcpére (1423) ; Reubenpré (1536) ; Rubembré (1781)[9].
Histoire
Seigneurie locale
Le premier porteur du nom actuellement connu est un certain Ekkard, sieur de Rubempré, vivant au début du Xe siècle.
Selon une autre légende[10], une branche de la maison de Rubempré tirerait son origine d'Alexandre de Hongrie, fils du roi Bela de Hongrie, il aurait acquis le nom de Rubempré après la croisade de 1248[11].
Un sceau portant les armes de Bauduin de Rubempré, chevalier, écuyer, seigneur de Rubempré et d'Authie au début du XIVe siècle est conservé aux archives départementales de la Somme[12].
Au XVIe siècle, Jeanne de Rubempré, héritière de la seigneurie, épouse Jacques de Bourbon-Vendôme dit « le Bâtard » (en 1505 à Amiens), descendant direct de Robert, comte de Clermont, fils de Saint Louis. Par la suite, les seigneurs du lieu porteront désormais le titre et nom de comte de Bourbon-Rubempré.
- avant le Xe siècle-1505 : famille de Rubempré
- 1505-1598 : famille de Bourbon-Vendôme
- 1598-XVIIe siècle : famille de Monchy
- XVIIe siècle-1774 : famille de Mailly
- 1774-1779 : famille de France d'Hézecques
Vestiges de motte féodale
Un ancien château fort médiéval, propriété de la famille de Rubempré, était situé sur un contrefort naturel au nord-est du village.
Le , l'échevinage d'Amiens vote le démantèlement de cette forteresse au nom de la Ligue, car son propriétaire Charles de Bourbon-Rubempré est cousin d'Henri de Navarre, futur Henri IV.
Ce château de forme rectangulaire mesurait 40 m de long sur 34 de largeur. En 1753, il subsistait encore une tour en grès, debout jusqu'à l'époque de la Révolution française. Le lieu dit du terroir "Derrière la tour" témoigne toujours de cette construction. Aujourd'hui, le fossé est comblé mais le profil de la motte féodale existe toujours sur un terrain privé.
À la suite du siège des ligueurs, les habitants résolurent de s'éloigner de cette forteresse qui ne pouvait désormais plus les protéger, aussi ils établirent leurs demeures davantage sur le plateau voisin, vers l'ouest, autour de l'ancienne voie romaine. L'église fut ensuite déplacée.
Histoire moderne
Une coutume locale est rédigée en 1507 en dix articles. Elle mentionne cinq échevins signataires, renouvelables chaque année.
En 1566, un marché hebdomadaire et deux foires annuelles (établies les et ) sont autorisées par le roi et se sont tenues jusqu'à la Révolution.
En 1635, les récoltes sont piétinées par la cavalerie de Jean de Werth. La plaine vers Beauquesne offre le plus triste spectacle.
En 1636, Rubempré et Septenville sont saccagés et incendiés par les passages continuels des troupes espagnoles, particulièrement lors de la prise de Corbie. Ces raids dureront jusqu'au traité des Pyrénées en 1659.
En 1709, des détachements de l'armée du duc de Marlborough ravagent les environs.
Harmonie de Rubempré
Formée en , elle est déclarée en préfecture par arrêté du . Présidée par Arsène Debeauvais, propriétaire à Septenville, la formation évolue rapidement. Elle est dirigée par son fondateur, Armand Prévost membre de l'Académie nationale de musique. L'harmonie donne son premier concert le à l'occasion de la fête de Sainte-Cécile. En 1890 elle compte 35 exécutants, 60 membres honoraires et a déjà remporté 2 premiers prix et 1 second aux concours locaux. Le , un concours de musique est organisé à Rubempré. La société musicale est dissoute au début des années 1980.
Politique et administration
Intercommunalité
La commune fait partie de la communauté de communes du Territoire Nord Picardie après avoir fait partie de la communauté de communes Bocage Hallue.
Liste des maires
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[17].
En 2020, la commune comptait 729 habitants[Note 3], en augmentation de 1,53 % par rapport à 2014 (Somme : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Église Saint-Léonard
Au début du XVIIe siècle, l'église paroissiale Saint-Léonard se situe près du château fort médiéval de la famille de Rubempré, au cœur du village niché au creux de la vallée vers Hérissart.
Bâtie dans le style gothique, au niveau du cimetière actuel, et de dimensions modestes, elle est ravagée au cours des invasions espagnoles de la guerre de Trente Ans, notamment lors du siège de Corbie en 1636.
En 1656, la décision est prise de la rebâtir plus haut dans le village en réemployant une partie des matériaux.
À l'origine, le nouvel édifice avait un plan rectangulaire, avec une nef et un unique collatéral au nord, séparé de la nef par une rangée de piliers carrés, surmontés d'arcades en plein cintre. La maçonnerie en pierre du côté sud (portant un larmier, possible remploi de l'ancienne église) ainsi que le portail occidental datent de cette première campagne de construction.
Le clocher primitif en pierre est remplacé en 1786 par le beffroi et la flèche actuelle. Trois nouvelles cloches nommées Marie (la bémol), Joséphine (si bémol) et Rosalie (do), fournies par les ateliers Cavillier, remplacent la sonnerie d'Ancien régime à partir d'.
En 1803, le collatéral nord est élargi de deux mètres et la face nord reconstruite en briques.
En 1828, d'importants travaux de restauration et d'agrandissement ont conféré à l'église son aspect actuel. Le nouveau plan adopté, en forme de croix latine (adjonction de deux chapelles latérales) avec une abside arrondie, comprend un vaisseau couvert par une unique charpente, l'ancien bas-côté étant définitivement englobé dans la nef.
Depuis 1846, elle renferme les reliques de saint Victorin, provenant des catacombes de Rome[22].
La Poste
Le bureau de poste, situé 18, rue Richard-Vilbert, a été construit en 1911 sur les plans de l'architecte Aimé Delarue Inscrit MH[23].
Héraldique
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Les armes de la famille de Rubempré, reprises par la commune se blasonnent ainsi : d'argent aux trois jumelles de gueules. |
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Personnalités liées à la commune
- Pascal Forthuny est mort à Rubempré.
- Alain Mongrenier, artiste peintre, vit et a son atelier à Rubempré.
- Lucien de Rubempré, personnage de La Comédie humaine d'Honoré de Balzac (sans autre rapport que d'homonymie avec la commune de Rubempré).
- Maison de Mérode, certains de ses membres étaient princes de Rubempré.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Rubempré sur le site de l'Institut géographique national
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Le réseau Trans'80 en ligne ».
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 241 (lire en ligne sur DicoTopo) .
- Comte Baudouin d'Ursel, Princes en Belgique - Rubempré, 1686., dans Le Parchemin, Bulletin bimestriel édité par l'association royale Office Généalogique et Héraldique de Belgique, no 412, Juillet-Août 2014, pp. 349-359.
- Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane..., chez Jean-Baptiste Coignard, 1725,
- « Mnesys visualisation », sur recherche.archives.somme.fr (consulté le ).
- « À la mémoire de Monsieur Philippe Delaporte », sur http://memoire.lavoixdunord.fr/, (consulté le ) « Conseiller Municipal de 1971 à 1983, Adjoint au Maire de 1983 à 1989, Maire de 1989 à 2014 ».
- « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
- « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « L'école sur le site du ministère de l'Éducation nationale et de la jeunesse ».
- « L'école sur Annuaire-Mairie » (consulté le ).
- Itinéraires du Patrimoine, livret no 181. Direction régionale des Affaires culturelles de Picardie, Amiens
- Notice no IA80000316, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Le blason dans l'Armorial de France » (consulté le ).