Discours de haine
Un discours de haine (ou « discours haineux », « discours de la haine ») désigne un type de discours ou de systÚme qui (au-delà de la violence ou de l'injure ponctuelle en termes de force et de nature[1]) attaque une personne ou un groupe de personnes sur la base de caractéristiques diverses (couleur de peau, ethnie, ùge, sexe, orientation sexuelle, religion, etc.). L'Histoire a montré que le discours haineux peut conduire à des suicides[2], lynchages, fusillades de masse[3] - [4] - [5], attaques par explosifs[6], guerres, crimes de masses et processus génocidaires comme en ex-Yougoslavie et au Rwanda (voir : incitation au génocide)[7].
Ce genre de discours est également appelé « antilocution » sur l'échelle d'Allport (qui mesure le degré de manifestation du préjugé dans une société).
Discours haineux en général
Le discours de haine est souvent une incitation à la haine raciale ; c'est le délit le plus retenu juridiquement, notamment dans les lois contre le racisme et les discours de haine. Il est également réguliÚrement condamné pour sa nature sexiste et homophobe.
Il peut ĂȘtre vĂ©hiculĂ© par des individus, des instances politiques,ou des institutions (religieuses, associatives, mĂ©diatiques...). Il s'exprimait autrefois principalement au travers de groupes et de rassemblements, et se diffusait par les Ă©crits et certains discours sur la place publique et dans les espaces privĂ©s, mais il a rĂ©cemment pris des formes et voies nouvelles avec l'apparition de l'Internet.
Marc Deleplace note que, selon le contexte, dans la sphĂšre du politique, le discours de haine peut avoir des effets trĂšs diffĂ©rents qui sont, entre deux extrĂȘmes : susciter une rĂ©action visant Ă le contrĂŽler, ou au contraire justifier la violence politique[1].
Discours haineux en ligne
L'Internet et les rĂ©seaux sociaux ont Ă©tĂ© un nouveau moyen de trĂšs large et rapide diffusion de ce discours, avant qu'il y ait la moindre rĂ©glementation du cyberespace Ă ce sujet, et le Web s'est d'abord beaucoup dĂ©veloppĂ© aux Ătats-Unis oĂč le Premier amendement garantit une libertĂ© d'expression presque sans limite, ce qui a freinĂ© la mise en place d'une politique mondiale sur le discours haineux sur Internet, alors mĂȘme que se dĂ©veloppent parfois des comportements organisĂ©s de cyberharcĂšlement collectif (y compris sexiste et/ou homophobe comme dans le cas rĂ©cent de la Ligue du LOL en France). Parfois il s'agit de campagnes de harcĂšlement soutenues par des gouvernements ou des lobbys, souvent justifiĂ©es par des conflits politiques, religieux et/ou idĂ©ologiques. Internet peut aussi ĂȘtre utilisĂ© comme plate-forme de recrutement et de propagande en ligne pour des groupes radicaux et violents prĂȘchant la haine. Google et d'autres dĂ©veloppent des projets visant Ă contenir ou contrecarrer ces phĂ©nomĂšnes[8]. En 2019, N. Derzy note en 2019 que face Ă la rĂ©silience intrinsĂšque des rĂ©seaux sociaux sur l'Internet, « il est devenu Ă©vident que des solutions efficaces pour lutter contre la haine en ligne et les problĂšmes juridiques et de protection de la vie privĂ©e soulevĂ©s par les plates-formes de mĂ©dias sociaux en ligne nĂ©cessitent un effort combinĂ© de la part des entreprises technologiques, des dĂ©cideurs et des chercheurs »[9].
En 1997 au sein de l'ONU, la Commission des droits de l'homme se montre assez préoccupée par le sujet, pour adopter une résolution[10] visant à faire le point sur l'utilisation d'Internet à des fins d'incitation à la haine raciale, à la propagande raciste et à la xénophobie, et sur les moyens de promouvoir la coopération internationale dans ce domaine, en vue d'une conférence mondiale sur le sujet. Le Haut Commissariat aux droits de l'homme est chargé de ce travail[11].
Un rapport ONU de 2001 montre que « des individus et des groupes aux croyances et aux programmes racistes se sont servis de cette ressource de communication pour nouer et renforcer leurs liens et pour rendre leur matĂ©riel raciste, de plus en plus volumineux et de plus en plus sophistiquĂ©, accessible en ligne aux utilisateurs dâInternet », suscitant des rĂ©actions « de la part de divers agents, notamment des gouvernements, des organisations internationales et des organisations privĂ©es. Certains de ces efforts ciblent les crĂ©ateurs (ou « auteurs ») de contenu raciste ou les entitĂ©s qui stockent et facilitent l'accĂšs Ă ce contenu (ou « hĂ©bergeur ») ». D'autres efforts portent sur le destinataire ultime du contenu, qu'on cherche alors Ă sensibiliser et responsabiliser, dont en les aidant Ă identifier les sites dont le contenu leur est jugĂ© rĂ©prĂ©hensible ou nuisible afin de les Ă©viter[11]. Au tout dĂ©but du XXIe siĂšcle, les systĂšmes judiciaires nationaux commencent Ă cibler les crĂ©ateurs de contenu haineux, et/ou leurs hĂ©bergeurs, et ils peuvent s'appuyer sur Interpol (ainsi un tribunal français a jugĂ© une entreprise amĂ©ricaine de l'Internet pour avoir donnĂ© accĂšs Ă du matĂ©riel illicite Ă des rĂ©sidents français, et un tribunal allemand a « autorisĂ© la poursuite d'un rĂ©sident australien pour avoir publiĂ© hors de l'Allemagne un contenu illĂ©gal accessible aux utilisateurs d'Internet en Allemagne » ce qui a permis Ă une commission australienne de lui ordonner de retirer ce contenu illĂ©gal, hĂ©bergĂ© en Australie. En 2001, plusieurs pays surveillent dĂ©jĂ ce type de contenu sur l'Internet, et subordonnent l'attribution de licences Ă des fournisseurs Ă un engagement Ă interdire lâaccĂšs au matĂ©riel haineux et plus gĂ©nĂ©ralement au matĂ©riel « illicite ou prĂ©judiciable »[11]. Des lĂ©gislations commencent aussi Ă criminaliser ce dĂ©lit ou crĂ©ent une responsabilitĂ© civile pour les visites effectuĂ©es par les utilisateurs finaux sur des sites interdits[11].
Des organisations privĂ©es commencent aussi Ă proposer des logiciels de filtrage et d'Ă©tiquetage de contenu, ou Ă cibler les crĂ©ateurs de contenu ou les fournisseurs d'hĂ©bergement, dont via l'ouverture de sites ou de « lignes directes oĂč des usagers peuvent se plaindre d'un contenu Internet qu'elles jugent illĂ©gal ou prĂ©judiciable. Les plaintes jugĂ©es recevables peuvent alors donner suite Ă des actions contre le fournisseur dâhĂ©bergement ou le contrevenant[11]. En outre beaucoup de fournisseurs dâaccĂšs vont crĂ©er ou adopter un code de conduite ou des rĂšgles de refus d'hĂ©bergement de contenus illicites ou prĂ©judiciables, dont haineux, s'engageant Ă les supprimer dĂšs quâils apparaissent sur leurs sites[11]. LâUnion europĂ©enne a adoptĂ© un « Plan dâaction pour la promotion dâune utilisation plus sĂ»re dâInternet » pendant que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), l'OCDE et d'autres travaillaient Ă encourager la coopĂ©ration internationale, dont pour combattre le racisme basĂ© sur Internet[11].
La position de l'UNESCO est que sur Internet ou hors Internet, « la libre circulation de l'information soit toujours la norme. Le contre-discours est gĂ©nĂ©ralement prĂ©fĂ©rable Ă la rĂ©pression de la libertĂ© de parole. Et toute mesure de restriction de la libertĂ© d'expression doit ĂȘtre soigneusement considĂ©rĂ©e afin de garantir que ce type d'action demeure tout Ă fait exceptionnel et que le dĂ©bat lĂ©gitime et approfondi ne soit pas entravĂ© », nĂ©anmoins les hĂ©bergeurs et les utilisateurs doivent s'efforcer de refuser le discours haineux, notamment dans les lieux tels que Facebook ou Twitter qui font facilement et rapidement passer une parole privĂ©e dans l'espace public. En juin 2020, Ă la suite du mouvement Black lives Matter, de nombreuses grandes entreprises menacent, sous la pression de la sociĂ©tĂ© civile, de couper leurs dĂ©penses publicitaires sur Facebook, plateforme suspectĂ©e via son ciblage de laisser la part trop belle aux discours polarisants en particulier ceux incitant Ă la haine[12].
LĂ©gislation
Des lois contre le discours haineux existent aux Ă©chelles nationales et internationales. Elles ont souvent un ou deux objectifs : 1) prĂ©server l'ordre public, et 2) protĂ©ger la dignitĂ© humaine. Le premier exige qu'un seuil plus Ă©levĂ© soit violĂ©, pour que la loi n'ait pas Ă ĂȘtre appliquĂ©s trop frĂ©quemment. Par exemple, en Irlande du Nord, en 1992, une seule personne avait Ă©tĂ© poursuivie pour avoir enfreint cette rĂ©glementation depuis vingt et un ans. Les rĂ©glementations destinĂ©es Ă protĂ©ger la dignitĂ© humaine ont un seuil de violation beaucoup plus bas, de sorte que les rĂ©glementations du Canada, du Danemark, de la France, de l'Allemagne et des Pays-Bas ont tendance Ă ĂȘtre appliquĂ©s plus frĂ©quemment[13].
LĂ©gislation internationale
La DĂ©claration universelle des droits de l'homme, Ă©crite Ă la suite des deux guerres mondiales est le premier texte international qui engage tous les Ătats membres Ă promouvoir « le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertĂ©s fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion »[14]. Elle a Ă©tĂ© suivie d'autres textes ciblant plus prĂ©cisĂ©ment les discours de haine :
- Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP, ONU, 1966) stipule que « tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi »[15].
- La Convention sur l'Ă©limination de toutes les formes de discrimination raciale (CIEDR, ONU, 1965[16]) interdit toute incitation au racisme[17].
- La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide condamne (et cherche, en amont à prévenir) l'incitation au crime de génocide. Elle a été approuvée le 9 décembre 1948 et est en vigueur depuis le 12 janvier 1951.
- La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, adoptée le 18 décembre 1979, et en vigueur depuis le 3 septembre 1981.
Liberté d'expression et lutte contre le discours haineux
En Europe et aux Ătats-Unis, dans les annĂ©es 1990, dĂ©bute une recherche de repĂšres de langage afin de limiter les discours de haine, jugĂ©s Ă©quivalents Ă la discrimination, dans le but de punir l'utilisation de mots ou expressions qui, « dĂ©libĂ©rĂ©ment ou involontairement, manifesteraient une haine ou un mĂ©pris envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance ethnique, raciale, culturelle, religieuse ou sexuelle ou en rĂ©fĂ©rence Ă leur santĂ© mentale ou physique ». Il s'agit de concilier le droit Ă la libertĂ© d'expression avec le droit Ă la libertĂ© de pensĂ©e, de conscience et de religion ou le droit de ne pas ĂȘtre victime de discrimination.
Dans la pratique, selon Benoit Frydman, la jurisprudence de la Cour des droits de lâhomme, de maniĂšre remarquablement constante, « refuse pratiquement toujours de condamner les Ătats lorsque ceux-ci prĂ©viennent le blasphĂšme par la censure ou le sanctionnent, y compris pĂ©nalement. En dâautres termes, dans lâĂ©tat actuel de cette jurisprudence, il ne peut ĂȘtre affirmĂ© quâil existe, en Europe, un « droit de blasphĂ©mer » ». Ă lâinverse, Frydman souligne que « câest la libertĂ© de religion et de culte qui est mise en avant et rĂ©interprĂ©tĂ©e, de maniĂšre assez stupĂ©fiante, comme incluant un droit pour les fidĂšles Ă ne pas ĂȘtre heurtĂ©s dans leurs convictions religieuses. » Selon lui, on ne peut que constater « la distance qui sĂ©pare actuellement les dĂ©clarations de principe sur la dĂ©fense de la laĂŻcitĂ© et de la libertĂ© de la presse de la rĂ©alitĂ© du droit europĂ©en des droits de lâhomme, tel quâil se rĂ©vĂšle Ă lâanalyse des dĂ©cisions nationales qui sanctionnent les blasphĂ©mateurs et de la jurisprudence europĂ©enne qui entĂ©rine celles-ci. »[18] - [19].
Certains s'opposent à toute interdiction de la parole, en affirmant que tout débat est essentiel pour la recherche de la vérité et que le contrÎle de la parole interdit cette recherche en la censurant au départ[20].
Aux Ătats-Unis, le gouvernement ne peut pas limiter la libertĂ© d'expression. Le premier amendement de la Constitution l'interdit. La jurisprudence traduit cette loi par le fait que le gouvernement ne peut pas rĂ©guler le contenu des discours mais qu'il peut traiter les effets nĂ©fastes de ces discours par le biais de lois contre la diffamation ou contre l'incitation Ă la violence.
En Allemagne, la constitution est plus restrictive, elle garantit la liberté d'exprimer ses opinions tout en précisant que cette liberté d'expression ne doit pas troubler l'ordre social, selon le concept de « Volksverhetzung » du Strafgesetzbuch, le code criminel allemand.
En France, la loi Pleven (1972) et la loi Gayssot (1990) ainsi que diverses lois mémorielles limitent la liberté d'expression, instituent un délit de « provocation publique » à la haine raciale, interdisent l'incitation à la haine raciale et le révisionnisme. Auparavant, seule l'« incitation à la violence » était condamnable[21] - [22]. Les spécialistes du droit ont sévÚrement critiqué ces reculs de la liberté d'expression[23].
Ătats-Unis d'AmĂ©rique
Le 1er amendement de la constitution stipule que « Le CongrÚs ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de parole ou de la presse » mais il existe une législation fédérale spécifique contre le crime haineux mais pas directement contre le discours haineux qui peut conduire à ce type de crimes.
Afrique du Sud
La loi 4 de 2000 pour la promotion de l'Ă©galitĂ© et la prĂ©vention de discriminations injustes[24] contient la clause suivante : « Personne ne peut publier, diffuser, soutenir ou communiquer de termes qui (âŠ) pourraient dĂ©montrer une intention claire de blesser ou inciter Ă blesser (moralement ou physiquement), promouvoir ou inciter Ă la haine ».
Allemagne
En Allemagne, le Volksverhetzung (incitation Ă la haine Ă l'encontre d'une minoritĂ© sous certaines conditions) peut ĂȘtre puni par la section 130 du code criminel allemand de cinq ans de prison maximum.
Australie
En Australie, la loi contre la discrimination raciale 1975 interdit les discours de haine : « Il est illégal pour une personne d'avoir une action, autrement qu'en privé, qui serait susceptible dans certaines circonstances d'insulter, d'humilier, de blesser ou d'intimider une autre personne ou un groupe de personnes, quand cette action est faite sur la base de la race, de la couleur de peau ou l'origine ethnique d'une autre personne ou d'un groupe de personnes ».
La section 85ZE de la loi 1914 interdit l'utilisation d'Internet pour distribuer des informations qui pourraient ĂȘtre vĂ©cues comme des menaces ou du harcĂšlement par une personne. Cette loi s'applique aux e-mails[25].
La loi connaĂźt quelques variations selon les Ătats.
Brésil
Au Brésil, selon la constitution de 1988, le racisme et autres formes de discours de haine liés à la race sont des crimes imprescriptibles[26].
Droit pénal canadien
Au Canada, inciter au génocide ou à la haine contre des « groupes identifiables » est un délit dans le code criminel avec emprisonnement de deux à quatorze ans. Un groupe identifiable est défini comme « tout membre du public qui se distingue par sa couleur, sa race, sa religion, son origine ethnique ou son orientation sexuelle ». L'exception de vérité, les sujets de débat public ainsi que les doctrines religieuses sont des exceptions.
LĂ©gislation provinciale en droits de la personne
La Saskatchewan avait la premiĂšre lĂ©gislation, en 1947, interdisant l'agression sur la base de la race, de la religion, de la couleur de peau, du sexe, de la nationalitĂ©, de l'ascendance et du lieu d'origine. La lĂ©gislation de cet Ătat reste plus restrictive que le modĂšle global canadien. Le « human rights code » de l'Ătat dit par exemple que « Personne ne doit publier ou afficher [âŠ] une reprĂ©sentation [âŠ] qui [âŠ] porte atteinte Ă la dignitĂ© d'une personne ou d'une catĂ©gorie de personnes »[27]. En juin 1997, un tribunal avait condamnĂ© Hugh Owens sur la base de cette loi alors qu'il avait publiĂ© dans un journal une publicitĂ© qui utilisait des citations de la Bible en condamnant l'homosexualitĂ©. Owens a fait appel et la cour d'appel a rejetĂ© la dĂ©cision en 2006[28].
En fĂ©vrier 2013, dans l'arrĂȘt Saskatchewan (Human Rights Commission) c. Whatcott, au sujet de tracts homophobes distribuĂ©s par le militant Bill Whatcott, la Cour suprĂȘme du Canada a maintenu en partie les dispositions interdisant le discours haineux dans le contexte de tracts jugĂ©s pour deux d'entre eux homophobes.
Conseil de l'Europe
Alors que l'article 10 de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme, qui traite de la libertĂ© d'expression, Ă©voquait simplement la possibilitĂ© que cette libertĂ© puisse ĂȘtre soumise Ă des formalitĂ©s ou des sanctions, le conseil des ministres du Conseil de l'Europe est allĂ© plus loin en recommandant aux membres de l'Union europĂ©enne de combattre les discours de haine[29]. La commission europĂ©enne contre le racisme et l'intolĂ©rance a Ă©galement Ă©tĂ© crĂ©Ă©e contre le racisme et l'intolĂ©rance[30].
Danemark
Le Danemark interdit les discours de haine et les définissent comme des déclarations publiques qui menacent, ridiculisent ou méprisent un groupe à cause de sa race, de la couleur de sa peau, de son origine ethnique ou nationale, de sa foi ou de son orientation sexuelle[31].
Finlande
La Finlande interdit les discours de haine (kiihotus kansanryhmÀÀ vastaan/hets mot folkgrupp) qui sont également définis comme des déclarations publiques qui menacent ou insultent un groupe pour des raisons d'identité nationale, raciale, ethnique ou religieuse[32].
France
La diffamation raciste (en « raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ») constitue depuis la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse un délit pénal passible « d'un emprisonnement de un mois à un an et d'une amende de 1 000 F à 1 000 000 de francs »[33].
Depuis la loi Pleven de 1972, l'incitation Ă la haine par des propos ou des Ă©crits tenus en public est une infraction pĂ©nale[34]. Auparavant, seul l'appel Ă commettre des dĂ©lits ou des crimes Ă©tait rĂ©primĂ©e, plus ou moins gravement selon la gravitĂ© des crimes et que cette incitation Ă©tait suivie d'effet. La loi Pleven introduit une autre disposition essentielle. Alors que la lĂ©gislation existante n'autorisait que la personne s'estimant diffamĂ©e ou le parquet, en sa qualitĂ© de reprĂ©sentant de la sociĂ©tĂ©, Ă saisir la justice, Ă partir de la loi Pleven, « toute association lĂ©galement constituĂ©e s'autoproclamant reprĂ©sentative de tel ou tel intĂ©rĂȘt ou de telle ou telle communautĂ© » y est autorisĂ©e et ceci mĂȘme en l'absence de plainte individuelle prĂ©alable. La consĂ©quence immĂ©diate de cette loi sera « une inflation du contentieux, qui tend Ă faire du juge l'arbitre de causes variĂ©es, et surtout Ă privatiser l'action publique en autorisant les associations Ă la dĂ©clencher ». Le flou juridique de la notion de provocation et les piĂšges de la recherche de l'intention coupable Ă©tant dĂ©noncĂ© par certains juristes[23].
La loi Gayssot du 13 juillet 1990 (art. 9) qualifie de délit la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité, tels que définis dans le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg, c'est-à -dire qui ont été commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de ce statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes. Cette loi a posé plusieurs problÚmes de constitutionnalité[35] - [36] - [37] et a été critiquée par des historiens et personnalités renommées affirmant que « l'historien n'accepte aucun dogme » et demandant l'abrogation d'articles de loi qualifiés d'« indignes d'un régime démocratique »[38].
La loi de 1992 sur la réforme du Code pénal, en vigueur depuis 1994, modifie un certain nombre d'articles, en alourdissant certaines peines possibles.
Les lois Pleven et suivantes visaient les discriminations raciales et religieuses, sans traiter des discriminations fondées sur le sexe ou l'orientation sexuelle[39] ; les lois n° 2001-1066 du 16 novembre 2001, n° 2002-73 du 17 janvier 2002 et n° 2003-239 du 18 mars 2003 introduisent des mesures condamnant ces discriminations.
Le , une nouvelle loi, la loi contre les contenus haineux sur Internet, est adoptée par l'Assemblée nationale. Cette loi a fait l'objet de nombreuses critiques[40].
Les lois de 2018 et de 2020 veillent Ă la rĂ©gulation des contenus sur Internet et les rĂ©seaux sociaux. La loi de 2018 « relative Ă la lutte contre la manipulation de lâinformation », saisit un juge qui peut exiger le retrait dâun contenu sous 48 h. Cette loi est en particulier applicable surtout en pĂ©riode Ă©lectorale. Elle est accompagnĂ©e dâun « devoir de coopĂ©ration des plateformes » en dehors de la pĂ©riode contrĂŽlĂ©e par le CSA. Cependant, il nây a pas de sanctions prĂ©cises contre ceux qui ne veulent pas collaborer avec la justice. Le texte de loi de 2020 « relatif Ă la lutte contre les discours de haine » constitue un systĂšme de signalement des contenus haineux sur Internet. Les plateformes doivent retirer sous 24 h les contenus « manifestement illicites » qui ont Ă©tĂ© signalĂ©s. En cas de non coopĂ©ration, les plateformes subissent une sanction par la loi câest-Ă -dire une amende dâenviron 4 % du chiffre dâaffaires mondial de lâentreprise. Ces modĂ©rations sont placĂ©es sous le contrĂŽle du CSA. Ces lois font lâobjet de controverses[41].
- Affaires notables
En 2002, l'Ă©crivain Michel Houellebecq fut jugĂ© non coupable d'incitation au racisme aprĂšs avoir dĂ©clarĂ©, lors d'une interview : « Et la religion la plus con, c'est quand mĂȘme l'islam »[42]. Le MRAP et la Ligue française des droits de l'homme qui lui intentent un procĂšs sont dĂ©boutĂ©s, le tribunal constatant que les propos de Michel Houellebecq relevaient du droit Ă la critique des doctrines religieuses et considĂ©rant que la critique d'une religion ne pouvait s'apparenter Ă des propos racistes, quant Ă eux interdits par la loi française[43].
Affaire des propos de Bruno Gollnisch d'octobre 2004 : en 2007, le tribunal correctionnel de Lyon a condamné Bruno Gollnisch à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 55 000 euros pour avoir contesté l'existence de crimes contre l'humanité dans une remarque sur la Shoah. Cette décision est confirmée en appel le 28 février 2008, mais le 23 juin 2009 la Cour de cassation annule la condamnation et blanchit Bruno Gollnisch, arguant du fait qu'il n'avait pas contesté l'existence des crimes contre l'humanité, mais suggéré que les « spécialistes » (c'est-à -dire les historiens) aient légalement le droit de débattre au sujet de ces crimes, sans que la loi n'interdise par avance, dans leurs débats, l'exploration de certaines thÚses ou possibilités.
En 2008, Brigitte Bardot est condamnĂ©e pour la cinquiĂšme fois pour « incitation Ă la haine raciale ». Le MRAP avait portĂ© plainte parce qu'elle avait dit, dans une lettre au gouvernement au sujet de l'AĂŻd el-Kebir musulman : « Il y en a marre d'ĂȘtre menĂ© par le bout du nez par toute cette population [âŠ] qui dĂ©truit notre pays⊠»[44].
AprĂšs avoir Ă©tĂ© condamnĂ© pour propos homophobes par le tribunal correctionnel de Lille et la Cour d'appel de Roubaix, le dĂ©putĂ© Christian Vanneste qui Ă©tait poursuivi par Act Up, le Syndicat national des entreprises gaies et SOS Homophobie, est relaxĂ© par la Cour de cassation en novembre 2008. la Cour de cassation constate que ces propos, mĂȘme s'ils ont « pu heurter la sensibilitĂ© de certaines personnes homosexuelles », ne constituent pas une injure, dans la mesure oĂč ces propos « sont mesurĂ©es, exempts de toute invective et de volontĂ© de blesser, ayant pour seul objet de nourrir un dĂ©bat quant Ă la nĂ©cessitĂ© d'adopter le texte qui sert de base Ă l'incrimination ; qu'ainsi ces propos ne dĂ©passaient pas les limites admissibles de la libertĂ© d'expression »[45].
Irlande
En Irlande, le droit Ă la libertĂ© de parole est garanti par la Constitution (article 40.6.1.i). Mais la loi contre l'incitation Ă la haine interdit les paroles ou les comportements qui sont « menaçants, abusifs ou insultants et ont pour intention ou sont susceptibles de provoquer la haine contre un groupe de personnes dans l'Ătat ou ailleurs en raison de leur race, couleur de peau, nationalitĂ©, religion, origines ethniques ou nationales, leur appartenance aux gens du voyage ou leur orientation sexuelle »[46].
Islande
En Islande, la loi contre les discours de haine n'est pas limitée à la haine. L'article 233a du code pénal islandais dit : « Quiconque, par l'insulte, la menace, la diffamation, le ridicule, ou tout autre maniÚre qui, en public, agresse une personne ou un groupe de personnes en raison de leur nationalité, couleur de peau, race, religion ou orientation sexuelle, sera puni d'emprisonnement jusqu'à deux ans et d'une amende ».
Nouvelle-ZĂ©lande
La Nouvelle-Zélande interdit les discours de haine sur la base du Human Rights Act 1993. La Section 61 (Disharmonie raciale) rend illégale la publication ou la distribution de « matériau ou de mots menaçants, insultants ou abusifs qui excitent l'hostilité ou le mépris contre des groupes de personnes [...] en raison de leur couleur de peau, de leur race, de leurs origines ethniques ou nationales. »
NorvĂšge
La NorvÚge interdit les discours de haine et les définit comme des « déclarations publiques qui menacent ou ridiculisent quelqu'un ou incitent à la haine, la persécution ou le mépris à raison de la couleur de peau, de l'origine ethnique, de l'homosexualité, des styles de vie ou de l'orientation religieuse ou philosophie »[47].
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, le « public order act » de 1986, dans sa partie 3, interdit les expressions de haine raciale. La section 18 dit : « Une personne qui use de termes ou de comportements menaçants, abusifs ou insultants, ou les diffuse par Ă©crit est coupable d'un dĂ©lit si, cette personne a l'intention d'inciter Ă la haine raciale ou si la haine raciale pourrait ĂȘtre provoquĂ©e en consĂ©quence ».
La peine est de sept ans de prison maximum, ou une amende ou les deux.
Le Racial and Religious Hatred Act de 2006 apporta un amendement Ă celui de 1986 en ajoutant une partie 3A qui ajoute la « haine religieuse ». Mais la section 29J protĂšge cependant la libertĂ© d'expression en prĂ©cisant que cette partie 3A ne devrait pas « ĂȘtre lue de maniĂšre Ă interdire ou restreindre la discussion, la critique » de tous les systĂšmes de croyance. En 2008, cette partie 3A reçut un nouvel amendement, ajoutant l'incitation Ă la haine en raison de « l'orientation sexuelle »[48].
Serbie
En Serbie, la constitution garantit la libertĂ© de parole mais elle dĂ©clare qu'elle peut ĂȘtre rĂ©duite par la loi afin de protĂ©ger les droits et la respectabilitĂ© d'autrui. Ă cause de conflits ethniques durant le XXe siĂšcle, les autoritĂ©s de Serbie sont trĂšs strictes sur les questions ethniques, raciales et religieuses quand il est question de discours de haine. La sanction peut aller jusqu'Ă dix ans de prison[49].
Singapour
Singapour a passé plusieurs lois interdisant les discours qui font la promotion du conflit dans les groupes religieux. La loi dite « d'harmonie religieuse » en est un exemple[50].
SuĂšde
La SuÚde interdit les discours de haine (hets mot folkgrupp) et les définit comme des « déclarations publiques qui menacent ou expriment un manque de respect pour un groupe ethnique ou un groupe similaire à cause de leur race, couleur de peau, origine ethnique ou nationale, leur foi ou leur orientation sexuelle »[51].
Suisse
En Suisse, la discrimination ou l'Ă©vocation d'une « rancĆur » contre des personnes ou des groupes de personnes en raison de leur race, ethnie, sont punies par un emprisonnement d'un maximum de trois ans ou une amende.
Critique de la notion
Les critiques de la notion de discours haineux tournent autour de l'aspect subjectif et personnel de ce qui constitue une offense ou de la haine[52]. En effet, la notion de ce qui est acceptable et de ce qui ne l'est pas diffĂšre selon les cultures, les Ă©poques, et l'histoire religieuse de chaque pays.
Par exemple,
- Le fait d'exprimer que l'homosexualitĂ© serait immorale ou dangereuse parce qu'elle s'opposerait aux croyances de quelqu'un peut ĂȘtre, selon certains, une expression lĂ©gitime de ses propres valeurs s'apparentant Ă la libertĂ© d'expression; alors que pour d'autres, il s'agit bien d'une expression d'homophobie, qui devrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un discours de haine en raison de l'orientation sexuelle.
- Dans une France mĂ©diĂ©vale et hautement catholique, critiquer la religion, exposer ses dĂ©rives et militer pour sa sĂ©paration du pouvoir peut ĂȘtre perçu comme une incitation Ă la violence et une agression envers les religieux, et donc ĂȘtre qualifiĂ© de discours haineux.
- Certains termes qui avaient dans le passĂ© des connotations nĂ©gatives, comme le mot « nĂšgre », ont parfois Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©s par les communautĂ©s visĂ©es et ont acquis un sens diffĂ©rent qui ne leur donne plus le mĂȘme impact. Le fait que le sens diffĂšre selon le contexte est, par exemple, un argument de Judith Butler. Mais d'autres pensent autrement et le mot « nĂšgre » a, par exemple, Ă©tĂ© condamnĂ© par Bill Cosby[53], Jesse Jackson[54] et Richard Pryor.
- Dans une certaine mesure, ĂȘtre en faveur du droit de vote des femmes dans des temps postĂ©rieurs Ă la seconde guerre mondiale peut ĂȘtre perçu par les hommes comme une attaque et donc ĂȘtre qualifiĂ© de discours haineux.
- Certaines plaisanteries sur les femmes (comme le stéréotype de la blonde) ont parfois été assimilées à des discours de haine[55] - [56].
La répression juridique et le censure des discours qualifiés de haineux est basé sur des conceptions subjectives du monde et trÚs souvent populaire de ce qui est acceptable ou non, pouvant facilement entraßner la censure d'idée non populaire de l'époque. Il semble que la meilleure réponse contre les discours de haine soit le dialogue, la discussion et l'argumentation pour assurer la perpétuation des valeurs démocratiques partagées par de nombreux pays.
Selon John Tierney, journaliste pour le City Journal (en), la censure des discours de haine, dont la dĂ©finition ne cesse de s'Ă©largir, est Ă mettre en rapport avec un mouvement plus large de censure qui inclut les actions de certains activistes comme Sleeping Giants ou les actions parfois violentes sur les universitĂ©s amĂ©ricaines visant Ă empĂȘcher la venue de certains confĂ©renciers. Selon John Tierney, les mĂ©dias de gauche font, dans ce cadre, preuve de complaisance et se font le relais de ce mouvement de censure envers les mĂ©dias conservateurs. Cette complaisance va mĂȘme encore plus loin lorsque des mĂ©dias, comme Slate, se rĂ©jouissent ou minimisent les violences physiques commises par des antifas envers les journalistes conservateurs (par exemple l'attaque contre Andy Ngo hospitalisĂ© avec une hĂ©morragie cĂ©rĂ©brale). Pour Tierney, la libertĂ© d'expression n'est plus sacrĂ©e chez les jeunes journalistes amĂ©ricains[57].
Citations
- « Les négateurs ne sont pas des critiques. Une haine n'est pas une intelligence. Injurier n'est pas discuter. », Victor Hugo (issue de William Shakespeare).
- « Il n'est pas de méthode de raisonnement plus commune, mais aussi plus blùmable, que celle de s'efforcer de réfuter une hypothÚse en prétextant que ses conséquences sont dangereuses pour la religion et pour la moralité. Quand une opinion nous conduit à des absurdités, elle est certainement fausse ; mais il n'est pas certain qu'une opinion soit fausse parce qu'il en résulte des conséquences dangereuses. On devrait entiÚrement s'abstenir de telles considérations qui servent, non pas à découvrir la vérité, mais simplement à rendre odieuse la personne d'un contradicteur. », David Hume (Traité de la nature humaine, livre II, 3e partie, section II).
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Hatred speech » (voir la liste des auteurs).
- Deleplace M (Ed.) (2009). Les discours de la haine: récits et figures de la passion dans la cité (Vol. 1135). Presses Univ. Septentrion. voir notamment p 12-14.
- John, A. et al. Self-harm, suicidal behaviours, and cyberbullying in children and younG people: systematic review. J. Med. Internet Res. 20, e129 (2018).
- Berman, M. Prosecutors Say Accused Charleston Church Gunman Self-Radicalized Online https://www.washingtonpost.com/news/post-nation/wp/2016/08/22/prosecutors-say-accused-charleston-church-gunman-self-radicalized-online/ (2016).
- Pagliery, J. The Suspect in Congressional Shooting Was Bernie Sanders Supporter, Strongly Anti-Trump http://www.cnn.com/2017/06/14/homepage2/james-hodgkinson-profile/index.html (2017).
- Yan, H., Simon, D. & Graef, A. Campus Killing: Suspect is a Member of âAlt-Reichâ Facebook Group http://www.cnn.com/2017/05/22/us/university-of-maryland-stabbing/index.html (2017).
- Amend, A. Analyzing a Terroristâs Social Media Manifesto: the Pittsburgh Synagogue Shooterâs Posts on Gab https://www.splcenter.org/hatewatch/2018/10/28/analyzing-terrorists-social-media-manifesto-pittsburgh-synagogue-shooters-posts-gab (2018).
- GAYER L & JAUNAIT A (2000) Discours de guerre contre dialogues de paix Les cas de l'ex-Yougoslavie et du Rwanda Cultures et conflits, (40), 97-128 (extrait/page 1)
- Projets Conversation AI ; Perspective ; Redirect Method ; Abdullah-X ; Against Violent Extremism Network ; accessibles via la plateforme Jigsaw
- Noemi Derzsy (2019) Strategies for combating online hate ; An analysis of the dynamics of online hate groups on social-media platforms reveals why current methods to ban hate content are ineffective, and provides the basis for four potential strategies to combat online hate |Nature|21 aout
- Résolution ONU 1999/78, parla quelle la Commission des droits de l'homme des Nations unies a prié le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme d'entreprendre, notamment, des recherches et des consultations sur l'utilisation de Internet pour inciter à la haine raciale, à la propagande raciste et à la xénophobie, et pour étudier les moyens de promouvoir la coopération internationale dans ce domaine.
- Report of the High Commissioner for Human Rights on the use of the Internet for purposes of incitement to racial hatred, racist propaganda and xenophobia, and on ways of promoting international cooperation in this area, Preparatory Committee for the World Conference Against Racism, Racial Discrimination, Xenophobia, and Related Intolerance, United Nations, 27 April 2001|Voir notamment l'introduction p 3 Ă 5
- Boycottage des grandes marques: Facebook frappĂ© au cĆur de son modĂšle Ă©conomique, 1er juillet 2020, lapresse.ca avec [AFP], par Aurelia End, Laurent BarthĂ©lĂ©my et Julie Jammot
- Jeannine Bell, « Restraining the heartless: racist speech and minority rights. », Indiana Law Journal, vol. 84,â , p. 963â79 (lire en ligne, consultĂ© le )
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- International Covenant on Civil and Political Rights, Article 20
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- Introduction : Les propos qui heurtent, choquent ou inquiĂštent - Benoit Frydman Ă l'ULB, philodroit.be [PDF]
- Cour européenne des Droits de l'Homme, 21 janvier 1999, n°29183/95, Fressoz et Roire c. France) : « La liberté d'expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiÚtent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels, il n'est pas de « société démocratique ».
- American Civil Liberties Union
- Pour rétablir la liberté d'expression : Laissons parler les imbéciles - Aurélien Portuese et Gaspard Koenig, Génération libre, décembre 2013 [PDF]
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- Recommandation R (97) 20
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- code pénal danois, Straffeloven, section 266 B.
- Code pénal finlandais Rikoslaki/Strafflagen Chapter 11, section 8
- Article 32 de la loi de 1881, version en vigueur de 1881 Ă 1972 : « La diffamation commise par les mĂȘmes moyens envers un groupe de personnes non dĂ©signĂ©es par l'article 31 de la prĂ©sente loi, mais qui appartiennent, par leur origine, Ă une race ou Ă une religion dĂ©terminĂ©e, sera punie d'un emprisonnement de un mois Ă un an et d'une amende de 1 000 F Ă 1 000 000 de francs [10 Ă 10 000 nouveaux francs], lorsqu'elle aura eu pour but d'exciter Ă la haine entre les citoyens ou habitants. »
- La loi no 72-546 du 1er juillet 1972 modifiant la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881
- « Décision n° 2015-492 QPC du 16 octobre 2015 », sur Conseil constitutionnel (consulté le ).
- « La loi Gayssot et la constitution », Annales. Histoire, sciences sociales, 54(6), novembre-décembre 1999; extraits sur PHDN
- La « loi Gayssot », sanctionnant pénalement le discours négationniste, est-elle conforme à la Constitution ?
- signée notamment par Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Françoise Chandernagor, Alain Decaux,, Jacques Julliard, Pierre Nora, Mona Ozouf, Antoine Prost, René Rémond et Pierre Vidal-Naquet, Liberté pour l'histoire - Libération, 13 décembre 2005
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- Blacks must drop victimhood and reclaim dignity
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- Différentes formes de violence conjugale
- voir aussi le "centre de thérapie pour hommes au comportement violent"
- (en) John Tierney is a contributing editor of City Journal et a contributing science columnist for the New York Times, « Journalists Against Free Speech », sur City Journal, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
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- Erica Howard, Freedom of Expression and Religious Hate Speech in Europe, Routledge, 2017.
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- Gagliardone, I., Gal, D., Alves, T., & Martinez, G. (2015) Combattre les discours de haine sur internet. UNESCO Publishing |résumé de l'éditeur
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- Somerville, K. (2011). Violences et discours radiophoniques de haine au Kenya. Afrique contemporaine, (4), 125-140.
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- François, S., Lebourg, N., & Lebourg, N. (2016). Histoire de la haine identitaire: mutations et diffusions de l'altérophobie. Presses universitaires de Valenciennes.
Articles connexes
- Agent provocateur (personne)
- Analyse du discours
- Argumentum ad hominem
- Astroturfing
- Bullying
- Campagne de dénigrement
- Crime de haine
- Contre-discours
- DĂ©ni
- Diviser pour mieux régner
- Fausse banniĂšre
- Guerre psychologique
- Hareng rouge
- Haters
- HarcĂšlement psychologique
- Incitation Ă la haine raciale
- Incitation au génocide
- Groupe de haine
- Lois contre le racisme
- Lois contre le racisme et les discours de haine
- Menace de viol
- NĂ©gationnisme
- Murder music
- Organisation de façade
- Polarisation politique
- Politique de la division
- Politique de la peur
- Politiques d'identité
- Propagande noire
- Politiquement correct
- Stratégie de la tension
- Tactique du salami
- Violence psychique
- XĂ©nophobie