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Commerce en ligne

terme générique pour toutes les activités à l'action de biens et de services sur Internet

Le commerce en ligne[1],[2], commerce électronique[2] ou e-commerce[3],[4], est l'échange pécuniaire de biens, de services ou d'informations par l'intermédiaire des réseaux informatiques, notamment Internet.

Icône représentant un charriot sur un site de commerce en ligne.
Icône représentant un chariot de supermarché sur un site de commerce en ligne.

Dans le cadre du commerce interentreprises, les commerçants utilisent depuis de nombreuses années des réseaux de type échange de données informatisé (EDI). Des transactions électroniques se réalisent également sur les réseaux téléphoniques mobiles. Ce commerce par mobile se dit commerce mobile.

Dans un contexte de contraintes environnementales fortes, le développement de la vente à distance tend à transformer les problématiques de logistique liées au monde du commerce.

Le terme « commerce en ligne Â» comprend Ă©galement la circulation mondiale des donnĂ©es.

Histoire

L’émergence du commerce en ligne est directement liĂ©e Ă  l’apparition du web au dĂ©but des annĂ©es 1990. Le 11 aoĂ»t 1994, Phil Brandenberger, un habitant de Philadelphie, passe la première commande en ligne en utilisant un système de paiement sĂ©curisĂ© par carte bancaire. Le New York Times couvre l’évènement et souligne que « derrière un petit clic pour un individu se cache un grand pas pour l’économie. Â»[5] Ce premier achat de 12,48 dollars pour un album de Sting reprĂ©sente la première pierre d’un Ă©difice qui depuis ne cesse de croitre.

En France, le commerce en ligne s'est développé tout d'abord via le Minitel sur lequel étaient présents de grands noms de la vente par correspondance, comme la Redoute ou les 3 Suisses[6],[7].

L'arrivée d'Internet a rapidement mené au développement d'un modèle d'entreprise différent[8]. À la fin des années 1990, ce modèle économique est rendu célèbre par Amazon, EBay et AOL, des sociétés profitant d'une bulle des capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans l'histoire, qui finit en krach, phénomène touchant aussi des nombreuses petites sociétés de biotechnologies.

Le Parlement europĂ©en et le Conseil ont adoptĂ© le 8 juin 2000 une directive europĂ©enne sur le commerce en ligne nommĂ©e « Directive 2000/31/CE du Parlement europĂ©en et du Conseil relative Ă  certains aspects juridiques des services de la sociĂ©tĂ© de l’information, et notamment du commerce en ligne, dans le marchĂ© intĂ©rieur Â». Celle-ci a Ă©tĂ© transposĂ©e en France par la loi pour la confiance dans l'Ă©conomie numĂ©rique de 2004. Ce cadre juridique français concernant la collecte d’informations nominatives destinĂ©es Ă  la prospection commerciale est lourd. En effet, les dĂ©rogations au principe de consentement prĂ©alable sont extrĂŞmement restrictives pour prospecter les particuliers et les professionnels par courriel. Pour respecter cette loi, les vendeurs de fichiers ont souvent recours Ă  des prestataires localisĂ©s en dehors du territoire national puisque la loi française ne s’y applique pas.

L'arrivĂ©e de la tĂ©lĂ©phonie mobile a introduit une nouvelle rupture, avec une tarification quantitative Ă  la donnĂ©e, on parle aussi de « commerce mobile Â».

En 2017, le rapport « Baromètre du numĂ©rique Â» du CREDOC[9] indique ainsi que 61 % des Français ont effectuĂ© au moins un achat en ligne dans l’annĂ©e. L’étude indique Ă©galement que cette proportion a plus que doublĂ© en passant de 11 % Ă  61 % entre 2003 et 2017. Depuis 2013, la majoritĂ© (> 50 %) des Français effectuent des achats en ligne.

Variétés des relations vendeur-acheteur

Reposant sur la nature de la relation vendeur-acheteur, ces types sont :

  • l'Ă©change Ă©lectronique entre entreprises et gouvernement, souvent appelĂ© B2G, acronyme anglais de business to government (« d'entreprise Ă  gouvernement Â») ;
  • le commerce en ligne entre entreprises, souvent appelĂ© B2B, acronyme de l'anglais business to business (« d'entreprise Ă  entreprise Â») ;
  • l'Ă©change Ă©lectronique entre une entreprise et ses employĂ©s, souvent appelĂ© Intranet ou B2E, acronyme de l'anglais business to employee (« d'entreprise Ă  employĂ© Â») ;
  • le commerce en ligne Ă  destination des particuliers, ou B2C, acronyme de l'anglais business to consumer ou business to client (« d'entreprise Ă  consommateur Â» ou « d'entreprise Ă  client Â») : il s'agit de sites web marchands ;
  • le commerce en ligne entre particuliers, ou C2C (se prononce ci-tou-ci), acronyme de l'anglais consumer to consumer : il s'agit de sites web de vente entre particuliers.

Commerce entre particuliers (C2C)

Dans ce cas, trois systèmes d'Ă©changes coexistent :

Commerce entre entreprises et particuliers (B2C)

Parmi les principaux biens et services vendus par Internet aux particuliers on peut citer :

  • les biens culturels : livres, CD et DVD, etc. ;
  • les appareils technologiques : PC, Ă©lectronique, hifi, etc. ;
  • le tourisme et les voyages : billets de train, d'avion, locations, etc. ;
  • les produits de grande consommation avec les supermarchĂ©s en ligne ;
  • les produits d'imprimerie : faire-part, cartes de visites, plaquettes, supports commerciaux ;
  • les produits d'habitats, vĂŞtements, puĂ©riculture, etc.
  • les prestations de services Ă  domicile : mĂ©nage, travaux, bricolage, coiffure, etc.

Ainsi que des systèmes de vente spĂ©cialement adaptĂ©s au monde Internet :

Commerce entre entreprises (B2B)

Il existe Ă©galement des produits vendus en ligne exclusivement aux professionnels comme :

  • le textile, un employĂ© pouvant commander en ligne un vĂŞtement professionnel personnalisĂ© (Ă  sa taille, avec son nom brodĂ© sur le vĂŞtement) ;
  • le vin ;
  • des traceurs, des copieuses de plan, des scanneurs, etc., pour bureaux d'Ă©tudes ;
  • du matĂ©riel BTP (mètres, lasers, etc.) ;
  • vĂ©hicule utilitaire (fourgons, camions, vĂ©hicules frigorifiques, etc.).

Services en ligne

Enfin, de nombreuses entreprises proposent des services sur Internet, payants ou non :

Marketing

De manière générale, toute entreprise ou particulier voulant créer une boutique en ligne pourra utilement faire appel à un prestataire spécialisé dans le commerce en ligne, afin d'étudier son marché, sa concurrence et donc son positionnement sur le web.

Ventes combinées

Dans le monde du commerce en ligne, l'expression anglaise click and mortar (ou encore bricks and clicks) fait rĂ©fĂ©rence Ă  des entreprises qui proposent de façon complĂ©mentaire :

Ces expressions anglaises sont construites par analogie avec l'expression usuelle brick and mortar (« brique et mortier Â»). On pourrait donc traduire cette expression en français par « clic et magasin Â» ou encore « Internet et magasin Â».

Ces modèles de distribution s'opposent Ă  des modèles du « tout virtuel Â» oĂą seul le commerce en ligne est proposĂ© aux clients. Certains opĂ©rateurs en « tout virtuel Â» semblent rĂ©orienter une partie de leur stratĂ©gie de distribution vers du click and mortar.

Ventes multicanaux

Développer une stratégie multicanale permet d'associer Internet, la télévision numérique, les services mobiles et les magasins physiques. L'intérêt d'un tel dispositif est d'exploiter le nombre croissant de consommateurs qui utilisent pour leur achat, de multiples canaux de distribution interactifs.

Cette forme de distribution permet Ă©galement de faire face Ă  certains obstacles inhĂ©rents aux caractĂ©ristiques du canal Ă©lectronique. Certains consommateurs sont rĂ©tifs Ă  payer en ligne et souhaitent par exemple pouvoir payer en magasin. Une stratĂ©gie multicanale a Ă©galement un intĂ©rĂŞt du point de vue logistique en utilisant le rĂ©seau de magasins comme un stock et transforme ceux-ci en points retraits. Plusieurs acteurs du commerce en ligne ont optĂ© pour une telle stratĂ©gie : Meilleurtaux, Pixmania, LDLC, etc. Des acteurs traditionnels de la distribution ont quant Ă  eux mis plus de temps Ă  combiner le canal Ă©lectronique et le canal physique. On peut citer comme exemples, la Fnac et Darty.

Dans tous les cas la stratĂ©gie multicanale nĂ©cessite une organisation particulière sur de nombreuses fonctions : gestion logistique, système d'information, relations client, prix, promotion, fidĂ©lisation, etc. Il s'agit dĂ©sormais de l'e-business.

Différence entre commerce en ligne et e-business

Bien que l'un des piliers de l’e-business soit le commerce en ligne, ces deux termes ont des significations totalement différentes.

Le commerce en ligne permet Ă  un marchand de vendre tout simplement en ligne ses produits, il s'agit donc de vente par correspondance sur Internet. Le commerce en ligne ne garantit pas le succès du site en lui-mĂŞme, car il n'offre que des fonctionnalitĂ©s limitĂ©es au panier, et assure d'une manière basique la gestion du catalogue en ligne. Il ne traite pas les problèmes fondamentaux liĂ©s aux dĂ©veloppements d'une communautĂ© verticale autour du site, la fidĂ©lisation de la clientèle, l'instauration de la confiance client/marchand, l'optimisation des ventes, l'analyse du comportement du client, le SAV, etc. Avec 22 % de croissance en 2009[10], le commerce en ligne tend vers une convergence de la toile et du mobile[11].

L’e-business comporte la mise en Ĺ“uvre en amont pour concrĂ©tiser une vente et assurer la fidĂ©lisation du client. Il est composĂ© de « relations d'Ă©changes Â» d'ordre diffĂ©rent (mailing, actions de fidĂ©lisation, promotions, service après-vente, etc.). Une solution e-business est un ensemble d'outils qui d'une part permettent de crĂ©er un site de commerce en ligne et d'autre part mettent Ă  la disposition du marchand tous les moyens nĂ©cessaires pour prospecter et fidĂ©liser les clients (listes de cadeaux, points de fidĂ©litĂ©, remises en espèces, chèques cadeau, coupons de remise, parrainage, affiliation, etc.).

Commerce en ligne dans l'Union européenne

Règlementation et sources officielles

Le Parlement européen et le Conseil ont adopté le une directive européenne sur le commerce en ligne (Directive 2000/31/CE du Parlement européen et du Conseil relative à certains aspects juridiques des services de la société de l’information, et notamment du commerce en ligne, dans le marché intérieur). Celle-ci a été transposée en France par la loi pour la confiance dans l'économie numérique de 2004.

La directive européenne avait été précédée par des politiques isolées d'états membres de l'union comme la France. Par exemple, à partir d', Francis Lorentz a effectué une mission sur le commerce en ligne[12] pour le compte du gouvernement français et qui a été présenté, le 8 mai 1998, par le ministre de l'Économie Dominique Strauss-Kahn[13].

Au mois de mai 2016, de nouvelles dispositions ont été prises par la Commission européenne dans le but de favoriser davantage le commerce en ligne entre les différents pays de l'Union européenne. Ces directives consistent à lutter contre la discrimination géographique, à multiplier les options de paiement en ligne[14], à favoriser une meilleure transparence des délais et frais de livraison et à inciter à la collaboration entre les différents organismes de protection des droits des consommateurs.

Commerce en ligne transfrontalier

Au gré de la mondialisation, Internet est devenu un vecteur important du commerce en ligne. Pourtant, les questions relatives à l'achat de produits à l'étranger révèlent des difficultés, notamment en cas de litige.

Les pays européens doivent pour leur part transcrire dans leurs législations nationales les directives touchant ce domaine, ce qui rendra homogène les règles applicables entre chaque pays de l'Union européenne.

Dans le cadre du business to consumer (B2C) et lorsqu'un achat a lieu en dehors de l'Union européenne, il convient d'être prudent, d'identifier avec qui l'on fait affaire et de vérifier les conditions de la vente. En cas de litige grave, le seul recours pourrait être le dépôt d'une plainte à la fois dans le pays de l'acheteur et dans celui du vendeur. Le droit français protège les consommateurs en indiquant qu'un acheteur ne saurait être privé de son droit à déposer plainte dans son pays de résidence.

Lorsqu'il s'agit de business to business (B2B), le droit de la consommation laisse plutĂ´t la place au droit du commerce international.

Quand un produit est acheté à l'étranger, les droits de douane et la TVA (ou son équivalent) sont à acquitter, comme si le produit était acheté sur le sol national.

En pratique :

Seuls les livres, qui bénéficient d'une TVA et de droits de douane très faibles, ne sont jamais bloqués par les douanes ou par les services postaux, car le coût du recouvrement serait plus élevé que les taxes elles-mêmes.

Circulation des données

Les géants du numérique tels que Google, Amazon, Facebook ou Microsoft ont largement profité du vide réglementaire autour de la question de la circulation des données pour bâtir un oligopole. Pour perpétuer cette situation, ils ont investi depuis le début des années 2010 dans un intense travail de lobbyisme auprès des responsables de la politique économique et commerciale des États-Unis. Il s'agit pour eux de défendre la libre circulation des données et le refus de toute obligation de localisation du stockage des informations personnelles pour limiter l’intervention des États dans leurs activités[15].

Les pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont des approches divergentes. Un premier groupe rassemble les pays en faveur d’une Ă©conomie numĂ©rique presque entièrement dĂ©rĂ©gulĂ©e, dont notamment les États-Unis, le Japon et l’Union europĂ©enne, tandis qu'un autre rĂ©unit des pays en dĂ©veloppement, comme la Malaisie, la ThaĂŻlande, le Nigeria ou encore le Bangladesh, intĂ©ressĂ©s par le commerce en ligne mais opposĂ©s Ă  la vision dĂ©rĂ©gulatrice dĂ©fendue par les pays du Nord. Les États-Unis ont multipliĂ© dans la dĂ©cennie 2010 les accords de commerce et d’investissement de nouvelle gĂ©nĂ©ration, tant pour contourner les blocages persistant au sein de l'OMC que pour crĂ©er un cadre normatif mondial alignĂ© sur leurs intĂ©rĂŞts stratĂ©giques dans le cadre de la « nouvelle Ă©conomie Â»[15].

Impacts

Impacts environnementaux et défis logistiques

Le caractère en apparence « virtuel Â» ou « immatĂ©riel Â» du commerce en ligne pourrait laisser croire que le commerce en ligne est respectueux de l'environnement. Quelques Ă©tudes, encore peu nombreuses, tendent hĂ©las Ă  faire douter des effets vertueux du commerce en ligne dans ce domaine. Selon une Ă©tude sur le commerce en ligne de livres, aux États-Unis, 73 mĂ©gajoules (MJ) par livre sont consommĂ©s par le commerce en ligne, alors que seulement 53 mĂ©gajoules le sont par le commerce traditionnel ; au Japon, dans la ville de Tokyo, le commerce en ligne nĂ©cessite 9,3 MJ par livre tandis que le commerce traditionnel en consomme 1,6 MJ[16].

En France, dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat, un moratoire sur les zones commerciales se traduit par une circulaire envoyĂ©e aux prĂ©fets pour leur recommander de ne pas artificialiser des terres agricoles ; mais il ne prend pas en compte les entrepĂ´ts de commerce en ligne[17]. Le gouvernement français lance Ă  l'automne 2020 une mission visant Ă  faciliter et accĂ©lĂ©rer l'implantation de ces derniers[18].

Les livraisons de marchandises en ville constituent un enjeu majeur de la mobilité urbaine durable. En effet, elles représentent plus du tiers des émissions urbaines de dioxyde de carbone, des émissions d'oxyde d'azote, de particules et de pollution sonore, ainsi que de la congestion urbaine. Pour que le développement des ventes en ligne ait un impact favorable, il faut que des solutions adaptées soient trouvées pour le maillon terminal de la chaîne logistique[19].

L'optimisation de la chaîne logistique passe notamment par le regroupement des expéditions en points de livraison localisés à proximité des clients[20]. Les grandes entreprises de vente par correspondance ont développé des modes de distribution en points de dépôt, au travers des filiales spécialisées comme Mondial Relay (3 Suisses International), Sogep (La Redoute), ou Distrihome (Yves Rocher)[21].

Selon une Ă©tude menĂ©e par The Shift Project en 2020, l'optimisation de la distribution des achats en ligne permettrait une dĂ©carbonation significative de cette Ă©tape finale. Elle peut s'inscrire dans une rĂ©duction de 60 Ă  70 % les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre dues aux transports en zones pĂ©riurbaines, sur dix ans. Elle passerait, par ordre d'efficacitĂ©, par le dĂ©veloppement du vĂ©lo (15 Ă  30 %), du covoiturage, des transports en commun, du commerce en ligne et du tĂ©lĂ©travail[22]. Le papier et le carton, qui entrent dans la composition des emballages, ont vu leur consommation augmenter très fortement, ce qui a une influence non nĂ©gligeable sur la dĂ©forestation[23].

En France, des entreprises du e-commerce et de l'immobilier logistique ont signĂ© en juillet 2021 deux chartes environnementales avec le gouvernement pour amĂ©liorer leurs pratiques : quatorze entreprises du e-commerce, parmi lesquelles CDiscount, eBay, FNAC Darty, La Redoute, ShowroomprivĂ© ou Maisons du monde, ainsi que la Fevad, la fĂ©dĂ©ration du secteur, mais pas Amazon, s'engagent Ă  limiter les volumes d'emballages, Ă  ne plus expĂ©dier plusieurs colis pour la mĂŞme commande d'un seul consommateur, Ă  proposer au consommateur au moins deux solutions de livraison et Ă  l'informer sur l'impact environnemental de chacune, Ă  cesser d'encourager les clients Ă  commander un vĂŞtement dans plusieurs tailles et Ă  renvoyer après essayage les produits inadaptĂ©s. Une trentaine d'acteurs de l'immobilier logistique, dont Prologis, AEW ou Logicor, s'engagent de leur cĂ´tĂ© Ă  couvrir en moyenne plus de 50 % des toitures de leurs nouveaux entrepĂ´ts avec des panneaux photovoltaĂŻques, au lieu des 30 % prĂ©vus par la loi, et Ă  construire leurs nouveaux bâtiments sur des friches plutĂ´t que sur des espaces naturels ou agricoles[24].

Conséquences spatiales

Le commerce en ligne est un phĂ©nomène rĂ©cent en pleine Ă©volution[25] ; il est donc difficile d'en apprĂ©hender les consĂ©quences spatiales directes. Les commerces de proximitĂ©, notamment dans les centres-villes, dĂ©jĂ  touchĂ©s de plein fouet par le dĂ©veloppement des centres commerciaux et hypermarchĂ©s, craignent un impact direct de cette nouvelle forme d'achat sur leur activitĂ©. Cette crainte semble dans les annĂ©es 2010 Ă©pargner les commerces alimentaires. Ainsi, on constate, lors des enquĂŞtes nationales sur la mobilitĂ© des Français, que les lieux et les dĂ©placements pour les achats courants (particulièrement alimentaires) ont très peu Ă©voluĂ©[26].

Les consĂ©quences spatiales du dĂ©veloppement de commerce en ligne restent au stade d'hypothèse. Trois scĂ©narios pourraient ĂŞtre imaginĂ©s : un renforcement des commerces en pĂ©riphĂ©rie au dĂ©triment des centres-villes (phĂ©nomène edge city), au contraire un rĂ©investissement des centres-villes, ou finalement une redistribution dans le territoire des activitĂ©s commerciales qui ferait disparaĂ®tre le schĂ©ma classique centre-ville/pĂ©riphĂ©rie[27].

Mise en œuvre

Spécifications techniques

Des spécifications techniques ont été adoptées pour le commerce en ligne, avec ebXML, abréviation de l'anglais Electronic Business using eXtensible Markup Language. Ces spécifications s'appuient sur le langage de balisage XML. Ce standard est édité par l'OASIS.

ebXML est devenu une spécification technique internationale (ISO/TS 15000) en 2004. L'ONU supporte ebXML avec l'organisme UN/CEFACT, qui a imposé cette spécification à l'Union européenne.

Commerce en ligne délégué

La délégation consiste en une prise en charge complète du développement et de la gestion du commerce en ligne d'une marque ou d'une enseigne, sous forme d’un partenariat pluriannuel, avec le souci constant du respect de l’image et de l’univers de la marque.

À l’intérieur de cette opération, un opérateur partenaire offre une expertise globale dans chaque domaine du commerce en ligne que chaque marque ne pourrait s’offrir isolément (création de la boutique en ligne, marchandisage en ligne, marketing électronique, logistique, service client, service de paiement, gestion du back-office, etc.).

Mesure du volume

Il n'existe pas de statistiques officielles sur le commerce en ligne en France, mais des estimations reposant sur des sources diffĂ©rentes : panels de sites marchands, montant des transactions cartes bancaires, plateformes de paiement. Le commerce en ligne y reprĂ©sente un montant de transactions de l'ordre de 20 milliards d'euros, ou 25 milliards d'euros si l'on inclut les services bancaires et le nĂ©goce de titres financiers en ligne[28]. Le commerce en ligne reprĂ©sente moins de 5 % du total du commerce de dĂ©tail en France. Ce pourcentage est assez voisin Ă  ceux des pays europĂ©ens. Aux États-Unis, on estime que le commerce en ligne reprĂ©sente 6 % du commerce de dĂ©tail en 2008[29].

En France, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), une fédération volontaire nationale de commerce en ligne et de commerce à distance propose des indices de mesures[30].

Au niveau mondial, le commerce en ligne reprĂ©senterait un billion (mille milliards) de dollars en 2012 selon eMarketer (en)[31]. En 2017, le commerce en ligne reprĂ©senterait 2 304 milliards de dollars Ă  l'Ă©chelle mondiale[32].

On commence à mesurer l'incidence de la progression du commerce en ligne sur les ventes du commerce en magasin. Aux États-Unis, on note ainsi en 2016 une baisse d'affluence dans les grandes surfaces et on craint un reflux des effectifs de salariés du secteur. Walmart, géant national, a par exemple fermé 269 magasins en janvier de cette même année[33].

En 2017, un sondage de Médiamétrie estime que la France a compté 27 millions d'acheteurs en ligne et que ceux-ci ont dépensé 81 milliards d'euros[34]. En 2019, cette somme atteint 103,4 milliards d’euros[35].

Sécurité, responsabilité du vendeur et aspects juridiques

Le commerce électronique a connu plusieurs lois successives, qui - pour la plupart - sont la transposition en droit français des directives de l'Union Européennes. Aujourd'hui, le commerce électronique est réglementé en tant que contrat à distance par les articles L.221-1 et suivant du Code de la consommation[36].

En France, la loi Chatel du a renforcé la protection des cyberconsommateurs. Les professionnels de la vente à distance sont ainsi tenus d'indiquer une date limite de livraison et en cas de retard de plus d'une semaine le consommateur peut dénoncer la commande par lettre recommandée avec accusé de réception. Le remboursement des sommes versées doit alors intervenir dans les meilleurs délais et au plus tard dans les 30 jours suivant la date à laquelle le consommateur a exercé ce droit. L'offre de contrat, via des conditions générales de vente acceptées lors de l'achat par le client, doit préciser notamment l'existence d'un droit de rétractation, ses limites éventuelles, voire son absence[37]. Le remboursement sous forme d'avoir ne peut plus être imposé. Les services qui permettent de suivre l'exécution de la commande, d'exercer le droit de rétractation ou de faire jour la garantie ne peuvent être surtaxés.

L'État français met également en place, depuis 2008, de nombreuses règles légales pour d'une part limiter l'affluence de sites pirates et d'autre part mettre en place un prélèvement fiscal sur les entreprises qui doivent donc se déclarer.

Le commerce en ligne induit un ensemble de questions sur l'interopérabilité informatique, entre les systèmes informatiques des clients et des fournisseurs, ainsi que des établissements financiers qui interviennent dans les règlements.
L'interopĂ©rabilitĂ© informatique repose de plus en plus sur l'emploi de mĂ©tadonnĂ©es dans la plupart des composants informatiques (langage XML, bases de donnĂ©es, progiciels de gestion intĂ©grĂ©s, qui peuvent ĂŞtre couplĂ©s au commerce en ligne pour une synchronisation en temps rĂ©el, informatique dĂ©cisionnelle et hypercubes OLAP, etc.).

En France, la loi Grenelle II ajoute (en 2010) que quand ils sont vendus sous la seule marque d'un revendeur, ce dernier doit « pourvoir ou contribuer Ă  la collecte, Ă  l'enlèvement et au traitement des dĂ©chets d'Ă©quipements Ă©lectriques et Ă©lectroniques en substitution de la personne qui fabrique, importe ou introduit sur le marchĂ© national ces Ă©quipements (…) quelle que soit la technique de vente utilisĂ©e, notamment la vente Ă  distance et la vente Ă©lectronique Â»[38].
Les organisations de consommateurs, dont l'association Consommation Logement Cadre de vie dans un rapport publiĂ© en mars 2015 (enquĂŞte[39] faite auprès de 22 grands sites Internet marchands)[40], dĂ©noncent le non-respect de l'obligation lĂ©gale de reprise « un pour un Â» des Ă©quipements Ă©lectriques et Ă©lectroniques par près de la moitiĂ© des distributeurs en ligne, ce qui freine le bon recyclage des dĂ©chets. En 2015, 27 % des sites interrogĂ©s ne pratiquent pas cette reprise obligatoire et 23 % des autres obligent illĂ©galement l’acheteur Ă  souscrire une livraison payante spĂ©cifique (de l'ordre de 20 euros par produit)[41]. De plus l’affichage obligatoire de l’éco-participation payĂ©e par le consommateur pour financer le recyclage n’est pas respectĂ© par 18 % des sites interrogĂ©s. La CLCV a dĂ©jĂ  assignĂ© en justice plusieurs distributeurs pour ces raisons et pourrait en poursuivre d'autres[41].

Bibliographie

Notes et références

  1. Commission d’enrichissement de la langue française, « commerce en ligne Â», FranceTerme, Ministère de la Culture.
  2. « commerce Ă©lectronique Â», Le Grand Dictionnaire terminologique, Office quĂ©bĂ©cois de la langue française.
  3. https://dictionnaire.lerobert.com/definition/e-commerce
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  6. « La Redoute, une entreprise longtemps en avance sur son temps Â», sur lesechos.fr
  7. « Minitel: Ces 3615 qui ont changĂ© nos vies Â», sur 20minutes.fr
  8. Passer du Minitel Ă  Internet, pas si facile ! Lionel Jospin prĂ´ne une "migration du Minitel vers Internet". Cette transition risque d'ĂŞtre plus difficile qu'il n'y parait. Tant du point de vue Ă©conomique que culturel, L'Usine Nouvelle, no 2607, 4 septembre 1997.
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Voir aussi

Articles connexes

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