Anteosaurus
Anteosaurus magnificus
EspÚces de rang inférieur
- Anteosaurus magnificus Watson, 1921
- Anteosaurus minor Broom, 1929
- Titanognathus lotzi Broili & Schröder, 1935
- Dinosuchus vorsteri Broom, 1936
- Anteosaurus abeli Boonstra, 1952
- Anteosaurus vorsteri (Broom), Boonstra, 1953
- Titanosuchus lotzi (Broili & Schröder), Boonstra, 1953
- Anteosaurus acutirostris Boonstra, 1954a
- Anteosaurus crassifrons Boonstra, 1954a
- Anteosaurus cruentus Boonstra, 1954a
- Anteosaurus laticeps Boonstra, 1954a
- Anteosaurus levops Boonstra, 1954a
- Anteosaurus lotzi (Broili & Schröder), Boonstra, 1954a
- Anteosaurus major Boonstra, 1954a
- Anteosaurus minusculus Boonstra, 1954a
- Peudanteosaurus minor (Broom), Boontra, 1954a
- Micranteosaurus parvus Boonstra, 1954b
- Broomosuchus vorsteri (Broom), Camp et al., 1972
Anteosaurus est un genre Ă©teint de thĂ©rapsides appartenant au groupe des dinocĂ©phales et Ă la famille des Anteosauridae. Il vĂ©cut Ă la fin du Guadalupien (=Permien moyen) durant lâĂ©tage Capitanien, il y a 265 Ă 260 millions dâannĂ©es environ dans ce qui est aujourdâhui lâAfrique du Sud. Il est principalement connu par plusieurs dizaines de crĂąnes plus ou moins complets, ainsi que par quelques Ă©lĂ©ments du squelette postcrĂąnien. Avec un crĂąne pouvant atteindre 80 Ă 90 centimĂštres de longueur et une longueur corporelle estimĂ©e entre 5 et 6 mĂštres (pour un poids de 500 Ă 600 kg), Anteosaurus Ă©tait le plus grand synapside non mammalien carnivore, ainsi que le plus grand prĂ©dateur terrestre de la pĂ©riode permienne. Occupant le sommet de la chaĂźne alimentaire de son Ă©poque, son crĂąne, ses mĂąchoires et ses dents montrent des adaptations pour la capture de grosses proies comme les gros dinocĂ©phales Titanosuchidae et Tapinocephalidae, ainsi que les grands parĂ©iasaures.
Comme chez beaucoup dâautres dinocĂ©phales, les os du toit crĂąnien dâAnteosaurus sont pachyostosĂ©s mais dans des proportions moins massives que chez les dinocephales tapinocĂ©phalidĂ©s. Chez Anteosaurus, la pachyostose se prĂ©sente principalement sous la forme de protubĂ©rances supraorbitaires en forme de cornes. Selon certains palĂ©ontologues cette structure indiquerait lâexistence chez cet animal dâun comportement agonistique intraspĂ©cifique incluant des combats Ă coup de tĂȘte. Dâautres chercheurs considĂšrent que cette pachyostose servait plutĂŽt Ă rĂ©duire le stress crĂąnien subi par les os du crĂąne pendant la morsure dâune proie massive.
LâĂ©tude de son oreille interne, lâorgane responsable de lâĂ©quilibre, a rĂ©vĂ©lĂ© quâAnteosaurus Ă©tait un prĂ©dateur terrestre relativement agile, capable de suivre et de chasser efficacement une proie, contrairement aux anciennes thĂ©ories qui le dĂ©peignaient comme un animal semi-aquatique, maladroit sur la terre ferme, et un charognard.
Anteosaurus et tous les autres dinocĂ©phales sâĂ©teignirent il y a environ 260 millions dâannĂ©es lors dâune extinction massive survenue Ă la fin du Capitanien au cours de laquelle disparurent Ă©galement les grands parĂ©iasaures bradysauriens. Les raisons de cette extinction sont encore obscures, bien que quelques recherches aient dĂ©montrĂ©es une association temporelle entre lâextinction des dinocĂ©phales et un important Ă©pisode volcanique en Chine Ă l'origine des trapps d'Emeishan[1] - [2].
Ătymologie
Une certaine confusion entoure lâĂ©tymologie du nom Anteosaurus. Il est souvent traduit comme signifiant "avant le lĂ©zard", "lĂ©zard prĂ©cĂ©dent" ou "lĂ©zard primitif", dâaprĂšs le prĂ©fixe Latin ante qui veut dire avant. Le zoologiste et palĂ©ontologue David Meredith Seares Watson nâa pas donnĂ© dâexplication lorsquâil nomma Anteosaurus en 1921. Selon Ben Creisler[3], le prĂ©fixe ne viendrait pas du Latin ante, mais ferait rĂ©fĂ©rence Ă un gĂ©ant de la Mythologie Grecque, Antaios, qui une fois latinisĂ©e donnerait Antaeus ou plus rarement Anteus. En Français ce personnage prend le nom dâAntĂ©e. Lâholotype dâAnteosaurus est un crĂąne incomplet que Watson avait dâabord classĂ© dans le genre Titanosuchus, nommĂ© dâaprĂšs les Titans de la Mythologie Grecque. Une fois ce spĂ©cimen reconnu comme appartenant Ă un genre diffĂ©rent, le nom dĂ©diĂ© Ă AntĂ©e Ă©tablissait une autre connexion avec un gĂ©ant de la Mythologie Grecque[3].
Description
CrĂąne
Le crĂąne dâAnteosaurus est grand et massif, mesurant entre 80 et 90 cm de long chez les plus grands spĂ©cimens (TM265 et SAM-PK-11293)[4] - [5] - [7], avec un toit crĂąnien fortement pachyostosĂ©. Les principales caractĂ©ristiques du crĂąne sont les postfrontaux massivement pachyostosĂ©s, lesquels prennent lâaspect de fortes bosses en forme de cornes dirigĂ©es latĂ©ralement. Les frontaux forment une bosse plus ou moins dĂ©veloppĂ©e, et une autre bosse est Ă©galement prĂ©sente sur lâos angulaire de la mĂąchoire infĂ©rieure. La morphologie de cette bosse de lâangulaire est diffĂ©rente entre chaque espĂšce dâantĂ©osaure qui en Ă©tait pourvues. Chez Anteosaurus, cette bosse est de forme ovale, Ă peu prĂšs de la mĂȘme Ă©paisseur sur toute sa longueur, et avec des extrĂ©mitĂ©s antĂ©rieures et postĂ©rieures Ă©moussĂ©es. Quelques individus peuvent Ă©galement avoir une bosse plus ou moins prononcĂ©e sur lâos jugal. Comme chez les autres Anteosauridae, la barre postorbitaire est fortement courbĂ©e antĂ©roventralement de telle sorte que la fosse temporale sâĂ©tend vers la rĂ©gion sous orbitaire. Autre caractĂšre typique des antĂ©osaures, les prĂ©maxillaires sont orientĂ©s vers le haut avec un angle dâenviron 30 Ă 35° par rapport au bord ventral du maxillaire. Cependant, contrairement Ă la plupart des antĂ©osaures chez qui la marge ventrale du prĂ©maxillaire se dirige vers le haut en ligne droite, chez Anteosaurus lâextrĂ©mitĂ© antĂ©rieure des prĂ©maxillaires bascule ventralement, produisant une bordure alvĂ©olaire concave de la rĂ©gion prĂ©cĂ©dent les canines. Le crĂąne montre Ă©galement un profil dorsal du museau concave. Sur le sommet du crĂąne la bosse pinĂ©ale est exclusivement formĂ©e par les pariĂ©taux comme câest le cas chez les autres antĂ©osaurinĂ©s (et aussi chez les antĂ©osaures plus basaux comme Archaeosyodon et Sinophoneus) tandis que cette bosse est constituĂ©e Ă la fois des frontaux et des pariĂ©taux chez lâautre groupe dâantĂ©osaures, les syodontinĂ©s[6]. Contrairement Ă ce que lâon observe chez ces derniers, les frontaux et la bosse pinĂ©ale dâAnteosaurus et des autres antĂ©osaurinĂ©s ne participent pas Ă la zone dâattache de la musculature adductrice de la mandibule[6]. Sur le palais, les processus transverses des ptĂ©rygoĂŻdes sont massivement Ă©largis Ă leur extrĂ©mitĂ© distale, leur donnant une forme de palme en vue ventrale, comme câest le cas chez Titanophoneus et Sinophoneus. Comme chez les autres antĂ©osaures, deux bosses palatines proĂ©minentes portaient plusieurs dents de petites tailles[4] - [5] - [6]. Chez Anteosaurus et les antĂ©osaurinĂ©s, ces deux bosses palatines sont bien sĂ©parĂ©es lâune de lâautre alors que chez les syodontinĂ©s les deux bosses sont trĂšs proches ou interconnectĂ©es[8] - [7].
Denture
La denture dâAnteosaurus est composĂ©e de longues incisives, une grande canine, et de quelques petites postcanines. De plus, quelques petites dents sont prĂ©sentes sur les bosses palatines. Il y a cinq incisives supĂ©rieures et quatre infĂ©rieures, mais chez un mĂȘme individu le nombre dâincisives est souvent diffĂ©rent sur les mĂąchoires gauches et droites. Les incisives sâemboĂźtaient les unes dans les autres. Comme chez les autres Anteosauridae, la premiĂšre incisive de chaque prĂ©maxillaire forme une paire qui passe entre la paire infĂ©rieure formĂ©e de la premiĂšre incisive de chaque dentaire. Les canines sont bien individualisĂ©es. La canine supĂ©rieure est relativement grande et trĂšs massive, mais est proportionnellement plus courte que chez certains gorgonopsiens de la fin du Permien. Les canines supĂ©rieures et infĂ©rieures ne s'entremĂȘlaient pas. Lorsque les mĂąchoires Ă©taient fermĂ©es, les canines infĂ©rieures se plassaient sur la face linguale de la cinquiĂšme incisive supĂ©rieure. DerriĂšre les canines, il y a quatre Ă huit petites postcanines relativement robustes. Bien que plus petites que les incisives et les canines, ces postcanines sont proportionnellement plus massive, avec une base Ă©paisse et une forme gĂ©nĂ©rale plus conique. Certaines postcanines des mĂąchoires supĂ©rieures ont une implantation particuliĂšre. Les trois Ă quatre derniĂšres sont inclinĂ©es postĂ©ro-latĂ©ralement : elles sont fortement orientĂ©es vers l'arriĂšre et lĂ©gĂšrement vers l'extĂ©rieur. Dâautres dents de plus petites dimenssions Ă©taient situĂ©es sur deux protubĂ©rances du palais, les bosses palatines, Ă la morphologie semi-lunaire ou rĂ©niforme. Ces dents palatines Ă©taient recourbĂ©es vers lâarriĂšre et le plus souvent disposĂ©es en arc de cercle sur une seule rangĂ©e (un spĂ©cimen montre toutefois une double rangĂ©e). Ces dents palatines avaient pour fonction de maintenir les morceaux de viande pendant le processus de dĂ©glutition[5] - [9] - [10] - [6].
Squelette postcrĂąnien
Le matĂ©riel postcrĂąnien dâAnteosaurus est trĂšs rare et aucun squelette complet nâest connu. Seuls quelques os isolĂ©s ou associĂ©s (os des Ă©paules et du bassin, vertĂšbres, os des membres) et plus rarement quelques restes articulĂ©s ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s[11] - [12] - [13]. Une main gauche articulĂ©e appartenant Ă un individu juvĂ©nile montre que la formule phalangienne[N 1] de la main est 2-3-3-3-3 comme chez les mammifĂšres[13]. Cette main (ainsi quâun pied incomplet) fut dâabord considĂ©rĂ©e par Lieuwe Dirk Boonstra comme appartenant au cĂŽtĂ© droit de lâanimal. Boonstra corrigea lui-mĂȘme cette erreur plus tard en identifiant correctement ces Ă©lĂ©ments comme la main et le pied gauche. Il pensait Ă©galement que le doigt III Ă©tait pourvu de quatre phalanges[11] - [12] - [14]. Tim Rowe et J.A. van den Heever ont par la suite montrĂ© que ce nâĂ©tait pas le cas, ce doigt ayant trois phalanges[13]. Les mains possĂšdent un doigt I (le plus interne) nettement plus petit que les autres. Les doigts III Ă V sont les plus longs, le doigt V (le plus externe) Ă©tant le plus robuste. Le pied nâest connu que partiellement, mais il possĂšde lui aussi un doigt I plus petits que les autres[14] - [13]. En se basant sur des squelettes plus complets de lâantĂ©osaure Russe Titanophoneus, les membres devaient ĂȘtre plutĂŽt longs avec une posture un peu Ă©cartĂ©e. La queue est plus longue que chez les dinocĂ©phales Tapinocephalidae[15] - [16].
Paléobiologie
Variations crĂąniennes et comportement agonistique
Les crĂąnes connus dâAnteosaurus montrent une gamme de variation remarquable Ă la fois dans les proportions crĂąniennes et lâĂ©tendue de la pachyostose. Plus particuliĂšrement, le dĂ©veloppement des bosses postfrontales en forme de corne et de la bosse frontale est trĂšs variable entre les spĂ©cimens. Certains ont Ă la fois des "cornes" et une bosse frontale massivement pachyostosĂ©es alors que d'autres ont des "cornes" bien dĂ©veloppĂ©es mais une bosse frontale faible ou absente. Quelques autres ont Ă la fois des "cornes" et une bosse faiblement dĂ©veloppĂ©es. MĂȘme les spĂ©cimens Ă forte pachyostose montrent entre eux quelques variations. Certains ont des "cornes" relativement petites comparĂ©es Ă la taille de la bosse frontale, alors que dâautres ont des "cornes" postfrontales trĂšs massives. Quelques-unes de ces variations peuvent ĂȘtre attribuĂ©es Ă des changements ontogĂ©nĂ©tiques. Chez les spĂ©cimens adultes, les variations du dĂ©veloppement de la bosse frontale (de trĂšs faible Ă trĂšs forte) correspondent possiblement Ă un dimorphisme sexuel. Les spĂ©cimens Ă bosse frontale bien dĂ©veloppĂ©e Ă©taient peut ĂȘtre des individus mĂąles qui utilisaient cette bosse lors dâaffrontements tĂȘte contre tĂȘte[17] - [6].
Divers auteurs ont suggĂ©rĂ© lâexistence dâun comportement agonistique chez Anteosaurus basĂ© sur des affrontements Ă coup de tĂȘte et/ou une dĂ©monstration impliquant les canines. Selon le palĂ©ontologue Herbert H. Barghusen, Anteosaurus ne devait pas utiliser ses dents lors dâaffrontements avec ses rivaux car chaque animal Ă©tait capable dâinfliger Ă lâautre des blessures mortelles, ce qui nâaurait pas Ă©tĂ© trĂšs avantageux pour lâespĂšce. Une stratĂ©gie alternative, oĂč les deux combattants sâaffrontent en se poussant tĂȘte contre tĂȘte, aurait considĂ©rablement rĂ©duit les risques de blessures fatales pour les deux protagonistes. La pachyostose crĂąnienne des antĂ©osaures Ă©tait plus localisĂ© et moins Ă©paisse que celle de leurs cousins les tapinocĂ©phalidĂ©s, ce qui impliquerait des affrontements crĂąniens moins violents. Lors dâun affrontement, la surface de contact du toit crĂąnien englobait la partie la plus postĂ©rieure de chaque os nasals, une partie des prĂ©frontaux, et la totalitĂ© des frontaux et des postfrontaux. Les bosses postfrontales en forme de cornes, Ă©paissies et projetĂ©es latĂ©ralement, rĂ©duisaient les chances que la tĂȘte dâun des combattants ne glisse sur le cĂŽtĂ©[17].
Plus rĂ©cemment, Julien Benoit et des collĂšgues ont dĂ©montrĂ© que la tĂȘte dâAnteosaurus avait une posture naturelle moins inclinĂ©e vers le bas que celle des tapinocephalidĂ©s et que, contrairement Ă ces derniers, elle ne sâalignait pas de façon idĂ©ale avec la colonne vertĂ©brale pour optimiser un affrontement tĂȘte contre tĂȘte. Cette particularitĂ© associĂ©e Ă la prĂ©sence dâune pachyostose moins dĂ©veloppĂ©e que celle des tapinocĂ©phalidĂ©s et la rĂ©tention dâune grande canine ont conduit ces auteurs Ă suggĂ©rer un comportement agonistique dans lequel Anteosaurus utilisait plus probablement ses grandes canines lors de dĂ©monstrations visuelles et/ou lors dâaffrontements impliquant des morsures[18].
Pour Christian Kammerer, la pachyostose dâAnteosaurus aurait avant tout permis au crĂąne de rĂ©sister au stress crĂąnien gĂ©nĂ©rĂ© par les puissants muscles adducteurs externes lors de la morsure dâune grosse proie, comme cela a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© chez dâautres macroprĂ©dateurs prĂ©sentant une rĂ©gion supraorbitaire Ă©paissie tel que les gorgonopsiens rubidgeinĂ©s, les mosasaures, certains thalattosuchiens, les sĂ©bĂ©cosuchiens, les rauisuchiens, et divers grands dinosaures carnivores[6] - [7].
Tous ces auteurs cependant nâexcluent pas une utilisation multiple de cette pachyostose et lâexistence chez Anteosaurus dâaffrontements crĂąniens moins violents que chez les Tapinocephalidae[6] - [18].
Mode de vie semi aquatique vs terrestre
Divers auteurs ont proposĂ© un mode de vie semi aquatique ou exclusivement terrestre pour Anteosaurus. Lieuwe Dirk Boonstra considĂ©rait quâAnteosaurus avait une posture semblable Ă celle dâun crocodile suggĂ©rant possiblement un mode de vie semi-aquatique similaire[12]. Le palĂ©ontologue russe MikhaĂŻl Feodosievitch Ivakhnenko, considĂ©rait tous les Anteosauridae comme des animaux exclusivement piscivores et au mode de vie similaire aux loutres actuelles. Il dĂ©peignait leurs membres comme Ă©tant relativement courts et similaires Ă des palmes. Il a Ă©galement proposĂ© que lâextrĂȘme pachyostose du toit crĂąnien avait une fonction protectrice lorsque lâanimal naviguait prĂšs de la rive Ă travers des fourrĂ©s denses de plantes hĂ©lophytes[19] - [20].
En 2011, le palĂ©ontologue amĂ©ricain Christian Kammerer a rĂ©interprĂ©tĂ© Anteosaurus comme un animal entiĂšrement terrestre. Selon lui, Anteosaurus (et tous les Anteosauridae) ne montre aucune adaptation Ă un mode de vie aquatique, pas plus quâĂ un rĂ©gime alimentaire piscivore. Il prĂ©cise que les dents des animaux obligatoirement ichtyophages tendent Ă ĂȘtre allongĂ©es, nombreuses, fortement recourbĂ©es, et trĂšs acĂ©rĂ©es pour tenir et tuer des proies glissantes. Les mĂąchoires dâanimaux piscivores tendent Ă ĂȘtre allongĂ©es et Ă©troites pour maximiser la rapiditĂ© de fermeture des mĂąchoires, et minimiser la rĂ©sistance Ă lâeau lorsque lâanimal secoue sa proie. En ce qui concerne Anteosaurus, le crĂąne et les dents ne montrent aucune adaptation Ă la piscivorie. Les incisives et les canines sont trĂšs massives, et les postcanines sont bulbeuses et Ă©moussĂ©es. De plus, le crĂąne lourdement bĂąti dâAnteosaurus aurait Ă©tĂ© un handicap chez un animal aquatique en rĂ©duisant lâaccĂ©lĂ©ration nĂ©cessaire pour la capture dâune proie fuyante. Kammerer signale Ă©galement que contrairement aux membres courts dĂ©peints par Ivakhnenko, les antĂ©osaures avaient des membres relativement longs pour des dinocĂ©phales. Bien que les restes dâantĂ©osaures soient habituellement trouvĂ©s dans des sĂ©diments dâorigine deltaĂŻque, les preuves taphonomiques suggĂšrent que, au moins pour Anteosaurus, les restes furent transportĂ©s des hautes terres vers les zones de delta[6].
En 2020, une Ă©tude menĂ©e par Kevin Rey et des collĂšgues, portant sur la composition isotopique de lâoxygĂšne des dents et des os dâAnteosaurus, suggĂšre que ce dernier avait probablement un mode de vie terrestre. En raison du faible Ă©chantillonnage disponible, ces auteurs nâont toutefois pas Ă©tĂ© en mesure de prĂ©ciser si Anteosaurus privilĂ©giait les zones ripariennes ou sâil vivait plus loin Ă lâintĂ©rieur des terres[21].
Plus rĂ©cemment, la tomodensitomĂ©trie dâun crĂąne juvĂ©nile (BP/1/7074) dâAnteosaurus a rĂ©vĂ©lĂ© une anatomie de lâoreille interne plutĂŽt indicatrice dâun mode de vie terrestre. Les canaux semi-circulaires et le lobe floculaire du cervelet Ă©taient particuliĂšrement grands par rapport Ă la taille de lâanimal. Les premiers sont impliquĂ©s dans la synchronisation des mouvements des yeux, de la tĂȘte et du cou, le second surveille les rĂ©flexes vestibulo-oculaires et vestibulo-colliques qui stabilisent le regard et la posture de la tĂȘte quand le corps est en mouvement. De plus, les animaux ayant de grands canaux semi-circulaires par rapport Ă leur taille corporelle sont connus pour ĂȘtre des animaux relativement agiles et rapides. Prises ensemble, ces caractĂ©ristiques indiquent quâAnteosaurus Ă©tait un animal plus agile et plus rapide quâon ne le pensait auparavant, et quâil Ă©tait un prĂ©dateur capable de suivre et de chasser efficacement ses proies[18].
En 2021, une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par Bhat et des collĂšgues a montrĂ© chez Anteosaurus une histologie osseuse mixte, certains os, en particulier les cĂŽtes, montrant un remplissage complet de la cavitĂ© mĂ©dullaire, caractĂšre typique dâanimaux aquatiques, tandis que dâautres os (radius et fĂ©mur) prĂ©sentent une cavitĂ© mĂ©dullaire ouverte, plus typique dâun animal terrestre. Selon ces auteurs, bien quâAnteosaurus ait Ă©tĂ© principalement un animal terrestre comme lâindiquent Ă la fois son ostĂ©ologie et les signatures isotopiques de l'oxygĂšne de ses dents et de ses os, son histologie suggĂšre quâil aurait pu Ă©galement occuper temporairement des points dâeau[22].
Croissance
Un crĂąne juvĂ©nile (BP/1/7074) dĂ©couvert en 2011 dans la province du Cap-Occidental a fourni de nouvelles informations sur les changements morphologiques opĂ©rĂ©s lors de la croissance de lâanimal. Ce crĂąne, mesurant 28 cm, diffĂšre des spĂ©cimens adultes par ses orbites proportionnellement plus grandes, des fosses temporales plus petites, et une pachyostose moins prononcĂ©e : la bosse frontale est absente et les "cornes" postrontales, bien que prĂ©sentes, sont faiblement dĂ©veloppĂ©es. Le museau est Ă©galement proportionnellement plus court que chez les adultes. Durant la croissance, le crĂąne change de forme : les frontaux et les postfrontaux montrent un accroissement de la pachyostose, ce qui augmente la hauteur du crĂąne et modifie son profil en produisant un angle plus prononcĂ© entre le frontal et le nasal. Le crĂąne sâĂ©largi latĂ©ralement au niveau du jugal juste sous lâorbite, les fosses temporales deviennent beaucoup plus grandes, et plusieurs os du palais (les ptĂ©rygoĂŻdes et les palatins) migrent vers une position plus antĂ©rieure par rapport Ă lâorbite. Dans le mĂȘme temps, le foramen pineal se dĂ©place dorsalement vers une position au-dessus du toit crĂąnien. Au cours de l'ontogenĂšse une croissance rapide se produit donc dans la rĂ©gion temporale, ce qui indique l'importance de la musculature occlusale Ă l'Ăąge adulte. Le crĂąne juvĂ©nile dâAnteosaurus magnificus ressemble Ă la morphologie du crĂąne adulte de lâantĂ©osaure basal Syodon biarmicum. Cette ressemblance est liĂ©e Ă la taille similaire des spĂ©cimens et Ă la pachyostose peu marquĂ© chez les jeunes Anteosaurus[23].
Lâhistologie osseuse dâĂ©lĂ©ments post-crĂąniens dâAnteosaurus a rĂ©vĂ©lĂ© chez cet animal trois stades de dynamique de croissance. Le premier est caractĂ©risĂ© par une croissance rapide dans les premiers stades ontogĂ©nĂ©tiques comme lâindique la prĂ©dominance dâun tissu osseux fibrolamellaire hautement vascularisĂ© et ininterrompu dans le cortex interne. Le second est marquĂ© par des interruptions pĂ©riodiques de la croissance comme le rĂ©vĂšle la prĂ©sence de lignes dâarrĂȘt de croissance. Le troisiĂšme montre un ralentissement marquĂ© du dĂ©pĂŽt osseux et de la croissance avant la mort[22].
Alimentation
Anteosaurus fut considĂ©rĂ© par Boonstra comme un charognard opportuniste[12], sa grande taille lui permettant de voler des carcasses dâanimaux tuĂ©s par dâautres prĂ©dateurs plus petits que lui. Mais il Ă©tait Ă©galement capable de tuer de grosses proies. Avec ses grandes canines et ses longues incisives, Anteosaurus pouvait infliger une morsure fatale Ă de grandes proies comme les parĂ©iasaures, et les dinocĂ©phales Titanosuchidae et Tapinocephalidae[10]. Les processus transverses des ptĂ©rygoĂŻdes pourvus dâune extrĂ©mitĂ© distale massivement Ă©largie indiquent la prĂ©sence de muscles ptĂ©rygoĂŻdiens trĂšs dĂ©veloppĂ©s. Ceux-ci permettaient Ă Anteosaurus de claquer rapidement ses mĂąchoires[10]. Ses grandes incisives et ses Ă©normes canines nâĂ©taient pas faites pour sectionner net les muscles et les os, mais plutĂŽt pour attraper et arracher de gros morceaux de viande quâil avalait directement. Il Ă©tait aidĂ© en cela par les dents palatines qui maintenaient la viande lors du processus de dĂ©glutition[5] - [6]. De plus, les dents postcanines dâAnteosaurus, avec leurs bases massivement Ă©paissies, leurs surfaces facettĂ©es, et leurs serrassions Ă angle oblique, ressemblent aux dents Ă©paisses des dinosaures Tyrannosauridae qui pouvaient broyer des os[6]. Les muscles temporaux trĂšs dĂ©veloppĂ©s d'Anteosaurus lui permettaient dâexercer une importante pression des mĂąchoires lors de la morsure[10]. Il est donc possible que lâĂ©crasement des os pour en extraire la moelle fut Ă©galement une composante du rĂ©gime alimentaire dâAnteosaurus[6]. Selon Christian Kammerer, lâĂ©paississement des os de la rĂ©gion supra-orbitaire (et peut ĂȘtre aussi la prĂ©sence dâune bosse pachyostosĂ©e sur la mandibule), en plus dâune possible implication lors de combats intraspĂ©cifiques, aurait agi comme un puits de stress permettant dâattĂ©nuer les niveaux Ă©levĂ©s de stress crĂąnien (tels que les contraintes dâimpact sur les dents et la pression exercĂ©e par les muscles des mĂąchoires sur les os du crĂąne pendant la morsure) associĂ© Ă l'alimentation sur de grosses proies et possiblement au broyage des os[6].
Il est probable que les Anteosaurus juvĂ©niles occupaient une niche Ă©cologique diffĂ©rente de celle des adultes. Leurs crĂąnes plus lĂ©gĂšrement bĂąti, leurs fosses temporales plus petites impliquant une musculature mandibulaire moins dĂ©veloppĂ©e, et leurs dents lĂ©gĂšrement plus comprimĂ©es latĂ©ralement, indiquent que les jeunes Anteosaurus devaient sâattaquer Ă des proies diffĂ©rentes de celles convoitĂ©es par les adultes. Ces derniers, Ă©quipĂ©s dâun crĂąne et dâune denture plus robuste, ainsi que dâune Ă©norme musculature adductrice de la mandibule (comme lâindique leurs fosses temporales proportionnellement plus grandes en longueur comme en largeur) Ă©taient certainement spĂ©cialisĂ©s dans la capture des plus grosses proies de lâĂ©poque quâĂ©taient les Tapinocephalidae, les Titanosuchidae, et les parĂ©iasaures[10] - [6] - [23].
Répartition géographique et stratigraphique
Afrique du Sud
Les fossiles dâAnteosaurus magnificus viennent essentiellement de la formation dâAbrahamskraal, ainsi que de la partie basale de la formation de Teekloof, du Groupe de Beaufort, dans le Bassin du Karoo en Afrique du Sud. LâespĂšce apparaĂźt dans la partie moyenne de la formation dâAbrahamskraal (Membre de Kornplaats) et se poursuit dans le reste de la formation (Membres de Swaerskraal, Moordenaars, et Kareskraal). Ses derniers reprĂ©sentants se rencontrent Ă la base de la formation de Teekloof (dans les strates infĂ©rieures du Membre de Poortjie)[24] - [2]. Plus de 30 localitĂ©s sont connues, la plupart Ă©tant situĂ©es dans la province du Cap-Occidental (Beaufort West, Prince Albert, et Laingsburg). Quelques localitĂ©s sont Ă©galement connues prĂšs de Sutherland et Fraserburg Ă lâextrĂȘme sud de la province du Cap-Nord (Karoo Hoogland)[5] - [25] - [6], et au moins un spĂ©cimen (BP/1/7061) a Ă©tĂ© trouvĂ© prĂšs de Grahamstown dans la province du Cap-Oriental (Makana)[26] - [N 2]. Un autre crĂąne dĂ©couvert dans cette province fut Ă©galement attribuĂ© Ă un spĂ©cimen juvĂ©nile dâAnteosaurus[27] - [28]. Mais par la suite, le dĂ©gagement complet du spĂ©cimen a rĂ©vĂ©lĂ© quâil appartenait Ă un tapinocephalidĂ©[29] - [N 3].
La formation dâAbrahamskraal, datĂ©e de divers Ăąges du Guadalupien (= Permien moyen), est biostratigraphiquement subdivisĂ©e en deux zones fauniques : la Zone dâassociation Ă Eodicynodon, qui est la plus ancienne avec un Ăąge essentiellement Wordien, et la Zone dâassociation Ă Tapinocephalus laquelle est principalement corrĂ©lĂ©e avec lâĂ©tage gĂ©ologique Capitanien. Anteosaurus appartient Ă la Zone dâassociation Ă Tapinocephalus qui est caractĂ©risĂ©e par lâabondance et la diversification des thĂ©rapsides dinocĂ©phales. Depuis 2020, cette zone est divisĂ©e en deux sous-zones : une sous-zone infĂ©rieure Ă Eosimops et Glanosuchus, et une sous-zone supĂ©rieure Ă Diictodon et Styracocephalus, les deux contenant des fossiles dâAnteosaurus[24]. Comme tous les autres dinocĂ©phales sud-africains, Anteosaurus Ă©tait prĂ©sumĂ© Ă©teint au sommet de la formation dâAbrahamskraal. Cependant, des restes dâAnteosaurus et de deux autres genres de dinocĂ©phales (Titanosuchus et Criocephalosaurus) ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans la partie basale du membre de Poortjie de la formation de Teekloof sus-jacente. Ces dĂ©couvertes ont Ă©largi considĂ©rablement Ă la fois la rĂ©partition stratigraphique de ces trois genres de dinocĂ©phales et la limite supĂ©rieure de la Zone dâassociation Ă Tapinocephalus qui atteint la base de la formation de Teekloof[30] - [2]. Dans cette derniĂšre, les restes de ces trois dinocĂ©phales ont Ă©tĂ© trouvĂ© dans un intervalle de 30 m au-dessus dâun niveau de tuf datĂ© de 260,259 ± 0,081 millions dâannĂ©es, reprĂ©sentant le Capitanien supĂ©rieur[2]. Dâautres datations radiomĂ©triques ont contraint la base de la Zone dâassociation Ă Tapinocephalus (Membre de Leeuvlei dans la partie mĂ©diane de la formation dâAbrahamskraal) Ă ĂȘtre antĂ©rieure Ă 264,382 ± 0,073 Ma et fixent Ă©troitement la limite entre les deux sous-zones Ă 262,03 ± 0,15 Ma[31]. La partie supĂ©rieure de la formation dâAbrahamskraal (sommet du Membre de Karelskraal) a donnĂ© un Ăąge de 260,226 ± 0,069 Ma[31] qui est cohĂ©rent avec lâĂąge de 260,259 ± 0,081 Ma de la base de la formation de Teekloof. Ces datations montrent que lâĂąge de la Zone dâassociation Ă Tapinocephalus sâĂ©tend du Wordien terminal au Capitanien terminal (sur la base des Ăąges radiomĂ©triques du Guadalupien obtenus en 2020 dans la localitĂ© type des Guadalupe Mountains dans lâouest du Texas)[31] - [32].
Russie ?
Le genre Anteosaurus pourrait ĂȘtre prĂ©sent dans lâest de la Russie dâEurope sur la base dâun reste crĂąnien fragmentaire trouvĂ© durant le XIXe siĂšcle au Tatarstan (District dâAlexeyevsky). Ce spĂ©cimen, dâabord interprĂ©tĂ© comme une bosse nasale dâun dicynodonte (nommĂ© Oudenodon rugosus), fut plus tard correctement identifiĂ© par Ivan Efremov comme la bosse de lâangulaire dâun antĂ©osaure. La forme de cette bosse diffĂšre clairement de celle des autres antĂ©osaures Russes, de sorte que ce spĂ©cimen fut attribuĂ© Ă une nouvelle espĂšce du genre Titanophoneus (et nommĂ©e Titanophoneus rugosus). Plus rĂ©cemment, Christian Kammerer a dĂ©montrĂ© que la forme de cette bosse diffĂšre fortement des bosses Ă la morphologie lenticulaire des antĂ©osaures Russes T. potens et T. adamanteus. Au contraire, la bosse de lâangulaire de T. rugosus est trĂšs similaire au morphotype dâAnteosaurus, ce qui pourrait faire de ce spĂ©cimen le premier reprĂ©sentant du genre Anteosaurus en Russie. Lâornementation de la bosse de lâangulaire de T. rugosus, avec des sillons proĂ©minents, diffĂšre toutefois de celle observĂ©e sur les quelques spĂ©cimens bien conservĂ©es chez Anteosaurus. Selon Christian Kammerer, comme les variations de lâornementation des bosses de lâangulaire sont mal connues chez Anteosaurus, il est plus prudent de considĂ©rer provisoirement T. rugosus comme un nomen dubium (ou peut ĂȘtre un Anteosaurus sp.). Seule la dĂ©couverte de spĂ©cimens Russes plus complets avec le morphotype rugosus permettra dâĂ©clairer la relation de parentĂ© de ce taxon avec Anteosaurus magnificus[6].
Paléoenvironnement
Paléogéographie et paléoclimat
Ă lâĂ©poque dâAnteosaurus, la plupart des terres Ă©mergĂ©es Ă©taient rĂ©unies en un seul supercontinent, la PangĂ©e. Celui-ci avait alors grossiĂšrement la forme dâun C : ses parties nord (la Laurasia) et sud (le Gondwana) Ă©taient reliĂ©s Ă l'ouest mais sĂ©parĂ©s Ă l'est par une trĂšs vaste baie ocĂ©anique - la mer de TĂ©thys[33]. Un long chapelet de microcontinents, regroupĂ©s sous le nom de CimmĂ©rie, divisait la TĂ©thys en deux : la Paleo-Tethys au nord, et la Neo-Tethys au sud[34]. Le territoire qui allait devenir le Karoo sud-africain Ă©tait situĂ© bien plus au sud quâaujourdâhui, au niveau du 60e parallĂšle sud[35]. Bien que situĂ© Ă proximitĂ© du cercle polaire antarctique, le climat qui rĂ©gnait Ă cette latitude durant la majeure partie du Permien Ă©tait de type tempĂ©rĂ© avec des saisons distinctes[36] - [37] - [38]. Il existe cependant des incertitudes sur les tempĂ©ratures qui prĂ©valaient en Afrique du Sud durant le Permien moyen. PrĂ©cĂ©demment, cette rĂ©gion du monde avait subi une importante glaciation durant le CarbonifĂšre supĂ©rieur[39]. Par la suite, le Permien infĂ©rieur avait dâabord vu le retrait des glaciers et lâapparition dâune vĂ©gĂ©tation subpolaire de type toundra et taĂŻga Ă Botrychiopsis et Gangamopteris[40], puis lâinstauration de conditions climatiques plus chaudes et humides ayant permis le dĂ©veloppement de la faune Ă Mesosaurus et de la flore Ă Glossopteris[39]. Les scientifiques qui ont Ă©tudiĂ© le climat de cette Ă©poque ont trouvĂ© des rĂ©sultats trĂšs diffĂ©rents sur les Ă©carts thermiques qui existaient dans lâancien Karoo. Ă la fin des annĂ©es 1950, Edna Plumstead a comparĂ© le Karoo sud-africain Ă la SibĂ©rie ou au Canada dâaujourd'hui, avec un climat fortement saisonnier comprenant des hivers trĂšs froids et des Ă©tĂ©s tempĂ©rĂ©s supportant la vĂ©gĂ©tation Ă Glossopteris, laquelle aurait Ă©tĂ© restreinte aux bassins abritĂ©s[41]. Plus tard, dâautres Ă©tudes, principalement basĂ©es sur des modĂšles climatiques, ont Ă©galement suggĂ©rĂ© un climat tempĂ©rĂ© froid avec de fortes amplitudes thermiques entre lâĂ©tĂ© et lâhiver (respectivement +15° Ă +20° C et -20 Ă -25° C)[42] - [43]. Des Ă©tudes plus rĂ©centes indiquent Ă©galement un climat tempĂ©rĂ©, mais avec des hivers beaucoup moins rigoureux que ceux dĂ©crits prĂ©cĂ©demment. Keddy Yemane a ainsi suggĂ©rĂ© que le vaste rĂ©seau fluvial et les nombreux lacs gĂ©ants prĂ©sents Ă lâĂ©poque dans toute lâAfrique australe dĂ©vaient avoir nettement modĂ©rĂ© la continentalitĂ© du climat du Karoo pendant la majeure partie du Permien[44]. Les Ă©tudes palĂ©obotaniques axĂ©es sur la morphologie caractĂ©ristique du feuillage, ainsi que sur les cercles de croissance des bois fossiles, indiquent aussi un climat saisonnier[37] - [35] avec des tempĂ©ratures estivales pouvant atteindre 30° C et des hivers sans gel[37]. Selon Richard Rayner, les hautes latitudes australes bĂ©nĂ©ficiaient dâĂ©tĂ©s trĂšs chauds et humides, avec une moyenne dâensoleillement de 18 heures par jour pendant plus de quatre mois et des prĂ©cipitations comparable Ă la quantitĂ© annuelle tombant dans les zones tropicales actuelles. Des conditions extrĂȘmement propices Ă une croissance rapide des plantes telles que Glossopteris[37]. Lâhabitude chez Glossopteris de perdre ses feuilles Ă lâarrivĂ©e de la mauvaise saison pourrait ĂȘtre liĂ©e au raccourcissement de la durĂ©e du jour plutĂŽt quâĂ lâexistence de tempĂ©ratures hivernales trĂšs froides[37]. Ă partir de lâĂ©tude gĂ©ochimique des sĂ©diments provenant de plusieurs sites du Karoo, Kay Scheffler obtient Ă©galement un climat tempĂ©rĂ© (avec des tempĂ©ratures annuelles moyennes d'environ 15 Ă 20° C), aux hivers sans gel, mais avec une augmentation de lâariditĂ© au cours du Permien moyen[39].
Paléoécologie
Les sĂ©diments de la formation dâAbrahamskraal sont constituĂ©s dâune succession de grĂšs, de siltites et de mudstones versicolores, dĂ©posĂ©s par de grands fleuves en crues qui coulaient du sud vers le nord depuis la chaine de montagne des Gondwanides. Ces grands fleuves Ă sinuositĂ©s variables drainaient une vaste plaine alluviale qui sâinclinait en pente douce vers le nord-est en direction de la mer Ecca (une ancienne grande mer intĂ©rieure), alors en phase de recul[45] - [46] - [47] - [48]. Le paysage Ă©tait composĂ© de territoires marĂ©cageux, interrompus par des riviĂšres, de nombreux lacs, des bois et des forĂȘts. De nombreuses traces fossiles (empreintes de pas, ride de courant, fentes de dessiccation) indiquent que les zones marĂ©cageuses, qui reprĂ©sentaient lâhabitat le plus Ă©tendu, Ă©taient toutefois frĂ©quemment exposĂ©es Ă lâair libre et ne devait ĂȘtre profondĂ©ment inondĂ©es quâĂ©pisodiquement[36]. La vĂ©gĂ©tation Ă©tait dominĂ©e par la ptĂ©ridospermale Glossopteris, Ă feuillage caduque, qui formait des bois et de grandes forĂȘts concentrĂ©es le long des cours dâeau, ainsi que sur les terres Ă©levĂ©es. Les prĂȘles arborescentes (2 Ă 3 m de haut), telles Schizoneura et Paraschizoneura, formaient des peuplements ressemblant superficiellement Ă des bambous qui poussaient dans les marĂ©cages et en bordure de ceux-ci. Des prĂȘles herbacĂ©es (Phyllotheca) et des fougĂšres tapissaient le sol des sous-bois, et des petits lycopodes arborescents occupaient les zones plus humides[36] - [37].
La faune aquatique incluait le bivalve Palaeomutela, les poissons actinopterygiens Atherstonia, Bethesdaichthys, Blourugia, Namaichthys et Westlepis, et de grands prĂ©dateurs dâeau douce, les amphibiens temnospondyles Rhinesuchoides et Rhinesuchus[49] - [50]. La faune terrestre Ă©tait particuliĂšrement diversifiĂ©e et dominĂ©e par les thĂ©rapsides[N 4]. Anteosaurus y occupait le sommet de la chaĂźne alimentaire. Il partageait son environnement avec de nombreux autres tĂ©trapodes carnivores. Les autres grands prĂ©dateurs incluaient les thĂ©rocĂ©phales Lycosuchidae Lycosuchus et Simorhinella de la taille dâun lion[51], et le thĂ©rocĂ©phale Scylacosauridae Glanosuchus[52]. Les carnivores de tailles moyennes Ă©taient reprĂ©sentĂ©s par le biarmosuchien basal Hipposaurus[53], le biarmosuchien plus dĂ©rivĂ© Bullacephalus[54] - [55], les scylacosauridĂ©s Ictidosaurus[52], Pristerognathus[24] et Scylacosaurus[56] - [24], et le petit gorgonopsien basal Eriphostoma[57] - [58]. La guilde des petits prĂ©dateurs (principalement des formes insectivores) incluait les thĂ©rocĂ©phales Alopecodon[24] et Pardosuchus[24], les Varanopidae Elliotsmithia[59] - [56], Heleosaurus[60] - [61] - [62], et Microvaranops[63], le millerettidĂ© Broomia[24], le procolophonomorphe Australothyris[64], et le reptile dâaffinitĂ© incertaine Eunotosaurus[65] (diversement considĂ©rĂ© comme un parareptile[66], un pantestudine[67] - [68], ou un synapside casĂ©idĂ©[69] - [70]).
Les herbivores Ă©taient Ă©galement nombreux et diversifiĂ©s. Les vĂ©gĂ©tariens de grandes tailles Ă©taient principalement reprĂ©sentĂ©s par de nombreux dinocĂ©phales incluant les tapinocephalidĂ©s Agnosaurus[24] - [71], Criocephalosaurus[72] - [73] - [30] - [71], Mormosaurus[24] - [71], Moschognathus[24] - [71], Moschops[74] - [75] - [76] - [71], Riebeeckosaurus[75] - [77], Struthiocephalus[78] - [79] - [76] - [80], Struthionops[24], et Tapinocephalus[72] - [81] - [76] - [71], le Styracocephalidae Styracocephalus[82] - [83] - [84], et les Titanosuchidae Jonkeria et Titanosuchus[85] - [4] - [56] - [24]. Dâautres grands herbivores qui nâĂ©taient pas des synapsides incluaient les grands parĂ©iasaures Bradysauria, reprĂ©sentĂ©s par Bradysaurus, Embrithosaurus et Nochelesaurus, dont la denture trĂšs diffĂ©rente de celle des dinocĂ©phales herbivores indique que les deux groupes occupaient des niches Ă©cologiques bien distinctes[86] - [87] - [88] - [89] - [90]. Les formes de tailles petites Ă moyennes incluaient des anomodontes basaux (les non-dicynodontes Anomocephalus[91] - [92], Galechirus, Galeops et Galepus[93] - [56] - [24]) et de nombreux dicynodontes (Brachyprosopus[94], Colobodectes[95] - [96], et les Pylaecephalidae Diictodon[97] - [56], Eosimops[98], Prosictodon[99], et Robertia[56]).
Taxonomie
Genres synonymes
Boonstra a dĂ©fini Anteosaurus comme un genre dâAnteosauridae chez qui le postfrontal forme une bosse de taille variable et qui surplombe la bordure dorso-postĂ©rieure de lâorbite. Sur cette base, il a synonymisĂ© six des sept genres dâantĂ©osaures de la zone Ă Tapinocephalus : Eccasaurus, Anteosaurus, Titanognathus, Dinosuchus, Micranteosaurus, et Pseudanteosaurus. Parmi ceux-ci, dit-il, Dinosuchus et Titanognathus peuvent sans risque ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des synonymes dâAnteosaurus. Eccasaurus, dont le matĂ©riel crĂąnien se compose de seulement quelques incisives typiques dâantĂ©osaures, semble ĂȘtre seulement dĂ©terminable au niveau de la famille. Le fragment de crĂąne formant lâholotype de Pseudanteosaurus peut probablement ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un spĂ©cimen immature dâAnteosaurus. Micranteosaurus, dont lâholotype est composĂ© dâun petit museau, et qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme un genre distinct en raison de sa petite taille, correspond Ă un jeune spĂ©cimen dâAnteosaurus. Boonstra considĂ©rait comme valide le genre Paranteosaurus, lequel est dĂ©fini comme un genre dâantĂ©osaure chez qui le postfrontal ne se dĂ©veloppe pas pour former une bosse. DâaprĂšs Boonstra, comme dâautres crĂąnes de plus petites tailles possĂ©daient des bosses postfrontales, leur absence chez Paranteosaurus ne pouvait pas ĂȘtre attribuĂ©s Ă une diffĂ©rence dâĂąge entre ces spĂ©cimens[53]. Pour Kammerer, Ă©tant donnĂ© le degrĂ© de variation dans le dĂ©veloppement des bosses postfrontales chez Anteosaurus, aussi bien entre les petits que les grands spĂ©cimens, conjuguĂ© au fait que le toit crĂąnien de lâholotype de Paranteosaurus ait subi une Ă©rosion importante, ce dernier doit ĂȘtre considĂ©rĂ© lui aussi comme un synonyme dâAnteosaurus[6].
EspĂšces synonymes
Anteosaurus Ă©tait autrefois connu par un grand nombre d'espĂšces, la plupart d'entre elles ayant Ă©tĂ© crĂ©Ă©es par Boonstra. Dans son examen complet des tĂ©trapodes de la Zone dâassociation Ă Tapinocephalus publiĂ© en 1969, Boonstra met en synonymie avec Anteosaurus magnificus toutes les espĂšces prĂ©cĂ©demment nommĂ©es. Il a justifiĂ© cette rĂ©vision comme suit :
Archeosuchus
Archaeosuchus cairncrossi est une espĂšce douteuse dâantĂ©osaure de la zone dâassociation Ă Tapinocephalus. Elle a Ă©tĂ© nommĂ©e par Broom en 1905 sur la base dâun maxillaire partiel. Elle a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e comme un titanosuchidĂ© par Boonstra, mais Kammerer a dĂ©terminĂ© quâil sâagissait dâun antĂ©osaure indiscernable dâAnteosaurus et de Titanophoneus. Comme Anteosaurus magnificus semble ĂȘtre le seul grand antĂ©osaure valide dans la zone dâassociation Ă Tapinocephalus, Archaeosuchus cairncrossi est trĂšs probablement basĂ© sur un spĂ©cimen de celui-ci, mais en raison dâune mauvaise conservation, le spĂ©cimen ne prĂ©sente aucune caractĂ©ristique permettant de prouver leur synonymie[6].
Eccasaurus
Eccasaurus priscus est une espĂšce douteuse dâantĂ©osaure de la zone dâassociation Ă Tapinocephalus. Elle a Ă©tĂ© nommĂ©e par Robert Broom en 1909 sur la base dâun squelette fragmentaire, dont Broom nâa dĂ©crit que lâhumĂ©rus. Comme pour Archaeosuchus cairncrossi, Eccasaurus priscus est trĂšs probablement synonyme dâAnteosaurus magnificus. Comme Eccasaurus a Ă©tĂ© nommĂ© avant Anteosaurus, une pĂ©tition au CINZ serait nĂ©cessaire pour prĂ©server le nom Anteosaurus magnificus si la synonymie devait ĂȘtre prouvĂ©e[6].
Classification et phylogénie
NommĂ© par Watson en 1921, Anteosaurus fut longtemps classĂ© comme un âDinocĂ©phalien Titanosuchienâ, et câest seulement en 1954 que Boonstra sĂ©para les Titanosuchiens en deux familles : les Jonkeridae (un synonyme plus rĂ©cent de Titanosuchidae) et les Anteosauridae[100] - [5]. Ă peu prĂšs au mĂȘme moment, Efremov crĂ©a la famille des Brithopodidae dans laquelle il incluait le genre fragmentaire Brithopus et les formes mieux connues Syodon et Titanophoneus[101]. Beaucoup plus tard, Hopson et Barghusen ont fait valoir que le terme Brithopodidae devrait ĂȘtre abandonnĂ©, et que les taxons russes Syodon, Titanophoneus, et Doliosauriscus devraient ĂȘtre placĂ©s avec Anteosaurus au sein des Anteosauridae. Ces auteurs ont Ă©galement placĂ© les Anteosauridae dans le nouveau groupe Anteosauria pour les distinguer de l'autre groupe principal de dinocĂ©phale, les Tapinocephalia, dans lequel ils ont inclus les Titanosuchidae et les Tapinocephalidae. Ils ont Ă©galement crĂ©Ă©s les taxa Anteosaurinae, (contenant Anteosaurus et les formes Russes Titanophoneus et Doliosauriscus) et les Anteosaurini (contenant seulement les formes gĂ©antes Anteosaurus et Doliosauriscus)[102]. Gilian King a conservĂ© le mal orthographiĂ© âBrithopidaeâ (incluant les sous-familles âBrithopinaeâ et Anteosaurinae) et placĂ©e Ă la fois les Brithopidae et les Titanosuchidae (incluant les Titanosuchinae et les Tapinocephalinae) dans la superfamille Anteosauroidea[103]. Plus tard, Ivakhnenko considĂ©ra les Brithopodidae comme invalide et unifia les Anteosauridae et les Deuterosauridae (seulement reprĂ©sentĂ© par le genre Deuterosaurus de Russie) dans la superfamille des Deuterosauroidea[104] - [19]. Plus rĂ©cemment, Kammerer, dans sa rĂ©vision systĂ©matique des antĂ©osaures (dans laquelle Doliosauriscus devient un synonyme plus rĂ©cent de Titanophoneus), a dĂ©montrĂ© que le genre Brithopus est une chimĂšre composĂ©e Ă la fois de restes de tapinocĂ©phalien de type Estemmenosuchidae et de restes dâantĂ©osaures indĂ©terminĂ©s, ce qui a pour consĂ©quence dâinvalider Ă la fois le genre Brithopus et la famille Brithopodidae. Il a Ă©galement rĂ©alisĂ© la premiĂšre analyse phylogĂ©nĂ©tique incluant tous les Anteosauridae. Celle-ci et toutes les autres analyses phylogĂ©nĂ©tiques ultĂ©rieures ont reconnues la monophylie des Anteosauridae, lesquels contiennent deux clades principaux, les Syodontinae et les Anteosaurinae[6]. Dans lâanalyse de Kammerer, le Sinophoneus Chinois est le plus basal des Anteosaurinae et est le groupe frĂšre dâune trichotomie non rĂ©solue incluant Titanophoneus potens, T. adamanteus et Anteosaurus.
Ci-dessous, le cladogramme des Anteosauria présenté par Kammerer en 2011[6] :
En dĂ©crivant le nouvel antĂ©osaure brĂ©silien Pampaphoneus, Cisneros et al. ont prĂ©sentĂ© plusieurs cladogrammes confirmant la reconnaissance des clades Anteosaurinae et Syodontinae. Dans le cladogramme de la Fig. 2 de lâarticle principal, lequel ne prends pas en compte le genre Microsyodon, Titanophoneus adamanteus est rĂ©cupĂ©rĂ© comme le taxon frĂšre dâun clade constituĂ© de Titanophoneus potens et Anteosaurus magnificus. En revanche, dans les quatre cladogrammes de la Figure S1 prĂ©sentĂ©s dans les informations supplĂ©mentaires du mĂȘme article, et incluant Microsyodon, Anteosaurus est rĂ©cupĂ©rĂ© comme le taxon frĂšre de Titanophoneus potens et T. adamanteus. Ces quatre cladogrammes ne diffĂšrent que par la position du genre Microsyodon[8].
Le cladogramme de Cisneros et al. publiĂ© dans lâarticle principal et excluant le genre Microsyodon. T. adamanteus est le groupe frĂšre dâun clade composĂ© de T. potens et Anteosaurus[8] :
Lâun des quatre cladogrammes de Cisneros et al. publiĂ© dans les informations supplĂ©mentaires et incluant le genre Microsyodon. Dans ces quatre cladogrammes, Anteosaurus est le groupe frĂšre des deux espĂšces de Titanophoneus[8] :
En redĂ©crivant lâantĂ©osaure Chinois Sinophoneus, Jun Lui a prĂ©sentĂ© un nouveau cladogramme dans lequel Sinophoneus est rĂ©cupĂ©rĂ© comme un Anteosauridae plus basal et donc exclus des Anteosaurinae. Anteosaurus Ă©tant Ă©galement positionnĂ© comme le taxon-frĂšre de T. potens et T. adamanteus[105].
Le cladogramme publié par Jun Liu en 2013[105] :
Therapsida |
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Notes et références
Notes
- La formule phalangienne correspond au nombre de phalanges constituant chaque doigt des mains et des pieds des tĂ©trapodes. Elle sâĂ©numĂšre en partant du doigt I (correspondant chez lâhomme au pouce et au gros orteil) jusquâau doigt V (lâĂ©quivalent de lâauriculaire et du petit orteil).
- Ce spĂ©cimen a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă lâorigine dans la formation de Koonap qui Ă©tait considĂ©rĂ©e comme un Ă©quivalent latĂ©ral dâune partie de la formation dâAbrahamskraal Ă lâest du 24e mĂ©ridien est. Les deux formations ont Ă©tĂ© fusionnĂ©es en 2016 car elles sont indiscernables lithologiquement (cf. rĂ©fĂ©rences Cole & al. 2016).
- Ce crĂąne a Ă©tĂ© attribuĂ© dans un premier temps Ă Moschops capensis avant dâĂȘtre rĂ©affectĂ© Ă Moschognathus whaitsi par Saniye Neumann en 2020 dans un travail de thĂšse (cf. rĂ©fĂ©rences).
- Plusieurs taxons de la partie infĂ©rieure de lâassociation Ă Tapinocephalus, comme le biarmosuchien Pachydectes, le dicynodonte Lanthanostegus, et le gorgonopsien Phorcys, ont Ă©tĂ© trouvĂ© dans des strates localisĂ©es Ă plusieurs centaines de mĂštres au-dessous des plus anciens spĂ©cimens connus dâAnteosaurus. Cette faune particuliĂšre pourrait reprĂ©senter une nouvelle zone ou sous-zone encore non reconnue en tant que telle et situĂ©e entre les zones dâassociations Ă Eodicynodon et Ă Tapinocephalus (Day & Rubidge 2020, Rubidge & al. 2021).
Références
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Références taxinomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Anteosaurus Watson, 1921