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Antée

Dans la mythologie grecque, AntĂ©e (en grec ancien áŒˆÎœÏ„Î±áż–ÎżÏ‚ / AntaĂźos, en berbĂšre : ⎰┏├┉ « Anti ») est un GĂ©ant Brutal, fils de PosĂ©idon et de GaĂŻa et personnage lĂ©gendaire des mythologies grecque et berbĂšre[1].

Antée
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Le géant Antée par Gustave Doré
Origines
Origine Libye antique, GrĂšce antique

Il vivait en Libye dont il était roi[2] - [3]. Sa femme était la déesse Tingis, pour qui le nom de la ville de Tanger au Maroc a été attribué. Il est célÚbre pour avoir combattu HéraclÚs lors de ses Douze Travaux.

Mythologie

Antée défiait tous les voyageurs et passants à la lutte ; il était invincible tant qu'il restait en contact avec sa mÚre la terre. Il sortait toujours vainqueur de ses combats et tuait ses adversaires. Il utilisait ensuite leurs dépouilles pour couvrir le toit du temple de son pÚre en le décorant de leurs crùnes. Il fut vaincu par HéraclÚs, alors que celui-ci était à la recherche des pommes d'or du jardin des Hespérides. HéraclÚs s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas battre Antée en le projetant ou en le clouant au sol. Au lieu de cela, le héros le souleva de terre puis l'étouffa à mort. Il fut le seul à réussir à battre Antée.

Le combat entre Antée et HéraclÚs fut un sujet favori dans la sculpture antique et de la Renaissance.

Emplacement en Afrique

AntĂ©e se trouve dans les terres intĂ©rieures de la Libye. Il a probablement Ă©tĂ© incorporĂ© dans la mythologie grecque aprĂšs la conquĂȘte grecque de la cyrĂ©naĂŻque au milieu du septiĂšme siĂšcle.

Illustration du Cromlech de M'zora.

L'emplacement d'AntĂ©e quelque part dans le monde berbĂšre pourrait ĂȘtre assez comprĂ©hensible et adaptĂ©: Son palais Ă©tait situĂ© Ă  Lixus (parfois nommĂ©e par les Anciens Lix ou Lynx) et on lui doit la fondation de Tingi. D'aprĂšs les Libyens[4], c'est Ă  Tingi que serait enterrĂ© AntĂ©e. Selon Pline et Plutarque, son tombeau mesurait soixante coudĂ©es de long (environ 27 mĂštres). Plutarque rapporte une anecdote selon laquelle le gĂ©nĂ©ral romain Quintus Sertorius, doutant de la plausibilitĂ© de la lĂ©gende, profita d'une expĂ©dition menĂ©e Ă  Tingi pour faire ouvrir son tombeau. Il y aurait trouvĂ© un corps mesurant effectivement soixante coudĂ©es de haut et, trĂšs Ă©tonnĂ©, fit immoler des victimes en respect pour le dĂ©funt et referma religieusement le tombeau. On assimile possiblement ce tombeau au Cromlech de M'zora.

Dans le livre IV du poĂšme Ă©pique de Lucain Pharsalia, l'histoire de la victoire d'HĂ©raclĂšs sur AntĂ©e est racontĂ©e Ă  Curion par un citoyen libyen anonyme. Le roi savant Juba II de Numidie, mari de la fille d'Antoine et ClĂ©opĂątre, a invoquĂ© son ascendance d'une liaison d'HĂ©raclĂšs avec la dĂ©esse Tingis, l'Ă©pouse d'AntĂ©e. D’aprĂšs Plutarque (Sertorius, IX) « les Tingites racontent qu’aprĂšs la mort d’AntĂ©e, sa femme Tinga eut commerce avec Hercule et que Sophax, leurs fils, rĂ©gna sur le pays et fonda une ville Ă  laquelle il donna le nom de sa mĂšre. Sophax eut pour fils Diodore auquel un grand nombre de peuples de Libye se soumirent ». C’est grĂące Ă  Juba II que Plutarque doit ce rĂ©cit puisqu’il ironise : « que cette lĂ©gende soit dĂ©diĂ©e Ă  la mĂ©moire de Juba, le meilleur historien qu’il y ait eu parmi les rois, car ses ancĂȘtres, Ă  ce qu’on rapporte, Ă©taient les descendants de Diodore et de Sophax ».

HéraclÚs étouffant Antée, cratÚre à figures rouges d'Euphronios, 515-510 av. J.-C., musée du Louvre (G 103).

Une autre localisation semble ĂȘtre proposĂ©e par Lucain, non loin d’Utique en Tunisie, dans une ville qu’il nomme Antaei Regia. Ce qui permet au poĂšte une longue digression sur le combat d’HĂ©raclĂšs et AntĂ©e. La multiplicitĂ©, plus apparente que rĂ©elle, des lieux africains oĂč les auteurs situent AntĂ©e, confirme le caractĂšre autochtone de la lĂ©gende. Toutefois, Tanger est la rĂ©sidence la plus certaine, celle oĂč le mythe est le plus solidement ancrĂ©. Cette localisation en une rĂ©gion particuliĂšrement chargĂ©e de sacrĂ©, oĂč convergent l’OcĂ©an, la MĂ©diterranĂ©e, l’Europe et l’Afrique, convient particuliĂšrement Ă  ce gĂ©ant fils de la Terre. L’intervention d’HĂ©raclĂšs s’explique par l’importance du culte de Melqart dans la rĂ©gion, particuliĂšrement Ă  GadĂšs et Ă  Tanger mĂȘme. On sait en effet que le Melqart phĂ©nicien fut gĂ©nĂ©ralement assimilĂ© Ă  HĂ©raclĂšs.

Les scholiastes de Pindare ont Ă©galement enregistrĂ© une histoire qui a rendu AntĂ©e roi de la ville d'Irasa en Libye, et pĂšre d'une fille nommĂ©e Barce. AntĂ©e a promis sa main au vainqueur d'une course, tout comme Danaos a fait pour trouver de nouveaux Ă©poux pour ses filles. Alexidamus a battu tous les autres prĂ©tendants de la course et a Ă©pousĂ© la fille d'AntĂ©e. Trois versions de cette histoire, avec des variations mineures, ont Ă©tĂ© recueillies par les scholiastes. Une de ces versions faisait d'AntĂ©e, roi d'Irasa, une figure distincte de l'AntĂ©e tuĂ© par HĂ©raclĂšs, tandis qu'une autre suggĂ©rait qu'ils Ă©taient une seule et mĂȘme personne.

L'ancienne ville de Barca, probablement situĂ©e Ă  Marj, en Libye, Ă©tait Ă©galement appelĂ©e Antapolis[5]. AntĂ©opolis est aussi le nom grĂ©co-romain de Tjebu, une ville Ă©gyptienne. Ils ont identifiĂ© le dieu tutĂ©laire de Tjebu, Nemty, une fusion de Seth et Horus, avec AntĂ©e, bien qu'il puisse ĂȘtre diffĂ©rent de l'AntĂ©e libyen.

Notes et références

  1. (en) John Freely, A Travel Guide to Homer : On the Trail of Odysseus Through Turkey and the Mediterranean, by John Freely, page 151, , 256 p. (ISBN 978-1-78076-197-8, lire en ligne).
  2. Apollodorus, 2.5.11
  3. Hyginus, Fabulae 31.
  4. Camps, G., « AntĂ©e », EncyclopĂ©die berbĂšre, no 5,‎ (ISSN 1015-7344, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. The Works of Ibn Wāឍiáž„ al-YaÊżqĆ«bÄ« (Volume 1) : An English Translation, Brill, , 268 p. (ISBN 978-90-04-36414-1, lire en ligne), p. 182

Sources

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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