AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Abordage de la flottille pour Gaza

L’abordage de la flottille pour Gaza est une opĂ©ration de l'armĂ©e israĂ©lienne du dirigĂ©e, en haute mer, contre une flottille de bateaux de militants pro-palestiniens qui tentaient de briser le blocus de la bande de Gaza. La « flottille de la libertĂ© » ou « flottille Free Gaza » comprenait huit cargos transportant prĂšs de 700[1] passagers, de l’aide humanitaire et des matĂ©riaux de construction destinĂ©s Ă  la population de la bande de Gaza.

Le Mavi Marmara quitte le port d’Antalya le .

L'intervention militaire a fait neuf morts et vingt-huit blessés parmi les militants, et dix blessés parmi les militaires israéliens[2]. La suite d'événements ayant conduit à ces morts a fait l'objet d'une bataille de communication. Les autorités israéliennes ont notamment diffusé une vidéo[3] qui montre des passagers attaquer et blesser avec des armes les soldats au moment de l'arraisonnement, à laquelle les militants parlent d'une réaction à l'armée israélienne, sans provocation de leur part[4].

Cette action a Ă©tĂ© largement condamnĂ©e par la communautĂ© internationale[5] et a placĂ© IsraĂ«l dans une situation dĂ©licate. Divers avis juridiques sur l’abordage du Mavi Marmara ont Ă©tĂ© donnĂ©s, certains dont Serge Sur estimant qu’il est « indiscutablement contraire au droit international »[6], d’autres, comme Alan Dershowitz, estiment qu’il est tout Ă  fait lĂ©gal. Le , l'ONU rend public le rapport de sa commission d'enquĂȘte (rapport Palmer) prĂ©sentant les responsabilitĂ©s des diffĂ©rentes parties : d'une part le blocus maritime est estimĂ© lĂ©gal, IsraĂ«l Ă©tant donc justifiĂ© Ă  intercepter la flottille ainsi qu'Ă  faire usage de la force « Ă  des fins de lĂ©gitime dĂ©fense » dĂšs lors que les militaires « ont Ă©tĂ© accueillis par une rĂ©sistance organisĂ©e et violente d'un groupe de passagers » ; d'autre part, la procĂ©dure israĂ©lienne d'arraisonnement du navire est estimĂ©e « excessive et dĂ©raisonnable », et le nombre de victimes est considĂ©rĂ© « inacceptable »[7] - [8]. La Turquie, qui estime toujours le blocus comme illĂ©gal, a dĂ©cidĂ© de porter l'affaire devant la Cour internationale de justice[9]. Les Comores portent plainte auprĂšs de la Cour pĂ©nale internationale en . Cette plainte est initialement rejetĂ©e par la procureure, qui estime que les crimes ne sont pas « suffisamment graves pour que la Cour y donne suite ». Elle est contredite par la chambre prĂ©liminaire de la CPI, et le devenir de la plainte est suspendu en puis dĂ©finitivement rejetĂ©e en [10].

Composition de la flottille

Le convoi compte huit navires, immatriculĂ©s dans diffĂ©rents États et appartiennent Ă  diffĂ©rents organisateurs. Six seront arraisonnĂ©s le , le septiĂšme, retardĂ© Ă  la suite d'avaries, sera arraisonnĂ© le , et le huitiĂšme abandonnera le voyage.

Navires arraisonnés le
Le Mavi Marmara.
  • Drapeau des États-Unis Challenger I[11]
    Battant un pavillon des États-Unis, le Challenger I est exploitĂ© par le mouvement Free Gaza.
  • Drapeau de la GrĂšce Sfendoni[12]
  • Drapeau de la GrĂšce Eleftheri Mesogeios[12]
    La MĂ©sogĂ©e Eleftheria (« mĂ©diterranĂ©enne de libre Â») est un cargo battant un pavillon grec et le Sfendoni (« fronde, lance-pierre ») est un navire Ă  passagers, exploitĂ©s par l'association grecque Un bateau pour Gaza et la Campagne europĂ©enne pour mettre fin le siĂšge de Gaza. Les deux navires ont quittĂ© Le PirĂ©e le 25 mai pour rejoindre le reste de la flotte Ă  Chypre.
  • Drapeau des Comores MV Mavi Marmara (Blue Marmara)[13]
    Le Mavi Marmara (« Marmara bleue ») est un navire à passagers turc sous un pavillon des Comores, anciennement exploité par la Istanbul Fast Ferries Co. Inc dans la mer de Marmara. Il a été spécialement acheté pour le voyage à Gaza par la Fondation pour les droits de l'homme et la liberté et d'assistance (IHH).
    Il a quitté l'Anatolie, le pour rejoindre le reste de la flotte. Il porte a son bord 581 passagers, dont la grande majorité des ressortissants turcs.
  • Drapeau de la Turquie Gazze[14]
    La Gazza (Gaza) est un navire exploitĂ© par l'IHH. Il est chargĂ© de 2 104 tonnes de ciment, 600 tonnes d'acier pour la construction et 50 tonnes de tuiles. Il possĂšde treize membres d'Ă©quipage turcs Ă  bord et cinq passagers sont Ă  bord.
  • Drapeau des Kiribati Defne Y[14]
    Le Y Defne (« laurier Y ») est un cargo battant un pavillon de Kiribati exploitĂ© par l'IHH. Il transporte 150 tonnes de fer, 98 groupes Ă©lectrogĂšnes, 50 maisons prĂ©fabriquĂ©es, 16 unitĂ©s de terrains de jeux d'enfants et d'Ă©quipements mĂ©dicaux spĂ©cialisĂ©s, ainsi que 23 membres d'Ă©quipage et sept passagers. Il part d'Anatolie, le 22 mai.
Navire arraisonné le
  • Drapeau du Cambodge MV Rachel Corrie[15]
    Affrété par l'organisation irlandaise, sous pavillon cambodgien, ce navire tire son nom de Rachel Corrie, militante pacifiste américaine écrasée par un bulldozer israélien au cours d'une manifestation à Gaza en 2003. Le bateau n'arrive pas à temps pour rejoindre la flotte, à cause de problÚmes mécaniques qui l'ont forcé à faire des réparations à Malte. Il est en route, le , lorsque le reste de la flottille est interceptée. Les 11 membres d'équipage décident de poursuivre le voyage vers la bande de Gaza, en dépit des avertissements en provenance d'Israël. Le bateau est un ancien Merchant exploité par Free Gaza. Le en fin de matinée, l'armée israélienne prend le contrÎle du cargo irlandais et le déroute, sans faire de victime, vers le port d'Ashdod.
Autre navire
  • Drapeau des États-Unis Challenger II[11]
    À la suite d'avaries mĂ©caniques, ce navire abandonne le trajet.

Cargaison

Quatre des sept navires de la flottille sont chargĂ©s de 2 000 tonnes de matĂ©riaux de construction (outils, gravats, toilettes, Ă©viers, ciment
) destinĂ©s Ă  la population de la bande de Gaza, ainsi que de matĂ©riel d'aide humanitaire. Sur les 26 camions ayant transportĂ© cette aide au , on trouvait : 300 fauteuils roulants, 300 scooters, 100 scooters spĂ©ciaux pour handicapĂ©s, des centaines de bĂ©quilles, 250 lits d’hĂŽpital, 50 canapĂ©s, quatre tonnes de mĂ©dicaments, 20 tonnes de vĂȘtements, tapis, sacs d’école, tissus et chaussures usagĂ©s, des Ă©quipements hospitaliers divers — des placards et des armoires, des jouets, des matelas.

Entre le et le (aprĂšs l'abordage), 484 camions ont ainsi transfĂ©rĂ© d'IsraĂ«l Ă  Gaza par voie terrestre 12 413 tonnes de denrĂ©es alimentaires, de produits hygiĂ©niques, de mĂ©dicaments, de vĂȘtements et de matĂ©riaux[16]. Selon IsraĂ«l, le Hamas refuse dans un premier temps cette aide humanitaire, bloquant les camions Ă  Kerem Shalom. Le ministre des Affaires sociales du gouvernement Hamas, Ahmad al-Kurd, a pour sa part affirmĂ© Ă  des journalistes que l'aide ne devrait entrer qu'Ă  condition que « rien ne soit volĂ© aux activistes et sans aucune exception ». « Cela inclut les maisons prĂ©fabriquĂ©es, le ciment, le fer, et les gĂ©nĂ©rateurs Ă©lectriques », a-t-il soulignĂ©, en rĂ©fĂ©rence Ă  des produits rĂ©guliĂšrement bloquĂ©s par IsraĂ«l[17].

Passagers

Le convoi compte 682 passagers originaires de 42 pays : 380 Turcs, 38 Grecs, 32 AlgĂ©riens, 31 Britanniques, 30 Jordaniens, 15 KoweĂŻtiens, 12 IndonĂ©siens, 11 SuĂ©dois, 11 AmĂ©ricains, 11 Allemands, 11 Malaisiens, Français, Australiens, Irlandais, Marocains, Italiens, Belges, Arabes israĂ©liens, Syriens, TchĂšques, YĂ©mĂ©nites, BahreĂŻniens, Canadiens, Libanais, Égyptiens, MacĂ©doniens, NorvĂ©giens, Mauritaniens, Pakistanais, Bulgares, NĂ©erlandais, AzerbaĂŻdjanais, Serbe, Kosovar, Omanais, NĂ©o-ZĂ©landais, Sud-Africain et Bosnien[18].

Déroulement des événements

DĂ©part de la flottille

Le , Israël invite la flottille à venir décharger sa cargaison à Ashdod avant inspection et transfert à Gaza[23], offre à laquelle les organisateurs de la flottille ne donnent pas suite, la qualifiant de « ridicule et d'offensante »[24].

Les huit navires de la flottille commencent leur voyage Ă  partir de diffĂ©rents ports europĂ©ens et tentent de se rĂ©unir le samedi dans les eaux internationales prĂšs de Chypre. Sur les huit bateaux, seulement six parviennent au rendez-vous, deux d'entre eux ayant Ă©tĂ© immobilisĂ©s pour des raisons mĂ©caniques « suspectes » d’aprĂšs le mouvement organisateur. Selon le Colonel israĂ©lien Itzik Turgeman, cinq navires auraient Ă©tĂ© sabotĂ©s par des agents israĂ©liens, dont le MV Rachel Corrie, affrĂ©tĂ© par la branche irlandaise de Free Gaza[25]. Ce dernier sera arraisonnĂ© Ă  son tour le [26]. Ces autres bateaux ont Ă©voquĂ© en outre des « dĂ©saccords » avec les autoritĂ©s chypriotes[27] - [28].

Le convoi appareille de Chypre le en fin d’aprĂšs-midi, sans tenir compte de la proposition israĂ©lienne d’accoster dans le port d’Ashdod afin qu’IsraĂ«l transfĂšre la cargaison, aprĂšs vĂ©rification, par voie terrestre[29] - [30] - [31].

La mĂ©diatisation de la flottille, d’abord faible, prend de l'ampleur lorsqu’IsraĂ«l indique que les autoritĂ©s ne permettront pas Ă  ce convoi de rejoindre Gaza, mĂȘme si cela devait impliquer l’utilisation de la force militaire[32].

Assaut du 31 mai

Les commandos israĂ©liens du Shayetet 13 donnent l’assaut sur la flottille le , Ă  environ 4 heures 30 IST, alors qu’elle se trouve dans les eaux internationales, Ă  environ 150 kilomĂštres des cĂŽtes israĂ©liennes[22]. Cette opĂ©ration, appelĂ©e « Vents du ciel », fait neuf morts parmi les passagers du convoi humanitaire (dont huit ressortissants turcs et un AmĂ©ricain de 19 ans[33], d'origine turque[34]).

Arraisonnement du Mavi Marmara

La route pour Gaza.
Photographie de l'armée israélienne montrant des militants frappant des soldats avec des barres de fer

L’abordage de la flottille Free Gaza, « opĂ©ration Vents du ciel » pour l'Ă©tat-major israĂ©lien, se dĂ©roule le dans les eaux internationales[22] - [35], au large de la bande de Gaza. Au cours de l'assaut donnĂ© aux navires, des coups de feu sont tirĂ©s sur l’un des navires, le Mavi Marmara, faisant neuf morts et vingt-huit blessĂ©s parmi les militants et dix blessĂ©s parmi les militaires israĂ©liens[2]. Les versions divergent quant au dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements.

Version israélienne

Selon le gouvernement israĂ©lien, ce sont les passagers qui dĂ©clenchent les violences et ouvrent le feu avec des armes qu’ils possĂšdent Ă  bord[36] - [37].

Le ministĂšre de la DĂ©fense israĂ©lien indique qu'une cinquantaine d’entre eux seraient liĂ©s Ă  des groupes du Jihad islamique, principalement Ă  Al-QaĂŻda : ils n’ont pas de papiers d’identitĂ©, portent sur eux d’importantes sommes d’argent, sont Ă©quipĂ©s de gilets pare-balles en kevlar et de lunettes de vision nocturne et armĂ©s de couteaux, de barres de fer et de frondes[38] - [39] - [40].

The Jerusalem Post suggĂšre que le manque de renseignements serait la cause principale de l’issue tragique de l’opĂ©ration[41].

Selon Yediot Aharonot, la dĂ©cision d’aborder la flottille dans les eaux internationales est prise par le chef de la marine israĂ©lienne pour surprendre les militants pro-palestiniens avant le lever du jour, en dĂ©pit du risque qu’IsraĂ«l puisse ĂȘtre accusĂ© d’« acte de piraterie » : l’amiral Eliezer Marom aurait assistĂ© lui-mĂȘme Ă  l’opĂ©ration sur un bĂątiment de guerre Ă  proximitĂ©[42].

Le quotidien turc Hurriyet publie des photos de soldats israĂ©liens battus par les passagers Ă  bord du Mavy Marmara. Sur les photos, prises au moment oĂč Tsahal prend le contrĂŽle du navire, les soldats sont montrĂ©s en sang et d'autres sont soignĂ©s par l'Ă©quipage[43]. Le porte-parole de Tsahal exprime sa satisfaction avec la dĂ©cision de la presse turque de publier les photos : « C'est bien la preuve des allĂ©gations rĂ©pĂ©tĂ©es d'IsraĂ«l, que le bateau transportait des mercenaires, dont le seul but Ă©tait de tuer les soldats. Les images auraient pu ĂȘtre diffĂ©rentes si les soldats n'avaient choisi de tirer. GrĂące Ă  leur profonde comprĂ©hension de l'Ă©vĂ©nement, les commandos de la Marine ont rĂ©ussi Ă  Ă©tablir une distinction entre un militant pacifique et un terroriste. »[44] - [45] - [46] - [47] Selon le journal, les soldats auraient au prĂ©alable dĂ©truit les clichĂ©s pour ne pas montrer leurs commandos d'Ă©lite dans des situations humiliantes. Le journal a rĂ©ussi Ă  se procurer les clichĂ©s en reconstituant les donnĂ©es numĂ©riques effacĂ©es[43] - [48].

Témoignages des soldats israéliens

Les soldats israéliens impliqués dans le raid militaire sur la flottille de Gaza décrivent la situation auxquels ils ont fait face comme un «lynchage». Un soldat qui a subi une fracture témoigne de plusieurs militants armés les attendant lors de l'arraisonnement : «Ils ont juste commencé à le frapper, à le mettre en piÚces - c'était un lynchage». Les armes décrites sont des tiges métalliques, des couteaux, des lance-pierres et de bouteilles en verre et à un momment donné des tirs à balles réelles[49].

Un autre soldat témoigne qu'ils étaient «lourdement armés de tiges métalliques et de couteaux - et je ne parle pas de couteaux à beurre, je veux dire de gros couteaux d'un film de Rambo»[49].

Selon le capitaine de l'unitĂ©, il y'avait la crainte d'ĂȘtre tuĂ©s, jetĂ©s par-dessus bord - comme cela s'est produit dans un cas - ou encore d'ĂȘtre kidnappĂ©s[49].

Version des membres de la flottille

Les passagers, de leur cĂŽtĂ©, affirment que les soldats ont ouvert le feu immĂ©diatement aprĂšs l’embarquement[50], bien qu’ils n’aient pas tirĂ© Ă  balles rĂ©elles[51]. Pour le journaliste Dan Israel, du magazine français ArrĂȘt sur images, les vidĂ©os prĂ©sentĂ©es par l'armĂ©e israĂ©lienne sont peu convaincantes[52].

Manuel Tapial, membre de l’ONG espagnole Cultura, dĂ©clare Ă  la radio privĂ©e Cadena Ser que les militaires israĂ©liens « sont arrivĂ©s en tuant. D’abord avec des Zodiac, tirant des fumigĂšnes, des bombes assourdissantes, des bombes Ă  fragmentations » entraĂźnant selon lui la mort de deux ou trois militants. De son cĂŽtĂ©, aprĂšs trois jours de dĂ©tention et d’interrogatoire en IsraĂ«l, Bulent Yildirim, le prĂ©sident de l’organisation humanitaire qui a affrĂ©tĂ© le bateau, confirme que des membres de la flottille se sont emparĂ©s des armes d’une dizaine de soldats israĂ©liens. Il estime que « cela aurait Ă©tĂ© de la lĂ©gitime dĂ©fense y compris si nous en avions fait usage », mais indique qu'ils les ont jetĂ©es Ă  la mer sans les utiliser[53].

Srdjan Stojiljkovic, camĂ©raman serbe, tĂ©moigne d'une « scĂšne d’apocalypse » sur les ondes de B92 : il dĂ©crit au quotidien Blic que les soldats israĂ©liens « sont arrivĂ©s sans bruit et ont tentĂ© de monter Ă  bord, lançant des bombes assourdissantes alors que l’équipage braquait des projecteurs et des lances d’incendie contre eux ». Il explique que des membres d’un commando descendant en rappel un Ă  un d’un hĂ©licoptĂšre sont alors arrivĂ©s sur le navire et que « la panique s’est rĂ©pandue, des coups de feu ont retenti. Des personnes Ă  bord, non armĂ©es, se sont emparĂ©s de l’un des soldats, l’ont dĂ©sarmĂ© et l’ont expulsĂ© du pont [sic] ». Selon le camĂ©raman, « l’une des victimes a Ă©tĂ© abattue d’un coup de feu tirĂ© entre les yeux ». Srdjan Stojiljkovic tente de filmer la scĂšne, mais les IsraĂ©liens « ont tout pris, Ă  l’exception des documents d’identitĂ© » des personnes interpellĂ©es. Les journalistes sont sĂ©parĂ©s des autres passagers et les personnes venues des pays arabes se voient d'aprĂšs lui rĂ©server un « traitement bien plus dur que pour nous, venus d’Europe ou du monde occidental »[54].

Youssef Benderbal, responsable de la communication du ComitĂ© de bienfaisance et de secours aux Palestiniens (CBSP), a dĂ©clarĂ© au quotidien Le Monde : « l'agression, ce n'est pas nous qui l'avons cherchĂ©e, nous avons Ă©tĂ© agressĂ©s »[55].

Un parlementaire Ă©gyptien, Mohamed Beltagy, qui Ă©tait Ă©galement Ă  bord d'un bateau, a quant Ă  lui affirmĂ© avoir, avec ses collĂšgues, capturĂ© trois soldats israĂ©liens et pris le contrĂŽle de leurs armes. Ces dĂ©clarations, admettant l'emploi de la force par des membres de la flottille contre les soldats israĂ©liens, ont suscitĂ© une grande Ă©motion en Égypte[56].

Selon Michalis Grigoropoulos, membre de l’équipage de l’ElefthĂ©ri Mesogeio, les soldats israĂ©liens « ont tirĂ© des gaz lacrymogĂšnes et des balles en caoutchouc. [
] les commandos ont ensuite fait subir des Ă©lectrochocs Ă  certains des militants »[57]. Les passagers français Ă©voquent l’usage de « matraques et de Taser »[51]. Mounia Cherif, membre du CBSP, affirme Ă©galement que les soldats israĂ©liens les « ont frappĂ©s avec des matraques, des Tasers ». Elle confirme par ailleurs que l'arraisonnement a bien eu lieu dans les eaux internationales[58].

Norman Paech, ancien dĂ©putĂ© de Die Linke au Bundestag, a expliquĂ© que « c’était une attaque sur une mission pacifique dans les eaux internationales. Les IsraĂ©liens peuvent vouloir dĂ©fendre leur zone militaire, mais nous Ă©tions en dehors de ces limites, ce n’était donc pas un acte de lĂ©gitime dĂ©fense mais un crime de guerre »[59].

L’écrivain suĂ©dois Henning Mankell, un des passagers de la flottille, pose les questions en ces termes : « Que se passera-t-il l’an prochain lorsque nous viendrons avec une centaine de bateaux ? Tireront-ils une bombe atomique ? » Pour lui, « IsraĂ«l est sur les genoux. Personne n’aurait pu s’attendre Ă  ce que le reste du monde rĂ©agisse de cette façon. Ils sont complĂštement isolĂ©s »[60]. Il rĂ©flĂ©chit Ă  interdire la traduction de ses livres en IsraĂ«l[61].

Thomas Sommer, coordinateur de la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP), dĂ©clare au journal Le Monde : « nous avons Ă©tĂ© attaquĂ©s par des bĂątiments de guerre, nous avons eu droit aux frĂ©gates, Ă  des navires Ă©normes, et aussi des Zodiac remplis de commandos cagoulĂ©s, habillĂ©s en noir, et des hĂ©licoptĂšres de combat » ; « Ils ont sorti des Taser et ont tirĂ© Ă  bout portant sur les copains qui Ă©taient les premiers devant eux. Ils sont tombĂ©s sur le coup puis ils se sont fait tabasser. » Quant aux armes que les soldats israĂ©liens ont trouvĂ©es, couteau, barre de fer, hache, il affirme que ce genre de matĂ©riel se trouve dans « n’importe quel bateau civil »[62]. Les propos de Thomas Sommer sont corroborĂ©s par Henning Mankell[61].

Lors d'un entretien à la chaßne Al-watan (Koweït) le député Dr Waleed Al-Tabtabaei, qui était à bord du Mavi Marmara, a décrit « comment les activistes ont résisté aux soldats israéliens qui attaquaient leur Flottille de la Liberté. Il a expliqué qu'aprÚs que des activistes aient pris en otage trois soldats puissamment armés les troupes israéliennes ont ouvert le feu sans discrimination tuant 16 activistes. »

Il dit qu'« Ă  23:00 les troupes israĂ©liennes entourĂšrent leur navire 
 elles abordĂšrent Ă  l'aube le jour suivant. Il expliqua que les troupes israĂ©liennes tuĂšrent deux activistes Ă  bord de leur bateau avant de monter sur le vaisseau le Mavi Marmara, tirant sur l'un Ă  partir d'un hĂ©licoptĂšre et sur le second depuis une embarcation. Les troupes utilisĂšrent ensuite des bombes fumigĂšnes pour prendre contrĂŽle du navire ce qui amena les activistes turcs Ă  leur rĂ©sister »[63].

AprĂšs l'arraisonnement

Les passagers sont d’abord enfermĂ©s Ă  la prison de Beer-Sheva avant d’ĂȘtre rapidement libĂ©rĂ©s par IsraĂ«l et expulsĂ©s du pays, Ă  l’exception de quelques blessĂ©s intransportables qui restent hospitalisĂ©s[64].

Selon le Jerusalem Post, un rapport au sujet des interrogations lors de l'enquĂȘte, montre que le capitaine et l'Ă©quipage du Mavi Marmara ont essayĂ© d'empĂȘcher des actes de violence de la part des militants d'IHH qui avaient pris le contrĂŽle du navire. Svante Cornell, un SuĂ©dois expert en sĂ©curitĂ©, dit : « Il n'est pas concevable que l'opĂ©ration Gaza de l'IHH ait pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en l'absence d'un aval Ă  un haut niveau du gouvernement [turc] » et un journaliste qui Ă©tait Ă  bord parle de soutien du gouvernement turc et d'instructions pour le dĂ©part donnĂ© par le Premier ministre Erdogan[65].

Selon le quotidien britannique The Guardian, plusieurs passagers de la flottille pour Gaza ont constatĂ© que leurs cartes de crĂ©dit ainsi que leurs portables, confisquĂ©s par les autoritĂ©s israĂ©liennes lors de l’arraisonnement des bateaux, avaient Ă©tĂ© utilisĂ©es en IsraĂ«l[66].

Les marchandises sont quant à elles transférées par voie routiÚre vers la bande de Gaza.

Bilan

Parmi les passagers, on dénombre neuf morts et vingt-huit blessés[67].

Le , des reprĂ©sentants du ComitĂ© International de la Croix-Rouge rendent visite Ă  tous les ressortissants de pays n’entretenant pas de relations diplomatiques avec l’État d’IsraĂ«l, tant dans les hĂŽpitaux que dans les centres de dĂ©tention. Une partie de la presse israĂ©lienne s'en Ă©meut, le Jerusalem Post sous-titrant ainsi l’article traitant de cette visite par « pendant ce temps Gilad Shalit, lui, attend toujours la visite de l’organisation internationale »[68].

Le Guardian rĂ©vĂšle le 4 juin le contenu du rapport d'autopsie des autoritĂ©s turques. Plusieurs corps prĂ©sentent plusieurs impacts de balles tirĂ©es Ă  bout portant (dans la tempe ou le visage) ou dans le dos et Ă  l'arriĂšre de la tĂȘte[69] - [70] :

  • Cengiz Alquyz (42 ans) : quatre blessures par balles, une dans le cou, cĂŽtĂ© droit du visage, du dos, la jambe gauche ;
  • Ibrahim Bilgen (60 ans) : quatre blessures par balle Ă  la poitrine droite, le dos, la hanche droite, la tempe droite ;
  • Bengie Ali Haydar (39 ans) : six blessures par balles dans la poitrine, le ventre, le bras droit, jambe droite, main gauche (deux) ;
  • Furkan Dogan (19 ans) : cinq coups de feu Ă  moins de 45 centimĂštres, face Ă  l'arriĂšre de la tĂȘte, deux jambes et l'autre sur le dos ;
  • Cegdet Kiliclar (38 ans) : blessure par balle au front ;
  • Cengiz Songur (47 ans) : une blessure par balle Ă  l'avant du cou ;
  • Topcuoglu Çetin (54 ans) : trois balles dans le cou, le cĂŽtĂ© gauche de la tĂȘte, du cĂŽtĂ© droit de l'estomac ;
  • Yaldiz Sahri (Ăąge inconnu) : quatre balles dans la poitrine Ă  gauche, la jambe gauche, jambe droite (deux) ;
  • Necdet Yildirim (32 ans) : deux blessures par balle Ă  l'Ă©paule droite, Ă  gauche en arriĂšre.

RĂ©actions internationales

Cette action est largement condamnĂ©e par la communautĂ© internationale[5] et place IsraĂ«l dans une situation dĂ©licate dans la mesure oĂč, effectuĂ©e dans les eaux internationales, elle est « indiscutablement contraire au droit international »[6] pour certains, et tout Ă  fait lĂ©gale pour d'autres[71] - [72].

Refusant le principe d'une mission d'enquĂȘte internationale comme le demandait une rĂ©solution adoptĂ©e par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies[73], IsraĂ«l met sur pied sa propre commission d'enquĂȘte dirigĂ©e par un ancien juge de la Cour suprĂȘme israĂ©lienne avec pour mission d'« enquĂȘter sur les aspects relatifs Ă  l’action entreprise par l’État d’IsraĂ«l pour empĂȘcher des navires d’atteindre les cĂŽtes de Gaza »[74].

À la suite des pressions de la communautĂ© internationale, IsraĂ«l dĂ©cide le de lever l'embargo sur les « biens Ă  usage civil », tout en maintenant le blocus maritime afin d'empĂȘcher l'importation de matĂ©riel de guerre[75]. Alain Gresh signalera tout de mĂȘme « dans le mĂȘme temps, ne surestimons pas ce qui a Ă©tĂ© fait : le blocus se poursuit (mĂȘme si le terminal de Rafah est dĂ©sormais ouvert). Avant le blocus, le nombre moyen de camions se rendant chaque mois Ă  Gaza Ă©tait de 12 350, soit 400 par jour. Au mois de juillet 2008, ce nombre Ă©tait tombĂ© Ă  un millier, avant de descendre en novembre Ă  23 camions. Au printemps 2010, il en passait 2 500 par mois, soit moins du quart des besoins estimĂ©s. En juillet 2010, Ă  la suite de l’assouplissement, ce chiffre grimpait Ă  4 000, bien moins qu’avant le blocus. »[76]

Le rapport Palmer est le rĂ©sultat de l’enquĂȘte sur l'abordage de la flottille pour Gaza du menĂ©e Ă  la demande du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies, Ban Ki-moon, le . Le rapport qui a Ă©tĂ© publiĂ© le conclut que le blocus israĂ©lien de la bande de Gaza est lĂ©gal mais, en rĂ©fĂ©rence Ă  l'abordage, estime que « la dĂ©cision d'IsraĂ«l de prendre le contrĂŽle des bateaux avec une telle force Ă  grande distance de la zone du blocus et sans mise en garde prĂ©alable Ă©tait excessive et dĂ©raisonnable ». La commission note toutefois que « [les soldats de] l'armĂ©e israĂ©lienne ont Ă©tĂ© accueillis par une rĂ©sistance organisĂ©e et violente d'un groupe de passagers » durant l'arraisonnement du Mavi Marmara et que « l'usage de la force Ă©tait nĂ©cessaire Ă  des fins de lĂ©gitime dĂ©fense » mais Ă©galement que « les pertes de vie et les blessures rĂ©sultant de l'usage de la force par les forces israĂ©liennes lors de la prise de contrĂŽle du Mavi Marmara Ă©tai[en]t inacceptable[s] » tout en considĂ©rant que les militants Ă  bord des six bateaux de la flottille avaient « agi de façon imprudente en essayant de forcer le blocus naval »[77] - [7] - [78] - [79].

Plainte auprÚs de la Cour pénale internationale

Le , le gouvernement des Comores, sous pavillon duquel naviguait le Mavi Marmara, dĂ©fĂšre le cas auprĂšs de la procureure de la Cour pĂ©nale internationale et transmet un renvoi, en lui demandant d'enquĂȘter sur les crimes relevant de sa compĂ©tence au titre des articles 12, 13 et 14 du Statut de Rome. Le procureur indique qu'il va procĂ©der Ă  un examen prĂ©liminaire[80]. Le , la procureure indique qu'elle ne poursuivra pas IsraĂ«l, mĂȘme s'il est raisonnable de penser que des crimes de guerre ont Ă©tĂ© commis, car ces crimes ne sont pas « suffisamment graves pour que la Cour y donne suite », la CPI devant « avant tout se concentrer sur les crimes de guerre commis Ă  grande Ă©chelle ou dans la poursuite d'un plan ou d'une politique »[81]. Le , les Comores, appuyĂ©es par le reprĂ©sentant des victimes, font appel de la dĂ©cision[82]. Le , la Chambre prĂ©liminaire de la CPI demande Ă  la procureure de revoir sa dĂ©cision, et parle d'erreurs fait dans l'apprĂ©ciation du dossier[83] ; cette demande provoque la colĂšre d'IsraĂ«l[84]. Le , la procureure rejette les recommandations des juges, et fait appel en interne de leur dĂ©cision[85]. La dĂ©cision est donc suspendue Ă  la dĂ©cision de la chambre d'appel[82]. Le 16 septembre 2020, les juges de la CPI dĂ©clarent dans un communiquĂ© rejeter la demande des Comores[86].

En 2016, Israël a versé 20 millions de US dollars (env. 18 000 000 d'euros) à la Turquie à titre d'indemnités pour l'arraisonnement du Mavi Marmara et la mort de 10 militants turcs. Israël aurait aussi présenté des excuses à la Turquie et se serait engagé à alléger le blocus de Gaza. En contrepartie, la Turquie abandonne les poursuites contre des ex-chefs militaires israéliens et normalise ses relations diplomatiques avec Israël[87].

Notes et références

  1. (fr) « La flottille : six navires, 10 000 tonnes d’aide humanitaire, 700 passagers », LibĂ©ration (consultĂ© le ).
  2. « Assaut israélien meurtrier contre la flottille pour Gaza », sur La Croix, (consulté le ).
  3. vidéovidéo 2.
  4. « Un des membres de la flottille parle d’une « agression » israĂ©lienne », Le Monde.
  5. Le Parisien, « Un tollĂ© international aprĂšs l'assaut sanglant d'IsraĂ«l », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. Serge Sur, « Israël a commis un acte indiscutablement contraire au droit international », sur Le Monde, .
  7. (en) http://www.un.org/News/dh/infocus/middle_east/Gaza_Flotilla_Panel_Report.pdf.
  8. (en) www.haaretz.com.
  9. fr.news.yahoo.com.
  10. « For third time, ICC prosecutor refuses to open probe into Gaza flotilla incident », sur timesofisrael.com (consulté le ).
  11. Greta Berlin, « As American as Apple Pie », freegaza.org, 30 mai 2010.
  12. (el) (en) « ÎˆÏ„ÎżÎčÎŒÎż Μα Î”ÎŒÏ€ÎżÎŽÎŻÏƒÎ”Îč Ï„ÎżÎœ « ÎŁÏ„ÏŒÎ»Îż της Î•Î»Î”Ï…ÎžÎ”ÏÎŻÎ±Ï‚ » Ï„Îż Î™ÏƒÏÎ±ÎźÎ» », tvxs.gr (consultĂ© le ).
  13. (en) « Deaths as Israeli forces storm Gaza aid ship », bbc.co.uk (consulté le ).
  14. (en) « Turkey-led aid flotilla to Gaza anchored at Mediterranean coast », World Bulletin,‎ (lire en ligne).
  15. (en) « Irish captives’ fate unknown after Gaza strike », (consultĂ© le ).
  16. « Ambassade d'IsraĂ«l en France : le Hamas continue d'empĂȘcher le transfert d'aide humanitaire », TV5 Monde, Ambassade d'IsraĂ«l en France,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. « Gaza : oĂč est la cargaison de la flottille internationale ? », L'Express,‎ (lire en ligne).
  18. (en) « Israel transfers hundreds of Gaza flotilla activists to airport for deportation », Haaretz, publié le 1er juin 2010.
  19. (pt) « Brasileira estava na frota atacada por Israel, diz amiga » (consulté le ).
  20. « Abordage meurtrier de la flotille (sic) à Gaza : Israël confirme des morts »], Le Parisien, publie le 31 mai 2010.
  21. (en) « Toplevel Islamic extremists linked to Gaza flotilla », Dover Tsahal.
  22. (en) Amos Harel, Avi Issacharoff, Anshel Pfeffer et News Agencies, « Israel Navy commandos: Gaza flotilla activists tried to lynch us », Haaretz,‎ (lire en ligne).
  23. (en) Barak Ravid et Yuval Azoulay, « Israel: Gaza aid convoy can unload cargo in Ashdod for inspection », sur Haaretz, (consulté le ).
  24. (en) « Defying Blockade, Cargo and Passenger Vessels Head for Gaza », sur New York Times, .
  25. (en) « Irish ship Rachel Corrie was sabotaged by Israeli intelligence says report », uruknet.info.
  26. « IsraĂ«l a empĂȘchĂ© le « Rachel Corrie » d'atteindre Gaza », Le Figaro.
  27. (fr) « Flottille : soupçons de sabotage », Le Figaro (consulté le ).
  28. (fr) « PO : la « flottille de la Liberté » à Gaza lundi », RIA Novosti.
  29. « Hésitations israéliennes face à la « Flotte de la Liberté » », Info-Palestine.
  30. Le Post Analyse : La flotte de la liberté, une mascarade médiatique humanitaire de propagande.
  31. (en) « Turkey rejects Israeli deal on Gaza sail », ynetnews.com.
  32. « La « Flotte de la libertĂ© » et le traitement de l’information », info-palestine.net.
  33. « romandie.com ».
  34. « Flottille : 8 Turcs et un AmĂ©ricain tuĂ©s », Le Figaro.
  35. (fr)Pierre Haski, « IsraĂ«l gagne la bataille navale en se tirant une balle dans le pied », Maariv,‎ (lire en ligne).
  36. (en)Close-Up Footage of Mavi Marmara Passengers Attacking IDF Soldiers, vidéo sur Youtube.
  37. (en) « Israël : les militants de Gaza avaient des armes », ynetnews.com.
  38. (en) Yedioth Aharonot.
  39. (en) J. Post.
  40. (he) Israel Hayom, page 02, 2 juin 2010, par Lilakh Shouval, Matai Touchfeld et Shlomo Tsazna.
  41. « Tsahal manquait d’informations », Jerusalem Post, 2 juin 2010.
  42. Le raid contre la flottille pour Gaza racontĂ© par les journaux israĂ©liens, dĂ©pĂȘche AFP publiĂ©e dans Le Monde, le 4 juin 2010.
  43. « Un journal turc diffuse des images censurées par Israël », Rue89, 6 juin 2010.
  44. (en) « IDF troops shown bleeding in Turkish press », ynetnews.com.
  45. (he) « Un journal turc présente les soldats battus et ensanglantés », Maariv.
  46. (tr) Hurriyet. Photos publiées par le quotidien turc Hurriyet.
  47. (tr) « Israël a retiré les photos », Hurriyet.
  48. « Des images des soldats israéliens tabassés sur la flottille », slate.fr.
  49. (en) Guardian staff reporter, « Israeli soldiers' account: 'They just tore him to pieces' », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  50. (en) Isabel Kershner, « At Least 10 Are Killed as Israel Halts Flotilla With Gaza Aid », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  51. « Les Français de retour Ă  Paris fustigent l’assaut israĂ©lien », Le Figaro.
  52. « Attaque flottille  : les vidĂ©os peu convaincantes de l'armĂ©e israĂ©lienne - Par Dan Israel / ArrĂȘt sur images », sur ArrĂȘt sur images (consultĂ© le ).
  53. « Raid : le bilan officiel israélien contesté par des militants », nouvelobs.com, publié le 3 juin 2010.
  54. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/06/04/97001-20100604FILWWW00418-flottille-une-scene-d-apocalypse.php « Flottille : « une scĂšne d’apocalypse » »], dĂ©pĂȘche de l’AFP publiĂ©e dans Le Figaro du 4 juin 2010.
  55. Le Monde avec AFP, « Un des membres de la flottille parle d'une "agression" israĂ©lienne », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  56. (en) « Egyptian lawmaker slammed for speaking of beaten troops », sur Ynetnews, .
  57. « Israël face aux témoignages des militants et à la colÚre de la communauté internationale », Le Monde avec AFP et Reuters, 2 juin 2010.
  58. « Les premiers militants français sont à Paris », Le Point, 3 juin 2010.
  59. « IsraĂ«l : arraisonnement irraisonnable, l’Allemagne hausse le ton », La Gazette de Berlin.
  60. « Israël assure que tous les détenus de la flottille ont été libérés », Le Monde, 2 juin 2010.
  61. L’intervention israĂ©lienne racontĂ©e par Henning Mankell, Jens Littorin, Dagens Nyheter, 3 juin 2010.
  62. « Un militant de la flottille : « Nous nous sommes sentis abandonnés par la France » », Le Monde, 4 juin 2010.
  63. « http://www.kuwaittimes.net/read_news.php?newsid=MTIxMzM1OTI2MA== »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  64. « Tous les militants de la flottille ont quitté Israël », lefigaro.fr, publié le 3 juin 2010.
  65. « 'Marmara' captain : I opposed violence », sur The Jerusalem Post (consulté le ).
  66. (en) Haroon Siddique, « Gaza convoy activists claim Israeli soldiers using debit cards stolen in raid » AccÚs libre, sur guardian.co.uk, The Guardian, (consulté le ).
  67. (en) Michael Slackman, « In Bid to Quell Anger Over Raid, Israel Frees Detainees », The New York Times, publié le 2 juin 2010.
  68. (en) « Red Cross visits wounded activists », Jerusalem Post,‎ (lire en ligne).
  69. Le Monde.
  70. (en) « Gaza flotilla attack : Autopsies reveal intensity of Israeli military force », sur the Guardian, (consulté le ).
  71. « Surprise, surprise, oĂč est le droit international dans l'affaire de Gaza ? », Autour de la libertĂ©.
  72. « Israel’s Actions: Entirely Lawful ».
  73. « Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU se prononce pour une enquĂȘte internationale », lemonde.fr, 2 juin 2010.
  74. « Flottille de Gaza : IsraĂ«l crĂ©e une commission d'enquĂȘte », LibĂ©ration, 14 juin 2010.
  75. dĂ©pĂȘche AFP, « IsraĂ«l lĂšve l'embargo de Gaza sur les biens « Ă  usage civil Â» », L'Express,‎ (lire en ligne).
  76. Le Monde diplomatique, 21 octobre 2010, Henning Mankell persiste et signe.
  77. Le Monde avec AFP et Reuters, « Flottille pour Gaza : la Turquie veut engager des poursuites », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  78. (en) https://www.nytimes.com/2011/09/02/world/middleeast/02flotilla.html?_r=1.
  79. (en) http://www.jpost.com/DiplomacyAndPolitics/Article.aspx?id=236369.
  80. « Les autorités comoriennes ont déféré une situation au Procureur de la CPI concernant les événements de mai 2010 sur le navire « MAVI MARMARA » », site de la CPI, 14 mai 2013.
  81. « Israël ne sera pas poursuivi pour l'assaut de la flottille de Gaza », sur Le Monde, .
  82. (en)« Q&A on ICC’s preliminary examination of Israel’s 2010 attack on humanitarian aid flotilla », FIDH, 28 juillet 2015.
  83. « La Chambre prĂ©liminaire I de la CPI demande au Procureur de reconsidĂ©rer sa dĂ©cision de ne pas enquĂȘter sur la situation renvoyĂ©e par l'Union des Comores », CPI, 16 juillet 2015.
  84. « Mavi Marmara : La CPI va réexaminer la décision de ne pas poursuivre Israël », i24news.com, 16 juille 2015.
  85. « Mavi Marmara : la procureur de la CPI rejette la recommandation des juges », i24news.com, 27 juillet 2015.
  86. « Flottille Gaza : la CPI rejette un appel contre le refus de poursuivre Israël », sur The Times of Israel,
  87. dĂ©pĂȘche AFP du 3 oct. 2016 citĂ©e par http://www.cclj.be/actu/israel/israel-verse-20-millions-dollars-indemnites-turquie.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Réponse israélienne
RĂ©ponse des activistes
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.