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Verglas massif de janvier 1998 dans le nord-est de l'Amérique du Nord

Le verglas massif[6] de janvier 1998 dans le nord-est de l'AmĂ©rique du Nord est une pĂ©riode de cinq jours consĂ©cutifs en oĂč une sĂ©rie de perturbations mĂ©tĂ©orologiques donnĂšrent de la pluie verglaçante dans l'Est du Canada, la Nouvelle-Angleterre et le nord de l'État de New York. Le verglas, atteignant plus de dix centimĂštres d'Ă©paisseur par endroits, a provoquĂ© l'un des plus importants dĂ©sastres naturels en AmĂ©rique du Nord. Il est possible Ă©galement de parler de tempĂȘte de pluie verglaçante mais ce terme est gĂ©nĂ©ralement rĂ©servĂ© dans un cas oĂč les prĂ©cipitations sont accompagnĂ©es de vents violents, ce qui n'est pas le cas ici[7] - [8].

Verglas massif de janvier 1998 dans le nord-est de l'Amérique du Nord
Cliquez pour voir la boucle de photos du satellite GOES-8 montrant le contenu en eau des nuages sur l'est de l'Amérique du Nord du 7 au 9 janvier 1998.
Localisation
Pays
Régions affectées
Est de l'Ontario, sud du QuĂ©bec, nord de l'État de New York et de la Nouvelle-Angleterre, sud du Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse. Pluie abondante dans les Appalaches.
Coordonnées
45° 07â€Č N, 73° 40â€Č O
Caractéristiques
Type
TempĂȘte synoptique hivernale verglas/pluie/neige
Vent maximal
négligeables
Pression minimale
inconnue
Cumul des précipitations
jusqu'Ă  80 cm de neige[1] et 125 mm de pluie/verglas[2] (selon les endroits)
Date de formation
Date de dissipation
Conséquences
Nombre de morts
Canada[3] : 28
États-Unis[4] : 16 (plus 12 par inondations dans le sud)
Coût
4 Ă  7 milliards USD (2005)[4] - [5]
Géolocalisation sur la carte : Montérégie
(Voir situation sur carte : Montérégie)
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)

Le poids du verglas a provoqué des pannes de courant généralisées par l'écroulement des pylÎnes de plusieurs lignes à haute tension ainsi que d'importants dommages aux arbres et aux propriétés. Il a également provoqué l'annulation des vols aériens, des transports ferroviaires, et perturbé grandement les déplacements par automobile et autobus.

Les conséquences les plus désastreuses du verglas ont été enregistrées dans le corridor situé entre Ottawa, Montréal et Sherbrooke, au Canada, particuliÚrement dans ce qui sera surnommé le « triangle noir », formé par les municipalités de Saint-Jean-sur-Richelieu, de Granby et de Saint-Hyacinthe, à l'est de Montréal. Les effets du phénomÚne se sont étendus bien au-delà de la période de pluie verglaçante, créant ce qui est communément appelé la crise du verglas alors que plus de quatre millions de personnes ont été laissées sans électricité pendant des périodes variant de quelques jours à cinq semaines.

Contexte

Structure des masses d'air lors du verglas de 1998. A pour anticyclone et D pour dépression.

Le verglas est une accumulation de glace provenant du gel des gouttes de pluie ou de bruine au contact d'un objet dont la tempĂ©rature se situe sous le point de congĂ©lation. La pluie verglaçante est un phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©orologique normal au Canada et en Nouvelle-Angleterre en hiver. Elle se manifeste gĂ©ographiquement dans un Ă©troit corridor oĂč les vents froids de surface sont canalisĂ©s d'est Ă  nord-est en surface par la gĂ©ographie locale (vallĂ©e du Saint-Laurent, de la riviĂšre des Outaouais, des Appalaches, etc.) alors que de l'air doux et humide venant du sud la surmonte en altitude[9].

Les prĂ©cipitations qui se forment dans l'air doux d'altitude se transforment en pluie en dessous du niveau oĂč la tempĂ©rature dĂ©passe le point de congĂ©lation mais cette pluie se recongĂšle au contact du sol sous zĂ©ro. Si la couche froide est trop Ă©paisse, les gouttelettes se transforment en granule de glace avant de tomber au sol et il s'agit alors de grĂ©sil moins dommageable[9].

La rĂ©gion de MontrĂ©al subit entre 12 et 17 Ă©pisodes de verglas par an, totalisant entre 45 et 65 heures de pluie verglaçante annuellement[1]. Cependant, ces pĂ©riodes de verglas durent rarement plus que quelques heures Ă  la fois et les accumulations de glace ne sont que de quelques millimĂštres. Cela cause des dĂ©sagrĂ©ments, tels des routes et des trottoirs glissants qui causent des accidents, mais l'usage de dĂ©glaçants par les services de voirie suffit Ă  ramener la situation Ă  la normale.

Lors des Ă©pisodes plus importants, des pannes Ă©lectriques sont rapportĂ©es, mais en gĂ©nĂ©ral il s'agit de ruptures du rĂ©seau de distribution domestique lorsque des branches cassent sous le poids de la glace et brisent les fils Ă©lectriques. Le courant est alors rĂ©tabli en quelques heures. Les rĂ©seaux Ă©lectriques de haute tension sont construits pour faire face Ă  des accumulations importantes de verglas Ă  la suite d'une tempĂȘte qui a eu lieu en . En trois jours, celle-ci avait laissĂ© Ă  MontrĂ©al de 30 Ă  40 millimĂštres de verglas, le tout accompagnĂ© de forts vents, et avait paralysĂ© la ville[1]. Ces rĂ©seaux sont donc en gĂ©nĂ©ral peu affectĂ©s depuis ce temps mais un verglas important juste un an auparavant, les 4 et , avait laissĂ© 250 000 foyers sans Ă©lectricitĂ© de quelques heures Ă  plusieurs jours dans les rĂ©gions de LanaudiĂšre, des Laurentides, de la MontĂ©rĂ©gie, de la Mauricie et des Bois-Francs[10].

Description de la tempĂȘte

Évolution mĂ©tĂ©orologique

Carte d'altitude Ă  500 hPa (environ 5,5 kilomĂštres d'altitude) le . On remarque le creux baromĂ©trique qui marque l'onde de Rossby sur l'Ouest du continent et la circulation d'ouest sur la cĂŽte atlantique

Le , un creux baromĂ©trique nord-sud de grande amplitude dans la circulation atmosphĂ©rique, appelĂ© onde longue de Rossby, s'est formĂ© au-dessus des montagnes Rocheuses pendant que la circulation Ă©tait zonale (d'ouest en est) sur l'Est du continent nord-amĂ©ricain. Ce creux s'est graduellement dĂ©placĂ© vers l'est, Ă  travers les États-Unis, pendant que la circulation est demeurĂ©e stable entre les Grands Lacs et Terre-Neuve. Dans ce creux, les vents amenaient l'air doux du Golfe du Mexique, mais celui-ci devait tourner vers l'est en arrivant au niveau de la frontiĂšre entre le Canada et le Nord-Est des États-Unis, sur les rĂ©gions entre Ottawa et le Sud du Nouveau-Brunswick[2].

En surface, un anticyclone s'Ă©tendait sur le Nord de l'Ontario et du QuĂ©bec, se dirigeant vers le Labrador. On retrouvait en mĂȘme temps une dĂ©pression mĂšre quasi stationnaire sur les Grands Lacs infĂ©rieurs (Lac ÉriĂ© et Ontario) avec un front stationnaire vers la Nouvelle-Écosse[2]. La circulation entre l'anticyclone et le front Ă©tant du nord-est et canalisĂ©e par la vallĂ©e du Saint-Laurent, l'augmentation du gradient de pression atmosphĂ©rique qui s'est effectuĂ©e au cours des jours suivants a maintenu un apport d'air arctique, sous le point de congĂ©lation, dans les niveaux infĂ©rieurs de l'atmosphĂšre[2].

Carte météorologique de surface du

Une sĂ©rie de dĂ©pressions s'est formĂ©e dans la circulation gĂ©nĂ©rale le long du front chaud du 4 au . Les prĂ©cipitations formĂ©es en altitude dans l'air venant du Golfe du Mexique Ă©taient sous forme de neige mais fondaient plus bas. Cependant, en arrivant au sol prĂšs et au nord du front, cette pluie se congelait au contact des objets ayant une tempĂ©rature sous zĂ©ro degrĂ© Celsius. Le , une premiĂšre vague de pluie verglaçante a frappĂ© au nord du front, suivie d'une seconde le 6. Ces derniĂšres ont laissĂ© plusieurs centimĂštres de verglas (par ex. l’aĂ©roport de Saint-Hubert sur la rive mĂ©ridionale a reçu 35,3 mm et Granby 41 mm)[2] - [11] - [12].

Entre les 7 et 9 janvier, le creux d'altitude est arrivĂ© prĂšs de la vallĂ©e du Mississippi, augmentant le flux d'air doux et humide. Une dĂ©pression majeure s'est alors formĂ©e dans le Sud des États-Unis gĂ©nĂ©rant une quantitĂ© importante de prĂ©cipitations[2]. Comme la circulation d'altitude n’avait pas changĂ© entre les Grands Lacs et Terre-Neuve, les vents sont restĂ©s du nord-est dans la vallĂ©e du Saint-Laurent. Des quantitĂ©s significatives de neige sont alors tombĂ©es sur l'Est du Canada mais le long du front stationnaire le tout s'est transformĂ© en pluie verglaçante avec de plus impressionnantes accumulations (ex. 54 mm Ă  Saint-Hubert et 70 mm Ă  Granby[11] - [12]). Ce systĂšme contenait de l'air trĂšs instable et des orages ont Ă©tĂ© rapportĂ©s un peu partout, ce qui augmenta les prĂ©cipitations[2].

Cliquez pour voir l'évolution du creux d'onde longue en jaune et du contenu en vapeur d'eau des nuages du 7 au 9 janvier 1998. Les +/- en bleu et vert représentent les impacts de foudre.

Le verglas a particuliĂšrement touchĂ© les villes ontariennes d'Ottawa et Kingston, le Sud-Ouest du QuĂ©bec, l'extrĂȘme Sud du Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, le Nord de l'État de New York et des rĂ©gions des États du Vermont, New Hampshire et Maine[1] - [2]. Au QuĂ©bec, les rĂ©gions de MontrĂ©al et de la MontĂ©rĂ©gie ont Ă©tĂ© les plus touchĂ©es[1].

Les rĂ©gions qui se situaient au nord de la zone de verglas ont reçu des quantitĂ©s de neige de l'ordre de 40 Ă  80 centimĂštres durant la mĂȘme pĂ©riode[1]. Ceci a causĂ© des dĂ©sagrĂ©ments Ă  plusieurs rĂ©gions comme celles de la ville de QuĂ©bec et de l'Est de la province, ainsi que pour une partie des Maritimes. Cependant, elles avaient l'Ă©quipement nĂ©cessaire au dĂ©neigement et ce ne fut pour elles qu'une sĂ©rie de tempĂȘtes de neige normales.

Les rĂ©gions juste au sud de la bande de verglas avaient des tempĂ©ratures au-dessus de zĂ©ro degrĂ© Celsius mais le sol Ă©tait gelĂ© en profondeur ou dĂ©jĂ  saturĂ© par la fonte des neiges. Comme elles ont reçu jusqu’à plus de 100 millimĂštres de pluie, toute cette eau a causĂ© de nombreuses inondations puisque le sol ne pouvait l'absorber[2] - [13]. La pluie encore plus forte a Ă©galement fait des dĂ©gĂąts jusqu'au Tennessee puisque ce systĂšme a pompĂ© de l'air tropical tout le long des Appalaches[4].

El Niño et autres considérations

Effet du El Niño et de La Niña dans le Pacifique Nord et sur l'Amérique du Nord.
Influence du El Niño

Le phĂ©nomĂšne El Niño, en remplaçant les eaux froides de surface du Pacifique Est par des eaux chaudes, peut affecter les systĂšmes mĂ©tĂ©orologiques non seulement de la rĂ©gion immĂ©diate mais par ricochet les conditions climatiques dans les rĂ©gions plus Ă©loignĂ©es du globe. Ce message d’échelle planĂ©taire est convoyĂ© par des dĂ©placements des rĂ©gions de pluies tropicales, qui affectent ensuite les structures de vent sur toute la planĂšte.

Les impacts d’El Niño sur le climat aux latitudes tempĂ©rĂ©es sont les plus Ă©vidents pendant l’hiver. Par exemple, la plupart des hivers El Niño sont doux sur le Canada occidental et sur des rĂ©gions du Nord-Ouest des États-Unis, et pluvieux sur le Sud des États-Unis (du Texas Ă  la Floride). La version 1997-98 d’El Niño provoqua des sĂ©cheresses et des feux de forĂȘts en IndonĂ©sie, de fortes pluies en Californie et des inondations dans la rĂ©gion du Sud-Est des États-Unis[14]. L'impact est moins Ă©vident sur la cĂŽte est de l'AmĂ©rique du Nord mais le dĂ©placement du courant-jet subtropical vers le nord transporte plus d’humiditĂ© venant du Pacifique et du golfe du Mexique[2] - [15]. Pendant ce temps, le courant-jet polaire reste plus au nord ce qui empĂȘche les poussĂ©es d’air arctique[2].

L’épisode El Niño de 1997-98 a donc mis en place une partie de la configuration mĂ©tĂ©orologique nĂ©cessaire Ă  la tempĂȘte. Cependant, le positionnement d'un fort anticyclone sur le Nord-Est du QuĂ©bec, qui a servi de rĂ©servoir d’air froid prĂšs du sol, et d'une crĂȘte stationnaire sur l'Atlantique ne peuvent lui ĂȘtre attribuĂ©s[15]. Donc l’impact d’El Niño est un sujet encore dĂ©battu[9] - [2] - [15]. En particulier quand le verglas massif de 1961, le second en importance dans le Sud-Ouest du QuĂ©bec, ne s'est pas produit une annĂ©e d’El Niño[15].

Analyses des masses d'air
Trajectoire des masses d'air entre le 31 décembre 1997 en altitude et leur arrivée dans la région du verglas massif du 5 au 9 janvier 1998.

Une Ă©tude des professeurs Gyakum (UniversitĂ© McGill, MontrĂ©al) et Roebber (UniversitĂ© du Wisconsin, Milwaukee) a dĂ©montrĂ© que l’humiditĂ© venant du golfe du Mexique retraçait sa source jusque dans l’Atlantique subtropical formant une vĂ©ritable riviĂšre atmosphĂ©rique[16]. Les cinq jours de l'Ă©vĂ©nement peuvent ĂȘtre divisĂ©s en deux phases comme vu antĂ©rieurement. Les deux chercheurs ont trouvĂ© que l'air des premiĂšres prĂ©cipitations avait commencĂ© son pĂ©riple le vers 0 heure TU dans la rĂ©gion de la Baie d'Hudson Ă  une altitude de 300 Ă  400 hPa, s'Ă©tait ensuite dĂ©placĂ© vers le sud, tout en descendant vers le sol, et avait finalement capturĂ© chaleur et humiditĂ© au-dessus du Golfe du Mexique avant de remonter vers les Grands Lacs[16]. L'air qui est arrivĂ© le , et qui a causĂ© les prĂ©cipitations principales, a commencĂ© son pĂ©riple en altitude plus tard le Ă  partir du Groenland et de la Baie d'Hudson, s'est retrouvĂ© prĂšs de la surface de la mer dans l'Atlantique au large des Ăźles du Cap-Vert et est remontĂ© ensuite avec la circulation atmosphĂ©rique vers les Grands Lacs en passant juste Ă  l'ouest des Appalaches[16].

Ils ont comparĂ© la situation avec les archives d’analyses mĂ©tĂ©orologiques du NCEP pour trouver des cas similaires. Les professeurs ont trouvĂ© cinq cas oĂč une circulation atmosphĂ©rique, persistant au moins trois jours et rĂ©sultant en une pĂ©riode prolongĂ©e de verglas, s’en approchait. La diffĂ©rence majeure entre ces cas et le verglas massif de 1998 Ă©tait leurs valeurs de tempĂ©rature potentielle Ă©quivalente, soit la tempĂ©rature de la masse d'air Ă  laquelle toute sa vapeur d'eau aurait enlevĂ© et qui aurait Ă©tĂ© ramenĂ©e au niveau de pression de 1 000 hPa par un processus adiabatique. Ils ont pu ainsi dĂ©montrer qu’en 1998, cette valeur Ă©tait de 20 kelvins plus Ă©levĂ©e que les cas les plus proches et que cela a provoquĂ© une accumulation de glace de 100 % supĂ©rieure[16].

Effets

Carte de la zone affectée par le verglas. La zone entre Montréal et Sherbrooke, la Montérégie, fut surnommée « le triangle noir » (source des données : Environnement Canada)

Du 5 au , la pluie verglaçante est tombĂ©e pendant 80 heures au total, laissant une couche de 50 Ă  100 millimĂštres de verglas sur toutes les structures. Selon une Ă©tude de l’Institut de PrĂ©vention des Sinistres Catastrophiques, les dommages assurĂ©s et non assurĂ©s, ainsi que les pertes Ă©conomiques, se sont Ă©levĂ©s Ă  environ 6,4 milliards $CAN (de 1998) pour l'ensemble des rĂ©gions touchĂ©es[5].

Environnement Canada dĂ©crit ainsi les effets de la tempĂȘte sur le Canada[1] :

  • « 28 personnes sont mortes (neuf par accidents, sept par intoxication au monoxyde de carbone, cinq dans des incendies, quatre d'hypothermie et trois par des activitĂ©s Ă  risque diverses comme le dĂ©neigement des toits glacĂ©s)[3] » ;
  • « environ 900 000 foyers ont Ă©tĂ© privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© au QuĂ©bec et 100 000 en Ontario » (en gĂ©nĂ©ral un client moyen reprĂ©sente de trois Ă  quatre personnes) ;
  • « environ 100 000 personnes ont dĂ» se rĂ©fugier dans des centres d'hĂ©bergement » ;
  • « sur une pĂ©riode de 24 Ă  48 heures, certains ont dĂ» faire bouillir leur eau avant de la consommer » ;
  • « les compagnies aĂ©riennes et ferroviaires ont dĂ» inciter les gens Ă  Ă©viter la rĂ©gion touchĂ©e » ;
  • « 16 000 soldats (y compris 3 700 rĂ©servistes) ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s pour aider au nettoyage et aux Ă©vacuations et pour assurer la sĂ©curitĂ© » (OpĂ©ration RĂ©cupĂ©ration[17]) ;
  • « des millions de rĂ©sidents des rĂ©gions touchĂ©es ont dĂ» vivre en transit, visitant leur famille pour se laver ou partager leur repas ou emmĂ©nageant temporairement chez des amis ou dans un centre d'hĂ©bergement » ;
  • « l'Ă©pisode prolongĂ© de verglas a endommagĂ© des millions d'arbres, 120 000 km de lignes Ă©lectriques et de cĂąbles tĂ©lĂ©phoniques, 130 pylĂŽnes majeurs de transport Ă©valuĂ©s Ă  100 000 $CAN chacun et environ 30 000 poteaux de bois Ă  3 000 $CAN piĂšce » (selon un article du journal Le Devoir de 2008, ce sont 1 000 pylĂŽnes d'acier et 16 000 poteaux en bois qui se sont Ă©croulĂ©s seulement au QuĂ©bec[18]) .

Aux États-Unis, le National Weather Service rapporte que le Nord des États de New York, du Vermont et du New Hampshire, ainsi qu’une bonne partie du Maine, ont Ă©tĂ© affectĂ©s par le verglas[4]. Il s'est accumulĂ© jusqu'Ă  75 mm entre le lac Ontario et la frontiĂšre canadienne dans l'État de New York[4]. Dans les zones affectĂ©es, plus de 500 000 clients ont Ă©tĂ© privĂ©s d'Ă©lectricitĂ©, dont 80 % de la population du Maine[4]. La part des dommages aux États-Unis est estimĂ©e Ă  au moins 1,4 milliard $US (de 1999) et quatorze personnes sont mortes (neuf dans l'État de New York, cinq dans le Maine et deux dans le New Hampshire)[4].

Pannes Ă©lectriques

Dommages aux arbres et glace Ă©paisse sur les lignes Ă©lectriques, 8 janvier 1998
Chronologie[3]

Dans la soirĂ©e du , la pluie verglaçante commence Ă  tomber sur l'Est de l'Ontario, le Sud-Ouest du QuĂ©bec et les États amĂ©ricains frontaliers. Des pannes de courant isolĂ©es surviennent le , Ă  mesure que la glace s'accumule sur les arbres et les lignes Ă©lectriques. Le , prĂšs de 650 000 habitants de l'Ontario et du QuĂ©bec n'ont plus de courant Ă©lectrique.

Le lendemain, Montréal est touché à la suite de l'effondrement de plusieurs pylÎnes de la ligne passant par Drummondville. Les institutions privées et publiques ainsi que les commerces ferment leurs portes. Plus d'un million d'abonnés d'Hydro-Québec et des dizaines de milliers en Ontario sont sans électricité. Vu la durée des pluies verglaçantes, les gouvernements du Québec et de l'Ontario déclarent l'état d'urgence le . Le Québec fait appel aux Forces armées canadiennes pour venir en aide aux agents d'interventions d'urgence sur le terrain. Le , 1,4 million d'abonnés du Québec sont sans électricité et une partie de la ville de Montréal n'est plus approvisionnée en eau parce que les stations de pompage ne sont plus alimentées en électricité. Le verglas atteint les provinces maritimes du Canada.

Le , la moitiĂ© de la population du QuĂ©bec est privĂ©e d'Ă©lectricitĂ©. Le 11, Hydro-QuĂ©bec estime Ă  au moins deux semaines le temps nĂ©cessaire pour les rĂ©parations dans la rĂ©gion au sud de MontrĂ©al qui est la plus touchĂ©e. Le , c'est au tour de 4 000 abonnĂ©s du Nouveau-Brunswick de perdre le courant.

Le courant est rĂ©tabli Ă  MontrĂ©al entre les 14 et , mais les activitĂ©s au centre-ville sont limitĂ©es Ă  cause des dangers inhĂ©rents Ă  la glace accumulĂ©e. Vers le , environ 500 000 QuĂ©bĂ©cois et 50 000 Ontariens sont toujours privĂ©s d'Ă©lectricitĂ©. À MontrĂ©al, les Ă©coles rouvrent et la vie revient Ă  la normale graduellement, mais le rĂ©seau est fragile et le , une panne Ă©lectrique prive 110 000 abonnĂ©s de courant durant quatre heures.

Les rĂ©parations des rĂ©seaux Ă©lectriques, parfois temporaires, sont longues et difficiles. Le , au moins 60 000 abonnĂ©s quĂ©bĂ©cois sont encore privĂ©s d'Ă©lectricitĂ©, la moitiĂ© se trouvant dans ce qui prendra le nom de « Triangle noir » dans les mĂ©dias : le pĂ©rimĂštre bordĂ© par les villes de Granby, Saint-Jean-sur-Richelieu et Saint-Hyacinthe, avec en son centre la municipalitĂ© de Saint-CĂ©saire[19]. Il reste encore quelques milliers de foyers sans Ă©lectricitĂ© en Ontario. Le , plus de 220 poseurs de lignes Ă©lectriques arrivant de la Colombie-Britannique et du Manitoba, viennent prĂȘter main-forte et participer Ă  la reconstruction du rĂ©seau Ă©lectrique. Hydro-QuĂ©bec annonce que sa rĂ©serve de piĂšces de rechange, prĂ©vue pour cinq ans, est Ă©puisĂ©e en Ă  peine trois semaines.

Ce n'est que le que le courant est rĂ©tabli pour les derniers abonnĂ©s, exception faite d'une centaine d'abonnĂ©s temporaires d'Hydro-QuĂ©bec comme des chalets, des camps et des cabanes Ă  sucre. Dans le « Triangle noir », la panne aura durĂ© cinq semaines. Dans les comtĂ©s septentrionaux des États de New York et du Vermont la panne a Ă©tĂ© similaire[13].

Impacts
cm de glace sur une tige mince.

L'effondrement de mille pylĂŽnes Ă©lectriques sous le poids de la glace a coupĂ© l'alimentation en courant hydroĂ©lectrique depuis les barrages au Nord du QuĂ©bec des rĂ©gions affectĂ©es et empĂȘchĂ© les Ă©changes avec l'Ontario et les États-Unis[18] - [20]. Les dizaines de milliers de poteaux de distribution locale, les fils Ă©lectriques et transformateurs qui se sont Ă©galement Ă©croulĂ©s ont rendu le travail de reconnexion encore plus long et ardu. Ces bris ont causĂ© une panne gĂ©nĂ©rale pour plus de 900 000 clients au QuĂ©bec. Ceci reprĂ©sente entre 3 et 3,5 millions de personnes, un client moyen reprĂ©sentant de trois Ă  quatre personnes, soit prĂšs de la moitiĂ© de la population de cette province[5] - [21]. Un million de personnes de plus ont Ă©tĂ© privĂ©es d'Ă©lectricitĂ© dans les autres territoires touchĂ©s pour donner un total de 4,7 millions[5].

Pour évaluer toute la portée d'une telle panne, il faut mentionner que dans une bonne partie des régions affectées l'électricité est la source principale d'énergie domestique et commerciale. En effet, elle est non seulement utilisée pour l'éclairage et les appareils électriques mais également pour le chauffage et la cuisine. Au Québec par exemple, le chauffage d'une résidence en hiver, et de son chauffe-eau en tout temps, représente environ 2/3 des besoins annuels en énergie d'une résidence et se faisait à 70 % grùce à l'électricité en 1996[22]. Ceci est dû au fait que la production hydro-électrique est abondante, a été promue fortement depuis la nationalisation des années 1960 et son prix a moins augmenté que celui des combustibles.

Son utilisation est pratique et ne requiert pas de chaudiĂšre encombrante, mais laisse les utilisateurs trĂšs vulnĂ©rables aux pannes de courant. MĂȘme pour ceux qui utilisent le chauffage au mazout ou au gaz naturel, les contrĂŽles et l'allumage des systĂšmes requiĂšrent une alimentation de courant. Seuls certains, surtout en milieu agricole, avaient des gĂ©nĂ©ratrices portatives et les stocks disponibles en magasin se sont Ă©coulĂ©s rapidement. Une panne prolongĂ©e et Ă©tendue, comme celle du verglas de 1998, laisse donc une vaste population devant l’alternative de se dĂ©placer chez des amis Ă  l'extĂ©rieur de la rĂ©gion affectĂ©e ou d’aller dans des refuges alimentĂ©s par des gĂ©nĂ©ratrices industrielles.

Les gouvernements des provinces et des États affectĂ©s ont rapidement ouvert de tels refuges. Ainsi les Ă©coles, gymnases et centres communautaires sont devenus des dortoirs et cafĂ©tĂ©rias. Afin d'alimenter en Ă©lectricitĂ© les refuges, certaines initiatives se sont donc rĂ©vĂ©lĂ©es nĂ©cessaires dont celles de la mairesse de Boucherville, Francine Gadbois, et du maire de Coteau-du-Lac, qui ont rĂ©quisitionnĂ© des locomotives du Canadien National (CN3502 et CN3555) pour servir de gĂ©nĂ©ratrice. Une troisiĂšme locomotive dĂ©placĂ©e Ă  Boucherville n'a pas Ă©tĂ© nĂ©cessaire[23]. Un certain nombre de ceux qui ont choisi de demeurer chez eux malgrĂ© la tempĂ©rature, entre zĂ©ro et −5 °C du 4 au , et plus bas par la suite, sont dĂ©cĂ©dĂ©s d’hypothermie ou par intoxication au monoxyde de carbone en utilisant des poĂȘles de camping sans ventilation adĂ©quate[3] - [4] - [2]. Le manque d'Ă©lectricitĂ© a conduit Ă©galement Ă  une forte augmentation des hospitalisations dues Ă  des intoxications alimentaires lorsque des personnes ont ingurgitĂ© des aliments pĂ©rimĂ©s, durant ou aprĂšs la crise, pris de leur rĂ©frigĂ©rateur ou congĂ©lateur ayant subi la panne[24].

À MontrĂ©al, deux usines de purification d’eau sur trois tombĂšrent en panne et les rĂ©serves d’eau tombĂšrent Ă  deux heures de consommation pour non seulement alimenter la population, mais Ă©galement pour lutter contre plusieurs incendies causĂ©s par des chauffages d’appoint inadaptĂ©s. L’état-major du Service de sĂ©curitĂ© incendie de MontrĂ©al avait dĂ©cidĂ© en dernier ressort de dĂ©molir les maisons en feu avec des bĂ©liers mĂ©caniques si les usines n'Ă©taient pas rĂ©tablies. MĂȘme aprĂšs le retour de l'eau, il a fallu la faire bouillir durant les trois jours que durĂšrent les opĂ©rations de dĂ©sinfection des systĂšmes[24].

Le , les services de police de Montréal se voient conférer des pouvoirs spéciaux les autorisant à aller de porte en porte ordonner aux gens de quitter leur maison et le 13, les soldats obtiennent le pouvoir de procéder à des arrestations en cas de besoin[3]. Cependant, le taux de crime a chuté de moitié car les gens sont restés chez eux ou sont allés dans les refuges ouverts par les autorités, les conditions extérieures étant trop dangereuses[3].

Dommages aux forĂȘts et Ă  l'agriculture

Les arbres sous le poids de la glace dans l'État de New-York

La pluie verglaçante persistante a endommagĂ© des millions d’arbres[1]. Au QuĂ©bec et en Ontario, Ressources naturelles Canada estime que prĂšs de 2,4 millions d’hectares de forĂȘt ont Ă©tĂ© touchĂ©s, dont 32 % ont Ă©tĂ© endommagĂ©s gravement, mais cela ne reprĂ©sente qu'une partie des arbres morts du fait de l'Ă©vĂšnement mĂ©tĂ©orologique[25]. Les peuplements les plus affectĂ©s ont Ă©tĂ© les Ă©rabliĂšres et les producteurs de sirop d'Ă©rable ont Ă©tĂ© particuliĂšrement frappĂ©s Ă©conomiquement, ayant perdu quelque 300 000 entailles. Les producteurs d’arbres de NoĂ«l ont perdu environ 60 000 arbres. Des coupes d'arbres, des Ă©lagages et le ramassage des branches tombĂ©es, comme dans le parc du mont Royal qui ressemblait Ă  un chantier forestier, ont Ă©tĂ© faits pour rĂ©tablir l'accĂšs Ă  certains sites.

Dans la zone ayant reçu 40 mm ou plus d’accumulation de verglas, il y a 36 % des terres en culture au QuĂ©bec et 22 % de celles en Ontario[20]. Les pertes financiĂšres aux fermes sont dues aux dommages structuraux aux Ă©tables et Ă  l’équipement, Ă  la location de gĂ©nĂ©ratrices et l’achat de carburant, ainsi qu’à la mort de diffĂ©rents types de bĂ©tail. Les agriculteurs les plus touchĂ©s ont Ă©tĂ© les producteurs laitiers. Le secteur touchĂ© est en effet une des principales rĂ©gions de productions laitiĂšres au Canada. La panne Ă©lectrique voulait dire un arrĂȘt de la traite mĂ©canique et un casse-tĂȘte pour entreposer le lait. Ils ont dĂ» se dĂ©barrasser de plus de 10 millions de litres, valant de 5 Ă  6 millions $CAN, parce que les usines de traitement Ă©taient fermĂ©es[20]. Toutefois, 1,5 million de litres ont pu ĂȘtre traitĂ©s dans des usines amĂ©ricaines hors de la zone touchĂ©e. Ceux qui n’ont pas trouvĂ© de gĂ©nĂ©ratrices ont perdu leur cheptel[20].

Inondations aux États-Unis

Total des prĂ©cipitations dans le Nord des États-Unis qui montre une large zone de 100 mm (4 pouces) avec un maximum de plus de 125 mm (5 pouces) dans la partie centre-ouest de l'État de New York du 6 au . Le nord a Ă©tĂ© verglacĂ© mais le sud a Ă©tĂ© pluvieux (source : Northeast River Forecast Center de la NOAA).

Toute la rĂ©gion est des États-Unis, depuis le bas de la vallĂ©e du Mississippi jusqu'Ă  la Nouvelle-Angleterre, a Ă©tĂ© traversĂ©e par le flux d'air humide du Golfe du Mexique durant la tempĂȘte. Alors que dans le sud du Canada et l'extrĂȘme Nord des États-Unis, les prĂ©cipitations sont tombĂ©es sous forme de pluie verglaçante ou de neige, ce sont de fortes pluies qui ont affectĂ© la rĂ©gion des Appalaches plus au sud. L'air Ă©tait Ă©galement trĂšs instable et des orages violents ont provoquĂ© des tornades.

Les autoritĂ©s rapportent que plus de 500 maisons ont Ă©tĂ© dĂ©truites ou ont subi des dommages importants en Caroline du Nord et 200 au Tennessee. Le coĂ»t estimatif a dĂ©passĂ© 35 millions de $US (de 1999) pour ces deux États[4]. Les inondations de la tempĂȘte ont fait sept morts au Tennessee, deux en Caroline du Nord, un en Caroline du Sud, un au Kentucky et un en Alabama[4].

RĂ©gion nord-est

Comme mentionnĂ© antĂ©rieurement, au sud de la zone de verglas, la tempĂ©rature Ă©tait au-dessus du point congĂ©lation et les prĂ©cipitations sont tombĂ©es sous forme de pluie. Juste Ă  l'est du lac Ontario dans l’État de New York, il est tombĂ© jusqu'Ă  125 mm entre les 6 et . La partie la plus au nord a vu s'accumuler le verglas, mais sur les secteurs sud, la pluie a causĂ© des inondations[13].

En effet, le mois de avait Ă©tĂ© assez neigeux sur l'ensemble du Nord-Est des États-Unis, et un redoux Ă  la fin du mois avait aidĂ© Ă  faire fondre la plus grande partie de la neige sauf pour la partie septentrionale des États de New York et de la Nouvelle-Angleterre dans les bassins de la riviĂšre Black, du fleuve Hudson, du fleuve Connecticut et du lac Champlain[13]. La fonte avait cependant saturĂ© le sol et lorsque la pluie est arrivĂ©e le , elle ne pouvait que ruisseler. De plus, elle fit fondre ce qui restait de neige et le tout s'est retrouvĂ© dans les cours d'eau de ces bassins hydrologiques. La rĂ©gion de Watertown (New York) a Ă©tĂ© la plus durement touchĂ©e dans le Nord des États-Unis. Le Corps du gĂ©nie de l'armĂ©e des États-Unis y enregistra un niveau de 75 cm au-dessus du niveau de dĂ©bordement et les inondations dans certains secteurs Ă©taient les pires depuis plus de dix ans[13].

RĂ©gion Sud-Est

Plus au sud, la pluie la plus intense est tombĂ©e sur les montagnes de Caroline du Nord et du Nord-Est du Tennessee. Le National Weather Service y a signalĂ© une accumulation jusqu'Ă  406 mm (16 pouces) les 7 et [4]. La rĂ©gion qui a le plus souffert est celle du comtĂ© de Carter au Tennessee oĂč deux maisons mobiles et quinze maisons rĂ©guliĂšres ont Ă©tĂ© emportĂ©es par les inondations de la riviĂšre Doe dans une vallĂ©e encaissĂ©e. 193 autres demeures, structures ou commerces ont Ă©tĂ© endommagĂ©s dans les municipalitĂ©s de Roan Mountain, Hampton et Valley Forge[26].

Les autorités ont également signalé des inondations dans le sud de la vallée du Mississippi et des tornades ont sévi à Dublin (Géorgie) et Easley (Caroline du Sud)[4].

Effets Ă  long terme

Une Ă©tude parue en 2008 dans la revue scientifique American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, et signĂ©e par les docteurs David Laplante et Suzanne King, de l’Institut universitaire en santĂ© mentale Douglas de l’UniversitĂ© McGill, a conclu que le stress vĂ©cu par un Ă©chantillon de 179 femmes enceintes au moment de la tempĂȘte a eu des effets sur le dĂ©veloppement Ă  long terme de leurs enfants[27] - [28]. Ils prĂ©sentaient des retards de langage et de quotient intellectuel mĂȘme cinq ans et demi aprĂšs les Ă©vĂ©nements. Les deux chercheurs pensent qu'il est possible d'extrapoler les rĂ©sultats Ă  toute catastrophe naturelle similaire.

Un nombre incalculable d'arbres a Ă©tĂ© endommagĂ© par le poids de la glace et une bonne partie a dĂ» ĂȘtre coupĂ©e ou Ă©laguĂ©e drastiquement. Les Ă©rabliĂšres Ă  sucre qui sont nombreuses dans ces rĂ©gions ont Ă©tĂ© particuliĂšrement touchĂ©es. Certains acĂ©riculteurs du QuĂ©bec ont vu leur Ă©rabliĂšre entiĂšrement dĂ©truite et l'Association ontarienne des producteurs estime qu'il faudra de 30 Ă  40 ans avant que la production revienne au niveau antĂ©rieur[20].

Épilogue

Personnalités

Au QuĂ©bec, la crise du verglas a eu une couverture mĂ©diatique de tous les instants et des confĂ©rences de presse ont Ă©tĂ© donnĂ©es quotidiennement par les reprĂ©sentants du gouvernement et des services publics. Deux personnes se sont vite distinguĂ©es comme porte-parole : le Premier ministre du QuĂ©bec de l'Ă©poque, Lucien Bouchard, et le prĂ©sident d’Hydro-QuĂ©bec, AndrĂ© CaillĂ©[29].

Lucien Bouchard avait une certaine expĂ©rience de situations de crise, car il Ă©tait en poste lors du DĂ©luge du Saguenay en 1996 et sa popularitĂ© Ă©tait grande depuis son accession au pouvoir aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum sur la souverainetĂ© de 1995. Il venait dĂ©crire les mesures prises au plan de la sĂ©curitĂ© civile. AndrĂ© CaillĂ©, de son cĂŽtĂ©, faisait le point Ă  propos des pannes Ă©lectriques, toujours vĂȘtu d’un chandail Ă  col roulĂ© blanc qui est devenu le symbole du calme nĂ©cessaire durant la crise.

Normalement, le ministre des Richesses naturelles, dont dépend Hydro-Québec, et le directeur de la sécurité civile auraient dû s'assurer de cette communication. Cependant, des groupes de discussion ont démontré que Bouchard et Caillé, par leur autorité et leurs réponses claires, étaient de meilleurs porte-parole[29].

Moins connu mais important fut le commandant de l’OpĂ©ration RĂ©cupĂ©ration, le Major gĂ©nĂ©ral Alain Forand. Les 15 000 militaires dĂ©ployĂ©s au plus fort de la crise pour aider la population fut le plus grand dĂ©ploiement militaire depuis la guerre de CorĂ©e[30].

Commission d'enquĂȘte

La Commission scientifique et technique chargĂ©e d'analyser les Ă©vĂ©nements relatifs Ă  la tempĂȘte de verglas survenue du 5 au a Ă©tĂ© mise sur pied par le gouvernement du QuĂ©bec dĂšs le . Elle avait pour mandat de :

  • documenter les conditions qui ont conduit Ă  la crise du verglas ;
  • analyser l’état de prĂ©paration et aussi, les actions prises par les diffĂ©rents intervenants ;
  • faire des recommandations sur les critĂšres de conception et de fiabilitĂ© des Ă©quipements de transport et de distribution d’électricitĂ© ;
  • analyser la gestion du rĂ©tablissement du service d’électricitĂ© et la rĂ©action de la sĂ©curitĂ© civile ;
  • finalement Ă©tudier la possibilitĂ© d’enfouissement de certaines lignes de transport Ă©lectrique[31].

PrĂ©sidĂ©e par l’ingĂ©nieur Roger Nicolet, la commission a reçu de nombreux mĂ©moires et tĂ©moignages de diffĂ©rents intervenants dont les services mĂ©tĂ©orologiques, Hydro-QuĂ©bec, les assureurs, les associations forestiĂšres, les agriculteurs, etc. Le rapport de prĂšs de 400 pages, publiĂ© en , faisait un grand nombre de recommandations. Du point de vue technique, il y est mentionnĂ© diffĂ©rents axes Ă  suivre pour le renforcement du rĂ©seau Ă©lectrique, le dĂ©glaçage des lignes et l'utilisation de glacimĂštres pour le suivi de la charge de glace sur les lignes[32] - [33]. Pour ce qui est des mesures d'urgence, la commission a fait des recommandations pour une meilleure coordination des services de la sĂ©curitĂ© civile[33].

Reconstruction

Le travail de remplacement des installations Ă©lectriques a nĂ©cessitĂ© un effort sans prĂ©cĂ©dent au QuĂ©bec : refaire plusieurs lignes temporaires de transport Ă  haute tension ; refaire le cĂąblage rĂ©sidentiel dans de larges secteurs ; enlever tous les dĂ©bris et arbres cassĂ©s ; dĂ©glacer les infrastructures tels que les ponts. De nombreux travailleurs venant d'autres provinces et États amĂ©ricains sont venus prĂȘter main-forte Ă  Hydro-QuĂ©bec[34].

Les lignes à haute tension ont été refaites de façon permanente dans les deux années suivantes avec des normes beaucoup plus sévÚres, en installant des pylÎnes plus résistants avec des points de largage des fils pour éviter les effondrements en cascade. Hydro-Québec a installé des mesures supplémentaires de déglaçage et des recherches sont toujours en cours sur des systÚmes plus performants[35] :

  • Ă©chauffement des fils conducteurs en rĂ©partissant diffĂ©remment la charge selon les secteurs ce qui augmente localement la tempĂ©rature du fil et fait fondre le verglas (utilisable pour les lignes de 120 Ă  315 kilovolts) ;
  • entourer le fil de transport par deux fils supplĂ©mentaires dans lesquels un courant de polaritĂ© inverse passe momentanĂ©ment. Ceci gĂ©nĂšre des champs magnĂ©tiques opposĂ©s autour des fils qui se repoussent et brisent la glace accumulĂ©e ;
  • dĂ©glaçage mĂ©canique par un chariot passant sur les fils de garde.

Le gouvernement a signĂ© des dĂ©crets pour faciliter la construction de lignes Ă  haute tension supplĂ©mentaires jugĂ©es nĂ©cessaires par la direction d'Hydro-QuĂ©bec pour la redondance du rĂ©seau. Des contestations judiciaires ont Ă©tĂ© entreprises par les futurs riverains mĂ©contents de certains tracĂ©s[36]. Le , la juge Jeannine M. Rousseau, de la Cour supĂ©rieure, dĂ©clara les dĂ©crets illĂ©gaux, ce qui a forcĂ© le gouvernement Ă  adopter une loi spĂ©ciale pour permettre la construction de ces lignes, notamment celle qui devait relier les postes Des Cantons et Hertel en Estrie vers celui de La Prairie en banlieue de MontrĂ©al[36]. Cette loi assujettissait cependant le tout aux processus rĂ©guliers d'Ă©valuation des impacts environnementaux[37] - [38]. Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement a donc tenu des audiences publiques en 2000 et a conclu que « l’acceptabilitĂ© sociale demeure l’enjeu de ce projet. Il est clair que des efforts devraient ĂȘtre consentis pour trouver des solutions Ă©quitables qui rĂ©pondent aux nouvelles valeurs qui animent le QuĂ©bec »[37]. La construction de la ligne sera finalement autorisĂ©e en et sera terminĂ©e l'annĂ©e suivante[36] - [39].

Le réseau résidentiel a également vu des améliorations pour prévenir l'accumulation de glace. L'émondage (enlÚvement des branches) des arbres autour des fils électriques, cause de bien des pannes, a été intensifié. La pose des lignes domestiques dans un réseau souterrain, mesure assez difficile et coûteuse, ne s'est produite que partiellement. En 2011, il n'y avait toujours que 10 % du réseau provincial enfouis mais ce taux atteignait 45 % à Montréal[40].

Le coĂ»t total des travaux pour Hydro-QuĂ©bec Ă©tait estimĂ© en 2008 Ă  plus de 2 milliards de $CAN. Ce montant inclut les rĂ©parations sur 116 de ses lignes de transport Ă©lectrique depuis les barrages avec 3 110 structures effondrĂ©es, dont 1 000 pylĂŽnes en acier, des milliers de transformateurs et 350 lignes de distribution locales sur lesquelles 16 000 poteaux en bois se sont effondrĂ©s. Ces coĂ»ts sont rĂ©partis sur deux pĂ©riodes : la reconstruction de lignes temporaires pour ramener le courant le plus tĂŽt possible aprĂšs le verglas (40 projets coĂ»tant 700 millions de $CAN) suivie d’un plan de travaux de renforcement de l'ensemble du rĂ©seau avec ajout d'Ă©quipements de dĂ©glaçage et l'interconnexion avec les rĂ©seaux voisins jusqu'en 2011 (1,1 milliard $CAN)[18] ; ceci est sans compter les coĂ»ts des rĂ©parations aux rĂ©seaux en Ontario, dans les Maritimes et aux États-Unis.

Recherche sur le déglaçage

D'autre part, le centre de recherche sur le givrage de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  Chicoutimi (UQAC), l'un des plus importants dans ce domaine, travaille sur la production d’enduits nanostructurĂ©s capables de repousser la pluie verglaçante et la glace. L’équipe de recherche tente de reproduire des reliefs microscopiques similaires Ă  ceux des ailes des papillons et des feuilles de lotus qui ressemblent Ă  un tapis de clous et repoussent naturellement l’eau. Les premiers revĂȘtements conçus n’ont pas permis d’éviter l’accumulation de pluie verglaçante et de glace bien que l'eau y perlait. En 2009, aprĂšs cinq annĂ©es de recherche, ils ont rĂ©ussi Ă  crĂ©er un Ă©cran de protection antigivre qui peut ĂȘtre non seulement utilisĂ© pour protĂ©ger les lignes de transports Ă©lectriques mais Ă©galement pour toute structure et vĂ©hicule soumis Ă  ces conditions (auto, avion, pont, etc.)[41].

DĂ©dommagements

Assurances

Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) a dĂ©nombrĂ© 792 514 rĂ©clamations de dommages aux maisons, autos et autres propriĂ©tĂ©s pour un total d'environ de 1,6 milliard $CAN (2009). Il s'agit du rĂšglement d'indemnitĂ©s le plus coĂ»teux jamais versĂ© pour un Ă©vĂ©nement par les assureurs du Canada selon le BAC[42]. En gĂ©nĂ©ral, les rĂ©clamations pour dommages physiques ont Ă©tĂ© rĂ©glĂ©es rapidement. Cependant, en , la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec a autorisĂ© un recours collectif contre les assureurs qui avaient refusĂ© les rĂ©clamations de plusieurs milliers de personnes pour des montants demandĂ©s Ă  titre de frais de subsistance dĂ©boursĂ©s pendant la crise[43].

Selon l’organisme Option consommateurs, la plupart des polices d'assurance habitation contiennent une garantie de « frais additionnels de subsistance dans les cas oĂč leur rĂ©sidence devient inhabitable », mais les sociĂ©tĂ©s visĂ©es ont dĂ©clarĂ© que la clause s'appliquait seulement si les autoritĂ©s civiles ordonnaient l’évacuation obligatoire. Elles avaient refusĂ© de reconnaĂźtre l’appel lancĂ© le par le Premier ministre du QuĂ©bec aux citoyens qui n'avaient pas de chauffage d'appoint de quitter leur rĂ©sidence pour des raisons de sĂ©curitĂ© comme un tel ordre[43]. Option consommateurs, qui commencĂ© les dĂ©marches pour le recours en 2001, espĂšre que la cause sera entendue en cour en 2010[44]. Si les assurĂ©s remportent leur bataille, cela pourrait coĂ»ter plus de 1 milliard $CAN aux compagnies[45].

Mésentente fédérale-provinciale

Le gouvernement du QuĂ©bec a demandĂ© 435 millions $CAN d’aide Ă  celui d'Ottawa pour dĂ©frayer une partie des coĂ»ts encourus par Hydro-QuĂ©bec lors de la crise du verglas[46]. En effet, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a une responsabilitĂ© dans le cas de dĂ©sastres naturels et a dĂ©jĂ  compensĂ© par exemple la Colombie-Britannique Ă  la suite de feux de forĂȘt en 2003 et le Manitoba lors du dĂ©bordement de la RiviĂšre Rouge en 1997[46]. De plus, deux sociĂ©tĂ©s provinciales d'Ă©lectricitĂ© ont Ă©tĂ© compensĂ©es en 1984 pour des dĂ©gĂąts causĂ©s par le verglas[47].

Ottawa rĂ©pliqua que des changements apportĂ©s Ă  la loi aprĂšs ces Ă©vĂ©nements soustrayaient les sociĂ©tĂ©s comme Hydro-QuĂ©bec des compensations. Ce contentieux QuĂ©bec-Canada Ă©tait toujours prĂ©sent en . La ministre des Finances du QuĂ©bec, Monique JĂ©rĂŽme-Forget, dĂ©clarait alors qu’aucun accord n'Ă©tait intervenu dans ce dossier comme dans plusieurs autres cas de rĂ©clamations Ă  Ottawa[48].

Notoriété

L’un des Ă©pisodes de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e de docufiction britannique Chaos sur la planĂšte, diffusĂ©e en 2006, a la Crise du verglas comme sujet : dans la TempĂȘte de glace, les Ă©vĂ©nements de 1998 sont relatĂ©s pour prĂ©senter le comportement de la population d'une large zone mĂ©tropolitaine face Ă  un tel phĂ©nomĂšne[49].

La chanson Neighborhood #3 (Power Out) du groupe montréalais Arcade Fire parle de l'événement.

Dans le roman Le froid modifie la trajectoire des poissons de Pierre Szalowski, un garçon de dix ans demande au ciel d'intervenir pour empĂȘcher le divorce de ses parents le . Ce garçon se sent donc responsable de la crise du verglas qui suit et modifie les rapports entre les personnes de son entourage[50].

Notes et références

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Annexes

Bibliographie

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