Resvératrol
Le resvératrol est un polyphénol de la classe des stilbÚnes présent dans certains fruits comme les raisins, les mûres ou les cacahuÚtes. On le retrouve en quantité notable dans le raisin, et donc dans le jus de raisin et le vin qui en est issu.
trans-resvératrol | ||
Structure du trans-resvératrol | ||
Identification | ||
---|---|---|
Nom UICPA | 5-[(E)-2-(4-hydroxyphényl)-éthényl] benzÚne-1,3-diol | |
No CAS | ||
No ECHA | 100.121.386 | |
No RTECS | CZ8987000 | |
DrugBank | DB02709 | |
PubChem | 5056(Z/E), 445154 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Apparence | solide | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | C14H12O3 [IsomĂšres] |
|
Masse molaire[1] | 228,243 3 ± 0,012 9 g/mol C 73,67 %, H 5,3 %, O 21,03 %, |
|
Propriétés physiques | ||
T° fusion | 254 °C[2] | |
Solubilité | eau ~0,03 mg·ml-1 éthanol 50 mg·ml-1 DMSO ~16 mg·ml-1 |
|
Précautions | ||
SGH[3] | ||
H319 et P305+P351+P338 |
||
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
Bien que couramment utilisé comme complément alimentaire et étudié en laboratoire via des modÚles de maladies humaines[4], il n'existe aucune preuve de haute qualité que le resvératrol prolonge la vie ou a un effet substantiel sur une quelconque maladie humaine[5] - [6] - [7] - [8].
Historique
Son nom viendrait[9] de Veratrum album L. var grandiflorum, le vĂ©ratre blanc, dâoĂč il a Ă©tĂ© extrait pour la premiĂšre fois en 1939 par un Japonais, Takaoka. Il est aussi identifiĂ© en 1959 dans un eucalyptus puis en 1963 dans la racine de la renouĂ©e du Japon, Fallopia japonica (ou Polygonum cuspidatum), une polygonacĂ©e dâAsie orientale trĂšs invasive en Europe, mais utilisĂ©e depuis des siĂšcles en mĂ©decine traditionnelle chinoise et japonaise. La dĂ©couverte du resvĂ©ratrol dans la pellicule du raisin date de 1976 mais il a fallu attendre 16 ans pour quâen 1992 Siemann et Creasy lâidentifient finalement dans le vin.
Ă la mĂȘme Ă©poque paraissent deux articles qui vont avoir un grand retentissement sur les Ă©tudes du resvĂ©ratrol. Le premier en 1992, de Renaud et de Lorgeril[10] montre quâune consommation modĂ©rĂ©e de vin peut protĂ©ger de la maladie coronarienne et le second en 1993, de Frankel et al.[11] dĂ©montre que c'est le resvĂ©ratrol du vin qui, en inhibant lâoxydation du LDL, doit ĂȘtre responsable de son effet cardioprotecteur. Le resvĂ©ratrol est donc un bon candidat pour rĂ©soudre lâĂ©nigme du paradoxe français, expression qui renvoie Ă la situation surprenante de la rĂ©gion du sud-ouest, oĂč malgrĂ© une consommation Ă©levĂ©e de graisses animales, est observĂ© un taux relativement bas de maladies cardio-vasculaires (comparativement aux pays du nord de lâEurope).
Ces travaux ont dĂ©clenchĂ© une plĂ©thore dâĂ©tudes sur le rĂŽle chimioprĂ©ventif des polyphĂ©nols du vin et en particulier du resvĂ©ratrol. En dehors de la prĂ©vention de la maladie coronarienne, la liste des effets bĂ©nĂ©fiques bien documentĂ©s de ce composĂ© n'a cessĂ© de croĂźtre : elle concerne lâinflammation, lâactivation plaquettaire, lâangiogenĂšse, le maintien de la masse osseuse, la rĂ©duction de la masse adipeuse, la neuroprotection, la photoprotection, le vieillissement. Pendant une dĂ©cennie, les observations Ă©tayant les bĂ©nĂ©fices pour la santĂ© du resvĂ©ratol nâont cessĂ© de sâaccumuler mais en sâappuyant majoritairement sur des preuves indirectes comme les Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques ou sur les effets biologiques Ă©tablis sur des systĂšmes in vitro ou dâanimaux de laboratoire. Pour l'instant, en raison du manque de preuves directes, beaucoup de ces rĂ©sultats ne peuvent ĂȘtre Ă©tendus Ă l'homme qu'avec la plus grande prudence, notamment depuis que le , une Ă©quipe italienne a montrĂ© que sur une cohorte de 783 personnes de plus de 65 ans, les taux urinaires de resvĂ©ratrol n'Ă©taient liĂ©s Ă aucun dĂ©terminant de santĂ© ou de mortalitĂ©[12].
En 2017, une étude publiée par la revue Science rappelle que cette molécule a fait l'objet de nombreux travaux de recherche mais « qui ont produit des preuves contradictoires des effets du resvératrol dans différents contextes ». Certains auteurs ont conclu que seules de faibles doses étaient efficacement utiles pour la santé[13], puis Craveiro et al. ont conclu que de fortes doses de resvératrol inhibent les réponses des cellules humaines T CD4 + face aux antigÚnes et à faible dose le resvératrol modifie le métabolisme cellulaire en rendant la cellule plus sensible aux antigÚnes avec une production accrue d'interféron-γ (une cytokine inflammatoire). Ces deux données plaident selon les auteurs en faveur d'une évaluation poussée des risques d'utilisation de resvératrol pour traiter diverses pathologies notamment en contexte auto-immun[14].
Propriétés physiques
Le resvĂ©ratrol se prĂ©sente sous deux formes isomĂšres, trans- et cis-, avec un passage de la forme trans- (E) Ă la forme cis- (Z) par irradiation UV (photoisomĂ©risation). Le trans-resvĂ©ratrol est donc une molĂ©cule photosensible quâune simple exposition Ă la lumiĂšre suffit Ă transformer de maniĂšre irrĂ©versible dans son isomĂšre cis. C'est un composĂ© instable supportant aussi assez mal la chaleur et les milieux oxydants.
L'isomÚre trans est la forme bioactive. Contrairement à ce dernier, l'isomÚre cis ne présente que peu d'effets bénéfiques avérés sur la santé à ce jour[15].
Plantes riches en resvératrol
Le resvĂ©ratrol est une phytoalexine, câest-Ă -dire une substance induite par un stress environnemental ou pathogĂšne (tel quâune attaque fongique comme le Mildiou ou le Botrytis chez la vigne) et destinĂ©e Ă contenir localement les dĂ©gĂąts du pathogĂšne. La forme isomĂ©rique trans- est plus abondante dans les plantes que la forme cis-. On la trouve dans au moins 72 espĂšces de plantes rĂ©parties dans 12 familles[16]. Ce sont les familles de plantes supĂ©rieures suivantes : Vitaceae, Myrtaceae, Dipterocarpaceae, Cyperaceae, Gnetaceae, Fabaceae, Pinaceae, Polygonaceae, Moraceae, Fagaceae, Liliaceae.
Parmi les plantes alimentaires, on trouve le resvératrol dans[17] - [18] - [19] :
- le raisin et ses dĂ©rivĂ©s. Le resvĂ©ratrol est surtout concentrĂ© dans la pellicule du grain de raisin et on le trouve en quantitĂ© variable suivant le cĂ©page, lâorigine gĂ©ographique et lâexposition aux maladies fongiques[20]. Il est majoritairement prĂ©sent sous forme de glucoside (trans-resvĂ©ratrol-3-O-glucoside).
- Les raisins secs ont une teneur variable et pouvant ĂȘtre Ă©levĂ©e en resvĂ©ratrol (de 1,9 mg·kg-1 pour un raisin de Corinthe[21], Ă 486 mg·kg-1 pour un Thompson Seedless de Californie, avec une mĂ©thode d'analyse Ă©laborĂ©e[22]).
- Pour le vin, lâimportance du resvĂ©ratrol dĂ©pend en outre de la durĂ©e de macĂ©ration des peaux dans le jus. Cela explique pourquoi les vins blancs, peu ou pas macĂ©rĂ©s, ont moins de resvĂ©ratrol (0,13 mg·l-1 de trans- et 0,06 mg·l-1 de cis-resvĂ©ratrol) que les rosĂ©s et ceux-ci moins que les vins rouges. Les plus riches sont les vins de Pinot noir (Bourgogne), de Merlot, de Grenache ou de MourvĂšdre. Le cĂ©page Pinot noir contient le plus de resvĂ©ratrol avec une concentration pouvant aller jusquâĂ 11,9 mg·l-1 (en Suisse) ; en France, sa teneur moyenne est de 5,4 ± 1,2 mg·l-1[23]. Le resvĂ©ratrol y est majoritairement prĂ©sent sous forme aglycone, sous les formes isomĂ©riques trans- et cis-[24]. La teneur en trans-resvĂ©ratrol du vin rouge varie beaucoup suivant la rĂ©gion de production. Si on classe les cinq plus grands producteurs mondiaux de vin par la teneur moyenne en resvĂ©ratrol de leur vin rouge[19], on obtient dans l'ordre la France, l'Australie, l'Italie, l'Espagne et les Ătats-Unis.
- les fÚves de cacao constituent une source importante de flavonoïdes et de resvératrol. Le chocolat noir contient 0,4 mg·kg-1 de resvératrol[17], soit la deuxiÚme source alimentaire de ce polyphénol aprÚs le vin ou le raisin;
- les baies rouges du genre Vaccinium : jus de canneberge avec un taux de 0,278 mg·kg-1 ;
- lâarachide (Arachis hypogaea) : les cacahuĂštes grillĂ©es sont relativement pauvres en resvĂ©ratrol (0,03 Ă 0,147 mg·kg-1) ;
- Gnetum gnemon, un petit arbre d'Asie[25] important dans la cuisine indonésienne ;
- la rhubarbe (Rheum tataricum), la mûre (Morus spp.), la grenade (Punica granatum), le sorgho, etc.
Plantes médicinales riches en resvératrol :
- la renouĂ©e du Japon (Reynoutria japonica ou Fallopia japonica ou Polygonum cuspidatum), est une PolygonacĂ©e originaire dâAsie orientale, appelĂ©e èæ huzhang en chinois et itadori en japonais. Câest une plante trĂšs vigoureuse, pouvant atteindre 3 m de haut, qui a tendance Ă devenir invasive en Europe et aux Ătats-Unis. La plante entiĂšre est utilisĂ©e comme matiĂšre mĂ©dicale en Chine (sous le nom de çłèœè shimangcao) et au Japon (sous le nom d'itadori ou de kojĂŽkon pour la racine). La racine de cette renouĂ©e est une des sources les plus riches en resvĂ©ratrol connue (2,96â3,77 g·kg-1). Une fois sĂ©chĂ©e, la racine fournit une infusion, le « thĂ© dâitadori », traditionnellement utilisĂ© depuis des siĂšcles en Chine et au Japon dans le traitement des maladies cardio-vasculaires et comme anti-inflammatoire. Il a Ă©tĂ© trouvĂ© dans cette infusion 9,74 mg·l-1 de resvĂ©ratrol, principalement sous forme de glucoside, ce qui place cette boisson dans la moyenne supĂ©rieure des vins rouges[24].
- les deux vĂ©ratres, Veratrum album L. var grandiflorum et Veratrum formosanum ont aussi leurs racines et rhizomes utilisĂ©s comme matiĂšre mĂ©dicale dans la mĂ©decine traditionnelle chinoise (sous le nom de èèŠ li lu) et japonaise.
- le Yucca schidigera, le Dracaena loureiri
Absorption et métabolisme
Pendant longtemps, des Ă©tudes sur les activitĂ©s pharmacologiques du resvĂ©ratrol ont Ă©tĂ© menĂ©es sans connaĂźtre les mĂ©canismes dâabsorption et de biodisponibilitĂ© de ce composĂ©. Quand lâobtention de trans-resvĂ©ratrol radiomarquĂ© comme traceur a permis de faire les premiĂšres observations, la surprise a Ă©tĂ© grande de dĂ©couvrir quâaprĂšs une prise orale, on le retrouvait en majoritĂ© dans les urines sous des formes conjuguĂ©es et quâil nâĂ©tait pratiquement pas dĂ©celable dans le plasma sanguin. Le resvĂ©ratrol ingĂ©rĂ© oralement est absorbĂ© Ă hauteur de 70 % dans lâintestin, ce qui est un taux remarquablement Ă©levĂ© pour un polyphĂ©nol[26]. Il apparaĂźt chez certains sujets trĂšs rapidement (30 min environ) aprĂšs ingestion Ă lâĂ©tat de trace dans le plasma sanguin mais trĂšs rapidement il est mĂ©tabolisĂ© dans le foie en resvĂ©ratrol-3-sulfate (ou -4â-sulfate) ou en resvĂ©ratrol-3-4â-disulfate (ou 3,5-disulfate) et en resvĂ©ratrol-3-O-glucuronide (ou 4â-O-glucuronide). La glucuronidation en 4â semble prĂ©fĂ©rentielle[27]. En 2003, Goldberg[28] en dĂ©duisait quâil « semblait que le rĂŽle bĂ©nĂ©fique pour la santĂ© de ces composĂ©s sous leur forme non conjuguĂ©e, fondĂ© sur des Ă©tudes de leur activitĂ© in vitro, Ă©tait irrĂ©aliste et avait Ă©tĂ© trĂšs exagĂ©rĂ© ».
LâĂ©tude de la distribution du 14C-trans-resvĂ©ratrol dans tous les tissus de la souris peut se faire de maniĂšre trĂšs prĂ©cise par autoradiographie. Vitrac et ses collaborateurs (2003)[29] ont observĂ© que la concentration de la radioactivitĂ© dans le sang Ă©tait relativement basse et constante durant les 6 h de lâexpĂ©rience. Au bout de 3 h, on trouve la concentration la plus Ă©levĂ©e dans le duodĂ©num, puis par ordre dĂ©croissant, les reins, le foie et les poumons, la rate et le cĂŽlon, le cĆur, le cerveau et les testicules. En utilisant la microautoradiographie, les auteurs montrĂšrent que le trans-resvĂ©ratrol peut pĂ©nĂ©trer les tissus, en particulier le foie oĂč les hĂ©patocytes sont capables dâincorporer la radioactivitĂ©. En tenant compte de la prĂ©sence de glucosides du resvĂ©ratrol (picĂ©ide, astringine) dans le vin rouge et de leur possible hydrolyse dans lâintestin, les auteurs concluent ainsi: « il peut ĂȘtre suggĂ©rĂ© quâune consommation rĂ©guliĂšre et modĂ©rĂ©e de vin rouge devrait pouvoir garantir au corps humain la quantitĂ© de resvĂ©ratrol suffisante pour assurer une action chimioprĂ©ventive du cancer ».
Il existe de plus des synergies entre les divers polyphénols contenus dans une boisson qui peuvent changer leur biodisponibilité. Il a été montré que le quercétol (contenu aussi dans le vin) interférait avec la sulfatation et la glucuronidation du resvératrol dans le foie et pouvait ainsi accroßtre sa biodisponibilité[30].
Activités biologiques
Activités anti-oxydantes
Une production excessive de radicaux libres dans lâorganisme peut provoquer des dĂ©gĂąts importants sur les macromolĂ©cules et les cellules de cet organisme. La dĂ©gradation des lipides par le stress oxydant provoquera des dĂ©pĂŽts de lipides oxydĂ©s dans les vaisseaux Ă lâorigine des plaques dâathĂ©rome, perturbera le fonctionnement des membranes cellulaires et produira des dĂ©rivĂ©s carcinogĂšnes. Les attaques radicalaires de lâADN seront source de mutations carcinogĂšnes et celles des protĂ©ines inhiberont les enzymes et dĂ©rĂ©gleront les signaux cellulaires de prolifĂ©ration ou de dĂ©fense.
Mode dâaction
Les antioxydants peuvent agir Ă deux niveaux de la rĂ©action dâoxydation :
- dĂšs la phase dâinitiation, ils peuvent empĂȘcher la formation de radicaux en bloquant, dans des complexes, les mĂ©taux de transition (fer, cuivre) qui agissent autrement comme de puissants catalyseurs. Ce sont des chĂ©lateurs de mĂ©taux de transition ;
- lors de la phase de propagation, ils peuvent intercepter les radicaux et briser la chaßne de réaction. Ce sont des piégeurs de radicaux.
Le resvĂ©ratrol, comme tous les polyphĂ©nols, possĂšde des groupes hydroxyles phĂ©noliques, Ar-OH, pouvant fournir des hydrogĂšnes H aux radicaux peroxyles L-OOâą et par lĂ , les neutraliser sous la forme dâhydroxydes L-OOH :
Ar-OH + L-OOâą â Ar-Oâą + L-OOH
Le radical Ar-O⹠étant assez stable et moins réactif, va briser la chaßne.
Comme il nâexiste pas de mesure absolue dâĂ©valuation du potentiel antioxydant dâun composĂ©, il faut recourir Ă des Ă©valuations comparatives avec dâautres composĂ©s. De plus ces comparaisons vont dĂ©pendre de la mĂ©thode dâĂ©valuation et en particulier du radical libre pĂ©roxyle utilisĂ©.
- En comparant la capacité in vitro à piéger les radicaux libres du DPPH⹠(2,2-diphényl 1-picrylhydrazyl)[31] par le resvératrol ou certains flavonoïdes du vin, Iacopini et ses collaborateurs[32] ont obtenu la hiérarchie suivante :
- Quercétol > Catéchol > Rutoside > Trolox >> Resvératrol.
- Les flavonoĂŻdes sont plus antioxydants que la vitamines E (Trolox) alors que le resvĂ©ratrol lâest beaucoup moins.
- Mais si on utilise un gĂ©nĂ©rateur de radicaux impliquĂ© dans les processus physiopathologiques comme le peroxynititre ONOOâ, on obtient lâordre suivant :
- Quercétol > Catéchol > Resvératrol > Rutoside > Trolox
- Le resvératrol se retrouve alors dans la moyenne des potentiels antioxydants des flavonoïdes.
- Un test encore plus intĂ©ressant sur le plan physiopathologique consiste Ă Ă©valuer la capacitĂ© Ă rĂ©duire la peroxydation des lipoprotĂ©ines de basse densitĂ© LDL (transporteur du cholestĂ©rol)[33]. Il est maintenant largement admis que la formation de radicaux libres Ă partir des lipides du LDL est un facteur essentiel de la genĂšse de lâathĂ©rosclĂ©rose.
En incubant le LDL avec lâion cuivrique Cu2+ pour catalyseur, lâeffet dâinhibition de la peroxydation des lipides, obtenu en ajoutant des polyphĂ©nols, se fait dans lâordre suivant :- ResvĂ©ratrol > QuercĂ©tol > Trolox > CatĂ©chol
- Le resvĂ©ratrol est un puissant antioxydant, plus efficace mĂȘme que les flavonoĂŻdes Ă empĂȘcher la peroxydation du LDL. Il agit principalement « en amont » de la rĂ©action en rendant inopĂ©rant le catalyseur cuivrique. Câest un chĂ©lateur de lâion cuivrique Cu2+. Le grand pouvoir de chĂ©lation du resvĂ©ratrol est utile in vivo car on sait que le LDL a une forte propension Ă se lier au cuivre. La capacitĂ© de chĂ©lation du cis-resvĂ©ratrol nâest par contre que de la moitiĂ© de celle du trans-resvĂ©ratrol.
- Lorsque le LDL est incubĂ© avec comme gĂ©nĂ©rateur de radicaux libres, lâAAPH[34], le resvĂ©ratrol agit « en aval » de la rĂ©action en piĂ©geant les radicaux libres de lipide pĂ©roxyle formĂ©s et en empĂȘchant la propagation de la rĂ©action en chaĂźne dâoxydation. Le resvĂ©ratrol est toutefois un piĂ©geur de radicaux libres moins puissant que les flavonoĂŻdes et Ă peu prĂšs similaire Ă la vitamine E :
- Quercétol > Catéchol > Resvératrol > Trolox
- Avec une autre technique conçue pour mettre en Ă©vidence le mĂ©canisme de piĂ©geur de radicaux libres (et non pas de chĂ©lateur), Sojanovic et collaborateurs (2001)[35] ont montrĂ© que le resvĂ©ratrol et les flavonoĂŻdes, quercĂ©tol et Ă©picatĂ©chol, Ă©taient tous Ă©galement puissants. Tous les trois Ă©taient capables de rĂ©duire dâenviron 95 % la peroxydation lipidique de liposomes[36].
- Lâeffet antioxydant du vin devrait donc ĂȘtre imputĂ© aux flavonoĂŻdes et aux acides-phĂ©nols plutĂŽt quâau resvĂ©ratrol, puisque ce dernier y est prĂ©sent Ă des doses plusieurs centaines de fois infĂ©rieures (0,1 â 10 mg·l-1 de trans-resvĂ©ratrol contre 1000 â 3 000 mg·l-1 de flavonoĂŻdes).
Ils ont Ă©galement montrĂ© que câĂ©tait principalement le groupe hydroxyle OH en position 4â qui donnait son H pour piĂ©ger les radicaux libres.
Propriétés anti-oxydantes du resveratrol et protection de la peau
Lâexposition aux rayonnements ultra-violets provoque un stress oxydatif au niveau cutanĂ©, qui constitue lâun des principaux facteurs du vieillissement de la peau et du risque de mĂ©lanome. Plusieurs polyphĂ©nols connus pour leurs propriĂ©tĂ©s antioxydantes, dont le resvĂ©ratrol, ont fait lâobjet dâĂ©tudes portant sur leurs effets photoprotecteurs potentiels dans le cadre dâapplications topiques[37] - [38].
Sur des cultures cellulaires de kĂ©ratinocytes, le traitement avec du resvĂ©ratrol avant exposition aux UVB induit une inhibition de lâactivation de la voie NF-ÎșB et une meilleure survie de cellules, avec une rĂ©duction de la production de dĂ©rivĂ©s rĂ©actifs de lâoxygĂšne[39] - [40].
Plusieurs expĂ©rimentations sur des souris sans poils montrent par ailleurs que lâapplication de resvĂ©ratrol entraĂźne une rĂ©duction significative dâeffets dâune exposition aux UVB tels que la prolifĂ©ration cellulaire, la production de peroxyde dâhydrogĂšne, lâinfiltration leucocytaire et la phosphorylation de la survivine[41] - [42] - [43].
Une Ă©tude rĂ©cente[44] rĂ©alisĂ©e sur des kĂ©ratinocytes humains a Ă©galement montrĂ© lâeffet photoprotecteur du resvĂ©ratrol contre les UVA, vraisemblablement en agissant sur la voie Keap1-Nrf2 qui constitue le principal rĂ©gulateur de lâactivitĂ© protectrice des cellules contre le stress oxydatif. Le resvĂ©ratrol peut dĂ©grader la protĂ©ine Keap1, augmenter la quantitĂ© de protĂ©ine Nrf2 et faciliter son accumulation dans le noyau, protĂ©geant ainsi les kĂ©ratinocytes contre le stress oxydatif induit par les UVA.
En 2013, une Ă©tude sur lâhomme portant sur lâeffet combinĂ© des UVA et des UVB a mis en Ă©vidence plusieurs actions photoprotectrices dâun dĂ©rivĂ© stable du resvĂ©ratrol, le resvĂ©ratrate. Des effets significatifs ont Ă©tĂ© observĂ©s concernant la coloration de la peau, le dĂ©veloppement dâun Ă©rythĂšme et lâapparition de cellules entrant en apoptose sous lâeffet du coup de soleil. Lâaction inhibitrice du resvĂ©ratrol sur la production de mĂ©lanine sâest montrĂ©e comparable Ă celle de prĂ©parations antioxydantes utilisĂ©es dans les protections solaires, mais avec peut-ĂȘtre un mode dâaction plus diversifiĂ© sur les diffĂ©rentes composantes du bronzage[45].
Les rayons ultra-violets provoquent un vieillissement prĂ©maturĂ© de la peau qui se traduit par une altĂ©ration des tissus conjonctifs du derme, riches en collagĂšne, occasionnant lâapparition de rides. Une Ă©tude rĂ©cente[46] a montrĂ© que le resvĂ©ratrol et la metformine inhibent lâexpression du gĂšne de la mĂ©talloprotĂ©inase matricielle 9 et protĂšgent le collagĂšne de la dĂ©gradation sous lâeffet des UV, par le biais de lâactivation de la sirtuine 1.
Des rĂ©cepteurs spĂ©cifiques du 3H-resvĂ©ratrol ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans lâĂ©piderme humain. Lâactivation de ces rĂ©cepteurs chez des kĂ©ratinocytes humains en culture rĂ©duit le nombre de cas dâapoptoses artificiellement provoquĂ©es par lâexposition au SNP et le relargage de monoxyde dâazote[47]. Selon les auteurs de cette Ă©tude, lâaction protectrice du resvĂ©ratrol pour la peau serait probablement due Ă un effet anti-apoptose de ce composĂ©, dans la mesure oĂč Ă une mĂȘme concentration il rĂ©duit le nombre de cellules en apoptose tout comme les Ă©vĂšnements conduisant Ă la mort cellulaire dĂ©clenchĂ©s par le SNP.
Les Ă©tudes cliniques, quand elles sont accessibles, semblent confirmer lâeffet anti-vieillissement du resvĂ©ratrol sur la peau. Par exemple, une Ă©tude de lâentreprise Caudalie a montrĂ© quâaprĂšs 28 jours dâutilisation topique dâune formule Ă base de resvĂ©ratrol, les rides profondes Ă©taient rĂ©duites de 24 %[48].
Activités anti-inflammatoires
Le resvĂ©ratrol est capable dâinhiber lâagrĂ©gation des plaquettes sanguines. Ă la suite d'une lĂ©sion dâune paroi artĂ©rielle, les plaquettes viennent sâaccrocher aux parties endommagĂ©es du vaisseau et produisent de lâADP et du thromboxane A2. Ces composĂ©s dĂ©clenchent lâagrĂ©gation des plaquettes entre elles et le thromboxane A2 provoque de surcroĂźt une vasoconstriction. Lâaccumulation dâun grand nombre de plaquettes forme une masse compacte pouvant obstruer le vaisseau.
En 1995, Pace-Asciak et ses collaborateurs[49] montrent que deux polyphĂ©nols du vin rouge, le quercĂ©tol et le resvĂ©ratrol, peuvent inhiber in vitro l'agrĂ©gation plaquettaire induite par lâADP (ou par la thrombine). Ils Ă©tablissent Ă©galement que le resvĂ©ratrol est capable de bloquer la synthĂšse du thromboxane A2 Ă partir de lâarachidonate. La mĂȘme Ă©quipe poursuit lâannĂ©e suivante ses travaux[50] sur 24 sujets humains auxquels ils font boire par pĂ©riode de 4 semaines, du vin rouge, du vin blanc, du jus de raisin et du jus de raisin additionnĂ© de 4 mg·l-1 de resvĂ©ratrol. Lâanalyse de leurs plaquettes montre que les groupes qui ont consommĂ© du vin ou du jus additionnĂ© de resvĂ©ratrol accroissent leur rĂ©sistance Ă lâagrĂ©gation plaquettaire et diminuent leur thromboxane. Les propriĂ©tĂ©s proprement anti-inflammatoires du resvĂ©ratrol sont mises en Ă©vidence en 1997 sur la souris. On sâaperçoit que le resvĂ©ratrol peut rĂ©duire un ĆdĂšme de la patte de la souris induit par le carraghĂ©nane, en agissant au niveau des prostaglandines[51]. Les prostaglandines et les thromboxanes sont des mĂ©diateurs lipidiques de lâinflammation dĂ©rivĂ©s de lâacide arachidonique. Lâarachidonate provient lui, en gĂ©nĂ©ral, des phospholipides de la membrane plasmique (par action de la phospholipase A2). De ce composĂ© dĂ©rivent ensuite par la voie de la cyclooxygĂ©nase (COX-1 et COX-2) les prostaglandines et les thromboxanes (voir schĂ©ma).
Plusieurs travaux ont montrĂ© que le resvĂ©ratrol est en mesure dâinhiber lâenzyme cible COX-2. Les Ă©tudes in vitro sur les cellules Ă©pithĂ©liales[52] et sur les macrophages[53] ont montrĂ© qu'il peut rĂ©duire la synthĂšse de prostaglandines en inhibant lâexpression du gĂšne de la COX-2 et en diminuant directement lâactivitĂ© de la COX-2.
Lâaspirine est un mĂ©dicament antithrombotique trĂšs souvent prescrit bien quâune proportion importante des patients y soit rĂ©sistante. En traitant des prĂ©lĂšvements sanguins avec le collagĂšne (pour provoquer lâagrĂ©gation plaquettaire), Stef et ses collaborateurs[54] ont montrĂ© que le resvĂ©ratrol peut rĂ©duire lâagrĂ©gation des plaquettes des patients cardiaques rĂ©sistants Ă lâaspirine, lĂ oĂč lâaspirine Ă©choue. Toutefois le mĂ©canisme prĂ©cis dâaction du resvĂ©ratrol nâest pas parfaitement compris.
Des travaux rĂ©cents[55]suggĂšrent que lâeffet cardioprotecteur du resvĂ©ratrol, obtenu grĂące Ă sa puissante inhibition de lâagrĂ©gation plaquettaire et son attĂ©nuation de lâexpression dâune protĂ©ine de surface, la sĂ©lectine P[56], serait liĂ© en amont Ă la diminution de lâactivitĂ© de la phospholipase C ÎČ (PLC ÎČ). Le thromboxane A2 active les plaquettes en se fixant sur un rĂ©cepteur spĂ©cifique de celles-ci couplĂ© Ă une protĂ©ine G et Ă la phospholipase C (PLC) qui catalyse des rĂ©actions produisant IP3 (inositol triphosphate) et DAG (diacylglycĂ©rol).
Des travaux réalisés en 2010 montrent que le resvératrol augmente l'expression d'un microARN (nommé miR-663) dans les cellules immunitaires humaines, ce qui diminue l'expression d'un autre microARN (le miR-155), ce dernier favorisant la réaction inflammatoire[57].
Activité antitumorale
Le resvératrol est un agent prometteur dans la chimio-prévention. Il assure la médiation de nombreuses cibles cellulaires impliqués dans les voies de signalisation du cancer. On a étudié la cytotoxicité induite par le resvératrol dans les cellules H1299, des cellules du cancer du poumon non à petites cellules ayant une délétion partielle du gÚne qui code la protéine p53[58]. Le resvératrol a réduit la viabilité de quatre lignées de cellules avec une relation dose et temps-dépendante. La cytotoxicité induite par le resvératrol dans ces cellules a été en partie médiée par la protéine p53 et a participé à l'activation des caspases 9 et 7 et au clivage de la Poly (ADP-ribose) polymérase. Ces résultats suggÚrent une possible stratégie thérapeutique basée sur l'utilisation de resvératrol pour le traitement des tumeurs qui sont généralement insensibles aux thérapies conventionnelles en raison de leur perte de fonction p53 normale[58].
La transition Ă©pithĂ©liale-mĂ©senchymateuse joue un rĂŽle dans la progression tumorale. Pour comprendre le rĂŽle du resvĂ©ratrol dans l'invasion tumorale et les mĂ©tastases du cancer du poumon, les auteurs ont cherchĂ© Ă Ă©tudier son activitĂ© Ă inhiber le TGF-ÎČ1, qui induit in vitro le dĂ©veloppement de cette transition Ă©pithĂ©liale-mĂ©senchymateuse dans les cellules du cancer du poumon. Il est apparu que le resvĂ©ratrol inhibe l'initiation du TGF-ÎČ1 induit par la transition Ă©pithĂ©liale-mĂ©senchymateuse. Ainsi, in vitro il inhibe le processus invasif et les mĂ©tastases dans le cancer du poumon[59].
L'efficacité du traitement combiné de composés phytochimiques avec la clofarabine, un médicament anticancéreux employé dans le mésothéliome malin, a été étudiée[60]. Le traitement associant le resvératrol à la clofarabine a produit un effet synergique anti-prolifératif dans certaines cellules. Dans l'ensemble, les données publiées indiquent que l'effet synergique anti-prolifératif du resvératrol et de la clofarabine est lié à l'inhibition de l'oncogÚne Akt1 et du facteur de transcription Sp1. Ces données suggÚrent que cette association pourrait avoir une valeur thérapeutique dans le traitement du mésothéliome malin[60].
Le traitement par resvératrol a réduit le volume et le poids des tumeurs dans des modÚles animaux de cancer du col de l'utérus mais des études animales utilisant des modÚles de cancer du col de l'utérus orthotopiques et des modÚles cliniquement pertinents sont essentiels pour mieux comprendre le potentiel anticancéreux de cette molécule[61].
Allongement de la durée de vie
Les études montrent que le resvératrol allonge la durée de vie chez les levures, les nématodes et les killis, mais nous n'avons pas d'explication quant à la raison pour laquelle cet effet n'est pas présent chez les mouches et les souris[62].
Levure de biĂšre
LâintĂ©rĂȘt pour le resvĂ©ratrol est relancĂ© en 2003 lorsquâHowitz et ses collaborateurs[63] aprĂšs avoir testĂ© de nombreux polyphĂ©nols sur la longĂ©vitĂ© de la levure de biĂšre (Saccharomyces cerevisiae) sâaperçoivent que le resvĂ©ratrol est le plus efficace de tous. Lorsquâune cellule de levure se divise, on peut distinguer la cellule mĂšre de la cellule fille qui est plus petite et compter ainsi le nombre de divisions de la cellule mĂšre jusquâĂ sa mort. Alors que la longĂ©vitĂ© moyenne de la levure sauvage est de 21 gĂ©nĂ©rations, celle de la levure avec du resvĂ©ratrol dans son milieu de culture est 35,7 gĂ©nĂ©rations, soit une augmentation de durĂ©e de vie de 70 %.
Les auteurs ont ensuite essayĂ© de voir si cet effet pouvait ĂȘtre rapprochĂ© dâun autre mĂ©canisme trĂšs Ă©tudiĂ© dâallongement de vie par restriction alimentaire (restriction calorique). On sait depuis les annĂ©es 1930 que le moyen le plus simple et le plus efficace de rallonger la durĂ©e de vie dâun animal est de restreindre sa prise alimentaire. En diminuant sa ration alimentaire normale de 30 Ă 40 %, on permet Ă lâanimal de vivre en meilleure santĂ© et plus longtemps. Cet effet de restriction calorique (RC) sans malnutrition a Ă©tĂ© observĂ© chez des espĂšces aussi diverses que les mouches, les vers ou les rongeurs. Lin et ses collaborateurs[64] - [65] (2000, 2002) ont montrĂ© quâen rĂ©duisant la concentration en glucose dans le milieu de culture de 2 % Ă 0,5 %, on peut allonger la durĂ©e de vie rĂ©plicative de la levure, accroĂźtre sa respiration et activer le gĂšne Sir2. Et inversement, en invalidant le gĂšne Sir2, la restriction calorique (RC) ne produit plus dâextension de durĂ©e de vie. Le mĂ©canisme dâaction de la restriction calorique modĂ©rĂ©e (confirmĂ© et prĂ©cisĂ© depuis) peut donc ĂȘtre rĂ©sumĂ© ainsi :
RC â activation des mitochondries â activation de SIR2 â allongement de vie
Peu de temps aprĂšs ces travaux, Howitz et ses collaborateurs[63] sâaperçoivent que, parmi les polyphĂ©nols testĂ©s, le resvĂ©ratrol non seulement allonge le plus la durĂ©e de vie de la levure mais aussi produit la meilleure activation de SIR2. Ils postulent donc que le resvĂ©ratrol mime lâeffet de la restriction calorique sur lâallongement de vie. La protĂ©ine SIR2 qui appartient Ă la famille des protĂ©ines antivieillissement, les sirtuines, possĂšde chez les mammifĂšres, un orthologue, SIRT1. Les sirtuines sont des enzymes dĂ©pendantes du NAD, capables de dĂ©sacĂ©tyler des protĂ©ines et dâaccroĂźtre la durĂ©e de vie de la levure, du ver Caenorhabditis elegans et de la mouche Drosophile[66].
Dâautres analyses gĂ©nĂ©tiques ont montrĂ© que dans la restriction calorique sĂ©vĂšre, avec moins de 0,05 % de glucose (soit 1/10 de la RC modĂ©rĂ©e), lâallongement de vie se produit aussi mais sans activer les mitochondries et Sir2[67]. Il semble donc que le degrĂ© de restriction calorique et son dĂ©roulement temporel puissent influencer la relation entre mitochondries, sirtuines et longĂ©vitĂ©. Plusieurs voies mĂ©taboliques dâallongement de la vie par RC sont possibles[68].
Les vertébrés
Une des premiĂšres Ă©tudes de lâeffet du resvĂ©ratrol sur la durĂ©e de vie des vertĂ©brĂ©s a portĂ© sur un petit poisson Ă durĂ©e de vie courte, le Nothobranchius furzeri. GrĂące Ă une supplĂ©mentation en resvĂ©ratrol, ce poisson voit sa durĂ©e de vie mĂ©diane et maximum sâallonger et les effets du vieillissement sur lâactivitĂ© motrice se faire moins sentir[69].
Deux Ă©tudes rĂ©centes indiquent quâun traitement au resvĂ©ratrol Ă©tend la durĂ©e de vie de la souris obĂšse et permet de contrecarrer les effets dĂ©lĂ©tĂšres dâun rĂ©gime riche en graisse. Le groupe dâAuwerx prĂšs de Strasbourg (Lagouge et al. 2006)[70] et le groupe de Sinclair de Boston (Baur et al., 2006)[71] ont montrĂ© que les effets bĂ©nĂ©fiques du resvĂ©ratrol sur le niveau de glucose et dâinsuline des souris obĂšses ouvrent des perspectives intĂ©ressantes pour le traitement du diabĂšte de type 2. Lagouge et ses collaborateurs ont administrĂ© pendant 9 semaines un rĂ©gime riche en graisse, reprĂ©sentatif de lâalimentation des pays occidentaux, Ă deux groupes de souris. Le groupe dont lâalimentation Ă©tait trĂšs fortement enrichie en resvĂ©ratrol[72] a montrĂ© une prise de poids infĂ©rieure de 40 %. En analysant les tissus musculaires, ils se sont aperçus quâils contenaient beaucoup plus de mitochondries et que celles-ci Ă©taient trĂšs actives. En accroissant la consommation dâoxygĂšne dans les mitochondries, le resvĂ©ratrol permet dâĂ©viter une prise de poids indue et fournit une meilleure rĂ©sistance Ă la fatigue. Lors d'un test dâendurance, les souris ayant reçu du resvĂ©ratrol pouvaient courir deux fois plus loin que les autres. LâĂ©quipe a Ă©tabli que lâaction du resvĂ©ratrol passe par lâactivation de la sirtuine SIRT1 et dâun coactivateur de transcription PGC-1α qui joue un rĂŽle fondamental dans la biogenĂšse mitochondriale et lâadipogenĂšse[73].
Le groupe de Sinclair eut recours Ă un protocole expĂ©rimental diffĂ©rent de celui dâAuwerx : il utilisa des doses beaucoup plus faibles de resvĂ©ratrol (1/18e de la dose dâAuwerx), durant une pĂ©riode plus longue (deux ans) sur les souris plus ĂągĂ©es. Mais mĂȘme avec ce traitement Ă faible dose au long cours, les souris recevant une alimentation grasse additionnĂ©e de resvĂ©ratrol amĂ©liorent leur sensibilitĂ© Ă lâinsuline et accroissent leur durĂ©e de vie de maniĂšre sensible par rapport aux souris recevant seulement une nourriture grasse. Par contre, elles connaissent Ă peu prĂšs la mĂȘme prise de poids. Les Ă©tudes des deux groupes montrent un accroissement de la biogenĂšse mitochondriale, de lâactivitĂ© PGC-1α, de la protĂ©ine kinase activĂ©e par AMP et des fonctions motrices.
Des travaux montrent néanmoins que le resvératrol n'améliore pas le fonctionnement des mitochondries chez le rat et la souris et que des doses élevés ont un effet toxique[74].
Pour les souris nourries normalement, ad libitum, on constate quâelles ne vivent pas plus longtemps lorsquâelles reçoivent du resvĂ©ratrol[75] - [76]. Mais elles manifestent une plus grande rĂ©sistance aux affections liĂ©es Ă lâĂąge telle une moindre albuminurie, une diminution de lâinflammation, moins de cataractes, une plus grande coordination motrice, une perte de la densitĂ© osseuse moins importante[77].
Chez des lémuriens microcÚbe, le resvératrol diminue la prise de poids et augmente le métabolisme dans une période d'engraissement naturel. Cet effet, non observé chez les rongeurs, serait propre des primates. Une étude continue sur le retardement des déficits liés à l'ùge et l'augmentation de la longévité[78] - [79].
On ne dispose pas encore de publications portant sur les effets du resvĂ©ratrol sur lâactivation des sirtuines chez lâhomme, mais lâĂ©tude de Civitarese et de ses collaborateurs (2007)[80] portant sur lâeffet de la restriction calorique sur lâexpression de SIRT1 est assez instructive. GrĂące Ă un petit groupe de personnes qui ont acceptĂ© de rĂ©duire de 25 % la valeur calorique de leur alimentation pendant 6 mois, ces auteurs ont pu observer une plus grande expression de SIRT1, un plus grand nombre de mitochondries dans les muscles, de moindre dĂ©gĂąts de lâADN et une amĂ©lioration de la fonction mitochondriale.
En raison dâune forte exposition aux espĂšces rĂ©actives oxygĂ©nĂ©es, lâADN mitochondrial accumule au cours du temps des mutations qui provoquent le dĂ©clin des enzymes mitochondriales. Les dysfonctionnements des mitochondries pourraient ĂȘtre le facteur majeur des maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives[81] - [82]. Le resvĂ©ratrol qui peut passer la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique pourrait avoir un rĂŽle protecteur vis-Ă -vis des processus neurodĂ©gĂ©nĂ©ratifs dans la maladie de Huntington, de Parkinson et d'Alzheimer.
Lâeffet du resvĂ©ratrol a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© sur deux modĂšles animaux de la maladie dâHuntington : le ver Caenorhabditis elegans surexprimant la huntingtine mutĂ©e responsable de la maladie, sur lequel des tests in vivo ont Ă©tĂ© effectuĂ©s et une souris transgĂ©nique portant le gĂšne mutĂ© (codant la huntingtine) dont les neurones ont Ă©tĂ© analysĂ©s in vitro. Dans les deux modĂšles, le resvĂ©ratrol supprime les effets toxiques de la huntingtine mutĂ©e. Les neurones du ver retrouvent leur rĂ©actions normales et la mort neuronale est diminuĂ©e chez la souris. Lâactivation de SIRT1 par le resvĂ©ratrol conduit Ă une moindre toxicitĂ© dans les cellules neurales qui expriment une forme mutĂ©e de la huntingtine[83].
La destruction par un neurotoxique des neurones dopaminergiques de la substantia nigra permet de simuler chez le rat la maladie de Parkinson. AprĂšs avoir fait ingĂ©rer du resvĂ©ratrol (10, 20, 40 mg·kg-1) Ă ces rats, Jin et ses collaborateurs[84] ont montrĂ© quâau bout de 2 semaines les animaux peuvent rĂ©cupĂ©rer une partie de leur fonction. Ils ont testĂ© les rĂ©ponses des rats en leur injectant de lâamphĂ©tamine : les animaux nâĂ©tant lĂ©sĂ©s que dâun cĂŽtĂ©, vont se mettre Ă tourner rapidement sur eux-mĂȘmes, mais ceux qui ont ingĂ©rĂ© du resvĂ©ratrol tournent beaucoup moins.
Lâeffet du resvĂ©ratrol a Ă©tĂ© testĂ© sur deux modĂšles murins de la maladie dâAlzheimer (MA) : soit des souris transgĂ©niques portant le gĂšne mutĂ© de lâAPP, liĂ© Ă la forme familiale de la MA et dĂ©veloppant dâimportantes plaques ÎČ-amyloĂŻdes sans perte neurale[85], soit des souris transgĂ©niques surexprimant la protĂ©ine p25 qui provoque une dĂ©rĂ©gulation de la protĂ©ine tau et une dĂ©gĂ©nĂ©rescence neuronale massive[86]. On constate que les souris p25 ont un niveau de SIRT1 qui croĂźt au fur et Ă mesure de la perte neurale alors que les souris du premier type ne montrent aucune augmentation de la SIRT1. En additionnant durant 45 jours Ă la nourriture des souris APP du resvĂ©ratrol (Ă raison de 300 mg·kg-1·j-1), Karuppagounder et ses collaborateurs[85] ont pu observer une diminution importante de la surface des plaques amyloĂŻdes dans le cortex mĂ©dial, le striatum et lâhypothalamus. Par contre, aucun changement significatif nâa Ă©tĂ© trouvĂ© dans lâhippocampe, foyer principal de la maladie dâAlzheimer. Kim et ses collaborateurs[86] ont observĂ© in vitro que le resvĂ©ratrol via lâactivation de SIRT1, diminue de moitiĂ© la mort neurale de cellules transfectĂ©es par p25-GFP. Pour rĂ©duire in vivo la neurodĂ©gĂ©nĂ©ration au niveau de lâhippocampe, ils ont dĂ» injecter directement le resvĂ©ratrol dans les ventricules du cerveau des souris p25. Ils ont alors pu observer une rĂ©duction du dĂ©ficit dâapprentissage et du dĂ©clin cognitif. Le resvĂ©ratrol active SIRT1 qui dĂ©sacĂ©tyle la protĂ©ine p53 et l'inhibition de l'apoptose a un effet neuroprotecteur.
Chez l'ĂȘtre humain
MalgrĂ© tous ces rĂ©sultats trĂšs favorables sur des modĂšles animaux ou au niveau cellulaire, lâefficacitĂ© et la sĂ©curitĂ© du resvĂ©ratrol en tant que complĂ©ment alimentaire nâa toujours pas Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e chez lâhomme. Certaines contre-indications sont dĂ©jĂ connues : un effet sur les plaquettes sanguines qui pourraient augmenter le risque de saignement. L'augmentation de durĂ©e de vie de certains animaux traitĂ©s au resvĂ©ratrol a Ă©tĂ© remise en question par plusieurs laboratoires travaillant sur la levure, la drosophile et le nĂ©matode. Il n'est encore pas possible de tirer des conclusions dĂ©finitives quant aux effets du resvĂ©ratrol sur l'ĂȘtre humain[87].
Chez l'ĂȘtre humain, il a Ă©tĂ© testĂ© dans diffĂ©rentes maladies mais sur peu de personnes. Il pourrait ainsi avoir une action favorable sur les diffĂ©rents paramĂštres d'un syndrome mĂ©tabolique[88]. Dans la stĂ©atose hĂ©patique non alcoolique, il s'avĂšre, par contre, dĂ©cevant[89]. Son effet hypolipĂ©miant suspectĂ© chez la souris n'est pas retrouvĂ© chez l'homme[90]. Des revues de la littĂ©rature publiĂ© en 2022 montre quelques effets sur des marqueurs biologiques sans pour autant conclure Ă un effet clinique significatif[91] - [92].
Une revue systĂ©matique et une mĂ©ta-analyse ont conclu que de fortes doses de resvĂ©ratrol (â„1000 mg) ont rĂ©duit les niveaux de glucose Ă jeun (WMD: -18,76 mg/dL, IC 95%: -23,43, -14,09; P < 0,00001)[93]. De plus, le resvĂ©ratrol a rĂ©duit la pression artĂ©rielle systolique (WMD: -7,97 mmHg, IC 95%: -10,63, -5,31; P < 0,00001) et la pression artĂ©rielle diastolique (WMD: -3,55 mmHg, IC 95%: -5,18, -1,93; P < 0,00001) chez les patients atteints de diabĂšte de type 2[93].
Notes et références
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) « Resvératrol », sur ChemIDplus, consulté le 20 août 2009
- (en) « Resveratrol: MedlinePlus Supplements », sur medlineplus.gov (consulté le )
- Vang O, Ahmad N, Baile CA, Baur JA, Brown K, Csiszar A, Das DK, Delmas D, Gottfried C, Lin HY, Ma QY, Mukhopadhyay P, Nalini N, Pezzuto JM, Richard T, Shukla Y, Surh YJ, Szekeres T, Szkudelski T, Walle T, Wu JM, « What is new for an old molecule? Systematic review and recommendations on the use of resveratrol », PLOS ONE, vol. 6, no 6,â , e19881 (PMID 21698226, PMCID 3116821, DOI 10.1371/journal.pone.0019881, Bibcode 2011PLoSO...619881V)
- Sahebkar A, Serban C, Ursoniu S, Wong ND, Muntner P, Graham IM, Mikhailidis DP, Rizzo M, Rysz J, Sperling LS, Lip GY, Banach M, « Lack of efficacy of resveratrol on C-reactive protein and selected cardiovascular risk factors--Results from a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials », Int. J. Cardiol., vol. 189,â , p. 47â55 (PMID 25885871, DOI 10.1016/j.ijcard.2015.04.008)
- HR Warner, « NIA's Intervention Testing Program at 10 years of age. », Age (Dordrecht, Netherlands), vol. 37, no 2,â , p. 22 (PMID 25726185, PMCID 4344944, DOI 10.1007/s11357-015-9761-5)
- (en) Sheida Zeraattalab-Motlagh, Ahmad Jayedi et Sakineh Shab-Bidar, « The effects of resveratrol supplementation in patients with type 2 diabetes, metabolic syndrome, and nonalcoholic fatty liver disease: an umbrella review of meta-analyses of randomized controlled trials », The American Journal of Clinical Nutrition, vol. 114, no 5,â , p. 1675â1685 (ISSN 0002-9165 et 1938-3207, DOI 10.1093/ajcn/nqab250, lire en ligne, consultĂ© le )
- Uni. Freibourg
- (en) S. Renaud, Michel de Lorgeril, « Wine, alcohol, platelets, and the French paradox for coronary heart disease », Lancet, vol. 339, no 8808,â , p. 1523-6
- (en) E. N. Frankel, A. L. Waterhouse and J. E. Kinsella, « Inhibition of human LDL oxidation by resveratrol », The Lancet, vol. 341, no 8852,â , p. 1103-4
- (en) R.D. Semba et al., « Resveratrol Levels and All-Cause Mortality in Older Community-Dwelling Adults. », JAMA Intern Med.,â (DOI 10.1001, rĂ©sumĂ©, lire en ligne [PDF]).
- H. Cai, E. Scott, A. Kholghi, C. Andreadi, A. Rufini, A. Karmokar, R. G. Britton, E. Horner-Glister, P. Greaves, D. Jawad, M. James, L. Howells, T. Ognibene, M. Malfatti, C. Goldring, N. Kitteringham, J. Walsh, M. Viskaduraki, K. West, A. Miller, D. Hemingway, W. P. Steward, A. J. Gescher, K. Brown, Cancer chemoprevention: Evidence of a nonlinear dose response for the protective effects of resveratrol in humans and mice | Sci. Transl. Med. 7, 298ra117 (2015)
- Craveiro M, Gaspard Cretenet, CĂ©dric Mongellaz, Maria I. Matias, Olivier Caron, Maria C. Pedroso de Lima, ValĂ©rie S. Zimmermann, Eric Solary, ValĂ©rie Dardalhon, Vjekoslav DuliÄ et Naomi Taylor (2017) Resveratrol stimulates the metabolic reprogramming of human CD4+ T cells to enhance effector function | Sci. Signal. | 17 octobre 2017: Vol. 10, Issue 501, eaal3024 DOI: 10.1126/scisignal.aal302|rĂ©sumĂ©
- Natalia YU Anisimova, Mikhail V Kiselevsky, Andrey V Sosnov et Sergey V Sadovnikov, « Trans-, cis-, and dihydro-resveratrol: a comparative study », Chemistry Central Journal, vol. 5,â , p. 88 (ISSN 1752-153X, PMID 22185600, PMCID PMCPMC3313904, DOI 10.1186/1752-153X-5-88, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Jang, M., Cai, L., Udeani, G. O., Slowing, K. V., Thomas, C. F., Beecher, C. W., « Cancer chemopreventive activity of resveratrol, a natural product derived from grapes », Science, vol. 275,â , p. 218-220 (DOI 10.1126/science.275.5297.218)
- (en) Christine Counet, Delphine Callemien, Sonia Collin, « Chocolate and cocoa: New sources of trans-resveratrol and trans-piceid », Food Chemistry, vol. 98,â , p. 649-657
- (en) Lucie FrĂ©mont, « BIOLOGICAL EFFECTS OF RESVERATROL », Life Sciences, vol. 66, no 8,â , p. 663-673
- (en) Ulrik Stervbo, Ole Vang, Christine Bonnesen, « A review of the content of the putative chemopreventive phytoalexin resveratrol in red wine », Food Chemistry, vol. 101,â , p. 449-457 (DOI 10.1016/j.foodchem.2006.01.047)
- de 5 ppm à 7 ppm dans la pellicule et 1 ppm dans les pépins, d'aprÚs Counet et al.(2006) (réf. ci-dessus)
- Antonia Chiou, Vaios T. Karathanos, Anastasia Mylona, Fotini N. Salta, Fani Preventi and Nikolaos K. Andrikopoulos, « Currants (Vitis vinifera L.) content of simple phenolics and antioxidant activity », Food Chemistry, vol. 102, no 2,â (lire en ligne)
- Bin Zhao, Clifford A. Hall, « Composition and antioxidant activity of raisin extracts obtained from various solvents », Foof Chemistry, vol. 108,â , p. 511-518
- en moyenne dans le monde, les Pinot noir ont 3,6 ± 2,9 mg·l-1, les Merlot 2,8 ± 2,6 mg·l-1, d'aprÚs Stervbo et al. (2006), réf. ci-dessus
- (en) JENNIFER BURNS, TAKAO YOKOTA HIROSHI ASHIHARA,MICHAEL E. J. LEAN, ALAN CROZIER, « Plant Foods and Herbal Sources of Resveratrol », J. Agric. Food Chem., vol. 50,â
- Hisada, H., et al.. (2005). Antibacterial and Antioxidative Constituents of Melinjo Seeds and Their Application to Foods. Japan. Science Links Japan.
- (en) Thomas Walle, Faye Hsieh, Mark H. DeLegge, John E. Oatis, Jr., and U. Kristina Walle, « HIGH ABSORPTION BUT VERY LOW BIOAVAILABILITY OF ORAL RESVERATROL IN HUMANS », Drug Metabolism and Disposition, vol. 32, no 12,â
- (en) VITAGLIONE Paola, SFORZA Stefano, GALAVERNA Gianni, GHIDINI Cristiana, CAPORASO Nicola, VESCOVI Pier Paolo, FOGLIANO Vincenzo, MARCHELLI Rosangela, « Bioavailability of trans-resveratrol from red wine in humans », Molecular nutrition & food research, vol. 49, no 5,â , p. 495-504
- (en) David M. Goldberga, Joseph Yanb, George J. Soleas, « Absorption of three wine-related polyphenols in three different matrices by healthy subjects », Clinical Biochemistry, vol. 36,â , p. 79-87
- (en) Xavier Vitrac, Alexis DesmouliĂšre, Brigitte Brouillaud, StĂ©phanie Krisa, GĂ©rard Deffieux, Nicole Barthe, Jean Rosenbaum, Jean-Michel MĂ©rillon, « Distribution of [14C]-trans-resveratrol, a cancer chemopreventive polyphenol, in mouse tissues after oral administration », Life Sciences, vol. 72,â , p. 2219-2233
- (en) De Santi C, Pietrabissa A, Mosca F, Pacifici, « Glucuronidation of resveratrol, a natural product present in grape and wine, in the human liver. », Xenobiotica, vol. 30,â , p. 1047-54
- quand un agent antiradicalaire est ajoutĂ© au DPPHâą, lâĂ©lectron libre est appariĂ© et la couleur pourpre change en jaune
- (en) P. Iacopini, M. Baldi, P. Storchi, L. Sebastiani, « Catechin, epicatechin, quercetin, rutin and resveratrol in red grape: Content,in vitro antioxidant activity and interactions », Journal of Food Composition and Analysis, vol. 21,â , p. 589-598 (doi:10.1016/j.jfca.2008.03.011)
- (en) Leila Belguendouz, Lucie Fremont, Alain Linard, « Resveratrol Inhibits Metal Ion-Dependent and Independent Peroxidation of Porcine Low-Density Lipoproteins », Biochemical Pharmacology, vol. 53,â , p. 13-47-1355
- 2,2'-azobis(2-amidinopropane) dihydrochloride
- (en) Sandra Stojanovic, Helmut Sprinz, and Ortwin Brede, « Efficiency and Mechanism of the Antioxidant Action of trans-Resveratrol and Its Analogues in the Radical Liposome Oxidation », Archives of Biochemistry and Biophysics, vol. 391, no 1,â (doi:10.1006/abbi.2001.2388)
- vésicules formés par deux couches de lipide, à l'intérieur desquels est enfermé l'antioxydant étudié. La peroxydation est déclenchée par une irradiation gamma γ
- Afaq F, Mukhtar H, « Botanical antioxidants in the prevention of photocarcinogenesis and photoaging ». Exp Dermatol 2006; 15: 678â84
- Baliga MS, Katiyar SK, « Chemoprevention of photocarcinogenesis by selected dietary botanicals ». Photochem Photobiol Sci 2006; 5: 243â53
- Afaq F, Adhami VM, Ahmad N, « Prevention of short-term ultraviolet B radiation-mediated damages by resveratrol in SKH-1 hairless mice ». Toxicol Appl Pharmacol 2003; 186: 28â37.
- Aziz MH, Afaq F, Ahmad N, « Prevention of ultraviolet-B radiation damage by resveratrol in mouse skin is mediated via modulation in survivin ». Photochem Photobiol 2005; 81: 25â31.
- Afaq F, Adhami VM, Ahmad N, « Prevention of short-term ultraviolet B radiation-mediated damages by resveratrol in SKH-1 hairless mice ». Toxicol Appl Pharmacol 2003; 186: 28â37
- [Reagan-Shaw S, Afaq F, Aziz MH et al, « Modulations of critical cell cycle regulatory events during chemoprevention of ultraviolet B-mediated responses by resveratrol in SKH-1 hairless mouse skin ». Oncogene 2004; 23: 5151â5160.]
- Aziz MH, Afaq F, Ahmad N, « Prevention of ultraviolet-B radiation damage by resveratrol in mouse skin is mediated via modulation in survivin ». Photochem Photobiol 2005; 81: 25â31
- Liu Y, Chan F, Sun H, Ya J, Fa D, Zhao D, An J, Zhou D, « Resveratrol protects human keratinocytes HaCaT cells from UVA-induced oxidative stress damage by downregulating Keap1 expression ». Eur J Pharmacol. 2011;650:130â7
- Wu Y, Jia LL, Zheng YN, Xu XG, Luo YJ, Wang B, et al, « Resveratrate protects human skin from damage due to repetitive ultraviolet irradiation ». Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology JEADV 2012 ; Jan 5
- Lee JS, Park KY, Min HG, Lee SJ, Kim JJ, Choi JS, Kim WS, Cha HJ, « Negative regulation of sress-induced matrix metalloproteinase-9 by SirT1 in skin tissue ». Exp Dermatol. 2010;19:1060â6
- Bastianetto S, Dumont Y, Duranton A, Vercauteren F, Breton L, Quirion R, « Protective action of resveratrol in human skin: possible involvement of specific receptor binding sites ». PLoS One. 5(9): e12935. . DOI 10.1371/journal.pone.0012935
- Watson, Ronald Ross; Zibadi, Sherma (Eds.), « Bioactive Dietary Factors and Plant Extracts in Dermatology » (2013) pp 177-187
- (en) Cecil R. Pace-Asciak, Susan Hahn, Eleftherios P. Diamandis, George Soleas, David M. Goldberg, « The red wine phenolics trans-resveratrol and quercetin block human platelet aggregation and eicosanoid synthesis: Implications for protection against coronary heart disease », Clinica Chimica Acta, vol. 235,â , p. 207-219
- (en) Cecil R. Pace-Asciak, Olga Rounova, Susan E. Hahn, Eleftherios P. Diamandis, David M. Goldberg, « Wines and grape juices as modulators of platelet aggregation in healthy human subjects », Clinica Chimica Acta, vol. 246, nos 1-2,â
- (en) Jang M, Cai L, Udeani GO, Slowing KV, Thomas CF, Beecher CW, et al., « Cancer chemopreventive activity of resveratrol, a natural product derived from grapes », Science, vol. 275,â , p. 218-220
- (en) Kotha Subbaramaiah, Wen Jing Chung, Pedro Michaluarti, Nitin Telang, Tadashi Tanabe, Hiroyasu Inoue, Meishiang Jang, John M. Pezzuto, and Andrew J. Dannenberg, « Resveratrol Inhibits Cyclooxygenase-2 Transcription and Activity in Phorbol Ester-treated Human Mammary Epithelial Cells », The Journal of Biological Chemistry, vol. 273, no 34,â
- (en) Javier Martinez and Juan J. Moreno, « Effect of Resveratrol, a Natural Polyphenolic Compound, on Reactive Oxygen Species and Prostaglandin Production », Biochemical Pharmacology, vol. 59,â , p. 865-870
- (en) Stef G, Csiszar A, Lerea K, Ungvari Z, Veress G., « Resveratrol inhibits aggregation of platelets from high-risk cardiac patients with aspirin resistance. », J Cardiovasc Pharmacol., vol. 48, no 2,â , p. 1-5
- (en) Yu-Min Yang, Jun-Zhu Chen, Xing-Xiang Wang,Shi-Jun Wang, Hu Hu, Hong-Qiang Wang, « Resveratrol attenuates thromboxane A2 receptor agonist-induced platelet activation by reducing phospholipase C activity », European Journal of Pharmacology, vol. 583,â , p. 148-155
- La P-sélectine est exprimée à la surface des plaquettes lors de leur activation. Elle intervient de façon précoce dans les interactions des leucocytes avec les plaquettes lors du processus inflammatoire.
- (en) Esmerina Tili, « Resveratrol decreases the levels of miR-155 by upregulating miR-663, a microRNA targeting JunB and JunD », Carcinogenesis, vol. 31,â , p. 1561-1566 (lire en ligne)
- (en) Ferraz da Costa DC, Casanova FA et al. « Transient Transfection of a Wild-Type p53 Gene Triggers Resveratrol-Induced Apoptosis in Cancer Cells » PLOS One 2012;7(11):e48746. Epub 2012 novembre 2012
- (en) Wang H, Zhang H, Tang L et al. « Resveratrol inhibits TGF-ÎČ1-induced epithelial-to-mesenchymal transition and suppresses lung cancer invasion and metastasis »] Toxicology 9 novembre 2012 pii: S0300-483X(12)00373-3. DOI 10.1016/j.tox.2012.09.017
- Lee YJ, Lee YJ, Im JH et al. « Synergistic anti-cancer effects of resveratrol and chemotherapeutic agent clofarabine against human malignant mesothelioma MSTO-211H cells » Food Chem Toxicol. 9 novembre 2012 pii: S0278-6915(12)00805-8. DOI 10.1016/j.fct.2012.10.060
- Matteo Nadile, Maria Ilektra Retsidou, Katerina Gioti et Apostolos Beloukas, « Resveratrol against Cervical Cancer: Evidence from In Vitro and In Vivo Studies », Nutrients, vol. 14, no 24,â , p. 5273 (ISSN 2072-6643, PMID 36558430, PMCID 9787601, DOI 10.3390/nu14245273, lire en ligne, consultĂ© le )
- Katie L. Hector, Malgorzata Lagisz et Shinichi Nakagawa, « The effect of resveratrol on longevity across species: a meta-analysis », Biology Letters, vol. 8, no 5,â , p. 790â793 (ISSN 1744-957X, PMID 22718956, PMCID 3440975, DOI 10.1098/rsbl.2012.0316, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Konrad T. Howitz, Kevin J. Bitterman, Haim Y. Cohen, Dudley W. Lamming, Siva Lavu, Jason G. Wood, Robert E. Zipkin, Phuong Chung, Anne Kisielewski, Li-Li Zhang, Brandy Scherer & David A. Sinclair, « Small molecule activators of sirtuins extend Saccharomyces cerevisiae lifespan », Nature, vol. 425,â , p. 191-6
- (en) Su-Ju Lin, Pierre-Antoine Defossez, Leonard Guarente, « Requirement of NAD and SIR2 for Life-Span Extension by Calorie Restriction in Saccharomyces cerevisiae », Science, vol. 289,â
- (en) Lin SJ, Kaeberlein M, Andalis AA, Sturtz LA, Defossez PA, Culotta VC, Fink GR, Guarente L., « Calorie restriction extends Saccharomyces cerevisiae lifespan by increasing respiration », Nature, vol. 418,â , p. 344-8
- (en) Guarente L, Picard F., « Calorie restriction--the SIR2 connection. », Cell, vol. 120, no 4,â , p. 473-82
- (en) Kaeberlein, M., Powers, R.W., 3rd, Steffen, K.K., Westman, E.A., Hu, D., Dang,N., Kerr, E.O., Kirkland, K.T., Fields, S., and Kennedy, B.K., « Regulation of yeast replicative life span by TOR and Sch9 in response to nutrients », Science,â , p. 1193-1196
- (en) Guarente Leonard, « Mitochondria â A Nexus for Aging, Calorie Restriction, and Sirtuins? », Cell, vol. 132,â
- (en) Valenzano, D.R., Cellerino, A.,, « Resveratrol and the pharmacology of aging: a new vertebrate model to validate an old molecule », Cell Cycle, vol. 5,â , p. 1027-1032
- (en) Marie Lagouge, Carmen Argmann, Zachary Gerhart-Hines, Hamid Meziane, Carles Lerin, Frederic Daussin, Nadia Messadeq, Jill Milne, Philip Lambert, Peter Elliott, Bernard Geny, Markku Laakso, Pere Puigserver, and Johan Auwerx, « Resveratrol Improves Mitochondrial Function and Protects against Metabolic Disease by Activating SIRT1 and PGC-1a », Cell, vol. 127,â , p. 1109-1122
- (en) Joseph A. Baur, Kevin J. Pearson, Nathan L. Price, Hamish A. Jamieson, Carles Lerin, Avash Kalra, Vinayakumar V. Prabhu, Joanne S. Allard, Guillermo Lopez-Lluch, Kaitlyn Lewis, Paul J. Pistell, Suresh Poosala, Kevin G. Becker, Olivier Boss, Dana Gwinn, Mingyi Wang, Sharan Ramaswamy, Kenneth W. Fishbein, Richard G. Spencer, Edward G. Lakatta, David Le Couteur, Reuben J. Shaw, Placido Navas, Pere Puigserver, Donald K. Ingram, Rafael de Cabo & David A. Sinclair, « Resveratrol improves health and survival of mice on a high-calorie diet », Nature, vol. 444,â
- à la dose de 400 mg·kg-1·j-1
- ainsi que dans la différenciation cellulaire du muscle et le métabolisme énergétique
- Dong-Ho Han, « Effects of Resveratrol and SIRT1 on PGC-1α Activity and Mitochondrial Biogenesis: A Reevaluation », PLOS Biology, vol. 11, no 7,â , e1001603 (ISSN 1545-7885, DOI 10.1371/journal.pbio.1001603, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Richard A. Miller, David E. Harrison, C. M. Astle et Joseph A. Baur, « Rapamycin, but not resveratrol or simvastatin, extends life span of genetically heterogeneous mice », The Journals of Gerontology. Series A, Biological Sciences and Medical Sciences, vol. 66, no 2,â , p. 191â201 (ISSN 1758-535X, PMID 20974732, PMCID 3021372, DOI 10.1093/gerona/glq178, lire en ligne, consultĂ© le )
- Randy Strong, Richard A. Miller, Clinton M. Astle et Joseph A. Baur, « Evaluation of resveratrol, green tea extract, curcumin, oxaloacetic acid, and medium-chain triglyceride oil on life span of genetically heterogeneous mice », The Journals of Gerontology. Series A, Biological Sciences and Medical Sciences, vol. 68, no 1,â , p. 6â16 (ISSN 1758-535X, PMID 22451473, PMCID 3598361, DOI 10.1093/gerona/gls070, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Kevin J. Pearson, Joseph A. Baur, Kaitlyn N. Lewis, Leonid Peshkin, Nathan L. Price, Nazar Labinskyy, William R. Swindell, Davida Kamara, Robin K. Minor, Evelyn Perez, Hamish A. Jamieson, Yongqing Zhang, Stephen R. Dunn, Kumar Sharma, Nancy Pleshko, Laura A. Woollett, Anna Csiszar, Yuji Ikeno, David Le Couteur, Peter J. Elliott, Kevin G. Becker, Placido Navas, Donald K. Ingram, Norman S. Wolf, Zoltan Ungvari, David A. Sinclair, and Rafael de Cabo, « Resveratrol Delays Age-Related Deterioration and Mimics Transcriptional Aspects of Dietary Restriction without Extending Life Span », Cell Metabolism, vol. 8,â , p. 157-168
- (fr) Fabienne Aujard du laboratoire "Mécanismes adaptatifs: des organismes aux communautés" (CNRS/Museum national d'Histoire naturelle), journal BMC Physiology, 22 juin 2010, techno-science
- (en) Fabienne Aujard, Resveratrol suppresses body mass gain in a seasonal non-human primate model of obesity, BMC Physiology, 22 juin 2010
- Anthony E. Civitarese, Stacy Carling, Leonie K. Heilbronn et Mathew H. Hulver, « Calorie Restriction Increases Muscle Mitochondrial Biogenesis in Healthy Humans », PLOS Med, vol. 4,â , e76 (ISSN 1549-1676, PMID 17341128, PMCID 1808482, DOI 10.1371/journal.pmed.0040076, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Douglas C. Wallace, « The mitochondrial genome in human adaptive radiation and disease:On the road to therapeutics and performance enhancement », Gene, vol. 354,â , p. 169-180
- S. Rasouri, M. Lagouge, J. Auwerx, « SIRT1/PGC-1 Un axe neuroprotecteur ? », m/s mĂ©decine/sciences, vol. 23,â , p. 840-4
- (en) Parker JA, Arango M, Abderrahmane S, Lambert E, Tourette C, Catoire H, NĂ©ri C., « Resveratrol rescues mutant polyglutamine cytotoxicity in nematode and mammalian neurons », Nat. Genet., vol. 37, no 4,â
- (en) Feng Jin, Qin Wu, Yuan-Fu Lu, Qi-Hai Gong, Jing-Shan Shi, « Neuroprotective effect of resveratrol on 6-OHDA-induced Parkinson's disease in rats », European Journal of Pharmacology, vol. 600,â , p. 78-82
- (en) Saravanan S. Karuppagounder, John T. Pinto, Hui Xu, Huan-Lian Chen, M. Flint Beal, Gary E. Gibson, « Dietary supplementation with resveratrol reduces plaque pathology in a transgenic model of Alzheimerâs disease », Neurochemistry International,â
- (en) Dohoon Kim, Minh Dang Nguyen, Matthew M Dobbin, Andre Fischer, Farahnaz Sananbenesi, Joseph T Rodgers, Ivana Delalle, Joseph A Baur, Guangchao Sui, Sean M Armour, Pere Puigserver, David A Sinclair, and Li-Huei Tsai, « SIRT1 deacetylase protects against neurodegeneration in models for Alzheimerâs disease and amyotrophic lateral sclerosis », EMBO Journal, vol. 26, no 13,â
- (en) CH Cottart, « Resveratrol bioavailability and toxicity in humans. », Mol Nutr Food Res, vol. 54, no 1,â , p. 7-16 (lire en ligne)
- MĂ©ndez-del Villar M, GonzĂĄlez-Ortiz M, MartĂnez-Abundis E, PĂ©rez-Rubio KG, LizĂĄrraga-Valdez R, Effect of resveratrol administration on metabolic syndrome, insulin sensitivity, and insulin secretion, Metab Syndr Relat Disord, 2014;12:497â501
- Chachay VS, Macdonald GA, Martin JH et al. Resveratrol does not benefit patients with nonalcoholic fatty liver disease, Clin Gastroenterol Hepatol, 2014;12:2092â2103.e1â6
- Sahebkar A, Effects of resveratrol supplementation on plasma lipids: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials, Nutr Rev, 2013;71:822â835
- Xinyi Cao, Wang Liao, Hui Xia et Shaokang Wang, « The Effect of Resveratrol on Blood Lipid Profile: A Dose-Response Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials », Nutrients, vol. 14, no 18,â , p. 3755 (ISSN 2072-6643, PMID 36145131, PMCID 9506025, DOI 10.3390/nu14183755, lire en ligne, consultĂ© le )
- Nazanin Mohammadipoor, Fatemeh Shafiee, Amirabbas Rostami et Mohammad Saeed Kahrizi, « Resveratrol supplementation efficiently improves endothelial health: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials », Phytotherapy research: PTR, vol. 36, no 9,â , p. 3529â3539 (ISSN 1099-1573, PMID 35833325, DOI 10.1002/ptr.7562, lire en ligne, consultĂ© le )
- Wei Gu, Jianlin Geng, Hang Zhao et Xiaolong Li, « Effects of Resveratrol on Metabolic Indicators in Patients with Type 2 Diabetes: A Systematic Review and Meta-Analysis », International Journal of Clinical Practice, vol. 2022,â , p. 9734738 (ISSN 1742-1241, PMID 35685602, PMCID 9158797, DOI 10.1155/2022/9734738, lire en ligne, consultĂ© le )