Veratrum album
Le Vératre blanc (Veratrum album), appelé aussi Hellébore blanc ou Faux-hellébore, par opposition à l'Hellébore noir (la Rose de Noël), est une plante de la famille des Melanthiaceae. Autres noms vernaculaires : Varaire, Véraire ou Vérine[1]. Dans le Massif central, on emploie souvent pour le désigner le mot occitan baraïre.
Description
Le Vératre blanc est une vigoureuse plante rhizomateuse dépassant un mètre de haut à tige robuste et à feuilles alternes, larges, ovales ou oblongues-lancéolées, épaisses, fortement nervées et plissées, pubescentes en dessous, embrassantes. Les fleurs sont petites, à six tépales en étoile, blanchâtres, verdâtres ou jaunâtres, en grandes inflorescences terminales ramifiées dans leur moitié inférieure. Le fruit est une capsule.
Habitat
Le Vératre blanc croît dans les prairies montagnardes humides ou tourbeuses et les mégaphorbiaies.
RĂ©partition
Le Vératre blanc est une plante boréo-montagnarde qu'on retrouve dans la plupart des massifs montagneux du Centre et du Sud de l'Europe (rarement en-dessous de 1 000 m d'altitude), au Caucase, ainsi qu'en Asie tempérée ou froide (Sibérie) jusqu'au Japon. En France, elle est présente dans tous les massifs montagneux. Elle est toutefois très rare dans les Vosges (une seule station). La couleur des fleurs peut varier d'un massif à l'autre : ainsi les vératres du Massif central ont des fleurs blanches (Veratrum album subsp. album) alors que ceux des Alpes ont majoritairement des fleurs de couleur verte (Veratrum album subsp. lobelianum).
Statuts de protection, menaces
L'espèce n'est pas encore évaluée à l'échelle mondiale par l'UICN. En Europe et en France elle est classée comme non préoccupante [2]. Elle est considérée en danger (EN) en Lorraine et en Alsace.
Toxicité
Toutes les parties de la plante sont toxiques et sont nocives pour l'homme comme pour les animaux d'élevage. C'est en particulier le cas pour la racine. La plante contient en effet plusieurs alcaloïdes comme la protoveratrine A (proA), la protoveratrine B (proB), la veratridine, la cevadine et la jervine. Ces trois molécules constituent en cas d'ingestion un cocktail toxique entraînant des vomissements puis une bradycardie sévère et une hypotension. Une dose de 20 mg ingérée, soit 1 à 2 g de racine séchée peut être mortelle[3].
L'intoxication se soigne par injection d'atropine, qui aide le cœur à retrouver un rythme normal.
Utilisations thérapeutiques
Le Vératre blanc est utilisé en homéopathie.
En décoction/usage externe, il servait autrefois en France à tuer les « poux des veaux »[4].
Risque de confusion
Une confusion est possible avec la Gentiane jaune mais les feuilles de cette dernières sont opposées, la racine à la cassure est blanche alors que celle de la gentiane est jaune).
- Vue de la plante dans son habitat, les prairies d'altitude, ici le Massif de la Chartreuse.
- VĂ©ratre de Lobel.
- Vue des fleurs.
- Exemple de vératre blanc sur les monts d'Aubrac (Massif central).
Notes et références
- Veratrum
- MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 1 janvier 2022.
- VĂ©ratre blanc, Toxiplante.
- Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ , p. 129-158 (ISSN 0374-6402, OCLC 716291575, lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
- Suzanne Amigues (trad. du grec ancien), Recherches sur les plantes : À l’origine de la botanique, Paris, Belin, , 432 p. (ISBN 978-2-7011-4996-7).
Liens externes
- (en) Référence Kew Garden World Checklist : Veratrum album
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Veratrum album L.
- (fr) Référence INPN : Veratrum album L., 1753 (TAXREF)
- Veratrum album subsp. lobelianum (Bernh.) K.Richt., 1890, FloreAlpes