Lothey
Lothey [lÉtÉj] est une commune du dĂ©partement du FinistĂšre, dans la rĂ©gion Bretagne, en France.
Lothey | |||||
Vue générale du bourg de Lothey depuis Landremel. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Bretagne | ||||
DĂ©partement | FinistĂšre | ||||
Arrondissement | ChĂąteaulin | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Pleyben-Chùteaulin-Porzay | ||||
Maire Mandat |
Aurélie Macaclin 2020-2026 |
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Code postal | 29190 | ||||
Code commune | 29142 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Lotheyens | ||||
Population municipale |
463 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 34 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
6 685 hab. | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 48° 10âČ nord, 4° 01âČ ouest | ||||
Superficie | 13,48 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Quimper (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Briec | ||||
LĂ©gislatives | SixiĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : FinistĂšre
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
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GĂ©ographie
Description
Lothey est situé à l'est de Chùteaulin et au sud de l'Aulne canalisée (canal de Nantes à Brest) qui forme plusieurs méandres trÚs accentués et encaissés d'une bonne cinquantaine de mÚtres par rapport au plateau avoisinant dans la partie nord du finage communal (il s'agit d'un relief de type appalachien). Son territoire est limité à l'ouest et au nord par l'Aulne, à l'est par le ruisseau des Trois Fontaines[1], anciennement dénommé Ster Vihan, petit affluent de rive gauche de l'Aulne, à l'ouest par le ruisseau de Pennod, autre petit affluent de rive gauche ; seule la limite sud ne s'appuie sur aucun cours d'eau. En raison des méandres trÚs accentués de l'Aulne, la limite nord de la commune, qui suit ce fleuve cÎtier, est trÚs sinueuse, formant deux péninsules de rive convexe, à l'est et en amont, celle de Buors et du Vieux-Bourg, à l'ouest et en aval, celle de Rosivin et Le Guillec, séparées par la péninsule de Trésiguidi qui, elle, appartient à la commune de Pleyben, formant une rive concave trÚs accentuée et pentue entre Kerstouben et Penc'hleuniou.
SituĂ© Ă l'extrĂ©mitĂ© occidentale des Montagnes Noires, le territoire communal est trĂšs vallonnĂ©, allant de 166 mĂštres Ă Menez Krullu (MĂ©nĂ© Krulo), oĂč se trouve le chĂąteau d'eau (prolongĂ© vers le sud-est par le promontoire de KerlaouĂ©an qui atteint 153 mĂštres d'altitude), Ă 13 mĂštres dans la partie aval de la vallĂ©e de l'Aulne prĂšs de la ferme de Pennod (Ă la confluence avec le ruisseau de Pennod). Le bourg actuel est sur un lambeau de plateau vers 80 mĂštres d'altitude, qui se prolonge vers l'est et le nord-est en direction de Kergadaven et Buzit.
Géologiquement, Lothey fait partie du bassin de Chùteaulin ; son sous-sol, formé de roches d'Úre primaire, est principalement schisteux, principalement ardoisiers, mais alternant avec des schistes tendres qui se décomposent en terre glaise et avec des psammites, plus résistants et utilisés pour les constructions locales.
Localisation
Transports
La commune est restĂ©e longtemps trĂšs isolĂ©e, l'Aulne et ses mĂ©andres Ă©tant un obstacle aux communications qui n'Ă©tait franchi par aucun pont Ă hauteur de la commune de Lothey. « Nous sommes entourĂ©s de riviĂšres et de ruisseaux qui, dans les crues, nous interdisent toute communication avec les paroisses voisines » Ă©crit le maire de Lothey en 1813[2]. Pour aller vers le nord, il fallait donc faire le dĂ©tour par ChĂąteaulin Ă l'ouest en empruntant l'ancienne RN 165 ou par Pont-Coblant Ă l'est en empruntant l'ancienne RN 785, dĂ©sormais CD 785. Cet enclavement Ă©tait encore plus important lorsque le centre paroissial Ă©tait au Vieux-Bourg de Lothey, situĂ© au niveau du pĂ©doncule d'un mĂ©andre trĂšs resserrĂ©, accentuĂ© et encaissĂ© de l'Aulne, le nouveau bourg de Lothey, situĂ© plus au sud, Ă©chappe quelque peu Ă cet enclavement et est plus proche du CD 41 allant de GouĂ©zec Ă ChĂąteaulin. L'Aulne pouvait toutefois ĂȘtre franchie en barque, aux risques et pĂ©rils des usagers, ce qui explique notamment le drame de TrĂ©ziguidy.
Désormais la commune est mieux desservie : la nouvelle RN 165 traverse l'ouest de son finage, et la commune est reliée à cette voie express par l'échangeur de Ty Hémon, situé à la limite sud de la commune, et qui facilite les communications routiÚres en direction de Quimper et Brest.
Le canal de Nantes à Brest, qui emprunte, à la limite nord de la commune, le cours de l'Aulne, possÚde plusieurs écluses : l'écluse de Coat Pont, l'écluse de Lothey, l'écluse de Tréziguidy, l'écluse du Guilliec, l'écluse de Pen-ar-pont (dite aussi écluse de l'Aulne), mais le chemin de halage se trouvant sur la rive droite de l'Aulne, toutes les maisons éclusiÚres se trouvent sur le territoire des communes voisines de Pleyben pour les trois premiÚres citées, ou de Chùteaulin pour les deux derniÚres citées (seul le chemin de contre-halage est cÎté Lothey). Avant la canalisation, la marée se faisait sentir lors des plus fortes marées jusqu'à Pennod (Pen an aod signifie en breton « le bout du rivage »)[2].
- L'écluse de Pen-ar-Pont (écluse n°232 du canal de Nantes à Brest) ; le versant boisé en pente forte visible à gauche de la photographie est en Lothey.
- L'écluse de Trésiguidi [Trésiguidy] (écluse n° 230 du Canal de Nantes à Brest).
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[7] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[8] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Saint-Segal S A », sur la commune de Saint-SĂ©gal, mise en service en 1985[9] et qui se trouve Ă 8 km Ă vol d'oiseau[10] - [Note 4], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 11,6 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 122,9 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[11]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Quimper », sur la commune de Pluguffan, mise en service en 1967 et Ă 24 km[12], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 11,5 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[13], Ă 11,8 °C pour 1981-2010[14], puis Ă 12 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Lothey est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5] - [16] - [17] - [18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Quimper, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 58 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[19] - [20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (83,3 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (82,7 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (60,5 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (19,6 %), forĂȘts (14,2 %), prairies (3,2 %), zones urbanisĂ©es (2,1 %), milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (0,4 %)[21].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le lieu est attesté sous les formes : Locus Dei en 1405 (latinisation fantaisiste « lieu de Dieu ») et Loctey en 1426.
Le premier élément Lo- de Lothey représente sans doute l'appellatif Loc-, issu du vieux breton loc « lieu consacré ». L'amuïssement de [c] devant [t] ou [d] se rencontre éventuellement ailleurs en Bretagne, comme dans Lotivy (Morbihan, Loc Deugui en 1069) et éventuellement devant une autre consonne, comme dans Louannec (CÎte-d'Armor, Loguannoc XIIIe siÚcle)[23]. Le second élément s'explique par l'anthroponyme They, c'est-à -dire saint They, disciple de saint Guénolé de Landévennec. Il fut religieux puis ermite dans les bois voisins de Lothey[24]. Vers Quimperlé, on vénÚre saint Théa qui est une simple variante graphique, en l'église de Lothéa.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Le menhir de Men-Zao[25] a été détruit en 1909, ses pierres ayant servi à empierrer la route voisine[2].
Buzit ("lieu plantĂ© de buis", une "boissiĂšre") est un toponyme qui fait rĂ©fĂ©rence Ă l'Ă©poque gallo-romaine, les Romains ayant l'habitude d'en planter en limite de leurs propriĂ©tĂ©s. Un four Ă brique, des briques et des tuiles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es Ă Gwez-Reun, en contrebas de Buzit, oĂč existent des dĂ©pĂŽts de terre glaise. La route partant de Kroas Kerabri en direction du nord et notamment de Buzit est une ancienne voie romaine, qui rejoignait Ă Kroas Kerabri la voie romaine principale venant de Vorgium et se dirigeant vers Cast.
Les origines
La crĂ©ation de la paroisse de Lothey remonte au Moyen Ăge, Ă©poque oĂč Lothey Ă©tait un ancien bĂ©nĂ©fice de lâabbaye de LandĂ©vennec qui y possĂ©dait un prieurĂ© (l'Ă©glise Saint-They). Selon le cartulaire de LandĂ©vennec, au haut Moyen Ăge, Lothey possĂ©dait au moins trois lieux saints, deux lan : Landremel (son fondateur est inconnu ; en 1500 la chapelle de Landremel avait dĂ©jĂ pour saint patron saint Fiacre) et Lanurgat (Lannurgat, dans la partie sud de la commune ; ce lan aurait Ă©tĂ© fondĂ© par saint Huncat, un saint local quasi inconnu et aurait dĂ©pendu du prieurĂ© de Loc-Yonet situĂ© Ă ChĂąteaulin) et un loc : Loc-Dei, qui aurait Ă©tĂ© fondĂ© par saint They (lui aussi quasi inconnu, il serait un disciple de saint GuĂ©nolĂ© ; avec deux compagnons, Idunet et Ethbin, ils auraient quittĂ© l'abbaye de LandĂ©vennec pour remonter l'Aulne, le premier s'arrĂȘtant Ă ChĂąteaulin, y fondant le prieurĂ© de Loc-Yonet ; saint They aurait remontĂ© l'Aulne plus en amont, installant son ermitage Ă l'emplacement actuel du Vieux-Bourg de Lothey, au pied de la colline boisĂ©e de Coat-Mao, et Ethbin serait allĂ© un peu plus loin, fondant Pleyben[26].
Lothey eut, jusqu'en 1846, son chef-lieu au Vieux-Bourg (situĂ© dans un mĂ©andre de lâAulne). Par dĂ©cret royal du , le chef-lieu est transfĂ©rĂ© Ă LandrĂ©mel, village qui possĂ©dait une chapelle dĂ©diĂ©e Ă saint Fiacre. Cette chapelle est d'abord agrandie d'un transept, d'un chĆur et d'une sacristie, puis reconstruite totalement, avant de devenir l'Ă©glise paroissiale actuelle de Lothey (l'Ă©glise Saint-They). La paroisse de Lothey (Lothey-Landremel) dĂ©pendait autrefois de l'Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille.
Moyen Ăge
Kergadaven (KergadaĂ«n), un hameau qui domine la partie aval de la vallĂ©e du Ster Vihan ("ruisseau des Trois Fontaines") signifie en breton "Village de la riviĂšre du combat" et des parcelles avoisinantes se nomment Ar-Pildader ("Lieu oĂč on s'est battu"), faisant allusion Ă un combat dont l'histoire n'a pas gardĂ© de traces. Ă Pennod, le promontoire qui domine de plus de 70 mĂštres la vallĂ©e de l'Aulne et oĂč une parcelle se nomme Parc-ar-C'hastel a Ă©tĂ© l'emplacement d'un chĂąteau-fort, dĂ©nommĂ© C'hastel-Beg arC'hran, qui a servi probablement de guet pour surveiller l'arrivĂ©e des pirates normands qui remontaient l'Aulne, mais il a totalement disparu, seuls des vestiges de murs subsistent ; selon l'imagination populaire, un trĂ©sor y serait enfoui[2].
Le "Mur du diable" doit son nom à un récit légendaire qui attribue sa construction au diable. En fait il s'agit d'un mur construit à l'époque du duc de Bretagne Jean Le Roux pour entourer sa propriété de Castel-Nin (Chùteaulin) ; ce mur en pierres tantÎt sÚches, tantÎt maçonnées, large d'un mÚtre et haut d'environ 8 pieds (2,4 m) avait 7 à 8 lieues de périmÚtre et était bordé cÎté extérieur par un chemin large de 3 mÚtres ; il traversait Lothey du nord au sud ; de rares vestiges en subsistent[27].
On ignore Ă quelle date l'ermitage de saint They est devenu Ă©glise paroissiale ; le chanoine Paul Peyron a trouvĂ© dans les Archives vaticanes un texte qui nomme deux prĂȘtres, Raoul Sioc'han et Yves Gouzec'h, qui se seraient succĂ©dĂ© en 1405 Ă la tĂȘte de la paroisse de Lothey. L'abbĂ© de LandĂ©vennec conservait le droit de prĂ©senter Ă l'Ă©vĂȘque le recteur et conservait le bĂ©nĂ©fice, ne versant au recteur que la portion congrue.
Lors de la réformation de 1426, le manoir de Rosyven appartenait à Yvon Le Moël, le manoir de Penpoul au sieur de Coëtedrez et le manoir de Kerarmel à Olivier de Kaër[28]. La réformation de 1596 cite comme nobles à Lothey : Gillette de Kergoët, dame du Guily ; Mahé Le Moal, seigneur de Rosyvin ; le seigneur de Coëtredrez à Penpoul ; Jean du Dresnay à Kerarmel ; les enfants de Glazran du Faou ; le seigneur de la Pallue tenant la maison du Bort.
Ăpoque moderne
Cette commune est connue pour des faits liés à la Révolte des Bonnets rouges en 1675.
La seigneurie du Guily
Le chĂąteau du Guily dominait la rive gauche de l'Aulne (le hameau du Guily y existe de nos jours) ; la seigneurie du Guily, possĂ©dĂ©e par la famille de KergoĂ«t, avait des terres et fiefs dans les paroisses de ChĂąteaulin, Saint-SĂ©gal, DinĂ©ault, QuĂ©mĂ©nĂ©ven, Lennon, Cast, PlonĂ©vez-du-Faou et Landeleau ; la famille de KergoĂ«t avait droit de prĂ©Ă©minence en l'Ă©glise paroissiale de Lothey dont elle se disait fondatrice[29]; parmi les membres de cette famille originaire de Saint-Hernin, le plus ancien membre connu Ă Lothey est Pierre de KergoĂ«t, mariĂ© en 1499 avec Catherine de Launay[30], et citĂ© en 1502 Ă propose de l'Ă©glise ; Alain de KergoĂ«t, dĂ©cĂ©dĂ© le Ă l'Ăle Tristan (il faisait partie de la bande armĂ©e de Guy Eder de la Fontenelle) ; leur fils Guillaume de KergoĂ«t est en 1525 lieutenant et procureur du Roi Ă ChĂąteaulin et meurt en 1530 ; Alain de KergoĂ«t Ă©pouse en 1567 Juliette de TrĂ©gain[29] ; leur fils François I de KergoĂ«t, mariĂ© le avec Louise du LiscoĂ«t (probablement apparentĂ©e Ă Yves du LiscouĂ«t) et sĂ©nĂ©chal de Quimper en 1637 ; leur fils François II de KergoĂ«t, nĂ© le Ă Lothey, dĂ©cĂ©dĂ© le Ă Quimper, fut mariĂ© cinq fois[31].
Au XVIIIe siÚcle, la seigneurie du Guily passe, en raison de son mariage avec Mathurine-JosÚphe-Reine du Kergoët, aux mains de Jacques-Joseph-René de Kerouartz, seigneur de Lomenven, président au Parlement de Bretagne, lequel émigra en 1792. Ses biens furent vendus comme biens nationaux et le chùteau fut abandonné.
Le drame de Trésiguidy (27 juillet 1693)
Le , se dĂ©roule Ă Lothey, dont le recteur est alors François Creis[32], la clĂŽture solennelle d'une mission prĂȘchĂ©e par des JĂ©suites. Une grande procession, ponctuĂ©e de reprĂ©sentations de diverses scĂšnes de la vie du Christ qui requiĂšrent un grand nombre d'acteurs, a lieu, accompagnĂ©e de nombreux cantiques nĂ©cessitant lĂ aussi nombre de choristes. Les paroisses voisines devaient donc, assez souvent, fournir une partie des acteurs, dâautant que les rĂŽles Ă©taient plus particuliĂšrement tenus par les jeunes gens, les jeunes filles et les enfants. On accourait en foule de tous les environs pour voir pareil spectacle et la foule Ă©tait la plus nombreuse Ă Lothey pour la procession de clĂŽture de la mission de 1693.
Cette procession sâĂ©tait dĂ©roulĂ©e avec le succĂšs habituel. Tous les tĂ©moins, charmĂ©s, le cĆur et les yeux encore remplis de ce quâils avaient vu et entendu, reprirent le chemin de leurs foyers. Les paroissiens de Pleyben descendirent vers le passage de TrĂ©siguidy, si proche du vieux bourg de Lothey. Joyeux et confiants, sur les lĂšvres les cantiques quâils avaient chantĂ©s lors de lâinoubliable fĂȘte, ils embarquĂšrent sur le bac pour la traversĂ©e de l'Aulne.
HĂ©las ! Tout Ă coup, une immense clameur de dĂ©tresse vint interrompre les chants pieux. Le bac sombrait, entraĂźnant au fond la totalitĂ© ou la presque totalitĂ© des occupants. Comment sâĂ©tait produit le naufrage ? Sa charge mal Ă©quilibrĂ©e avait-elle fait chavirer le bateau ? Ou bien le poids trop lourd des passagers lâavait-il fait couler Ă pic ? On ne le saura jamais exactement. La tradition recueillie par une « gwerz » rend le passageur responsable de la catastrophe. Ce batelier aurait manquĂ© de prudence en embarquant Ă la fois trop de passagers. Messire Paul de Kerdecâh du Chastel, seigneur baron de TrĂ©siguidy, dont le chĂąteau dominait lâAulne (Maner-Koz) aurait prĂ©vu le malheur et aurait criĂ© au passeur :
« Paouez, pitouer den fallaki,
Re adud lakeez em bag »
Ce serait donc le poids trop fort des passagers qui aurait fait couler Ă pic lâembarcation. Dans le naufrage, 61 personnes de Pleyben pĂ©rirent. Mais, dâaprĂšs la complainte, le nombre total des victimes sâĂ©levait Ă 77.
« Pevar-ugent nemet tri
Oa beuet a bak Treguidi »
Sans doute 16 des malheureux appartenaient Ă des paroisses voisines. Dâautre part, on a tout lieu de croire que trois personnes au moins furent sauvĂ©es, ce qui laisse supposer que 80 personnes au moins avaient embarquĂ© dans le bac. LâĂ©tendue de la catastrophe surprend. Plusieurs des passagers auraient semble-t-il dĂ» pouvoir gagner les berges de la riviĂšre et se sauver. Il faut croire que, affolĂ©s par la soudainetĂ© de lâaccident, les voyageurs, dont la plupart nâavaient pas vingt ans, sâaccrochĂšrent les uns aux autres et, se paralysant mutuellement, disparurent enlacĂ©s dans le gouffre. Les corps, retirĂ©s des flots, furent dĂ©posĂ©s dans un champ voisin. Rapidement lâeffroyable drame se rĂ©pandit, et de tous les coins de la paroisse, les parents, angoissĂ©s, accoururent voir sâils ne comptaient pas quelquâun des leurs parmi les morts. « Quelles scĂšnes dĂ©chirantes se passĂšrent alors ! quelle dĂ©solation pour certaines familles qui perdaient, en mĂȘme temps, deux ou trois membres ! La pensĂ©e que le Seigneur avait reçu dans le ciel ces Ăąmes, qui venaient de chanter ses louanges, pouvait seule adoucir leur grande douleur »[33].
Pour commĂ©morer la tragique traversĂ©e, une croix de bois, peinte en rouge, fut Ă©rigĂ©e Ă lâentrĂ©e du chĂąteau de TrĂ©siguidy, sur le bord de la route de Pleyben Ă ChĂąteaulin (lâancienne route qui passait Ă GuĂ©nily). La croix nâexiste plus, mais lâagglomĂ©ration de maisons construites dans son voisinage sâappelle encore aujourdâhui Ar Groaz-Ru.
Une complainte, colportĂ©e dans les foires et marchĂ©s par les chanteurs ambulants, fit connaĂźtre lâĂ©vĂ©nement Ă plusieurs lieues Ă la ronde. Il y a quelques annĂ©es, des vieillards se rappelaient encore avoir entendu chanter la « gwerz », mais on nâen trouve plus aucune copie. DâaprĂšs cette « gwerz », tous les passagers nâauraient pas Ă©tĂ© noyĂ©s : en effet, le chien de Verouri, ferme voisine du lieu tragique, aurait sauvĂ© trois des naufragĂ©s. Accouru Ă la rencontre de son maĂźtre, ce chien lâavait vu disparaĂźtre dans lâabĂźme. ImmĂ©diatement, il se jeta Ă lâeau pour le secourir. Deux autres personnes furent dâabord ramenĂ©es par lui Ă la berge. Ă troisiĂšme fois lâanimal trouva et sauva celui quâil cherchait. Mais il fut impossible de lui faire continuer le sauvetage. Tout Ă la joie dâavoir arrachĂ© son maĂźtre Ă la mort et de lui avoir prouvĂ© sa fidĂ©litĂ©, il ne voulut plus le quitter.
Les registres paroissiaux ont conservé les noms et ùges des victimes enterrées dans le cimetiÚre de Pleyben. Presque toutes étaient des enfants ou des jeunes gens. 61 victimes ont été enterrées dans le cimetiÚre de Pleyben, les 16 autres probablement dans les paroisses voisines dont ils étaient issus[34].
Une stÚle commémorant cet événement a été inaugurée au bord de l'Aulne le . Elle se trouve prÚs du lieu présumé du naufrage.
Lothey au XVIIIe siĂšcle
En 1708, Yves Ropartz (Ropars), prĂȘtre habituĂ© demeurant Ă Lothey, compte 507 habitants Ă Lothey, rĂ©partis en 119 feux et 46 villages.
Le prĂ©dicateur Guillaume le Roux[35], qui prĂȘchait une mission Ă GouĂ©zec en , fut terrassĂ© subitement ; transportĂ© au chĂąteau du Guily, il y mourut et son cĆur fut enterrĂ© dans l'Ă©glise paroissiale de Lothey, le reste de son corps dans l'Ă©glise de GouĂ©zec[2].
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Lothey de fournir 9 hommes et de payer 59 livres pour « la dépense annuelle de la garde-cÎte de Bretagne »[36].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Lothey en 1778 :
« Lothei, Ă 4 lieues au nord-nord-est de Quimper, son Ă©vĂȘchĂ© ; Ă 37 lieues deux-tiers de Rennes, et Ă une lieue un quart de ChĂąteaulin, sa subdĂ©lĂ©gation et son ressort. Cette paroisse relĂšve du Roi et compte 800 communiants[37]. La cure est prĂ©sentĂ©e par l'abbĂ© de LandĂ©vennec. Le territoire est coupĂ© au nord par la riviĂšre d'Aulne, et traversĂ© au sud par les Montagnes Noires. C'est un pays couvert, plein de vallons et de coteaux, oĂč l'on trouve des terres bien cultivĂ©es, des prairies, des landes et quelques bois, dont le plus considĂ©rable est celui de TrĂ©siguidi [en fait, le bois de TrĂ©siguidi, situĂ© dans un mĂ©andre de la rive droite de l'Aulne, semble effectivement se trouver au cĆur du finage de Lothey, mais fait partie de Pleyben ], qui peut avoir une lieue de circuit[28]. »
Gilles-François Floc'h fut recteur de Lothey pendant 38 ans entre 1726, annĂ©e oĂč il succĂšde Ă Guillaume StĂ©phan (recteur entre 1708 et 1725) et 1764 ; Yves Kerriou, originaire de Lennon, lui succĂšde entre 1764 et 1790.
Les paysans cultivaient alors le seigle, l'avoine, le blé noir ; de nombreuses terres étaient en friche ou en jachÚre ; le bétail parcourait les landes ; la plupart des paysans étaient des convenanciers ou tenaient des domaines congéables ; des tixiers fabriquaient des toiles vendues à Locronan ; un tanneur est signalé en 1726 ; quelques ardoisiÚres étaient déjà exploitées.
Selon Louis Charpentier, dans une monographie intitulée "De Funnay à Ty Mur. Mémorable aventure d'Escailleurs ardennais qui s'en furent au pays d'Armor, exploiter les pierres d'ardoises", vers 1777 des Ardennais, venant principalement de la région de Fumay, vinrent trouver du travail dans les ardoisiÚres de la vallée de l'Aulne, apportant avec eux l'art de mieux tailler l'ardoise. Dans l'impossibilité de trouver leur lieu réel d'origine, P.-A. Limon les surnomme "Parisiens" dans son livre "Usages et rÚglements locaux en vigueur dans le FinistÚre" publié en 1857, et les ardoises bretonnes furent surnommées "parisiennes". Cette immigration concerna principalement les communes de Port-Launay, Chùteaulin, Lopérec, Saint-Coulitz, Pleyben, Lothey, Gouézec, Lennon, Spézet, Motreff, Chùteauneuf-du-Faou et Saint-Goazec. Les noms de famille se sont transformés au fil du temps : les Waslet sont devenus Voachelet, Les LefÚvre sont devenus Lefeuvre, les Bouchy Bouché, etc[38]..
Révolution française
François Le Cann[39] fut nommĂ© recteur de Lothey en ; il refusa de prĂȘter serment de fidĂ©litĂ© Ă la Constitution civile du clergĂ©, devenant donc prĂȘtre rĂ©fractaire, mais demeura Ă Lothey, faute de curĂ© constitutionnel pour le remplacer jusqu'en oĂč il dĂ»t se cacher car on chercha alors Ă l'arrĂȘter[40].
Le XIXe siĂšcle
Entre 1805 et 1815 la paroisse de Lothey fut sans recteur, celui de Saint-Coulitz ayant alors en charge la paroisse[41]. La suppression de la commune fut mĂȘme envisagĂ©e en 1811 (elle aurait Ă©tĂ© rĂ©unie Ă celle de GouĂ©zec), mais l'idĂ©e fut refusĂ©e par les conseils municipaux des deux communes. En 1816, un recteur, Crozon, originaire de LambĂ©zellec, est enfin nommĂ©.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Lothey en 1843 :
« Lothey : commune formĂ©e par l'ancienne paroisse du mĂȘme nom, aujord'hui succursale. (...). Principaux villages : Buhors, la Loc'h, Quilliec, Guily, KergadaĂ©, Kerdibuzit, Kerandoual, Pouscaval. Superficie totale : 1 327 ha, dont (...) terres labourables 627 ha, prĂ©s et pĂątures 60 ha, bois 54 ha, vergers et jardins 17 ha, landes et incultes 479 ha (...). Moulins : 4 (de l'Aulne, de Quily, de Kerabry, Ă eau). La commune de Lothey est renommĂ©e pour ses ardoises ; un tiers environ de ses habitants est employĂ© Ă leur extraction. Ces ardoises sont fines et faciles Ă travailler. Il rĂ©sulte de cette industrie que les femmes sont forcĂ©es de se livrer Ă tous les travaux pĂ©nibles de l'agriculture, et malheureusement leurs maris sont adonnĂ©s excessivement Ă l'usage des liqueurs alcooliques, qui chassent, disent-ils, l'humiditĂ© des carriĂšres. Il y a, outre l'Ă©glise, la chapelle de Landremet, situĂ©e Ă 2 km au sud du bourg ; l'une et l'autre ont un pardon d'un jour, mais peu frĂ©quentĂ©, si ce n'est par les carriers de ChĂąteaulin. Le canal, ou plutĂŽt l'Aulne canalisĂ©e, sert de limite Ă cette commune dans ses parties ouest et nord ; les terres sont situĂ©es gĂ©nĂ©ralement beaucoup au-dessus de ce cours d'eau, et la culture des prairies artificielles est nĂ©gligĂ©e, par l'idĂ©e qu'ont les paysans qu'elles ne sauraient rĂ©ussir sans eaux. Le canal sert cependant Ă l'amĂ©lioration de l'agriculture, en permettant le transport du marle [ maĂ«rl ], que l'on va chercher jusqu'Ă Port-Launay. MalgrĂ© cela, presque toutes les terres ne sont ensemencĂ©es qu'en seigle et blĂ© noir. Le bois abonde dans cette commune, tant pour la construction que pour le chauffage ; les cerisiers y sont surtout fort cultivĂ©s. (...). GĂ©ologie : schiste ardoisier ; terrain tertiaire moyen. On parle le breton[42]. »
DĂšs 1804, le recteur Le Cann avait demandĂ© en vain que la chapelle de Landremel devint Ă©glise paroissiale. La dĂ©marche n'Ă©tait alors guĂšre justifiĂ©e : le bourg de Lothey comptait 126 habitants et Ă©tait, avec ses ardoisiĂšres et ses auberges, un bourg actif ; Landremel comptait seulement 56 habitants Ă la mĂȘme date. Mais l'Ă©tat piteux du presbytĂšre et les nombreuses rĂ©parations nĂ©cessaires incitent le nouveau recteur Jean-Marie Lannou[43], nommĂ© le , Ă demander le transfert de la paroisse Ă Landremel et le le conseil municipal, jugeant Landremel moins excentrĂ© que Lothey au sein du finage communal, adopte le projet par 9 voix contre deux[2].
Lothey comptait 101 carriers lors du recensement de 1846. Environ 70 carriÚres d'ardoises ont fonctionné à un moment ou à un autre sur le territoire communal dans la vallée de l'Aulne au cours du XIXe siÚcle. En 1838, les carriÚres d'ardoise de Chùteaulin, Saint-Coulitz, Lothey et Saint-Ségal sont si multiples qu'elles se touchent « presque l'une à l'autre », mais Camille Vallaux constate en 1905 que ces carriÚres sont « toutes, sans exception, abandonnées »[44].
Le est publié le décret royal transférant le bourg de Lothey à Landremel (le transfert effectif a lieu le dernier dimanche de ) ; l'ancien chef-lieu est connu depuis comme étant le "Vieux-Bourg de Lothey" et le nouveau chef-lieu communal a progressivement perdu son nom originel de Landremel pour prendre celui de Lothey. La chapelle Saint-Fiacre de Landremel devint alors église paroissiale, laquelle fut reconstruite et agrandie entre 1890, date du début des travaux et le , date de la consécration de la nouvelle église, construite selon les plans de l'architecte Armand Gassis, de Chùteaulin[45], à l'initiative du recteur Yves-Marie Fagot[46].
à Lothey, « les hommes négligent le devoir de la religion », écrit le recteur de Chùteaulin en 1852[47]. Des missions y furent organisées, notamment en 1897, 1909, 1922 et 1933.
Un rapport d'avril 1872 indique que Lothey fait partie des 28 communes du FinistĂšre Ă ĂȘtre encore sans Ă©cole[48]. La premiĂšre Ă©cole mixte de Lothey ouvre en 1873 dans une maison attenante au cimetiĂšre ; elle est tenue par la CongrĂ©gation des Filles de JĂ©sus de Kermaria ; elle est dĂ©doublĂ©e en 1883 avec la crĂ©ation d'une Ă©cole des garçons confiĂ©e Ă un instituteur laĂŻc :; l'Ă©cole des filles est laĂŻcisĂ©e en 1888.
La Belle Ăpoque
Une deuxiÚme classe ouvre dans les deux écoles, celle des garçons et celle des filles, en 1912.
Les derniers attelages de bĆufs disparaissent vers 1906-1907, remplacĂ©s par des chevaux.
La PremiĂšre Guerre mondiale
Le monument aux morts de Lothey porte les noms de 57 soldats morts pour la France pendant la PremiÚre Guerre mondiale ; parmi eux, deux au moins (Yves Jaouen et Laurent Le Floch) sont morts en Belgique dÚs 1914, un au moins (François Cariou, soldat au 372e régiment d'infanterie) tué à l'ennemi en Albanie dans le cadre de l'expédition de Salonique ; un (Jean Louis Le Floch) au moins est mort alors qu'il était en captivité en Allemagne le , donc aprÚs l'Armistice ; la plupart des autres sont morts sur le sol français, dont le caporal Yves Vasselet[49], décoré de la Médaille militaire[50].
Le monument aux morts fut inauguré le .
L'Entre-deux-guerres
Lors du recensement de 1936, le nouveau bourg de Lothey (antérieurement Landremel) compte 173 habitants (pour une population communale totale de 717 habitants) ; il prend progressivement de l'importance au détriment du Vieux Bourg et des hameaux, qui ont perdu en moyenne 40 % de leurs habitants par rapport à la fin du XIXe siÚcle
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Lothey porte les noms de six personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[50].
Le maquis de Penarpont (Pen-ar-Pont) - Beuzit- Keralliou
Entre le et le , un maquis FTP se mit en place entre les Ă©cluses du Guillec et de Penarpont (l'Ă©cluse de Penarpont se situe sur l'Aulne, Ă la limite des communes de Pleyben et Lothey), les rĂ©sistants (parmi eux, Auguste Le Guillou, Jean Charles, Jacques Poquet, Jean Baugion) se cachant dans une grotte, puis dans l'ardoisiĂšre de Roz-Divez, situĂ©e entre les Ă©cluses de Penarpont et du Guilliec. Ils furent rejoints par d'autres, en particulier des rĂ©fractaires du STO, trois Belges et deux dĂ©serteurs russes de la Wehrmacht basĂ©e Ă Brest, Nicolas Filatov et Philippe Petroschitzki. Le , alors que les maquisards de Pen-ar-Pont Ă©taient Ă Quimper pour y attaquer la prison Saint-Charles, des parachutistes allemands encerclaient la carriĂšre du Quinquis et y dĂ©truisirent tout. Le maquis se rĂ©organise alors dans un bois situĂ© Ă la limite de GouĂ©zec et de Lothey, prĂšs des fermes de Keralliou et Beuzit en Lothey. Parmi les autres actions de ces maquisards, le dĂ©raillement d'un train chargĂ© de granulats (destinĂ©s Ă la construction du Mur de l'Atlantique) Ă la carriĂšre du Hinguer en Cast, le dĂ©raillement d'un train de munitions allemandes sur la voie ferrĂ©e de Quimper Ă Brest Ă Quimerc'h et l'attaque de la prison Saint-Charles Ă Quimper[51]. En reprĂ©sailles, le , 15 personnes sont fusillĂ©es dans le bourg de Quimerc'h. Trahis par l'un d'entre eux, des rĂ©sistants sont arrĂȘtĂ©s par la Feldgendarmerie allemande le . Sept d'entre eux furent fusillĂ©s le sur les dunes de Mousterlin en Fouesnant (un Belge, Gustave DenĂšves ; les deux dĂ©serteurs russes ; L. Gouillou, du Relecq-Kerhuon ; Robert Le Cren, de Kerfeunteun[52] ; Charles Levenes[53], de Crozon ; Laurent Pennec, de Langolen) et 5 disparurent (un Belge, ThĂ©ophile Mertens[54] ; F. Le Baut, de GouĂ©zec ; J. Le Du, du CloĂźtre-Pleyben ; Marcel Milin, de ChĂąteaulin[55] ; Yves Sizun, de Landerneau) [56]. Un monument commĂ©moratif, inaugurĂ© le , se trouve Ă l'Ă©cluse de Penarpont.
Les réfugiés
Lothey a accueilli pendant la Seconde Guerre mondiale d'abord en 1940 des réfugiés venus de l'Aisne et du Havre, puis en 1943-1944 plus de 150 réfugiés brestois, dont de nombreux enfants.
L'essor agricole
En 1945, Lothey comptait 90 exploitations agricoles. La superficie exploitée a beaucoup augmenté par rapport au XIXe siÚcle avec le défrichement des ros ("hauteurs") sur lesquels ne poussaient par le passé qu'ajoncs, bruyÚres et genets et l'abandon de la jachÚre. Le froment est devenu la principale céréale cultivée ; la culture de pommes de terre de semence s'est développée pendant l'Entre-deux-guerres et, à un degré moindre, celle des petits pois.
DĂ©mographie
Avec les nouveaux lotissements Ker Izella au bourg et Park ar Bleis sur la route de Chateaulin, Lothey accueille une population plus jeune. En effet, de par sa proximitĂ© de la Voie Express (N165), Ă 15 minutes de Quimper et 40 minutes de Brest, de nombreux couples travaillant dans ces agglomĂ©rations viennent habiter Ă Lothey. En attirant de jeunes couples, Lothey espĂšre conserver son Ăcole Publique maternelle et primaire, composĂ©e de 3 classes en 2016-2017, puis de 2 classes en 2017-2018.
Politique et administration
Liste des maires[59]
Associations
- "Les amis de Saint They / Mignoned Sant Tei", créée en novembre 2021 : pour la sauvegarde, la restauration et la mise en valeur patrimoniale de l'ancienne église paroissiale du Vieux-Bourg de Lothey.
- ComitĂ© des FĂȘtes : il a pour but de crĂ©er du lien social entre les habitants, autour d'activitĂ©s ludiques et culturelles. Ses principales animations sont la chasse Ă lâĆuf Ă PĂąques, le barbecue en Ă©tĂ© et les cafĂ©-discut' au cours de l'annĂ©e qui permettent aux habitants de se retrouver le dimanche matin autour d'un cafĂ© offert. Parmi les Ă©vĂšnements marquants organisĂ©s par le ComitĂ© des FĂȘtes de Lothey : en 2014, les cafĂ©s-mĂ©moire[76] : ils avaient pour but de regrouper les photos et documents anciens sur Lothey. AprĂšs numĂ©risation, les photos les plus marquantes ont donnĂ© lieu a une exposition Ă la BibliothĂšque. En 2016, la photo des Lotheyens[77] : aprĂšs une premiĂšre photo en l'an 2000, le ComitĂ© des FĂȘtes a refait une photo regroupant les Lotheyens, au Vieux-Bourg de Lothey. En 2017, la VeillĂ©e Bretonne[78] qui a regroupĂ© des conteurs et chanteurs en breton.
- L'Association des Parents d'ĂlĂšves de l'Ă©cole publique de Lothey : elle a pour but d'aider au financement des activitĂ©s et sorties pĂ©dagogiques de l'Ă©cole. Tout au long de l'annĂ©e, diffĂ©rents actions sont programmĂ©es (vente de chocolats, vente de sapins de NoĂ«l, vente de plants, vente de pizzas, olympiades...)
- Biblio'they : l'association s'occupe de la gestion de la bibliothÚque. Ouverte les mercredis et samedis grùce aux bénévoles. Tout au long de l'année, la bibliothÚque accueille également les écoliers et le relais d'Assistantes Maternelles pour différentes activités.
Monuments et sites
- L'église Saint-They, ancienne église paroissiale, située au Vieux Bourg.
- L'Ă©glise paroissiale Saint-Fiacre.
- Sept croix et calvaires sont connus Ă Lothey[79], dont :
- le calvaire de Kérabri : il date de 1550 et est haut de 5 mÚtres ; ses statues sommitales représentent sur une face le Christ et sur l'autre une Piétà ;
- le calvaire de Kergadaven, en granite, porte sur son fût la date de 1590 et le nom de Jean Féon ;
- le calvaire de Poulscaven date du XVIe siĂšcle ;
- le calvaire du Vieux-Bourg date du XVe siĂšcle.
- L'Ă©glise paroissiale Saint-Fiacre.
- La place de la mairie.
- Lavoir et fontaine.
Personnalités liées à la commune
- Yves Ropartz (Ropars), nĂ© le Ă Lothey, prĂȘtre habituĂ© Ă Lothey, inhumĂ© dans cette paroisse le , fut l'auteur de plusieurs ouvrages en langue bretonne, dont une Imitation de JĂ©sus-Christ, imprimĂ©e Ă Quimper en 1707 et qui fit l'objet de plusieurs rĂ©Ă©ditions[80].
- Le chanoine Yves Le Jollec, né le à Kergadaven en Lothey, curé de Saint-Mathieu de Quimper entre 1918 et 1942, décédé le à Pleyben.
- Jakez Riou, écrivain et journaliste en breton, né le à Lothey, décédé en 1937[81].
Bibliographie
- Joseph Le Jollec, Lothey-Landremel monographie, Le Goaziou, Quimper, 1946[82].
Voir aussi
La commune de Lothey est équipée d'un terrain multisports avec gazon synthétique depuis le mois d'[83].
La médiathÚque de Lothey, nommée Biblio'they est ouverte depuis 2013[84].
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Références
- Ce ruisseau doit son nom à la chapelle des Trois Fontaines, située en Gouézec, mais proche de la limite communale avec Lothey
- Joseph Le Jollec, Lothey-Landremel monographie, Le Goaziou, Quimper, 1946, consultable https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/9eafeb30aafe96eb81f07c776add486b.pdf
- Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,â (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire â PrĂ©cipitation, MĂ©tĂ©o-France
- « Le climat de la France au XXIe siĂšcle - Volume 4 - ScĂ©narios rĂ©gionalisĂ©s : Ă©dition 2014 pour la mĂ©tropole et les rĂ©gions dâoutre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consultĂ© le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
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- "Le Courrier du FinistĂšre", no 2731 du 9 avril 1932, 2733 du 23 avril 1932 et 2739 du 10 juin 1932
- Guillaume Le Roux, né le à Trébrivan, jésuite, grand-oncle de La Tour-d'Auvergne
- "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-cÎte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f7.image.r=Plovan?rk=21459;2
- personnes en Ăąge de communier
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- Jean-Marie Lannou, né le à Plouhinec, devint en 1850 recteur de Clohars-Carnoët, puis en 1858 de Baye et mourut en 1889 à Pont-Croix
- Camille Vallaux, "La Basse Bretagne. Ătude de gĂ©ographie humaine", 1905
- http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LOTHEY.pdf
- Yves-Marie Fagot, né en 1846 à Landivisiau, recteur de Lothey-Landremel du à 1898, date à laquelle lui succÚde Nicolas Billant
- Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", Ă©ditions Dialogues, Brest, 2012, [ (ISBN 978-2-918135-37-1)]
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- Yves Le Sanquer, né le à Chùteaulin, décédé le à Kergadaël en Lothey
- François Le Douguet, né le à Lothey, décédé le à Lothey
- Yves Gourtay, né le à Troguyon en Lothey, décédé le à Troguyon en Lothey
- Roland Gouzarch, né le à Lothey, décédé le à Lothey
- Jacques Mocaër, né le à Lothey, décédé le à Lothey
- Jean-Marie Paugam, né le à Kerrincuff en Lothey, décédé le au moulin du Duc à Cast
- Jean Kerriou, né le à Pleyben, décédé le à Lothey
- Joseph Le Jollec, né le au manoir de Lanvéguen en Gouézec, décédé le à Lothey
- François Le Jollec, né le à Gouézec, décédé le à Lothey
- Yves Bouzard, né le à Gouézec, décédé aprÚs 1874
- Yves Louis Marie Le Jollec, né le 25 mars 1846 à Lothey, décédé le à Lothey
- Jean Laurent Bozec, né le à Saint-Coulitz
- Joseph le Jollec, né le à Kergadaven en Lothey, décédé le à Lothey
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