Saint-Coulitz
Saint-Coulitz [sɛ̃ kuli] (en breton : Sant-Kouled) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Saint-Coulitz | |
Mairie de Saint-Coulitz. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Châteaulin |
Intercommunalité | Communauté de communes Pleyben-Châteaulin-Porzay |
Maire Mandat |
Gilles Salaün 2020-2026 |
Code postal | 29150 |
Code commune | 29243 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Couliziens |
Population municipale |
459 hab. (2020 ) |
Densité | 41 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 11′ 28″ nord, 4° 03′ 36″ ouest |
Altitude | Min. 6 m Max. 212 m |
Superficie | 11,22 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Pleyben - Châteaulin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Crozon |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la commune |
Géographie
Situation, relief et hydrographie
Saint-Coulitz est situé dans la partie centrale du département du Finistère, dans le Bassin de Châteaulin, au nord-est du Porzay, au Nord du prolongement occidental des Montagnes Noires et au Sud (rive gauche) du fleuve côtier Aulne qui limite la partie nord de son finage, tant à l'Est, au Nord qu'à l'Ouest, dans le lobe du méandre très accentué, dont le bourg occupe le centre, que ce fleuve fait au niveau de la commune.
Le relief de Saint-Coulitz présente des dénivelés importants : l'altitude atteint plus de 220 mètres sur le flanc nor du Menez Quelc'h, un des sommets des Montagnes Noires, dont la commune possède une petite partie (sa partie sommitale, qui atteint 251 mètres d'altitude, fait partie de Plomodiern) ; toute cette partie sud du territoire communal, autour de Pennarzuil, le Run et Kerroué, est en pente assez forte et en position d'ubac. La partie orientale de la commune est dominée par le Menez Troboa, qui atteint 166 mètres d'altitude et dont les flancs, aussi en pente notable, sont totalement en Saint-Coulitz. Un sommet secondaire atteint 106 mètres à Pennaleurguer dans la partie occidentale du finage communal. Quelques très modestes affluents de rive gauche de l'Aulne ravinent ce terroir, s'encaissant notablement à proximité de leur confluence avec le fleuve côtier, certains servant un temps de limite communale, tant à l'Ouest avec la partie sud de Châteaulin, qu'à l'Est dans le vallon de Pennod avec Lothey ; un autre coule dans le centre-ouest de la commune, confluant avec l'Aulne près de Coatigrac'h.
La partie intérieure du méandre de l'Aulne qui forme la partie nord de Saint-Coulitz culmine à 72 mètres d'altitude (le bourg et vers 56 mètres) et forme un plateau dont le hameau de Kertanguy occupe le centre et est limité par le versant de rive gauche de la vallée de l'Aulne, en pente très forte côté est de la commune, notamment à l'Est du bourg ; la pente s'atténue dazns la partie nord du lobe du méandre en raison de sa situation en position de rive convexe de part et d'autre du hameau de Gouésnarc'h et jusqu'à Coatigrac'h ; plus en aval, la pente du versant du fleuve côtier redevient forte en raison de l'amorce du méandre suivant de l'Aulne, dont la partie occidentale de Saint-Coulitz occupe cette fois-ci la rive concave, de part et d'autre du lieu-dit La Pointe et notamment sur le flanc nord du mont Banine qui atteint 90 mètres d'altitude. Le fleuve côtier, qui coule à 19 mètres d'altitude à son entrée sur le territoire communal, n'est plus qu'à 16 mètres à sa sortie de la commune.
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Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Segal S A », sur la commune de Saint-Ségal, mise en service en 1985[7] et qui se trouve à 4 km à vol d'oiseau[8] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,6 °C et la hauteur de précipitations de 1 122,9 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Quimper », sur la commune de Pluguffan, mise en service en 1967 et à 25 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,5 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,8 °C pour 1981-2010[12], puis à 12 °C pour 1991-2020[13].
Habitat
L'habitat rural de Saint-Coulitz est dispersé en de nombreux écarts regroupant pour la plupart entre une et trois fermes. Au début du XIXe siècle le bourg n'est constitué que de trois fermes et de l'église paroissiale. L'aménagement du Canal de Nantes à Brest (achevé en 1842), la construction de la ligne de chemin de fer (mise en service en 1867), l'arrivée précoce de l'électricité (1887) ont contribué à transformer la commune, suscitant un développement de l'agriculture et de l'élevage, et la construction de nombreuses dépendances agricoles édifiées (soues à porcs, étables, écuries, granges...). La présence de deux ardoisières sur la rive gauche de l'Aulne explique la présence de nombreux carriers dans les divers recensements effectués au XIXe siècle.
À partir de la décennie 1980 la proximité de Châteaulin explique une certaine rurbanisation (impantation de pavillons dispersés) et la création de petits lotissements, en fait peu nombreux, autour du bourg et dans les secteurs de la commune les plus proches de Châteaulin (La Pointe et Pennaros)[14].
Transports
Le Canal de Nantes à Brest a été aménagé dans la première moitié du XIXe siècle en utilisant le cours de l'Aulne. Trois écluses ont été construites à hauteur de la commune de Saint-Coulitz (écluse n°233, dite de Prat Hir ; écluse n°234, dite de Toul ar Rodo et écluse n°235 dite de Coatigrac'h), mais, de même que le chemin de halage et les maisons éclusières, elles ont été placées côté Châteaulin ; seul le chemin de contre-halage est côté Saint-Coulitz. Ce canal a été déclassé en 1957 et n'est donc plus classé voie navigable.
- L'écluse de Prat-Hir (écluse n°233 du canal de Nantes à Brest), située dans la commune de Châteaulin ; le versant de rive gauche visible à l'arrière-plan de la photographie se trouve en Saint-Coulitz.
- L'écluse de Toul-ar-Rodo (écluse n° 234) sur le canal de Nantes à Brest (Aulne canalisée) 1.
- L'écluse de Toul-ar-Rodo (écluse n° 234) sur le canal de Nantes à Brest (Aulne canalisée) 2.
L'ancienne route nationale 170 (actuelle D 770) traverse la partie sud-est de la commune, de même que la ligne ferroviaire allant de Quimper à Landerneau (puis Brest), mais aucune gare ne dessert la commune, la plus proche étant la gare de Châteaulin. La voie express Route nationale 165 longe la limite orientale de la commune, mais aucun échangeur ne dessert directement la commune, celui de Ti-Hémon (à la limite de Briec et Lothey) en étant le plus proche.
En raison du relief et de sa situation à l'intérieur du lobe du méandre très prononcé que forme l'Aulne (aucun pont n'en permet le franchissement au niveau de la commune), la majeure partie de la commune, dont le bourg, est très enclavée, desservie seulement par des aves routiers secondaires
Urbanisme
Typologie
Saint-Coulitz est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5] - [15] - [16] - [17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18] - [19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (40,7 %), terres arables (40,3 %), forêts (14,8 %), zones urbanisées (2,9 %), prairies (1,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,1 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Les parties boisées coïncident avec les versants en pente forte de la rive gauche de l'Aulne d'une part, et des parties aval des petits affluents de l'Aulne d'autre part.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sancto Collito en 1295, Sanctus Collitus en 1516[22], Saint Coulit en 1558[23].
Le nom de Saint-Coulitz provient du nom d'un saint irlandais du VIe siècle nommé Coulitz ou Couleth[23] ; celui-ci aurait été le confesseur de sainte Brigitte.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
La pierre gravée de Penhoat, décrite par Paul du Châtellier en 1901, n'a pas été datée avec précision (époque préhistorique ou gauloise). Elle se trouve désormais au Musée de Bretagne à Rennes[24].
- La pierre gravée de Penhoat en Saint-Coulitz (dessin de Paul du Chatellier).
Une voie romaine venant de Vorganium via Le Faou et Châteaulin longeait l'actuelle limite occidentale de la commune (passant par Banine et Stang ar Lijou), et son tracé vers le sud passait par les territoires de Cast et Quéménéven pour rejoindre Civitas Aquilonia (Quimper).
Moyen-Âge
La paroisse de Saint-Coulitz provient d’un démembrement vers le XIIe siècle de la paroisse de Plonévez-Porzay, elle-même issue d'un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Ploéven. La paroisse dépendait de l'évêché de Cornouaille.
Au XIIIe siècle, Saint-Coulitz était le centre administratif du Parc-au-Duc, territoire ducal, que le duc de Bretagne Jean le Roux fit clore par un mur d'une trentaine de kilomètres de long, surnommé le "Mur du Diable".
Époque moderne
Cette commune est connue pour des faits liés à la Révolte des Bonnets rouges en 1675.
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Saint-Coulit [Saint-Coulitz] de fournir 17 hommes et de payer 111 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[25].
Un haut-fourneau a probablement existe par le passé, à une date indéterminée, à Coatigrac'h, sur la rive gauche de l'Aulne ; des amas de laitier et quelques loups de fer [résidus de fer] y étaient encore visibles en 1913[26]. Selon Y. Gestin, il s'agirait d'une fonderie de canons et de boulets utilisant de l'hématite locale[27].
Selon Louis Charpentier, dans une monographie intitulée "De Funnay à Ty Mur. Mémorable aventure d'Escailleurs ardennais qui s'en furent au pays d'Armor, exploiter les pierres d'ardoises", vers 1777 des Ardennais, venant principalement de la région de Fumay, vinrent trouver du travail dans les ardoisières de la vallée de l'Aulne, apportant avec eux l'art de mieux tailler l'ardoise. Dans l'impossibilité de trouver leur lieu réel d'origine, P.-A. Limon les surnomme "Parisiens" dans son livre "Usages et règlements locaux en vigueur dans le Finistère" publié en 1857, et les ardoises bretonnes furent surnommées "parisiennes". Cette immigration concerna principalement les communes de Port-Launay, Châteaulin, Lopérec, Saint-Coulitz, Pleyben, Lothey, Gouézec, Lennon, Spézet, Motreff, Châteauneuf-du-Faou et Saint-Goazec. Les noms de famille se sont transformés au fil du temps : les Waslet sont devenus Voachelet, Les Lefèvre sont devenus Lefeuvre, les Bouchy Bouché, etc.[28]
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Saint-Coulitz en 1778 :
« Saint-Coulit ; à 3 lieues et demie au Nord de Quimper, son évêché ; à 38 lieues de Rennes et à trois quarts de lieue de Châteaulin, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse relève du Roi et compte 500 communiants[Note 7]. La cure est à l'alternative. Le territoire, coupé au Nord par la rivière d'Aulne, offre à la vue, dans cette partie, des terres fertiles et bien cultivées ; mais au Sud sont des montagnes et des landes dont la valeur est presque nulle[29]. »
Révolution française
Par la loi du , tous les villages de la paroisse de Cast « situés en deçà du grand chemin qui conduit de Châteaulin à Quimper (...) feront partie de la paroisse de Saint-Coulitz, réunie comme succursale à Châteaulin »[30].
Pennarun, prêtre desservant à Saint-Coulitz, après avoir prêté le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé, se rétracta ensuite, devenant donc prêtre réfractaire[31].
Le XIXe siècle
En 1838, les carrières d'ardoise de Châteaulin, Saint-Coulitz, Lothey et Saint-Ségal sont si multiples qu'elles se touchent « presque l'une à l'autre », mais Camille Vallaux constate en 1905 que ces carrières sont « toutes, sans exception, abandonnées »[32].
En 1848, Louis Guizien, entrepreneur de Châteaulin, ouvre une ardoisière à Poulpichon en Saint-Coulitz[33].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Saint-Coulitz en 1853 :
« Saint-Coulitz ; commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Superficie totale 1 102 hectares, dont (...) terres labourables 437 ha, prés et pâturages 56 ha, vergers 1 ha, bois 42 ha, landes et incultes 488 ha (...). Moulin : 1 (de Coatigratz, à eau). Saint-Coulitz est évidemment une altération du nom de saint Couleth, premier évêque de Kildare, en Irlande, sous l'invocation duquel est placée la paroisse. Les lettres eth, prononcées comme en anglais, ont produit la terminaison de "its". Près de la moitié du territoire de cette commune est sous lande, ce qui, joint à l'aspect dénudé que présentent les deux montagnes de Kernson et de Banine, situées au nord-est et au nord-ouest, donne à Saint-Coulitz un aspect triste et sauvage. Il y a quelques années, l'ouverture du canal de Nantes à Brest avait occasionné dans cette commune tant de fièvres, qu'un instant on put croire qu'elles avaient pris dans cette commune un caractère endémique ; mais elles ont, en partie, disparu maintenant. Les habitations sont, en général, malsaines, et les paysans tiennent obstinément à construire comme le faisaient leurs pères. Il y a, outre l'église, la chapelle de Troboa, qui est desservie à certains jours. On dit qu'il y a eu à Coatigratz une usine à fer. La route de Quimper à Brest passe par ce territoire, du sud au nord. Géologie : terrain tertiaire moyen ; grès au sud ; ardoisières exploitées. On parle le breton[34]. »
Un rapport d'avril 1872 indique que Saint-Coulitz fait partie des 28 communes du Finistère à être encore sans école[35].
Armand du Châtellier indique en 1884 qu'un trésor contenant environ un millier de deniers principalement à l'effigie du duc Conan III ont été trouvés à Kergaliou en Saint-Coulitz. Malheureusement ce trésor fut vite dispersé, chacun y puisant librement pendant plusieurs semaines[36].
En 1885 André Hallays qui traverse la région en partant de Châteaulin écrit : « Nous traversons des villages : (...) Saint-Coulitz, Gouézec ; tous ont la même physionomie : deux ou trois fermes, quelques habitations d'un aspect propre, mais, à l'intérieur, d'une saleté repoussante. (...) Dans un coin, l'ossuaire, pauvre réduit de quatre pieds à peine dont les pierres sont disjointes et les vitres fêlées. C'est là qu'on vide pêle-mêle le trop-plein du cimetière ; si l'on manque de plac, on déterre les vieux squelettes, et on les entasse dans l'ossuaire ; lorsque l'ossuaire est trop plein, on porte à la fosse commune des monceaux de crânes et de tibias anonymes. (...) Les paysans que nous rencontrons sont de petite taille ; ils ont conservé les larges braies de toile, les vestes courtes et le chapeau rond à double ruban de velours, tiennet un bâton à la main (...). Quant aux femmes, elles nous semblent d'une triste laideur ; touts sont vêtues de jupes et de corsages, sales, troués, rapiécés, mais toutes jusqu'aux plus misérables portent une immense collerette dont la blancheur est immaculée, et dont les plis sont d'une régularité irréprochable. C'est dans cet accoutrement qu'elles gardent leurs vaches »[37].
Le est mise en service une usine hydroélectrique construite par la "Société Châteaulinoise d'Éclairage Électrique", près de l'écluse de Coatigrac'h, sur la rive gauche du Canal de Nantes à Brest, ce qui permit à Châteaulin d'être la 3e ville de France à être électrifiée ; quelques exploitations agricoles de Saint-Coulitz en bénéficièrent également. Cette usine ferma en 1946. Cette usine est décrite ainsi lors de sa mise en service :
« L'usine est placée (...) près de l'écluse de Coatigrac'h, où existe une chute d'eau de 1,30 m de hauteur. La force motrice est fournie par une turbine de la force de 45 chevaux. Une machine dynamo-électrique alimente directement les lampes électriques, par des câbles en cuivre de 12 mm de diamètre, d'une longueur de 1 900 mètres. Ces câbles aboutissent à des conducteurs de distribution dont la longueur totale est de 6 kilomètres. Les fils sont aériens. Les installations intérieures sont faites avec des câbles environnés de plomb. La machine dynamo-électrique est arrêtée à minuit, heure à laquelle cesse l'éclairage public. (...) L'éclairage public comprend 35 lanternes (...) qui fournissent l'éclairage des quais, des ponts, des rues et des places publiques. Un certain nombre sont placées dans la mairie, l'église, les halles, les cafés, les hôtels, les magasins et quelques maisons particulières [de Châteaulin][38]. »
Un décret du Président de la République en date du autorise la création d'un bureau de bienfaisance dans la commune de Saint-Coulitz[39].
En 1892 un triste fait divers, le suicide dans des conditions atroces de la jeune Marie Gouritin[Note 8], originaire de Saint-Coulitz, et partie comme domestique à Paris, parce qu'elle se retrouvait enceinte et abandonnée par son amant, fut évoqué largement dans la presse parisienne de l'époque[40].
La Belle Époque
Le plus de 500 convives assistèrent dans le village de Kervavill en Dinéault au banquet du double mariage de deux sœurs Marie-Anne et Anne-Marie Hélias avec respectivement Yves Le Gall, de Dinéault (mais né à Rosnoën) et Yves Hervé Le Quéau[Note 9], frère de Sébastien Le Quéau, maire de Saint-Coulitz[41].
Le le receveur de l'enregistrement de Châteaulin se rendit au bourg de Saint-Coulitz afin de procéder à l'inventaire des biens de l'église. « Il a trouvé toutes les portes fermées et s'est rendu au presbytère, où le recteur lui a fait connaître qu'il avait reçu des ordres pour ne pas laisser faire l'inventaire. En présence de ce refus, l'agent du gouvernement s'est retiré, après procès-verbal du constat »[42].
Le un décret du Président de la République attribue au bureau de bienfaisance de Saint-Coulitz les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Saint-Coulitz, qui étaient placés sous séquestre[43].
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Coulitz porte les noms de 26 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[44]. Certaines familles ont été particulièrement concernées, par exemple la famille Le Quéau dont deux enfants furent tués pendant la guerre : Êmile, caporal au 262e régiment d'infanterie, tué le à Moreuil (Somme) et Charles, décédé le , tandis qu'un autre frère, Sébastien, était lui décoré de la Croix de Guerre et survécut à la guerre, décédant en 1935[45].
L'Entre-deux-guerres
Le Pardon de saint Coulitz était organisé chaque année vers le milieu du mois de septembre ; c'était l'occasion d'une fête patronale.
- Le bourg de Saint-Coulitz vers 1930 (carte postale collection Émile Hamonic).
La Seconde Guerre mondiale
Albert Guennec, résistant FFI, blessé mortellement par un milicien le à Plonévez-du-Faou et décédé à Carhaix[46], est la seule personne originaire de Saint-Coulitz morte pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[44].
- Communiqué de la kommandantur transmis par la préfecture du Finistère annonçant des exercices de tirs de l'infanterie allemande sur le territoire des communes de Cast et Saint-Coulitz.( Journal "La Dépêche de Brest et de l'Ouest" du ).
L'après Seconde Guerre mondiale
Kofi Yamgnane est élu conseiller municipal (il est dans l'opposition au maire de l'époque) en 1983 et devient maire en 1989 (il le resta jusqu'en 2001). Son élection déchaîna dans certains milieux un torrent de haine. Des habitants de Saint-Coulitz reçurent des lettres d'insulte, par exemple ce message : « Les Bretons sont-ils à ce point tarés, dégénéré, alcooliques pour ne trouver qu'un nègre à élire ? » ou encore, adressé à Kofi Yamgnane : « Sale négro, remonte dans tes arbres, mon caca pour éclaircir ta peau »[47].
Le XXIe siècle
Le parc éolien de Menez Troboa, géré par Éole génération (filiale de GDF-Suez), a été mis en service en 2009 ; il est constitué de 4 éoliennes de même puissance (2 MW chacune, produisant en tout l'équivalent de la consommation en électricité de 7 500 foyers) qui culminent à 80 mètres d'altitude pour trois d'entre elles et à 100 mètres pour la quatrième[48].
- Les éoliennes de Menez Troboa.
- Les éoliennes de MenezTroboa, panneau d'information situé sur place.
Politique et administration
Liste des maires
Événements
Le bourg de Saint-Coulitz attire l'attention des médias en 1989 quand Kofi Yamgnane, ingénieur franco-togolais et conseiller municipal depuis 1983, est élu maire PS de la commune ; il est l'un des rares maires noirs en France métropolitaine, dans une commune par ailleurs sans population de couleur, mais non historiquement le premier. L'Antillais Raphaël Élizé, socialiste lui aussi, avait été élu maire de Sablé-sur-Sarthe en 1929, commune peuplée de près de 6 000 habitants à l’époque. Plus récemment, Auguste Senghor, neveu de Léopold Sédar Senghor, a été maire du May-sur-Èvre, commune de 800 habitants, de 1975 à 1989, puis de 1995 à 2008, avant de devenir maire de Saint-Briac-sur-Mer, commune de presque 2 000 habitants, en 2008.
Démographie
Monuments
- L'Église paroissiale Saint-Coulitz : en forme de croix latine, elle fut construite en 1558 mais fut remaniée, notamment son clocher, surmonté d'une flèche gothique, possède une galerie à balustres carrés, au cours du XVIIe siècle ; la chaire à prêcher et la sacristie datent du XVIIIe siècle ; l'église possède des sablières sculptées datant du XVIe siècle. L'enclos paroissial comprend un calvaire et un ossuaire qui datent tous les deux du XVIe siècle[51]. Le cadran solaire placé sur le mur extérieur du transept sud représente un ciboire surmonté d’une hostie et encadré de lions. Un chantier de restauration de l'église a été achevé en 2011.
- L'église paroissale Saint-Coulitz vers 1930 (carte postale).
- L'église paroissiale Saint-Coulitz : façade occidentale.
- Le chevet de l'église paroissiale Saint-Coulitz.
- Le cadran solaire au pignon du transept sud de l'église Saint-Coulitz.
- La Chapelle Saint-Laurent, dite aussi chapelle de Troboa : en schiste bleu et grès, elle est en forme de croix latine et surmontée d'un clocheton à dôme, elle date de 1621 (mais a été largement remaniée au début du XVIIIe siècle) et contient des statues de saint Laurent, saint Sébastien, saint Jacques, la Vierge Marie et la Sainte Trinité. En 1929 elle est signalée comme très délabrée, le recteur de Saint-Coulitz écrit alors que « ni la fabrique, ni la municipalité ne sont à même d'engager les dépenses que nécessiterait une restauration de la chapelle »[52] ; elle existe toujours toutefois et possède plusieurs statues anciennes (saint Laurent, saint Jacques, saint Sébastien, sainte Trinité, Vierge Marie, etc..) ; une fontaine de dévotion datant du XVIIIe siècle est située en contrebas de la chapelle ; son eau était réputée guérir l'eczéma, symbole du feu, qui aurait brûlé saint Laurent. La fontaine a été restaurée au début du XXIe siècle[53].
- La chapelle Saint-Laurent, vue extérieure d'ensemble.
- La fontaine de dévotion de Troboa, située en contrebas de la chapelle Saint-Laurent.
- La croix monumentale de Troboa date probablement du XVIIe siècle[54] ; un calvaire se trouve à Croas Ar Born[55]. Un autre calvaire se trouve dans l'enclos paroissial.
- Le calvaire de l'enclos paroissial.
- Plusieurs fermes ont un intérêt architectural[56] : celle de Kerviliou (son bâtiment principal date du XVIe siècle)[57], celle de Kernevez (elle date de 1864)[58], de Pen Ar Run (elle date de 1799)[59] et les deux fermes de Rouantélez (l'une date de 1781, l'autre de 1824)[60] ainsi que, dans le bourg, la maison Kerilis qui date de 1787[61].
Légende
- Les pas de la Vierge : Une roche schisteuse est dénommée Roc'h ar Verhes ("Pierre de la Vierge"), car selon des habitants du village voisin de Penhoat [Pen ar C'hoat], la Vierge Marie serait apparue il y a quelques siècles à cet endroit ; mal reçue par les habitants qui l'auraient poursuivie à coups de pierre, elle s'en fut de l'autre côté du ravin où on lui aurait élevé un sanctuaire. Une pierre portant des cupules passent pour être des empreintes des pieds de la Vierge ; d'autres, plus petites, seraient des impacts des pierres qui lui auraient été jetées[62].
Personnalités liées à la commune
- Kofi Yamgnane, homme politique franco-togolais, maire de Saint-Coulitz de 1989 à 2001.
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Personnes en âge de communier.
- Marie Gouritin, née le à Saint-Coulitz
- Yves Marie Le Quéau, né le à Rouantélez en Saint-Coulitz, décédé le à Rouantélez en Saint-Coulitz.
- Sébastien Avan, né le à Saint-Coulitz, décédé le à Ty Andro en Saint-Coulitz.
- Julien Le Gourlay, né vers 1754, décédé le à Kerilis en Saint-Coulitz.
- Sébastien Le Quéau, né vers 1754 à Rouantélez en Saint-Coulitz, décédé le à Rouantélez en Saint-Coulitz.
- Jean Marie Le Quéau, né le 18 messidor an IV () à Rouantélez en Saint-Coulitz, décédé le à Rouantélez en Saint-Coulitz.
- Laurent Rodolphe Avan, né le à Saint-Coulitz, décédé le à Châteaulin.
- François Quintin, né le à Saint-Coulitz, décédé le à Châteaulin.
- Sébastien Jean Marie Le Quéau, né le à Rouantélez en Saint-Coulitz, décédé le à Rouantélez en Saint-Coulitz.
- Sébastien Le Quéau, né le à Rouantélez en Saint-Coulitz, décédé le à Rouantélez en Saint-Coulitz.
- Jean Louis Mocaër, né le à Saint-Coulitz, décédé le à Kernévez en Saint-Coulitz.
- Gabriel Alexandre Avan, né le à Saint-Coulitz, décédé le à Saint-Coulitz.
- Jean Louis Blouët, né le à Saint-Coulitz, décédé le à Saint-Coulitz.
- Laurent Blouët, né le à Saint-Coulitz, décédé le à Quimper, ou Laurent Guillaume Blouet, né le à Kernévez en Saint-Coulitz et décédé en 1966 au bourg de Saint-Coulitz.
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Liens externes
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