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Kofi Yamgnane

Kofi Yamgnane est un homme politique franco-togolais, déclaré né le à Bassar (Togo).

Kofi Yamgnane
Illustration.
Kofi Yamgnane lors d'une réunion publique à Quimper en novembre 2009.
Fonctions
Conseiller général du Finistère
–
(14 ans)
Circonscription Canton de Châteaulin
Président Charles Miossec
Pierre Maille
Prédécesseur Hervé Tinevez
Successeur Jacques Gouérou
Député français
–
(5 ans et 6 jours)
Circonscription 6e du Finistère
Législature XIe (Cinquième République)
Prédécesseur Jean-Yves Cozan
Successeur Christian MĂ©nard
Maire de Saint-Coulitz
–
(12 ans)
Successeur Denise Kervévant
Secrétaire d'État aux Affaires sociales et à l'Intégration[N 1]
–
(1 an, 10 mois et 12 jours)
Président François Mitterrand
Gouvernement Cresson
Bérégovoy
Prédécesseur poste créé
Successeur poste supprimé
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bassar (Togo français)
Nationalité Française
Togolaise
Parti politique PS
Profession Ingénieur

Il est secrétaire d'État chargé de l'Intégration auprès du ministre des Affaires sociales et de l'Intégration de 1991 à 1993, conseiller régional de Bretagne de 1992 à 1997 et député socialiste du Finistère lors de la XIe législature de 1997 à 2002. Il présente sa candidature aux élections présidentielles togolaises de 2005 et de 2010[1] mais celle-ci est rejetée par la cour constitutionnelle[2] en raison d'un « doute sur son identité », car ses documents d'état civil mentionnaient deux dates de naissance différentes, à savoir les et [3].

Biographie

Vie privée et parcours professionnel

Kofi Yamgnane est né à Bassar, au Togo. Enfant doué, un père missionnaire le repère[1]. Il part faire ses classes préparatoires en Bretagne[1]. Il obtient une licence en mathématiques en 1969 à l'Université de Bretagne occidentale à Brest[4]. En 1973, il devient ingénieur à la direction départementale de l'équipement (DDE) de Quimper, il intègre l'école des mines de Nancy de 1979 à 1981.

Il obtient la nationalité française en 1975 et possède alors la double nationalité et est marié avec Anne-Marie, une Bretonne professeur de mathématiques. Ils ont deux enfants Amina, gynécologue obstétricienne, qui a été candidate en 2008 aux élections municipales dans le 7e arrondissement de Paris[1] et est aujourd'hui chef de service de la maternité de l'hôpital américain de Paris ; et Kwame qui est ingénieur en informatique et directeur général adjoint de l'école 42[5].

En France

En 1983, à l'âge de 37 ans, il est élu, avec le meilleur score, conseiller municipal à Saint-Coulitz[6], une commune du Finistère. Il restera dans l'opposition faute de majorité. Il adhère au Parti socialiste et commence une carrière politique locale en Bretagne à Saint-Coulitz.

Le , il est élu maire de Saint-Coulitz[7] - [8], devenant l'un des premiers maires noirs de France, après notamment Severiano de Heredia[9].

Son élection déchaîne dans certains milieux un torrent de haine. Des habitants de Saint-Coulitz reçoivent des lettres d'insulte, par exemple ce message : « Les Bretons sont-ils à ce point tarés, dégénéré, alcooliques pour ne trouver qu'un nègre à élire ? » ou encore, adressé à Kofi Yamgnane : « Sale négro, remonte dans tes arbres, mon caca pour éclaircir ta peau »[10].

Durant son mandat de maire, il met en place une consultation des citoyens en référence à "l'arbre à palabre", tradition africaine.

En 1990, il est désigné « Breton de l'année » par Armor Magazine et l'année suivante, il est nommé secrétaire d'État dans le gouvernement Édith Cresson[11], puis en 1992 dans le gouvernement Bérégovoy. Au PS, après avoir été membre du Cerés, il rejoint le courant animé par Laurent Fabius et devient vice-président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR). En 1993, il entre au Conseil national du Parti socialiste.

Entre 1992 et 1997, il est conseiller régional de Bretagne. En 1994, il devient conseiller général du Finistère puis en 1997, il est élu député, siège qu'il ne retrouve pas en 2002, battu par Christian Ménard (UMP). En 2001, il est réélu conseiller général du Finistère et devient vice-président de l’Assemblée départementale, chargé des politiques de l’eau.

En , il annonce ne pas se représenter au terme de son mandat de conseiller général et pose sa candidature pour conduire une liste pour les élections sénatoriales dans le Finistère[12].

Le , Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, annonce la création d'une commission chargée de réfléchir sur les questions constitutionnelles posées par la politique des quotas d'immigrés et dont Kofi Yamgnane serait membre.

Le , il est placé en garde à vue pour son rôle présumé dans l'affaire Christophe Rocancourt : il est soupçonné d'avoir facilité une régularisation à la nationalité française en échange d'une rétribution financière[13].

Son rĂ´le au Togo

De 1991 à 2000, Kofi Yamgnane effectue plusieurs missions de conciliation auprès du pouvoir togolais.

En 2003, la crise togolaise atteint le seuil de l’intolérable avec la manipulation de la Constitution de 1992, dont l’objectif était de faire de Gnassingbé Eyadema un président à vie, il réagit vivement et se brouille définitivement avec ce dernier. Il est alors déclaré « persona non grata » dans son propre pays, où il ne reviendra qu’en 2008. Depuis, il y réside comme tout citoyen.

En 2005, après la mort du président Gnassingbé Eyadema, il déclare vouloir se porter candidat à l'élection présidentielle. Le 3 mars, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle du Togo, pour finalement se retirer de la course à la fin du mois en raison de la législation électorale de ce pays. Il soutient ensuite le candidat unique de l'opposition et dénonce les truquages des élections du , appelant la communauté internationale « à refuser toute reconnaissance du régime illégitime installé à Lomé » : « Le coup d’État perpétré le au Togo à la suite de la mort du président Gnassingbé Eyadéma a trouvé son habillage légal dans la mascarade électorale du dernier»[14]. Il a tenu de à un blog, « Sursaut Togo ! », uniquement consacré à la politique togolaise[15].

En 2009, il a annonce officiellement sa candidature à l'élection togolaise de 2010. Il fait campagne dans le pays malgré le manque de moyens et les difficultés créées par le régime en place (interdiction de tenir des meetings, pas d'accès aux chaînes de télévision, obligation de renoncer à sa nationalité française, etc.)[1]. Dans l'impossibilité de se présenter, il devient porte-parole du FRAC (Front républicain pour l'alternance au Togo), coalition dont Jean-Pierre Fabre est le candidat. Il se déclare de nouveau candidat au scrutin de 2015 mais il ne se présente pas[16].

Démêlés judiciaires

En 2014, Kofi Yamgnane est mis en examen pour trafic d’influence. Il est soupçonné d'avoir intercédé en faveur de la régularisation de deux Marocaines, en collaborant avec Christophe Rocancourt « l’escroc des stars » et avec Christian Prouteau, après avoir reçu 3 000 euros en liquide[17] - [18]. En décembre 2022, il est condamné à 18 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende, assortis d'une peine d'inéligibilité de cinq ans.

DĂ©corations et distinctions

Mandats et fonctions

Président d'honneur d'une association humanitaire, humaniste et culturelle qu'il a créée en 1992 : "La Palabre" .

Ĺ’uvres

  • 1993 - Droits, devoirs et crocodile, Ă©d. Laffont
  • 1996 - Combattre le Front national, ouvrage collectif, Ă©d. Vinci
  • 2002 - Europe Afrique, nous grandirons ensemble, Ă©d. Laffont
  • 2013 - Afrique, introuvable dĂ©mocratie, Ă©d. Dialogues
  • 2021 - MĂ©moires d'outre-haine, Ă©d. Locus Solus, 2021, (ISBN 978-2-36833-320-4).

Notes et références

Notes

  1. Sous Bérégovoy, il est seulement chargé de l'intégration.

Références

  1. Gérard Davet, « Kofi Yamgnane : objectif Togo », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  2. La candidature de Kofi Yamgnane à la présidentielle rejetée sur le site de France24.
  3. Jean-Luc Padellec, « Kofi Yamgnane. L'histoire des deux dates de naissance », Le Télégramme, 4 février 2010 (article reproduisant l'acte de notoriété tenant lieu de certificat de naissance).
  4. «Kofi Yamgnane candidat à la présidence du Togo», Agence Bretagne Presse, 29 mars 2009
  5. « Le top 30 des Français les + connectés », GQ, juin 2014, pages 118-125.
  6. « Kofi Yamgnane : « Le scoutisme permet de découvrir les autres » », La Croix, (consulté le )
  7. FR3, « Un Togolais élu maire à Saint-Coulitz », L'Ouest en mémoire (INA), (consulté le )
  8. « M. KOFI YAMGNANE », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  9. INA, « 1989 : Kofi Yamgname, premier maire noir de France », sur YouTube, (consulté le ).
  10. Kofi Yamgnane, MĂ©moires d'outre-haine, Ă©dition Locus Solus, 2021, (ISBN 978-2-36833-320-4)
  11. FR3, « Kofi Yamgnane secrétaire d'état aux affaires sociales et à l'intégration », L'Ouest en mémoire (INA), (consulté le )
  12. Sénat. Kofi Yamgnane lève le doigt, Le Télégramme, 6 octobre 2007
  13. « Affaire Rocancourt : Kofi Yamgnane mis en examen pour "trafic d'influence" », atlantico.fr, 30 octobre 2014.
  14. Olivier Bras, Togo : Le candidat de l’opposition se proclame président, Radio France internationale, 27 avril 2005
  15. ce blog n'est plus en ligne, ses différentes versions sont accessibles via le site webarchive
  16. Kofi Yamgane, interviewé par François Aubel, « J'ai toujours suivi les préceptes de Mandela », in Le Figaro, lundi 22 décembre 2013, page 22.
  17. « Un ancien ministre impliqué dans l’affaire Rocancourt », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Rocancourt - Prouteau - Yamgnane : les liaisons dangereuses », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  19. DĂ©cret du 12 juillet 2013

Annexes

Bibliographie

  • HervĂ© Quemener, Kofi, histoire d’une intĂ©gration, Ă©d. Payot, 1991
  • Ariane Laroux, Entretien et portrait de Kofi Yamgnane, Ă©ditions de l'Age d'Homme (2006).
  • Gaston Kelman, Monsieur Vendredi en Cornouaille, Ă©d Michel Lafon, 2013.

Liens externes

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