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Mousterlin

Mousterlin est le nom d'un marais, le marais de Mousterlin, qui est un site naturel protégé situé sur la commune de Fouesnant dans le département du Finistère, propriété du conservatoire du littoral, situé entre la pointe de Mousterlin et la pointe de Beg Meil ; c'est aussi le nom d'une pointe, la pointe de Mousterlin, située juste à l'ouest du marais précité, également sur le territoire de la commune de Fouesnant ; c'est également le nom du cordon littoral des dunes domaniales de Mousterlin, à l'ouest de la pointe de Mousterlin, qui sépare la mer Blanche de l'océan Atlantique ; c'est enfin le nom d'un hameau, Mousterlin, qui fait aussi partie de commune de Fouesnant.

Marais de Mousterlin
GĂ©ographie
Pays
DĂ©partement
Coordonnées
47° 51′ N, 4° 01′ O
Ville proche
Superficie
479 ha
Administration
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
1982
Administration
Conservatoire du Littoral
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Le marais de Mousterlin

Statut

Sur les 479 hectares protégés, 120 hectares du marais de Mousterlin appartiennent au Conservatoire du littoral[1].

Le site est considéré comme Site d'Importance Communautaire (SIC/pSIC) au niveau du réseau Natura 2000 sous la référence FR5300048[2].

Description

Le site est composé d'un étang de 6 hectares, de prairies naturelles en polder, d'un cordon dunaire, d'un ensemble de marais et tourbières.

Marais de Mousterlin depuis le chemin d'accès à la plage de Coat Clevarec.

La zone protégée s'étend de part et d'autre de la pointe de Mousterlin. À l'ouest de la pointe de Mousterlin les prairies salées de la mer Blanche sont séparées de l'océan par le cordon dunaire, formant flèche littorale, de la plage de Kerler.

Différentes vues des étangs du marais.

Poldérisé entre 1926 et 1946, l'utilisation agricole de l'ancien marais cesse en 1960 et 80 ha sont acquis en 1982 par le Conservatoire du littoral, une autre partie ensuite, le marais étant réhabilité progressivement à partir de 2002[3], d'importants travaux hydrauliques de restauration ont été effectués pendant l'hiver 2012-2013 par la commune de Fouesnant, opérateur du site pour le compte du Conservatoire du littoral dans le but d'une gestion plus écologique entraînant une resalinisation de l'eau pour en refaire une lagune dans le but d'en faire un site privilégié d'observation des espèces et d'éducation à l'environnement[4].

La partie nord du marais sert à nouveau de prairies pour des bovins et des poneys des Stetland ; la partie centrale est un marais d'eau saumâtre dont le gradient de salinité va décroissant de l'est vers l'ouest ; la partie orientale est un marais continental (marais d'eau douce) car elle ne reçoit pratiquement pas d'eau de mer (iris d'eau et épilobe hirsute s'y développent), la partie occidentale est un marais maritime (scirpe maritime, phragmite des joncs et roselières s'y développent et rats musqués, martins-pêcheurs, bouscarles de Cetti, traquets tarier, zigènes de la filipendule, etc.. y vivent) ; les parties moins marécageuses voient prospérer saules cendrés, chênes pédonculés, peupliers blancs, chanvres aquatiques, salicaires, ajoncs, gents et fougères et même des orchidées dénommées localement "fleurs de coucou". Parmi les plantes rares présentes sur le site, l'osmonde royale est une espèce naturelle protégée. Dans la partie centrale du polder, la pinède existante correspond à l'ancienne île de Pal Meur[5].

Les menaces de la mer

En , Mousterlin fut entièrement envahi par la mer. Les dunes de Mousterlin sont depuis longtemps menacées par l'érosion : le Conseil municipal de Fouesnant, dans sa délibération du « attire l'attention de M. le Préfet sur la nécessité de la réparation des dunes dites de Mousterlin, etc., ces dunes dans lesquelles la grande marée du dernier a pratiqué de larges ouvertures livrant aujourd'hui un passage facile à l'invasion des eaux de la mer qui menacent plus directement et sans obstacle les propriétés riveraines ». Plusieurs autres délibérations du même Conseil municipal des années 1878 à 1881, et à nouveau lors d'une délibération du , réitèrent la demande pour la défense de la dune de Mousterlin et le barrage du marais de Toul-ar-Ster. La digue de ce marais existait déjà en 1779 : un parchemin daté du décrit « un étang [du Vorlen] anciennement baigné par la mer à toutes les marées, et ayant été séparé de la grève par une digue ou chaussée en pierre de taille liées à chaux et à sable, ayant de long environ 30 pieds, de large 12 pieds et demi, de hauteur 15 pieds, contenant ledit étang sous fonds environ 6 journaux d'étendue de terre ». Cette digue fut à maintes reprises détériorée par la mer, en particulier le , en , en 1896, etc[6].

Le , un rapport de l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées indique que « les dunes situées entre la Pointe de Mousterlin à l'ouest et celle de Kerlosquen à l'est sont dans un état de dégradation avancée. Leur configuration s'est modifiée depuis 1840. Toute la partie ouest semble menacée de destruction sur environ 1 500 mètres de longueur, tandis que la partie est s'est accrue considérablement »[7].

Les dunes de Mousterlin sont fragiles : la mer les érode en hiver et le piétinement intensif de l'été les empêchait de se reformer, la végétation se dégradant et disparaissant peu à peu. Pour protéger la dune, des travaux furent entrepris dès 1946 avec la pose de traverses de chemin de fer, la construction d'épis longitudinaux et transversaux et des remblais de terre.

En 1985, le projet de mise en place d'un cordon d'enrochement entre la pointe de Mousterlin et Cleut Rouz provoque une crise municipale et la démission du maire de Fouesnant, Louis Le Calvez, mais le cordon d'enrochement est finalement mis en place en 1987. Ce cordon d'enrochement reste très contesté, son efficacité face aux menaces de la mer discutée, certains comme Gérard Mével, conseiller régional délégué au développement durable[8], l'accusant d'aggraver l'érosion de la plage et des dunes littorales à l'est de Cleut Rouz, dans la partie non protégée par le cordon d'enrochement[9]. Pendant l'hiver 2013-2014, cette partie du littoral a été gravement endommagée par les tempêtes successives[10], un nouveau dispositif formé de pieux enfoncés dans le sable est expérimenté à Cleut Rouz[11], mais lui aussi est critiqué[12]. Des ganivelles retiennent le sable et protègent la dune du piétinement.

La tempĂŞte du Ă  la pointe de Mousterlin
  • La tempĂŞte du 1er fĂ©vrier 2014 Ă  la pointe de Mousterlin : vagues Ă  l'assaut de la dune juste Ă  l'ouest de la pointe de Mousterlin.
    La tempĂŞte du Ă  la pointe de Mousterlin : vagues Ă  l'assaut de la dune juste Ă  l'ouest de la pointe de Mousterlin.
  • La tempĂŞte du 1er fĂ©vrier 2014 Ă  la pointe de Mousterlin : vagues submergeant la route cĂ´tière 1.
    La tempête du à la pointe de Mousterlin : vagues submergeant la route côtière 1.
  • La tempĂŞte du 1er fĂ©vrier 2014 Ă  la pointe de Mousterlin : vagues submergeant la route cĂ´tière 2.
    La tempête du à la pointe de Mousterlin : vagues submergeant la route côtière 2.
  • La tempĂŞte du 1er fĂ©vrier 2014 Ă  la pointe de Mousterlin : vagues submergeant la route cĂ´tière 3.
    La tempête du à la pointe de Mousterlin : vagues submergeant la route côtière 3.
  • La tempĂŞte du 1er fĂ©vrier 2014 Ă  Mousterlin : l'eau de mer dĂ©valant la route devant l'hĂ´tel de la Pointe.
    La tempête du à Mousterlin : l'eau de mer dévalant la route devant l'hôtel de la Pointe.
La tempĂŞte du Ă  Mousterlin
  • La tempĂŞte du 20 fĂ©vrier 2015 (coĂ«fficient de marĂ©e de 118) Ă  la pointe de Mousterlin 1.
    La tempête du (coëfficient de marée de 118) à la pointe de Mousterlin 1.
  • La tempĂŞte du 20 fĂ©vrier 2015 (coĂ«fficient de marĂ©e de 118) Ă  la pointe de Mousterlin 2.
    La tempête du (coëfficient de marée de 118) à la pointe de Mousterlin 2.
  • La tempĂŞte du 20 fĂ©vrier 2015 (coĂ«fficient de marĂ©e de 118) Ă  la pointe de Mousterlin 3.
    La tempête du (coëfficient de marée de 118) à la pointe de Mousterlin 3.
  • La tempĂŞte du 20 fĂ©vrier 2015 (coĂ«fficient de marĂ©e de 118) Ă  la pointe de Mousterlin 4.
    La tempête du (coëfficient de marée de 118) à la pointe de Mousterlin 4.
  • Vagues Ă  l'assaut du cordon d'enrochement allant de la plage du Grand Large Ă  Cleut Rouz lors de la tempĂŞte du 20 fĂ©vrier 2015 (coĂ«fficient de marĂ©e de 118) Ă  la pointe de Mousterlin.
    Vagues à l'assaut du cordon d'enrochement allant de la plage du Grand Large à Cleut Rouz lors de la tempête du (coëfficient de marée de 118) à la pointe de Mousterlin.

La poldérisation des marais

Jusqu'en 1926, le marais de Mousterlin Ă©tait un marais littoral d'arrière-dune. Une brèche, dĂ©nommĂ©e Toull-Steir et situĂ©e initialement du cĂ´tĂ© proche de Beg-Meil (cette brèche se dĂ©plaça progressivement, se situant vers Cleut-Rouz en 1903 et se rapprochant de la ferme de Mousterlin vers 1913), dans le cordon dunaire qui le reliait Ă  l'ocĂ©an, le soumettait au rythme des marĂ©es (un peu comme c'est encore le cas cĂ´tĂ© mer Blanche), permettant Ă  l'eau de mer d'envahir le marais Ă  chaque marĂ©e montante et Ă  l'eau des cinq ruisseaux qui y dĂ©bouchaient d'ĂŞtre Ă©vacuĂ©e Ă  marĂ©e descendante. Ce marais faisait alors partie du domaine public maritime et Ă©tait un lieu de pĂŞche de poissons et coquillages frĂ©quentĂ© par les familles du voisinage. Les prĂ©s salĂ©s servaient par intermittence de pâturage aux vaches et aux chevaux ; c'Ă©tait aussi un port d'Ă©chouage pour les pĂŞcheurs en mer et pour les paysans allant rĂ©colter le goĂ©mon. Le , AndrĂ© BĂ©nac[13], obtient la concession des marais de Mousterlin et dĂ©cide de transformer cette lagune en y crĂ©ant un polder de 120 ha avec l'intention de crĂ©er des terres agricoles, ce qui soulève des protestations de la part des paysans et des pĂŞcheurs locaux car jusque-lĂ  les paluds de Mousterlin appartenaient au domaine public maritime et les riverains y faisaient pâturer leurs bĂŞtes, le lieu servant aussi d'abri aux embarcations des pĂŞcheurs. « Une Ă©motion considĂ©rable règne, tant Ă  Beg-Meil que dans le coquet bourg de Fouesnant. On avait appris, non sans stupeur, (..;) qu'une enquĂŞte Ă©tait ouverte concernant la cession Ă©ventuelle [par l'État] Ă  Monsieur BĂ©nac de toute l'Ă©tendue des dunes situĂ©es entre Beg-Meil et Mousterlin, soit trois kilomètres de cĂ´tes. Beau tollĂ© ! »[14]. Les travaux d'endigage se poursuivirent jusqu'en 1942. Obtenant peu de rendement, ces terres poldĂ©risĂ©es ne furent rapidement utilisĂ©es que comme pâturages, louĂ©es Ă  des agriculteurs de la rĂ©gion. L'atterrissement progressif des lieux et la dĂ©prise agricole conduisent rapidement dans les dĂ©cennies d'après-guerre Ă  leur abandon et deviennent des friches. En 1982 la famille BĂ©nac, qui conserve aujourd'hui 11 ha, a revendu 86 hectares au Conservatoire du littoral, lequel a aussitĂ´t entrepris un grand travail de dĂ©broussaillage, d'entretien des digues et des vannes[15].

Quatre digues ont été construites sur le marais, permettant sa conquête par l'agriculture au fur et à mesure de leur construction. Depuis sa gestion par le Conservatoire du littoral, la dernière digue, juste en arrière de la plage de Cleut-Rouz, qui clôt le Toull-Steir, est dotée de vannes à crémaillère protégées par des grilles qui évitent que des résidus de végétaux n'encombrent le passage, ce qui entraînerait l'inondation du polder. Une surveillance constante du niveau de l'eau permet le réglage des vannes, protégeant les campings et habitations situés à proximité La conduite en béton visible sur la plage de Cleut Rouz est l'exutoire du polder de Mousterlin[5].

L'Ă©rosion du cordon dunaire en 2021

Plage du Cleut Rouz, extrémité de l’enrochement, 3 février 2021.
Chemin barré, passerelle impraticable, 3 février 2021.

La tempête "Justine" des 31 janvier et , associée à de forts coëfficients de marée, a fortement érodé la dune de Mousterlin-Est, sur plusieurs centaines de mètres entre Cleut Rouz et Beg Meil ; même l'extrémité de l'enrochement a été grignotée ; la mer a submergé le mamelon de sable, l'eau ruisselant dans la pinède bordant le marais. Au moins trois campings sont désormais directement menacés[16].

« On ne lutte pas contre l'océan, mais contre le changement climatique. L'enrochement est un échec, une gagebie financière » a déclaré Claire Desmares-Poirier, candidate EELV aux élections régionales[17].

Face à l'inefficacité des systèmes de protection dunaire, Roger Le Goff, le président de la communauté de communes, envisage un "désenrochement" partiel sur environ 200 ou 300 mètres pour déplacer l'"effet de bout" plus à l'ouest et freiner le risque de création d'une brèche[18].

Espèces protégées rencontrées

Tournepierres à collier sur le goémon à la Pointe de Mousterlin.

La narcisse des Glénans, serait présente sur le littoral Fouesnantais.

La pointe de Mousterlin

La plate-forme littorale rocheuse en avant de la pointe de Mousterlin à marée basse (marée de coëfficient 119 du ).

La pointe rocheuse de Mousterlin forme une barre d'avant-côte émergée (en anglais off-shore bar), constitué d'un platier rocheux étendu découvrant à marée basse, qui est unique en France par son étendue. Cette pointe se prolonge à l'est comme à l'ouest par deux cordons dunaires qui isolent de l'océan Atlantique à l'ouest la mer Blanche, à l'est le polder de Mousterlin[5].

Le un brick de Morlaix jaugeant 180 tonneaux fit naufrage à deux lieues au large de Mousterlin, faisant un mort et sept rescapés qui parvinrent à rejoindre Mousterlin à bord d'un canot de survie[19].

Le , une dizaine des membres d'équipage survivants de l'Earl Grey, venant de Glasgow et se rendant à Lisbonne, qui avait fait naufrage près d'Ouessant, après avoir dérivé trois jours dans une barque, parvinrent à la côte près de Mousterlin où ils furent recueillis par un paysan qui les conduisit à Quimper[19].

Goémon à la Pointe de Mousterlin.

En 1917, la Pointe de Mousterlin et le ramassage du goémon sont ainsi décrits par René Bazin :

« (...) C'était la Pointe de Mousterlin, la sauvage et la désolée, presqu'île de sable arrondie à l'extrémité, nuit et jour battue et polie par les lames, et qui devrait céder et couler dans la mer. Mais elle est bien armée. Elle a, pour défendre son museau, une corne comme un espadon, un éperon de roches brunes et de roches noires. Jusqu'où va-t-il ? Dieu seul le sait, et un peu les pêcheurs qui tendent dans les creux leurs casiers à homards, et abritent leurs bateaux derrière les tables de pierres (...) que la mer ne découvre jamais tout à fait. Là, dans l'abîme des eaux qui n'ont jamais la paix, dans les courants qui luttent, et se tordent en remous, et répandent leur écume le long des anses voisines, il y a des forêts d'algues rousses et d'algues transparentes, les unes en forme d'épées, gaufrées le long des bords, d'autres aplaties, souples comme des courroies, d'autres taillées en forme d'arbustes, qui portent au bout des branches des capsules remplies d'air. (...) La tempête les abat, lorsque l'heure est venue. Le flot les soulève et les pousse à la côte. Et entre la Pointe de Beg Meil et celle de Bénodet, où les chênes et les ormes verdoient sur les falaises, la Pointe de Mousterlin s'avance dans le grand large et reçoit tout le fumier de mer qui fera lever les blés (...) dans lequel des fermiers de la côte de Fouesnant, ou du bourg de Clohars, enfoncent leurs fourches jusqu'au manche. Ils enfoncent leurs fourches, ils ont de la peine à les arracher du tas et à les soulever, chargées de ces lanières gluantes qui pendant en banderoles autour des hampes redressées, et qui sont jetées dans les charrettes[20] »

Les grandes marées du 10 au firent subir d'importants dégâts au chemin vicinal de Mousterlin bordant le littoral, provoquant l'effondrement du perré de soutènement sur une longueur de 300 mètres. Déjà l'année précédente, les grandes marées du 23 au avaient provoqué son effondrement partiel[19].

Les dunes domaniales de Mousterlin

Description

Ces dunes, situées à l'ouest de la Pointe de Mousterlin, forment un cordon littoral long de plusieurs kilomètres séparant la Mer Blanche et l'Anse du Groasguen (en fait des lagunes) de l'Océan atlantique. Leur extrémité ouest forme une flèche littorale séparée de la Pointe du Groasguen en Bénodet par un grau permettant à ces lagunes de communiquer avec la mer.

Le , 15 hommes (des résistants du groupe Vengeance, des FTPF du maquis de Pen-ar-Pont, ainsi que deux déserteurs russes de la Wehrmacht)[21], sont fusillés par les Allemands dans les dunes domaniales de Mousterlin. Deux autres exécutions ont lieu, l'une le , l'autre le [22]. Un monument commémoratif se trouve sur place.

Le , l'"Association des habitants de la plaine côtière de Mousterlin" indique que « des bateaux sabliers viennent la nuit enlever du sable vers l'extrémité ouest des dunes, vers le Groasguen, qui contribue à leur dégradation »[19].

Une plage naturiste se trouve Ă  l'ouest de la Pointe de Mousterlin[23].

  • La pointe ouest du cordon littoral des dunes domaniales de Mousterlin ; Ă  l'arrière-plan la Pointe du Groasguen en BĂ©nodet.
    La pointe ouest du cordon littoral des dunes domaniales de Mousterlin ; à l'arrière-plan la Pointe du Groasguen en Bénodet.
  • L'extrĂ©mitĂ© ouest du cordon littoral des dunes domaniales de Mousterlin (la Mer Blanche est Ă  gauche sur la photo).
    L'extrémité ouest du cordon littoral des dunes domaniales de Mousterlin (la Mer Blanche est à gauche sur la photo).
  • La Mer Blanche vue du cordon littoral des dunes domaniales de Mousterlin.
    La Mer Blanche vue du cordon littoral des dunes domaniales de Mousterlin.
  • Dunes de Mousterlin : le monument en hommage aux fusillĂ©s du 15 mai 1944 1.
    Dunes de Mousterlin : le monument en hommage aux fusillés du 1.
  • Le monument en mĂ©moire des 17 fusillĂ©s du 15 mai 1944 2.
    Le monument en mémoire des 17 fusillés du 2.

L'Ă©rosion des dunes et les mesures de protection

La Pointe de Mousterlin[24] est une ZNIEFF (Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) de 105 ha[25], en raison des nombreuses espèces végétales présentes[26].

L'érosion amaigrit les dunes de Mousterlin depuis longtemps si l'on en croit ce témoignage datant de 1893 :

« À la Pointe de Mousterlin (...), on a mesuré la largeur des dunes il y a une cinquantaine d'années. C'était devant une propriété appartenant à M. Garabis. Le mesurage donnait une largeur de 30 mètres ; un second mesurage fait de ces mêmes dunes en 1875 n'accusait plus que 4 mètres[27]. »

Ce recul ancien est confirmĂ© par Florian La Porte en 1917 : « Cette plage manifeste un recul gĂ©nĂ©ral ininterrompu qui atteint un maximum de 60 mètres. La moyenne gĂ©nĂ©rale de recul est de 25 mètres pour une pĂ©riode de quatre-vingt-cinq ans, soit trente mètres par siècle »[28].

  • Le cordon d'enrochements protĂ©geant la dune de la plage du Grand Large et de la plage de Cleut Rouz qui sĂ©pare le marais de Mousterlin de l'OcĂ©an atlantique.
    Le cordon d'enrochements protégeant la dune de la plage du Grand Large et de la plage de Cleut Rouz qui sépare le marais de Mousterlin de l'Océan atlantique.
  • Partie sommitale du cordon d'enrochement de la plage de Cleut Rouz, qui protège les dunes de Mousterlin et le polder.
    Partie sommitale du cordon d'enrochement de la plage de Cleut Rouz, qui protège les dunes de Mousterlin et le polder.
  • Le recul de la plage de Cleut Rouz Ă  l'extrĂ©mitĂ© du cordon d'enrochement après les tempĂŞtes de novembre-dĂ©cembre 2013 (voir les piquets plantĂ©s dans le sable).
    Le recul de la plage de Cleut Rouz à l'extrémité du cordon d'enrochement après les tempêtes de novembre- (voir les piquets plantés dans le sable).
  • Pieux en bois plantĂ©s dans le sable pour tenter d'enrayer le recul de la dune Ă  Cleut Rouz.
    Pieux en bois plantés dans le sable pour tenter d'enrayer le recul de la dune à Cleut Rouz.
  • La tempĂŞte du 29 janvier 2014 Ă  l'assaut du cordon d'enrochement protĂ©geant le marais de Mousterlin Ă  Cleut Rouz.
    La tempête du à l'assaut du cordon d'enrochement protégeant le marais de Mousterlin à Cleut Rouz.
  • La tempĂŞte du 29 janvier 2014 Ă  la Pointe de Mousterlin 1.
    La tempĂŞte du Ă  la Pointe de Mousterlin 1.
  • La tempĂŞte du 29 janvier 2014 Ă  la Pointe de Mousterlin 2.
    La tempĂŞte du Ă  la Pointe de Mousterlin 2.
  • La tempĂŞte du 29 janvier 2014 submergeant la digue du petit port de Mousterlin.
    La tempĂŞte du submergeant la digue du petit port de Mousterlin.

Des plantations de pins et de cyprès furent effectuées dans la décennie 1990 dans le but de fixer le sable, mais la présence de ces boisements entraîne une modification du milieu naturel et une perte de biodiversité ; on sait désormais qu'une végétation herbacée (comme les oyats) suffit à fixer le sable[29].

Un cordon d'enrochement, dont le principe est approuvé en 1979, a été mis en plage en 1987 à l'Est de la Pointe de Mousterlin pour tenter d'arrêter l'érosion des dunes du cordon littoral. Cette érosion se poursuit malgré tout, voire s'accélère, de nos jours, particulièrement à l'extrémité du cordon d'enrochement de Cleut Rouz[30] où le cordon dunaire a reculé d'une cinquantaine de mètres en une dizaine d'années[31]. Une double rangée de pieux de 5 mètres de long et d'un diamètre de 30 centimètres, a été implantée à l'est de l'enrochement sur un linéaire de 60 mètres, dans le prolongement de l'enrochement, en haut de la plage de Cleut Rouz ; mis à mal par la tempête "Carmen" en janvier 2018, les pieux sont remis en place[32], mais les tempêtes "Ciara" et "Dennis" du début 2020 montrent leur manque d'efficacité, la mer étant passée au-dessus de la dune[33].

« La tempête Ciara[34] a sévi, dimanche, mais surtout ce lundi [] après-midi sur le littoral. Le cordon dunaire a été submergé et très affaibli à Mousterlin-Est. À l'heure de la marée haute, de forts vents d'ouest et des coefficients de marée élevés (106) ont eu raison de la fragile dune de Cleut Rouz[35].

L'érosion est aussi sensible à l'Ouest de la Pointe de Mousterlin, le long de la plage de Mousterlin, sur la partie non protégée située entre le cordon d'enrochement de Trégounour, mis en place en 1980 et la cale de Mousterlin, construite en 1967 et qui joue un rôle d'épi protecteur[36]. Le segment le plus fragile est celui situé juste à la fin du cordon d'enrochement de Cleut Rouz. Le dispositif brise-vagues, composé d'une soixantaine de troncs d'arbres plantés dans le sable de la plage a été presque totalement anéanti pendant l'hiver 2019-2020. La dune qui protégeait le marais de Mousterlin a été sérieusement écrétée lors d'un épisode de vents forts coïncidant avec des marées à fort coefficient à la mi-novembre 2020[37].

Des mesures de protection du gravelot à collier interrompu (4 couples nicheurs en 2017 sur le cordon dunaire de la Mer Blanche) ont été prises, car l'espèce est menacée d'extinction en Bretagne. Cette espèce pond ses œufs dans le sable et la destruction de leur habitat et les dérangements nombreux (chiens, promeneurs, baigneurs,..) ont incité la municipalité de Fouesnant à interdire la présence des chiens sur la plage et le passage des estivants dans les zones de nidification pour limiter l'effarouchement des adultes et en conséquence l'abandon des œufs. Des bacs à marée ont aussi été installés pour récolter les déchets par Bretagne vivante[38].

Le hameau de Mousterlin

Ce gros hameau est surtout formé de résidences secondaires, mais est toutefois suffisamment peuplé de résidents permanents pour disposer d'une école de hameau[39] qui, en 2013, scolarise en maternelle et primaire 127 enfants répartis en cinq classes[40].

Littérature

  • Un roman de Jean Ricard et Charles Dornac[41], Malabar... La lumière vivante, paraĂ®t en feuilleton dans le journal Le Matin Ă  partir du ; en voici un extrait choisi dans ses premières lignes :

« Une plage entre Bénodet et Beg Meil, longue de plusieurs kilomètres, éloignée des routes, s'étendant de l'embouchure de la lagune du Groas Gwenn à Mousterlin, le hameau battu par tous les vents de l'enfer. D'un côté l'océan tumultueux, de l'autre la lagune perfide, alternativement remplie et vidée par la marée. Aussi bien un délicieux séjour de vacances, entre juin et septembre s'entend[42]. »

  • L'Ă©crivain Jeanne Bluteau publie en 1983 le roman les Pommiers de Fouesnant, qui se dĂ©roule au village fictif de la Roche-aux-Moines, hameau de Fouesnant qui s'inspire de ses premières annĂ©es d'enseignement Ă  Mousterlin entre 1937 et 1939.

Références

  1. http://www.conservatoire-du-littoral.fr/siteLittoral/107/28-marais-de-mousterlin-29-_finistere.htm
  2. http://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR5300048
  3. http://www.eau-loire-bretagne.fr/les_rendez-vous_de_leau/les_rencontres/rencontres_2013/8_10eP_Mousterlin_R_LE_GOFF.pdf
  4. http://balneides.test.oceanet.eu/-Toute-l-actu-?debut_article_courant=2
  5. V. Puloc'h, "Document d'interprétation Le polder de Mousterlin", Conservatoire du littoral
  6. Jean Kernéis, Histoire de Fouesnant, 1908, réédition 1992, Le livre d'histoire [ (ISBN 2-87760-874-3)]
  7. Arnaud Penn, Fouesnant entre terre et mer, deux cents ans d'Histoires de la RĂ©volution Ă  nos jours, 1789-2000, Arnaud Penn, [ (ISBN 2-9516662-0-9)]
  8. https://www.ouest-france.fr/gerard-mevel-pas-de-solution-miracle-1998533
  9. https://www.ouest-france.fr/fouesnant-les-dunes-de-mousterlin-victimes-derosion-1722338
  10. https://www.ouest-france.fr/le-littoral-endommage-par-la-tempete-mousterlin-1843480 et https://www.ouest-france.fr/fouesnant-les-dunes-de-mousterlin-victimes-derosion-1722338
  11. https://www.ouest-france.fr/dune-nouveau-dispositif-de-protection-lessai-1971132
  12. https://www.ouest-france.fr/cleut-rouz-une-protection-derisoire-1977735
  13. André Bénac, qui résidait à Ker Aël, gros propriétaire terrien, directeur général du ministère des finances, conseiller général du canton de Fouesnant depuis décembre 1919
  14. Journal Ouest-Éclair du 28 janvier 1928
  15. http://www.cc-paysfouesnantais.fr/var/cc_paysfouesnantais/storage/original/application/phpGIw1KF.pdf
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  41. Pseudonyme de Christian (Rodolphe) Sauerwein (Source: Blanc, Jérôme, Les Engel: une famille d'industriels et de philanthropes, Paris, éditions Christian, 1994) (Lorient, 1900 - Paris, 1975): Fils du militaire Charles Sauerwein et descendant d'une famille de Sankt Goarshausen (Rhénanie). Études à Paris (École alsacienne ; Lycée Louis-le-Grand). Engagé volontaire en 1917: après la Première guerre, le jeune caporal fait partie des forces d'occupation en Allemagne. Emploi de 1922 à 1939 au Matin, comme directeur du service artistique. Capitaine en 1939, il commande un régiment d'infanterie sur le front sarrois durant la Seconde Guerre. À la Libération, il entre chez Havas et devient directeur (1945-1965) d'une agence, la Sarrag, à Sarrebruck. Auteur de romans policiers et de pièces populaires sous le pseudonyme de Charles Dornac. Avec la collaboration de Raoul-Henri Maillard, il traduisit en 1931 le roman Après (Der Weg zurück) de E.M. Remarque.
  42. Journal Le Matin n° 18876 du 25 novembre 1935, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5789046/f2.image.r=B%C3%A9nodet.langFR
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