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Bouscarle de Cetti

Cettia cetti

Cettia cetti
Description de cette image, également commentée ci-après
Bouscarle de Cetti

Espèce

Cettia cetti
(Temminck, 1820)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après
  • Habitat permanent
  • Zone de reproduction
  • Zone d'hivernage

La Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) est une espèce de passereaux de la famille des Cettiidae.

DĂ©nomination

La bouscarle de Cetti est nommée d'après Francesco Cetti, un naturaliste italien qui donne aussi son nom au genre et à la famille. Le nom "bouscarle" viendrait du provençal bouscarlido[1], ou de l'occitan boscarla, désignant un oiseau des bois.

Elle est également nommée fauvette cetti, bec-fin cetti ou encore bousquerle de Provence[1].

Description

La bouscarle de Cetti est de taille moyenne pour sa famille, mesurant 12,5 Ă  14 cm de long. Elle prĂ©sente un plumage brun roux foncĂ© uniforme sur le dessus et blanc terne sur le dessous, teintĂ© de brun grisâtre sur les cĂ´tĂ©s de la gorge et de la poitrine. Sa queue est assez longue et ses ailes rondes et courtes. Elle possède un Ă©troit sourcil pâle peu marquĂ© et des cercles oculaires pâles. Remuante, elle agite la queue et les ailes et circule souvent la queue levĂ©e. Les deux sexes et les jeunes sont semblables en tout point, Ă  noter cependant une teinte brunâtre lĂ©gèrement plus prononcĂ©e chez le mâle, et une taille sensiblement plus Ă©levĂ©e pour le mâle[2].

Chant et vocalisations

La bouscarle chante généralement depuis un couvert, mais aussi depuis un perchoir en hauteur. Son chant est reconnaissable et très explosif, avec un rythme saccadé de pwit-tit-pit-chewit-chewit-chewit ou ti tipitipitipi. Il chante toute l'année, en journée, notamment pour défendre son territoire[3] - [4].

Ses appels sont un chee, chip, chick ou tsuk[3].

RĂ©partition et habitat

RĂ©partition

La bouscarle de Cetti vit à l'année dans le sud de l'Europe, sur tout le pourtour méditerranéen, dans l'ouest de la France et au sud de l'Angleterre. On le trouve dans le nord du Maghreb, dans le sud de la Turquie, au Levant et dans une bande de l'Asie centrale partant de l'est de l'Iran jusqu'au Kirghizistan. Durant la période de reproduction, on peut aussi le trouver au plus au nord, en Transcaucasie, dans le Caucase et au Kazakhstan[3].

Migration

Elle est majoritairement sédentaire, bien que quelques populations soient partiellement migratrices, et parfois migratrices altitudinales. La sous-espèce albiventris en particulier tend à migrer vers le sud de l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan[3].

Habitat

La bouscarle habite d'ordinaire dans des lieux humides incluant des mares, des marais, des lacs ou des rivières. La présence de roseaux, de saules ou de ronces forme un environnement propice pour la bouscarle[3].

Écologie et comportement

La bouscarle est un oiseau discret et souvent Ă  couvert[5].

Alimentation

La bouscarle de Cetti est insectivore ; elle se nourrit d'insectes (notamment des lépidoptères), d'arachnides, d'invertébrés aquatiques ou de larves[6].

Elle se nourrit principalement au sol ou à basse hauteur, de manière plutôt active[7] ; elle cherche souvent sa nourriture près de l'eau (surtout sur les roseaux), ou dans l'eau[6].

Reproduction

La saison de la reproduction de la bouscarle dure de mi-avril Ă  aoĂ»t[3]. Elle peut ĂŞtre monogame mais des cas de polygamie ont frĂ©quemment Ă©tĂ© observĂ©s[8]. Son nid est situĂ© dans la vĂ©gĂ©tation sèche, gĂ©nĂ©ralement des buissons denses comme les ronces ou dans des plantes grimpantes. Il est donc situĂ© Ă  basse hauteur (en moyenne aux alentours de 80 cm)[9]. Celui-ci est un bol fait de feuilles, d'herbes sèches, de plumes, de poils et de roseaux[3]. Elle rĂ©alise souvent deux couvĂ©es par an (environ 50% du temps). Chaque couvĂ©e comprend 3 ou 4 Ĺ“ufs[9], que la femelle couve durant 16 Ă  17 jours. Elle les nourrit ensuite pendant 14 Ă  16 jours, Ă  la suite de quoi les petits peuvent quitter le nid (mais continuent d'ĂŞtre nourris par leurs parents pour une durĂ©e entre 15 et 26 jours)[3].

Territorialité

Le mâle occupe un territoire assez large, suivant généralement un cours d'eau, qu'il défend activement contre les autres mâles, par son chant, mais aussi en poursuivant les intrus[5].

Œufs de Cettia cetti Muséum de Toulouse

Systématique

L'espèce a été décrite par le zoologiste néerlandais Coenraad Jacob Temminck en 1820 sous le nom initial de Sylvia cetti.

Synonyme

Sous-espèces

On recense actuellement trois sous-espèces[2] :

  • Cettia cetti cetti (Temminck, 1820) : La sous-espèce nominale. Vit en Europe de l'Ouest et du Sud jusqu'Ă  la Mer Noire et en Afrique du Nord-Ouest.
  • Cettia cetti albiventris (Severtzov, 1873) : Vit en Iran, en Asie centrale et au Kazakhstan. Elle est plutĂ´t grande, avec des parties infĂ©rieures plus pâles, et un sourcil large et peu marquĂ©. Son dessus est plutĂ´t pâle.
  • Cettia cetti orientalis (Tristram, 1867) : Vit en Turquie, au Levant, dans le Caucase, dans l'ouest de l'Iran et le sud-est de la Russie. Elle est plus pâle que la sous-espèce nominale et moins rousse ; elle est aussi plus gris-brun. Sa queue est lĂ©gèrement plus courte.

Il existait anciennement une quatrième sous-espèce baptisée sericea, qui est maintenant considérée comme confondue avec cetti[5].

La bouscarle de Cetti et l'humain

Conservation

La bouscarle de Cetti est classĂ©e comme "prĂ©occupation mineure" par l'UICN, Ă©tant donnĂ© sa large aire de rĂ©partition et sa vaste population[10]. L'espèce compterait près de 2 000 000 de couples en Europe, et a vu son aire de rĂ©partition s'Ă©tendre depuis 1970 (notamment vers le nord de la France et l'Angleterre, ainsi qu'en Jordanie)[3].

Dans la culture

Olivier Messiaen a consacré à cet oiseau une pièce, qui en porte le nom, de son Catalogue d'oiseaux.

Références

  1. Meyer C., Dictionnaire des Sciences Animales, Montpellier, France, Cirad, (lire en ligne)
  2. Lars Svensson, Handbook of Western Palearctic birds : Passerines. Volume I, Larks to Phylloscopus warblers, (ISBN 978-1-4729-6057-3 et 1-4729-6057-2, OCLC 1055160592, lire en ligne)
  3. (en) Peter Clement, « Cetti's Warbler (Cettia cetti), version 1.0 », Birds of the World,‎ (DOI 10.2173/bow.cetwar1.01, lire en ligne, consulté le )
  4. « Reconnaissance des chants d'oiseaux », sur inpn.mnhn.fr (consulté le )
  5. David J. Pearson, Reed and bush warblers, C. Helm, (ISBN 0-7136-6022-8, 978-0-7136-6022-7 et 1-4081-2751-2, OCLC 669265311, lire en ligne)
  6. Virginie Gailly, « Etude du régime alimentaire de quatre espèces d'oiseaux sédentaires paludicoles méditerranéennes », Mémoire de master, Université de Liège,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. C. J. Bibby et R. E. Green, « Food and fattening of migrating Warblers in some French Marshlands », Ringing & Migration, vol. 4, no 3,‎ , p. 175–184 (ISSN 0307-8698, DOI 10.1080/03078698.1983.9673803, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Colin J. Bibby, « POLYGYNY AND BREEDING ECOLOGY OF THE CETTI'S WARBLER CETTIA CETTI », Ibis, vol. 124, no 3,‎ , p. 288–301 (DOI 10.1111/j.1474-919X.1982.tb03774.x, lire en ligne, consulté le )
  9. Stefano Tasinazzo, « Breeding ecology of Cetti's warbler (Cettia cetti, Aves) in northeastern Italy », Bollettino di zoologia, vol. 60, no 2,‎ , p. 185–192 (ISSN 0373-4137, DOI 10.1080/11250009309355808, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « IUCN Red List - Cetti's Warbler »

Liens externes

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