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Ibrahim Maalouf

Ibrahim Maalouf (arabe : Ű„ŰšŰ±Ű§Ù‡ÙŠÙ… مŰčلوف), nĂ© le Ă  Beyrouth au Liban, est un trompettiste franco-libanais, Ă©galement compositeur — notamment de musiques de films —, arrangeur, producteur. En 2022, il devient le premier instrumentiste libanais nommĂ© aux Grammy Awards pour son album Queen of Sheba en collaboration avec AngĂ©lique Kidjo.

Ibrahim Maalouf
Ibrahim Maalouf en 2006.
Biographie
Naissance
Nationalités
Formation
Activités
Trompettiste de jazz, compositeur de musique de film, musicien, compositeur, pianiste de jazz, trompettiste
Période d'activité
depuis
PĂšre
Nassim Maalouf (en)
Conjoint

Biographie

Enfance et famille

Ibrahim Maalouf naĂźt le [1] - [2] Ă  Beyrouth dans une famille d'intellectuels et d'artistes : fils de Nassim Maalouf (en)[3] (trompettiste) et de Nada Maalouf (pianiste), neveu de l'Ă©crivain Amin Maalouf[4], petit-fils du poĂšte, journaliste et musicologue Rushdi Maalouf.

Le Liban est en pleine guerre civile au moment de sa naissance. À cause des bombardements, sa famille ne peut l'enregistrer Ă  l'Ă©tat civil avant le [5].

Sa famille fuit le Liban et Ibrahim Maalouf grandit en banlieue parisienne avec ses deux parents et sa sƓur Layla, de deux ans son aĂźnĂ©e. Il y fait ses Ă©tudes jusqu'Ă  l'Ăąge de 17 ans et obtient un baccalaurĂ©at gĂ©nĂ©ral scientifique avec une spĂ©cialitĂ© mathĂ©matiques au lycĂ©e Geoffroy-Saint-Hilaire d'Étampes (Essonne).

Formation et début de carriÚre

Ibrahim Maalouf commence l'Ă©tude de la trompette Ă  l'Ăąge de sept ans avec son pĂšre Nassim Maalouf[6], ancien Ă©lĂšve de Maurice AndrĂ© au Conservatoire de Paris. Son pĂšre lui enseigne ainsi la technique classique, le rĂ©pertoire baroque, classique, moderne, contemporain et Ă©galement la musique arabe classique[6] et l'art de l'improvisation et des modes arabes. Il a aussi mis au point une trompette Ă  quatre pistons dite microtonale, dont le quatriĂšme piston offre la possibilitĂ© de jouer les quarts de ton, essentiels Ă  la musique arabe. Autre particularitĂ©, Ibrahim a commencĂ© Ă  jouer de la trompette piccolo trĂšs jeune. DĂšs l'Ăąge de neuf ans, il accompagne son pĂšre en duo Ă  travers l'Europe et le Moyen-Orient sur du rĂ©pertoire baroque de Vivaldi, Purcell, Albinoni, etc. Trois ans plus tard, aprĂšs un voyage Ă  Beyrouth faisant suite Ă  sa venue en France, il compose Beirut qui deviendra son « morceau fĂ©tiche »[7]. À quinze ans, Ibrahim se fait remarquer par les professionnels, lorsqu'en concert avec orchestre de chambre, il interprĂšte le 2e concerto brandebourgeois de Bach, considĂ©rĂ© par de nombreux trompettistes comme Ă©tant l'Ɠuvre la plus difficile dans le rĂ©pertoire pour trompette classique. Quelques annĂ©es plus tard, Ibrahim rencontre Maurice AndrĂ© et quelques autres musiciens qui l'encouragent Ă  en faire son mĂ©tier. En , Ibrahim hĂ©sitant encore entre des Ă©tudes d'architecture et des Ă©tudes musicales dĂ©cide alors de se consacrer dĂ©finitivement Ă  la musique.

Ibrahim Maalouf entre alors sur concours au conservatoire national de rĂ©gion de Paris dans la classe de GĂ©rard Boulanger pour une formation de deux ans, oĂč il obtient le Premier prix de trompette et le 1er prix de musique de chambre. Puis il entre sur concours au Conservatoire national supĂ©rieur de musique de Paris dans la classe d'Antoine CurĂ© pour une formation musicale de trois ans, et y obtient le DiplĂŽme d'Études supĂ©rieures musicales.

Pendant ces cinq années d'études, il se présente à de nombreux concours nationaux, européens et internationaux de trompette classique dans le but de découvrir le maximum de répertoire et développer sa technique et sa culture musicale. Ainsi entre 1999 et 2003, il est lauréat de quinze concours à travers le monde parmi lesquels le 1er prix du concours International de trompette de Hongrie à Pilisvörösvår en 2001, le 1er prix du National Trumpet Competition (Washington DC) en 2001 et le 2e prix (ex Êquo) au Concours de trompette Maurice-André de la ville de Paris en 2003. La fondation Cziffra et la Fondation Européenne de la Culture Pro-Europa parrainée par le prince du Danemark l'aident également beaucoup à commencer sa carriÚre classique internationale.

En 2003 il participe, avec sa trompette, Ă  une improvisation de quelques minutes sur le morceau Anywhere on This Road de l'album The Living Road de la chanteuse Lhasa de Sela. Il indiquera lui-mĂȘme que c'est grĂące Ă  Lhasa qu'il a rĂ©ussi Ă  trouver le son qu'il recherchait pour son premier album Diasporas sorti en 2007[8].

DĂ©buts en tant que leader

Son premier groupe, Farah, a une couleur jazz oriental assez prononcée. Maalouf est accompagné d'un saxophone, un ney, une flûte traversiÚre, un piano, une contrebasse, une guitare, un buzuq, et de percussions arabes. Un enregistrement de concert de ce groupe est diffusé sur des chaßnes musicales entre 2004 et 2005. Le groupe fait des essais studios, mais aucun album n'est enregistré.

Années 2010

En France, le grand public le découvre lors de la cérémonie des Victoires de la musique du retransmises sur France 2. Ibrahim reçoit une victoire de la musique pour son 5e album Illusions dans la catégorie « Meilleur Album de Musiques du Monde »[9] et c'est une premiÚre dans l'histoire des Victoires de la Musique, depuis leur création en 1985, qu'un projet récompensé soit uniquement instrumental.

Ibrahim Maalouf au Deutsches Jazz festival (en) (2013).

En 2013, Ibrahim Maalouf compose également la quasi-totalité de l'album Funambule de Grand Corps Malade, et réalise l'ensemble de l'album. Il réalise et produit également sur son label Mi'ster l'album de la chanteuse-improvisatrice suédoise Isabel Sörling Something came with the sun.

En octobre 2014, François Morel publie sur France Inter son billet intitulĂ© "J'Ă©coute Ibrahim Maalouf et je pense Ă  vous" en hommage Ă  HervĂ© Gourdel, l'otage français assassinĂ© cette mĂȘme annĂ©e en AlgĂ©rie par des djihadistes se rĂ©clamant du groupe État islamique.

Le , une improvisation géante a été organisée lors du salon « Musicora ». En cherchant à créer un record de la plus grande improvisation musicale au monde, il souhaite attirer les regards vers cette pratique qui n'existe plus guÚre, depuis plus d'un siÚcle et demi, dans le systÚme d'éducation musicale d'inspiration européenne. Auparavant, dans les différents domaines de la musique occidentale, aussi bien vocaux qu'instrumentaux, religieux, profanes, savants et populaires, cette pratique était largement répandue. Or selon lui, elle est indispensable car elle développe pour chaque musicien son langage personnel, principale source de renouvellement de la musique.

Le , sortent simultanĂ©ment Kalthoum, hommage Ă  l'Astre d'Orient, et Red & Black Light, contenant huit compositions originales[10]. Il s'ensuit un concert en hommage Ă  Oum Kalthoum Ă  la Philharmonie de Paris[11] puis deux tournĂ©es diffĂ©rentes de 140 dates qui emmĂšne Ibrahim Maalouf des États-Unis Ă  la Turquie, du Royaume-Uni Ă  l'Égypte.

Le , peu aprÚs les attentats en France, il est retenu par la police à la Gare de Paris-Nord ; son passeport est confisqué car signalé « Interpol positif ». Il peut néanmoins se rendre à Londres pour un concert car il dispose de sa carte d'identité[12].

Pour célébrer ses dix ans de scÚne, il se produit à Paris au Zénith puis à l'AccorHotels Arena fin 2016[11]. Via sa page Facebook, il propose alors à ses fans de sélectionner quelques-uns des morceaux qu'il jouera ce soir-là. Cette année-là, c'est une centaine de dates qu'il effectue[11].

RepĂ©rĂ© par le producteur mythique Quincy Jones lors d’un concert au Montreux Jazz Festival en 2017, Ibrahim devient l’un des artistes que le producteur amĂ©ricain encourage rĂ©guliĂšrement via la Quincy Jones Productions basĂ©e Ă  Los Angeles. La mĂȘme annĂ©e, Ibrahim Maalouf est invitĂ© Ă  l'inauguration musicale du musĂ©e Louvre Abou Dabi et apparaĂźt aussi au jury de l'Ă©lection de Miss Liban, en direct sur la LBC (tĂ©lĂ©vision libanaise).

Accusations d'agression sexuelle

En , Maalouf est visĂ© par une enquĂȘte prĂ©liminaire Ă  la suite d'une plainte de parents l'accusant d'avoir embrassĂ© Ă  plusieurs reprises leur fille de quatorze ans et d'avoir mimĂ© un acte sexuel en l'attrapant par le bassin[13], Ă  la fin de l'annĂ©e 2013. L'atteinte sexuelle est retenue par la procureure chargĂ©e du dossier au tribunal de CrĂ©teil (Val-de-Marne)[14] - [4] - [15]. Cette affaire est largement relayĂ©e par les mĂ©dias, certains faisant Ă©tat d'une accusation d'agression sexuelle[16] - [17].

À la suite de l’enquĂȘte prĂ©liminaire, le ministĂšre public requalifie l'accusation en « agression sexuelle ». Le , le parquet requiert six mois de prison avec sursis[18] - [19]. Il est condamnĂ© Ă  quatre mois de prison avec sursis et Ă  une amende de 20 000 euros[13] - [20]. AprĂšs l'annonce du verdict, Ibrahim Maalouf rappelle qu'il nie les faits[21] et annonce son intention de faire appel[22]. À l'issue de sa condamnation en premiĂšre instance, le collectif #NousToutes l'accuse de « banaliser les violences (et d')inverser la culpabilitĂ© »[23].

Le 8 juillet 2020, il est relaxĂ© par la cour d'appel de Paris[24]. Selon lui, « l’adolescente a menti, ses parents l’ont crue, la presse en a parlĂ© en gonflant l’histoire, tout le monde en a souffert et 3 ans et demi plus tard, la justice a simplement fait son travail »[25].

À l’appui de ce dĂ©libĂ©rĂ©, le journal intime de la plaignante indiquait que le baiser qui a eu lieu devant l’Olympia Ă©tait bien de son initiative et non celle de l’accusĂ©, ne faisant Ă©galement pas rĂ©fĂ©rence aux autres faits dĂ©noncĂ©s par la plaignante, tous Ă©galement dĂ©mentis, entre autres par l’agenda du trompettiste qui fut prĂ©sentĂ© aux juges lors de son audience en appel[26].

Pour clore cette affaire, la cour rĂ©pond aux accusations de la plaignante : « par les Ă©lĂ©ments du dossier, la cour ne trouve que deux explications : [soit] les pensĂ©es fantasmatiques de LĂ©a qui, amoureuse de son idole, espĂ©rait susciter plus d’attention de sa part, comme elle l’a du reste exprimĂ© devant l’expert psychiatre [
] ; [soit] le poids des rĂ©vĂ©lations faites Ă  l’autoritĂ© judiciaire par ses parents Ă  l’égard desquels elle a pu se trouver prise dans un conflit de loyautĂ©, alors que devant [son mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste] elle n’avait en rĂ©alitĂ© rĂ©vĂ©lĂ© aucun fait de cette nature.»[27]

Les juges ont nĂ©anmoins observĂ© que « Ibrahim Maalouf n’a pas adoptĂ© un positionnement adĂ©quat Ă  l’égard [de la] jeune fille de 14 ans, nĂ©cessairement suggestible, en Ă©changeant avec elle des messages totalement inadaptĂ©s, attitude qu’il a lui mĂȘme qualifiĂ©e de nausĂ©abonde », mais rappellent qu’ils n’étaient pas saisis pour ces faits prĂ©cis[28]. Sur ce fait, les interprĂ©tations ont divergĂ© tout du long de la procĂ©dure. Selon les parents de la plaignante, l'accusĂ© avait demandĂ© Ă  la jeune fille d'envoyer des photos « sexy » ou « nue ». Le trompettiste aurait rĂ©pondu Ă  la jeune fille, trĂšs insistante, pour lui signifier « que les femmes avec qui il sortait faisaient des trucs d'adulte, comme lui envoyer des photos sexy, ce qu'elle ne pouvait faire parce qu'elle Ă©tait trop jeune », exposent les juges[26].

Années 2020

Le 19 septembre 2020, il Ă©pouse la chanteuse Hiba Tawaji.

Le 6 novembre 2020, Ă  l'occasion de son 40e anniversaire, il sort 40 MĂ©lodies, un album dans lequel figurent de nombreux invitĂ©s tels que Sting, Kronos Quartet, Marcus Miller, Jon Batiste, Alfredo Rodriguez, Richard Bona, Matthieu Chedid, Trilok Gurtu, HĂŒsnĂŒ Senlendirici, Arturo Sandoval, parmi d'autres.

À l'occasion de la FĂȘte nationale française du 14 Juillet 2021, Ibrahim Maalouf clĂŽture le grand concert de Paris consacrĂ© Ă  la musique classique en interprĂ©tant sa propre version de la Marseillaise sur le Champ-de-Mars et devant plus de 5 millions de tĂ©lĂ©spectateurs, accompagnĂ© par l'Orchestre National de France et la cheffe d'orchestre australienne Simone Young.

Au cours du mois de novembre 2021, Ibrahim Maalouf est invité sur le plateau du Colbert Late Show aux cÎtés de Jon Batiste, et joue au Carnegie Hall avec Angélique Kidjo, Josh Groban, Andra Day, Cyndi Lauper, Philip Glass et Earthgang.

Le 5 novembre, il sort son 15e album studio intitulé First Noel : un projet dans lequel il revisite 25 des plus grands classiques de Noël, en plus de trois compositions inédites. Il écrit le scénario du clip du morceau What a Wonderful World, et invite l'acteur François Cluzet à y participer.

En dĂ©cembre 2021, il publie un livre consacrĂ© Ă  l'improvisation : Petite philosophie de l'improvisation aux Ă©ditions des Équateurs et Mister IbĂ©.

Engagements

Le , lors d’une cĂ©rĂ©monie organisĂ©e au siĂšge de l’UNESCO, Ibrahim reçoit le titre de « Jeune artiste Ɠuvrant pour le dialogue interculturel entre les mondes arabe et occidental » par la directrice gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO, Irina Bokova[29].

Le , il joue lors des obsĂšques du dessinateur Tignous, victime de l'attentat contre le journal Charlie Hebdo une semaine plus tĂŽt.

Un an aprÚs les attentats du , il participe, le , avec le chanteur Sting au concert de réouverture du Bataclan[30].

En 2019, il collabore avec la troupe Aven Savore, troupe d'enfants et de jeunes issus des bidonvilles, hÎtels sociaux et quartiers populaires du Nord de l'Essonne, lors de sa tournée avec Haïdouti Orkestar[31].

DĂ©corations

Enseignement

Ibrahim Maalouf cherche à faire évoluer l'enseignement musical. Il milite pour l'intégration de l'improvisation au sein des écoles de musique, conservatoires de musique et établissements d'enseignement publics.

Ibrahim Maalouf commence Ă  enseigner au conservatoire de Viry-ChĂątillon[34]. Entre 2006 et 2013, il est professeur de trompette au conservatoire Ă  rayonnement rĂ©gional d'Aubervilliers[35]. Il y succĂšde au pĂ©dagogue AndrĂ© Presle. Il annonce sa dĂ©mission en en raison, selon un post Facebook, d'un dĂ©calage profond entre sa vision de l'enseignement de la musique classique dans un conservatoire et celle pratiquĂ©e par la direction. La mĂȘme annĂ©e, il crĂ©e une toute nouvelle classe d'improvisation uniquement destinĂ©e aux Ă©tudiants de musique classique, au sein du PĂŽle supĂ©rieur d'enseignement artistique Paris Boulogne-Billancourt.

Entre 2002 et 2012, il est rĂ©guliĂšrement invitĂ© pour donner des master classes et rĂ©citals en France et dans le monde, notamment aux États-Unis oĂč il crĂ©e un jumelage avec l'universitĂ© d'État du Kansas qui s'interrompt lors de sa dĂ©mission du CRR d'Aubervilliers-La Courneuve. Ibrahim Maalouf est Ă©galement, pendant plusieurs annĂ©es, invitĂ© pour reprĂ©senter la France lors de la confĂ©rence d'ITG (International Trumpet Guild) qui rĂ©unit tous les ans les trompettistes du monde entier pour des concerts et master classes.

Style musical

Ibrahim Maalouf a la particularité de jouer sur une trompette à quatre pistons (quarts de ton), inventée par son pÚre dans les années 1960.

Durant ses études au CNSM de Paris, Ibrahim Maalouf va plus souvent écouter les cours de jazz que les cours de trompette classique. Sa formation autodidacte en jazz a été principalement construite à partir d'expériences en big band et en groupes divers auxquels il participe. Il joue ainsi assez réguliÚrement dans les clubs de jazz parisiens, mais change trÚs souvent de formation à la recherche du son qui l'intéresse.

En 2000, il rencontre le producteur Marc-Antoine Moreau qui le présente au violoncelliste Vincent Ségal. C'est le début d'une longue série de rencontres. Ibrahim Maalouf se produit entre 2000 et 2007 avec de nombreux chanteurs et musiciens mondialement connus, et continue ainsi à découvrir le métier, tout en recherchant sa propre sonorité. En 2003, sa rencontre avec Lhasa de Sela est une révélation.

Ses collaborations avec des chanteurs de pop et de rock lui font découvrir d'autres couleurs que le jazz, que le classique ou la musique arabe[11]. C'est peu à peu que Maalouf redirige ses compositions vers un univers plus actuel. En 2006, aprÚs de nombreuses tentatives et essais musicaux il rencontre Alejandra Norambuena Skira (du Fonds d'action Sacem) qui le présente au producteur Jean-Louis Perrier. Ce dernier l'aide à monter le groupe avec lequel il jouera en concert le au New Morning de Paris, concert qui l'installera définitivement sur la scÚne de jazz française.

Il compose un album, Myriad Road sorti en , aux tonalitĂ©s jazz principalement chantĂ© en anglais pour Natacha Atlas : « nous nous Ă©tions dĂ©jĂ  rencontrĂ©s, mais nous nous sommes vraiment parlĂ© pour la premiĂšre fois il y a trois ans lors d’un concert, Ă  Istanbul, du oudiste Smadj, que l’on retrouve sur l’album. Nous sommes tous les deux le produit d’une dualitĂ©, Ă  mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, nous avons des goĂ»ts communs pour la musique d’Oum Kalthoum, de Fairuz ou des Libanais de Soapkills[36]. ».

Compositeur

Depuis 1999, Ibrahim Maalouf compose des Ɠuvres pour trompette et orchestre, des musiques de films, des albums de jazz, des albums de musique pop, collabore avec de nombreux artistes de styles trĂšs diffĂ©rents (Sting, Salif Keita, Amadou et Mariam, Marcel KhalifĂ©, Lhasa De Sela, Matthieu ChĂ©did, Juliette GrĂ©co, Mark Turner, Larry Grenadier, Angel Parra, Vanessa Paradis, Vincent Delerm, Trilok Gurtu, Nguyen LĂȘ, 20syl, etc.).

Ibrahim Maalouf compose depuis 1998 pour diffĂ©rentes formations classiques. Ses Ɠuvres pour trompette et orchestre, pour orchestres seuls ou divers ensembles sont rĂ©guliĂšrement crĂ©Ă©es ou jouĂ©es, dans de nombreux festivals français tels que le Printemps de Bourges ou le festival de musique de Saint-Denis, oĂč la piĂšce Point 33 a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e avec l'Orchestre de chambre de Paris et la MaĂźtrise de Paris[37] - [38]. Plus rĂ©cemment Parachute crĂ©Ă© avec l'Orchestre Symphonique de Bretagne en 2015 et oĂč pour la premiĂšre fois, un orchestre dans son ensemble doit improviser[39].

Ibrahim Maalouf compose Ă©galement dans un style moins classique depuis son plus jeune Ăąge.

En 2016, Maalouf compose la musique pour la chorĂ©graphie de BrĂ»lent nos cƓurs insoumis de Christian et François Ben AĂŻm, crĂ©Ă©e Ă  La Garance[40]. En 2017, il Ă©crit la musique de Wade in the Water de la compagnie 14:20 de ClĂ©ment Debailleul et RaphaĂ«l Navarro[41].

En 2019, Ibrahim compose, interprÚte et enregistre la totalité de la musique du spectacle « Monsieur X » créé par Mathilda May, et interprété par le comédien Pierre Richard.

Il compose également l'album de la chanteuse pop-folk Joyce Jonathan, dont la sortie est programmée en 2022.

Musiques de film

Il compose Ă©galement pour le cinĂ©ma. Le rĂ©alisateur Jalil Lespert fait appel Ă  lui en 2013 pour le biopic sur Yves Saint Laurent[6]. La mĂȘme annĂ©e, Kim Chapiron lui demande de nourrir certains passage de La CrĂšme de la CrĂšme[42]. La rĂ©alisatrice Iranienne Sepideh Farsi lui demande d'habiller Red Rose en 2014[43].

En 2017, Maalouf signe la bande originale du film franco-japonais de Naomi Kawase Vers la lumiĂšre[44] qui a Ă©tĂ© en sĂ©lection officielle au Festival de Cannes la mĂȘme annĂ©e.

Il reçoit en 2017 le CĂ©sar de la meilleure musique de film pour Dans les forĂȘts de SibĂ©rie[45].

Le sort le troisiÚme long-métrage de Claus Drexel, America, dont il a également signé la musique[46]. Le documentaire America a été nommé aux Césars dans la catégorie « meilleur film documentaire ».

En 2019, Ibrahim Maalouf réalise la bande-originale de deux films sorties en salle le : Celle que vous croyez de Safy Nebbou, et Jusqu'ici tout va bien de Mohamed Hamidi.

Ibrahim Maalouf est également le réalisateur de la BO du film Une belle équipe réalisé par Mohamed Hamidi et avec pour acteur principal Kad Merad.

En 2021, il compose la BO du docu-film 9 jours à Raqqa, réalisé par Xavier de Lauzanne, et celle de Leave No Traces de Jan P Matuszynski.

En 2022, il compose la BO du film Reste un peu, une comédie française réalisée par Gad Elmaleh.

Compositions Ă©crites

Discographie

Solo

Collaborations

Liste non exhaustive.

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

  • 2010 : L'Homme du Pont Levant de Claudio Todeschini
  • 2011 : Octobre noir ou Malek, SaĂŻd, Karim et les autres... de Florence Corre et Aurel
  • 2012 : Comme une ombre de Baptiste Debraux
  • 2013 : Jardin des deux rives d'Amel El Kamel
  • 2015 : Run the World (Girls) de JĂ©rĂŽme de Gerlache (Ă  la fois court mĂ©trage et clip pour sa reprise de Run the World (Girls) de BeyoncĂ©) - Ă©galement scĂ©nariste et acteur
  • 2017 : Ensemble, c'est possible! de Safy Nebbou
  • 2018 : La Hchouma d'Archaf Ajraoui

Comme musicien

Outre ses propres compositions, Ibrahim Maalouf a participé à plusieurs bandes originales en tant qu'interprÚte :

Publication

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Notes et références

  1. Pascal Ory, Dictionnaire des Ă©trangers qui ont fait la France, Robert Laffont, (lire en ligne).
  2. « IBRAHIM MAALOUF : Sa biographie, ses albums, ses concerts », sur Jazz Radio.
  3. Samuel Chalom, « Les Maalouf, le Liban et la trompette orientale », Le journal international,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Olivier Nuc et Valérie Sasportas, « Qui est Ibrahim Maalouf, trompettiste dans la tourmente ? », sur lefigaro.fr, .
  5. Dossier de presse d'Ibrahim Maalouf, accent-presse.com : « en fait, je suis né le 5 novembre mais à cause des bombes, mes parents ne purent me déclarer à l'état civil qu'un mois plus tard ».
  6. Fabre 2016, p. 104.
  7. Fabre 2016, p. 102.
  8. Jacques Prouvost, « Entretien avec Ibrahim Maalouf », Citizen Jazz,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. Benjamin Chapon, « Les vrais vainqueurs des Victoires de la Musique sont Ibrahim Maalouf et Christine & The Queens », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  10. Radio Aix Les Bains, « Ibrahim Maalouf présente 'Kalthoum' au Casino Grand Cercle », (consulté le ).
  11. Fabre 2016, p. 103.
  12. Elena Amalou, « Moi, Ibrahim Maalouf, fiché par Interpol », sur clique.tv, (consulté le ).
  13. « Agression sexuelle sur mineure: Ibrahim Maalouf condamné à quatre mois de prison avec sursis », sur FIGARO, (consulté le ).
  14. « Ibrahim Maalouf soupçonnĂ© d’atteinte sexuelle sur une mineure », sur lemonde.fr, .
  15. Pierre Alonso et Balla Fofana, « Ibrahim Maalouf visĂ© par une enquĂȘte pour «atteinte sexuelle» sur une ado », sur liberation.fr, .
  16. « Ibrahim Maalouf en garde à vue pour agression sexuelle sur mineure », sur VSD, (consulté le ).
  17. « Le trompettiste Ibrahim Maalouf soupçonnĂ© d’agression sexuelle sur mineur », sur lavoixdunord.fr, (consultĂ© le ).
  18. « Agression sexuelle : six mois avec sursis requis Ă  l'encontre du trompettiste Ibrahim Maalouf », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  19. « Agression sexuelle : six mois de prison avec sursis requis contre Ibrahim Maalouf », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  20. « Le trompettiste Ibrahim Maalouf condamnĂ© Ă  quatre mois de prison avec sursis pour agression sexuelle », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  21. « Ibrahim Maalouf rĂ©agit Ă  sa condamnation pour agression sexuelle : "je suis scandalisĂ©" », Europe 1,‎ (lire en ligne).
  22. « L'Ă©tonnante dĂ©fense d'Ibrahim Maalouf, condamnĂ© pour agression sexuelle », Les Inrocks,‎ (lire en ligne).
  23. « Condamné pour agression sexuelle, Ibrahim Maalouf dérape sur Twitter », sur L'Obs, (consulté le )
  24. Le Monde avec AFP, « JugĂ© pour agression sexuelle sur mineure, le trompettiste Ibrahim Maalouf est relaxĂ© en appel », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. huffingtonpost.fr, « Ibrahim Maalouf, relaxĂ© de l'accusation d'agression sexuelle, dĂ©plore le "dĂ©chaĂźnement" mĂ©diatique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  26. ArrĂȘt sur Images, « RELAXÉ EN APPEL, IBRAHIM MAALOUF CRITIQUE LES MÉDIAS », ArrĂȘt sur Images.net,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  27. LibĂ©ration, « Ibrahim Maalouf accusĂ© d'agression sexuelle : pourquoi a-t-il Ă©tĂ© relaxĂ© ? », LibĂ©ration.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  28. « “Pas un seul journaliste n’était prĂ©sent” : relaxĂ©, Ibrahim Maalouf fustige son traitement mĂ©diatique », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  29. « Ibrahim Maalouf, trompettiste prodige », sur Franceinfo, (consulté le )
  30. Laurent Carpentier, « Un an aprÚs les attentats, Sting au Bataclan pour une liesse cathartique », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  31. « Ibrahim MaĂąlouf au Festival de musiques du monde Ă  Arles : «L’identitĂ©, c’est des cultures qui s’additionnent» | El Watan », sur www.elwatan.com (consultĂ© le )
  32. DĂ©cret du 20 novembre 2015 portant promotion et nomination.
  33. AurĂ©lie Filippetti, « ArrĂȘtĂ© du 9 juillet 2014 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres », ministĂšre de la Culture et de la Communication, .
  34. « Orchestres en fĂȘte : Ibrahim Maalouf, parrain de l'Ă©dition 2013 », (consultĂ© le ).
  35. « Rencontre entre Ibrahim Maalouf et Baptiste Trotignon », France Culture,‎ (lire en ligne)
  36. Léo Pajon, « Musique : Natacha Atlas sort du désert avec un album concocté par Ibrahim Maalouf », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  37. Sylvie Chapelle, « Ecoutez, vous risquez d’aimer : Ibrahim Maalouf au Festival de Saint-Denis », C'est du classique mais c'est pas grave, sur franceinter.fr, (consultĂ© le ).
  38. Mathilde Riou, « Festival de Saint-Denis : le premier concert retransmis sur Ă©cran gĂ©ant », sur France 3 Paris Île-de-France, (consultĂ© le ).
  39. Jean-François Picaut, « « Parachute », d’Ibrahim Maalouf, ThĂ©Ăątre national de Bretagne Ă  Rennes », Les Trois Coups,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  40. Nathalie Yokel, « BrĂ»lent nos cƓurs insoumis », La Terrasse, no 254,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ). .
  41. Gilles Renault, « «Wade in the Water», cycle de l’autre », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ). .
  42. (en) La Crùme de la Crùme sur l’Internet Movie Database.
  43. (en) Red Rose sur l’Internet Movie Database.
  44. Laura Terrazas et AthĂ©naĂŻs Keller, « Vers la lumiĂšre: Ibrahim Maalouf Ă©voque son travail «pas Ă©vident» avec Naomi Kawase », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consultĂ© le ).
  45. « CĂ©sar 2017: meilleure musique pour Ibrahim Maalouf (Dans les forĂȘts de SibĂ©rie) », sur lefigaro.fr, (consultĂ© le ). .
  46. « America », sur diaphana.fr (consulté le ). .
  47. RĂ©Ă©coute, sur le site de France Musique.
  48. (en) « Dalida By Ibrahim Maalouf », sur allmusic.com (consulté le ).
  49. « Ibrahim Maalouf honoré aux Victoires du jazz », sur Le Parisien.

Voir aussi

Bibliographie

  • Thierry Fabre, « Ibrahim Maalouf : la victoire du mĂ©tissage », Challenges, no 499,‎ 24-30 novembre 2016, p. 102-104. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Samuel Chalom, « Les Maalouf, le Liban et la trompette orientale », Le Journal international,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Vidéographie

  • Souffle !, un documentaire rĂ©alisĂ© par Christophe Trahand entre 2005 et 2006, et produit par la sociĂ©tĂ© Cocottesminute productions. Christophe Trahand l'a suivi pendant quelques mois Ă  la recherche de son inspiration et de son rapport avec son pays d'origine et la distance qui l'en sĂ©pare.

Liens externes

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