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Salif KeĂŻta (musicien)

Salif Keïta, né le à Djoliba (Mali), est un chanteur et musicien malien. Depuis le succès international de ses albums des années 1980, il fait partie des musiciens reconnus de la World music et l'un des principaux artistes de son pays.

Salif KeĂŻta
Description de cette image, également commentée ci-après
Salif KeĂŻta en 2015.
Informations générales
Naissance
Djoliba (Mali)
Activité principale Chanteur, compositeur et musicien
Genre musical Afropop, afrobeat, musique mandingue et musiques du monde
Années actives Depuis 1968 - à présent
Labels Universal music group
Site officiel salifkeita.net

Biographie

Il est communément considéré que Salif Keïta qu’il est descendant en ligne directe du fondateur de l’Empire du Mali, Soundiata Keïta[1]. Il souffre d'albinisme dans une région où les albinos sont mal vus en raison des pouvoirs maléfiques qui leur sont attribués[2]. Après ses études, il rêve de devenir instituteur mais il est recalé à cause de sa mauvaise vue. Il décide alors de devenir chanteur ce qui va créer un scandale dans sa famille. Traditionnellement, la musique est réservée à la caste des griots, et les Keïta sont une famille de princes. Il est rejeté par sa famille et part à Bamako en 1968. Il intègre le groupe du saxophoniste Tidiani Koné, le « Rail band de Bamako », qui joue tous les soirs au buffet-hôtel de la gare à Bamako, et obtient d’importants succès avec son répertoire composé d’airs traditionnels interprétés de façon moderne.

En 1973, il rejoint un autre groupe, Les Ambassadeurs, qui joue d'abord au motel de Bamako, puis il s’installe à Abidjan, en Côte d’Ivoire. En 1978, il y enregistre son premier album Mandjou dans lequel il rend hommage au président guinéen Ahmed Sékou Touré et au peuple mandingue.

En 1980, il enregistre aux États-Unis deux disques : Primpin et Tounkan. En 1984, il quitte Abidjan pour revenir à Bamako et retrouver sa famille, notamment son père vieillissant. Il participe cette année au festival de musiques métisses d’Angoulême. Il rencontre un succès auprès du public français, et vient s’installer en France à Montreuil d’où il anime de nombreuses fêtes traditionnelles dans la communauté malienne immigrée. L'année suivante, il participe, à la demande de Manu Dibango, à l’enregistrement d’un album collectif Tam tam pour l’Afrique au profit de l’Éthiopie où sévit une grande famine depuis 1984. En 1986, il enregistre l'album, Soro, de blues-rock chanté en malinké. Cet album enregistré sous la houlette du producteur sénégalais Ibrahima Sylla pour le label Syllart qui propulse Salif Keita sur la scène internationale.

Il participe alors au festival des Francofolies à La Rochelle en 1987, et à un concert organisé à Londres pour le 70e anniversaire de Nelson Mandela, aux côtés notamment du sénégalais Youssou N'Dour. Il sort en 1989 son second album en France Ko-Yan où à travers la chanson Nous pas bougé, il aborde les problèmes que rencontrent les immigrés maliens en France. Son troisième album Amen sort en .

Son album Folon de 1995 est dédié aux enfants albinos pour lesquels il a créé une association. À partir de 1996, bien que toujours installé à Montreuil, il ouvre un studio d’enregistrement à Bamako afin d’aider les jeunes musiciens maliens (dont notamment Fantani Touré, Rokia Traoré…). En 1997, il sort un album Sosie composé de titres de chanteurs français (Maxime Le Forestier, Michel Berger, Jacques Higelin ou Serge Gainsbourg) interprétés à la kora ou au balafon. En , il sort un nouvel album intitulé Papa où il évoque son père, décédé deux ans plus tôt. En 2001, il ouvre un club couplé à un studio d’enregistrement qui porte le nom de Moffou, nom d’une flûte utilisée par les enfants bergers. En , sort un album portant le même nom.

Le , à Johannesburg en Afrique du Sud, il est distingué aux Kora Awards pour l’ensemble de sa carrière. Lors de la cérémonie des Victoires de la musique 2010 en , il obtient une Victoire dans la catégorie « Album musiques du monde de l'année »[3].

Il est le père de l'athlète française Nantenin Keïta, spécialiste du 400 mètres. Atteinte d'albinisme et malvoyante, elle est double championne du monde en 2006 et en 2015 et double championne paralympique en 2008 et 2016[4] - [5].

En 2014, il participe au festival de musique du monde Esperanzah, en tant qu'invité d'honneur[6] - [7].

Prises de positions politiques

Salif Keita participe au concert « Libérez Mandela » à la Fête de l'Humanité de 1985, aux côtés de Manu Dibango, Max Roach, Eddy Louiss et Bernard Lubat[8].

Salif Keïta est candidat aux élections législatives maliennes de 2007. Il figure en troisième position sur une liste présentée par le Mouvement patriotique pour le renouveau, le Bloc pour la démocratie et l'intégration africaine (BDIA) et le Parti citoyen pour le renouveau (PCR) dans la circonscription de Kati[9]. Il milite actuellement au sein du PCR[10].

Le , Salif Keïta a été nommé Ambassadeur de la paix par Jean Ping, président de la commission de l'Union africaine, afin de soutenir « les efforts de la Commission pour résoudre les conflits et promouvoir la paix sur le continent »[11].

Adoptant une théorie complotiste, Salif Keïta s'en prend au président malien Ibrahim Boubacar Keïta le , et affirme que les djihadistes au Mali sont armés et financés par la France[12] - [13] - [14].

Le il devient membre du Conseil national de la transition du Mali[15].

Le , lors de sa participation à l'événement culturel Bama’art, toujours en avançant une théorie complotiste, il déclare que les ennemis du Mali sont la Minusma (Mission des Nations Unis au Mali), l'Algérie et la Mauritanie[16], affirmant que ces pays fournissaient une assistance aux terroristes.

Discographie

Salif KeĂŻta au festival Womad 2010 - Au Charlton Park en Angleterre.

Projets personnels

Musiques de films

Anecdote

Pendant la Coupe du monde 2006, Cauet, l'animateur radio, parodie une de ses chansons, Madan (remixée par Martin Solveig), en hymne pour l'équipe de France : Zidane y va marquer qui fera le tour de la France pendant l'été suivant[17].

Liens externes

Notes et références

  1. « "Folon" de Salif Keïta a 27 ans », sur Radio Nova (consulté le )
  2. Des chefs d’Etats africains ont sacrifié des albinos pour se maintenir au pouvoir. Publié par AfricaPresse.com.
  3. Youssouf Doumbia, « Musique : une nouvelle consécration pour Salif Keïta », L'Essor,‎ (lire en ligne).
  4. « Quatre filles handicapées en or », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  5. Damien Burnier, « Nantenin Keita, un certain regard », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne).
  6. « Africactu.com - L'actualité de l'Afrique connectée », sur www.africactu.com (consulté le ).
  7. « Esperanzah! 2014 // Un autre monde est possible », sur Esperanzah! 2014 (consulté le ).
  8. « Disparition. Manu Dibango, « l’Afropéen » aux bottes de géant », sur L'Humanité, .
  9. Législatives en brèves, Challenger n°363 du 4 juin 2007
  10. « Source : Africahit »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) le 8 mars 2007.
  11. Youssouf Doumbia, « Promotion de la paix en Afrique : Salif keïta nommé ambassadeur par l'Union africaine », L'Essor,‎ (lire en ligne).
  12. « Salif Keita à IBK: "arrêtes de te soumettre à ce petit Macron" »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), BBC, (consulté le ).
  13. Damien Glez, Salif Keita, griot anti-Macron, Jeune Afrique, 19 novembre 2019.
  14. Patrick Forestier, « Hommage aux militaires morts au Mali : la présence du président Keïta critiquée », Le Point, 2 décembre 2019.
  15. Aclan Omiotan, « Mali : Le Chanteur Salif Kéita Devient Membre Du Conseil National De Transition », sur tribunecitoyenne.info, (consulté le ).
  16. Mali News, « Prestation incroyable de Salif Keita à l’événement culturel Bama’art, en écoutant les réflexions d’un artiste engagé : Nos ennemis sont la MINUSMA, l’Algérie et la Mauritanie », sur maliactu.net, (consulté le ).
  17. (en) « Zidane il va marquer !», sur Slaw, (consulté le ).

Bibliographie

  • Cherif Keita, Salif Keita, l'ambassadeur de la musique du Mali, Ă©ditions Grandvaux, 2009 (ISBN 978-2-909550-65-7)
  • Florent Mazzoleni, Salif Keita, la voix du Mandingue, Ă©ditions Demi-Lune, 2009 (ISBN 978-2-917112-08-3)
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