Musique mandingue
Plusieurs des grands musiciens d'Afrique de l'Ouest sont des griots perpétuant la tradition de leurs ancêtres, chanteurs de génération en génération des généalogies et des louanges des cours royales et des familles nobles de l'ancien empire mandingue ou empire du Mali. Ils sont originaires du Mandé, une région à cheval sur l'est de la Guinée et le sud-ouest du Mali, entre Siguiri, Kéla et Kita, berceau de grandes familles de griots comme les Kouyaté ou les Diabaté.
Les griots ou djélis étaient rattachés à une famille (diatigui). Ils jouaient un rôle de mémoire des généalogies des lignages, rappelant les exploits des ancêtres et des figures légendaires de l'empire du Mali, et entretenaient ainsi les histoires identitaires de la société. Ils appelaient à la sagesse, à la raison, et aux règles fondatrices des valeurs de leur société. Ils jouaient aussi un rôle de porte-parole entre le peuple et les gouvernants, usant du charme de leur musique et de leur verbe pour faire savoir ce qui est difficile à dire.
Répartis aujourd'hui entre la Guinée, le Mali, le nord de la Côte d'Ivoire, l'est du Sénégal et la Gambie, la plupart des griots mandingues partagent une même tradition de chants déclamatoires et l'usage de certains instruments emblématiques dont la kora, le balafon, le n'goni et le djembé. Depuis les années 1970, certains musiciens ont introduit des instruments occidentaux pour populariser et actualiser cette musique en milieu urbain et ont ainsi contribué à la faire connaitre au-delà de ses frontières.
Musiciens
Parmi les musiciens les plus célèbres aujourd'hui :
- Bembeya Jazz (Guinée)
- Rokia Traore (Mali)
- Aïcha Koné (Côte d'Ivoire)
- Bako Dagnon (Mali)
- Abdoulaye Diabaté (Mali)
- Mawa Traoré (Côte d'Ivoire)
- Kassé Mady Diabaté (Mali)
- Toumani Diabaté (Mali)
- Djanka Diabaté (Guinée)
- Ibro Diabaté (Guinée)
- Sékouba Bambino Diabaté (Guinée)
- Kouyaté Sory Kandia (Guinée)
- Kerfala Kanté (Guinée)
- Mory Kanté (Guinée)
- Mamady Keita (Guinée)
- Salif KeĂŻta (Mali)
- Koumba Kouyaté (Côte d'Ivoire)
- Nah Kouyaté (Côte d'Ivoire)
- Amy Koita (Mali)
- Mohamed Diaby (CĂ´te d'Ivoire)
- Fodé Kouyaté (Guinée)
- Kandia (ou Kandja) Kouyaté (Mali)
- Kanté Manfila (Mali)
- Habib Koité (Mali)
- Djelimady Tounkara (Mali)
- Affou KĂ©ĂŻta (CĂ´te d'Ivoire)
- Madjene Fitini (CĂ´te d'Ivoire)
- Azaya ( Guinée)
- Kandia kora (Guinée)
- Mousto camara (Guinée)
- Sidiki Diabaté (Mali)
- Sayon Camara(Guinée)
- Seydou Sow (Guinée)
- Affou KĂ©ĂŻta (CĂ´te d'Ivoire)
Le groupe ivoirien « Les Go de Kotéba » se rattache également à la musique mandingue avec des apports funk, jazz, soul, rhythm and blues, blues, pop et disco[1].
Notes et références
- Nago Seck, « Les Go de Kotéba : biographie », sur afrisson.com,
Bibliographie
- Sadibou Dabo, Musique traditionnelle et civilisation orale chez les Manding, L'Harmattan, 2014, 110 p. (ISBN 978-2-296-99872-8)
- Massa Makan Diabaté, Janjon et autres chants populaires du Mali, Présence africaine, 1970, 110 p.
- Kaba Mamadi, Anthologie de chants mandingues (Côte d'Ivoire, Guinée, Mali), L'Harmattan, 1995, 238 p. (ISBN 2-7384-3930-6)
- (de) Katrin Pfeiffer, Sprache und Musik in Mandinka-Erzählungen, Köppe, Köln, 2001, 378 p. (ISBN 3-89645-265-7)
Filmographie
- Le doso n'goni : la musique de la confrérie des chasseurs en pays mandingue, film documentaire réalisé par Idrissa Diabaté, Centre national de la cinématographie, Paris, 2009, 39 min (DVD)