Convoi des 31000
Le convoi du , dit « convoi des 31000 », est un convoi de répression et de déportation parti de France en direction d'Auschwitz dans le cadre de l'opération « Nuit et brouillard ». Il est issu d'un convoi qui est d'abord mixte à son départ de CompiÚgne : 230 femmes et 1 446 hommes sont répartis dans différents wagons à bestiaux, puis le train est séparé en deux à Halle-sur-Saale, les wagons contenant les hommes étant alors dirigés vers le camp d'Oranienbourg-Sachsenhausen tandis que ceux des femmes sont envoyés vers Auschwitz.
Il s'agit du seul convoi de rĂ©sistantes Ă destination d'Auschwitz. Ă leur arrivĂ©e le , elles reçoivent chacune un matricule compris entre les numĂ©ros 31625 et 31854, ce qui donne plus tard son nom au convoi. LĂ , elles passent deux semaines dans le block de quarantaine avant de rejoindre les autres prisonniĂšres dans le camp. ConsidĂ©rĂ©es comme aptes au travail, plusieurs dĂ©portĂ©es du convoi sont envoyĂ©es dans le kommando (camp) Raisko â situĂ© Ă l'extĂ©rieur de l'enceinte d'Auschwitz, il est l'un des moins pĂ©nibles du camp â tandis que certaines entrent au revier en tant qu'« infimiĂšres » grĂące Ă Danielle Casanova. Pendant toute leur dĂ©tention, les dĂ©portĂ©es du convoi du restent solidaires et s'entraident pour survivre. Finalement, en , les trente-sept survivantes du groupe encore dĂ©tenues dans l'enceinte d'Auschwitz sont mises dans un block de quarantaine â oĂč elles n'ont plus Ă travailler â aprĂšs que le lieu de leur dĂ©tention est connu de la RĂ©sistance intĂ©rieure française et communiquĂ© sur les ondes de Radio Londres. Elles obtiennent Ă©galement le droit de contacter leurs proches par courrier.
AprĂšs un an de ce traitement, les survivantes du groupe sont transfĂ©rĂ©es â Ă partir de â Ă RavensbrĂŒck, un camp pour femmes situĂ© au nord de Berlin. Elles y passent prĂšs d'un an et, lors de l'avancĂ©e des AlliĂ©s, sont sĂ©parĂ©es pour la premiĂšre fois. Sept d'entre elles sont envoyĂ©es dans une usine de missiles Ă Beendorf (Saxe), tandis que trente-trois autres sont mises dans un convoi de 585 femmes transfĂ©rĂ©es au camp de Mauthausen. RavensbrĂŒck est libĂ©rĂ© en , tout comme Mauthausen, et certaines survivantes â les plus maigres et les plus malades â sont prises en charge par les Bus blancs de la Croix-Rouge suĂ©doise. La derniĂšre survivante du convoi Ă rentrer de dĂ©portation est Marie-Jeanne Bauer, qui revient Ă Paris le , aprĂšs avoir Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e d'Auschwitz le prĂ©cĂ©dent.
Sur les 230 femmes parties en de CompiĂšgne, seules 49 femmes sont revenues de dĂ©portation, soit un taux de mortalitĂ© de 79 %. En 1965, une des survivantes, Charlotte Delbo, publie le premier tome de sa trilogie Auschwitz et aprĂšs, intitulĂ© Aucun de nous ne reviendra, dans lequel elle raconte ce qu'elle a vĂ©cu Ă Auschwitz sous forme de petites scĂšnes et de poĂšmes. Les deux tomes suivants, Une connaissance inutile (1970) et Mesure de nos jours (1971), sont construits de la mĂȘme maniĂšre. Toujours en 1965, elle publie Ă©galement Le Convoi du , une compilation de courtes biographies de chaque membre du convoi.
Contexte
Selon l'article 10 de la convention d'armistice du 22 juin 1940 : « Le gouvernement français sâengage Ă nâentreprendre Ă lâavenir aucune action hostile contre le Reich allemand avec aucune partie des forces armĂ©es qui lui restent ni dâaucune autre maniĂšre. [...] Les ressortissants français qui ne se conformeraient pas Ă cette prescription seront traitĂ©s par les troupes allemandes comme francs-tireurs »[1].
En 1941, le chef des forces d'occupation allemandes en France (MilitĂ€rbefehlshaber in Frankreich) Otto von StĂŒlpnagel applique la mesure Nuit et brouillard (Nacht und Nebel) qui consiste Ă dĂ©porter les « ennemis du Reich » dans les territoires de l'Est pour les isoler du reste du monde, ne leur autorisant aucune communication avec leur famille[b 1]. Pour les Allemands, cette mesure devait effrayer et dissuader les familles de prendre la suite de leurs proches dans les rangs de la RĂ©sistance[b 2] comme en tĂ©moigne une lettre envoyĂ©e par Heinrich Himmler aux membres de la Gestapo[2] :
« AprĂšs mĂ»re rĂ©flexion, la volontĂ© du FĂŒhrer est de modifier les mesures Ă l'encontre de ceux qui se sont rendus coupables de dĂ©lits contre le Reich ou contre les forces allemandes dans les zones occupĂ©es. Notre FĂŒhrer est d'avis qu'une condamnation au pĂ©nitencier ou aux travaux forcĂ©s Ă vie envoie un message de faiblesse. La seule force de dissuasion possible est soit la peine de mort, soit une mesure qui laissera la famille et le reste de la population dans l'incertitude quant au sort rĂ©servĂ© au criminel. La dĂ©portation vers l'Allemagne remplira cette fonction. »
â Heinrich Himmler
Au fil des mois, cette pratique est utilisée pour les Français soupçonnés d'espionnage, de trahison, d'aide aux ennemis du Reich ou de possession illégale d'armes, tous passibles de la peine de mort[b 2].
Histoire
En détention
La premiĂšre femme du convoi Ă arriver au fort de Romainville est Maria Alonso, une Espagnole de 32 ans qui y est transfĂ©rĂ©e le , arrĂȘtĂ©e pour avoir fourni une machine Ă ronĂ©otyper Ă des rĂ©sistants[b 3]. Elle est rapidement dĂ©signĂ©e cheffe de la section des femmes[b 3]. Marie-ThĂ©rĂšse Fleury, arrĂȘtĂ©e en tant que membre d'un mouvement de rĂ©sistance des PTT, arrive le mĂȘme jour au fort[a 1]. Dix jours plus tard, ce sont les imprimeuses et techniciennes de l'affaire Tintelin dont Madeleine Doiret, Jacqueline Quatremaire, Lucienne Thevenin, Jeanne Serre et Vittoria Daubeuf[b 4]. Le arrivent les femmes prises lors du coup de filet parisien Politzer-Pican-Dallidet qui comprend Madeleine Dissoubray, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Danielle Casanova, Charlotte Delbo et Madeleine Passot ainsi qu'une fille de seize ans, Rosa Floch, arrĂȘtĂ©e pour avoir Ă©crit « Vive les Anglais » sur le mur de son lycĂ©e[b 4].
Les dĂ©tenues Ă©tablissent un systĂšme de mise en commun des colis de nourritures pour amĂ©liorer le sort de chacune[b 5]. La faim Ă©tant omniprĂ©sente, Danielle Casanova convainc les femmes des autres cellules de crier Ă leurs fenĂȘtres donnant sur la rue pour obliger le directeur du fort Ă amĂ©liorer leur pitance[b 5]. Germaine Pican et elle sont envoyĂ©es au cachot pour cette action mais la soupe devient alors plus consistante[b 6]. Marie Politzer organise des sĂ©ances de gymnastique et des douches froides chaque matin pour maintenir les femmes en forme[b 7].
Un bulletin d'informations â glanĂ©es en Ă©coutant les gardes, les cuisiniers et les nouvelles arrivantes â commence Ă circuler dans la prison. Ăcrit au bleu de mĂ©thylĂšne sur le papier d'emballage des colis de la Croix-Rouge, il est intitulĂ© Le Patriote de Romainville[b 7]. Selon Madeleine Passot, les internĂ©es sont devenues une « Ă©quipe » et selon Madeleine Dissoubray, elle n'avait pas Ă se « faire des amies » car elles Ă©taient toutes trĂšs liĂ©es[b 8]. Charlotte Delbo met en scĂšne des piĂšces de thĂ©Ăątre, CĂ©cile Charua devenant la couturiĂšre de la troupe[b 9]. Le dimanche aprĂšs le dĂ©jeuner, des « aprĂšs-midi artistiques » sont organisĂ©es auxquelles assistent quelques gardes allemands et les hommes dĂ©tenus[b 10].
Une des derniĂšres femmes du convoi Ă rejoindre Romainville est Georgette Rostaing en janvier[b 11], aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e sur dĂ©nonciation le [b 12].
Le départ
Au soir du , toutes les femmes du fort sont rassemblĂ©es et 222 d'entre elles sont appelĂ©es[b 13]. On leur annonce qu'elles auront besoin d'une seule petite valise et de vĂȘtements chauds pour leur dĂ©part[b 13]. Bien que ne sachant pas leur destination finale, les femmes ne sont pas effrayĂ©es car, pour elles, travailler dans une usine en Allemagne ne pouvait pas ĂȘtre pire que les cellules de la Gestapo[b 14]. De plus, s'Ă©tant entraidĂ©es pendant les longs mois Ă Romainville, elles Ă©taient devenues amies et avaient dans l'idĂ©e de prendre soin les unes des autres oĂč qu'elles aillent[b 15].
Le , les 230 femmes sont conduites Ă la gare de marchandises de CompiĂšgne et montent dans les quatre derniers wagons Ă bestiaux[a 2] car 1 446 hommes occupent la partie avant du train depuis la veille[b 12]. Elles sont entre soixante et soixante-dix femmes dans ces wagons, hormis le dernier qui renferme les vingt-sept restantes[b 12]. Pour le voyage, on leur donne un petit pain et un morceau de 10 cm de saucisson chacune[a 2]. Dans les wagons pleins, les femmes mettent en place un systĂšme de rotation : la moitiĂ© d'entre elles s'assoient tandis que les autres peuvent s'allonger et inversement tandis que les valises sont empilĂ©es autour des tonneaux pour les besoins pour Ă©viter qu'ils ne se renversent[b 16]. Durant le trajet, Ă chaque arrĂȘt, elles glissent des notes Ă travers les portes des wagons pour qu'ils soient postĂ©s par ceux qui les ramasseraient[a 3]. Le premier jour, le train s'arrĂȘte Ă ChĂąlons-sur-Marne oĂč un cheminot leur murmure Ă travers les portes : « Ils sont battus. Ils ont perdu Stalingrad. Vous reviendrez bientĂŽt. Courage, les petites[b 17]. » Ă Halle, le train est sĂ©parĂ© en deux, les wagons des hommes sont dirigĂ©s vers Oranienbourg-Sachsenhausen et ceux des femmes vers Auschwitz[a 4]. Lors d'un des arrĂȘts, un garde allemand leur souffle : « Profitez-en. Vous ĂȘtes en route vers un camp dont vous ne reviendrez jamais. »[b 18]. Ă la gare de Breslau, on leur distribue une boisson tiĂšde, leur premiĂšre nourriture depuis leur dĂ©part[a 4]. Elles arrivent Ă Auschwitz le au matin[a 4].
Michelle Bastien, nĂ©e le , est transfĂ©rĂ©e Ă Romainville enceinte. Inscrite sur la liste des futures dĂ©portĂ©es du convoi des 31000, elle en est rayĂ©e grĂące Ă l'action de ses camarades. Elle accouche en et est sĂ©parĂ©e de sa fille qui est envoyĂ©e chez ses grands-parents paternels. En aoĂ»t 1943, Michelle Bastien est dĂ©portĂ©e vers RavensbrĂŒck mais parvient Ă survivre[3].
Ă Auschwitz
Elles entrent dans le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau le en chantant La Marseillaise[4]. EmmenĂ©es dans une baraque, certaines refusent de boire la soupe ressemblant Ă du gruau, se plaignant de l'odeur que dĂ©gagent les bols qu'on vient de leur donner[b 19]. Elles apprendront plus tard que ces bols furent utilisĂ©s par les prĂ©cĂ©dentes propriĂ©taires â victimes de la dysenterie â pour se soulager la nuit[b 19]. Ce premier jour, Danielle Casanova se porte volontaire pour devenir la nouvelle dentiste du camp, Ă la demande des SS[b 20], poste qui va lui permettre de trouver une place pour MaĂŻ Politzer et Betty Langlois Ă l'infirmerie du camp[b 21]. AprĂšs son dĂ©part, les autres femmes sont obligĂ©es de se dĂ©shabiller pour remettre tous leurs objets personnels avant d'ĂȘtre conduites dans une seconde piĂšce oĂč des dĂ©tenues leur coupent les cheveux « au ras du crĂąne », leur tondent le pubis[a 5] et dĂ©sinfectent le corps avec un chiffon imbibĂ© de pĂ©trole[b 20]. AprĂšs un bain de vapeur, elles sont tatouĂ©es Ă l'intĂ©rieur du bras, les chiffres allant du 31625 au 31854, ce qui donne plus tard le nom « Convoi des 31000 »[4]. AffublĂ©es de vĂȘtements de prisonniĂšres soit trop grands, soit trop petits, les 230 membres cousent un F sur un triangle rouge sur leur tenue â F pour Française et le triangle rouge des dĂ©portĂ©s politiques[b 22].
Peu aprĂšs, le groupe est envoyĂ© dans le block 14, le block de quarantaine oĂč elles restent deux semaines[a 6]. ExemptĂ©es du travail dans les kommandos, elles doivent nĂ©anmoins participer aux appels, debout dans la neige durant des heures[b 23]. Madeleine Dissoubray racontera plus tard que, pendant les appels, elles se soutiennent et mettent les plus frigorifiĂ©es au milieu pour leur tenir chaud[b 23]. Les premiĂšres Ă mourir sont les femmes les plus ĂągĂ©es comme Marie Grabb (63 ans), une rĂ©sistante de la rĂ©gion de Tours, qui meurt avant l'appel le premier jour et LĂ©ona Bouillard (57 ans), originaire des Ardennes, qui ne se relĂšve pas aprĂšs ĂȘtre tombĂ©e par terre lors du deuxiĂšme appel[b 24]. Pendant leur sĂ©jour en quarantaine, plusieurs autres femmes meurent : LĂ©a Lambert, Suzanne Costentin â battue Ă mort par un garde â et Yvonne CavĂ© qui, devant aller Ă l'appel aprĂšs qu'on lui a volĂ© ses chaussures, meurt de ses engelures le soir-mĂȘme ainsi que les trois femmes soupçonnĂ©es d'avoir dĂ©noncĂ© des membres de la RĂ©sistance â Antoinette Bibault, Jeanne HervĂ© et Lucienne Ferre â qui avaient Ă©tĂ© ostracisĂ©es par les autres dĂ©portĂ©es françaises Ă leur arrivĂ©e Ă Auschwitz[b 24]. Le a lieu la « course ». AprĂšs avoir passĂ© la journĂ©e debout dans la neige, les 15 000 femmes du camp sont forcĂ©es de courir devant les mĂ©decins et les gardes qui font une « sĂ©lection », sortant des rangs les plus faibles, ce que certains considĂšrent comme un acte de reprĂ©sailles des SS aprĂšs la victoire des SoviĂ©tiques Ă Stalingrad[b 25]. Ce jour-lĂ , 14 d'entre elles sont prises, dont Mme Van Der Lee, Sophie Brabander, Yvonne B., Sophie Gigand â dont la fille AndrĂ©e est morte dans les premiers jours au camp â et Aminthe Guillon[b 25]. Alice Viterbo, envoyĂ©e au block 25, aprĂšs ĂȘtre tombĂ©e dans la neige Ă cause de sa jambe de bois, meurt plusieurs semaines plus tard : en effet, les autres dĂ©portĂ©es l'ont rĂ©guliĂšrement vu demander de la nourriture Ă travers les barreaux du block puis un jour, il n'est restĂ© que la jambe de bois dans la neige[b 25]. Deux jours aprĂšs la « course », le 12 fĂ©vrier, les femmes du convoi sont envoyĂ©es au block 26[a 7]. Le lendemain, aprĂšs deux heures de marche dans la neige, elles sont chargĂ©es de dĂ©blayer un champ Ă la pelle, qui fait partie du projet d'agrandissement de Birkenau[b 26]. Pour toute nourriture, elles reçoivent un demi-litre de cafĂ© noir le matin, de l'eau Ă©paissie en guise de soupe le midi et 300 g de pain le soir, parfois agrĂ©mentĂ© de margarine, de confiture, de saucisse ou de fromage[b 26]. Ă la mĂȘme Ă©poque meurent Berthe Lapeyrade, qui refuse de se relever aprĂšs ĂȘtre tombĂ©e dans un marĂ©cage et est battue Ă mort, Alice Varailhon, abattue par un garde, et Annette Epaud, envoyĂ©e au block 25 puis Ă la chambre Ă gaz pour avoir donnĂ© de l'eau Ă une dĂ©tenue qui en rĂ©clamait[b 27].
Au printemps 1943, une Ă©pidĂ©mie de typhus â propagĂ©e par des prisonniers arrivĂ©s de Lublin en avril 1941 â ravage le camp. Les Françaises commencent Ă tomber malades et Ă mourir les unes aprĂšs les autres. D'abord Raymonde Sergent en mars, puis MaĂŻ Politzer â qui meurt en quelques jours â, Rosa Floch, la plus jeune du convoi et puis une nuit, AndrĂ©e TamisĂ©, dĂ©jĂ affaiblie par la dysenterie et que sa sĆur porte Ă l'extĂ©rieur du block le lendemain matin et enfin, Claudine GuĂ©rin, qui perd l'esprit Ă cause de la fiĂšvre[b 28]. Le , elles ne sont plus que soixante-dix[a 7]. Le , c'est Danielle Casanova qui tombe malade et, malgrĂ© le vaccin inoculĂ© par les mĂ©decins SS, succombe Ă la maladie 9 jours plus tard[5].
Pour les survivantes, la raison pour laquelle elles ont survĂ©cu est leur esprit de groupe et la conscience que leur sort dĂ©pendait les unes des autres. CĂ©cile Charua racontera : « On ne se posait pas la question de savoir qui on aimait et qui on n'aimait pas, ce n'Ă©tait pas tant de l'amitiĂ© que de la solidaritĂ©. On faisait juste en sorte de ne laisser personne seul. ». Comme lorsqu'elles ont aidĂ© Charlotte Delbo, malade du typhus, Ă s'orienter lorsqu'elle a provisoirement perdu la vue ou lorsqu'elles ont cachĂ© AimĂ©e Doridat, en bĂ©quilles aprĂšs avoir Ă©tĂ© amputĂ©e, lors des sĂ©lections[b 29]. Elles partagent aussi leur nourriture : lorsque Germaine Pican trouve un corbeau mort dans les marais oĂč elle travaille, chacune peut en avoir une bouchĂ©e[b 30].
Peu aprĂšs leur arrivĂ©e, cinq femmes â Madeleine Dechavassine, Marie-Ălisa Nordmann-Cohen, HĂ©lĂšne Solomon-Langevin, Laure Gatet et Alice Loeb â sont dĂ©signĂ©es pour aller travailler dans le kommando Raisko dirigĂ© par l'ObersturmbannfĂŒhrer Joachim Caesar[b 31]. Celui-ci est chargĂ© de la production de kok-saghiz, un pissenlit contenant du latex dans sa racine, utilisĂ© pour crĂ©er du caoutchouc[a 8]. Alice Loeb et Laure Gatet meurent avant la crĂ©ation du kommando[a 8]. Celles qui y sont s'efforcent de faire admettre leurs camarades car c'est l'un des kommandos les moins dangereux de Birkenau[a 9]. SituĂ© Ă l'extĂ©rieur du camp et composĂ© d'une ancienne Ă©cole entourĂ©e de champs et de serres, il est dirigĂ© par un SS ayant peur de la contagion et qui autorise les femmes Ă ĂȘtre propres et en bonne santĂ©[b 31]. Tandis que les plus qualifiĂ©es en chimie sont assignĂ©es au laboratoire pour faire des expĂ©riences, les autres travaillent dans les champs, s'occupent des plants ou assistent les chimistes[b 32].
Au dĂ©but de l'Ă©tĂ©, Marie-Claude Vaillant-Couturier apprend au dĂ©tour d'une conversation espionnĂ©e que les Françaises devraient ĂȘtre transfĂ©rĂ©es Ă RavensbrĂŒck. En effet, fin avril, Emmanuel Fleury, l'Ă©poux de Marie-ThĂ©rĂšse Fleury, avait reçu par des contacts de la RĂ©sistance l'avis de dĂ©cĂšs de sa femme envoyĂ© par l'infirmerie d'Auschwitz aux parents de celle-ci[b 33]. Le tĂ©lĂ©gramme avait alors Ă©tĂ© communiquĂ© Ă la RĂ©sistance française Ă Londres et diffusĂ© dans l'Ă©mission Radio Londres sur la BBC[b 33]. Ă la mĂȘme pĂ©riode, les familles des dĂ©portĂ©es envoient des lettres Ă la Croix-Rouge française et au gouvernement pour demander des nouvelles de leurs proches Ă la suite de plusieurs autres avis de dĂ©cĂšs parvenus en France dont 19 rien que pour la rĂ©gion de la Gironde[b 33]. Le , un tract du Front National repris dans l'Ă©mission de Radio Londres de Fernand Grenier Ă©voque le transfert Ă Auschwitz des prisonniĂšres communistes auparavant dĂ©tenues au fort de Romainville et les conditions de dĂ©tention de ces femmes[4]. Lorsqu'ils dĂ©couvrent qu'il n'y a qu'un robinet pour 5 000 femmes, ils pensent Ă une erreur et donnent l'information d'un robinet pour 500 femmes[b 33]. SĂ»rement Ă la faveur de ces Ă©vĂ©nements â bien qu'aucun document n'ait Ă©tĂ© retrouvĂ© pour l'attester â, les Françaises reçoivent l'autorisation d'Ă©crire une lettre Ă leur famille[4], en allemand obligatoirement et avec l'interdiction de parler de leurs conditions de dĂ©tention[b 34]. Elles dĂ©couvrent aussi que les trente-sept d'entre elles toujours Ă Birkenau â les autres Ă©tant Ă Raisko â vont ĂȘtre mises dans le block de quarantaine[b 34] mais il est trop tard pour Marie Alizon, Viva Nenni et France Rondeaux qui meurent toutes les trois du typhus peu avant[b 35]. Pour les survivantes, sans ce transfert, aucune n'aurait survĂ©cu[b 35].
Elles commencent alors Ă Ă©crire leurs lettres, en utilisant des codes pour ne pas ĂȘtre comprises des Allemands sous peine d'ĂȘtre sanctionnĂ©es comme Yvonne Noutari, envoyĂ©e en commando disciplinaire pour avoir Ă©crit « les beaux jours refleuriront » â suggĂ©rant la fin du cauchemar nazi â dans une de ses lettres[b 36]. Elles sont Ă©galement autorisĂ©es Ă recevoir des colis de nourriture qu'elles partagent entre elles[b 36]. Pendant six mois, les femmes de Birkenau restent en quarantaine tandis que les autres travaillent Ă Raisko[b 37]. Un dimanche, le groupe organise une reprĂ©sentation du Malade imaginaire de MoliĂšre grĂące Ă Claudette Bloch â qui connaĂźt tous les vers par cĆur â, Charlotte Delbo qui s'occupe de la mise en scĂšne et CĂ©cile Charua des costumes[b 37]. La situation change totalement au dĂ©but de l'annĂ©e 1944.
Transfert Ă RavensbrĂŒck
DĂ©but 1944, un garde SS annonce que les Françaises qui se trouvent Ă Raisko doivent rentrer Ă Auschwitz. InquiĂštes, les femmes prennent chacune un petit sac en tissu et font le chemin jusqu'au camp en chantant La Marseillaise[b 38]. Le , dix femmes du kommando Raisko sont transfĂ©rĂ©es Ă RavensbrĂŒck mais deux sont finalement retenues car elles ont de la fiĂšvre[a 10]. Durant le trajet, le train fait une escale Ă Berlin oĂč les prisonniĂšres sont autorisĂ©es Ă aller aux toilettes avant de monter dans un second train, rempli de civils et d'officiers de la Gestapo[b 39]. Ă leur arrivĂ©e, aprĂšs une douche et un examen gynĂ©cologique, elles reçoivent de nouvelles tenues, des vĂȘtements pris dans les bagages des dĂ©portĂ©es et peinturlurĂ©s d'une grande croix blanche sur l'avant et l'arriĂšre[b 40]. Dans le camp, les plus nombreuses sont les Polonaises qui ont rĂ©cupĂ©rĂ© les meilleurs postes[b 41]. Les nouvelles arrivĂ©es sont envoyĂ©es coudre des uniformes militaires allemands ; si l'objectif journalier n'est pas atteint, elles sont battues par une des gardes[b 42]. Le groupe, dont les membres sont toujours conscientes que l'union leur permettra de survivre, reçoit un coup terrible lorsque Marie-Jeanne Pennec est transfĂ©rĂ©e, seule, en TchĂ©coslovaquie[b 43].
AprĂšs la venue d'une commission internationale Ă Auschwitz, on propose au groupe de Françaises encore sur place d'aller travailler en Allemagne mais elles refusent, craignant un piĂšge. Elles sont alors envoyĂ©es dans une baraque prĂšs de la ligne de chemin de fer pour y coudre des croix sur les vĂȘtements civils donnĂ©s aux nouvelles arrivantes[b 39]. Pendant ce printemps et cet Ă©tĂ© lĂ , seules cinq femmes meurent dont Sylviane Coupet, 17 ans[b 39]. Le , celles qui Ă©taient en quarantaine depuis l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente Ă Auschwitz arrivent aussi Ă RavensbrĂŒck, sauf Marie-Jeanne Bauer et Marcelle Mourot qui sont alors au revier[a 10]. Le 16, les derniĂšres membres du kommando de Raisko sont transfĂ©rĂ©es[a 11]. ClassĂ©es Nacht und Nebel, elles ne peuvent pas envoyer de lettres, ni aller travailler dans des kommandos extĂ©rieurs au camp[a 11]. Parmi elles, Marie-Ălisa Nordmann, Marie-Claude Vaillant-Couturier et AdĂ©laĂŻde Hautval sont mises dans le block 32 qui rassemble les prisonniĂšres les plus « secrĂštes » et oĂč se trouvent dĂ©jĂ GeneviĂšve de Gaulle, Germaine Tillion et Anise Postel-Vinay[b 44]. Ce block accueille aussi des dĂ©tenues, majoritairement polonaises, qui ont survĂ©cu aux expĂ©rimentations du mĂ©decin Karl Gebhardt et dont les autres femmes prennent soin[b 44].
Au bout de quelques semaines, ce que les femmes craignaient le plus se produit : elles vont ĂȘtre sĂ©parĂ©es. Un groupe, composĂ© de CĂ©cile Charua, Poupette Alizon, Carmen, Lulu ThĂ©venin et Gilberte TamisĂ©, est mis dans un convoi en direction de Beendorf (Basse-Saxe), une usine fabriquant des missiles V1 et V2 situĂ©e dans une ancienne mine de sel Ă 600 m de profondeur[b 45]. LĂ -bas, elles mettent en place de petits actes de sabotage : ne pas assez serrer les vis, faire des trous trop gros, mettre du sel dans la graisse ou encore, faire tomber les piĂšces les plus fragiles pour les briser[b 45]. Peu aprĂšs leur dĂ©part, HĂ©lĂšne Solomon est envoyĂ©e, seule, en tant qu'infirmiĂšre dans une usine Bosch pour y fabriquer des masques Ă gaz prĂšs de Berlin[b 46]. En apprenant son transfert, elle pleure[b 46].
En raison de l'afflux de plus en plus massif de dĂ©portĂ©es provenant des camps situĂ©s plus Ă l'Est au fur et Ă mesure de l'avancĂ©e de l'ArmĂ©e rouge, RavensbrĂŒck est de plus en plus surpeuplĂ©. Pour y faire face, le Jugendlager â un ancien camp annexe reconverti â est ouvert pour servir de mouroir aux femmes trop faibles pour travailler[b 47]. AdĂ©laĂŻde Hautval et d'autres mĂ©decins-prisonniers sont chargĂ©es d'Ă©tablir la liste des femmes qui doivent y ĂȘtre envoyĂ©es mais elles finissent par tenter de sauver leurs patientes[b 47]. Lorsque HĂ©lĂšne Bolleau se casse la jambe, AdĂ©laĂŻde Hautval lui fabrique une attelle avec des morceaux de bois maintenus par des bandages en papier et ses amies la cachent dans l'espace en dessous des chevrons dans leur baraque pour qu'elle ne soit pas dĂ©couverte[b 48]. AimĂ©e Doridat y est envoyĂ©e mais est finalement ramenĂ©e Ă RavensbrĂŒck par une kapo compatissante et elle est cachĂ©e par ses amies lors des sĂ©lections suivantes[b 47]. Ă la mĂȘme pĂ©riode, Germaine Tillion et Marie-Claude Vaillant-Couturier â utilisant du papier volĂ© dans son usine de textile par Anise Postel-Vinay â commencent Ă prendre des notes sur le camp et leur dĂ©tention dans une Ă©criture si petite qu'elle est presque illisible Ă lâĆil nu[b 48].
Le , 585 femmes dont 33 Françaises sont mises dans un convoi Ă destination de Mauthausen, une ancienne forteresse mĂ©diĂ©vale reconvertie en camp en 1938 et situĂ©e prĂšs de Linz (Autriche). Elles y arrivent le 7 aprĂšs avoir marchĂ© sur les derniers kilomĂštres et sans avoir mangĂ© de tout le trajet[b 49]. Sur place, elles sont envoyĂ©es Ă la douche oĂč leurs parties gĂ©nitales sont dĂ©sinfectĂ©es Ă la brosse[b 50]. Marie-Ălisa Nordmann est affectĂ©e comme infirmiĂšre au revier[b 50]. EmployĂ©es Ă dĂ©blayer les voies de la gare d'Amstetten, trois d'entre elles â Charlotte Decock, Olga Melin et Yvonne Noutari â meurent lors d'un bombardement le [a 11]. Le , les trente Françaises survivantes de Mauthausen sont convoquĂ©es et apprennent que la Croix-Rouge est arrivĂ©e pour les Ă©vacuer[b 51]. Elles dĂ©couvriront des annĂ©es plus tard qu'Hitler avait ordonnĂ© de les tuer mais qu'Ă cause des lignes de tĂ©lĂ©phones coupĂ©es, le message n'avait pu ĂȘtre transmis aux gardes[b 51].
La libération
Le , l'Armée rouge entre dans le camp d'Auschwitz et libÚre les prisonniers abandonnés par les gardes. Parmi eux se trouve Marie-Jeanne Bauer, la derniÚre Française du convoi du qui soit encore là . Quelques jours aprÚs la libération, elle se fait tirer dessus par un soldat soviétique ivre[6] mais la balle ne fait que lui frÎler l'aorte avant de ressortir par son omoplate et elle survit[b 52]. PremiÚre libérée, elle est la derniÚre à rentrer en France, le [a 12].
Au camp d'Oranienbourg, les dĂ©tenues subissent une marche de la mort qui dure douze jours jusqu'Ă ce que les SS finissent par les abandonner. Avec d'autres Françaises, elles quittent la colonne et rencontrent des soldats français qui s'occupent d'elles et les emmĂšnent en charrette jusqu'Ă un campement amĂ©ricain. Elles sont ensuite transportĂ©es en camion jusqu'Ă Lille oĂč la Croix-Rouge française les attend. HĂ©lĂšne Solomon pĂšse trente-cinq kilos[b 51].
Les cinq de Beendorf sont, elles, transfĂ©rĂ©es en train vers le camp de Neuengamme le , avec 5 000 autres prisonniers. Le voyage dure 12 jours, entrecoupĂ© par des arrĂȘts liĂ©s aux bombardements alliĂ©s. Les prisonniers sont si serrĂ©s dans les wagons qu'ils ne peuvent s'asseoir, s'allonger et se mettre debout qu'Ă tour de rĂŽle[b 51]. ArrivĂ©s sur place, les SS et leurs prisonniers dĂ©couvrent que le camp a Ă©tĂ© abandonnĂ© le matin mĂȘme[b 53]. Elles sont rejointes lĂ par Mado Doiret qui a passĂ© les derniers mois dans une usine Siemens[b 53]. Finalement, elles sont acheminĂ©es en train avec les autres dĂ©portĂ©s vers un camp prĂšs de Hambourg. LĂ , elles sont chargĂ©es de creuser des tombes mais quelques jours plus tard, les gardes leur annoncent qu'elles vont ĂȘtre remises Ă la Croix-Rouge[b 53]. TransportĂ©es en train vers Copenhague (Danemark), les six femmes reçoivent du pain blanc, du beurre, du fromage, de la confiture et du chocolat. Sur place, leurs vĂȘtements sont brĂ»lĂ©s et leur peau dĂ©sinfectĂ©e avant que leur soient attribuĂ©s de nouveaux vĂȘtements[b 53]. Les six femmes sont ensuite envoyĂ©es Ă Malmö (SuĂšde) pour se rĂ©tablir[a 12].
Pendant ce temps, des nĂ©gociations Ă©taient en cours entre le comte Bernadotte, prĂ©sident de la Croix-Rouge suĂ©doise, Norbert Masur, reprĂ©sentant du CongrĂšs juif mondial et Heinrich Himmler pour la prise en charge des prisonniĂšres de RavensbrĂŒck par la Croix-Rouge[b 54]. DĂ©but avril, le premier groupe de malades est Ă©vacuĂ© du camp[b 54]. Le finalement, les 488 Françaises, 231 Belges et 34 Hollandaises sont libĂ©rĂ©es par la Croix-Rouge et Ă©vacuĂ©es[b 55]. Les derniĂšres femmes sont libĂ©rĂ©es par l'ArmĂ©e rouge le 30 avril[b 56]. Simone Loche est Ă©vacuĂ©e par la Croix-Rouge aprĂšs avoir Ă©tĂ© opĂ©rĂ©e par un mĂ©decin russe et passe plusieurs mois en rĂ©Ă©ducation dans un hĂŽpital de CrĂ©teil[b 57]. AdelaĂŻde Hautval et Marie-Claude Vaillant-Couturier dĂ©cident, elles, de rester sur place pour s'occuper des malades et n'acceptent d'ĂȘtre rapatriĂ©es que lorsque leur derniĂšre patiente a quittĂ© le camp[b 58].
Des 230 du départ, seules 49 ont survécu[7], soit un taux de décÚs de l'ordre de 79 %. Sur les 20 Tourangelles déportées, HélÚne Fournier est la seule survivante. Ce pourcentage de survivantes par rapport aux autres convois peut s'expliquer par les incohérences de la politique du camp, par les personnalités connues qui se trouvaient dans le groupe[8] et par la grande solidarité qui les liaient toutes[9]. Les survivantes se donnent pour mission de témoigner sur le sort de leurs compagnes et doivent parfois annoncer la nouvelle du décÚs aux familles[9].
AprĂšs la guerre
Betty Langlois tĂ©moigne lors du procĂšs de Fernand David, responsable des Brigades spĂ©ciales Ă Paris qui avaient envoyĂ© plusieurs membres du convoi en dĂ©portation. Ce dernier fut condamnĂ© Ă ĂȘtre fusillĂ© aprĂšs dix-sept minutes de dĂ©libĂ©ration ainsi que Lucien RottĂ©e, ancien membre des Renseignements gĂ©nĂ©raux[b 59]. Poinsot, directeur des Renseignements gĂ©nĂ©raux en Charente et en Gironde et responsable de l'arrestation d'Aminthe et Yvette Guillon notamment, est fusillĂ© Ă Riom le tandis que Ferdinand Vincent, un ancien informateur ayant dĂ©noncĂ© Annette Epaud est passĂ© au peloton dâexĂ©cution en 1949[b 59]. Marie-Claude Vaillant-Couturier tĂ©moigne le lors du procĂšs de Nuremberg[10]. AdĂ©laĂŻde Hautval reçoit le titre de Juste parmi les nations en 1965[11] pour avoir tentĂ© de sauver ses patientes dans les revier des diffĂ©rents camps oĂč elle fut internĂ©e[12]. Annette Epaud reçut Ă©galement le titre de Juste parmi les nations Ă titre posthume en 1998 pour avoir donnĂ© de l'eau aux femmes agonisantes dans le block 25 d'Auschwitz â dont de nombreuses femmes juives â, acte qui lui valut d'ĂȘtre envoyĂ©e Ă la chambre Ă gaz quelques jours plus tard[13].
Dans les annĂ©es 1960 et 1970, Charlotte Delbo se tournera vers l'Ă©criture et Ă©crira sa trilogie intitulĂ©e Auschwitz et aprĂšs â Aucun de nous ne reviendra, Une connaissance inutile et Mesure de nos jours â dans laquelle elle raconte, Ă travers de courtes scĂšnes, des poĂšmes, des impressions, ce qu'elle a vĂ©cu pendant ses deux ans de dĂ©portation[14]. En 1965, elle publie Ă©galement Le Convoi du 23 janvier, une compilation de courtes biographies des 230 femmes dĂ©portĂ©es avec elle[15].
Beaucoup de survivantes ont subi des conséquences de leurs années de détention, des problÚmes de santé (arthrite, séquelles du typhus), d'épuisement chronique ou encore de dépression[b 60].
La derniĂšre survivante, Christiane (CĂ©cile) Charua, est morte fin Ă l'Ăąge de 101 ans[16].
Composition du convoi
Le convoi des 31000 comprend 230 femmes, majoritairement arrĂȘtĂ©es pour actes de rĂ©sistance[7]. C'est le seul convoi transportant uniquement des femmes de la RĂ©sistance dans le cadre de l'opĂ©ration « Nuit et brouillard ». 85 % des femmes sont rĂ©sistantes et, pour moitiĂ©, des rĂ©sistantes communistes (sur 230, 119 sont communistes)[b 61]. Douze sont membres d'un rĂ©seau de passeurs de la ligne de dĂ©marcation, trente-sept viennent de l'affaire Pican-Dallidet-Politzer, dix-sept font partie du rĂ©seau Tintelin et quarante viennent de Charente, Charente-Maritime ou de Gironde, tandis qu'une vingtaine d'entre elles n'ont rien Ă voir avec la RĂ©sistance[b 61]. Parmi elles, trois sont des dĂ©latrices, accusĂ©es d'avoir vendu des Juifs ou des rĂ©sistants aux Allemands[b 62]. Pour soixante-six d'entre elles, leur Ă©poux a Ă©tĂ© tuĂ© par les nazis, fusillĂ© ou est mort en dĂ©portation[a 13]. Quatre-vingt-dix-neuf de ces femmes ont, en tout, cent-soixante-sept enfants, dont le plus jeune a Ă peine quelques mois[b 61] et seulement seize d'entre elles sont revenues[b 63]. Deux-cent-vingt-deux viennent du fort de Romainville, six de la prison de Fresnes et les deux derniĂšres du dĂ©pĂŽt[a 3].
Parmi elles, cinquante-quatre ont plus de 44 ans (aucune survivante), vingt-et-une ont entre 40 et 44 ans (six survivantes), trente-huit ont entre 35 et 40 ans (huit survivantes), soixante-six ont entre 25 et 35 ans (dix-sept survivantes) et cinquante ont entre 17 et 25 ans (dix-huit survivantes)[a 14]. Concernant leur lieu d'origine, cent-six viennent d'Ăle-de-France, quatre-vingt-cinq viennent de villes de plus de 10 000 habitants, trente-deux de villes de moins de 10 000 habitants ou de villages, et pour six d'entre elles, l'information est inconnue[a 14]. Neuf d'entre elles ne sont pas françaises[b 61].
Concernant leurs origines professionnelles, il y a quatre chimistes (dont Marie-Ălisa Nordmann-Cohen), trois mĂ©decins (MaĂŻ Politzer, Danielle Casanova et AdĂ©laĂŻde Hautval), vingt-et-une couturiĂšres, quarante-deux femmes au foyer, une chanteuse et quelques Ă©tudiantes[b 61].
Liste des déportées
- Marie-Claude Vaillant-Couturier en 1946.
- HĂ©lĂšne Solomon-Langevin en 1945.
- Laure Gatet en 1940.
- Vittoria Daubeuf dans les années 1940.
- Danielle Casanova dans les années 1940.
- Louise Magadur en 1942.
- Yvette Feuillet en 1938.
- Jeanne Alexandre, née Borderie, dite Muguette, matricule 31779, résistante FTPF, morte le de dysenterie au revier de Birkenau, elle est homologuée adjudant dans la Résistance intérieure française avec le statut de déportée résistante[17].
- Marie Alizon, matricule 31777, membre du réseau Johnny, meurt au revier le des suites d'une otite[18].
- Simone Alizon, matricule 31776, dite Poupette, sĆur de Marie Alizon, survivante[18], dĂ©corĂ©e de la LĂ©gion d'honneur[b 64]. Elle meurt Ă 88 ans, le [19].
- Maria Alonso, dite Josée, matricule 31778, infirmiÚre, résistante communiste, morte d'une double pneumonie à la mi-février 1943, est homologuée sergent dans la Résistance intérieure française[20].
- HélÚne Antoine, née Demangeat, matricule 31775, meurt, selon le ministÚre des Anciens combattants « entre février et juin 1943 »[a 15].
- Marie-Jeanne Bauer, née Gantou, matricule 31651, infirmiÚre, résistante communiste, survivante. Son mari, Jean-Paul Bauer, est fusillé au Mont-Valérien le [21].
- Gabrielle Bergin, née Richoux, matricule 31..., morte le [a 16].
- Eugenia, dite Jeanne Beskine, matricule 31837, est prise lors de la « course » du et morte au block 25 quelques jours plus tard[22].
- Antoinette Besseyre, née Tressard, matricule 31763, survivante, homologuée adjudant dans la Résistance intérieure française[a 14].
- Antoinette Bibault, matricule 31771, soupçonnée d'avoir dénoncé des membres de la Résistance, est morte le 5 ou le pendant la nuit[a 14].
- Félicienne Bierge, née Pintos, matricule 31734, résistante communiste, survivante[23].
- Rose Blanc, dite Rosette, matricule 31652, militante de l'Union des jeunes filles de France, contracte le typhus et meurt en [24] - [25]
- Claudine Blateau, née Pinet, matricule 31737, survivante, homologuée soldat de 2e classe dans la Résistance intérieure française[a 17].
- Yvonne Blech, née Vauder, matricule supposé 31653, résistante communiste, entre de son plein gré au revier et meurt de dysenterie le [a 18] - [26].
- Emma Bolleau, nĂ©e Laumondais, matricule 31806, mĂšre d'HĂ©lĂšne Bolleau, arrĂȘtĂ©e alors qu'elle apporte un colis Ă sa fille, elle meurt de dysenterie le [27].
- HélÚne Allaire, née Bolleau, matricule 31807, fille d'Emma Bolleau, résistante communiste, survivante[28].
- JosĂ©e Bonenfant, matricule 31848, arrĂȘtĂ©e parce que son Ă©poux cache des armes pour les FTP, elle meurt fin fĂ©vrier 1943[a 19].
- Yvonne Bonnard, matricule supposé 31607, est morte le selon le registre, en selon les rescapées[29].
- Yvonne Boutgourg, née Toublanc, matricule 31792, femme d'un fermier prisonnier de guerre, a fait partie du convoi parce qu'elle n'avait pas révélé sa grossesse pendant son internement au fort de Romainville, est prise pendant la « course » du . Ses compagnes voient son cadavre le dans la cour du block 25[30].
- Léona Clémence Bouillard, née Raveau, matricule 31..., résistante communiste, est morte lors d'un appel dans les premiers jours au camp[a 20].
- Alice Boulet, née Paris, matricule 31..., résistant communiste, est morte de la dysenterie début [a 20].
- HélÚne Brabander, matricule 31695, est admise au revier atteinte du typhus et y meurt le selon l'acte de décÚs, le 12 ou le selon les survivantes[31].
- Sophie Brabander, matricule 31694, ne réussit pas le test de sélection de la « course » du , est transférée au block 25 et y meurt le [31].
- Georgette Bret, née Fourcade, matricule 31747, résistante communiste, est morte du typhus le [a 21].
- Simone Victorine Brugal, née Pichon, matricule 31705, est morte à Birkenau au début de [a 22].
- Marcelle Bureau, matricule 31..., résistante communiste, est morte aprÚs plusieurs jours de délire lié au typhus le [a 23].
- Alice Cailbault, née Gardelle, matricule 31738, résistante FTP, est morte le 8 ou . Ses parents reçoivent un avis officiel d'Auschwitz[a 24].
- Germaine Cantelaube, née Charles, matricule 31740, est morte de la dysenterie au revier le [a 24].
- Yvonne Carré, née Calmels, matricule 31760, est morte de la gangrÚne au début de [32].
- Danielle Casanova, née Périni, matricule 31655, chirurgienne-dentiste, est morte du typhus le et décorée de la Légion d'honneur à titre posthume[33].
- HélÚne Castera, née Vervin, matricule 31719, est morte de la dysenterie début [a 25].
- Yvonne Cavé, née Richard, matricule 31..., est morte d'engelures aux jambes aprÚs le vol de ses chaussures[34].
- Camille Champion, née Chuat, matricule 31656, est morte du typhus en [a 26].
- Christiane Charua, dite CĂ©cile, matricule 31650, membre des FTP, survivante[16],
- Marie Chaux, née Sapin, matricule 31824, lÚve la main pendant un appel pour rejoindre les personnes ùgées et est exécutée entre le 3 et le [35].
- Marguerite Chavaroc, née Boucher, matricule 31796, est morte de dysenterie le [36].
- Marie-Louise Colombain, née Méchain, dite Marilou, matricule 31853, membre des FTP, survivante[a 27].
- Marguerite Corringer, née Helleringer, matricule 31657, résistante communiste, survivante[a 28].
- Renée Cossin, née Raquet, matricule 31830, résistante communiste, est morte au revier en [a 28].
- Suzanne Costantin, née Boineau, matricule 31765, battue à mort par les gardes, elle agonise toute une nuit et meurt au revier le [37].
- Yvonne Courtillat, née Le Maguer, matricule 31..., est morte peu aprÚs l'arrivée au camp[a 29].
- Sylviane Coupet, matricule 31804, est morte en [38].
- Jeanne Couteau, matricule 31772, est morte au revier début [a 30].
- Madeleine Damous, née Demiot, matricule 31690, résistante des FTP, est morte d'érysipÚle au revier vers le [a 30].
- Vittoria Daubeuf, née Nenni, dite Viva, matricule 31635, résistante communiste, est morte d'influenza selon l'acte de décÚs (elle était atteinte du typhus) le [a 31] - [39].
- Simone David, née Noyer, matricule 31658, est morte du typhus fin mai 1943[40].
- Madeleine Dechavassine, matricule 31639, résistante communiste, survivante, homologuée sergent dans les Forces françaises de l'intérieur[a 32].
- Charlotte Decock, nĂ©e Dauriat, matricule 31756, morte lors d'un bombardement prĂšs de Mauthausen le en mĂȘme temps qu'Olga Merlin et Yvonne Noutari[41].
- Alida Delassale, née Charbonnier, matricule 31659, survivante[42].
- Rachel Deniau, matricule 31773, membre d'un réseau d'aide au passage de la ligne de démarcation, est morte au revier le [43].
- Madeleine Dissoubray, dite Jacqueline, matricule 31660, résistante FTP, survivante[44].
- Madeleine Doiret, dite Mado, matricule 31644, survivante, aidera Charlotte Delbo Ă chercher des informations pour son livre[45].
- Aimée Doridat, née Godefroy, dite Manette, matricule 31767, résistante communiste, survivante[46], décorée de la Légion d'honneur[b 65].
- Charlotte Douillot, nĂ©e Merlin, matricule 31762, mĂšre de Rolande VandaĂ«le et sĆur de Henriette L'Huillier, est morte de la dysenterie le [47].
- Germaine Drapron, née Lagarde, matricule 31809, résistante communiste, survivante, homologuée soldat de 2e classe dans la Résistance intérieure française[a 33].
- Marie Dubois, nĂ©e Corot, matricule 31693, tenanciĂšre d'un cafĂ© Ă Saint-Denis servant de lieu de rĂ©union et de boĂźte Ă lettre pour la RĂ©sistance, lĂšve aussi la main pendant le mĂȘme appel que Marie Chaux et est emmenĂ©e par un mĂ©decin SS. Elle meurt au block 25 le [48].
- Marie-Louise Ducros, née Dudon, dite Maman Loulou, matricule 31746, est morte de la dysenterie le [49].
- Charlotte Dudach, née Delbo, matricule 31661, survivante, écrit plusieurs ouvrages sur le convoi[50].
- Elisabeth Dupeyron, née Dufour, matricule 31731, est morte gazée le car malade du typhus, homologuée adjudant-chef dans la Résistance intérieure française[51].
- Marie-Jeanne Dupont, dite Lili, matricule 31703, survivante[a 34].
- Charlotte Dupuis, dite Mauricette, matricule 31751, est morte de la dysenterie au revier le , homologuée sergent dans la Résistance intérieure française et titulaire de la médaille militaire[a 35].
- Noémie Durand, née Lesterp, matricule 31727, est prise à la « course » du et est emmenée à la chambre à gaz le suivant[52].
- Simone Eiffes, matricule 31764, est morte du typhus en [53].
- Yvonne Emorine, née Lachaume, matricule 31662, résistante du Front national, est morte au revier le [54].
- Anne-Marie Epaud, née Machefeux, dite Annette, matricule 31724, elle est jetée au block 25 aprÚs avoir donné de l'eau à un autre détenue et envoyée à la chambre à gaz le [55].
- Gabrielle Ethis, née Papillon, matricule 31625, est morte dans les premiers jours au camp[56].
- Rachel Fernandez, née Lesterp, matricule 31723, est morte de la dysenterie le [57].
- Lucienne Ferre, née Proux, dite Annie, matricule 31722, soupçonnée d'avoir dénoncé des membres de la Résistance, est morte de gelures aux pieds le [58].
- Yvette Feuillet, matricule 31663, membre du Front national, est morte du typhus au revier le [59].
- Marie-ThérÚse Fleury, née Naudin, matricule 31839, est morte, selon un télégramme officiel, au revier d'un problÚme cardiaque, homologuée sous-lieutenant de la Résistance intérieure française[a 1].
- Rosa-Michelle Floc'h, dite Rosie, matricule 31854, est la plus jeune du convoi et meurt au revier de Birkenau début [60].
- HélÚne Fournier, née Pellault, matricule 31793, seule survivante tourangelle du convoi, homologuée caporal dans la Résistance intérieure française[a 36] et décorée de la Légion d'honneur[b 65].
- Marcelle Fuglesang, matricule 31826, membre d'un réseau d'évasion, est morte début , récipiendaire de la Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance française et de la Légion d'honneur[61].
- Marie Louise Gabb, née Thomas, matricule 31..., est, selon Charlotte Delbo, morte à l'arrivée du train le et, selon les registres officiels, le [62].
- Madeleine Galesloot, née Van Hyfte, matricule 31643, membre du Front national, est morte de la dysenterie en mars 1943[a 37].
- Lucie Gallois, matricule 31849, membre des FTP, est morte selon les registres officiels le [63].
- Suzanne Gascard, née Leblond, matricule 31811, résistante communiste, est morte de la dysenterie fin [64].
- Laure Gatet, matricule 31833, biochimiste membre de la Confrérie Notre-Dame, est morte de la dysenterie vers le , récipiendaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes, Médaille de la Résistance française et de la Légion d'honneur[65].
- Raymonde Georges, née La Margueresse, matricule 31..., membre de l'Organisation spéciale, est morte de la dysenterie début [66].
- Sophie Gigand, née Richet, matricule 31844, résistante communiste, est prise à la « course » du 10 février et est morte au block 25, le titre de déportée politique lui est attribué en 1955[67].
- Andrée Gigand, matricule 31845, fille de Sophie Gigand, est morte peu aprÚs son arrivée au camp de Birkenau[68].
- Yolande Gili, nĂ©e Pica, matricule 31743, membre des FTP, sĆur d'Aurore Pica, survivante[69].
- Renée Girard, matricule 31632, membre du Front national, est morte fin [70].
- Germaine Girard, matricule 31..., est morte selon Charlotte Delbo en et le selon l'administration du camp[71].
- Olga Godefroy, née Camus, matricule 31766, résistante communiste, est morte le aprÚs avoir reçu un coup de bùton qui lui a brisé la colonne vertébrale[72].
- Marcelle Gourmelon, dite Paulette, matricule 31753, membre des FTP, est morte du typhus en juillet 1943[73].
- Franciska Goutayer, dite Cica, matricule 31780, dénoncée par Antoinette Bibault, est morte au revier début [a 38].
- Claire Grandperret, née Bergöend, matricule 31..., est morte d'un érysipÚle au revier le [74].
- Claudine Guerin, matricule 31664, une des plus jeunes du convoi, morte du typhus le [75].
- Aminthe Guillon, matricule 31729, résistante FTPF, belle-mÚre d'Yvette Guillon, est prise à la « course » le , meurt au block 25 le [76].
- Yvette Guillon, nĂ©e Sardet[77], matricule 31730, rĂ©sistante FTPF, belle-fille d'Aminthe Guillon, est morte le , d'une « septicĂ©mie phlĂ©gmoneuse » selon lâacte de dĂ©cĂšs du camp[78].
- Jeanne Guyot, née Guivarch, matricule 31631, soupçonnée d'avoir imprimé des tracts anti-allemands, est morte à Birkenau[a 39].
- Adrienne Hardenberg, née Coston, dite Lisette, matricule 31..., est morte selon l'administration du camp le , homologuée adjudant dans la Résistance intérieure française[79].
- HélÚne Hascoet, matricule 31755, est morte au revier le d'une piqûre euthanasique par un médecin SS[80].
- Adélaïde Hautval, matricule 31802, médecin et psychiatre alsacienne, affectée au block 10 du docteur Carl Clauberg, refuse de continuer les expériences médicales sur les femmes juives et réussit à s'enfuir du block en se faisant passer pour morte, survivante, reçoit la Légion d'honneur en [a 40].
- Marthe dit « Violette » Hebrard, née Guay, matricule 31..., résistante communiste, est morte en [81].
- Lucette Herbassier, née Magui, matricule 31781, est morte de la dysenterie au mois de [82].
- Jeanne Herschtel, matricule 31..., juive mais arrĂȘtĂ©e sur dĂ©nonciation pour une autre raison, est morte en [a 41].
- Jeanne Hervé, matricule 31768, soupçonnée d'avoir dénoncé des membres de la Résistance, est morte vers le d'une néphrite[a 41].
- Marguerite Houdart, nĂ©e Hudelaine, matricule 31..., arrĂȘtĂ©e pour avoir participĂ© au marchĂ© noir, est morte vers le du typhus[a 42].
- Jeanne Humbert, nĂ©e Larcher, matricule 31..., arrĂȘtĂ©e pour avoir transportĂ© des armes pour la RĂ©sistance, est morte fin aprĂšs avoir Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e pour la chambre Ă gaz[a 43].
- Anna Jacquat, née Karpen, matricule 31827, membre d'une organisation qui vient en aide aux prisonniers évadés, est morte, selon l'administration du camp, vers de « maux d'estomac »[83].
- Germaine Jaunay, née Mouzé, matricule 31782, tante de Rachel Deniau, « passeuse » à la ligne de démarcation, est morte au revier le [84].
- Marie-Louise Jourdan, nĂ©e Bonnot, matricule 31665, arrĂȘtĂ©e pour avoir hĂ©bergĂ© un clandestin, est morte du typhus en [85].
- Suzanne Juhem, matricule 31759, s'étant évadé de son travail en Allemagne, est morte au revier entre le 11 et le [a 44].
- Irina Karchewska, nĂ©e Byczeck, matricule 31698, arrĂȘtĂ©e pour avoir cachĂ© des Polonais chez elle, est morte de la dysenterie le [a 44].
- Emilia Kérisit, dite Léa, matricule 31783, infirmiÚre, coopÚre souvent avec Jeanne Goupille dans les réseaux d'aide aux personnes clandestines, est assommée par une autre détenue en et meurt des suites de la blessure le [86].
- Karolina Konefal, matricule 31707, arrĂȘtĂ©e avec Anna Nizinska, est morte de froid en [a 45].
- Eugénie Korzeniowska, matricule 31700, est prise à la « course » du à cause de sa coxalgie et meurt au block 25[a 46].
- Marguerite Kotlerewsky, née Urgon, matricule 31814, aprÚs avoir retrouvé sa fille parmi les déportés juifs du camp, elle se laisse mourir et décÚde finalement le [a 47].
- Lina Kuhn ou Kuhne, matricule 31795, membre du réseau Johnny, est morte début [a 47].
- Georgette Lacabanne, née Réau, matricule 31717, héberge des résistants, est morte le [87].
- Madeleine Laffitte, née Guitton, dite MichÚle, matricule 31666, résistante communiste, est morte de la dysenterie fin , homologuée sergent de la Résistance intérieure française[88].
- GisÚle Laguesse, née Lung, matricule 31667, membre du Front national, est morte au revier le [89].
- Léa Lambert, née Durbeck, matricule 31821, résistante de l'OCM, est morte en [90].
- ThĂ©rĂšse Lamboy, nĂ©e Gady, matricule 31800, arrĂȘtĂ©e pour avoir fait passer la ligne de dĂ©marcation Ă des enfants Juifs, survivante[91].
- Fabienne Landy, matricule 31784, membre du Front national, est morte le d'une pemphigus selon le médecin SS du camp[a 48].
- Berthe Lapeyrade, née Lescure, matricule 31721, membre du Front national, est battue à mort dans les marais par un SS[92].
- Suzanne Lasne, dite Josette, matricule 31..., membre des FTPF, est morte le [a 49].
- Fernande Laurent, née Liéval, matricule 31748, cache des aviateurs anglais et est dénoncée par Germaine Chevalier qui fera de la prison pour ça aprÚs la guerre, survivante[a 50].
- Marcelle Laurillou, née Mardelle, matricule 31..., dénoncée par une femme dénommée Email et fusillée à la Libération, est morte de la dysenterie vers le [93].
- Louise Lavigne, née Amand, dite Nayette, matricule 31669, membre du Front national, est morte vers le , battue à mort par un SS pour certaines rescapées, du typhus pour d'autres[94].
- Marcelle Lemasson, née Béziau, matricule 31670, résistante communiste, survivante[95].
- Elisabeth Le Port, matricule 31786, enseignante, dénoncée par un de ses élÚves, est morte de la dysenterie le au revier[a 51].
- Marguerite Lermitte, née Joubert, matricule 31835, résistante communiste, est morte fin , d'une entérite aiguë selon l'administration du camp[96].
- Marie Lesage, matricule 31671, résistante communiste, est morte dans la premiÚre semaine de selon Charlotte Delbo, le selon l'acte de décÚs du camp[97].
- Sophie Licht, nĂ©e Schaub, matricule 31803, peut-ĂȘtre arrĂȘtĂ©e sur dĂ©nonciation, est morte du typhus au dĂ©but d'[98].
- Yvonne Llucia, matricule 31704 ?, est morte le selon l'administration du camp[99].
- Simone Loche, née FougÚre, matricule 31672, résistante communiste, survivante, homologuée soldat de 2e classe dans la Résistance intérieure française[a 52].
- Alice Loeb, matricule 31829, chimiste, est morte de la dysenterie aprĂšs l'appel le soir du [a 53].
- Louise Loquet, née Le Du, matricule 31828, résistante communiste, est morte peu aprÚs l'arrivée du convoi selon Charlotte Delbo, le selon l'acte de décÚs du camp[100].
- Yvonne Louriou, matricule 31835, courrier pour la RĂ©sistance, est morte d'Ă©rysipĂšle le [a 54].
- Louise Losserand, née Marié, dite Louisette, matricule 31757, membre des FTPF, survivante, homologuée soldate de 2e classe dans la Résistance intérieure française[a 54].
- Henriette L'Huillier, nĂ©e Merlin, matricule 31688, sĆur de Charlotte Douillot et tante de Rolande VandaĂ«le, est morte du typhus le 23 ou [a 55].
- Louise Magadur, matricule 31673, résistante communiste, survivante, homologuée caporal dans la Résistance intérieure française[a 56].
- Suzanne Maillard, née Potet, matricule 31..., membre du Front national, est morte du typhus mi-avril 1943[a 57].
- Lucie Mansuy, née Caccia, matricule 31648, résistante communiste, survivante[101].
- Yvette Marival, née Champion, matricule 31..., résistante communiste, est morte dans les premiers jours au block 14[a 58].
- Luz Martos, nĂ©e Goni, matricule 31..., arrĂȘtĂ©e avec son Ă©poux, s'est laissĂ©e mourir dĂ©but [102].
- Germaine Maurice, matricule 31788, vient en aide aux prisonniers évadés, est morte d'une pneumonie au revier de Birkenau le [103].
- Henriette Mauvais, née Caillot, matricule 31674, résistante communiste, survivante[104].
- Olga Melin, nĂ©e MĂ©ru, matricule 31708, imprimeuse, est tuĂ©e dans un bombardement Ă Mauthausen le en mĂȘme temps qu'Yvonne Noutari et Charlotte Decock[105].
- AngÚle Mercier, matricule 31..., résistante FTPF, est morte début [106].
- Georgette Messmer, née Lyet, dite Jo, matricule 31818 membre d'un réseau d'évasion, est morte de la dysenterie début [a 59].
- Suzanne Meugnot, matricule 31..., arrĂȘtĂ©e avec Anna Sabot, est morte la premiĂšre semaine de [a 59].
- Marthe Meynard, née Brillouet, matricule 31675, membre d'un réseau d'évasion, survivante, homologuée adjudant dans la Résistance intérieure française[107].
- Lucienne Michaud, dit Nicole, matricule 31726, membre du Front national, survivante, homologuée sous-lieutenant dans la Résistance intérieure française[a 60].
- Renée Michaux, dite Marcelle, matricule 31676, membre du Front national, est morte de la dysenterie vers le [a 60].
- Simone Miternique, née Brunet, matricule 31709, membre d'un réseau de Résistance en Touraine, est morte au début de sa détention[108].
- GisĂšle Mollet, matricule 31677, arrĂȘtĂ©e pour avoir cachĂ© un clandestin, est morte au revier en [a 60].
- Suzanne Momon, matricule 31686, arrĂȘtĂ©e parce que son fils a participĂ© Ă un attentat contre un officier allemand, est morte en fĂ©vrier ou [109].
- Denise Moret, née Cacaly, matricule 31820, est morte peu aprÚs son arrivée à Auschwitz[a 61].
- Madeleine Morin, matricule 31..., membre d'un réseau d'aide aux Juifs, est morte du typhus en [110].
- Marie-Louise Morin, née Cribier, matricule 31710, membre d'un réseau d'aide aux Juifs, est morte fin [110].
- Marie-Louise Moru, dite Lisette, matricule 31825, arrĂȘtĂ©e pour « comportement antiallemand », est morte au revier en [a 62] - [111].
- Marcelle Mourot, matricule 31819, arrĂȘtĂ©e alors qu'elle conduit des prisonniers de guerre Ă©vadĂ©s vers la Suisse, survivante[a 63].
- Anna Nijinska (ou Nizinska), matricule 31702, arrĂȘtĂ©e avec Karolina Konefal, est morte vers [112] - [a 45].
- Marie-Ălisa Nordmann-Cohen, matricule 31687, ingĂ©nieure chimiste, survivante, devient la prĂ©sidente de l'Amicale des dĂ©portĂ©s d'Auschwitz[113] et est dĂ©corĂ©e de la LĂ©gion d'honneur[b 66].
- Madeleine Normand, née Plantevigne, matricule 31678, résistante communiste, est morte tuée par une stubova le , homologuée sergent de la Résistance intérieure française, titulaire de la Médaille de la Résistance française et de la Croix de guerre 1939-1945[a 64].
- Yvonne Noutari, nĂ©e Moudoulaud, dite Yvonne de Bordeaux, matricule 31718, membre du Front national, est morte lors d'un bombardement de la gare d'Amstetten le en mĂȘme temps qu'Olga Melin et Charlotte Decock[114].
- Toussainte Oppici, dite Nine, matricule 31797, est morte du typhus fin [a 65].
- Anne-Marie Ostrowska, née Borsch, matricule 31801, est morte dans les marécages fin mars ou début [115].
- GeneviÚve Pakula, matricule 31794, résistante, survivante, titulaire de la médaille militaire[116] et de la Légion d'honneur[b 64].
- Lucienne Palluy, matricule 31689, résistante communiste, est morte de la dysenterie en [117].
- Madeleine Passot, dite Betty Langlois, matricule 31668, résistante communiste, survivante, homologuée sergent dans la Résistance intérieure française, officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Médaille militaire, de la Croix du combattant volontaire, de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme et de la Médaille de la Résistance française[118].
- Yvonne Pateau, née Pateau, matricule 31728, membre de la Résistance intérieure française, est morte de néphrite le selon un acte de décÚs du camp[119].
- Lucie Pecheux, née Lable, dite Lucette, matricule 31633, résistante communiste, est morte au revier vers le [a 66].
- Marie-Jeanne Pennec, matricule 31817, « passeuse » à la ligne de démarcation, survivante, lobotomisée pour dépression en 1949[120].
- Aurore Pica, matricule 31742, sĆur de Yolande Gili, est morte de soif le [121].
- Germaine Pican, née Morigot, matricule 31679, résistante communiste, survivante, homologue adjudant dans la Résistance intérieure française[122].
- Yvonne Picard, matricule 31634, résistante communiste, est morte de la dysenterie le [123].
- Suzanne Pierre, nĂ©e Buffard, matricule 31812, arrĂȘtĂ©e pour actes de rĂ©sistance Ă Dombasle-sur-Meurthe, est morte dĂ©but [124].
- Germaine Pirou, matricule 31842, arrĂȘtĂ©e pour avoir critiquĂ© les Allemands, survivante[125].
- Renée Pitiot, née Legros, dite Bichette, matricule 31629, résistante communiste, survivante, reconnue comme déportée résistante aprÚs sa mort[a 67].
- Henriette Pizzoli, née Papillon, matricule 31626, est morte du typhus début [126].
- Maï Politzer, née Larcade, matricule 31680, sage-femme et résistante communiste, est morte du typhus le [127].
- Juliette Poirier, nĂ©e MĂȘme, matricule 31769, est morte le [128].
- Pauline Pomies, née Lafabrier, matricule 31..., est morte le [a 68].
- Delphine Porcher, matricule 31789, résistante communiste, est morte entre le 8 et le au block 25[a 68].
- Delphine Presset, matricule 31..., résistante communiste, est morte en [129].
- Paulette PruniÚres, née Parent, dite Pépée, matricule 31654, membre du Front national, survivante[130].
- Marie-ThĂ©rĂšse PuyooĂŒ, nĂ©e Soureil, matricule 31720, arrĂȘtĂ©e pour avoir hĂ©bergĂ© des clandestins, est morte au revier le selon l'acte de dĂ©cĂšs du camp[131].
- Jacqueline Quatremaire, matricule 31641, membre du Front national, est morte de phtisie en , titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Médaille de la Résistance française à titre posthume[132].
- Paula Rabeaux, née Trapy, matricule 31725, membre des Francs-tireurs et partisans, est morte début , seulement reconnue comme déportée politique aprÚs la guerre[133].
- Constance Rappeneau, matricule 31754, prise à la « course » du et morte le au block 25, « d'une maladie de foie » selon l'acte de décÚs du camp[a 69].
- Germaine Renaud, matricule 31682, résistante communiste, est morte aprÚs avoir été battue à coup de bùtons par deux kapos[a 69].
- Germaine Renaudin, née Perraux, matricule 31716, survivante, homologuée sergent mais pas reconnue comme déportée résistante[134].
- Marguerite Richier, née Cardinet, matricule 31..., mÚre d'Odette et Armande Richier, prise à la « course » du et morte au block 25 peu aprÚs[a 70].
- Odette Richier, matricule 31847(?), fille de Marguerite Richier et sĆur d'Armande Richier, rĂ©sistante communiste et courrier pour la RĂ©sistance, est morte en [a 70].
- Armande Richier, matricule 31846(?), fille de Marguerite Richier et sĆur d'Odette Richier, membre du Front national, est morte en [a 70].
- Anne Richon, née Riffaud, matricule 31741(?), membre des Francs-tireurs et partisans, est morte peu avant le [135].
- France Rondeaux, matricule 31..., membre d'un réseau d'aide aux Juifs, est morte du typhus début , homologuée sous-lieutenant dans la Résistance intérieure française[a 71].
- Georgette Rostaing, matricule 31850, résistante communiste, est morte en [a 71].
- Félicia Rostkowska, matricule 31701, membre du réseau Monika, aucune témoignage n'existe sur son décÚs[a 71].
- Denise Roucayrol, matricule 31646, résistante communiste, est morte du typhus exanthématique en , n'a pas été reconnue comme déportée résistante[a 72].
- Suzanne Roze, née Clément, matricule 31681, résistante, est morte le selon l'acte de décÚs du camp[136].
- Esterina Ruju, matricule 31838, est morte fin mars ou début [a 73].
- Léonie Sabail, née Daubigny, matricule 31745, est morte au revier le [137].
- Anna Sabot, née Gries, matricule 31713, est morte le selon l'acte de décÚs du camp[138].
- Berthe Sabourault, née Fays, matricule 31683, membre du Front national, est morte du typhus le , homologuée lieutenant dans la Résistance intérieure française et titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil[139].
- Raymonde Salez, dite Mounette, matricule 31645, résistante communiste, est morte le [140].
- Simone Sampaix, matricule 31758, membre des Francs-tireurs et partisans, survivante[141].
- Fleurette (ou Henriette) Schmidt, matricule 31699, résistante communiste, est morte le 14 ou le , homologuée soldate de la Résistance intérieure française[142].
- Alphonsine Seibert, née Guiard, matricule 31647, membre des Francs-tireurs et partisans, aucun témoignage sur son décÚs[a 74].
- Raymonde Sergent, née Delalande, matricule 31790, est morte au revier le , décorée à titre posthume de la médaille de la Résistance, de la médaille militaire, de la médaille de la déportation et de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes[143].
- Jeanne Serre, dite Carmen, sĆur de Lucienne Thevenin, matricule 31637, rĂ©sistante communiste, survivante, homologuĂ©e sergent dans la RĂ©sistance intĂ©rieure française[144].
- Julia Slusarczyk, matricule 31823, survivante, reconnue déportée politique aprÚs la guerre[a 75].
- HélÚne Solomon-Langevin, matricule 31684, résistante communiste, fille de Paul Langevin et épouse de Jacques Solomon, survivante[145], devient députée communiste à la Libération, puis bibliothécaire au CNRS.
- Yvonne Souchaud, née Houdayer, matricule 31791, résistante communiste, est morte de la dysenterie en mars 1943[a 76].
- Jeanne Souque, née Renon, matricule 31739, membre des Francs-tireurs et partisans, est morte du typhus le [146].
- Marguerite Stora, née Battais, matricule 31805, est morte au revier le selon le registre[147].
- Gilberte TamisĂ©, matricule 31715, sĆur d'AndrĂ©e TamisĂ©, rĂ©sistante communiste, survivante[a 77].
- AndrĂ©e TamisĂ©, matricule 31714, sĆur de Gilberte TamisĂ©, rĂ©sistante communiste, est battue Ă mort par une stubova le 8 mars 1943[a 77].
- Lucienne Thevenin, nĂ©e Serre, dite Lulu, matricule 31642, sĆur de Jeanne Serre, rĂ©sistante communiste, survivante, homologuĂ©e sergent dans la RĂ©sistance intĂ©rieure française[144].
- Jeanne Thiebault, matricule 31640, membre du Front national, aucun témoignage sur son décÚs[a 78].
- Joséphine Umido, née Bizarri, dite Mado, matricule 31848, est morte le [148].
- Marie-Claude Vaillant-Couturier, née Vogel, matricule 31695, résistante communiste, survivante, homologuée commandante dans la Résistance intérieure française[a 79] et décorée de la Légion d'honneur[b 66].
- Marguerite Valina, née Maurin, dite Margot, matricule 31732, membre des Francs-tireurs et partisans, est morte fin [a 80].
- Theodora Van Dam, née Disper, matricule 31749, mÚre de Reyna Van Dam, est prise à la « course » du et meurt block 25[a 81].
- Reyna Van Dam, matricule 31..., fille de Theodora Van Dam, décide de suivre sa mÚre au block 25[a 81].
- Jacoba Van der Lee, matricule 31697, arrĂȘtĂ©e pour avoir souhaitĂ© la dĂ©faite d'Hitler dans une lettre, est prise Ă la « course » du et meurt au block 25 quelques jours plus tard[a 82].
- Alice Varailhon, matricule 31810, membre des Francs-tireurs et partisans, est abattue à bout portant par un SS, homologuée sous-lieutenante dans la Résistance intérieure française[149].
- Alice Viterbo, née Lumbrose, matricule 31822, est prise à la « course » du et meurt le 25 ou block 25[a 83].
- Rolande Vandaële, matricule 31761, fille de Charlotte Douillot et niÚce de Henriette L'Huillier, survivante[a 55].
- Madeleine Zani, née Davy, matricule 31744, résistante communiste, est morte le selon l'acte de décÚs du camp[150].
Hommage et postérité
En , alors que les informations sur le sort des Françaises commencent à circuler dans les cercles résistants, Louis Aragon écrit un poÚme sur elles, commençant par : « Je vous salue, Maries des France aux cent visages ». Inspiré de l'Ave Maria, il entonne une litanie inspirée des prénoms des déportées[151].
Peu aprĂšs son retour, Charlotte Delbo Ă©crit le manuscrit de Auschwitz et aprĂšs qu'elle soumet Ă un Ă©diteur seulement 20 ans plus tard. Le premier volume sort en 1965. La mĂȘme annĂ©e, elle publie Le Convoi du , compilant les biographies des 230 femmes du convoi[9].
Le , pour souligner le 60e anniversaire du convoi, une plaque commémorative est apposée sur le mur du fort de Romainville, à droite du portail d'accÚs[152].
En 2008, la biographe Caroline Moorehead (en) dĂ©cide de prendre contact avec les survivantes du convoi (il en reste alors sept) pour Ă©crire leur histoire. Elle rencontre Betty Langlois, CĂ©cile Charua, Madeleine Dissoubray et Poupette Alizon (dont la sĆur est morte dans les camps)[7].
Un festival de théùtre amateur rend hommage en 2013 au convoi des 31000 à travers une piÚce de Gérard Thévenin[153]. En 2019, une piÚce intitulée Convoy 31000 est mise en scÚne par Tina Taylor au Theatre Lunatico à Berkeley[154].
Un documentaire sur l'histoire du convoi est diffusé en sur la chaßne Toute l'Histoire[155].
Notes et références
- consultable sur le site de l'université de Perpignan
- (en) « The Night and Fog Decree », sur historyplace.com.
- « BASTIEN Marcelle [épouse MICHEA] », Maitron (consulté le )
- « Présentation du convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des 31000 », sur Mémoire Vive (consulté le )
- « MĂ©moire Vive â RĂ©sultats de recherche â danielle casanova », sur www.memoirevive.org (consultĂ© le )
- D'origine polonaise et apprenant que toute sa famille a été tuée, il se soûle par désespoir, et tire sur Marie-Jeanne Bauer en croyant avoir affaire à une Allemande (cf. : Charlotte Delbo, Le Convoi du 24 janvier, p. 34).
- (en) Diane Leach, « Riding Into a Nightmare: 'A Train in Winter' », PopMatters,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Charlotte Delbo du 09 juillet 2013 », sur France Inter (consulté le )
- Ămission Nous autres sur France Inter diffusĂ©e le 25 janvier 2013.
- [vidéo] Nuremberg : Témoignage de Marie-Claude Vaillant Couturier sur YouTube.
- « Dossier no 100, Adélaïde Hautval », sur yadvashem-france.org (consulté le )
- « Adélaïde Hautval », sur Le Comité français pour Yad Vashem (consulté le )
- « Anne-Marie Epaud (1998) », sur Le Comité français pour Yad Vashem
- « Lâurgence Charlotte Delbo », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
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- « Yvette GUILLON, nĂ©e Sardet â 31730 », sur MĂ©moire Vive (consultĂ© le )
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Voir aussi
Bibliographie
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- p. 443-444
- p. 476
- p. 268
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- p. 437
- p. 475
- p. 478
- p. 481-482
Articles connexes
Liens externes
- Qui sont les 45000 et les 31000 dâAuschwitz-Birkenau?, site de MĂ©moire Vive.
- Le Convoi de déportation dit des « 31000 », site des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation.
- Le 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne à Nuremberg, site des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation.