Anise Postel-Vinay
Anise Postel-Vinay, née Denise Girard le dans le 16e arrondissement[1] de Paris et morte le à Paris[2], est une déportée résistante française.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 97 ans) 13e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Denise Angèle Girard |
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Conjoint |
André Postel-Vinay (à partir de ) |
Enfants |
Olivier Postel-Vinay Daniel Postel-Vinay (d) Claire Andrieu |
Membre de | |
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Lieux de détention |
Biographie
Denise Angèle Girard, ép. Postel-Vinay, dite Anise Postel-Vinay, est la fille de Louis-Lucien Girard, ORL[3], médecin pendant la Première Guerre mondiale et de Germaine Riss[2]. Elle faisait partie de la section neutre de la Fédération française des éclaireuses[3]. Elle obtient son baccalauréat au lycée Molière à Paris[4], puis elle entreprend des études d’allemand à la Sorbonne[2].
À l'âge de 19 ans, elle intègre un réseau du Secret Intelligence Service[2]. Elle est notamment chargée de relever les positions des bunkers allemands autour de Paris[5]. Ces renseignements étaient « traduits en anglais, photographiés, miniaturisés et envoyés à Londres », cachés dans des « fonds de boîtes d'allumettes »[2]. Anise Postel-Vinay découvre ultérieurement que le traducteur, « ce camarade qui savait si bien l'anglais, qui traduisait et transmettait les documents au photographe, c'était Samuel Beckett »[3].
Elle est arrêtée pour faits de résistance le à l’âge de 20 ans[5]. Emmenée au siège de la Gestapo n° 11 rue des Saussaies, elle est incarcérée à la prison de la Santé, puis transférée à la prison de Fresnes[2]. Elle passe une année à Fresnes, puis elle est déportée à Ravensbrück le . Elle fait la connaissance dans le train de déportation de l'ethnologue Germaine Tillion[6], puis au camp, de Geneviève de Gaulle[2] et se lie avec ces deux femmes. Elle est employée à l'« atelier de fourrure », c'est-à -dire qu'elle découd les ourlets de manteaux des déportés pour y trouver d'éventuels objets de valeur[2].
Elle est libérée le par la Croix-Rouge suédoise[2]. À son retour à Paris, elle apprend la mort de sa sœur, Claire Girard. Cependant, son frère est rescapé de Buchenwald et son père du camp de concentration de Dora.
Années d'après-guerre
Elle épouse le le haut fonctionnaire André Postel-Vinay, lui-même ancien résistant et compagnon de la Libération[7]. Ils ont quatre enfants : le journaliste Olivier Postel-Vinay, Daniel, l'historienne Claire Andrieu et Cyril[8].
Elle participe aux activités d'associations d'anciens déportés, notamment l'ADIR dont elle a été secrétaire générale[9] et contribue aux trois ouvrages publiés par Germaine Tillion sur le camp de Ravensbrück, notamment Ravensbrück[10] et Une opérette à Ravensbrück[11]. Elle est cofondatrice de l'association Germaine Tillion, et en est la première secrétaire générale[12]. Elle anime l'Association pour l’étude des assassinats par gaz sous le régime national-socialiste (ASSAG).
Elle assiste aux obsèques nationales au Panthéon de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay, le . Le président François Hollande la mentionne dans son discours[13], évoquant une « femme sublime » et « sœur de souffrance et d’espérance » des deux résistantes entrées au Panthéon[2].
Elle publie en 2015 un récit biographique et de témoignage sur sa déportation, Vivre, avec Laure Adler[2].
Publication
- [entretiens] Vivre, avec la collaboration de Laure Adler, Paris, Grasset, 2015 (ISBN 978-2-246-85807-2).
DĂ©coration
- Médaille de la Résistance française (décret du 25 avril 1946)[14]
Hommage
Exposition
Elle fait partie des 16 femmes dont le parcours est présenté dans le cadre de l'exposition temporaire « Déportées à Ravensbrück, 1942-1945 » organisée par les Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine) du au [15].
Notes et références
- « Germaine Tillion, » Verfügbar » à Ravensbrück », sur www.resistances-morbihan.fr (consulté le )
- Antoine Flandrin, « La résistante Anise Postel-Vinay est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Vivre, Anise Postel-Vinay, Laure Adler, Grasset, 2015.
- Bulletin 2021 de l’Association amicale des anciens et anciennes élèves du lycée Molière, 2021, p. 18-19.
- Missika 2021.
- Alicia Paulet, « Anise Postel-Vinay : «Germaine Tillion était une personne généreuse» », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- [hommage] Laurent Douzou, « André Postel-Vinay », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Biographie André Postel-vinay Inspecteur général des finances honoraire », sur www.whoswho.fr (consulté le )
- Anne-Marie Pavillard, « Les archives de l'Association nationale des déportées et internées de la Résistance (ADIR) à la BDIC », Histoire@Politique, vol. 5, no 2,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
- Anise Postel-Vinay, « Les Exterminations par gaz à Hartheim », in Ravensbrück, Paris, Le Seuil, 1988, (ISBN 2-02-010157-2) notice du Sudoc [lire en ligne].
- Catherine Viollet, « Germaine Tillion, Le Verfügbar aux Enfers. Une opérette à Ravensbrück, 2005 », Genesis (Manuscrits-Recherche-Invention), vol. 27,‎ , p. 185-187 (lire en ligne, consulté le ).
- Communiqué de l'Ordre de la Libération, , [lire en ligne].
- « 27 mai 2015 : le discours de François Hollande au Panthéon », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française - fiche Anise Postel-vinay » (consulté le )
- Archives nationales, « Expositions » (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Dominique Missika, RĂ©sistantes 1940-1944, , 269 p. (ISBN 978-2-07-294029-3), p. 55-56
Articles connexes
Liens externes
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