AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

GangrĂšne

La gangrĂšne est une nĂ©crose des tissus, causĂ©e par une obstruction artĂ©rielle par embolie, choc, infection ou par l’exposition Ă  un froid intense. Son origine est le plus souvent liĂ©e Ă  l’interruption prolongĂ©e ou au ralentissement extrĂȘme de l’irrigation sanguine. Dans les siĂšcles passĂ©s, les blessures de guerre mal traitĂ©es et infectĂ©es amenaient les victimes Ă  la gangrĂšne puis Ă  l'amputation d'un membre. En l’absence d’apport d’oxygĂšne, les tissus meurent, puis se putrĂ©fient.

GangrĂšne
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
La gangrÚne est une nécrose irréversible des tissus. Giovanni Battista Crespi, Miracle of Aurelia degli Angeli, 1610
Classification et ressources externes
CISP-2 K92
CIM-10 R02, I70.2, E10.2, I73.9
CIM-9 040.0, 785.4
DiseasesDB 19273
MedlinePlus 007218
eMedicine 217943
MeSH D005734
Patient UK Gangrene

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Étymologie

« GangrĂšne » vient du latin gangraena et du grec gangraina (ÎłÎŹÎłÎłÏÎ±ÎčΜα), qui signifie la putrĂ©faction des tissus.

La premiĂšre apparition du terme semble ĂȘtre en Angleterre au XVIe siĂšcle, et Shakespeare le cite dans un vers de Coriolan : The service of the foote Being once gangren'd, is not then respected For what it was before.

Types

Principaux types

  • La gangrĂšne sĂšche survient Ă  la suite de l’obstruction ou de la sclĂ©rose d’un ou plusieurs vaisseaux sanguins, gĂ©nĂ©ralement une artĂ©rite, une embolie ou une thrombose. Elle se caractĂ©rise par l’apparition de tissus de couleur sombre, gĂ©nĂ©ralement noirs et dessĂ©chĂ©s ;
  • La gangrĂšne humide survient gĂ©nĂ©ralement sur une gangrĂšne sĂšche ou aprĂšs une infection bactĂ©rienne. Elle se caractĂ©rise par un gonflement et une dĂ©composition des tissus accompagnĂ©s d’un suintement et d’une putrĂ©faction de plus en plus abondante ;
  • La gangrĂšne gazeuse se caractĂ©rise par une infection microbienne Ă  germes anaĂ©robies (comme Clostridium perfringens de type A), et une production de gaz au sein du tissu infectĂ©. Celle-ci se dĂ©clare aprĂšs souillure des plaies par de la terre, des instruments ou des mains sales. Il en rĂ©sulte une sensation de crĂ©pitement, parfois perceptible lorsqu’on palpe les zones concernĂ©es. Ces infections sont frĂ©quentes sur des plaies de guerre ; elles se contractent aussi aprĂšs contamination lors d’une intervention chirurgicale. Elles restent graves malgrĂ© les antibiotiques et l’utilisation de l’oxygĂ©nothĂ©rapie hyperbare.

Autres types

Ulcération sur un pied diabétique avec une gangrÚne sÚche centrale et une gangrÚne humide périphérique.
  • GangrĂšne dermique aiguĂ« appelĂ©e aussi fasciite nĂ©crosante ou gangrĂšne d’origine streptococcique est due Ă  une infection par un streptocoque du groupe A ;
  • GangrĂšne hospitaliĂšre ;
  • GangrĂšne de LasĂšgue : gangrĂšne des bronches et des poumons, caractĂ©risĂ©e par une forte odeur des expectorations et de l’haleine ;
  • GangrĂšne symĂ©trique des extrĂ©mitĂ©s : gangrĂšne consĂ©cutive Ă  la maladie de Raynaud (troubles de la circulation, gĂ©nĂ©ralement, aux bouts des doigts) ;
  • GangrĂšne de Fournier : gangrĂšne qui se caractĂ©rise par un gonflement du scrotum ;
  • GangrĂšne diabĂ©tique : chez un diabĂ©tique, la gangrĂšne se caractĂ©rise par des lĂ©sions au niveau des terminaisons cutanĂ©es. Une plaie qui ne cicatrise pas est dangereuse chez un diabĂ©tique ;
  • GangrĂšne pulmonaire : gangrĂšne qui atteint les tissus pulmonaires, provoque gĂ©nĂ©ralement la mort ;
  • GangrĂšne sĂ©nile : gangrĂšne qui atteint la personne ĂągĂ©e ;
  • Noma : gangrĂšne fulgurante du visage.

Évolution

Causes

La gangrĂšne peut apparaĂźtre dans les cas suivants :

La gangrĂšne peut atteindre toutes les parties du corps, mais les zones les plus touchĂ©es sont les extrĂ©mitĂ©s comme les orteils, les pieds, les doigts et les mains. Cependant, les viscĂšres comme les poumons, les intestins, le foie, etc., peuvent aussi ĂȘtre atteints. La maladie se propage rapidement si l’on n'agit pas. Par exemple, au dĂ©part d’un orteil, elle peut s’étendre au pied, puis Ă  la jambe.

La gangrùne n’est pas contagieuse.

SymptĂŽmes

En général, dans tous les types de gangrÚne, le premier symptÎme est une perte de la sensibilité et de la mobilité. La zone atteinte devient froide, prend progressivement une coloration sombre et finalement, se nécrose.

Les tissus gangrenĂ©s sont frĂ©quemment sujets Ă  des surinfections bactĂ©riennes et, lorsqu’ils sont trop infectĂ©s, une gangrĂšne gazeuse apparaĂźt. Dans le cas d’une gangrĂšne gazeuse, la pĂ©riode d’incubation est de 18 Ă  36 heures. TrĂšs vite, des bulles remplies d’un liquide violet apparaissent. La multiplication des germes entraĂźne une quantitĂ© importante de gaz dont l’odeur est nausĂ©abonde. À la palpation, on entend une crĂ©pitation due aux bulles de gaz. Ensuite, la peau se fragilise et devient marron ou mĂȘme noire. La victime voit sa tempĂ©rature s’élever fortement et souffre intensĂ©ment. Son rythme cardiaque augmente. Le patient est trĂšs fatiguĂ© et sa tension artĂ©rielle diminue. Il peut sombrer dans le coma voire mourir.

Diagnostic

Le diagnostic d’une gangrĂšne est gĂ©nĂ©ralement simple et rapide. Un gĂ©nĂ©raliste, un dermatologue ou un chirurgien peut facilement dresser un diagnostic. En cas de doute, le mĂ©decin procĂšde Ă  une prise de sang, Ă  une analyse de tissu ou du liquide contenu dans les cloques. Afin de confirmer le diagnostic, le mĂ©decin peut demander une mise en culture des germes, mais il n’attend pas les rĂ©sultats de ces analyses pour commencer le traitement.

Si un membre ou une partie du corps devient pĂąle et froide, et reste dans cet Ă©tat plus de deux heures, ou si un doigt ou un orteil ne cicatrise pas en moins d’une semaine, il est recommandĂ© de consulter un mĂ©decin de toute urgence.

La gangrĂšne gazeuse est celle qui entraĂźne le plus souvent la mort. En effet, si l’infection n’est pas stoppĂ©e, les toxines atteignent le sang et contaminent les organes vitaux. Les autres types de gangrĂšne se soignent, mais plus ou moins dans les pays dĂ©veloppĂ©s.

Soins

Traitements

La gangrĂšne se dĂ©veloppe rapidement. Un dĂ©but de gangrĂšne peut ĂȘtre enrayĂ© avec une rĂ©paration plus ou moins complĂšte des tissus et Ă©limination progressive des tissus morts. Les antibiotiques seuls ne sont gĂ©nĂ©ralement pas suffisants.

Il existe trois grands principes pour l’enrayer :

  • d’abord, la prise d’antibiotiques ralentit l’infection.
  • ensuite, la chirurgie enlĂšve les tissus infectĂ©s ou morts, pour arrĂȘter la propagation ; cette Ă©tape est aussi trĂšs importante et permet gĂ©nĂ©ralement d’éviter l’amputation, lorsqu’il s’agit d’un membre ;
  • enfin, par l’oxygĂ©nothĂ©rapie hyperbare, l’oxygĂšne pĂ©nĂštre Ă  nouveau dans les tissus, ce qui favorise l'arrĂȘt de la propagation des bactĂ©ries.

80 % des victimes de la gangrĂšne survivent.

RĂ©paration

Il arrive que des parties de peau soient dĂ©truites et que l’on pratique des greffes de peau. Les prothĂšses, elles, assurent le remplacement d’un membre amputĂ©.

L'asticothérapie permet de détruire les cellules mortes en laissant les cellules vivantes intactes.

Prévention

Les soins réguliers et le nettoyage des plaies suffisent généralement à éviter la gangrÚne.

Il n’existe ni vaccin ni traitement prĂ©ventif. Cependant, une bonne hygiĂšne et la consultation d’un mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste dĂšs les premiers signes suspects pourraient diminuer la frĂ©quence de cette maladie.

Il est Ă©galement recommandĂ© de garder les mains et les pieds au chaud et d’éviter de porter des chaussures serrĂ©es.

Les personnes ĂągĂ©es, les personnes diabĂ©tiques et les personnes souffrant d’une mauvaise circulation doivent aussi ĂȘtre trĂšs vigilantes lorsqu’elles ont des infections aux pieds et aux mains.

Fréquence

Les pays dĂ©veloppĂ©s sont moins touchĂ©s que certains pays d'Afrique qui ont encore de nombreux cas. La gangrĂšne est mal connue et occasionne encore une certaine crainte de nos jours. Lors de catastrophes, d’inondations, 
 on observe une recrudescence de cas, mĂȘme dans les pays dĂ©veloppĂ©s.

Dans la sociĂ©tĂ© occidentale, les malades dĂ©veloppant le plus frĂ©quemment la gangrĂšne sont diabĂ©tiques ou atteints d’artĂ©riosclĂ©rose. En effet, leurs artĂšres se bouchent plus facilement, ce qui entraĂźne parfois une gangrĂšne.

Cas historiques et célÚbres

Notes et références

  1. [PDF] (en) Kropp W et Jacobs RL, « A Sad Story of Poetic Justice and Gangrene » The Iowa orthopaedic journal 1991;11:101-2. PMCID PMC2328962

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.