Accueil🇫🇷Chercher

Économie de l'Italie

L'Italie est un pays industriel Ă  l'Ă©conomie diversifiĂ©e, dont le produit intĂ©rieur brut, global ou par habitant, est comparable Ă  ceux de pays comme la France ou la Grande-Bretagne. Ce produit intĂ©rieur brut de 1 858 910 millions de dollars en fait la 8e puissance Ă©conomique mondiale en 2017 derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Inde.

Économie de l'Italie
Image illustrative de l’article Économie de l'Italie
Le quartier des affaires Porta Nuova Ă  Milan

Monnaie euro
Année fiscale calendaire
Organisations internationales Union européenne, zone euro, OCDE, OMC
Statistiques
Produit intĂ©rieur brut (paritĂ© nominale) en augmentation 2 069 milliards $ (2021 est.)
Produit intérieur brut en PPA 2 017 milliards $ (2021 est.)
Rang pour le PIB en PPA en volume : 11e [2]
par tĂŞte : 33e [3]
Croissance du PIB 9,5% (2021)[1]
PIB par habitant en PPA 38 200 $ (2017)[1]
PIB par secteur agriculture : 2,2 %
industrie : 23,9 %
services : 73,9 % (2017)
Inflation (IPC) 0,9 % (2017)
Indice de développement humain (IDH) en augmentation 0,895 (très élevé ; 30e) (2021)[4]
Population active 25,94 millions (2017)[1]
Population active par secteur agriculture : 3,9 %
industrie : 28,3 %
services : 67,8 % (2017)
Taux de chĂ´mage 7,8 % (2022)[5]
Principales industries machines, produits chimiques, automobile, aéronautique, électronique, vêtements, produits alimentaires [1]
Commerce extérieur
Exportations 496,3 milliards $ (2017)[1]
Biens exportés produits manufacturés, vêtements, machines-outils, biens d'équipement, véhicules, équipements de transport, produits chimiques, biens alimentaires, minerai et métaux non ferreux
Principaux clients Drapeau de l'Allemagne Allemagne 12,5 %
Drapeau de la France France 10,3 %
Drapeau des États-Unis États-Unis 9 %
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 5,2 %
Drapeau de l'Espagne Espagne 5,2 %
Drapeau de la Suisse Suisse 4,6 %
(2017)
Importations 432,9 milliards $ (2017)[1]
Biens importés produits manufacturés, produits chimiques, équipements de transport, énergie, minerai et métaux non ferreux, vêtements, biens alimentaires
Principaux fournisseurs Drapeau de l'Allemagne Allemagne 16,3 %
Drapeau de la France France 8,8 %
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine 7,1 %
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 5,6 %
Drapeau de l'Espagne Espagne 5,3 %
Drapeau de la Belgique Belgique 4,5 %
(2017)
Finances publiques
Dette publique 158 % du PIB (2020)
Dette extérieure 2 644 milliards $ (2016)[1]
Recettes publiques 903,3 milliards $ (2017)[1]
DĂ©penses publiques 948,1 milliards $ (2017)[1]
DĂ©ficit public 2,3 % du PIB (2017)
Aide au développement 4,9 milliards $ (2019)[1]
Sources :
1. « Italie sur CIA factbook » (consulté le )

2. « classement PIB PPA », sur CIA factbook (consulté le )
3. « classement PIB PPA per capita », sur CIA factbook (consulté le )
4. (en) « Human Development Reports | Specific country data | ITA » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | ITA »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
5. « chômage Italie mai 2019 »

http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/421575

L'économie italienne est caractérisée par des contrastes régionaux importants entre le nord (plaine du Pô) très développé, industrialisé, et dynamique, le centre, autour de Rome dominé par le secteur tertiaire et les fonctions politiques de la capitale, et le sud, le Mezzogiorno, plus rural et souffrant d'un taux de chômage élevé (de l'ordre de 14 %) et de la présence de la mafia. Ce déséquilibre continue d’exister malgré les nombreuses politiques menées en faveur du développement du Mezzogiorno depuis l'unification italienne au XIXe siècle.

À noter également, l'importance des petites et moyennes entreprises (le plus fort taux d'Europe), notamment dans le centre et le nord-est, et la prépondérance du capitalisme familial dans tous les secteurs d'activités qui contribuent fortement à la notoriété du savoir-faire italien dans le monde. En effet, la balance commerciale de l'Italie est positive si on exclut le secteur énergétique. Forte de sa tradition industrielle et de son tissu de PME densément implanté au Nord et au Centre, l'Italie est par exemple solidement installée dans le trio de tête des plus importants exportateurs mondiaux de machines-outils derrière le Japon et l'Allemagne[1] - [2].

L'Italie est très tributaire des importations pour ses approvisionnements en matières premières et en énergie (76 % de sa production est issue de l'énergie fossile). Le pays dispose de quelques gisements de gaz naturel et d'importantes ressources en hydro-électricité et en géothermie, mais a renoncé totalement à l'énergie nucléaire.

Histoire

Le Miracle Ă©conomique italien (1950-1970]

Il s'agit d'une période de très forte croissance économique basée sur l'essor de la grande industrie (automobile, mécanique lourde, sidérurgie, pétrochimie, biens d'équipements, chantiers navals, etc.) essentiellement au nord-ouest et qui permit de transformer le pays jusqu'alors faiblement industrialisé et essentiellement agricole en l'une des nations les plus hautement développées de la planète.

L'émergence de la Troisième Italie et des districts industriels (années 1970 et 1980)

Marquées par le premier choc pétrolier, les années 1970 marquent le début d'une longue période de crise pour l'industrie lourde italienne et européenne. Toutefois, les secteurs de la manufacture légère échappèrent à la crise et contribuèrent à relancer l’ensemble de l’économie italienne, tout du moins sur le versant des exportations, en industrialisant des régions restées jusqu'alors en marge du boom économique italien des décennies précédentes. Ce développement fut impulsé par les performances remarquables d'une organisation productive typique de ces territoires apparue dès les années 1960, le district industriel regroupant des constellations de PME organisées en réseau autour de la production d'une famille de produits.

C'est le sociologue italien Arnaldo Bagnasco qui fut l'un des premiers à attirer l’attention en 1977 sur l’originalité de ce modèle d’industrialisation caractéristique de ce qui sera appelé par les sociologues et les économistes, la « Troisième Italie ». À côté de la « Première » Italie (le triangle très industrialisé et développé du Nord-Ouest entre Milan, Turin et Gênes) et de la « Seconde » Italie (le Mezzogiorno sous-développé), la « Troisième » Italie s'étend du Centre au Nord-Est du pays (Marches, Ombrie, Toscane, Émilie-Romagne, Vénétie)[3].

Ces régions se spécialisèrent dans des activités traditionnelles (habillement, chaussure, cuir, joaillerie, agroalimentaire, ameublement, papeterie, matériaux de construction, etc.) ou plus modernes (petite mécanique, électrotechnique, machines-outils et pièces de rechange, biens électroménagers, etc.). Bien des réussites industrielles du pays sont aujourd'hui encore liées à ces régions et la plupart des produits que l’on peut estimer comme typiques du made in Italy sont issus de ce système de production. En 2018, il existait 153 districts industriels en Italie[4].

Si l’attention portée sur l'organisation des districts industriels a été initialement lente à se former chez les économistes et les sociologues (à partir de la fin des années 1970), sur le plan institutionnel et législatif elle l’a été encore plus, car l’État italien a attendu jusqu’au début des années 1990 pour proposer une reconnaissance formelle des districts et participer donc à leur fonctionnement avec des financements et contributions aux entreprises.

Depuis les années 2000

Au cours des dernières décennies, le pays a poursuivi une politique fiscale stricte dans le but de répondre aux critères économiques et monétaires de l'Union européenne, ce qui lui a permis, grâce à des taux d'intérêt limités et une inflation plus basse, de participer à l'euro dès sa création en 1999.

Néanmoins, depuis les années 1990, les performances économiques de l'Italie sont inférieures à la moyenne européenne. Cela a conduit les gouvernements de Silvio Berlusconi puis de Romano Prodi à mettre en œuvre de nombreuses réformes pour à court terme améliorer la compétitivité du pays et à plus long terme sa croissance économique. Cependant la mise en œuvre de réformes, comme l'allègement des prélèvements obligatoires, l'assouplissement du marché du travail et la réforme de l'onéreux système de retraites, ont avancé lentement du fait de la stagnation de l'économie, de l'opposition des syndicats et de l'instabilité du gouvernement.

La crise économique de 2008 a fortement ébranlé le pays qui a subi deux violentes récessions (2008-09, 2011-13), doublées d’une crise sociale en arrière-plan et d'une restructuration sans précédent de son système bancaire. Toutefois, depuis 2012, les exportations italiennes, notamment dans des secteurs spécialisés comme la mode, les machines-outils, l'automation, l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique et la haute technologie connaissent chaque année une très forte hausse, avec un record atteint en 2017[5] - [6]. À l'inverse, les entreprises tournées vers le marché intérieur souffrent toujours de la crise, étant dépendantes d'une consommation des ménages en berne et d'un taux de croissance insuffisant.

Le produit intĂ©rieur brut (PIB) Ă  prix constants de l'Italie a chutĂ© de 10 % entre 2008 et 2017 et malgrĂ© les très bonnes performances Ă  l'exportation, la production industrielle du pays Ă©tait en 2017 encore infĂ©rieure de 20 % par rapport Ă  son niveau d'avant-crise, du fait de la baisse drastique de la demande intĂ©rieure[7] - [8]. Le ressentiment est Ă©levĂ© en Italie Ă  l'Ă©gard de l'Union europĂ©enne. Depuis l'adoption de l'euro, le revenu par habitant de l'Italie n'a quasiment pas augmentĂ© (le salaire moyen brut est passĂ©, Ă  prix constants, de 28 939 euros en 2001 Ă  29 214 euros en 2017)[9].

En 2018, le gouvernement promet des privatisations massives Ă  la Commission europĂ©enne. Les actifs cessibles devraient ĂŞtre essentiellement immobiliers, les gouvernements prĂ©cĂ©dents ayant dĂ©jĂ  privatisĂ© la plupart des entreprises publiques[10]. Une amnistie fiscale, mesure dĂ©fendue par la Ligue du Nord, est adoptĂ©e afin d'Ă©ponger les contentieux dans la limite de 500 000 euros. Une baisse de la fiscalitĂ© pour le petit patronat et les travailleurs indĂ©pendants est Ă©galement dĂ©cidĂ©e. Elle devrait par la suite concerner l’ensemble de l’impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s, selon un mĂ©canisme de flat tax (système d’imposition Ă  taux unique) tout en avantageant principalement les revenus les plus Ă©levĂ©s[7]. Des dispositions favorables aux Ă©trangers fortunĂ©s sont Ă©galement introduites, leur permettant de bĂ©nĂ©ficier de privilèges fiscaux s'ils transfèrent leur rĂ©sidence fiscale en Italie. Le rĂ©gime fiscal du pays, qui en outre ne prĂ©voit pas de droits de donation et de succession, rencontre un certain succès auprès de riches ressortissants britanniques effrayĂ©s par le Brexit[11].

En 2019, la production industrielle est en baisse et le chômage en hausse. Selon la Commission européenne et le FMI, la croissance prévue pour 2019 est proche de zéro. Pour l'OCDE, elle serait même négative[12]. Le déficit (2,4% en 2019) est dû à la charge de la dette (3,8% du PIB). Si l’on exclut cette dernière, les recettes fiscales dépassent les dépenses publiques de 1,4 % du PIB[7].

Les faiblesses de l'Ă©conomie italienne

  • Un dĂ©ficit d'innovation technologique : La croissance est traditionnellement atone en Italie et infĂ©rieure Ă  la moyenne de la zone euro depuis les annĂ©es 1990. En cause, une Ă©conomie globalement peu innovante, peu dynamique, et qui pâtit Ă  la fois d'un manque d'investissement et de compĂ©titivitĂ©, de services chers, de monopoles et d'une stagnation des gains de productivitĂ©.
  • Un chĂ´mage des jeunes et des femmes en explosion et une fuite des cerveaux: Le chĂ´mage touchait 39,1% des 16-25 ans en 2016, avec des niveaux bien supĂ©rieurs dans le Mezzogiorno : 56% dans la rĂ©gion de Naples, la Campanie ; 57% en Sicile ; et presque 60% de jeunes au chĂ´mage en Calabre. Selon les statistiques officielles italiennes, de nombreux italiens Ă©migrent chaque annĂ©e. Ils Ă©taient presque 100.000 en 2013, soit 20% de plus que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, qui elle-mĂŞme Ă©tait en augmentation de 30% par rapport Ă  2011. Au total, les deux-tiers de ces Ă©migrants italiens ont moins de 35 ans[13].
  • Le vieillissement de la population : En 2018, près d'un Italien sur quatre a plus de 65 ans et l'âge moyen dĂ©passe dĂ©sormais 45 ans. Au , la population italienne comptait 100 000 personnes de moins que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, pour un total de 60,5 millions[14].
  • La dette publique : La dette italienne dĂ©passe les 135 %, ce qui en fait l'une des plus lourdes du monde. Une grande partie des ressources publiques sont donc absorbĂ©es dans le remboursement des intĂ©rĂŞts de cette dette, au lieu d'ĂŞtre mobilisĂ©es pour relancer la croissance.
  • La grande disparitĂ© rĂ©gionale entre le Nord et le Sud de l'Italie : Bien qu'il concentre le tiers de la population italienne (environ 20 millions d'habitants), le Mezzogiorno n'assure que 10 % du total des exportations de l'Italie. Il est caractĂ©risĂ© par un fort taux de chĂ´mage, une importante Ă©conomie souterraine qui Ă©chappe Ă  l'imposition et par la mainmise de la mafia sur l'Ă©conomie et la sociĂ©tĂ©[15].
  • L'instabilitĂ© politique : Un facteur qui plonge les marchĂ©s dans un sentiment d'incertitude dĂ©lĂ©tère.
  • La fraude fiscale : Plus de 132 milliards de revenus Irpef (impĂ´ts sur le revenu des particuliers) ont Ă©tĂ© cachĂ©s au fisc italien, engendrant un manque Ă  gagner pour l’Etat de plus de 38 milliards d'euros par an, selon un rapport Ă©laborĂ© par un bureau d’experts au SĂ©nat en 2018 [16].
  • Des entreprises trop petites face Ă  la compĂ©tition internationale : La taille moyenne des entreprises italiennes est dĂ©sormais trop petite pour faire face au marchĂ© mondial, tandis que les districts industriels traversent eux une crise majeure. Le capitalisme familial occupe encore une grande place en Italie. Or celui-ci se caractĂ©rise par une forte mĂ©fiance et une forte opacitĂ© vis-Ă -vis des investisseurs institutionnels ce qui retarde la nĂ©cessaire modernisation de ces PME qui ne sont donc plus assez compĂ©titives pour faire face Ă  la concurrence internationale. De plus, la taille modeste des entreprises, y compris parmi les plus grandes entreprises du pays, les rendent vulnĂ©rables Ă  la prĂ©dation des grands groupes Ă©trangers. Au cours de ces dernières annĂ©es de nombreuses entreprises ont Ă©tĂ© rachetĂ©es par des groupes Ă©trangers (exemples des rachats rĂ©cents de la branche sidĂ©rurgie du Groupe Lucchini par le Russe Severstal, des fabricants d'Ă©lectromĂ©nager Candy et Indesit respectivement par le Chinois Haier et l'AmĂ©ricain Whirlpool, de l'Ă©lectricien Edison par le Français EDF, etc.) ou connaissent une forte concurrence Ă©trangère en Italie mĂŞme (implantation de Carrefour et d’Auchan) ce qui laisse craindre que le pays devienne, comme l’affirme le sociologue Luciano Gallino, « une sorte de colonie soumise aux exigences Ă©conomiques, sociales et politiques d’autres pays »[17].
  • Le modèle des districts industriels remis en question : Le modèle de production italien par districts industriels, autrefois enviĂ©s et Ă©tudiĂ©s par de nombreux pays, est partiellement en crise. La force de ces bassins de mono-activitĂ© reposait sur un phĂ©nomène de synergie entre les entreprises. Or leur structure en rĂ©seau est dĂ©sormais mise Ă  mal par un nombre croissant de dĂ©localisations qui rompent ces liens traditionnels existants entre elles. De plus, cette organisation conduit Ă  un partage des innovations qui prime de fait sur la recherche. Cependant, la très bonne santĂ© des exportations italiennes depuis la fin de la crise Ă©conomique de 2008 tend Ă  rĂ©habiliter en partie l'efficacitĂ© de cette organisation, notamment grâce au dĂ©veloppement du modèle de la multinationale de poche (multinazionale tascabile)[18]. Contrastant avec le schĂ©ma classique de la firme multinationale gĂ©ante de par son nombre d'employĂ©s et dĂ©tenue par des actionnaires vivant aux quatre coins du monde, la multinationale de poche constitue un compromis entre le modèle traditionnel italien de l’entreprise familiale et la nĂ©cessaire adaptation aux exigences du capitalisme moderne. Les entreprises restent de taille moyenne avec un fort ancrage local, tandis qu'une partie de la production est dĂ©localisĂ©e, tout en conservant de vrais liens avec les autres PME locales.

Tourisme

Grâce à son riche passé historique et culturel, à ses nombreuses stations balnéaires ainsi qu’à la présence des Alpes, propices aux sports d’hiver, l’Italie est la quatrième destination touristique mondiale. Les villes les plus touristiques sont Rome (une des villes les plus visitées au monde), Florence, Venise (les 3 grandes villes d'art). En 2006, les recettes touristiques s’élevaient à environ 38,1 milliards de dollars.

Développement inégal des régions

L'Italie présente de fortes inégalités de développement entre ses régions. En 2019, selon l’Institut national de statistique (Istat), le PIB des régions du Sud et des îles (Sardaigne et Sicile) ne représentait que la moitié de celui des régions du nord-ouest du pays. Les efforts de l’État visant à amoindrir ces inégalités ont été abandonnés dans les années 1990 : « l’État a dû s’attaquer à son problème de dette publique considérable, et il a commencé à vivre au jour le jour, en investissant prioritairement sur les régions les plus fortes du pays, là où le bénéfice semblait plus immédiat », explique l’économiste Gianfranco Viesti. Entre le début des années 2000 et la période 2017-2019, les investissements publics annuels dans le Sud et les îles ont chuté de 50 %[19].

Crime organisé

Les plus connus sont les organisations populaires de la mafia sicilienne, la 'Ndrangheta calabraise et la Camorra à Naples. Elles sont bien établies sur leurs territoires et sont actives dans les activités de l'extorsion, le trafic de drogue, la prostitution et l'économie informelle. On estime que 7 % du PIB italien en est le produit.

Entreprises

L'Italie est le siège d'entreprises de taille intermédiaire et de grandes entreprises dont les marques sont réputées dans le monde entier. Bien que certaines aient été rachetées par de grands groupes étrangers, beaucoup sont encore contrôlées par un actionnariat à majorité familial. Elles sont notamment présentes dans les secteurs suivants :

  • L'automobile : Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Lamborghini, Ferrari, Pagani, Maserati, Iveco ; les motos Aprilia, Ducati, Cagiva et les scooters Piaggio. La fusion en 2021 du groupe Fiat Chrysler Automobiles et du Groupe PSA a donnĂ© naissance en 2021 au groupe franco-italien Stellantis, contrĂ´lĂ© par des capitaux italiens et français (dont les familles Agnelli et Peugeot). C'est le plus gros employeur industriel d'Italie. Avec 400 000 salariĂ©s dans le monde et un ancrage très fort en Europe et en AmĂ©rique du Nord, Stellantis a le potentiel pour s'affirmer comme un leader mondial du secteur. Toutefois, très marquĂ© par l'effondrement des ventes de vĂ©hicules en Europe lors de la crise sanitaire, Stellantis ne s'est hissĂ© qu'Ă  la 6e place des plus grands groupes automobiles du monde avec 5,9 millions d'unitĂ©s vendues en 2020[21].
  • L'Ă©nergie : Eni, le 5e groupe pĂ©trolier mondial, Enel (Ă©lectricite, eau, gaz), Edison (Ă©lectricitĂ© et gaz naturel), Snam (transport de gaz naturel), A2A (chauffage urbain), Gruppo Falck (Ă©nergies renouvellables), etc.

Secteur agricole

Le secteur agricole reprĂ©sente, en 2019, 132 milliards d’euros, soit 8 % du PIB italien. Les ouvriers agricoles sont souvent exposĂ©s Ă  la surexploitation. Une partie d'entre eux sont des travailleurs immigrĂ©s et gagnent entre 20 et 25 euros par jour pour douze heures de travail. Il n’est pas rare que ces ouvriers agricoles meurent sur leurs lieux de travail, rĂ©sultat d’un Ă©puisement et de conditions de vie dĂ©sastreuses dans des baraquements de fortune[22].

En 2018, Global Slavery Index, une organisation calculant le nombre de personnes réduites à l’esclavage par pays, a estimé le taux de travailleurs agricoles exploités en Italie au nombre de 50 000. Un rapport de l’Union européenne sur l’esclavagisme indique en 2019 que 400 000 travailleurs agricoles en Italie risquent d’être réduits à l’esclavage et près de 100 000 sont contraints à vivre dans des conditions inhumaines[23].

Industrie militaire

Bien que la loi italienne prohibe officiellement l'exportation d'armes vers des pays en guerre, le pays vend des armes à l'Arabie saoudite et à ses partenaires militaires engagés dans la guerre au Yémen. En réaction au maintien de ces exportations, un groupe d'ONG dépose une plainte en 2018, accusant notamment l'entreprise RWM Italia d’avoir fourni les bombes responsables de la mort de six civils, dont quatre enfants[24].

Système de retraite

La pension des retraités italiens se calcule depuis 1996 au prorata des cotisations versées tout au long de la carrière, et indexée sur l'espérance de vie. Depuis 2001 et à la suite de la crise financière de 2008, les pensions ont été revues à la baisse et l'âge donnant droit à la retraite a été repoussé à 66 ans[25].

Références

  1. « machinesproduction.fr/article/… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  2. « L’Italie, l’autre pays de la machine-outil - Machines-outils », sur usinenouvelle.com/ (consulté le ).
  3. https://www.cairn.info/revue-economique-2007-1-page-131.htm
  4. « italie-france.com/fr/les-distr… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  5. Richard Heuzé, « L'Italie affiche des exportations records en 2013 grâce à l'industrie », in Le Figaro, encart « Économie », 21 / 22 décembre 2013, p. 24.
  6. « italie-france.com/fr/commerce-… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  7. Stefano Palombarini, « En Italie, une fronde antieuropéenne ? », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Pauline Chateau, « Les sept chiffres à connaître sur l'économie italienne », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  9. Matteo Pucciarelli, « Matteo Salvini, héraut des nationalistes européens »,
  10. « Budget : l'Italie promet des privatisations massives à Bruxelles », sur Le Figaro,
  11. The Economist, « Fiscalité. L’Italie veut attirer les (riches) expatriés », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « L'économie italienne fait le grand plongeon », .
  13. « En Italie, le chômage des jeunes fait des ravages », sur RTL.fr (consulté le ).
  14. Richard Heuzé, « La population italienne a chuté de 100.000 personnes l'an dernier », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  15. (it) Gianfranco Viesti, « L'economia italiana fra nord e sud in "Atlante Geopolitico" », sur treccani.it, (consulté le ).
  16. https://lepetitjournal.com/milan/levasion-fiscale-atteint-des-records-en-italie-221573
  17. « La faillite du modèle italien Â», La Tribune, 28 fĂ©vrier 2005, no 3106
  18. « « Les multinationales de poche », nouveau modèle italien », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Le rattrapage économique du sud italien n’a pas eu lieu », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  20. (en) Isabelle Chaboud, « Luxe : les cinq tendances qui dessinent l’industrie d’après-crise », sur The Conversation (consulté le )
  21. Olivier Ubertalli, « Stellantis n’est plus que sixième mondial, doublé par GM et Hyundai », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  22. « En Italie, le syndicaliste Aboubakar Soumahoro défend les forçats de la terre », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  23. , Diletta Bellotti, 11 septembre 2019
  24. « L’Italie accusée d’être complice de la mort de civils au Yémen », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Retraites : et comment font les autres pays européens ?, L'Express, 15/12/2019

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.