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Lamborghini

Lamborghini est un constructeur automobile fondé en 1963 par l'industriel Ferruccio Lamborghini et installé à Sant'Agata Bolognese en Italie.

Lamborghini
logo de Lamborghini
Image illustrative de l’article Lamborghini
illustration de Lamborghini
Siège social de Lamborghini à Sant'Agata Bolognese en Italie

Création 1948 : Tracteur
1963 : Automobili Lamborghini
Dates clés 1987 : reprise par Chrysler
1998 : reprise par Audi
Fondateurs Ferruccio Lamborghini
Forme juridique Société par actions de droit italien
Siège social Sant'Agata Bolognese
Drapeau de l'Italie Italie
Direction Stephan Winkelmann (CEO)
Actionnaires Volkswagen
Activité Automobile
Produits Sportives de prestige, supercars, tracteurs, 4x4.
Société mère Audi (Volkswagen Group)
Effectif 7778
Site web www.lamborghini.com

Fonds propres 1 832 000 000 d’euros ()
Chiffre d'affaires 1,95 milliard d'euros (2021)
en augmentation 19 % (par rapport Ă  2020)
RĂ©sultat net 10 100 000 euros ()

L'entreprise est d'abord spécialisée dans la construction de tracteurs agricoles destinés à répondre à une demande croissante d'une Italie dévastée par la guerre et en pleine reconstruction.

Ayant fait fortune en à peine dix ans, Ferruccio Lamborghini décide d'assouvir sa passion pour les « belles mécaniques » et les GT italiennes. Désireux de produire des automobiles plus performantes, plus sophistiquées et plus fiables que les Ferrari et Maserati, il fonde, le , la firme Automobili Lamborghini spécialisée dans la production de voitures sportives de prestige.

En 1971, la société de construction de matériel agricole Trattori Lamborghini est vendue au groupe Same Deutz-Fahr Group, Lamborghini se consacrant alors uniquement à la conception d'automobiles. De nombreuses entreprises vont acquérir la firme italienne jusqu'en 1998, date à laquelle Lamborghini est repris par l'Allemand Audi (groupe Volkswagen), le propriétaire actuel.

Malgré l'absence de références en compétition, les Lamborghini — de la 350 GT à l'Huracan — ont réussi à se hisser aux côtés des automobiles d'exception. Fort du génie du carrossier Nuccio Bertone et du talent de l'artiste Marcello Gandini, les Lamborghini ont fait preuve d'« un esprit avant-gardiste, d'une grande capacité d'innovation et d'un design d'exception »[1].

Histoire

Les origines : Trattori Lamborghini

Ferruccio Lamborghini, fondateur de Lamborghini.

L'histoire du constructeur italien débute avec son fondateur éponyme, Ferruccio Lamborghini, enfant de vendangeur de la commune de Cento, en Émilie-Romagne, province du nord de l'Italie[2] - [3]. Après avoir réalisé des études à l'institut technique Fratelli Taddia près de Bologne, Ferruccio Lamborghini s'engage en 1940 dans l'armée de l'air italienne[4] - [5] où il œuvre en tant que mécanicien dans la garnison basée sur l'île de Rhodes, avant de devenir le superviseur de l'unité de maintenance véhicule.

La guerre terminĂ©e, Ferruccio Lamborghini ouvre un garage Ă  Pieve di Cento, sa ville natale. Alors qu'il dĂ©couvre d'Ă©normes stocks de matĂ©riels militaires Ă  l'abandon lors de son voyage de noces, il a l'idĂ©e de construire des tracteurs avec des pièces de rĂ©cupĂ©ration issues des surplus[6] - [1]. Ses connaissances en mĂ©canique et la forte demande d'une Italie dĂ©vastĂ©e par la guerre en pleine reconstruction lui permettent d'entrer rapidement dans l'industrie de construction de tracteurs. En 1948, Ferruccio Lamborghini fonde « Trattori Lamborghini »[7] et, dès le milieu des annĂ©es 1950, il produit près de 1 000 tracteurs par an[5], devenant ainsi l'un des principaux acteurs du marchĂ©[8].

Propriétaire de plusieurs Ferrari 250, Lamborghini les trouvait certes performantes mais trop peu confortables.
Un tracteur Lamborghini C 603 des années 1970-1980.

Désormais fortuné, Ferruccio Lamborghini peut enfin s'adonner à sa passion pour les automobiles de prestige. En 1958, il fait notamment l'acquisition de plusieurs Ferrari 250 GT. Il considère que les Ferrari sont des automobiles performantes[9] mais trop bruyantes et peu confortables, marquées par des intérieurs dépouillés, pour devenir des automobiles prospères[8]. Mais le plus ennuyeux concernait l'embrayage ; Ferruccio Lamborghini devait constamment retourner à Maranello, ville où est installée Ferrari, pour remplacer l'embrayage défectueux de ses 250 GT. Frustré par la nature récurrente des problèmes, il n'hésite pas à s'en plaindre auprès d'Enzo Ferrari[6].

Selon le magazine Thoroughbred & Classic Cars de 1991, relatant une interview de Ferruccio Lamborghini, ce dernier aurait adressé à Enzo Ferrari des conseils sur la manière d'améliorer ses automobiles. Ferrari, furieux, lui aurait alors répondu : « Tu sais conduire un tracteur, mais tu ne sais pas conduire une Ferrari[10]. » Ferruccio Lamborghini, conscient que personne ne serait capable de lui offrir la voiture parfaite, se décide alors à la concevoir lui-même[8] - [11]. Quelques années plus tard, il avoua « Si Enzo Ferrari ne m’avait pas asséné cette mesquinerie un jour où je me plaignais d’insolubles problèmes sur ma propre Ferrari, je n’aurais peut-être jamais construit mes voitures[10]. »

Selon l'industriel italien, une automobile de grand tourisme se doit de procurer à son conducteur de hautes performances sans compromis en termes de motricité et de tenue de route, mais également sur la qualité de l'habitacle. Confiant en sa capacité à surclasser Ferrari, de retour dans son garage à Pieve di Cento, Ferruccio Lamborghini et ses ouvriers décident de « décortiquer » sa Ferrari 250 GT. La culasse du moteur est remplacée par une culasse conçue par l'industriel tandis que six carburateurs double corps sont installés sur les 12 cylindres en V. Selon Ferruccio Lamborghini, les essais réalisés ont démontré que l'automobile modifiée était capable d'atteindre une vitesse d'au moins 25 km/h supérieure à celle de la Ferrari sortie d'usine[9].

Selon certaines sources, il serait entré sur le marché des automobiles exotiques dans le but de prouver qu'il était capable de surclasser la marque Ferrari. Pour d'autres sources, il aurait vu à cette époque une opportunité financière de produire des automobiles[4]. Dans tous les cas, ce fut la naissance d'une rivalité historique entre Enzo Ferrari et Ferruccio Lamborghini.

Naissance d'Automobili Lamborghini

Logo de la firme automobile de Lamborghini.
La Lamborghini 350 GTV, prototype préfigurant le 350 GT.

En juillet 1963, un panneau de signalisation est Ă©rigĂ© au 12 via Modena, dans la commune de Sant'Agata Bolognese, situĂ©e Ă  moins de 30 km de Pieve di Cento, annonçant « Qui Stabilimento Lamborghini Automobile » (L'usine automobile Lamborghini). Le , Automobili Lamborghini est officiellement fondĂ©[4]. Les raisons qui ont amenĂ© Ferruccio Lamborghini Ă  fonder son entreprise de construction automobile Ă  Sant'Agata Bolognese sont nombreuses. Ayant signĂ© un accord financier avec la majoritĂ© communiste de la ville, il n'aura pas Ă  payer de taxe sur les profits rĂ©alisĂ©s par l'entreprise pendant les dix premières annĂ©es de production. En contrepartie, les ouvriers auront la possibilitĂ© de se syndiquer. Par ailleurs, la ville est ancrĂ©e au cĹ“ur d'une rĂ©gion dont l'histoire est marquĂ©e depuis longtemps par l'industrie automobile, si bien que Lamborghini aura aisĂ©ment accès aux industriels et carrossiers automobiles expĂ©rimentĂ©s[12].

Peu avant que ne soit fondĂ©e l'entreprise, Lamborghini sollicite les services de Giotto Bizzarrini, ingĂ©nieur italien ayant notamment participĂ© Ă  la rĂ©alisation de la Ferrari 250 GTO[13]. Travailleur indĂ©pendant, il est chargĂ© de rĂ©aliser le dessin d'un moteur V low de 3,5 L ; 4,5 millions de Lires lui seront offerts pour son travail, ainsi qu'un bonus pour chaque cheval-vapeur dĂ©veloppĂ© de plus par rapport au moteur V12 Colombo de Ferrari[14] - [15]. InspirĂ© par un V12 de Formule 1 de 1,5 L, le moteur rĂ©alisĂ© par Bizzarrini, Ă  quatre arbres Ă  cames en tĂŞte et lubrifiĂ© par carter sec, dĂ©veloppe 360 ch Ă  8 000 tr/min. Lamborghini est ravi du rĂ©sultat[15].

La Lamborghini 350 GT est carrossée par Touring.

Il possède donc un moteur, mais pas encore d'automobile dans laquelle l'installer. En 1963, Lamborghini fait alors appel au brillant ingénieur Gian Paolo Dallara, âgé de seulement 24 ans, ayant œuvré à ses débuts pour Ferrari et Maserati[1]. Mandaté pour réussir la conception d'une automobile de tourisme, Dallara réunit une équipe dont prend part son adjoint Paolo Stanzani, âgé de 25 ans, ainsi que le Néo-Zélandais Bob Wallace, connu dans le monde du sport automobile pour avoir travaillé avec les meilleurs mécaniciens de course dans des écuries privées[1] - [16]. Pour la réalisation de la carrosserie, Lamborghini s'adresse à Franco Scaglione, designer « de très grand talent et ancien responsable du style de la carrosserie Bertone »[17]. Les réalisations de Scaglione ont toujours été marquées par des formes non conventionnelles et la future Lamborghini ne dérogera pas à la règle[17].

L'automobile est conçue en à peine quatre mois, pour être présentée en avant-première au Salon de l'automobile de Turin 1963[14]. Le prototype, dénommé 350 GTV, ne fait pas l'unanimité, la finition laissant à désirer. L'automobile sera d'ailleurs entreposée dans un entrepôt et disparaitra de la circulation durant les vingt années qui suivent jusqu'à ce qu'un passionné l'acquierre et la restaure[18].

Les premières sportives signées Lamborghini

Le Moteur V12 de Bizzarrini sur le châssis d'une Lamborghini Miura.

Lors du salon, Lamborghini fait la connaissance de Felice Bianchi Anderloni, fondateur de la Carrozzeria Touring à qui il confie le design de la future automobile de série[17]. Dallara tente de son côté de rendre compatible la 350 GTV avec les impératifs de la production, si bien que le carter sec est abandonné et le moteur voit sa puissance diminuée à 270 ch pour en accroitre la fiabilité. Dénommée « 350 GT », elle est présentée au salon de Genève 1964. À la fin de l'année 1964, treize clients se sont portés acquéreurs d'une 350 GT, ces dernières étant vendues à perte par Lamborghini dans le but de concurrencer Ferrari. La production de la 350 GT se termine en 1966 après s'être vendue à 120 exemplaires[19].

Par la suite, une version réalisée portant la cylindrée à quatre litres ainsi que sa déclinaison 2+2 — les 400 GT et 400 GT 2+2 — sont développées ; c'est un franc succès puisque 270 exemplaires seront vendus et le nombre d'ouvriers travaillant dans l'usine de Sant'Agata Bolognese est porté à 170[19]. Malgré le succès du design de Touring, Lamborghini préfèrera toujours confier la réalisation de ses automobiles à ses usines[16]. Il est, en effet, particulièrement attentif à offrir à ses clients un service capable de réaliser aussi bien des modifications mineures que majeures sur ses automobiles[16]. Durant l'année 1965, Dallara, Stanzani et Wallace mettent en commun leurs efforts pour la conception d'un prototype, dénommé P400. Les trois ingénieurs imaginent une automobile de route au « pedigree » de compétition, capable de remporter des courses et d'être conduite sur route[16]. Travaillant de nuit en espérant faire vaciller l'idée de Lamborghini selon laquelle une telle voiture serait trop chère et écarterait l'entreprise de son but, l'industriel leur accorde finalement le droit de poursuivre leur projet, considérant que la P400 serait dans tous les cas un potentiel outil marketing, à défaut de mieux. Le prototype de la Miura sera présenté au salon de l'automobile de Turin fin 1965. Elle est propulsée par un moteur V12 transversal placé en position centrale arrière. Plus inhabituel encore, le moteur, développant 350 ch (puis, plus tard, 385 ch) est directement associé aux transmissions et au différentiel en raison d'un manque d'espace. Le design du prototype est quant à lui réalisé par la Carrozzeria Bertone. L'enthousiasme suscité par la P400 au salon de Genève 1966 incite Lamborghini à entamer sa production sous le nom de Miura. Produite entre 1966 et 1973, c'est la première voiture de série et de route au monde à franchir les 300 km/h[20] - [21].

Début du succès commercial

Le style de l'Islero est jugé trop classique pour l'époque.
La Lamborghini Espada est un immense succès commercial.

La fin des années 1960 n'est pas une période gratifiante pour Lamborghini. Désireux de trouver une remplaçante à la 400GT 2+2, il fait appel au carrossier Mario Marazzi. Avec l'aide des ingénieurs de la société Lamborghini, il réalise une automobile quatre places dénommée Marzal. Construite sur un châssis allégé semblable à celui de la Miura et propulsée par un moteur 6 cylindres en ligne qui n'était rien d'autre que la moitié du V12 de Bizzarrini[22], l'industriel n'apprécie guère ce design novateur. Marazzi ajuste alors le dessin. Le résultat, la Lamborghini Islero, n'est finalement qu'une version restylée de la 400GT 2+2. Jugée trop classique, l'Islero ne connait pas le succès escompté et, malgré l'arrivée d'une version S, elle ne sera produite que durant un peu plus d'un an[23].

En 1968, le carrossier Bertone convainc Lamborghini de lui confier la rĂ©alisation d'une nouvelle automobile quatre places. DessinĂ©e par Marcello Gandini, elle prĂ©sentait de grandes portes papillon peu apprĂ©ciĂ©es par Lamborghini qui jugea plus sage les remplacer par des portes conventionnelles[22]. Le rĂ©sultat de la collaboration entre Bertone et Lamborghini aboutit finalement Ă  l'apparition au Salon de l'automobile de Genève 1969, de l'Espada, propulsĂ©e par une Ă©volution du moteur V12 de 3,9 litres, dĂ©veloppant alors 325 ch. L'Espada est un Ă©norme succès commercial puisque 1 217 exemplaires seront produits sur 10 ans[24].

En août 1968, Dallara, frustré par le refus de Ferruccio Lamborghini de participer en compétition automobile, quitte l'entreprise pour prendre la tête du département Formule 1 du constructeur De Tomaso. L'industriel a, en effet, toujours rétorqué : « Je désire construire des automobiles de Grand Tourisme sans défauts — certes classiques voire conventionnelles mais parfaites — et non pas une bombe technique »[25]. L'adjoint de Dallara, Paolo Stanzani, est désormais titulaire du poste de directeur technique.

En 1969, Lamborghini doit faire face à de premières difficultés avec les ouvriers syndiqués, ces derniers s'octroyant des heures d'arrêt dans le cadre d'une campagne nationale engagée en raison des tensions entre l'union des travailleurs métallurgistes et l'industrie italienne[26]. Néanmoins, l'industriel qui, souvent, s'est retroussé les manches et joint aux travailleurs de l'usine, est capable de motiver son personnel à continuer de travailler pour atteindre leur but commun, et ce malgré les perturbations.

L'Urraco est la première Lamborghini, depuis la 350GTV, conçue à partir d'une feuille blanche.

Durant l'année 1969, la gamme Lamborghini se constitue de l'Islero, de l'Espada et de la Miura, chacune ayant reçu une amélioration : la Miura s'offre quelques chevaux supplémentaires, l'Islero est vendue dans une version « S » mieux finie, tandis que l'Espada gagne en confort et en performances pour lui permettre d'atteindre la vitesse de 250 km/h.

Alors que la remplaçante de l'Islero, une version plus courte de l'Espada dénommée Jarama[27], est dévoilée au Salon de l'automobile de Genève 1970, Stanzani travaille sur la conception d'une nouvelle automobile, conçue à partir d'une feuille blanche et ne reprenant aucun élément des précédents modèles. En raison du changement de la législation, il opte, comme Ferrari et sa Dino 246 ou Porsche et sa 911, pour la réalisation d'une sportive propulsée par un moteur V8. L'Urraco ainsi née conservait une carrosserie 2+2 pour son aspect pratique, Ferruccio Lamborghini considérant que les clients de l'Urraco auraient probablement des enfants[27].

Ferruccio Lamborghini se retire

Comme la plupart des constructeurs automobiles dans cette période marquée des tensions internationales, Lamborghini rencontre des difficultés financières. Dès 1971, Trattori Lamborghini doit faire face à une forte chute de ses ventes ; l'importateur sud africain Cento annule toutes ses commandes tout comme la Bolivie — dont le gouvernement vient d'être renversé par un coup d'État — alors qu'une partie des tracteurs était prête à quitter Gênes. C'est d'ailleurs cet épisode qui provoqua dans l'urgence la cession de 51% de Lamborghini Automobili par Ferruccio Lamborghini à des investisseurs, pour couvrir la mévente de 5000 tracteurs à destination de la Bolivie, provoquant de facto la faillite de l'usine des tracteurs Lamborghini si rien n'était fait. Ce fait est relaté[28] par Stanzani, ancien directeur de Lamborghini Automobili.

En 1972, Ferruccio Lamborghini dĂ©cide de vendre sa filière Trattori Lamborghini au groupe italien SAME, Ă©galement constructeur de tracteurs[7] - [29]. Rapidement, Automobili Lamborghini se trouve Ă©galement en difficultĂ©, le dĂ©veloppement de dernières automobiles s'en trouvant fortement ralenti. Ferruccio Lamborghini se voit dans l'obligation de trouver des investisseurs. Il entame ainsi des discussions avec l'un de ses amis, Georges-Henri Rossetti, un homme d'affaires suisse fortunĂ©[30] qui aboutissent Ă  la cession de 51 % de la sociĂ©tĂ© pour 600 000 $. Devenu actionnaire majoritaire, Rossetti n'interviendra cependant que rarement dans les dĂ©cisions de Lamborghini[29].

En 1973 survient le premier choc pétrolier, pénalisant fortement les constructeurs automobiles. Lamborghini — tout comme les autres constructeurs de sportives exotiques — est particulièrement touché par l'augmentation rapide des prix du pétrole. Les automobiles Lamborghini furent, en effet, conçues pour leurs performances avec peu de considérations pour leur consommation. En 1974, Ferruccio Lamborghini vend sa participation restante de 49 % à la société de René Leimer, un ami de Georges-Henri Rossetti[2]. Après avoir rompu tous liens avec les voitures qui portaient son nom, il se retire dans un lotissement sur les rives du Lac Trasimène, dans la frazione de Panicarola à Castiglione del Lago, une ville située dans la province de Pérouse en Ombrie, où il restera jusqu'à ses derniers jours[5].

Administration judiciaire

Une Countach, la plus populaire des Lamborghini.

En 1974, la Lamborghini Countach, remplaçante de la Miura, entame sa production. Elle sera le plus populaire des modèles, mais Lamborghini est tout de même mise sous procédure de sauvegarde (amministrazione controllata) par les tribunaux italiens en . Cette débâcle est principalement causée par le retard pris par Lamborghini dans la conception de la BMW M1, qui se traduit par l'annulation du contrat par BMW[31]. Alessandro Arteses, puis un an plus tard Raymond Noima et Hubert Hahne, importateurs allemands de Lamborghini, vont prendre la direction de l'entreprise[32], sans succès puisque celle-ci fait finalement faillite et est placée en liquidation judiciaire au début de 1980[33].

En juillet 1980, les frères Mimran, entrepreneurs dans l'industrie alimentaire et passionnés de sportives de prestige, sont nommés à leur tour administrateurs de Lamborghini. Ils établissent un vaste programme de restructuration et injectent massivement des capitaux tandis que l'usine de Sant'Agata est réhabilitée. Les frères Mimran lancent également un appel international pour trouver de nouveaux ingénieurs et designers[2]. Ils prennent possession officiellement de l'entreprise en .

Acquisition par Chrysler

Si les investissements conduisent à court terme à des résultats plutôt bons, ils demeurent insuffisants pour redresser l'entreprise. À la recherche d'un investisseur stable, les frères Mimran vont faire la rencontre de l'un des « Big Three » américain, le constructeur Chrysler[2]. Ce dernier prend le contrôle de Lamborghini en avril 1987 après y avoir investi 33 millions de dollars[34].

Lee Iacocca, qui avait dĂ©jĂ  orchestrĂ© un revirement quasi miraculeux de Chrysler avant que la compagnie ne fasse faillite, acquiert Lamborghini sans objectifs prĂ©cis fixĂ©s par le conseil d'administration de Chrysler. Si bon nombre de personnalitĂ©s du groupe Chrysler ont rejoint le conseil d'administration de Lamborghini, les membres clĂ©s de l'entreprise ont conservĂ© leurs postes, dont Alfieri, Marmiroli, Venturelli, et Ceccarani[35]. Pour relancer l'entreprise, Chrysler injecte dans un premier temps 50 millions de dollars[2]. Iacocca est dĂ©sireux d'entrer sur le marchĂ© des « super sportives de prestige », dont la production est estimĂ©e Ă  5 000 exemplaires par an dans le monde, grâce Ă  la production d'une concurrente Ă  la Ferrari 328[35]. Par ailleurs, il dĂ©sire que le constructeur italien produise un moteur qui puisse ĂŞtre utilisĂ© pour une automobile Chrysler sur le marchĂ© amĂ©ricain.

Mauro Forghieri est chargé de dessiner un V12 pour Lamborghini en Formule 1.

Enfin, la dĂ©cision est finalement prise d'engager Lamborghini en compĂ©tition. InstallĂ©e Ă  Modène, la nouvelle division, dont le budget initial est de 5 millions de dollars[36], est managĂ©e par Daniele Audetto et prĂ©sidĂ©e par Emile Novaro ; Mauro Forghieri, un talentueux ingĂ©nieur ayant notamment Ĺ“uvrĂ© au sein de l'Ă©quipe de la Scuderia Ferrari, est chargĂ© de dessiner un moteur V12 de 3,5 L, indĂ©pendamment des prĂ©cĂ©dents V12 dĂ©veloppĂ©s par Lamborghini pour ses GT[37].

Ă€ cette Ă©poque, Lamborghini travaille sur la remplaçante de la Countach, la Diablo. Le design initial de la Diablo est signĂ© Marcello Gandini, Ă  l'origine Ă©galement du dessin de la Miura et de la Countach. NĂ©anmoins, peu impressionnĂ© par le travail de Gandini, Chrysler fait appel Ă  ses propres designers pour entamer un vaste remaniement de l'automobile, lissant les bords et les coins pointus[38] - [39]. Si le rĂ©sultat final est peu apprĂ©ciĂ© par Gandini, la production de la Diablo est tout de mĂŞme entamĂ©e. Chrysler tentera de finir la prĂ©paration de la Diablo pour les 25 ans de Lamborghini, mais une fois que le groupe amĂ©ricain comprit que le rendez-vous serait manquĂ©, une version spĂ©ciale de la Countach, la Countach 25e anniversaire, prend sa place[40].

La Diablo est officiellement présentée au public lors d'un événement mondain à l'Hôtel de Paris de Monte-Carlo. La Diablo est à cette époque l'automobile la plus rapide dans le monde et les ventes sont si vives que Lamborghini commence à faire des profits. La présence du groupe américain donna les moyens de mettre en place un réseau de concessionnaires organisé avec un service complet de soutien permettant à Lamborghini de dépasser la barre du million de dollars de profits[2].

L'ère indonésienne

En 1992, les ventes de Lamborghini chutent et notamment celles de la Diablo, dont le prix (239 000 $) est devenu trop exorbitant pour les enthousiastes amĂ©ricains. Par ailleurs, Chrysler juge que le constructeur italien ne vend plus suffisamment d'automobiles pour justifier son investissement. Le groupe indonĂ©sien MegaTech, dirigĂ© par l'homme d'affaires Setiawan Djody et le fils du prĂ©sident indonĂ©sien Suharto, Tommy Suharto, acquièrent en fĂ©vrier 1994 l'ensemble du groupe Lamborghini — l'entreprise italienne, la filiale amĂ©ricaine et la division F1 — pour 40 millions de dollars[2].

Lamborghini réalise des profits en 1995 grâce à l'apparition de la Diablo SuperVeloce.

Djody, qui acquit également 35 % du groupe américain de supercar Vector, suggère que Lamborghini et Vector mettent en commun leur savoir. Michael Kimberly, précédemment chez Lotus, Jaguar puis General Motors, est nommé à la tête de Lamborghini. Après avoir passé l'entreprise en revue, il conclut que Lamborghini doit étendre sa gamme à plus d'un ou deux modèles. Il met par ailleurs en œuvre une stratégie de marketing pour mieux faire connaître le patrimoine de Lamborghini. En 1995, Lamborghini génère un résultat positif lorsque la Diablo est dévoilée dans une version sportive SuperVeloce. Mais, alors que les ventes de Lamborghini sont en hausse, la société est restructurée ; la holding V'Power de Tommy Suharto conserve une participation de 60 %, tandis que Mycom Sedtco, une société malaisienne de Jeff Yap, acquiert les 40 % restants.

N'étant jamais réellement redevenue rentable malgré la hausse des ventes, Lamborghini nomme à sa tête le vétéran Vittorio di Capua, membre de Fiat depuis quarante ans, en espérant que ce dernier saurait finalement remettre sur pied l'entreprise. Capua lance immédiatement des mesures de restrictions budgétaires et réorganise la production dans le but d'obtenir un gain de 50 %. Poursuivant l'idée de Kimberly, Capua met en œuvre un merchandising agressif. En 1997, Lamborghini trouve finalement son point d'équilibre grâce à la vente de 209 Diablo, treize de plus que nécessaire pour être rentable.

Audi prend le relais

Une Lamborghini Gallardo Spyder (en jaune) et une Murciélago (en noir).

La crise Ă©conomique qui touche l'Asie en 1997 oblige le groupe indonĂ©sien Ă  se sĂ©parer de Lamborghini. Le nouveau prĂ©sident de Volkswagen, Ferdinand PiĂ«ch, est pris dans une frĂ©nĂ©sie d'achats dès 1998 et prĂ©voit l'acquisition de Lamborghini pour environ 110 millions de dollars. Lamborghini est ainsi achetĂ©e grâce Ă  la division de luxe de Volkswagen, le constructeur allemand Audi. Le porte-parole d'Audi dĂ©clare peu de temps après l'acquisition que Lamborghini « pourrait renforcer le profil sportif d'Audi tandis que Lamborghini pourrait bĂ©nĂ©ficier de l'expertise technique d'Audi »[2].

Le président d'Audi, Franz-Josef Paefgen, à sa tête, Lamborghini est une nouvelle fois restructurée et transformée en une holding. La première nouvelle Lamborghini, connue en interne comme le projet L140, doit représenter la renaissance de la marque. C'est la raison pour laquelle elle reprend le nom du taureau ayant résisté à 24 coups d'épée et offert à Don Antonio Miura, dont le nom inspira Ferruccio Lamborghini près de 40 ans auparavant : Murciélago. Cette dernière est dessinée par le Belge Luc Donckerwolke, nouveau chef du design Lamborghini.

Dans le giron d'Audi, Lamborghini trouve la stabilitĂ© qui lui faisait dĂ©faut depuis des dĂ©cennies. En 2003 apparaĂ®t une Lamborghini plus petite que la MurciĂ©lago : la Lamborghini Gallardo, propulsĂ©e par un moteur V10, soit deux cylindres de moins que le moteur de la MurciĂ©lago. Depuis 2003, cette dernière est dĂ©clinĂ©e en de nombreuses versions : Spyder, Superleggera, LP560-4, LP550-2 Valentino Balboni, et plus rĂ©cemment, en LP570-4 Spyder Performante, version spyder de la LP570-4 Superleggera. Au salon de Genève 2011, Lamborghini a prĂ©sentĂ© l'Aventador, une voiture de 700 ch, qui remplace la Murcielago. Elle annonce de grandes performances grâce Ă  son nouveau V12 (0/100 km/h en 2,9 s et 350 km/h en vitesse de pointe. Elle a aussi bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une cure d'allègement grâce Ă  l'usage de matĂ©riaux composites comme la fibre de carbone utilisĂ©e en grande quantitĂ©, surtout sur le châssis et la carrosserie. Des dĂ©clinaisons devraient voir le jour : roadster et plus radicale, une version Super Veloce d'environ 800 ch. L'usine oĂą est fabriquĂ©e cette voiture est Ă  Sant'Agata Bolognese en Italie (Emilie-Romagne).

Nouvelle génération

Lamborghini Huracán
Lamborghini Huracán

Au salon international de l'automobile de Genève 2014, Lamborghini prĂ©sente la Huracán. Celle-ci possède un moteur de 610 chevaux et quatre roues motrices. La Huracán est la remplaçante de la Gallardo dont la production s'est arrĂŞtĂ©e, et elle arrive après la Veneno LP750-4 fabriquĂ©e Ă  seulement quatre exemplaires.

La Huracán est une voiture de sport que l'on pourrait comparer à la 650S. C'est une voiture deux-places créée plus pour être agréable à conduire que rapide, même si la vitesse maximum de la voiture n'est pas négligeable. La Huracán a fait une de ses premières apparitions en jaune lors d'une convention de Microsoft alors qu'était présenté Forza Horizon 2, un nouveau jeu vidéo. Elle apparait dans le trailer du jeu driftant autour d'une McLaren P1 avant de faire une course et aussi sur la jacquette. Au Goodwood Festival of Speed, Lamborghini présente la Huracán Super Trofeo LP620-2, une version modifiée conçue pour la course sur circuit lors du championnat mono-marque de Lamborghini.

Au mondial de l'automobile de Paris 2014, Lamborghini présente l'Asterion LPI 910-4, un concept-car hybride conçu pour concurrencer les Ferrari LaFerrari, McLaren P1 et Porsche 918 Spyder. Il possède le moteur de l'Huracán de 610 ch épaulé par trois moteurs électriques de 100 ch, cumulant donc 910 ch pour quatre roues motrices.

Début 2015, Lamborghini annonce deux véhicules, l'un pour la piste et l'autre, une édition limitée de l'Aventador. La Huracán GT3 est présentée le et l'Aventador Pirelli Édition est présentée à travers plusieurs photos.

L'Aventador SV (pour « Super Veloce ») est officiellement dĂ©voilĂ©e au salon de Genève 2015. Avec 750 chevaux et quatre roues motrices, la voiture a perdu 50 kilos pour rĂ©aliser le 0-100 km/h en 2,8 secondes. Elle ne sera produite qu'Ă  six cents exemplaires. Quelques jours avant le Pebble Beach Concours d'Elegance, Lamborghini annonce la prĂ©sence de deux voitures, l'Aventador SV Roadster, qui reprend la base mĂ©canique de l'Aventador SV, limitĂ©e Ă  cinq cents exemplaires, et un autre modèle, que quelques personnes seulement auront pu voir. Il se dit alors que la voiture possĂ©dera un moteur V12 hybride de 800 ch, qu'elle sera limitĂ©e Ă  vingt coupĂ©s et vingt roadsters, et qu'elle s'appellera « HyperVeloce » ou « Centenario », ce qui en ferait la troisième Lamborghini Ă  ne pas avoir un nom inspirĂ© de la tauromachie (après la Countach et le LM002) depuis la Miura. La voiture sera officiellement dĂ©voilĂ©e au salon de Genève suivant. Au salon de Francfort 2015 la firme de Sant'Agata prĂ©sente la Huracan Spyder, version dĂ©couvrable de la sportive de 610 chevaux. Elle possède un toit en toile et non un hardtop comme l'Aventador (SV) Roadster. Le moteur est inchangĂ© et la voiture reste en transmission intĂ©grale. Au salon de Los Angeles 2015 une nouvelle version d'entrĂ©e de gamme de la Huracán est dĂ©voilĂ©e : la Huracán LP580-2. Comme son nom l'indique, la supercar perd trente chevaux et passe en propulsion simple, elle possède aussi un bouclier avant modifiĂ©.

Lamborghini Centenario.

Au salon de Genève 2016, Lamborghini dĂ©voile une Ă©tude nommĂ©e « Centenario » pour fĂŞter le centième anniversaire du fondateur de la marque, Ferruccio Lamborghini[41]. DotĂ©e du V12 atmosphĂ©rique de l'Aventador boostĂ© Ă  770 chevaux, elle est la remplaçante de l'exclusive Veneno, mais sera disponible en vingt coupĂ©s et vingt roadsters. En la dernière Veneno Roadster sort de l'usine. La version roadster de l'Ă©tude Centenario est dĂ©voilĂ©e le au Monterey Car Week ; la plateforme reste la mĂŞme que pour le coupĂ©, mais, comme la Veneno roadster, la Centenario roadster est dĂ©pourvue de toit. L'Aventador S, version visant a remplacer l'Aventador d'origine, est prĂ©sentĂ©e en . La carrosserie de la voiture est modifiĂ©e et le moteur gagne 40ch.

Lamborghini Urus.

En 2017, pour recevoir la production du futur SUV de la marque, l'Urus, et en prĂ©vision du doublement de sa production, Lamborghini a considĂ©rablement agrandi son usine de Sant'Agata Bolognese[42] et a embauchĂ© près de 200 personnes[43]. L'usine va atteindre une surface totale de 160 000 m2 d'ici Ă  la fin de l’annĂ©e 2018. 2017 marque aussi la sortie de la Huracán Performante, une version plus puissante (de 610 ch Ă  640 ch) et plus axĂ©e sur l'aĂ©rodynamisme avec des Ă©lĂ©ments supplĂ©mentaires comme un aileron utilisant le Forged Composites crĂ©Ă© par la firme, ainsi que le système ALA (Aerodinamica Lamborghini Attiva, AĂ©rodynamique Active) qui est inaugurĂ© sur ce modèle. Une version Spyder (plus lĂ©gère de 35 kg comparĂ© Ă  la première version de la Huracán) est dĂ©voilĂ©e en mĂŞme temps que le modèle coupĂ©.

Lamborghini Aventador SVJ
Lamborghini Aventador SVJ

En à Cambridge aux États-Unis, Lamborghini présente cette même année le concept-car ultrafuturiste Terzo Millennio, créée en collaboration avec le MIT, descendante presque directe de l'Egoista, en reprenant le concept de supercar monoplace. Ce concept arbore les codes stylistiques des futurs modèles de la marque et de ce qu'on pourra voir chez Lamborghini dans les générations suivantes de supercars, selon Mitja Kombert, designer en chef de la marque. La version commerciale de l'Urus sera enfin présentée à Sant'Agata Bolognese en , pour être commercialisée l'année suivante.

En , l'Aventador SVJ est dévoilée. Il s'agit d'une version plus puissante que les anciennes versions de l'Aventador en atteignant 770 ch, équipée de nouveaux éléments d'aérodynamisme ainsi que du système ALA déjà présent sur la Huracán Performante. 963 exemplaires de cette voiture ont été créés, dont 63 en édition spéciale aux couleurs du chiffre 63, qui est l'année de naissance de la marque automobile. L'Aventador SVJ était la voiture la plus rapide sur le Nürburgring avec un temps de 6 min 44 sec et 97 dixièmes.

Lamborghini HuracĂ n Evo Spyder
Lamborghini HuracĂ n Evo Spyder

2019 voit la sortie de nombreux modèles dont plusieurs exclusifs. La Huracán Evo, version restylée et plus puissante de la Huracán, est dévoilée au salon de Détroit 2019. La supercar gagne de nouveaux boucliers avant et arrière, ainsi que 30 ch supplémentaires, portant la puissance a 640ch[44]. Au salon de Francfort 2019, la marque dévoile la Sián FKP37, une Hypercar hybride développant 820ch reprenant le châssis et le moteur V12 de l'Aventador SVJ[45]. Il s'agit donc du premier modèle hybride de série de la marque. 63 exemplaires coupés et 19 exemplaires Roadster seront produits avec un début de livraison prévu pour 2020. Lamborghini présente aussi la Lambo V12 Vision Gran Turismo, faite spécialement pour le jeu vidéo Gran Turismo Sport sur Playstation 4[46].

Lamborghini Essenza SCV12
Lamborghini Essenza SCV12

La production de l'usine Lamborghini de Sant'Agata Bolognese est totalement stoppée du 13 au en raison de l'épidémie de COVID-19 qui sévit en Italie[47]. Le site est totalement fermé pour protéger les employés selon le PDG, Stefano Domenicalli. L'entreprise se démarquera en réalisant des masques pour le personnel des établissements hospitaliers italiens pendant le début de la pandémie[48]. La pandémie cause aussi une baisse de véhicules vendus annuellement pour la première fois depuis l'acquisition de la marque par Audi.

En , Lamborghini Squadra Corse présente l'Essenza SCV12, une voiture exclusivement réservée pour la piste avec un moteur V12 atmosphérique développant 830ch, ce qui en fait le moteur atmosphérique Lamborghini le plus puissant à ce jour[49].

Lamborghini HuracĂ n STO
Lamborghini HuracĂ n STO

En , Lamborghini lève le voile sur la Huracán STO, une version directement dérivée de la Huracán Super Trofeo, qui développe 640ch et possède un poids reduit (1339 kg à sec contre 1422 kg pour la Huracán Evo). Ce modèle se veut purement sportif avec des éléments d'aérodynamique directement tirés de la course automobile.

L'année 2021 voit le retour de Stephen Winkelmann à la tête de Lamborghini, alors que Stefano Domenicalli part diriger la Formule 1.

En , Lamborghini lève le voile sur une dernière version de l'Aventador, nommée Ultimae, qui développe 780ch (ce qui en fait l'Aventador la plus puissante depuis la première sortie du modèle 10 ans plus tôt), et arbore une carrosserie quelque peu redessinée et qui ne sera vendue qu'à 350 exemplaires en coupé et 250 en Roadster. Il s'agit probablement de l'un des derniers modèles à utiliser un V12 atmosphérique à la suite des différentes nouvelles mesures gouvernementales contre la pollution et au désir du groupe Volkswagen d'hybridifier la plupart de sa gamme. En août, Lamborghini présente la Countach LPI800-4, une version modernisée de la Countach des années 1970 à l'occasion des 50 ans du modèle. Elle est basée sur la Sián dont elle reprend le châssis et le moteur, en ajoutant une hybridation plus puissante que la Sián, qui pousse la puissance totale de la voiture à 814 ch. La livraison des premiers des 112 modèles est prévue pour le premier trimestre 2022.

Le 30 mars 2023, Lamborghini dévoile leur tout nouveau modèle, la Lamborghini Revuelto. Son arrivée marque le début d'une nouvelle ère pour Lamborghini car elle est la remplaçante de la mythique Lamborghini Aventador et également car la Revuelto est la première voiture hybride rechargeable de la marque. On peut y retrouver un moteur V12 atmosphérique développant 825 ch accompagné par 3 moteurs électriques faisant monter la puissance totale à 1015 ch.

Ventes annuelles

Export

  • 1992 : arrivĂ©e officielle Ă  Hong Kong
  • 2009 : arrivĂ©e officielle au BrĂ©sil
  • 2010 : arrivĂ©e officielle au Mexique
  • 2012 : arrivĂ©e officielle en Russie
  • 2014 : arrivĂ©e officielle en Chine

Chiffres de vente

Année Ventes mondiales du constructeur Lamborghini
1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000
Ferruccio Lamborghini (1963–1972)
1968[50] 353
Georges-Henri Rossetti et René Leimer (1972-1978)
Administration judiciaire (1978-1981)
Patrick Mimran (1981-1987)
Chrysler Corporation (1987-1994)
1991[2] 673
1992[2] 166
1993[2] 215
MegaTech (1994-1995)
V'Power and Mycom Sedtco (1995-1998)
1996[51] 211
1997[2] 209
Audi AG (1998-présent)
1999[52] 264
2000[53] 291
2001[54] 280
2002[55] 442
2003[56] 1 357
2004[56] 1 678
2005[57] 1 436
2006[58] 2 095
2007[59] 2 406
2008 2 430
2009 1 515
2010 1 302
2011 1 602
2012 2 083
2013[60] 2 121
2014[61] 2 530
2015[62] 3 245
2016[63] 3 457
2017[64] 3 815
2018[65] 5 750
2019[66] 8 205
2020[67] 7 430
2021[68] 8 405
2022[69] 9 233

L'annĂ©e 2003 est particulièrement profitable puisque le nombre de Lamborghini vendues est grimpĂ© de 442 Ă  1 357. Cette hausse de près de 210 % s'explique par l'arrivĂ©e cette mĂŞme annĂ©e de la Gallardo, la plus petite et la plus abordable des Lamborghini de la gamme.

La crise subie par le secteur automobile n'Ă©pargne pas la marque, puisque ses ventes ont timidement augmentĂ© de % pour atteindre 2 430 exemplaires vendus en 2008 puis ont brutalement chutĂ© de près de 40 % en 2009 Ă  seulement 1 515 exemplaires[70]. Le marchĂ© amĂ©ricain, l'un des principaux pour Lamborghini, a en effet, connu une baisse significative de 20,3 %[71] en 2008 (rĂ©sultat de la crise financière des subprimes), baisse compensĂ©e dans un premier temps par la hausse des marchĂ©s Ă©trangers tels que la Chine (157 %) ou encore le Moyen-Orient (66 %)[59].

En 2014, Lamborghini bat son record de ventes avec 2 530 exemplaires vendus. Les annĂ©es 2015 et 2016 voient partir plus de 3 000 voitures. En 2017, sur les 3 815 ventes, 70 % des modèles commercialisĂ©s sont des Huracán (2 642), le complĂ©ment Ă©tant principalement reprĂ©sentĂ© par l'Aventador[72].

L'annĂ©e 2018 est l'annĂ©e de tous les records de vente grâce au SUV Lamborghini Urus, celui-ci pouvant ĂŞtre produit Ă  3 500 exemplaires par an, et ainsi doubler la production totale de Lamborghini[73]. Ainsi, en 2018, la marque a vendu 5 750 vĂ©hicules, soit 51 % de plus que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. L'Urus a reprĂ©sentĂ© près d'un tiers des ventes du constructeur dès sa première annĂ©e avec 1 761 unitĂ©s, juste derrière l'Huracán (2 780), alors que les ventes de l'Aventador se maintiennent Ă  1 209 vĂ©hicules[74].

Avec l'augmentation des cadences de production de l'Urus, Lamborghini a plus que doublĂ© ses ventes en seulement deux ans, passant de 3 815 vĂ©hicules en 2017 Ă  8 205 vĂ©hicules produit en 2019. L'Urus reprĂ©sente Ă  lui seul 4 962 unitĂ©s[75] soit l'Ă©quivalent de 86% de la production de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente qui Ă©tait dĂ©jĂ  un record pour Lamborghini.

Identité de Lamborghini

Le monde des taureaux de combat et de la corrida est une part importante de l'identité de Lamborghini. En 1962, Ferruccio Lamborghini visite le ranch de l'éleveur de toros bravos Don Eduardo Miura à Séville. Lamborghini, dont le signe astrologique est d'ailleurs un taureau, est si impressionné par l'élevage de Miura qu'il décide d'adopter la figure d'un taureau de combat comme emblème pour son entreprise automobile récemment créée[13]. Le logo représente à l'origine un taureau sable sur fond rouge et blanc, couleurs choisies semble-t-il en raison de la ville de Sant-Agata. Par la suite, Ferruccio Lamborghini modifie le blason et opte pour un taureau or sur fond noir. On le soupçonne d'avoir voulu rivaliser avec le cheval noir sur fond jaune de Ferrari[76].

Après avoir produit deux modèles désignés par des caractères alphanumériques, Lamborghini cherche à nouveau l'inspiration dans ce milieu ; Don Eduardo Miura fut très fier d'apprendre la décision de Lamborghini de donner son nom à une de ses automobiles. D'ailleurs, la quatrième Miura produite lui fut personnellement dévoilée dans son ranch à Séville[13] - [77]. Par la suite, Lamborghini continue de s'inspirer de la tauromachie : l'Islero reprend le nom du taureau de Don Eduardo Miura, célèbre pour avoir tué le torero Manolete en 1947 ; « Espada » est le mot espagnol pour l'« épée », parfois utilisé pour désigner le torero lui-même. Le nom « Jarama » possède quant à lui une double signification spéciale puisqu'il désigne à la fois la région historique de la corrida en Espagne, mais également le circuit permanent du Jarama.

En 1974, Lamborghini rompt avec la tradition en nommant la Countach, non pas pour un taureau, mais pour « Countach ! » (prononcé [kunt?t?]), une exclamation de surprise utilisée par les hommes piémontais en apercevant une belle femme. La légende veut que le carrossier Nuccio Bertone ait prononcé le mot de surprise quand il a posé les yeux sur le prototype Countach[78]. Hormis la LM002, les modèles Murciélago, Gallardo, Reventón, Aventador, etc., perpétuent la tradition.

  • Logo originel
    Logo originel
  • Logo actuel
    Logo actuel

Automobiles Lamborghini

Automobiles de tourisme

Hormis quelques rares exceptions telles que le 4x4 LM002, la gamme Lamborghini est exclusivement composée de « super-sportives » de prestige : des automobiles propulsées par un moteur V8, V10 ou V12 d'une puissance dépassant les 200 ch. Les premiers modèles Lamborghini sont généralement des modèles quatre-places tandis que les dernières créations de la marque sont exclusivement des coupés 2-portes, 2-places. Par ailleurs, Lamborghini opte depuis 2006 pour une position longitudinale arrière LP (pour « longitudinal posterior ») du moteur.

En 2009, la gamme du constructeur se compose de la Murciélago LP640 et de ses déclinaisons roadster et « SV », ainsi que de la Gallardo LP560-4 et LP560-4 Spyder. Une version Limited-Edition de cette dernière automobile, dénommée « Valentino Balboni (en) » du nom du pilote essayeur de Lamborghini, fait également son apparition en 2010, puis intègre la gamme courant 2011.

Stefano Domenicali (Ă  droite), PDG de Lamborghini (2018)

Le , Lamborghini présente son premier SUV nommé Urus, décrit comme un SSUV (Super Sports Utility Vehicle)[79], avec « des performances sans précédent » confie Stefano Domenicali, PDG de la marque.

En 2021, Lamborghini relance le nom Countach avec la Countach LPI 800-4 produite Ă  112 exemplaires.

Concept cars

Tout au long de son histoire, Lamborghini a imaginé et présenté de nombreux concept cars, dont le premier est apparu en 1963, la 350 GTV. D'autres concepts tout aussi célèbres se sont succédé tels les Lamborghini Marzal (1967), Bravo (1974) et Athon (1980) carrossés par Bertone.

Une Lamborghini Miura Concept, première création du designer en chef Walter de Silva, est présentée en 2006. S'il est bien une célébration de l'histoire de Lamborghini, Stephan Winkelmann, président de Lamborghini, explique que le concept ne pourrait être mis en production, car le design rétro n'est pas dans l'esprit de la marque[80].

Présentée au Mondial de Paris 2008, l'Estoque est une berline quatre-portes et la première quatre-places depuis l'Espada de 1968. Elle ne sera jamais produite.

La Sesto Elemento, prĂ©sentĂ©e au Mondial de Paris 2010 est initialement un concept car. Il prĂ©figure non seulement la nouvelle orientation stylistique de la marque, mais illustre Ă©galement l'implication de Lamborghini dans la recherche et le travail sur la fibre de carbone, et sa volontĂ© d'allĂ©ger au maximum ses futurs modèles. Grâce Ă  l'utilisation intensive de ce matĂ©riau, la Sesto Elemento ne pèse que 999 kg. Fort de son succès, Lamborghini a annoncĂ© une production en petite sĂ©rie (vingt exemplaires) durant le salon de l'automobile de Francfort 2011.

Fort de ces expĂ©riences stylistiques prĂ©cĂ©dentes, Lamborghini prĂ©sente l'Aventador J, une Ă©volution de son Aventador fraĂ®chement sortie, au salon de Genève 2012. Sans toit et sans pare-brise, cet unique exemplaire est aussitĂ´t acquis par un acheteur mystère, pour un montant d'environ 2 millions d'euros.

Lamborghini prĂ©sente la Veneno au salon de Genève 2013[81] (« venin » en français) entièrement rĂ©alisĂ©e en fibre de carbone, qui n'est pas exactement un concept car mais pas non plus un vĂ©hicule de sĂ©rie, car elle ne sera produite qu'Ă  trois exemplaires, vendus chacun 3,6 millions d'euros. Comme l'Aventador J, elle reprĂ©sente une vitrine technologique pour Lamborghini. BasĂ©e sur l'Aventador de sĂ©rie, elle en reprend la cellule centrale et le V12, portĂ© ici Ă  740 ch.

Lamborghini Urus Concept

L'Urus Concept[82] est un concept car SUV conçu par Lamborghini et dévoilé au Salon automobile de Pékin le [83]. Il annonce l'arrivée du SUV Lamborghini Urus de série en 2018.

En , la Lamborghini Egoista (« Ă©goĂŻste ») est prĂ©sentĂ©e pour le cinquantième anniversaire de la marque, il s'agit d'une monoplace au look d'avion furtif dotĂ©e d'un V10 dĂ©veloppant 600 chevaux[84]. Comme la Miura Concept, c'est l'Ĺ“uvre du designer italien Walter da Silva.

Le , Lamborghini prĂ©sente l'Asterion[85]. Il s'agit d'un concept car hybride rechargeable de 910 chevaux. Elle est motorisĂ©e par le V10 FSI 5,2 litres de 610 chevaux, et la boĂ®te Ă  double embrayage Ă  sept rapports de l'Huracán, couplĂ© Ă  trois moteurs Ă©lectriques dĂ©veloppant 300 chevaux pour une dĂ©nomination de LPI 910-4 signifiant « Longitudinale Position Ibrido 910 chevaux et 4 roues motrices ». La dĂ©nomination « Asterion » vient du Minotaure, dont Asterion est l'autre nom, un ĂŞtre hybride, comme ce concept-car alliant la puissance d'un moteur thermique Ă  l'intelligence d'un moteur Ă©lectrique.

Le , Lamborghini présente aux États-Unis la Lamborghini Terzo Millennio concept (troisième millénaire), développée en association avec l'université américaine du Massachusetts Institute of Technology (MIT). La Terzo Millennio est une supercar électrique équipée de quatre moteurs électriques logés dans les roues, et de supercondensateurs à la place d'une batterie[86].

Compétition automobile

Une Lamborghini Murciélago RG-1 en Super GT Championship.

Contrairement à Enzo Ferrari, Ferruccio Lamborghini décide très tôt de ne pas s'engager en compétition automobile pour se consacrer exclusivement à la conception de GT de tourisme. Cette stratégie est particulièrement inhabituelle pour l'époque, la plupart des constructeurs de sportives démontrant la rapidité, la fiabilité et la supériorité technique de leurs automobiles au travers de la compétition.

Lamborghini demeure longtemps hostile à toute participation au sport automobile, même lorsque les ingénieurs Dallara, Stanzani et Wallace entament le développement du prototype P500, qui allait devenir la Miura, aux caractéristiques techniques de celles d'une barquette de course. Quelques années plus tard, Lamborghini accepte également de produire des versions dénommées « SV » pour « SuperVeloce » (« très rapide » en italien). Par la suite, sous la direction de Georges-Henri Rossetti, Lamborghini signe un accord avec BMW pour produire une voiture de course en quantité suffisante pour obtenir son homologation. Toutefois, Lamborghini est incapable de remplir sa part du contrat ; la voiture — la future BMW M1 — est finalement développée en interne par la division de BMW Motorsport[87] - [88].

Sous l'ère des frères Mimran, Lamborghini s'engage pour la première fois de son histoire en compétition automobile. Dans les années 1980, Lamborghini développe une barquette de course dénommée QVX dans le but de participer au championnat 1986 du groupe C. Malheureusement, la QVX, pilotée par Tiff Needell, ne dispute qu'une seule course hors-championnat. Bien que l'automobile termine mieux la course qu'elle ne l'a débuté, les sponsors se retirent et le programme est annulé[89].

Entre 1989 et 1993, Lamborghini fournit des moteurs pour différentes équipes de Formule 1 : Larrousse (1989-1990, 1992-1993), Lotus (1990), Ligier (1991), Minardi (1992), Modena Team (1991) ainsi que le Konrad Motorsport pour le championnat du monde des voitures de sport (1991).

Deux versions de la Diablo sont construites, entre 1996 et 1999, pour participer au Diablo Supertrophy. Par la suite, Lamborghini développe une Murciélago R-GT pour concourir en FIA GT Championship, en Super GT Championship et pour l'American Le Mans Series.

En 2019, les Lamborghini Huracán sont engagées en championnat d'endurance GT3, avec quelques succès face aux mercedes AMG ou ferrari 488. Entre autres au Nürburgring, à Daytona, Oulton Park, Suzuka, Silverstone.

Sources

Notes et références

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  11. (en) « Interview with Ferruccio Lamborghini by TV interview », YouTube [vidéo].
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  13. Joe Sackey, The Lamborghini Miura Bible, Veloce Publishing Ltd, , 160 p. (ISBN 978-1-84584-196-6, OCLC 213449615, lire en ligne), The Muria Legend, p. 15.
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Annexes

Articles connexes

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