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École du Pharo

L'École du Pharo, appellation de tradition mais qui ne fut jamais officielle, est une école militaire française établie à Marseille (France) dans le parc du palais du Pharo et spécialisée dans l'enseignement et la recherche en médecine tropicale.

École du Pharo
Insigne de tradition de l'École.
Histoire
Fondation
12 avril 1905
Dates-clés
1947, création du centre de recherche et de documentation
Dissolution
30 juin 2013
Statut
Type
Établissement de spécialisation des médecins et pharmaciens militaires, Grande école militaire
Nom officiel
École d'application du service de santé des troupes coloniales, et finalement Institut de médecine tropicale du service de santé des armées
RĂ©gime linguistique
Français
Fondateur
Ministère de la guerre, Albert Clarac premier directeur
Directeur
Marc Morillon, dernier directeur
Membre de
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
Plus de 9 000 en 108 ans
Localisation
Pays
Ville
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Elle a œuvré de 1905 à 2013, en formant d'abord principalement des médecins et des pharmaciens français, militaires de carrière ou sous contrat ; puis des médecins appelés du service national, des médecins militaires étrangers, et des professionnels de santé civils français ou non.

Presque tous les médecins qui ont œuvré dans l'empire colonial français sont passés par l'École du Pharo ; elle a été un facteur essentiel de la politique sanitaire dans les territoires colonisés. En 1936, son rôle pédagogique est complété par la création de laboratoires de recherche consacrés aux maladies tropicales et à la nutrition en zone tropicale.

Après 1960, elle continue son œuvre de formation pour l'ensemble des médecins et pharmaciens servant au titre de la coopération sanitaire française (ministère de la coopération). En 1981, un service d'épidémiologie et de santé publique, consacré à la santé des collectivités est créé.

En 2008, le gouvernement français décide de la fermeture de l'école. Ces activités sont alors redistribuées avec d'une part, le regroupement des activités de recherche de tout le Service de santé des armées (SSA) au sein d'un nouvel institut unique de recherche biomédicale militaire et le regroupement des activités de santé publique de tout le SSA au sein du Centre d'épidémiologie et de santé publique des armées créé à cet effet, et d'autre part le transfert de la responsabilité des activités de formation vers l'École du Val de Grâce (Paris). L'établissement ferme définitivement ses portes le .

Au cours d'une existence plus que centenaire, l'École du Pharo s'est officiellement et successivement appelée :

  • École d'application du service de santĂ© des troupes coloniales (1905) ;
  • École d'application et centre d'instruction et de recherche du service de santĂ© des troupes coloniales (1954) ;
  • École d'application et centre d'instruction et de recherche du service de santĂ© des troupes d'outre-mer (1958) ;
  • École d'application et centre d'instruction et de recherche du service de santĂ© des troupes de marine (1961) ;
  • École de spĂ©cialisation du service de santĂ© pour l'armĂ©e de terre et institut de pathologie exotique (1970) ;
  • Institut de mĂ©decine tropicale du service de santĂ© des armĂ©es (1975).

Contexte et origine

ConquĂŞte coloniale

La formation de l'empire colonial français a posé le problème de sa gestion sanitaire par des professionnels de santé. Leurs ancêtres pourraient être les médecins, chirurgiens et apothicaires de la marine royale, en exercice dans les colonies de l'Ancien Régime. Le Consulat organise un « Service de Santé colonial » de la Marine, mais qui fait souvent double emploi avec la santé militaire des troupes terrestres engagées dans les conquêtes[PP 1].

À la fin du XIXe siècle la France de la Troisième République étend son empire colonial par une politique d'expansion territoriale. Les troupes nécessaires aux conquêtes, puis au maintien de l'ordre, sont acheminées par la Marine et ce sont les médecins et soignants de celle-ci qui assurent le soutien sanitaire de tous ces personnels à bord comme à terre[ED 1].

Ces médecins sont confrontés à terre à des épidémies effroyables parmi les soldats (fièvre jaune à Gorée en 1878, dysenteries en Extrême-Orient entre 1859 et 1861, choléra au Tonkin entre 1884 et 1887, paludisme pendant la campagne de Madagascar en 1895, etc.) et à des maladies endémiques inconnues au sein des populations indigènes[ED 2]. De plus l'autorité administrative désire améliorer la santé des populations civiles à des fins de développement des colonies et d'une « mission civilisatrice ».

Santé coloniale

Insigne militaire porté sur la poitrine représentant une ancre de marine sur laquelle s'enroule le serpent d'Esculape, l'anneau supérieur de l'ancre est remplacé par le miroir de la sagesse
Insigne du Corps de santé des troupes coloniales.

La Marine ne pouvant fournir les effectifs médicaux demandés constamment à la hausse, une réforme s'impose[AF 1]. En 1890, est créé, par un simple décret[AF 2], le Corps de santé des colonies et pays de protectorat, détaché de la Marine et placé sous l'autorité du ministre chargé des colonies, responsable du fonctionnement des hôpitaux des colonies tout autant que du soutien des forces militaires déployées dans les colonies. Ce corps est donc ouvert aux civils et aux militaires.

Cette première politique se solde par un échec à cause des problèmes de recrutement qu'elle ne résout pas. La carrière d'un médecin colonial est peu avantageuse, dangereuse et ingrate. Très peu de civils s'engagent, à l'exception notable d'Alexandre Yersin. Dans les honneurs, la préséance et les avancements, les coloniaux sont désavantagés et la crise des effectifs s'aggrave. Dans la pratique, le recrutement reste quasi-exclusivement militaire. De plus les ambiguïtés statutaires ne facilitent ni la gestion des carrières ni la discipline, ni par conséquent la bonne marche du service[AF 3] - [PP 2].

Pour résoudre ces difficultés, la loi du accorde l'autonomie aux Troupes Coloniales (nouveau nom des Troupes de Marine). Le , un décret porte création du Service de santé des troupes coloniales (SSTC) en remplacement du Corps de santé des colonies et protectorat.

Ce « décret d'entente » répartit les rôles entre le ministère de la guerre et celui des colonies : le ministère de la guerre s'occupe de la discipline générale des médecins coloniaux (en métropole et outre-mer). Ils sont placés hors-cadres lorsqu'ils sont mis à disposition du ministre des colonies pour les missions civiles outre-mer (police sanitaire, lutte contre les épidémies...). Ainsi le SSTC se voit confier officiellement des missions au profit des populations civiles entérinant la dualité de sa mission[AF 4] - [ED 3].

Compte tenu de la répugnance des médecins civils à être fonctionnaire dans des conditions difficiles, la santé dans les colonies tropicales françaises a toujours été une affaire de médecins militaires[PP 2].

Création de l'école

Les réformes n'ont pas résolu le problème de recrutement, auquel s'ajoute, avec l'explosion des connaissances (microbiologie, parasitologie...), un problème de formation[AF 5]. À l'exemple d'Albert Calmette dès 1890, de nombreux médecins coloniaux demandent de se perfectionner à l'Institut Pasteur où un stage destiné aux médecins des troupes coloniales est régulièrement ouvert dès 1903[PP 2]. Mais l'ampleur des problèmes pratiques rencontrés fait ressentir la nécessité d'une école spéciale pour les officiers du Service de santé des troupes coloniales.

Le projet d'une école spécifique est conçu en 1900. Le ministère de la guerre, responsable des troupes coloniales, propose la création d'une école pratique de médecine tropicale. Le lieu d'accueil de cette école est très disputé, car à cette époque toutes les villes de France cherchent l'honneur d'accueillir une garnison ou une institution militaire.

vue du Palais du Pharo se dégageant sur un beau soleil bleu et au premier plan à gauche la façade du bâtiment de recherche de l'école
Le Palais du Pharo vu de l'École au premier plan.

Dès , Marseille se porte candidate. Pour mémoire, en , Marseille était déjà candidate pour accueillir une école de santé militaire[MT 1] et avait prévu un budget à cet effet, mais l'école en projet fut finalement installée à Lyon. Les conséquences économiques de la catastrophe des arènes du Prado d'une part et des épidémies de choléra de 1884 et 1885 dans la ville d'autre part, n'ont pas été étrangères au choix de Lyon pour cette implantation[MT 1] - [1].

Choix de Marseille

La ville de Marseille se propose donc d'accueillir ce nouvel établissement au plus près de sa propre école de médecine, laquelle est depuis 1893, logée dans l'ancien palais impérial agrandi et rehaussé : le Palais du Pharo, en partie utilisé comme hôpital temporaire sous le nom « Hôpital du Pharo » depuis l'épidémie de choléra de 1884[2].

La ville de Marseille qui ne dispose depuis 1875 que d'une école de plein exercice de médecine et de pharmacie, qu'elle cherche depuis des décennies à voir ériger en faculté de médecine et de pharmacie (seule habilitée à délivrer un doctorat), espère que cette co-localisation pourra faire avancer son dossier universitaire[3] - [4] - [MT 1] - [PP 3].

En 1902, le directeur du service de santé des troupes coloniales dépose un projet de création de l'école dans lequel il développe les critères nécessaires de son implantation. Il souligne, entre autres, la possibilité d'un enseignement hospitalier de la pathologie tropicale sur place ce qui l'amène à conclure « ces éléments, ne peuvent évidemment se rencontrer que dans une ville de bord de mer » et de proposer Marseille où existe déjà un enseignement colonial à l'école de médecine, un Institut colonial et un Musée colonial[4].

La ville propose d'abord d'affecter à l'école une aile du palais du Pharo, puis finalement, le Conseil municipal décidera, au cours de sa réunion du , d'aménager l'École de santé coloniale dans un bâtiment spécialement construit pour cet usage dans le parc du Pharo à la suite de l'institut d'anatomie. Le , une convention est passée entre le maire de la ville de Marseille, Amable Chanot, et le ministre de la guerre, concernant l'installation et l'organisation dans Marseille de l'École d'application du Service de santé des troupes coloniales.

C'est la satisfaction au Conseil municipal de Marseille dont le maire tire dĂ©jĂ  une heureuse consĂ©quence de l'Ă©vĂ©nement : « je ne crois pas trop m'avancer en exprimant la conviction que l'Ă©tablissement Ă  Marseille de l'École de santĂ© coloniale nous permettra d'obtenir enfin du gouvernement la transformation en facultĂ© de notre Ă©cole de plein exercice de mĂ©decine et de pharmacie. » En fait, cette transformation n'interviendra que 25 ans plus tard[MT 1].

Mise en place

 carte postale ancienne en noir et blanc montrant les élèves de la première promotion prenant la pose
La première promotion de l'école en 1907, devant le bâtiment historique.

Le est promulguĂ© le dĂ©cret de crĂ©ation de l'École d'application du service de santĂ© des troupes coloniales, Ă  Marseille[PL 1] - [4]. Les travaux sont rĂ©alisĂ©s en 1906 sous l'autoritĂ© de l'architecte en chef de la Ville, LĂ©once-AloĂŻs Muller. Le , le mĂ©decin principal de première classe[Note 1] Albert Clarac est nommĂ© directeur de l'Ă©cole, tandis que le mĂ©decin principal de seconde classe[Note 2] Paul-Louis Simond est nommĂ© sous-directeur, chargĂ© de l'enseignement de la bactĂ©riologie, de l'hygiène et de l'Ă©pidĂ©miologie. Ce premier Ă©tat-major comporte 13 officiers[ED 3]. La première promotion rejoint l'Ă©cole le . L'Ă©cole est inaugurĂ©e le par le gĂ©nĂ©ral Louis Archinard, commandant du Corps d'armĂ©e des Troupes coloniales[1].

Au gré de l'évolution de la politique coloniale, puis de décolonisation et de coopération de la France, et des réformes de la fonction sanitaire des armées, l'école voit son périmètre d'action et son appellation changer[ED 4].

L'Ă©cole avant le premier conflit mondial (1905-1914)

L'École du Pharo devient la maison-mère des médecins et pharmaciens servant en Outre-Mer (santé publique) ou dans les troupes coloniales (en métropole et outre-mer). Son premier titre officiel est École d'application du service de santé des troupes coloniales.

Locaux et localisation

La convention signée en , entre la ville et le ministère de la Guerre, affecte à la nouvelle école la partie ouest du jardin du Pharo, au pied du tout nouvel institut d'anatomie, en face du champ de manœuvres. Elle y construit un bâtiment sur trois niveaux plus demi sous-sol, destiné à l'enseignement et à l'administration. De plus elle attribue comme logement au directeur de l'école le pavillon situé à l'entrée gauche du parc. Celui-ci est le pendant du pavillon attribué aux concierges et personnels subalternes du parc ce qui n'aura pas l'heur de plaire au directeur du service de santé du corps d'armée des troupes coloniales[MT 1].

La ville reste propriétaire des terrains et bâtiments qui font l'objet d'un bail emphytéotique. Par ailleurs le ministère de la guerre qui dispose de vastes emprises dans le quartier, affecte à la nouvelle école des locaux au sein du Fort d'Entrecasteaux (terrain militaire situé de l'autre côté du boulevard du Pharo devenu en 1922 boulevard Charles Livon)[PL 1] - [4].

Mission et enseignement

D'emblée la vocation de l'école est de délivrer un enseignement pratique, encore plus que théorique, à des médecins et pharmaciens déjà diplômés comme le précise le décret du « donner aux médecins et pharmaciens aides-major de deuxième classe[Note 3] et aux médecins et pharmaciens stagiaires des Troupes coloniales, l'instruction professionnelle spéciale, théorique et surtout pratique nécessaire pour remplir les obligations du service qui incombent au Corps de santé des Troupes coloniales en France et aux colonies... »[ED 5].

portait en gros plan d'Albert Clarac à partir d'une photo retouchée au crayon
Albert Clarac, premier directeur de l'École du Pharo.

Les premiers enseignants sont les dirigeants de l'école, dont Albert Clarac qui débute la rédaction de son volumineux Traité de pathologie exotique, clinique et thérapeutique dont les premiers volumes paraissent pendant son temps de direction de l'école[5] et Paul-Louis Simond, pastorien de renom qui vient de découvrir le rôle de la puce dans la transmission de la peste.

L'enseignement théorique comportait à l'origine 6 sections[PP 3] :

  1. Maladies des pays chauds.
  2. Chirurgie d'armée et maladies spéciales.
  3. Bactériologie, parasitologie, hygiène et prophylaxie des maladies tropicales.
  4. Police sanitaire, médecine légale, administration des services de santé.
  5. Anatomie chirurgicale, médecine opératoire et appareils.
  6. Chimie, toxicologie, pharmacie.

L'enseignement pratique est assuré dans les laboratoires de l'école et dans les services des hôpitaux de Marseille, civils ou militaires.

L'admission des élèves se fait selon leur rang de sortie de l'école de Bordeaux. Les médecins ou pharmaciens civils, engagés volontaires, peuvent être admis sur concours. Le stage d'enseignement dure huit mois, de février à octobre, en se terminant par un classement de sortie. Le travail était donc intensif et les stagiaires astreints à la discipline militaire.

De 1907 Ă  1914, l'Ă©cole forme 258 Ă©lèves[6] dont 241 mĂ©decins et 17 pharmaciens, alors que l'Empire colonial français comptait en 1911, 11 millions de km2 et 45 millions d'habitants[PP 4]. Les structures sont en place, mais le recrutement reste insuffisant, les carrières Ă©tant jugĂ©es peu attrayantes. Ceux qui choisissent de devenir mĂ©decin colonial, le font Ă  cause de leurs difficultĂ©s en mĂ©tropole, et aussi par vocation et esprit d'aventure. Beaucoup de mĂ©decins coloniaux viennent de milieux modestes (souvent de Bretagne) attirĂ©s par la gratuitĂ© des Ă©coles militaires[PP 5].

Dès la mobilisation générale de 1914, l'école doit fermer, et ceci jusqu'en 1922[ED 6]. Vingt et un médecins du Corps de santé colonial sont tués au cours de la Première Guerre mondiale[ED 6], soit presque l'équivalent d'une promotion de l'époque[PP 6].

Apogée coloniale (1922-1954)

Cette fermeture prolongée entraîne une longue crise liée aux problèmes persistants de recrutement. Le corps de santé colonial est touché par les départs et les démissions. Malgré les actions de propagande vantant la carrière de médecin colonial « on accepte l'Indochine, de rares candidats se présentent pour le Cameroun, le Togo, l'AOF, aucun ne veut l'AEF »[PP 6].

Dès 1924, Édouard Daladier, ministre des colonies, et son successeur André Hesse, augmentent les avantages de carrière. L'école est réorganisée en 1928.

Locaux

vue aérienne des bâtiments de l'école
Vue aérienne des bâtiments de 1905 et de 1932.

Dès 1928 le nombre d'élèves accueillis rend les locaux trop exigus amène le directeur à solliciter de la Ville de nouveaux locaux[1]. En 1932, la construction d'un nouveau bâtiment à l'ouest du premier est lancée pour augmenter les capacités d'accueil. Très dégradé à la Libération, il est rehaussé en 1948 d'un étage et devient en 1950 le centre de recherche et centre de documentation en médecine tropicale. D'autres bâtiments de moindre importance viennent au fil du temps compléter l'emprise de l'école, tant dans le parc du Pharo que dans les annexes militaires du Fort d'Entrecasteaux où une ancienne poudrière est transformée en bâtiment de conservation des archives historiques du corps de santé des troupes coloniales[PP 6].

Enseignement et recherche

La nĂ©cessitĂ© de structurer un corps enseignant tout en permettant un dĂ©roulement de carrière en zone tropicale s'impose. Ă€ l'instigation de Pierre L'Herminier, directeur entre 1926 et 1931, est crĂ©Ă© le concours d'agrĂ©gation du Corps de santĂ© colonial sur le principe dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© Ă  l'École du Val-de-Grâce[PL 1]. Les premiers professeurs nommĂ©s prennent leur fonction en 1930 pour une durĂ©e normale de cinq ans. Ces professeurs agrĂ©gĂ©s (qui exercent pour la plupart Ă  l'hĂ´pital militaire de Marseille ou dans les laboratoires de l'Ă©cole) sont regroupĂ©s en chaires autour d'un professeur titulaire, lui-mĂŞme en fonction pour 5 Ă  8 ans. Cette rotation des fonctions permet de toujours disposer d'enseignants ayant une expĂ©rience rĂ©cente et renouvelĂ©e du milieu sanitaire tropical[ED 7]. Ainsi un corps enseignant se constitue, reconnu sous le terme gĂ©nĂ©rique des AgrĂ©gĂ©s du Pharo, qui se coordonne jusque dans la production de manuels en nom collectif[ED 7]. La pĂ©dagogie du Pharo est donc faite de connaissances, de convivialitĂ© et de pragmatisme[7].

photo couleur de la façade du bâtiment du centre de recherche, très blanc et sobre sur 3 niveaux
Le bâtiment du centre de recherche et de documentation, construit en 1934, surélevé en 1948.

Cette réforme transforme l'école en grand établissement supérieur spécialisé, avec de nouvelles disciplines : neuropsychiatrie (1928), ophtalmologie (1934), stomatologie (1935), radio-électrologie (1935)... Dans les années 1930, l'école se dote d'un centre de documentation et de recherches, d'abord médical, qui s'ouvre aussi aux pharmaciens coloniaux en 1936. Ce centre se consacre aux recherches sur les problèmes sanitaires d'outre-mer, cette exigence nouvelle est interrompue en 1939[PP 7].

La demande de plus en plus forte des colonies entraĂ®ne l'augmentation des promotions, celle de 1933 comprend 121 mĂ©decins et 11 pharmaciens[ED 8]. De 1922 Ă  1939, l'École du Pharo forme 982 mĂ©decins et 98 pharmaciens. La crĂ©ation Ă  l'École du service de santĂ© militaire de Lyon d'une section coloniale en 1925[PP 8] - [PL 2], permet d'amĂ©liorer d'environ 25% le recrutement[8], qui reste toujours insuffisant, pour les 70 millions d'habitants de l'Empire français de cette Ă©poque[PP 6]. En 1936, le corps de santĂ© colonial compte 1 006 officiers (919 mĂ©decins et 87 pharmaciens)[PP 9].

Seconde Guerre mondiale et Indochine (1939-1954)

Ă€ la dĂ©claration de guerre du , l'Ă©cole ferme de nouveau, puis est rouverte par le rĂ©gime de Vichy. Les promotions tombent Ă  des chiffres très bas : 21 Ă©lèves en 1940, 24 en 1941. Un recrutement exceptionnel de deux promotions, une par semestre, est fait en 1942 (65 mĂ©decins et 4 pharmaciens)[PP 9].

En , les Allemands occupent la zone libre. Le second bâtiment, rĂ©cent, est rĂ©quisitionnĂ© par l'occupant qui dĂ©sorganise aussi les hĂ´pitaux militaires de Marseille[MT 1]. L'École du Pharo continue de fonctionner, en se repliant sur ses locaux les plus anciens, elle accueille les Ă©lèves de la section coloniale de Lyon, avec une promotion de 30 Ă©lèves en 1943, et de 48 en 1944[PP 9].

Durant la guerre, le corps de santĂ© colonial est divisĂ© comme le reste de l'armĂ©e, les uns acceptent Vichy, d'autres rallient la France libre[PP 9]. Parmi les 26 mĂ©decins militaires (22 mĂ©decins d'active et 4 mĂ©decins mobilisĂ©s) qui seront fait compagnons de la LibĂ©ration[9], on compte pas moins de 19 anciens Ă©lèves du Pharo[8] - [ED 9] - [Note 4]. Pendant le conflit, les pertes du Corps de santĂ© des troupes coloniales sont de 21 mĂ©decins et un officier d'administration tuĂ©s Ă  l'ennemi en dehors du théâtre indochinois.

Lors des combats de la libération de Marseille (), les locaux sont très endommagés, en particulier le bâtiment de recherche, construit en 1932 et inauguré en 1934, qui est en partie incendié[MT 1]. En le médecin colonel Jean Vialard-Goudou, héros de Bir-Hakeim, et désigné pour réorganiser l'école qui se réinstalle dans des locaux rénovés, le .

La guerre d'Indochine (1945-1954) qui dĂ©bute avec le coup de force japonais du et se poursuit avec l'opposition entre la France et le ViĂŞt Minh, est le conflit le plus meurtrier pour le Corps de santĂ© colonial, qui perd 34 officiers, dont 26 tuĂ©s Ă  l'ennemi, 5 victimes du devoir et 3 disparus en mer[PP 9].

De 1945 Ă  1954, l'Ă©cole forme 453 mĂ©decins, 56 pharmaciens et 19 officiers d'administration. C'est le retour d'une crise des effectifs, apparemment liĂ©e Ă  un avenir incertain et une « crise morale » lorsque s'amorce la dĂ©colonisation[PP 9].

En 1954, la création du Centre d'études et de recherche en médecine tropicale au sein même de l'école entraîne un premier changement de nom qui devient : École d'application et centre d'instruction et de recherche du service de santé des troupes coloniales.

DĂ©colonisation (1955-1974)

Le le président René Coty agrafe au drapeau de l'école la Croix de chevalier de la Légion d'Honneur et la Croix de guerre 1939-1945[ED 10].

 photo prise dans le grand amphithéâtre où l'on voit les jeunes médecins en uniforme assis sur les bancs attendant leur tour pour descendre à l'estrade choisir leur premier poste
La promotion de 1960 des médecins et pharmaciens lors de leur choix de poste de sortie.

En 1958, la transformation progressive des troupes coloniales induit leur changement de nom en troupes d'outre-mer. L'Ă©cole s'adapte en consĂ©quence pour devenir École d'application et centre d'instruction et de recherche du service de santĂ© des troupes d'outre-mer[ED 11]. Tout Ă  la fois Ă©cole, centre de recherche, et forte de son partenariat très Ă©troit avec l'hĂ´pital militaire Michel-LĂ©vy (Marseille) oĂą tous les chefs de services appartiennent au dorĂ©navant Service de santĂ© des troupes d'outre-mer, l'École du Pharo joue un rĂ´le dĂ©terminant dans l'Ă©lĂ©vation constante de la compĂ©tence du personnel. Ainsi par exemple, en 1959, le Corps de santĂ© pouvait compter sur 20 professeurs agrĂ©gĂ©s militaires et aussi sur 12 mĂ©decins militaires professeurs agrĂ©gĂ©s ou chargĂ©s de cours des facultĂ©s civiles[PP 10].

En 1961, les troupes d'outre-mer reprennent leur ancien nom du XIXe siècle, celui de troupes de marine. L'école devient alors École d'application et centre d'instruction et de recherche du service de santé des troupes de marine[ED 11].

À partir de 1966, à la demande du ministère de la coopération, l'école reçoit les médecins volontaires du service national actif (VSNA) qui deviendront par la suite des coopérants du service national (CSN). Ils sont formés à raison d'une, puis deux, promotions par an avant leur départ pour ce qui presque toujours un premier emploi[6].

En 1968, le service de santé des troupes de marine disparaît par intégration dans le service de santé de l'armée de terre. Une seule école d'application médicale est prévue au Val-de-Grâce à Paris et des écoles de spécialisation pour les armées de mer, de l'air et de terre, l'École du Pharo devant remplir cette dernière fonction pour l'armée de terre. D'où son nouveau nom en 1970 : École de spécialisation du service de santé pour l'armée de terre et institut de pathologie exotique.

L'école accueille aussi des étudiants étrangers, presque exclusivement africains. Loin de réduire le rôle de l'école, la décolonisation a, au contraire, amplifié son importance, notamment auprès des gouvernements étrangers et des organismes internationaux[PP 10].

Médecine tropicale et coopération (1975-1997)

En 1975, la précédente réforme est amendée. Les écoles de spécialisation, intégrant toutes trois des centres de recherche spécifique à leur milieu d'emploi, sont transformées en instituts. L'école devient l'Institut de médecine tropicale du service de santé des armées[Note 5].

fanion rectangulaire rouge vif portant en lettres brodées dorées l'inscription Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées sur deux lignes entourant un caducée bordé de feuilles de chêne et de laurier
Fanion de l'Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées, recto.

La formation des médecins volontaires du service national nécessite plusieurs sessions annuelles du diplôme de médecine tropicale en co-délivrance avec la faculté de Médecine de Marseille.

Au milieu des annĂ©es 1990, le gouvernement français dĂ©cide d'arrĂŞter la politique de coopĂ©ration substitutive. Le nombre de coopĂ©rants sanitaires français Ă  former dĂ©cline brusquement[11], d'autant plus que l'obligation du service national est abrogĂ©e en 1997, clĂ´turant le recrutement de mĂ©decins volontaires pour la coopĂ©ration Ă  l'Ă©tranger et en outre-mer tropical français. Au total, en plus de 30 ans, ce sont plus de 2 000 mĂ©decins du service national qui ont commencĂ© leur carrière par un stage Ă  l'École du Pharo[6].

Dernier tournant (1997-2013)

Dès le début des années 2000, l'évolution des engagements extérieurs des armées françaises s'oriente fortement vers des opérations en situation de combat, au sein desquelles les troupes ont un fort taux de rotation et où le soutien aux populations civiles devient une activité secondaire.

Opérations extérieures

Dès lors le besoin d'une connaissance approfondie des maladies tropicales, particulièrement les pathologies infectieuses, perd de son importance relative au regard des besoins capacitaires en médecine d'urgence, de catastrophe et de guerre pour les médecins militaires français. L'École du Pharo doit réorienter son enseignement de base, non plus vers les seules maladies tropicales, mais vers les besoins en situation de guerre ou de catastrophe. Un nouveau brevet de médecine des missions extérieures est créé, dernier avatar du diplôme de fin d'études du Pharo[ED 12].

En 2004, la réforme en France du troisième cycle des études médicales affecte le déroulement des études des jeunes médecins militaires. Dorénavant les futurs praticiens doivent choisir une spécialité d'exercice dès la fin du deuxième cycle et le troisième cycle s'allonge jusqu'à trois ans pour les futurs spécialistes de médecine générale qui terminent leur internat par un stage de trois mois au Pharo [ED 13].

Le Service de santĂ© des armĂ©es s'adapte. En 2005, l'École du Val-de-Grâce est Ă©rigĂ©e comme seule Ă©cole de spĂ©cialisation du Service de santĂ© des armĂ©es, elle devient responsable de l'ensemble des formations (mĂ©dicales, paramĂ©dicales, sanitaires) de tout le service de santĂ©. Pour l'École du Pharo c'est l'annĂ©e du centenaire qui est fĂŞtĂ© avec faste. Depuis la crĂ©ation du concours d'agrĂ©gation en 1929, l'Ă©cole a « consommĂ© Â» 117 professeurs titulaires de chaire secondĂ©s par 38 professeurs adjoints auxquels ont succĂ©dĂ© 169 professeurs agrĂ©gĂ©s garantissant par ce taux de renouvellement Ă©levĂ© la volontĂ© toujours recherchĂ©e d'un enseignement dĂ©livrĂ© par des acteurs de terrain se relayant en permanence entre les tropiques et Marseille[6]. Depuis 1982, elle a aussi formĂ© 11 professeurs agrĂ©gĂ©s militaires Ă©trangers africains.

En 2008, dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) voulue par le gouvernement, une importante réforme des armées est engagée, soutenue par une volonté d'économies et de rationalisation. Dans ce cadre la fusion de tous les centres de recherche du Service de santé en un seul institut est décidée, et le transfert des activités d'enseignement sous la responsabilité de l'école du Val-de-Grâce mis en œuvre. La fermeture de l'École du Pharo est entérinée et intervient en 2013.

Arrêt des activités et fermeture

photo de la dernière promotion d'élèves en uniforme bleu et chemisette blanche devant le bâtiment de recherche avec les cadres de l'école
2011, la dernière promotion d'internes des hôpitaux des armées en stage à l'École du Pharo.

Le dernier stage réalisé est celui des internes des hôpitaux des armées, en fin d'internat de médecine générale en 2011, au cours duquel ils ont validé le brevet de médecine des missions extérieures.

La XVIIe et dernière édition des Actualités du Pharo organisée par l'École du Pharo se tient aussi en 2011, le thème principal en est Au chevet de la santé de la mère[12]. L'organisation (et droit d'usage du nom) étant ensuite remise au Groupe d'intervention en santé publique et épidémiologie (GISPE)[13].

Le dernier numĂ©ro de la revue MĂ©decine tropicale paraĂ®t au premier trimestre 2012. Il est consacrĂ© Ă  une revue des leçons tirĂ©es de la crise due au virus Chikungunya depuis 2006, ainsi s'achève une sĂ©rie de 72 volumes[14].

En , l'École du Pharo fait ses adieux Ă  Marseille[15] ; au cours de la cĂ©rĂ©monie marquant la fin des activitĂ©s le fanion est enroulĂ© pour la dernière fois et va rejoindre l'Institut de recherche biomĂ©dicale des armĂ©es après que plus de 8 000 mĂ©decins et autres professionnels de santĂ© ont Ă©tĂ© formĂ©s dans ses murs Ă  leur art mĂ©dico-tropical[6].

L'Ă©cole et ses missions

École pratique par essence, le Pharo a donc cultivé une pédagogie originale de compagnonnage où la réalisation des gestes par les stagiaires était primordiale et dont les enseignants étaient des praticiens à la solide expérience de terrain[16]. Les jeunes médecins stagiaires tous généralistes, promis à des postes très isolés, sans techniciens de laboratoire diplômés, sans chirurgiens à proximité, ni manipulateurs d'imagerie, devaient réaliser intégralement par eux-mêmes les techniques élémentaires de laboratoire et d'imagerie, les mises en condition chirurgicales ou les interventions complètes.

la façade du bâtiment historique arborant les couleurs nationales
Façade du bâtiment historique en 2010.

Cela nécessite des laboratoires d'entraînement et des salles d'opérations expérimentales en plus des terrains de stages à l'hôpital militaire, et aussi des savoir-faire de relève de blessés en situation périlleuse. Mais l'isolement professionnel exige aussi une formation en mécanique automobile, en gestion de la chaîne du froid, en économie de la santé, en gestion des ressources humaines, etc.

La vocation initiale de l'Ă©cole ne se dĂ©mentit jamais. Et 75 ans après sa crĂ©ation, Jacques Voelckel, alors directeur pouvait dire : « … la spĂ©cificitĂ© de l'École du Pharo repose sur un certain nombre de constantes… La première est liĂ©e au pragmatisme de son enseignement. PrĂ©parer efficacement des jeunes praticiens, formĂ©s dans les facultĂ©s mĂ©tropolitaines, Ă  exercer en pays pauvre a toujours Ă©té… l'objectif prioritaire du corps enseignant du Pharo. Cette prĂ©paration tient le plus grand compte des particularitĂ©s de l'environnement tropical et des impĂ©ratifs nĂ©s du sous-dĂ©veloppement. Cette prĂ©occupation s'impose d'autant plus que l'emploi en milieu rural est la règle pour la plupart des Ă©lèves sortis de l’institut. Les conditions d'isolement plus ou moins sĂ©vères et la nĂ©cessitĂ© de savoir s'adapter Ă  des situations nouvelles et changeantes renforcent le caractère utilitaire de cet enseignement… l'expĂ©rience des anciens s'avĂ©rant ici d'un prix inestimable. Une autre constante observĂ©e… tient Ă  la parfaite exploitation des vertus attachĂ©es Ă  l'Ă©tat militaire en vue des rudes exigences d'une action mĂ©dicale bien particulière. Le sens du service public, la conscience de ses responsabilitĂ©s, le besoin d'action, le souci d'efficacitĂ© sont autant de qualitĂ©s nĂ©cessaires Ă  ces emplois[MT 2]. » Au long de son histoire l'Ă©cole a eu 3 missions :

  1. de formation en médecine tropicale, de médecins et de pharmaciens, ensuite étendue aux infirmiers et techniciens de laboratoire, militaires et civils.
  2. de recherche sur les maladies tropicales (paludisme, méningite cérébro-spinale et arboviroses) d'une telle importance qu'elle induira le changement de nom de l'établissement en 1954.
  3. d'expertise dans les crises humanitaires à caractère épidémique (soit dans ses locaux de par les moyens de ses laboratoires, soit interventionnelle en fournissant des expertises de terrain) et de surveillance épidémiologique pour les armées françaises[17].

En 1949, est crĂ©Ă©e Ă  Paris une « Inspection technique de pathologie tropicale Â» destinĂ©e Ă  conseiller le commandement sur les risques sanitaires pour les troupes dĂ©ployĂ©es sous les tropiques. En 1968, cette inspection est transfĂ©rĂ©e Ă  l'École du Pharo ; c'est alors le sous-directeur de l'Ă©cole qui assure cette fonction et ceci jusqu'Ă  la suppression de l'inspection en 1981[PL 3].

L’enseignement

Au Pharo la formation est organisĂ©e autour de programmes par un corps enseignant original qui ne cesse de dĂ©velopper des outils pĂ©dagogiques[18]. Les programmes Ă©voluent au fil des Ă©poques, mais le stage d’application des mĂ©decins et pharmaciens militaires reste tout au long de l’histoire la principale constante avec des adaptations rĂ©gulières comme l'introduction de nouvelles disciplines comme la psychiatrie en 1928, l'ophtalmologie en 1934, la stomatologie et la radiologie en 1935[19]. De mĂŞme qu'il Ă©volue dans sa durĂ©e qui fluctuera entre 4 et 8 mois. Le stage d’initiation Ă  la mĂ©decine tropicale pour les mĂ©decins volontaires du service national reprĂ©sente deux sessions annuelles de huit semaines. La formation continue des mĂ©decins militaires se fait sous la forme de stages de spĂ©cialisation permettant de prĂ©parer les concours du SSA avec une co-tutelle entre le Pharo et l’hĂ´pital militaire de Marseille (hĂ´pital Michel-LĂ©vy jusqu’en 1963, puis hĂ´pital Laveran)[18].

Ce sont encore des stages cours de formation continue pour praticiens militaires organisĂ©s en une ou plusieurs sessions annuelles en fonction des prioritĂ©s sanitaires en zone tropicale (dont le premier est peut-ĂŞtre le cours francophone de nutrition crĂ©Ă© en 1952[20]) et dans les forces (stage de lutte antipaludique, stage consacrĂ© Ă  la prĂ©vention des infections sexuellement transmissibles et au sida, gestes techniques de rĂ©animation de l’avant, initiation Ă  l’entomologie mĂ©dicale, perfectionnement Ă  la vidĂ©o-chirurgie, aspects de la mĂ©decine en opĂ©rations extĂ©rieures, etc.) et enfin en 2005 pas moins de 7 formations diplĂ´mantes organisĂ©es avec la facultĂ© de mĂ©decine de Marseille[18].

Certains de ces stages de formation continue sont ouverts aux praticiens civils comme la formation Ă  la chirurgie de la lèpre (cf. encadrĂ©). Les outils pĂ©dagogiques originaux sont constituĂ©s par les enseignements pratiques des gestes chirurgicaux et de rĂ©animation rĂ©alisĂ©s in vivo et dès 1963 par l’intĂ©gration de tous les moyens possibles d’enseignement Ă  distance qui permettent aux praticiens en poste isolĂ© de prĂ©parer tous les concours professionnels du SSA[18], en 1983 ce sont pas moins de 417 sĂ©ances de prĂ©paration enregistrĂ©es qui sont ainsi disponibles et diffusĂ©es. Le corps enseignant est constituĂ© par les professeurs agrĂ©gĂ©s du Pharo et leurs confrères spĂ©cialistes qui sont renouvelĂ©s en moyenne tous les 5 ans alternant les sÄ—jours marseillais et ceux sous les tropiques, faisant du Pharo une vĂ©ritable plaque tournante d’un compagnonnage vivant et complice[18].

La chirurgie de la lèpre consiste à pallier par un geste chirurgical les limites du traitement médicamenteux. Elle peut être palliative (correction d’une infirmité) ou préventive et consiste alors à intervenir sur des nerfs en danger pour prévenir des paralysies ou des troubles trophiques d’origine nerveuse (on parle souvent de chirurgie de décompression). À partir des années 1950, la dapsone, premier médicament efficace commence à être utilisée massivement. Mais souvent elle ne peut obtenir une régression des atteintes nerveuses installées et souvent très douloureuses où les nerfs hypertrophiés, sont comprimés dans les passages étroits de l’anatomie. La chirurgie du nerf lépreux va être développée au cours de cette décennie en particulier à l’instigation de Pierre Bourrel, à Bamako puis au Pharo où il l’enseigne de 1967 à 1992. L’originalité de cet enseignement tient au fait que Bourrel a simplifié les techniques chirurgicales et entend les enseigner tant à des chirurgiens confirmés qu’aux jeunes médecins stagiaires, civils et militaires, français ou non, qui passent à l’École du Pharo dès lors qu’ils ont ou auront la charge de patients lépreux. Deux fois par an il organise ainsi des sessions courtes avec réalisations pratiques sur sujet d’anatomie. Ce choix permet de diffuser très largement des techniques simples au plus grand nombre de patients même éloignés des centres chirurgicaux spécialisés[21].

Un enseignement original, celui de la chirurgie de la lèpre au Pharo.

DiplĂ´mes, attestations et brevets

insigne ovale argenté, reprenant pour parie des symboles de l'insigne de l'école et l'inscription brevet de médecine des missions extérieures
Insigne du brevet de médecine des missions extérieures, dernier diplôme délivré par l'École du Pharo.

À sa création et pendant longtemps l'école ne délivre pas de diplôme au sens commun du terme. Les élèves étant initialement tous des militaires français, affectés à l'école pour y suivre un stage d'application voulu par leur employeur, ne reçoivent pas de parchemin et seule la mention de leur stage est faite dans leur dossier militaire[ED 14]. L'ouverture de l'école à de nombreux militaires étrangers et à encore plus de praticiens civils, mais aussi l'évolution des usages universitaires amène l'école à émettre des brevets et attestations de formation mais aussi à rechercher la validation de ses formations par l'Université. De plus l'école répond aux exigences du ministère des colonies, en créant des formations spécifiques aux besoins de développement des cadres de santé, militaires et civils, dans les colonies. C'est ainsi que le premier cours francophone de nutrition, recommandé par la première conférence inter-africaine sur l'alimentation et la nutrition, tenue à Dschang (Cameroun) en 1949, est conçu, organisé et réitéré au Pharo entre 1952 et 1955 sous la direction du Pharmacien colonel Autret avant d'être ensuite exporté en Afrique[20] - [22]. Par ailleurs l'Université recourant de plus en plus souvent à des enseignants militaires pour constituer ses équipes pédagogiques, des validations universitaires des enseignements délivrés au Pharo sont obtenues.

C'est ainsi que sont ouverts à partir de 1961 des stages brevetant pour les techniciens de laboratoire, manipulateurs radio et aide-anesthésistes, puis à partir de 1966, deux stages annuels initialement de six semaines destinés aux jeunes médecins VSNA désirant servir au titre du ministère de la coopération[ED 15]. En 1976, sont inaugurés les stages destinés aux VSNA dépendant du ministère des Affaires Étrangères allant servir au Maghreb. L’enseignement proposé est un enseignement post-universitaire adapté aux pays dans lesquels ils sont affectés. Par ailleurs, des stagiaires militaires étrangers issus des pays africains viennent suivre l’enseignement de médecine tropicale ou un enseignement de spécialités en partenariat avec et à l’Hôpital d'instruction des armées Laveran. Beaucoup postulent pour la préparation des concours du service de santé militaire et les premiers professeurs agrégés, à titre étranger, sont nommés en 1979, près d'une douzaine seront titrés[ED 15] - [8].

Les rapports avec le monde universitaire se développent et le corps enseignant du Pharo participe activement à l’enseignement de l'UER de médecine tropicale de Marseille, enseignement qui a lieu soit à la faculté soit à l'École du Pharo dont les stagiaires valident le diplôme universitaire de médecine tropicale de la faculté de Marseille. Les professeurs du Pharo délivrent également leur enseignement dans d'autres facultés : Bordeaux, Lyon, Toulouse et Paris[8]. En 1997, l'École du Pharo participe activement à la création à Lyon, à l'initiative du Docteur Charles Mérieux, du Centre européen de santé humanitaire[Note 6], auquel l'École du Pharo a fourni tous ses directeurs successifs[23].

Les priorités de santé publique des armées, exigent des programmes de contrôle adaptés qui comportent tous un volet de formation des médecins généralistes servant dans les forces. L'école développe des formations continues courtes mais répétées en paludologie[ED 15], ou de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le Sida, en réanimation de l’avant[6]. Une coopération des instituts européens de médecine tropicale amène la création du cours européen d'épidémiologie tropicale auquel l'école participe activement et dont elle accueille en 1986 une session.

Centre de recherche

L'Ă©volution des connaissances fait apparaĂ®tre dès 1936 le besoin de laboratoires de recherche. Un lettre ministĂ©rielle du prescrit la crĂ©ation d'un « centre de recherche et de documentation de MĂ©decine tropicale Â». Celui-ci est finalement crĂ©Ă© en 1953 par le mĂ©decin gĂ©nĂ©ral Raynal ce qui engendre le changement de dĂ©nomination de l'Ă©cole en 1954[PL 4]. Ă€ ses dĂ©buts, le centre de recherche du Pharo a orientĂ© ses travaux dans quatre directions principales :

  1. Dès 1955[PP 10], le premier programme de recherche, dirigé par le pharmacien commandant Busson, est orienté vers la biochimie de la nutrition (analyse des plantes alimentaires de l'ouest africain)[ED 16].
  2. Puis vient le programme de recherche sur la trypanosomiase expérimentale, avec Gallais.
  3. En 1963, c'est la création de l'unité de bactériologie et d'épidémiologie de la méningite cérébro-spinale, par Léon Lapeyssonnie qui accueille dès 1964 le Centre collaborateur O.M.S. de référence et de recherche pour les méningocoques. Ce centre est la référence pour les laboratoires africains participant à la surveillance renforcée des méningites[ED 17] - [24].
  4. Et enfin l'ouverture, par Jean Nicoli, du centre de biologie moléculaire avec une unité de biochimie structurale des antigènes vaccinant et de biologie moléculaire du développement viral[MT 3].
Vidéo externe
Reportage à l’École du Pharo en 2007 sur le compte YouTube de Jean-Marie Milleliri.

Par la suite les laboratoires vont faire évoluer leurs axes de recherches en fonction des priorités de santé en zone tropicale et des besoins de défense en matière de risque biologique.

Ainsi à la suite des épidémies d'encéphalites humaines et équines déplorées en Camargue en 1963, Nicoli oriente son unité de recherche vers la virologie appliquée aux arbovirus[PL 4]. Il l'équipe d'un laboratoire de niveau de sécurité 3. Successivement impliquée dans la recherche sur la dengue, la fièvre de la vallée du Rift, le virus chikungunya, elle développe une forte activité de diagnostic pour répondre aux besoins des armées très exposées en zone tropicale[ED 18] et devient en 2012 le Centre national de référence - Arbovirus[25].

En 1977, le corps des vétérinaires biologistes des armées est rattaché au Service de santé des armées ce qui entraîne la création au sein de l'École du Pharo de la Section vétérinaire d'étude et de recherche en physiologie et pathologie animale (SVERPPA)[4]. En , les laboratoires de recherche sont restructurés en un Centre d'étude et de recherche en médecine tropicale[MT 3]. En 1980, devant la montée du risque lié au paludisme dans les forces françaises projetées en Afrique, conséquence de l'apparition des résistances du parasite aux traitements préventifs disponibles, le centre créé un important laboratoire de recherche consacré aux Plasmodium, organisé en deux unités. L'une plus orientée vers la physiologie et la pharmacologie du parasite, devient laboratoire associé au Centre national de référence - Paludisme en 2007[6]. L'autre s'oriente plus vers l'épidémiologie parasitaire, les marqueurs moléculaires et l'activité in vitro des antipaludiques[ED 19].

En 60 ans de recherches l’École du Pharo a obtenu des avancĂ©es scientifiques importantes dans ses domaines de prĂ©dilection.

Avancée en recherche nutritionnelle

Cet axe de recherche, le premier développé à l'École du Pharo dans son laboratoire de recherches biochimiques, répond à une injonction ancienne du ministère des Colonies (circulaire du ), demandant aux médecins et pharmaciens du Service de santé des troupes coloniales d'étudier les problèmes d'hygiène alimentaire des populations indigènes[20] - [26]. L'objectif poursuivi est de collecter les plantes traditionnellement utilisées en Afrique pour l'alimentation, d'en établir l'exacte détermination d'espèce puis de définir pour la partie comestible la composition biochimique et particulièrement protéique de chacune[22]. Félix-François Busson, pionnier de la chromatographie, y consacre sa carrière qu'il clôture par une soutenance de thèse en 1965 et la parution d'un ouvrage encyclopédique[22]. Il a ainsi, par exemple, démontré que le fonio (Digitaria exilic), graminée de la savane soudanaise a des propriétés nutritionnelles remarquables (richesse en méthionine) que l'on ne retrouve dans aucune autre graminée. Il a aussi étudié le niébé (Vigna unguiculata), voisin du haricot, mais dont les propriétés culturales et l'aptitude à satisfaire les besoins alimentaires de l'homme, sont bien supérieures au haricot. Busson s'attache tout autant à décrire les qualités nutritionnelles des plantes africaines qu'à démontrer la capacité des populations à identifier celles qui sont les plus performantes pour elles, faisant ainsi une œuvre d'ethnobotaniste[26].

Avancée dans la connaissance des méningites bactériennes

carte de l'Afrqiue comportant une bande grisĂ©e courant du SĂ©nĂ©gal Ă  l'ouest Ă  l'Éthiopie Ă  l'est et correspondant Ă  la zone oĂą il pleut entre 300 et 1 100 mm d'eau par an soit la zone oĂą sĂ©vissent les Ă©pidĂ©mies de mĂ©ningites
Carte montrant les limites de la ceinture africaine de la méningite décrite par Lapeyssonnie en 1963.

Dès la crĂ©ation du laboratoire, LĂ©on Lapeyssonnie publie son Ă©tude princeps dans laquelle il dĂ©crit pour la première fois les limites de l'aire d'expansion des Ă©pidĂ©mies de mĂ©ningite cĂ©rĂ©bro-spinale en Afrique intertropicale. Cette aire est dĂ©limitĂ©e selon un critère climatique et non strictement gĂ©ographique, l'isohyète. C'est en effet entre les isohyètes 300 mm et 1 100 mm que sĂ©vissent les Ă©pidĂ©mies qui ravagent l'Afrique[27].

Cette bande qui ceinture l'Afrique porte depuis le nom de ceinture de la mĂ©ningite de Lapeyssonnie. Pendant 50 ans ce laboratoire a traquĂ© les mĂ©ningocoques sur les cinq continents, et tout particulièrement en Afrique[28], permettant de mieux comprendre l'Ă©volution de l'Ă©pidĂ©miologie de cette maladie en fonction de la variabilitĂ© extrĂŞme de la bactĂ©rie[29], de sa sensibilitĂ© aux antibiotiques[30] et en proposant des moyens diagnostics adaptĂ©s[31].

Avancée de la recherche en virologie

L'émergence mondiale dans les années 2000, de la fièvre à virus Chikungunya illustre les apports de la recherche clinique et virologique menée conjointement par le centre de recherche de l'École du Pharo et les services de l'Hôpital d'instruction des armées Laveran : détection en Afrique d'un nouveau lignage de virus chikungunya[32], développement de nouveaux outils pour le diagnostic et production d’antigènes pour ceux-ci[33], détection de l'émergence du virus en Amérique[34], description de nouveaux aspects cliniques et paracliniques de la maladie[35] - [33], première détection du virus dans la cornée avec son implication sur la politique de greffes de cornées en France[36].

Avancée en recherche sur le paludisme

L'apparition et l'extension dans les années 1980, de résistances des parasites qui sont les agents du paludisme, aux molécules utilisées tant en prophylaxie que dans le traitement des malades amène les armées françaises et nord-américaines à mettre en place des programmes de recherches visant une meilleure connaissance des parasites et des moyens de lutte[37] - [38]. Deux stratégies de prophylaxie médicamenteuse successives sont mises au point par les chercheurs de l'école. D'abord l'association de chloroquine et de proguanil utilisée dès 1990[39], puis l'emploi du monohydrate de doxycycline au tournant des années 2000[40]. Chaque nouvelle molécule employée provoquant à son tour le développement de stratégies de résistance de la part des parasites, les chercheurs du Pharo ont aussi découvert l'apparition des diminutions de sensibilité à la doxycycline[41] - [42].

Santé publique et épidémiologie

L'école a toujours eu une mission dans l'enseignement des actions de santé publique. Un exemple connu est celui d'Eugène Jamot qui appartient à la première promotion de l'école. Très vite celui-ci comprend qu'on ne peut satisfaire les besoins de populations rurales entières avec les seuls moyens disponibles. Au Cameroun, face à l'épidémie de maladie du sommeil, il va développer une méthode de lutte spécifique, mobile, systématique qui va vite être le modèle de l'action de santé publique pour plusieurs générations de médecins issus de l'École du Pharo[ED 20].

photo de groupe des participants au séminaire
Premières journées de santé des collectivités organisées en 1983 au Pharo.

La méthode Jamot a été autant reproduite ailleurs et étendue à l'ensemble des grandes endémies africaines qu'elle a été critiquée[43] - [44] - [45]. Pour autant elle reste un des plus anciens exemples de programme de santé publique appliqué aux populations africaines colonisées et encore dans les décennies suivant la décolonisation.

Les mĂ©decins coloniaux ont vu leur compĂ©tence reconnue grâce Ă  une filière professionnelle dite « spĂ©cialitĂ© de lutte contre les grandes endĂ©mies Â» dont l'intitulĂ© mĂŞme montre qu'elle concerne les populations civiles, notamment en contexte africain. En 1981, cet enseignement est confiĂ© Ă  Claude Gateff qui le refond en y introduisant d'une part la formation Ă  la mĂ©thodologie statistique indispensable au choix de prioritĂ©s de santĂ© et Ă  l'Ă©valuation des programmes, et d'autre part la formation Ă  l'Ă©laboration et la conduite de programme de santĂ© publique[46].

La création en France d'un diplôme d'études spécialisées en Santé publique et médecine sociale en 1985, ouvert aux médecins militaires comme civils, entraîne la suppression de la spécialité de lutte contre les grandes endémies dont les derniers spécialistes sont nommés en 1990[47]. Dès lors, l'École du Pharo forme la quasi-totalité des spécialistes militaires de santé publique. La création au sein de l'école d'un service de médecine des collectivités et d'une chaire d'enseignement homonyme, donne un support à cet encadrement et permet d'entretenir une équipe d'experts qui vont progressivement réorienter leurs programmes de santé publique des populations africaines vers les populations militaires françaises.

En 2003, le service devient un département d'épidémiologie et de santé publique[6]. Il coordonne l'ensemble de la surveillance épidémiologique au sein des forces armées déployées hors de métropole et dans le sud de la France[48] ; il développe le concept de veille sanitaire de défense[49] afin de proposer une alerte de tous les phénomènes pouvant être source de risque pour les forces armées où qu'elles se trouvent. Il conduit de plus des recherches épidémiologiques et cliniques sur les moyens de prévention utiles aux armées et développe enfin une compétence en entomologie médicale[50]. En 2005, la chaire de médecine des collectivités devient la chaire d'épidémiologie et prévention appliquée aux armées de l'École du Val-de-Grâce. En 2011, en vue de la fermeture de l'École du Pharo, est créé à Marseille le Centre d'épidémiologie et de santé publique des armées qui reprend l'ensemble des activités de cette spécialité dans les armées.

La lutte contre les épidémies et la Bioforce militaire

Il s'agit de répondre aux demandes extérieures d'expertises, françaises ou étrangères, militaires ou non, par exemple lors de situations de crises épidémiques. L'école est alors en mesure de fournir tout ou partie d'une équipe d'intervention pouvant investiguer une épidémie pour en comprendre les causes, proposer des mesures de contrôle, mettre en œuvre lorsque cela est possible une campagne de vaccinations[51].

Le laboratoire du méningocoque, créé par Léon Lapeyssonnie, maintient une équipe prête en permanence à intervenir pour aller vacciner une collectivité, militaire ou non, au sein de laquelle est signalée un cas de méningite à méningocoque[ED 21].

En 1983, les ministères français de la dĂ©fense, des relations extĂ©rieures, de la coopĂ©ration, l'Institut MĂ©rieux et la sociĂ©tĂ© Pasteur Production signent une convention Ă  l'instigation du Docteur Charles MĂ©rieux crĂ©ant une Bioforce militaire. Cette structure permet de mobiliser sous très court prĂ©avis une Ă©quipe d'investigation et de contrĂ´le face Ă  des Ă©mergences de maladies Ă  fort potentiel Ă©pidĂ©mique comme les mĂ©ningites Ă  mĂ©ningocoques, la rougeole, la fièvre jaune, le cholĂ©ra, etc. Lorsque cela est requis la Bioforce, approvisionnĂ©e par les partenaires industriels de la convention initiale, pilote la mise en Ĺ“uvre d'une campagne de vaccination. Entre 1985 et 1999, ce sont 26 missions de la Bioforce militaire qui sont ainsi rĂ©alisĂ©es en Afrique, en AmĂ©rique latine et dans les Balkans par le personnel de l'Ă©cole[ED 22] - [17].

Centre de documentation

Le centre de documentation de l'école regroupe une bibliothèque, la cellule de communication de l'école très impliquée dans l'organisation des congrès et colloques, et la rédaction de la revue Médecine tropicale.

Bibliothèque

La bibliothèque rĂ©unit plus de 20 000 ouvrages anciens et rĂ©cents constitutifs du savoir actuel et passĂ© sur la mĂ©decine exotique et tropicale[6]. Elle conserve et valorise de plus les archives de l'École du Pharo dont un fond iconographique de plus de 10 000 clichĂ©s illustrant la pratique de la mĂ©decine en milieu tropical[6]. En 2013, les archives historiques ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es au Service historique de la dĂ©fense (Ă  Toulon)[52].

Le fond d’ouvrage et de périodiques a été transféré à la Bibliothèque centrale du Service de santé des armées (Val-de-Grâce, Paris). Une partie des fonds photographiques, présentés sous forme d’albums thématiques, et les fonds muséaux ont été transférés au Musée du service de santé des armées (Val-de-Grâce, Paris)[52].

Publications

 quelques exemplaires de la revue présentant l'évolution des couvertures en fonction des époques
Des Archives de médecine navale à Médecine tropicale, généalogie d'une revue médicale.

Revue scientifique et médicale

L'École du Pharo a créé en 1941 une revue consacrée aux domaines de la médecine tropicale, exotique et disciplines connexes. Cette revue a pris le nom de Médecine tropicale (ISSN 0025-682X) et a été régulièrement publiée jusqu'en 2012. Médecine tropicale est l'héritière d'une série de quatre revues qui se sont succédé depuis le XIXe siècle :

  • Archives de MĂ©decine navale de 1864 Ă  1889 ;
  • Archives de MĂ©decine navale et coloniale de 1890 Ă  1896 ;
  • Annales d'Hygiène et de MĂ©decine coloniales de 1898 Ă  1914 ;
  • Annales de MĂ©decine et de Pharmacie coloniales de 1920 Ă  1940.

MĂ©decine tropicale[53] Ă©tait Ă©ditĂ©e Ă  raison de 4 numĂ©ros Ă  parution trimestrielle, un numĂ©ro thĂ©matique et un supplĂ©ment (consacrĂ© aux actes des ActualitĂ©s du Pharo). En 2012 et en prĂ©vision de la fermeture de l'École du Pharo, un protocole de partenariat avec l'Agence universitaire de la Francophonie Ă©ditrice des Cahiers SantĂ© et la sociĂ©tĂ© John Libbey EUROTEXT, a conduit Ă  la fusion des deux pĂ©riodiques dans la revue MĂ©decine et SantĂ© tropicales (ISSN 2261-3684) qui parait depuis au rythme trimestriel[54].

Collection des Agrégés du Pharo

L'expĂ©rience Ă©minemment concrète des enseignements dĂ©livrĂ©s au Pharo, et la demande d'un contingent croissant de stagiaires dans les annĂ©es 1970 et 1980, a amenĂ© le collège professoral de l'Ă©cole Ă  rĂ©unir les aspects les plus pratiques, et parfois les moins acadĂ©miques, des enseignements dans une collection d'ouvrages signĂ©s collectivement par les « AgrĂ©gĂ©s du Pharo Â». Sont ainsi successivement parus ThĂ©rapeutiques en mĂ©decine tropicale en 1980[55], Techniques Ă©lĂ©mentaires pour mĂ©decin en poste isolĂ© : techniques chirurgicales en 1981[56], Techniques Ă©lĂ©mentaires pour mĂ©decin en poste isolĂ© : techniques de laboratoires en 1981[57], et enfin MĂ©thodes statistiques de base pour mĂ©decins isolĂ©s en 1989[58].

Autres publications

En nom collectif ou individuellement, les enseignants du Pharo n'ont cessé de publier des ouvrages scientifiques ou historiques depuis le Traité de pathologie exotique, clinique et thérapeutique de son premier directeur Albert Clarac édité à partir de 1909 en collaboration avec Charles Grall[5] jusqu'à Peau noire, dermatologie des peaux génétiquement pigmentées et des maladies exotiques[59] du professeur Jean-Jacques Morand, en passant par Cas cliniques en médecine tropicale des professeurs Pierre Aubry et Jean-Étienne Touze, de la chaire de Médecine tropicale de l'école[60].

Congrès, conférences, séminaires

affiche du centenaire avec un képi de médecin capitaine des troupes coloniales au premier plan, des photos historique, un microscope et donnant le programme des manifestations
En septembre 2005, l'École du Pharo accueille pour son centenaire le congrès mondial de médecine tropicale.

Tout au long de son existence l'école a organisé de nombreuses réunions scientifiques dans ses murs ou hors les murs. Le premier congrès d'importance qui touche l'école est celui consacré au paludisme à Alger en 1930, outre sa participation, l'école est sur le passage des délégations européennes qui se rendent en Algérie, toutes font haltes au Pharo, venant de France, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique, d'Inde, de la Société des Nations, etc.[ED 8]. Après la Seconde guerre mondiale et alors qu'elle s'appelait encore École d'application, elle fut le siège de nombreux colloques, séminaires, congrès, dont en 1952 et 1955 le Cours international de formation des nutritionnistes pour l'Afrique sub-saharienne, en 1969 la réunion internationale sur l'immuno-biochimie des méningocoques, en 1983 avec l'Organisation mondiale de la santé la conférence internationale sur la méningite cérébro-spinale, puis le séminaire d'information sur le choléra, le congrès des léprologues de langue française, etc.[MT 2][PL 3].

En partenariat avec l'hĂ´pital d'instruction des armĂ©es Laveran, l'École du Pharo organise depuis 1994, chaque annĂ©e, un congrès scientifique international francophone de mĂ©decine tropicale intitulĂ© les ActualitĂ©s du Pharo rĂ©unissant en moyenne chaque annĂ©e 300 participants[28] - [54]. Cette manifestation a pris un aspect tout particulier en 2005, annĂ©e du centenaire de l'École du Pharo. Ă€ cette occasion, les ActualitĂ©s du Pharo Ă©taient jumelĂ©es aux congrès de la fĂ©dĂ©ration europĂ©enne des sociĂ©tĂ©s de mĂ©decine tropicale et santĂ© internationale[61] et de la fĂ©dĂ©ration internationale pour la mĂ©decine tropicale[62], rĂ©unissant plus de 1 000 congressistes. C'est dans ce cadre que le , l’École du Pharo a cĂ©lĂ©brĂ© son centenaire.

Depuis le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, les spécialistes de l'École du Pharo ont été amenés à prendre des responsabilités dans des groupes de travail interallié et à organiser des séminaires au Pharo.

Le Pharo, matrice des services de santé publique

Si l'École du service de santĂ© de la marine Ă  Bordeaux fut la colonne vertĂ©brale du Service de santĂ© colonial, l'École du Pharo Ă  Marseille, en a Ă©tĂ© le cerveau et le cĹ“ur[63]. Pendant plus de 50 ans la plupart des Ă©lèves français issus de l’École du Pharo praticiens et militaires, ont Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©s pour tenir des emplois civils en dehors du cadre des armĂ©es.

Ces élèves ont créé et développé un remarquable système de santé publique dans la plupart des territoires. En effet, pour la France colonisatrice, qui se veut une et indivisible, les populations colonisées ont en matière de santé les mêmes droits que les français de métropole et doivent avoir le même accès aux soins[64]. Ils sont affectés à l’Assistance médicale indigène (AMI), créée en 1899 par Alexandre Lasnet[65] à Madagascar, puis étendue à tout l’empire colonial[18].

Dans les faits se met en place un véritable système humanitaire vertical[64], supposé offrir aux populations le même accès aux soins qu'en France à travers un réseau d’établissements de soins, d'école de formation et de centre de recherches dans toutes les colonies.. Cet ambitieux projet met à contribution les médecins militaires issus du Pharo bien au-delà de leurs capacités initiales de cliniciens.

Leur action se développe en dehors de la délivrance de soins, selon quatre axes : former, mailler, chercher, contrôler[18] - [16]. À savoir enseigner dans des écoles qu'il faut aussi gérer, et parfois créer, où sont formés des personnels médicaux et paramédicaux locaux. Les plus anciens de ces établissements sont antérieurs à l'École du Pharo comme les écoles de médecine de Pondichéry, de Tananarive, de Hanoï ou de Dakar quand d'autres naissent plus tardivement comme les écoles de médecine de Phnom Penh ou Vientiane, les écoles d'infirmiers d'Ayos ou Bobo-Dioulasso, etc.[ED 23]. Partout les médecins issus du Pharo fournissent les cadres enseignants et dirigeants. Il faut ensuite réaliser un véritable maillage de formations hospitalières et sanitaires ; ouvrir des instituts Pasteur d'outre-mer destinés à développer une recherche locale ; et contrôler les grandes endémies tropicales[16].

L'AMI, issue de la volonté politique, organisée de façon verticale dans chaque colonie, est par essence constituée de structures fixes ; elle va rapidement entrer en concurrence avec les programmes mobiles encore plus verticaux consacrés au contrôle de telle ou telle maladie endémique ou épidémique, constitués sur le modèle de la lutte contre la trypanosomiase inventé par Eugène Jamot[16].

Avec la dĂ©colonisation, l’action sanitaire française passe dorĂ©navant par la « CoopĂ©ration Â». Les mĂ©decins issus du Pharo vont y jouer un rĂ´le essentiel pour assurer la transition, prĂ©server les acquis, former encore plus de professionnels locaux. Une coopĂ©ration inter-Ă©tats s’impose devant les dangers des maladies endĂ©miques, c'est l'occasion pour Pierre Richet et RenĂ© Labusquière de procĂ©der au lancement de l'Organisation de coopĂ©ration et de coordination pour la lutte contre les grandes endĂ©mies en Afrique de l'Ouest et de l'Organisation de coordination et de coopĂ©ration pour la lutte contre les grandes endĂ©mies en Afrique Centrale[16].

Hommages, distinctions et traditions

L'École du Pharo a reçu au long de son existence de nombreux témoignages d'estime, d'admiration et de reconnaissance dont elle a conservé le souvenir dans sa salle d'honneur.

Hommages

plaque de marbre noir gravée en blanc, portant l'insigne des Centers for diseases control et rédigée en anglais
L'hommage des Centers for diseases controll d'Atlanta (États-Unis) à l'œuvre des médecins militaires français issus de l'École du Pharo.

Ainsi de Félix Houphouët-Boigny, président de la République de Côte d'Ivoire, lors de l'inauguration à Marseille le de l'hôpital qui porte son nom : « Je garde une indéfectible reconnaissance à l'École de médecine de Dakar — dont il était ancien élève — et à ses maîtres qui étaient comme vous, Messieurs, que je vois groupés autour du médecin général inspecteur, directeur de l'institut de médecine tropicale du Pharo, des officiers de ce Service de santé outre-mer, qui ont œuvré avec tant de courage et de dévouement au service des populations d'Afrique noire. Ils nous ont formés à nos responsabilités dans la rigueur et la discipline. Leur enseignement pratique nous a rendu capables de prendre seuls nos responsabilités devant les situations les plus diverses. C'est la raison pour laquelle, après bien des années, dans cette ville qui fut le berceau de leur formation, je tiens à rendre aux jeunes médecins du Service de santé outre-mer un particulier hommage, qui les associe à leurs anciens[ED 24]... »

 drapeau de l'école reposant verticalement dans un cadre en verre, avec ses inscriptions et ses décorations en cravate
Drapeau de l'École d'application du service de santé des troupes coloniales, avec croix de chevalier de la Légion d'honneur et croix de guerre.

En 1985 le Professeur François Jacob, Prix Nobel de médecine, compagnon de la Libération, témoigne : « Les Écoles de Bordeaux, de Lyon et du Pharo ont réussi à créer un type de médecin nouveau : un médecin compétent, habitué à travailler dans des conditions très dures, dans la brousse souvent, sans mesurer ni ses efforts ni sa peine... Je ne suis pas sûr que la France mesure l’importance de l’outil de travail qui lui a ainsi été donné. Beaucoup d’hommes doivent beaucoup à ces médecins formés par les Écoles de Bordeaux, Lyon et du Pharo[8]. »

Le ce sont les mĂ©decins des Centers for Disease Control (Atlanta, GĂ©orgie, États-Unis) qui viennent rendre un hommage appuyĂ© aux mĂ©decins militaires français ayant participĂ© en Afrique tropicale au programme mondial d'Ă©radication de la variole. Ă€ cette occasion le Docteur William L Roper, directeur des Centers for Disease Control remet Ă  l'Ă©cole une plaque commĂ©morative. Dans son allocution intitulĂ©e « Hommage Ă  des hĂ©ros Â» le Docteur J Donald Millar, ancien responsable du programme d'Ă©radication de la variole en Afrique, dit : « Nous sommes venus ici aujourd'hui pour dire officiellement et personnellement, au peuple de France et aux mĂ©decins militaires « merci » pour cette contribution Ă  l'histoire de l'humanitĂ©. Par la mĂŞme nous voulons honorer tous les mĂ©decins militaires et plus spĂ©cialement la mĂ©moire de deux figures exemplaires, le MĂ©decin gĂ©nĂ©ral inspecteur Pierre Richet et le MĂ©decin gĂ©nĂ©ral RenĂ© Labusquière. Ils Ă©taient les piliers de notre force en Afrique[66]. »

Distinctions

L'École d'application du service de santé des troupes coloniales est citée à l'Ordre de l'Armée le pour son enseignement qui a su inspirer le culte de la science et l'esprit de sacrifice aux médecins et pharmaciens des troupes coloniales tant dans l'Empire colonial qu'au cours de la Grande guerre[PL 3]. La Croix de guerre 1914-1918 attribuée à cette occasion est remise le [ED 25] par Paul Painlevé ministre de la guerre. Elle est de nouveau citée le pour son action auprès de ses quarante promotions, et en mémoire des plus de deux cents officiers du Corps de santé des troupes coloniales qui ont parachevé leur mission par le sacrifice de leur vie. Cette dernière citation s'accompagne de l'attribution de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme et de la Croix de la Légion d'honneur[PL 5] qui seront agrafées au drapeau de l'école par le président René Coty le [ED 11].

Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur (décret du ) Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1914-1918 (décret du ) Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre 1939-1945 (décret du )

MĂ©moire et Traditions

L'insigne de tradition de l'Ă©cole est enregistrĂ© sous le numĂ©ro d'homologation H341 au recueil gĂ©nĂ©ral des insignes du Service historique de la dĂ©fense. L'Ă©cu rond Ă©maillĂ© de bleu outre-mer prĂ©sente la Tour du fanal du Fort Saint-Jean (Marseille), bâtie en 1644 et situĂ©e en face du parc du Pharo sur l'autre rive du Vieux-Port de Marseille. Elle projette deux rayons, l'un horizontal vers les tropiques lointains, l'autre Ă©clairant la mer et la silhouette d'un voilier Ă©voquant les origines marines du corps de santĂ© des troupes coloniales. L'Ă©cu est portĂ© par une ancre de marine d'or autour de laquelle se love le serpent d'Esculape et sur laquelle est gravĂ© « Pharo Â».

La Salle d'honneur de l'Ă©cole, situĂ©e au rez-de-chaussĂ©e du bâtiment de 1932, dite « Salle Jamot Â», pouvant servir aussi de grande salle de rĂ©union, conservait une rĂ©plique du drapeau de l'Ă©cole, une rĂ©trospective de la lutte contre les grandes endĂ©mies africaines, les souvenirs de quelques anciens, les hommages reçus par l'Ă©cole, tandis que ses portes d'entrĂ©e sont encadrĂ©es par les plaques de marbre Ă©voquant les officiers du Corps de santĂ© des troupes coloniales TuĂ©s Ă  l'ennemi et morts victimes du devoir.

Entre 1892 et 1970, ce sont 84 mĂ©decins, 3 pharmaciens et 2 officiers d'administrations du Corps de santĂ© des troupes coloniales (puis troupes de marine) qui sont tuĂ©s Ă  l'ennemi. Ces pertes sont survenues essentiellement pendant la Première Guerre mondiale (21 morts), la Seconde Guerre mondiale (22 morts), et le conflit indochinois (29 morts) et pour le reste la litanie de morts Ă©grène les théâtres coloniaux : Dahomey, Soudan, CĂ´te d'Ivoire, AlgĂ©rie, Mauritanie, Tchad et aussi CorĂ©e [ED 26].

Entre 1892 et 1997, ce sont 80 mĂ©decins, 5 pharmaciens et 4 officiers d'administrations du Corps de santĂ© des troupes coloniales (puis troupes de marine) qui sont morts victimes du devoir. Ces morts en service, non pas du fait d'actions de guerre (mais parfois dans des opĂ©rations de maintien de la paix), l'ont Ă©tĂ© principalement des suites de maladies contractĂ©es en service, parfois auprès de leurs patients (9 fois de fièvre jaune, cholĂ©ra, peste, typhus, tĂ©tanos, trypanosomiase, fièvre typhoĂŻde) et d'accidents dans l'exĂ©cution du service (naufrage, noyade) ; parfois de crimes[67] et une fois des suites d'une piqĂ»re anatomique ayant infectĂ© l'opĂ©rateur, tandis qu'un mĂ©decin a disparu Ă  Saint-Pierre dans l'Éruption de la montagne PelĂ©e en 1902[Note 7].

La salle de rĂ©union du directeur, situĂ©e comme son bureau au rez-de-chaussĂ©e du bâtiment de 1905, est dĂ©nommĂ©e du nom du premier d’entre-eux « Salle Clarac Â».

Après la fermeture de l'École du Pharo, deux associations entretiennent la mémoire de l'école ; l'Amicale santé navale et d'outre-mer (ASNOM) d'une part et l'Association des anciens et amis du Pharo (Ceux du Pharo) d'autre part.

Anciens élèves et personnels notoires

fanion rectangulaire rouge vif portant en son centre l'insigne de l'école du Pharo brodé aux fils d'or, argent et bleu.
Fanion de l'Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées, verso.

Plus de 9 000 mĂ©decins, pharmaciens, vĂ©tĂ©rinaires, infirmiers, laborantins, civils et militaires, français et Ă©trangers ont Ă©tudiĂ© Ă  l'École du Pharo pendant les 108 annĂ©es de son existence[68]. Aux rangs des plus prestigieux il convient de citer : Eugène Jamot, Adolphe SicĂ©, Gaston Muraz, Georges Girard, Jean Laigret, Marcel Vaucel, Guy Chauliac, François Blanc, Pierre Huard, Pierre Richet, LĂ©on Pales, Jean Languillon, Henri Collomb, RenĂ© Labusquière, Guy Charmot, LĂ©on Lapeyssonnie, Marc SankalĂ©, AndrĂ© Dodin, Claude Gateff.

Ses enseignants n'étaient pas toujours d'anciens élèves, en particulier les premiers d'entre-eux, la contribution à la science et à la formation d’Albert Clarac, Paul-Louis Simond et Pierre L'Herminier fut essentielle.

De 1905 Ă  2013, 12 mĂ©decins du corps de santĂ© des troupes coloniales (puis des troupes de marine) ont Ă©tĂ© membres de l'AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine dont 7 anciens Ă©lèves de l'École du Pharo. Dans la mĂŞme pĂ©riode 15 mĂ©decins du corps ont Ă©tĂ© membres de l'AcadĂ©mie nationale de chirurgie dont 12 anciens Ă©lèves de l'École du Pharo[ED 27].

À côté des très nombreux élèves qui ont laissé une trace en médecine, en sciences et en organisation de la santé publique, ou dans la médecine de guerre, certains se sont distingués par leur action en politique aux premiers rangs desquels Jean-Baptiste Ouédraogo[69], président de la république de Haute-Volta en 1982-1983 et Émile de Curton gouverneur des Établissements français de l'Océanie de 1940 à 1941[70].

Devenir des élèves, histoire d’une promotion

La première promotion d’élèves de l’École du Pharo en 1907 comporte 42 mĂ©decins et 4 pharmaciens[71]. Globalement 41 d'entre eux proviennent de la promotion de 1903 de l'École principale du service de santĂ© de la Marine de Bordeaux qui compte 58 Ă©lèves soit 71% d’une promotion formĂ©e dans une Ă©cole de la Marine qui ne servira pas celle-ci. Les cinq autres stagiaires sont des praticiens diplĂ´mĂ©s fraĂ®chement recrutĂ©s ayant tous fait au prĂ©alable leur service militaire. Les trois quarts viennent des rĂ©gions maritimes françaises. Ils ont entre 23 et 30 ans. Ils sont essentiellement issus de milieux modestes (deux fils d’officiers et deux fils de professions libĂ©rales seulement) d’ailleurs 24 sont boursiers et 14 dĂ©jĂ  orphelins. En sortant de l’école, et après quelques mois dans des rĂ©giments coloniaux de mĂ©tropole, c’est en 1908 leur premier dĂ©part : 24 en Afrique noire, 7 Ă  Madagascar, 5 en Guyane et en Indochine, 1 aux Antilles et aux Comores, tandis que 2 mĂ©decins ont Ă©tĂ© mis en disponibilitĂ©.

Les jeunes médecins donnaient leurs soins aux militaires de la garnison et assuraient le service de l'Assistance médicale indigène[72]. Dès le premier séjour deux morts sont déplorés, l’un au combat l’autre d'épuisement. D'autres se distinguent déjà et les premières croix de la Légion d’honneur viennent récompenser des actes héroïques ou des conduites scientifiques remarquables. Le premier séjour est très éprouvant et six d’entre eux sont rapatriés sanitaires. Après une affectation en métropole en régiment, permettant de suivre des formations complémentaires vient le temps d’un deuxième séjour outre-mer, parfois dans des territoires plus inattendus (Inde, Chine, Éthiopie, etc.) et des emplois de responsabilité plus importants (poste hospitalier, d’enseignement). Une fois encore les séjours tropicaux altèrent la santé des praticiens dont dix sont rapatriés avant la fin de l’affectation pour raisons sanitaires.

Le deuxième sĂ©jour en mĂ©tropole Ă  partir de 1913, va engager les anciens de la promotion dans la Première Guerre mondiale. Tous y participent sauf deux qui meurent de maladie avant d’avoir rejoint. Ils servent en moyenne 24 mois au front, subissent 8 dĂ©cès, des blessures et des intoxications aux gaz de combat mais reçoivent 3 LĂ©gions d’honneur et 30 citations. Au sortir de la guerre, ils ne sont plus que 33, un quart de la promotion est mort.

Les deux dĂ©cennies suivantes sont celles des « ouvriers de l’Empire Â» avec un effectif mĂ©dical amoindri. Les praticiens de la promotion 1907 sont rĂ©partis sur tous les continents, les affectations dans de grandes villes deviennent frĂ©quentes. Une dĂ©mission, des mises en disponibilitĂ© affectent l’effectif mais surtout Ă  partir de 1928, les anciens de l’école de Bordeaux commencent Ă  partir en retraite après 25 ans de service alors qu’ils ont atteint le grade de MĂ©decin commandant. En 1928, un tiers de la promotion est mort et un second tiers est parti en retraite.

Pour les 13 praticiens qui restent en service commence un parcours de grandes responsabilitĂ©s au sein du Corps de santĂ© des troupes coloniales qui en amènera deux au grade de gĂ©nĂ©ral en 1938. Les retraitĂ©s de la promotion 1907 sont mobilisĂ©s en puis dĂ©mobilisĂ©s en , plusieurs s’engagent dans la RĂ©sistance en mĂ©tropole ou en Indochine. En 1945, tous les membres de la promotion 1907 sont retraitĂ©s, le dernier dĂ©cède en 1973. Finalement 14 des 39 mĂ©decins sont morts prĂ©maturĂ©ment au service de la France[Note 8].

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Éric Deroo et al., L'École du Pharo : Cent ans de MĂ©decine Outre-Mer 1905-2005, Panazol, Lavauzelle, , 220 p. (ISBN 2-7025-1286-0).Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Albert Fabre, Histoire de la MĂ©decine aux ArmĂ©es, t. 2, Paris-Limoges, Charles-Lavauzelle, , 491 p. (ISBN 2-7025-0053-6). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Pierre Lefebvre, Histoire de la MĂ©decine aux ArmĂ©es, t. 3, Paris-Limoges, Charles-Lavauzelle, , 421 p. (ISBN 2-7025-0185-0). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Marc Michel, « Le Corps de santĂ© des troupes coloniales », dans Pierre Pluchon, Histoire des mĂ©decins et pharmaciens de marine et des colonies, Toulouse, Privat, (ISBN 2-7089-5322-2), p. 185-213. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Jacques Voelkel (dir.) et al., « NumĂ©ro spĂ©cial, 75e anniversaire de l’Institut de mĂ©decine tropicale du service de santĂ© des armĂ©es », Voelkel, vol. 40, no 6,‎ (ISSN 0025-682X, lire en ligne, consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article,123 p.

Articles connexes

Liens externes

Ceux du Pharo - Site de l'Association des Anciens et Amis du Pharo (A.A.A.P.)

Amicale santé navale et d'outre-mer - Site de l'ASNOM

Actualités du Pharo - Site du Groupe d’intervention en santé publique et épidémiologie, organisateur depuis 2012

Notes et références

Notes

  1. Grade correspondant à celui de colonel dans la hiérarchie militaire générale.
  2. Grade correspondant à celui de lieutenant-colonel dans la hiérarchie militaire générale.
  3. Grade correspondant à celui de sous-lieutenant dans la hiérarchie militaire générale.
  4. Il s'agit de Raoul Béon, Guy Charmot, Guy Chauliac, Guy Chavenon, Jean Coupigny, Adolphe Diagne, Xavier Gillot, Paul Guénon, Paul Guillon, Yves Hervé, Jean Laquintinie, Charles Mauric, Henri Montfort, Marcel Orsini, Adolphe Sicé, Pol Thibaux, Jean-Frédéric Vernier, Jean Vialard-Goudou, et Charles Vignes[ED 9].
  5. Dans le SSA, seules les écoles se voient attribuer un drapeau, constitutif de leur patrimoine de tradition. Les autres formations (instituts, hôpitaux, etc.) sont dotées d'un fanion de tradition[10]. Dès lors le drapeau de l'École du Pharo est rendu et le nouvel institut se voit attribuer un fanion, mais la mission perdure sans changement.
  6. Groupement d'intĂ©rĂŞt public constituĂ© par 7 partenaires institutionnels : l'UniversitĂ© Claude Bernard Lyon 1, l'UniversitĂ© de la MĂ©diterranĂ©e Aix-Marseille II, les Hospices civils de Lyon, l'Assistance publique-HĂ´pitaux de Marseille, le Service de santĂ© des armĂ©es, la Fondation MĂ©rieux, l'École nationale vĂ©tĂ©rinaire de Lyon, ce centre Ă©tait un outil transversal de formation, d'information et de recherche dans les domaines de l'humanitaire.
  7. Après la fermeture de l’École du Pharo, le mémorial des officiers du Corps de santé colonial a été installé à l’École du Val de Grâce.
  8. Cette section est entièrement tirée de[71] et[72].

Références

  • Eric Deroo et al. L'École du Pharo : Cent ans de MĂ©decine Outre-Mer 1905-2005, 2005.
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  2. Deroo 2005, p. 12-15.
  3. Deroo 2005, p. 40-43.
  4. Deroo 2005, p. 178-179.
  5. Deroo 2005, p. 46.
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  7. Deroo 2005, p. 60-61.
  8. Deroo 2005, p. 57.
  9. Deroo 2005, p. 159.
  10. Deroo 2005, p. 59.
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  13. Deroo 2005, p. 202.
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  15. Deroo 2005, p. 182-189.
  16. Deroo 2005, p. 69.
  17. Deroo 2005, p. 205.
  18. Deroo 2005, p. 204.
  19. Deroo 2005, p. 203.
  20. Deroo 2005, p. 136-137.
  21. Deroo 2005, p. 187.
  22. Deroo 2005, p. 194-197.
  23. Deroo 2005, p. 90-99.
  24. Deroo 2005, p. 85.
  25. Deroo 2005, p. 54-55.
  26. Deroo 2005, p. 53,155,174-175.
  27. Deroo 2005, p. 214.
  • Albert Fabre et al. Histoire de la MĂ©decine aux ArmĂ©es, tome 2, 1984.
  1. Fabre 1984, p. 354.
  2. Fabre 1984, p. 353-354.
  3. Fabre 1984, p. 360-361.
  4. Fabre 1984, p. 363.
  5. Fabre 1984, p. 382.
  • Pierre Lefebvre et al. Histoire de la MĂ©decine aux ArmĂ©es, tome 3, 1987.
  1. Lefebvre 1987, p. 266.
  2. Lefebvre 1987, p. 247.
  3. Lefebvre 1987, p. 270.
  4. Lefebvre 1987, p. 268-269.
  5. Lefebvre 1987, p. 271.
  • Marc Michel Le Corps de santĂ© des troupes coloniales dans : Pierre Pluchon et al. Histoire des mĂ©decins et pharmaciens de marine et des colonies, 1985.
  1. Michel 1985, p. 186-187.
  2. Michel 1985, p. 188-189.
  3. Michel 1985, p. 190-191.
  4. Michel 1985, p. 192-193.
  5. Michel 1985, p. 212.
  6. Michel 1985, p. 194-195.
  7. Michel 1985, p. 201-202.
  8. Michel 1985, p. 195.
  9. Michel 1985, p. 206-207.
  10. Michel 1985, p. 211.
  • Jacques Voelkel (dir.) et al. MĂ©decine Tropicale. 75e anniversaire de l'IMTSSA, 1980.
  1. Voelkel 1980, p. 631-634.
  2. Voelkel 1980, p. 635-638.
  3. Voelkel 1980, p. 671.
  • Autres rĂ©fĂ©rences
  1. D. Courtois (Livret édité à l'occasion du 75e anniversaire de l'IMTSSA), « Naissance de l'Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées », dans "Ville de Marseille - IMTSSA" (préf. Gaston Defferre), Les Catalans, le Pharo et son École, Ville de Marseille, , p. 1-6.
  2. Comité du Vieux Marseille et Henri Dumon, La Santé à Marseille : Histoire des lieux et des hommes, Marseille, Comité du Vieux Marseille, (ISBN 978-2-9540246-5-3), « Le choléra à Marseille », p. 40-41.
  3. Michel Carcassonne, « La faculté de médecine de Marseille : deux siècles de gestation (1730-1930) », dans Georges Serratrice, Vingt-six siècles de médecine à Marseille, Marseille, Jeanne Laffitte, (ISBN 2-86276-308-X), p. 159-192.
  4. Jacques Voelckel, « La médecine tropicale militaire au Pharo », dans Georges Serratrice, Vingt-six siècles de médecine à Marseille, Marseille, Jeanne Laffitte, (ISBN 2-86276-308-X), p. 279-290.
  5. Charles Grall, Albert Clarac, Traité de pathologie exotique, clinique et thérapeutique, Paris, J.B. Baillière et fils, 1911-1922, vol.
  6. Jean-Marie Milleliri, « Le Pharo à Marseille, une école novatrice en médecine tropicale », La Charte, no 4,‎ , p. 7-15 (ISSN 1269-472X).
  7. Jean-Didier Cavallo, « Le Pharo : plus de 100 ans de rayonnement et de formation », Actu Santé, no 131,‎ , p. 22 (lire en ligne).
  8. Pierre Barabé, « L'École du Pharo, son histoire et ses missions (1905-2013) », Bulletin de l'ASNOM, vol. 95, no 129,‎ , p. 21-26 (ISSN 1765-8292).
  9. Gilles Wendling, « Les officiers du service de santé compagnons de la Libération », sur Société amicale des élèves et anciens élèves des Écoles du service de santé des armées et de l’École du Val-de-Grâce (consulté le ).
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