Greffe cornéenne
La greffe de cornée, aussi appelée kératoplastie, est une intervention chirurgicale au cours de laquelle une cornée malade ou endommagée est remplacée par une cornée provenant d'un donneur récemment décédé et n'ayant pas de maladie connue pouvant affecter la viabilité du tissu. L'acte opératoire est réalisé par des ophtalmologistes, c'est-à -dire des médecins spécialistes dans les maladies oculaires.
La cornée
La cornée est la partie transparente de l'œil en face de l'iris et de la pupille. Elle est le premier tissu transparent du globe oculaire. Elle permet la convergence des rayons lumineux au cristallin et ainsi à la rétine. Elle est composée de trois couches cellulaires principales (épithélium de surface, stroma et endothélium à la face postérieure) et de deux membranes (membrane basale épithéliale pour l'épithélium et membrane de Descemet pour l'endothélium). Elle est extrêmement fine (500 µm en son centre), ce qui la rend très fragile et sujette à de nombreuses affections et blessures. De plus, elle présente une absence de vaisseaux sanguins, afin qu'elle puisse conserver sa transparence, ce qui la prive de nutriments que la cornée doit puiser dans les larmes étalées en film fin sur toute la surface de l’œil grâce aux clignements des paupières.
Statistiques
Près de 50 000 interventions de ce type sont réalisées chaque année aux États-Unis[1].
Indications
La première indication est la dystrophie cornéenne de Fuchs[1]. Le kératocône[2] ainsi que les atteintes cicatricielles de la cornée constituent l'essentiel du reste des indications.
Type de chirurgie
La première greffe cornéenne date de 1905[1].
Actuellement le prélèvement des yeux est effectué, avec mise en place de prothèses oculaires et transféré à une « banque des yeux » où les cornées sont préparées pour la greffe. Il n'y a pas de nécessité de compatibilité (groupe sanguin ou groupe HLA) entre le donneur et le receveur.
La cornée est un organe composé. La greffe de cornée peut intéresser toute l'épaisseur de la cornée (kératoplastie transfixiante), sa partie postérieure (kératoplasties endothéliales: Descemet Membrane Endothelial Keratoplasty, Descemet Stripping Automated Endothelial Keratoplasty) ou sa partie antérieure et moyenne (kératoplastie lamellaire antérieure). L'avantage du retrait de l'endothélium du greffon (celui du receveur restant en place) est de limiter de façon importante le risque de rejet[3].
Notes et références
- Colby K, Update on corneal transplant in 2021, JAMA, 2021;325:1886-1887
- Wajnsztajn D, Hopkinson CL, Larkin DFP et al. Keratoplasty for keratoconus in young patients: demographics, clinical features, and post-transplant outcomes, Am J Ophthalmol, 2021;226:68-75
- Hos D, Matthaei M, Bock F et al. Immune reactions after modern lamellar (DALK, DSAEK, DMEK) versus conventional penetrating corneal transplantation, Prog Retin Eye Res, 2019;73:100768