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Alexandre Yersin

Alexandre Yersin, nĂ© le prĂšs d'Aubonne ou de Morges, dans la rĂ©gion viticole de la CĂŽte du canton de Vaud (Suisse) et mort le Ă  Nha Trang (protectorat d'Annam, actuel ViĂȘt Nam), est un mĂ©decin, bactĂ©riologiste et explorateur franco-suisse. On doit surtout Ă  Yersin la dĂ©couverte en 1894 du bacille de la peste (Yersinia pestis) et la prĂ©paration du premier sĂ©rum anti-pesteux, ainsi que l'Ă©tude de la toxine diphtĂ©rique.

Alexandre Yersin
Portrait de Alexandre Yersin
Biographie
Nom de naissance Alexandre Émile Jean Yersin
Naissance
Aubonne, Vaud, Suisse
DĂ©cĂšs
Nha Trang, Annam, Indochine française
SĂ©pulture Nha Trang
Nationalité Drapeau de la France Française
Drapeau de la Suisse Suisse
Auteurs associés
InfluencĂ© par Kitasato Shibasaburƍ et Louis Pasteur

En 1888, Ă  25 ans, Alexandre Yersin devient mĂ©decin Ă  Paris avec sa thĂšse : Études sur le dĂ©veloppement du tubercule expĂ©rimental, dont le bacille responsable portera le nom de type Yersin. En 1889, il prend la nationalitĂ© française. Disciple de Pasteur, Yersin appliquait une rigoureuse dĂ©marche scientifique, « la mĂ©thode pasteurienne ». En 1890, lassĂ© des laboratoires, il devient mĂ©decin embarquĂ© des Messageries maritimes et dĂ©couvre ainsi l'Indochine française qu'il obtient la permission d'explorer et oĂč il crĂ©e la ville de Dalat avec l'aide du gouverneur Paul Doumer. En 1899, Yersin introduit l'hĂ©vĂ©a dans la rĂ©gion de Nha Trang. Il est fondateur en 1902 de l'École de mĂ©decine de HanoĂŻ (devenue depuis universitĂ© de mĂ©decine de HanoĂŻ) dont il est le premier directeur. En 2014, Alexandre Yersin est nommĂ© citoyen d'honneur du Vietnam Ă  titre posthume[1].

Biographie

Alexandre Yersin est le dernier d'une fratrie de trois enfants. Les Yersin sont membres de l'Église Ă©vangĂ©lique libre du canton de Vaud. Sa mĂšre a une ancĂȘtre originaire des CĂ©vennes chassĂ©e par la rĂ©vocation de l’édit de Nantes. Son pĂšre, qui se prĂ©nomme Ă©galement Alexandre (1825-1863), intendant des poudres de la Suisse romande mais Ă©galement professeur de sciences naturelles aux collĂšges d'Aubonne et de Morges, meurt d'une hĂ©morragie cĂ©rĂ©brale peu avant sa naissance[2] - [3]. Sa mĂšre Ă©lĂšve seule leurs trois enfants (Émilie, Franck et Alexandre) et s'installe Ă  Morges, Ă  la rue de Lausanne 11, oĂč elle ouvre une institution pour jeunes filles[4]. En 1882, Alexandre Yersin obtient sa maturitĂ© gymnasiale Ăšs lettres (examen sanctionnant la fin des Ă©tudes secondaires) au gymnase cantonal, et entame des Ă©tudes de mĂ©decine, en 1883, Ă  l'ancienne acadĂ©mie de Lausanne, oĂč il porte les couleurs de la sociĂ©tĂ© d'Ă©tudiants Stella Valdensis. Il poursuit sa formation mĂ©dicale Ă  Marbourg en Allemagne. Puis, en 1885, Yersin arrive en France, continue ses Ă©tudes Ă  l'HĂŽtel-Dieu de Paris oĂč il devient externe dans le laboratoire du professeur Cornil. LĂ , il fait une rencontre dĂ©terminante en la personne d'Émile Roux.

Ce dernier lui ouvre les portes de l'institut Pasteur et lui permet de participer aux sĂ©ances de vaccination contre la rage. Avec lui, il dĂ©couvre en 1886 la toxine diphtĂ©rique. En 1888, il passe son doctorat en soutenant une thĂšse sur la tuberculose expĂ©rimentale oĂč il dĂ©crit les lĂ©sions d'un lapin atteint de tuberculose, ce qui lui vaut la mĂ©daille de bronze de la facultĂ© de mĂ©decine de Paris en 1889. Il suit Ă  Berlin le cours de bactĂ©riologie de Robert Koch. En 1889, il devient le premier prĂ©parateur du cours de microbiologie de l'institut Pasteur. Ce cours marque la trĂšs grande influence de la recherche française Ă  l'Ă©tranger. AprĂšs de nombreuses formalitĂ©s, il obtient la nationalitĂ© française cette mĂȘme annĂ©e.

Les expéditions en Indochine

Docteur Yersin, in: La peste en Normandie du XIVe au XVIIe siĂšcle, par Louis Porquet, Coccoz(Paris), 1898

Cette orientation vers l'enseignement dĂ©plait Ă  Yersin qui est de tempĂ©rament ombrageux, solitaire et misanthrope. DĂšs 1890, il Ă©prouve le besoin de voyager aprĂšs des mois de travail acharnĂ© sur la tuberculose et la diphtĂ©rie Ă  l’institut Pasteur. AprĂšs de courts sĂ©jours en Normandie oĂč il dĂ©couvre la mer, il dĂ©cide de partir dans les colonies françaises. En septembre 1890, il rejoint l’Indochine française, oĂč il devient mĂ©decin des Messageries maritimes. Épris de ce pays, il rĂ©ussit en 1891 Ă  obtenir des Messageries maritimes la permission d’explorer l’Indochine. De lĂ , prendront naissance trois expĂ©ditions Ă  travers la jungle indochinoise, rĂ©gion peu connue, sauvage et rĂ©putĂ©e dangereuse. Durant l’annĂ©e 1891, Alexandre Yersin traverse fleuves et forĂȘts tropicales et apprend Ă  vivre dans ces lieux. Il s'Ă©tablira et restera attachĂ© Ă  ce qui Ă©tait Ă  cette Ă©poque un petit village de pĂȘcheur, Nha Trang. C'est au cours de cette premiĂšre expĂ©dition qu'il dĂ©couvre le site et l'excellent climat de ce qui deviendra Đà LáșĄt.

En 1892, il s'engage comme mĂ©decin de santĂ© coloniale en Indochine sur les conseils de Calmette. Il franchit tous les grades de mĂ©decin de 2e classe jusqu’à celui de mĂ©decin principal de 1re classe (cinq galons) le , avant d’ĂȘtre admis Ă  la retraite en 1920, en qualitĂ© de mĂ©decin colonel. C’est sous le kĂ©pi rouge Ă  l’ancre de marine qu'il fait toute sa carriĂšre en Indochine

Il part, cette fois officiellement mandatĂ©, pour explorer le protectorat d'Annam, il sillonne les reliefs de la rĂ©gion de Nha Trang. Il se rĂ©vĂšle excellent explorateur par la rĂ©alisation de cartes d’une grande prĂ©cision et par de nombreuses observations (populations locales, ressources, Ă©conomie, etc.). À la fin de cette mission, Yersin rentre en France pour faire part de ses dĂ©couvertes, et donne quelques confĂ©rences.

Il repart rapidement et prend, le , le bateau de Marseille Ă  SaĂŻgon. LĂ -bas, une mission scientifique lui a Ă©tĂ© confiĂ©e par l’Instruction publique afin d’explorer les forĂȘts et les riviĂšres[5] de la Cochinchine au sud de l'Annam ; ces explorations dangereuses lui vaudront d'Ă©logieux compliments, dont ceux de Louis Pasteur lui-mĂȘme. AprĂšs sept mois de voyage auprĂšs des populations indigĂšnes, Yersin rejoint SaĂŻgon. Cette derniĂšre expĂ©dition n'est que partiellement rĂ©ussie : il n’a pu explorer qu’une partie du territoire qu'il lui avait Ă©tĂ© demandĂ© de cartographier. Yersin a cependant notablement contribuĂ© Ă  la connaissance de la topographie du pays, mais Ă©galement Ă  l’anthropologie ; il a pris l’habitude de dĂ©crire trĂšs prĂ©cisĂ©ment les coutumes, mƓurs et habitats des tribus rencontrĂ©es. Par exemple : « Quoique formant pour ainsi dire une seule et mĂȘme famille, les MoĂŻs (ethnies des hauts-plateaux) n’ont aucune espĂšce d’unitĂ© politique. Non seulement il n’y a pas de chef de tribu mais on peut mĂȘme dire qu’il n’y a pas de chef de village. »

La rigueur avec laquelle Alexandre Yersin a explorĂ© ces terres inconnues n’étonne pas, puisqu'il connaissait la rigueur des laboratoires ; on peut s'Ă©tonner, en revanche, de sa surprenante condition physique, conservĂ©e dans des conditions de vie et climats aussi difficiles. À sa mĂšre, qui lui demande par lettre s'il n'a pas maigri, il rĂ©pond : « Je continue Ă  me bien porter et je pĂšse comme toujours entre 58 et 60 kilos ! »

En 1894, Yersin met fin à sa carriÚre de grand explorateur et se lance dans l'élevage de chevaux et de bovins pour la production de ses sérums.

La découverte du bacille de la peste

Quand une Ă©pidĂ©mie de peste originaire de Mongolie atteint en 1894 la cĂŽte sud de la Chine et notamment Hong Kong, le gouvernement français ainsi que l’institut Pasteur mandatent Yersin pour y Ă©tudier les raisons de l’épidĂ©mie. Entre le 12 et le , Yersin voyage vers Hong Kong et emporte avec lui du matĂ©riel empruntĂ© au laboratoire de microbiologie de l’hĂŽpital de SaĂŻgon. À son arrivĂ©e, il apprend qu’une Ă©quipe de savants japonais menĂ©e par Kitasato Shibasaburƍ envoyĂ©e par le gouvernement japonais, est Ă©galement prĂ©sente pour Ă©tudier la nature de cette maladie. Du 17 au , il est Ă©cartĂ© des hĂŽpitaux anglais, ces derniers, Ă©tant Ă  cette Ă©poque germanophiles, donnent leur prĂ©fĂ©rence aux Japonais (formĂ©s par les Allemands). Yersin dĂ©cide alors de se faire construire une petite paillote dans laquelle il installe un laboratoire rudimentaire.

Avec quelques piastres distribuĂ©es Ă  des matelots anglais ayant pour mission d'enterrer les cadavres, il a accĂšs au dĂ©pĂŽt mortuaire oĂč il peut prĂ©lever quelques bubons et les ramener dans son laboratoire.

« Je fais rapidement une prĂ©paration et la mets sous le microscope. Au premier coup d'Ɠil, je reconnais une vĂ©ritable purĂ©e de microbes tous semblables. Ce sont de petits bĂątonnets trapus, Ă  extrĂ©mitĂ©s arrondies et assez mal colorĂ©s au bleu de Löffler (...) Il y a beaucoup de chances pour que mon microbe soit celui de la peste, mais je n'ai pas encore le droit de l'affirmer. »

Il l'affirme quelques jours plus tard en adressant à Paris des souches de peste et la description précise et exacte du bacille, qui sera lue le à l'Académie des sciences, et publiée dans le numéro de septembre des Annales de l'institut Pasteur. De son cÎté, Kitasato publie sa découverte d'un bacille pesteux (obtenu à partir du sang) dans le Lancet du . Les deux bacilles sont différents, celui de Yersin est Gram-négatif et immobile, celui de Kitasato est Gram-positif et mobile. Une controverse de priorité s'est établie entre Kitasato et Yersin. Finalement, il est apparu que le bacille de Kitasato correspondait à une culture contaminée par un pneumocoque (dont la mobilité apparente aurait été due à des mouvements browniens), alors que celui de Yersin correspond à Yersinia pestis[6] - [7].

Bien qu’ayant rĂ©ussi Ă  isoler ce microbe responsable de millions de morts durant l’histoire, Yersin ne parviendra pas Ă  rĂ©soudre le problĂšme de la transmission de la maladie du rat Ă  l’homme. Il envisagera le rĂŽle de la mouche, mais il sera l'un des premiers Ă  reconnaĂźtre, dĂšs 1898, la dĂ©couverte d'un autre pasteurien, Paul-Louis Simond, dĂ©montrant le rĂŽle de la puce du rat[6].

La mise au point du sérum antipesteux

En octobre 1894, Yersin cherche Ă  crĂ©er un vaccin pour prĂ©venir la peste et un sĂ©rum pour la guĂ©rir. Il s’installe Ă  Nha Trang au sud de l'Annam, endroit qu’il avait dĂ©jĂ  visitĂ© durant ses expĂ©ditions. Cet endroit Ă©tait judicieux pour plusieurs raisons. Il offrait la possibilitĂ© d’ĂȘtre isolĂ© tout en restant proche de SaĂŻgon et donc en communication avec la Chine et l’Inde, deux grands foyers de la peste. En 1895, il crĂ©e l'institut Pasteur de Nha Trang et met en place un laboratoire et tous les Ă©quipements nĂ©cessaires Ă  la prĂ©paration du vaccin contre la peste. L’annĂ©e 1896 voit une nouvelle grande Ă©pidĂ©mie de peste se dĂ©clarer Ă  Canton, en Chine. Yersin dĂ©cide alors de s'y rendre pour tester son sĂ©rum antipesteux (sĂ©rum de cheval immunisĂ© contre des cultures de Yersinia pestis prĂ©levĂ© chez l'homme). De juin 1897 Ă  juin 1898, Alexandre Yersin sillonne l’Inde en suivant les diffĂ©rentes Ă©pidĂ©mies de peste afin de perfectionner son sĂ©rum qui s’avĂšre trop peu efficace. Paul-Louis Simond vient le relayer pour tenter de mieux faire. Car, comme l'a soulignĂ© Jean-Jacques Dreifuss, dans le journal 24 Heures du jeudi , « Identifier le bacille ne signifie hĂ©las pas encore trouver le traitement de la maladie[8]. »

Son laboratoire de Nha Trang s’oriente donc vers les maladies infectieuses chez les animaux, et Yersin Ă©tudie activement une autre sorte de peste, la peste bovine, avec laquelle il obtient beaucoup plus de succĂšs. Bien qu'Ă©chouant Ă  isoler l’agent de cette seconde peste, il rĂ©ussit Ă  prĂ©parer de grandes quantitĂ©s de sĂ©rum antipestique, Ă  ne pas confondre avec le sĂ©rum antipesteux qui soigne la peste « humaine » dite bubonique. Un Ă©levage Ă©tant nĂ©cessaire pour la crĂ©ation de ce sĂ©rum, Alexandre Yersin tente, avec peu de succĂšs, de faire venir des vaches et des poules de Suisse afin d'amĂ©liorer le cheptel local par croisements. Tout ceci ayant un prix, Yersin se lance Ă©galement dans la culture de l'hĂ©vĂ©a et de la quinine pour trouver les financements nĂ©cessaires.

Les activités agricoles de Yersin : hévéa et quinine

La maison de Yersin Ă  Nha Trang, vers 1900.

Ainsi, dĂšs 1898, Yersin s’intĂ©resse Ă  la culture[9] d'Hevea brasiliensis, autrement dit l'arbre Ă  caoutchouc qu'il importe et acclimate avec l'aide d'Édouard Heckel[10]. Il rĂ©ussit Ă  l'introduire en 1899 aprĂšs plusieurs essais, et ses rĂ©coltes de latex sont achetĂ©es dĂšs 1903 par les frĂšres Michelin. D'ailleurs, une forĂȘt d'hĂ©vĂ©as est proche de Nha Trang. Il fournira la firme Michelin pour la premiĂšre rĂ©colte du latex. Yersin suit alors de trĂšs prĂšs les problĂšmes agronomiques des plantations d'hĂ©vĂ©as et les problĂšmes techniques du caoutchouc produit, pour en tirer le profit maximal et ainsi financer ses recherches mĂ©dicales[11]. Cet arbre est encore Ă  l’heure actuelle l'une des ressources du ViĂȘt Nam. Yersin essaye d’autres cultures comme celle du cacao, du cafĂ©, du manioc, du palmier Ă  huile, du cocotier ainsi que de plusieurs espĂšces tropicales aux vertus thĂ©rapeutiques. Ces diffĂ©rents essais rencontrent un succĂšs mitigĂ© et Yersin se tourne en 1915 vers la plantation de Cinchonas pour produire la quinine qui permet de traiter le paludisme. Ces plantations lui permettent de subvenir Ă  ses besoins en bĂ©tail et matĂ©riel, et de dĂ©velopper l’agriculture indochinoise. Sur les conseils de sa sƓur Émilie, qui tenait un Ă©levage modĂšle de poules Ă  Morges sur les bords du LĂ©man, Alexandre Yersin importe des poules europĂ©ennes au Vietnam et tente de reproduire les expĂ©riences de sa sƓur[12].

Durant cette pĂ©riode s'est dĂ©veloppĂ©e Dalat, tout d'abord un centre de sanatoriums, la ville est devenue par la suite une station de villĂ©giature d'altitude pour les riches SaĂŻgonnais, d'oĂč la multitude de superbes villas coloniales et autres bĂątiments de style Art dĂ©co. Yersin dĂ©veloppe les cultures florales, maraĂźchĂšres, de cafĂ©iers et d'hĂ©vĂ©as dans les collines autour de Dalat, encore aujourd'hui grand centre de ces productions. Une avenue, une rue et mĂȘme une universitĂ© et deux lycĂ©es nommĂ©s « Yersin », devenus lycĂ©e Yersin international Ă  HanoĂŻ et lycĂ©e Yersin Ă  Dalat[13] (crĂ©Ă© en 1927, il prit le nom de Yersin en 1935 et fut inaugurĂ© en 1941) illustrent la reconnaissance qu'en ont les Vietnamiens.

Vie privée

Hubert Marneffe, qui dirigea l’Institut Pasteur de SaĂŻgon pendant une dizaine d’annĂ©es et frĂ©quenta longtemps Yersin, a dĂ©crit celui-ci comme « secret jusqu’à l’outrance », ce que son premier biographe Bernard NoĂ«l confirme : « Yersin durant toute sa vie avait recherchĂ© l’effacement. Il s’était retranchĂ© dans une solitude jalouse[14] ».

Les docteurs Jacqueline Brossollet (1926-1999) et Henri Hubert Mollaret (1923-2008), Ă  qui la correspondance privĂ©e d’Alexandre Yersin a Ă©tĂ© offerte par sa petite-niĂšce, Mme Bastardot-Yersin, correspondance dĂ©posĂ©e depuis Ă  l’Institut Pasteur, posent la question de son Ă©ventuelle pĂ©dophilie comme pouvant expliquer ce retrait de la vie publique :

« AssurĂ©ment sa vocation n’était pas matrimoniale. Fut-elle incertaine, voire ambiguĂ« comme certains l’ont insinuĂ© ? Je ne le crois pas : si l’on a pu le soupçonner de pĂ©dophilie, c’est parce que sa timiditĂ© le faisait se sentir plus Ă  l’aise parmi les enfants que parmi les adultes[15]. » Or, si ces deux biographes qualifiĂ©s et reconnus, rĂ©pondent non Ă  cette question, un article paru dans la trĂšs Ă©phĂ©mĂšre revue L'Élu (revue dont le projet Ă©ditorial revendique la fiertĂ© d'ĂȘtre amoureux des garçons[16], et qui ne parut qu'Ă  cinq reprises dans les annĂ©es 2000) conclut au vu des rĂ©flexions prĂ©sentĂ©es, que cela « paraĂźt Ă©tablir assez clairement l'amour de Yersin pour les petits garçons »[17]. La pertinence de cette seule source, reprise et traduite sur des sites spĂ©cialisĂ©s, semble faible pour Ă©tayer cette assertion, d'autres rĂ©fĂ©rences sont souhaitables Ă  l'avenir.

Distinctions et récompenses

ParallĂšlement Ă  ses activitĂ©s agricoles, Yersin reste prĂ©sent dans le monde scientifique indochinois. En 1902, le gouverneur gĂ©nĂ©ral de l’Indochine française le charge de crĂ©er et de diriger l'École de mĂ©decine de HanoĂŻ. AprĂšs deux annĂ©es passĂ©es en tant que doyen de cette institution, Yersin dĂ©sire ĂȘtre remplacĂ© et retourne Ă  Nha Trang oĂč il poursuit ses activitĂ©s de recherche. En 1904, son laboratoire reçoit le nom d’institut Pasteur de Nha Trang, et l’institut Pasteur de Paris lui donne la responsabilitĂ© de l'institut Pasteur de SaĂŻgon[18] fondĂ© en 1890 par Albert Calmette. Yersin accepte cette responsabilitĂ© et dĂ©lĂšgue le Dr Paul Brau pour l’institut de SaĂŻgon, qui Ă©crit en 1931 Trois siĂšcles de mĂ©decine coloniale française[19]. À cela, on peut ajouter le fait qu’il est Ă©lu membre correspondant non-rĂ©sident[20] pour la section de mĂ©decine et de chirurgie de l’AcadĂ©mie des sciences. Il exercera la charge de directeur des instituts Pasteur d’Indochine jusqu’en 1924, annĂ©e oĂč il devient, Ă  titre honorifique, inspecteur gĂ©nĂ©ral des Ă©tablissements de l’institut Pasteur d’Indochine. En 1933, Ă  la suite des dĂ©cĂšs successifs d'Albert Calmette en octobre et d'Emile Roux en novembre, tous deux fidĂšles pasteuriens et amis de Yersin, le conseil d’administration de l’institut Pasteur crĂ©e le conseil scientifique de l’institut Pasteur et prend pour membre, entre autres, Alexandre Yersin. De plus, il est nommĂ© directeur honoraire de l’institut Pasteur de Paris oĂč il viendra chaque annĂ©e pour prĂ©sider l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.

C’est grĂące Ă  son statut de mĂ©decin du corps de santĂ© colonial, qu’il put, Ă  la fois dĂ©couvrir le bacille de la peste, crĂ©er le deuxiĂšme institut Pasteur en Indochine, explorer la chaĂźne annamitique, ĂȘtre Ă  l’origine de la ville de Dalat, ouvrir l’École de mĂ©decine de HanoĂŻ, introduire la culture de l’hĂ©vĂ©a, du quinquina. Les touristes ne connaissent gĂ©nĂ©ralement de ses explorations que la dĂ©couverte du site sur lequel fut fondĂ©e la ville de Dalat, dominĂ©e par le Lang Bian[21].

Il est fait grand officier de la LĂ©gion d'honneur en 1939[22].

Alexandre Yersin est surtout connu comme dĂ©couvreur du bacille de la peste et comme principal acteur du gigantesque dĂ©veloppement qu’a connu l’Indochine française.

ObsĂšques

Alexandre Yersin dĂ©cĂšde le d'une myocardite, Ă  l'Ăąge de 79 ans dans sa maison de Nha Trang. Le cercueil est suivi par une foule immense qui tient Ă  rendre hommage Ă  cet homme qui respectait les personnes ĂągĂ©es, soignait gratuitement les plus dĂ©munis et adorait les enfants. Il avait, en effet, toujours une friandise pour eux ou les aidait volontiers Ă  construire des cerfs-volants. Son corps est inhumĂ© sur une petite colline de laquelle il pouvait contempler la montagne oĂč il avait rĂ©ussi Ă  faire pousser l’arbre Ă  quinine.

Postérité en Europe

Recherches, découvertes et inventions de médecins suisses, Société Ciba (Bùle), 1946, p. 117

Alexandre Yersin reste relativement peu connu en Suisse et en France, son pays d’adoption, comparativement au ViĂȘt Nam oĂč il a acquis une plus grande notoriĂ©tĂ©.

En Suisse, on trouve à son nom une rue à Aubonne (avec plaque sur sa maison), ainsi qu'à Morges. Des bùtiments portent aussi son nom, un auditoire au centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne et une plaque sur le gymnase de la Cité à Lausanne. Un amphithéùtre du centre hospitalier universitaire vaudois, affilié à la faculté de biologie et de médecine de l'université de Lausanne, porte également son nom.

En France, une rue lui est dĂ©diĂ©e Ă  Lille ainsi qu'Ă  Bordeaux dans le quartier de la Benauge, Ă  Avignon, Ă  Poitiers, Ă  Dole, Ă  Loos ou encore une impasse aux Sables-d'Olonne (ancienne impasse Claude-Bernard de ChĂąteau-d'Olonne). On trouve aussi des places, la place du Docteur-Yersin Ă  Paris dans le 13e arrondissement[23] et la place Alexandre-Yersin Ă  Montpellier. Un amphithĂ©Ăątre de l'Institut de mĂ©decine tropicale du service de santĂ© des armĂ©es Ă  Marseille, situĂ© Ă  l'entrĂ©e du parc du Pharo, portait son nom. À Paris encore, une maison de santĂ© (Paris, 13e), une rĂ©sidence universitaire[24] et une rĂ©sidence en autonomie gĂ©rĂ©e par les Petits FrĂšres des pauvres, portent son nom[25].

En , un navire Ă©cologique[26] le Yersin[27] construit Ă  Concarneau a Ă©tĂ© inaugurĂ© Ă  Monaco par le prince Albert II. L’armateur Ă©tant François Fiat, fondateur de la chaĂźne de supermarchĂ©s Leader Price. Ce bateau est parti de Monaco le pour une campagne d’étude ocĂ©anographique de trois annĂ©es autour du monde. (expĂ©dition scientifique parrainĂ©e par la Fondation Prince-Albert-II). C'est un navire propre classĂ© cleanship et qui a pour vocation d'ĂȘtre un navire de recherches et d'explorations. Le projet contribue Ă  la mĂ©moire de l'Ă©minent scientifique. Navire Ă  propulsion Ă©lectrique ne rejetant rien Ă  la mer car il recycle ses eaux usĂ©es. La devise du bateau est une des devises favorites de Yersin : Ce n'est pas une vie que de ne pas bouger.

Littérature

En 1985, Henri Mollaret et Jacqueline Brossolet publient Alexandre Yersin ou le vainqueur de la peste[28].

En 1996, une biographie romancĂ©e sort chez Albin Michel : Docteur Nam, la fabuleuse histoire de l'homme qui soigna la peste, par Élisabeth du Closel (prix SantĂ© en 1997, traduite en vietnamien).

En 2012, un roman lui est consacré, Peste et Choléra de Patrick Deville, aux éditions du Seuil (Prix du roman Fnac et Prix Femina)[29].

Philatélie

Des timbres-poste prĂ©sentant le portrait d'Alexandre Yersin ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s successivement en Indochine en 1943 (6 et 15 centimes), en Suisse en 1971 (10 centimes), en France en 1987 (ce timbre français surtaxĂ© - 2,20 + 0,50 francs - lui est consacrĂ© dans la sĂ©rie Personnages cĂ©lĂšbres, aux cĂŽtĂ©s de Charles Richet, EugĂšne Jamot, Jean Rostand, Bernard Halpern et Jacques Monod), puis en 2013 (0,63 et 0,95 euro, avec un portrait au premier plan et la mention « France Vietnam » en sous-titre), et au Vietnam en 1994 (400 dongs).

PostĂ©ritĂ© au ViĂȘt Nam

Au ViĂȘt Nam, comme le prouve ce tĂ©moignage de M. Dang Anh Trai, dernier survivant Ă  avoir travaillĂ© avec le docteur Yersin, dans le 24 Heures du samedi et dimanche 7- : « On le considĂ©rait comme un Bouddha vivant[30], un Bodhisattva qui a sauvĂ© le monde et les humains, plaçant son portrait au premier rang Ă  cĂŽtĂ© des Bouddhas. »

On peut Ă©galement remarquer que le Vietnam, Ă  l’histoire pour le moins mouvementĂ©e et oĂč presque toutes les rues de l'Indochine ont Ă©tĂ© rebaptisĂ©es avec des noms vietnamiens, conserve encore au XXIe siĂšcle des rues aux noms français, ceux de Pasteur, Calmette et Yersin. En effet, les Vietnamiens considĂšrent que ces hommes ont vraiment Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fiques pour leur pays. De plus, Alexandre Yersin possĂšde, Ă  cĂŽtĂ© de sa tombe, un petit pagodon toujours ornĂ© de fleurs et d’encens, ce qui reprĂ©sente un honneur sans prĂ©cĂ©dent pour un Ă©tranger. En Ă©tait prĂ©sentĂ©e une statue de granite de 4,6 m de hauteur (piĂ©destal de 0,6 m compris) d’Alexandre Yersin, devant ĂȘtre installĂ©e dans le parc Yersin de Nha Trang, en tĂ©moignage de la reconnaissance de la population de la province de KhĂĄnh HĂČa[31]. Yersin y est vĂ©nĂ©rĂ©.

Un musée lui est consacré dans l'enceinte de l'institut Pasteur de Nha Trang[32].

Alexandre Yersin a donnĂ© son nom aux lycĂ©es français de Đà LáșĄt et de HanoĂŻ. Le consulat gĂ©nĂ©ral de France Ă  Hong Kong a Ă©galement baptisĂ© sa bourse d'excellence Alexandre Yersin.

Au Vietnam, il est surnommĂ© Ong Nam[33] ou Monsieur Nam. En fait Ong Nam veut dire « Monsieur Cinq » en rapport avec ses cinq galons de mĂ©decin-colonel du Service de SantĂ© Colonial dans lequel il s'Ă©tait engagĂ© en 1892 pour assurer son avenir et sur les instances de Calmette, lui-mĂȘme mĂ©decin militaire. Il sera admis Ă  la retraite en 1920 aprĂšs 28 ans de service.

L'ancien lycée Yersin de Dalat, aujourd'hui collÚge pédagogique de Dalat

Par ailleurs :

  • son nom a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  un cargo des Messageries maritimes ;
  • il est une des rares personnalitĂ©s non vietnamiennes dont le nom ait Ă©tĂ© donnĂ© Ă  une rue de HĂŽ Chi Minh-Ville. Il a aussi Ă©tĂ© donnĂ© au lycĂ©e français de HanoĂŻ[34].

Prix Alexandre Yersin

En 2013, pour la cĂ©lĂ©bration de la naissance et du dĂ©cĂšs du savant humaniste, l'association caritative le Liseron de France crĂ©e le prix Alexandre-Yersin. Ce prix s'inscrit dans le cadre de l'annĂ©e croisĂ©e France-ViĂȘt Nam, sur la base d'un concours de nouvelles, il rĂ©compense les Ă©tudiants vietnamiens francophones de moins de 23 ans[35].

DĂ©corations

ƒuvres et publications

  • « La peste bubonique Ă  Hong Kong », in: Ann. Inst Pasteur, 1894, Vol. 8, p. 662–7, Texte intĂ©gral.
  • Alexandre Yersin, Albert Calmette et AmĂ©dĂ©e Borrel, La peste bubonique : deuxiĂšme note, Annales de l'Institut Pasteur , Vol.9, (lire en ligne)
  • « Sur la peste bubonique (sĂ©rothĂ©rapie) », in: Ann. Inst Pasteur, 1897, vol. 11, p. 81-93 (Lire en ligne).
  • « Note sur un cas de fiĂšvre rĂ©currente observĂ©e en Indo-Chine », in: Compt. rend. Soc. de biol., t. 60, 1906, p. 1057.
  • « Historique du premier cas de peste traitĂ© et guĂ©ri par l’emploi du sĂ©rum antipesteux », in: Bulletin de l’AcadĂ©mie de mĂ©decine, 36 (1897): 195-199.
  • « Les Mois de la Cochinchine et du Sud-Annam », in: Revue indochinoise illustrĂ©e (1893):42-51, 52-81.
  • « Voyage de Nha Trang Ă  Stung Treng », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie commerciale, 1892, 80-86.
  • « Sept mois chez les MoĂŻs », in: VariĂ©tĂ©s sur les pays moĂŻs, gouvernement de la Cochinchine, 1935 : 166-205.
  • « Essais d'acclimatation des arbres Ă  Quinquina en Indochine », in: Revue de botanique appliquĂ©e et d'agriculture coloniale:
  1. [DeuxiĂšme note] avec Lambert A., 7e annĂ©e, bulletin no 76, . p. 809–816, doi : 10.3406/jatba.1927.4583 , Texte intĂ©gral.
  2. [SixiĂšme note], 19e annĂ©e, bulletin no 212, . p. 237–242. doi : 10.3406/jatba.1939.5971 , Texte intĂ©gral.
  3. [Suite et fin], in: Revue de botanique appliquĂ©e et d'agriculture coloniale, 7e annĂ©e, bulletin no 69, . p. 332–338, Texte intĂ©gral.
  • « La station d'altitude du Hon-BĂ  (Annam) », [Les essais agricoles qui y sont poursuivis. ], In: Revue de botanique appliquĂ©e et d'agriculture coloniale, 5e annĂ©e, bulletin no 48, . p. 574–582. doi : 10.3406/jatba.1925.4315 , Texte intĂ©gral.
  • « Note sur divers essais agricoles entrepris aux stations d'altitude des instituts Pasteur de l'Indochine ». In: Revue de botanique appliquĂ©e et d'agriculture coloniale, 8e annĂ©e, bulletin no 78, . p. 119–122. doi : 10.3406/jatba.1928.4519 , Texte intĂ©gral.
  • http://www.pasteur.fr/infosci/biblio/ressources/histoire/yersin.php
En collaboration
  • avec J.J. Vassal: « Une maladie rappelant le typhus exanthĂ©matique observĂ©e en Indo-Chine », in: Bulletin de la SociĂ©tĂ© de pathologie exotique, 1908, t. 1-3, p. 156-64, Texte intĂ©gral.

Citations

Dans une des lettres à sa mÚre il écrit : « Tu me demandes si je prends goût à la pratique médicale. Oui et non. J'ai beaucoup de plaisir à soigner ceux qui viennent me demander conseil, mais je ne voudrais pas faire de la médecine un métier, c'est-à-dire que je ne pourrais jamais demander à un malade de me payer pour des soins. »

Plus tard dans une autre lettre, alors qu'il soigne gratuitement des Annamites, il écrit encore : « Je ne fais pas payer ces gens, la médecine c'est mon pastorat. Demander de l'argent pour soigner un de ces malades, c'est un peu lui dire la bourse ou la vie[37]. »

Notes et références

  1. Citoyen d'honneur du Vietnam.
  2. A. Forel: « Notice sur A. Yersin, membre de la Société vaudoise des sciences naturelles », in : Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, 1868, Volume 8, p. 228-33 Texte intégral.
  3. Henri de Saussure : Notice sur la vie et les écrits d'Alexandre Yersin, Schaffhouse (1866), Texte intégral.
  4. Paul Bissegger, La ville de Morges. Monuments d'art et d'histoire du canton de Vaud V (Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse 91), Berne 1998, p. 341.
  5. Froidevaux Henri : « Reconnaissance du Dr Yersin en Indo-Chine. » In: Annales de géographie. 1893, t. 2, no 6. p. 264, Texte intégral.
  6. J. Brossollet, « La dĂ©couverte de Yersinia pestis », La Revue du praticien, no 11,‎ , p.1034-1036.
  7. D J Bibel et T H Chen, « Diagnosis of plaque: an analysis of the Yersin-Kitasato controversy. », Bacteriological Reviews, vol. 40, no 3,‎ , p. 633–651 (ISSN 0005-3678, PMID 10879, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. Francine BRUNSCHWIG, « Petite plaque pour un extraordinaire destin », dans 24 Heures, Lausanne, Edipresse, 27 octobre 1994, 1 p.
  9. [Auguste 1955] Chevalier Auguste, « Les observations d'Alexandre Yersin sur diverses cultures d'Indochine et sur quelques plantes remarquables de cette contrĂ©e », Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquĂ©e, vol. 2, nos 7-9,‎ juillet-aoĂ»t-septembre 1955, p. 452-453 (DOI 10.3406/jatba.1955.2246, lire en ligne [sur persee]).
  10. [Tran 2022] Charles Tran, 1858-1954 : Histoire de la Pharmacie pendant l’époque coloniale française au Vietnam (thĂšse de doctorat en pharmacie), UniversitĂ© Lyon I, , 186 p. (lire en ligne [PDF] sur bibnum.univ-lyon1.fr), p. 127.
  11. Jean-Baptiste Serier , Saveurs et Traditions du ViĂȘt Nam, Montpellier, CIRAD, 1996.
  12. Jacques Longchamp, « En Indochine, Yersin se passionne pour des poules morgiennes », PassĂ© Simple, mensuel romand d'histoire et d'archĂ©ologie,‎ (lire en ligne).
  13. « Dalat (Đà LáșĄt), le petit Paris », sur saigon-vietnam.fr (consultĂ© en ).
  14. Bernard NoĂ«l, « Alexandre Versin (1863-1943) », Annales Francaises de Chronometrie,‎ vol. 16, p. 79-84 (lire en ligne)
  15. Henri H. Mollaret et Jacqueline Brossollet, Alexandre Yersin ou le vainqueur de la peste., Paris, Fayard, , 320 p. (ISBN 9782213012735), p. 16
  16. Verneuil, « GĂ©nĂšse d'une aventure », L'Élu (consultĂ© le ), p. 2-3.
  17. Louis Geschenk, « Un savant estimable peut-il ĂȘtre pĂ©dophile ? Le cas Alexandre Yersin. », L’Élu, no 2,‎ , p. 104-114. (lire en ligne).
  18. Instituts Pasteur d'Indochine dans les archives du site de l'Institut Pasteur.
  19. Paul Brau, « Trois siÚcles de médecine coloniale française », in J. Tramond, Outre-Mers. Revue d'histoire, 1931, vol. 84, p. 645-646 [lire en ligne].
  20. Alexandre Yersin dans le site de la BibliothÚque de l'Académie nationale de médecine.
  21. La station d'altitude de Dalat.
  22. « Cote 19800035/576/65483 ».
  23. « Les rues de Paris », sur parisrue.com (consulté le ).
  24. « Docteur Yersin : résidence étudiante de 54 logements », sur DRIHL (consulté le ).
  25. « Maison Yersin - Petits FrÚres des pauvres » (consulté le ).
  26. http://www.bateaux.com/article/21014/Le-yacht-d-expedition-M-V-Yersin-baptise-a-Monaco navire Ă©cologique.
  27. « INAUGURATION DU BATEAU YERSIN », sur Association des amis de Dalat sur les traces de Yersin, (consulté le ).
  28. Henri H. Mollaret et Jacqueline Brossollet, Alexandre Yersin ou le vainqueur de la peste, Fayard, 1985.
  29. Jean-Yves Nau: « « Peste & Choléra » : les lettres qui fùchent », dans Slate.fr [en ligne], Article intégral en ligne.
  30. Marie AMSTEL, « Parcours d’un humaniste vaudois », Journal 24 Heures, Lausanne, Edipresse, 6-7 juillet 1996, 1 p.
  31. Une statue de Yersin Ă  Nha Trang sur Le Courrier du ViĂȘt Nam. Éditeur : Agence vietnamienne d'information - 21 septembre 2012.
  32. Musée Yersin.
  33. (en)Siang Yong Tan, Joy K Zia: « Alexandre Yersin (1863–1943): Vietnam’s ‘Fifth Uncle’ », in: Singapore Med J, 2012; 53(9) : 564-5 Texte intĂ©gral.
  34. Lycée français Alexandre-Yersin.
  35. En aoĂ»t 2013, la premiĂšre remise du prix s'est dĂ©roulĂ©e Ă  HanoĂŻ Ă  l'Espace de l'institut français en prĂ©sence des reprĂ©sentants du ministĂšre de la Culture et du Tourisme vietnamien, de l'ambassade de France au ViĂȘt Nam et de madame HoĂ ng Thị PhÆ°á»Łng vice-prĂ©sidente de l'Association d'amitiĂ© et de coopĂ©ration ViĂȘt Nam-France.
  36. Bernard Brisou, « Yersin et ses uniformes »
  37. [PDF]Alexandre Yersin v/o Ozone (1863-1943).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Ouvrages documentaires ou de fictions
  • Henri Jacotot, Le docteur Alexandre Yersin : esquisse de ce qu'il fut et de ce qu'il fit, SociĂ©tĂ© des Ă©tudes indo-chinoises de Saigon, , 46 p.
  • NoĂ«l Bernard, Yersin : pionnier, savant, explorateur, La Colombe,
  • Bertil Galland, L’Histoire vaudoise, 24 Heures,
  • EugĂšne Olivier, Pestes dans les pays de Vaud, F. Rouge & Cie,
  • Guy Saudan, La mĂ©decine Ă  Lausanne du XVIe au XXe siĂšcle, Le Verseau,
  • Henri H. Mollaret et Jacqueline Brossollet, Alexandre Yersin ou le vainqueur de la peste, Fayard,
  • Patrick Deville, Peste et CholĂ©ra, Seuil, coll. « Fiction & Cie »,
  • Élisabeth Du Cosel, Docteur Nam - la fabuleuse histoire de l'homme qui soigna la peste., Paris, Albin Michel,
  • J-H. Penseyres, La vie d’Alexandre Yersin en 20 tableaux, (lire en ligne)
  • Pierre Le Roux, Alexandre Yersin, un passe-muraille (1863-1943), Paris, Connaissances et Savoirs,
Articles dans des périodiques
  • Alfred Lacroix, « Notice nĂ©crologique d'Alexandre Yersin », Comptes rendus hebdomadaires des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des sciences, vol. 216,‎ , p. 361-4 (lire en ligne)
  • Christian Colombani, « Saint Yersin de Nha-Trang », Le Monde,‎
  • Émile C. Bonard, « La peste et Alexandre Yersin (1863-1943) », Revue mĂ©dicale de la Suisse romande,‎ , p. 389-91
  • Vera Koebling-Waldis, « La peste en Suisse », Revue mĂ©dicale de la Suisse romande,‎ , p. 397-403
  • Bernardino Fantini, « Un jeune pastorien chez Koch : Yersin, 1888 », Revue MĂ©dicale de la Suisse romande,‎ , p. 429-37
  • Jacqueline Brossolet, « Autour des lettres d’Alexandre Yersin Ă  sa famille », Revue mĂ©dicale de la Suisse romande,‎ , p. 445-450
  • Bernard Brisou, « Les pionniers de la peste, mĂ©decins coloniaux et pasteuriens : Yersin, Simond, Girard et Robic », Histoire des sciences mĂ©dicales,‎ , p. 325–36 (lire en ligne)
  • Jean-F Brisou, « L'Ă©pidĂ©mie de peste survenue Ă  Sidi Abdallah-Ferryville en 1944-1945 », Histoire des sciences mĂ©dicales,‎ , p. 337–42 (lire en ligne)
  • Jacqueline Brossollet, « Les prĂ©pasteuriens Ă  la recherche du bacille de Yersin », Histoire des sciences mĂ©dicales,‎ , p. 353–56 (lire en ligne)
  • Jean Des Cilleuls, « Adieu Ă  Robert HĂ©risson le compagnon du PĂšre de Foucauld, du gĂ©nĂ©ral Laperrine et d'Alexandre Yersin », Histoire des sciences mĂ©dicales,‎ , p. 357–71 (lire en ligne)
  • Jacques GonzalĂšs, « Histoire de la naissance et du dĂ©veloppement de l'Ecole de mĂ©decine de HanoĂŻ », Histoire des sciences mĂ©dicales,‎ , p. 61–70 (lire en ligne)
  • (en) T. Solomon, « Alexandre Yersin and the plague bacillus », The Journal of tropical medicine and hygiene,‎ , p. 209-12
  • Ngoc Quynh, « L’odyssĂ©e du Docteur Yersin au Viet Nam »
  • Annick Perrot et Jean-Pierre Dedet, « Alexandre Yersin, un pastorien en Indochine : sa vie et son Ɠuvre scientifique »
  • Pierre Delaveau, « Production de quinquina dans l'Empire français : A.Yersin et E. Perrot », Revue d'histoire de la pharmacie, no 304,‎ , p. 75–84 (lire en ligne)
  • A. Yersin., « NĂ©crologie », Revue de botanique appliquĂ©e et d'agriculture coloniale, nos 257-259,‎ , p. 70–80 (lire en ligne)
  • J.-M. Milleliri, « Quelques figures de mĂ©decins militaires français d'Outre-mer », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de pathologie exotique,‎ (lire en ligne)
  • Jacques Longchamp, « Alexandre Yersin en formation », PassĂ© Simple,‎ , p. 3-7
  • Alice Lebreton-Mansuy, « La mise en Ă©vidence du bacille de la peste, Hong-Kong 1894 »

Liens externes

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