Stérilisation contrainte
Des programmes de stĂ©rilisation contrainte ont Ă©tĂ© mis en place par plusieurs Ătats, souvent sous l'influence de thĂ©ories eugĂ©niques.
Le Japon et les Ătats-Unis furent les premiers Ă le faire, suivis par la SuĂšde, l'Allemagne nazie, le PĂ©rou dâAlberto Fujimori au dĂ©but du 20e siĂšcle. De tels programmes sont imposĂ©s Ă certaines catĂ©gories de la population, qui, dans le cadre de thĂ©ories eugĂ©niques (et parfois racistes) sur un prĂ©tendu risque de « dĂ©gĂ©nĂ©rescence raciale », sont stĂ©rilisĂ©es contre leur grĂ©, parfois Ă leur insu. Ces programmes eugĂ©nistes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s souvent sur des personnes de couleur, des personnes avec handicap mental, des homosexuels, ainsi que sur des criminels, toxicomanes, prostituĂ©es, voire des personnes de classe populaire. Il s'agit d'une forme de coercition reproductive, opposĂ©e aux droits reproductifs.
Droit international
La stérilisation contrainte est considérée comme un crime contre l'humanité selon le Statut de Rome[1].
Pays ayant pratiqué la stérilisation contrainte à large échelle
Allemagne nazie
L'Allemagne nazie a stérilisé plus de 400 000 personnes[2] au nom de l'idéal de la « pureté de la race ».
Alberta et Colombie-Britannique
Deux provinces canadiennes, l'Alberta et la Colombie-Britannique, ont aussi mis en place de tels programmes, à des fins eugéniques, comparables au programme américain (à l'exception du versant pénal, concevant la stérilisation en tant que chùtiment, qui n'existait pas au Canada). La province d'Alberta vota l'Alberta Sexual Sterilisation Act (Loi d'Alberta de stérilisation sexuelle) en 1928. Entre 1928 et 1972, environ 3 000 stérilisations ont été opérées, de maniÚre obligatoire ou prétendument « volontaire », sur des individus d'ùges et d'ethnies différents. La loi de 1928 n'autorisait la stérilisation qu'en cas d'accord du sujet ou de son tuteur, en fonction de la compétence de celui devant effectuer l'opération. Un amendement de 1937 autorisa la stérilisation forcée des handicapés mentaux, sans leur accord ni celui de leur tuteur. La province d'Alberta accrut encore l'ampleur de son programme de stérilisation aprÚs la Seconde Guerre mondiale. En 1972, date de clÎture du programme, cinquante personnes avaient été opérées de force.
Les femmes, les jeunes et les minoritĂ©s formaient la majoritĂ© des cibles du programme. Les mineurs Ă©taient souvent considĂ©rĂ©s comme « handicapĂ©s mentaux », ce qui les plaçait sous la dĂ©pendance d'adultes, et les privait donc de leur consentement. Les MĂ©tis et les AmĂ©rindiens ont Ă©tĂ© largement visĂ©s, quel que soit leur Ăąge par ailleurs (formant 2,5 % de la population, ils reprĂ©sentaient 6 % de la population dĂ©tenue dans des institutions psychiatriques, et, Ă la fin du programme, 25 % des victimes). On leur imposait souvent le statut de « dĂ©ficient mental », les privant de droits civiques et les assujettissant Ă la stĂ©rilisation contrainte. Les femmes, en particulier jeunes, pauvres et cĂ©libataires, formaient aussi une grande partie des victimes ; on les soupçonnait de prostitution ou, Ă tout le moins, de mauvaises mĆurs, actes qui favoriseraient, selon les thĂ©ories en vigueur, la « dĂ©gĂ©nĂ©rescence » morale. Si leur sort personnel Ă©tait considĂ©rĂ© comme au-delĂ de toute rĂ©demption, du moins n'auraient-elles pas de progĂ©niture « dĂ©cadente ».
La nature rĂ©elle du programme parvint aux oreilles du grand public en 1971, lorsque Leilani Muir (en), Ă©lĂšve du Centre Michener (Provincial Training School for Mental Defectives, PTS), une institution pour personnes retardĂ©es, dĂ©couvrit qu'elle avait Ă©tĂ© stĂ©rilisĂ©e. Sujette au test de quotient intellectuel (QI), elle avait Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e comme Ă©tant « moron » (QI entre 51 et 70), ce qui la privait de tout droit civique. On lui administra des mĂ©dicaments anti-psychotiques puissants, bien qu'elle n'ait manifestĂ© aucun symptĂŽme de psychose lors de son sĂ©jour au PTS. Elle subit Ă nouveau le test de QI, oĂč son quotient intellectuel fut estimĂ© Ă 64, et fut ensuite stĂ©rilisĂ©e, avec l'accord parental. Vingt ans plus tard, elle a rĂ©ussi Ă se faire dĂ©dommager Ă hauteur de 750 000 et 230 000 dollars canadiens (en 1995). 1 300 autres plaintes ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es depuis sa victoire.
Les stérilisations forcées de femmes autochtones canadiennes n'ont pris fin qu'en 2018[3].
Québec
En 2022, un rapport de la Commission de la santé et des services sociaux des PremiÚres Nations du Québec et du Labrador et l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue a documenté qu'au moins 22 femmes autochtones ont subi des stérilisations forcées au Québec entre 1980 et 2019[4]. Bien que ce rapport est présenté dans les médias comme la premiÚre étude du genre au Québec au moment de sa publication, plusieurs articles de presse ont été publiés en 1982 faisant état de ce phénomÚne[5].
Selon l'Ă©mission EnquĂȘte de Radio-Canada, le phĂ©nomĂšne de la stĂ©rilisation contrainte toucherait Ă©galement des femmes noires au QuĂ©bec[6].
Ătats-Unis
Selon l'universitaire Dominique Aubert-Marson, c'est aux Ătats-Unis que sont mises en place pour la premiĂšre fois des politiques eugĂ©nistes avec d'une part une restriction de lâimmigration dĂšs 1924 avec l'objectif dĂ©clarĂ© d'Ă©viter un dĂ©clin de lâintelligence au niveau national, et d'autre part, dĂšs 1907 en Indiana, une loi rendant obligatoire la stĂ©rilisation des faibles dâesprit et des criminels, votĂ©e par 33 Ătats en 1944 : environ 60 000 personnes sont ainsi stĂ©rilisĂ©es, en majoritĂ© des pauvres, des femmes jeunes et des personnes issues des minoritĂ©s ethniques[7]. Le programme visait d'abord les retardĂ©s mentaux et personnes sujettes Ă des troubles psychiques. De plus, certains Ătats visaient aussi les sourds, les aveugles, les Ă©pileptiques et les victimes de malformations congĂ©nitales. En outre, les AmĂ©rindiens ont aussi Ă©tĂ© victimes du racisme d'Ătat, et nombre d'entre eux ont Ă©tĂ© stĂ©rilisĂ©s contre leur grĂ©, sans mĂȘme en ĂȘtre informĂ©s, lors de sĂ©jours en hĂŽpital (en maternitĂ©, etc.)[8]. D'autres stĂ©rilisations, Ă une moindre Ă©chelle, ont eu lieu en prison et dans le cadre pĂ©nal, en visant la criminalitĂ©. Au total, plus de 65 000 personnes ont Ă©tĂ© stĂ©rilisĂ©es dans 33 Ătats diffĂ©rents dans le cadre de programmes semblables[9]. Vingt-sept Ătats ont menĂ© des programmes de stĂ©rilisations contraintes jusqu'en 1956[10]: l'Arizona, la Californie, le Connecticut, le Delaware, la GĂ©orgie, l'Idaho, l'Indiana, l'Iowa, le Kansas, le Maine, le Michigan, le Minnesota, le Mississippi, le Montana, le Nebraska, le New Hampshire, la Caroline du Nord et du Sud, le Dakota du Nord et du Sud, l'Oklahoma, l'Oregon, l'Utah, le Vermont, la Virginie, la Virginie-Occidentale et le Wisconsin.
Le Michigan fut le premier Ătat, en 1897, Ă tenter d'introduire une loi contraignant certaines personnes Ă ĂȘtre stĂ©rilisĂ©es. Le projet de loi n'obtint cependant pas assez de voix. En 1905, la Pennsylvanie vota une telle loi, mais elle fut rejetĂ©e par un veto du gouverneur. Deux ans plus tard, l'Indiana fut en dĂ©finitive le premier Ătat Ă introduire effectivement une loi permettant la stĂ©rilisation contrainte, suivi de prĂšs par Washington et la Californie en 1909. Jusqu'Ă Buck v. Bell, un cas soumis Ă la Cour SuprĂȘme en 1927, les taux de stĂ©rilisation restĂšrent relativement faibles, Ă l'exception notable de la Californie. Au , la stĂ©rilisation lĂ©gale a Ă©tĂ© pratiquĂ©e sur 6 244 individus[11]. En conclusion de Buck v. Bell, les juges lĂ©gitimĂšrent la stĂ©rilisation forcĂ©e de handicapĂ©s mentaux au nom de la « protection et de la santĂ© de l'Ătat ». Trois ans plus tĂŽt, la Virginie avait adoptĂ© une loi autorisant, au nom de l'eugĂ©nisme, la stĂ©rilisation contrainte des handicapĂ©s mentaux. Carrie Buck avait Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă la garde de l'Ătat par sa famille, qui plaida sa « faiblesse d'esprit », aprĂšs qu'elle eut donnĂ© naissance Ă un enfant (elle avait Ă©tĂ© violĂ©e par un membre de sa famille). La Cour suprĂȘme jugea que Buck, sa mĂšre et sa fille Ă©taient « faibles d'esprit » et coupables de « mauvaises mĆurs », lĂ©gitimant ainsi les lois eugĂ©niques de Virginie. Celles-ci furent abolies en 1974. Le juge Oliver Wendell Holmes Jr., qui rĂ©digea la dĂ©cision de la Cour suprĂȘme de 1927, dĂ©clarait dans celle-ci que:
« Nous avons vu plus d'une fois que le bien public peut exiger la vie des meilleurs citoyens. Ce serait Ă©trange qu'il ne puisse en appeler Ă ceux qui ruinent dĂ©jĂ la force de l'Ătat pour des sacrifices moins importants, qui ne sont d'ailleurs souvent pas ressentis comme tels par les personnes concernĂ©es, afin de protĂ©ger la sociĂ©tĂ© contre un excĂšs d'incompĂ©tence. Il vaut mieux, pour le monde entier, qu'au lieu d'attendre qu'on exĂ©cute la progĂ©niture dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e Ă la suite d'un crime de leur part, ou qu'on les laisse mourir de faim en raison de leur imbĂ©cillitĂ©, la sociĂ©tĂ© puisse empĂȘcher ceux qui sont manifestement incapables de perpĂ©tuer leur genre. Le principe qui soutient la vaccination obligatoire est assez large pour lĂ©gitimer de sectionner les trompes de Fallope (âŠ) Trois gĂ©nĂ©rations d'imbĂ©ciles sont suffisantes[12]. »
Dans un article de 1985, l'historien Paul A. Lombardo affirmait que Buck n'Ă©tait pas du tout « faible d'esprit », mais que toute l'histoire s'Ă©tait bĂątie autour de son viol par le neveu de sa mĂšre adoptive. Albert Priddy, un rĂ©dacteur de la loi en question, Ă©tait en mĂȘme temps responsable dâun centre dâaccueil pour personne pauvres et handicapĂ©es. Il utilisa lâune de ses pensionnaires, Mlle Buck, pour initier un recours contre sa stĂ©rilisation, et la fit reprĂ©senter en justice par un avocat eugĂ©niste de son choix qui, ne faisant rien d'efficace pour la dĂ©fendre, mena lâaffaire jusquâĂ la Cour suprĂȘme oĂč il perdit. Ce faisant, il obtenait de la Cour suprĂȘme un jugement dĂ©clarant la constitutionnalitĂ© de la stĂ©rilisation[13].
AprĂšs Buck v. Bell, des douzaines d'Ătats instaurĂšrent des lois de stĂ©rilisation au nom de l'eugĂ©nisme. Le statut lĂ©gal de Virginie avait largement Ă©tĂ© composĂ© par l'eugĂ©niste Harry H. Laughlin, qui s'Ă©tait rendu compte que nombre de mĂ©decins se refusaient Ă stĂ©riliser de force leurs patients, craignant d'Ă©ventuelles poursuites judiciaires. Aussi, Laughlin s'Ă©tait attelĂ© Ă la rĂ©daction d'une « loi modĂšle » qui rĂ©sisterait Ă l'examen attentif de la Cour suprĂȘme, et permettrait la gĂ©nĂ©ralisation de telles pratiques[14]. En 1922, Laughlin avait formulĂ© ce modĂšle lĂ©gislatif, aux fins, non rĂ©alisĂ©es, d'instaurer un statut fĂ©dĂ©ral prĂŽnant la stĂ©rilisation de force Ă des fins eugĂ©niques.
Harry Laughlin Ă©tait le super-intendant de l'Eugenics Record Office du biologiste eugĂ©nique Charles Davenport (1866-1944), qui avait essayĂ©, dans son ouvrage de 1929, Race Crossing in Jamaica, de dĂ©montrer la « dĂ©gĂ©nĂ©rescence » rĂ©sultant de mariages mixtes entre populations noires et blanches. L'eugĂ©nisme Ă©tait ainsi clairement liĂ© au racialisme, thĂ©orie s'appuyant sur la science pour justifier des prĂ©jugĂ©s racistes. Laughlin lui-mĂȘme travailla ensuite pour la Pioneer Fund, fondĂ©e en 1937. Onze mois aprĂšs l'instauration des lois de Nuremberg en Allemagne nazie, Laughlin Ă©crivait Ă un responsable de l'UniversitĂ© de Heidelberg, oĂč il Ă©tait doctor honoris causa, affirmant que les Ătats-Unis et le TroisiĂšme Reich partageaient une « comprĂ©hension commune de⊠l'application pratique » de principes eugĂ©niques Ă la « santĂ© raciale[15] ».
Le nombre annuel de stĂ©rilisations augmenta jusqu'au procĂšs Skinner v. Oklahoma (en), en 1942, lors duquel la Cour suprĂȘme complexifia la situation lĂ©gale en s'opposant Ă la stĂ©rilisation de dĂ©linquants si la clause de protection Ă©gale (Equal Protection Clause ou Ă©galitĂ© devant la loi), inscrite dans la Constitution, n'Ă©tait pas respectĂ©e. En d'autres termes, si la stĂ©rilisation de dĂ©linquants devait ĂȘtre admise, elle devait s'appliquer aux dĂ©linquants de toute classe sociale, et non pas simplement aux ouvriers[16].
La plupart des lois instaurant de tels programmes de stĂ©rilisation peuvent se diviser en trois catĂ©gories : celles qui Ă©taient motivĂ©es par des considĂ©rations relatives Ă l'hĂ©rĂ©ditĂ© (eugĂ©nisme traditionnel), celles qui prĂ©tendaient que de telles pratiques menaient Ă la vitalitĂ© (eugĂ©nisme thĂ©rapeutique) et celles qui voulaient punir une catĂ©gorie de personnes (pĂ©nal) â bien que ces motivations se soient combinĂ©es en thĂ©orie et en pratique, la stĂ©rilisation des « dĂ©linquants » Ă©tant considĂ©rĂ©e comme traitement eugĂ©nique de sĂ©lection de la population et comme chĂątiment. L'arrĂȘt de la Cour suprĂȘme lors de Buck v. Bell, en 1927, avait mis hors-la-loi la stĂ©rilisation contrainte en tant que chĂątiment.
La plupart des opĂ©rations de stĂ©rilisation visaient simplement Ă empĂȘcher toute reproduction (par exemple en sectionnant le canal dĂ©fĂ©rent chez les hommes), bien que certains Ătats (l'Oregon et le Dakota du Nord) eussent prĂ©vu la castration. La plupart des opĂ©rations de stĂ©rilisation Ă©taient menĂ©es sous des statuts eugĂ©niques, dans des hĂŽpitaux psychiatriques ou des instituts pour personnes handicapĂ©es[17].
AprÚs la Seconde Guerre mondiale et les politiques d'extermination de l'Allemagne nazie, qui comprenaient un volet eugénique, l'opinion publique devint moins favorable aux programmes de stérilisation. Pour autant, les pratiques de stérilisation continuÚrent à un niveau relativement élevé jusqu'au début des années 1960. Le Oregon Board of Eugenics, rebaptisé Board of Social Protection, a existé jusqu'en 1983, avec les derniÚres stérilisations de force pratiquées en 1981[18].
Le commonwealth de Porto Rico avait aussi un programme de stĂ©rilisation. La lĂ©gislation Ă ce sujet resta en vigueur dans beaucoup d'Ătats aprĂšs les annĂ©es 1960, bien qu'elle n'ait Ă©tĂ© quasiment plus utilisĂ©e. Ă elle seule, la Californie compte pour plus d'un tiers des cas de stĂ©rilisations forcĂ©es. Les eugĂ©nistes E. S. Gosney et Paul B. Popenoe ont rendu public une bonne partie de ce programme dans un livre qui fut utilisĂ© par le TroisiĂšme Reich pour appuyer la thĂšse selon laquelle un programme de stĂ©rilisations forcĂ©es Ă grande Ă©chelle Ă©tait envisageable[19] - [20] - [21].
RĂ©cemment, les gouverneurs de beaucoup d'Ătats, en commençant par la Virginie, puis l'Oregon et la Californie, ont prĂ©sentĂ© des excuses publiques pour les programmes de stĂ©rilisations contraintes. NĂ©anmoins, aucun n'a proposĂ© de compensation financiĂšre, au prĂ©texte que peu de victimes Ă©taient encore en vie et qu'il Ă©tait difficile de retrouver leurs traces administratives. Au moins une plainte a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e, dĂ©clarant dans Poe v. Lynchburg Training School & Hospital (en) (1981) que la stĂ©rilisation Ă©tait anticonstitutionnelle. La plainte fut rejetĂ©e, au motif que la loi n'Ă©tait plus en vigueur. Les dĂ©fenseurs reçurent nĂ©anmoins quelque indemnisation, au motif que la loi elle-mĂȘme demandait l'information des patients, obligation qui n'avait pas Ă©tĂ© satisfaite.
En , le Center for Investigative Reporting accuse l'administration pĂ©nitentiaire de lâĂtat de Californie d'avoir pratiquĂ© des stĂ©rilisations forcĂ©es sur au moins 148 femmes dĂ©tenues entre 2006 et 2010[22].
En , Dawn Wooten, une infirmiére travaillant dans un centre de l'ICE en Géorgie, a ouvert une plainte concernant un taux elevé d'hystérectomie envers les femmes enfermées sur son lieu de travail[23].
Dominique Aubert-Marson indique qu'« aprĂšs 1930, certains pays europĂ©ens, comme les pays scandinaves et lâAllemagne, ont mis en place des politiques de stĂ©rilisation calquĂ©es sur le modĂšle amĂ©ricain »[7].
Inde
L'état d'urgence proclamé en Inde entre 1975 et 1977 comprenait un volet planning familial commençant en . Dans ce cadre, la vasectomie et la ligature des trompes ont été commises sur des plus de 10 millions de personnes (dont 7,5 millions d'hommes)[24], soit de force soit contre de l'argent. On accusa principalement Sanjay Gandhi, le fils de la PremiÚre ministre Indira Gandhi, d'un programme considéré comme un échec[25] - [26]. Plusieurs agences internationales d'aide au développement comme SIDA (SuÚde), NORAD (NorvÚge) ou les Nations Unis ont directement participé au financement de ce programme[24].
Entre 2009 et 2012, il y a eu 700 morts et 356 cas de complication à la suite des stérilisations[27].
En 2013 et 2014, 4 millions de stérilisations ont eu lieu. D'aprÚs les chiffres officiels, moins de 100 000 ont eu lieu sur des hommes, les 3,9 millions restant ayant été pratiqué sur des femmes[27].
Chaque annĂ©e, environ 1,4 million de saisonniers sont engagĂ©s pour la coupe de la canne Ă sucre, notamment dans lâĂtat du Maharashtra. D'aprĂšs un rĂ©seau d'ONG spĂ©cialisĂ©es dans la lutte pour les droits des femmes : « Les coupeurs de canne vivent dans des conditions misĂ©rables, sans eau potable ni sanitaires dans leurs abris de fortune. [...] les femmes sont particuliĂšrement vulnĂ©rables : leur corps est non seulement exploitĂ© mais il est aussi contrĂŽlĂ©. On note une hausse du nombre dâhystĂ©rectomie effectuĂ©es sur les coupeuses de canne et un pic juste avant le dĂ©but de la rĂ©colte. » Ainsi, selon deux enquĂȘtes, 36 % des travailleuses de la ville de Bid ont subi une ablations de lâutĂ©rus (ce qui est trĂšs Ă©levĂ© en comparaison de la moyenne rĂ©gionale de 2,6 % et nationale de 3,2 %). L'objectif poursuivi par les entrepreneurs sucriers est d'obtenir une plus grande productivitĂ© de la part de leurs salariĂ©es qui peuvent alors travailler de façon ininterrompue[28].
Japon
Lors de la phase de l'expansionnisme du Japon ShĆwa, les gouvernements nippons successifs mirent en place des mesures visant la stĂ©rilisation des handicapĂ©s mentaux et des « dĂ©viants », dont notamment une Loi nationale sur l'EugĂ©nisme votĂ© en 1940[29].
D'autre part, les Lois sur la PrĂ©vention de la LĂšpre de 1907, 1931 et 1953, la derniĂšre n'Ă©tant abolie qu'en 1996, permettaient l'internement des malades dans des sanatoriums oĂč l'avortement et la stĂ©rilisation Ă©taient monnaie courante[30]. En vertu de l'ordonnance coloniale corĂ©enne de prĂ©vention de la lĂšpre, les malades corĂ©ens pouvaient aussi ĂȘtre soumis Ă des travaux forcĂ©s[31].
En vertu de la Loi Protection EugĂ©nique de 1948, la stĂ©rilisation pouvait ĂȘtre imposĂ©e aux criminels « avec des prĂ©dispositions gĂ©nĂ©tiques au crime », aux patients souffrant de maladies gĂ©nĂ©tiques comme l'hĂ©mophilie, l'albinisme, l'ichtyose, et de maladies mentales comme la schizophrĂ©nie, la maniaco-dĂ©pression et l'Ă©pilepsie[32].
Au Japon, de telles pratiques, ainsi que parfois des avortements contraints, ont été menées dans les colonies de lépreux, longtemps aprÚs que des traitements médicamenteux contre la lÚpre furent découverts. Un certain nombre de témoignages font aussi écho d'infanticides[33].
On estime à 25000 le nombre de personnes stérilisées depuis le vote de la Loi nationale sur l'eugénisme. La région de Hokkaido est considérée comme ayant eu le plus grand nombre de stérilisation forcées[34].
PĂ©rou
Au PĂ©rou, le prĂ©sident Alberto Fujimori (1990-2000) a Ă©tĂ© accusĂ© de gĂ©nocide et de crimes contre l'humanitĂ© en raison du programme de stĂ©rilisation mis en place[35]. Le PĂ©rou avait alors mis en place un programme de stĂ©rilisations forcĂ©es contre des AmĂ©rindiennes (essentiellement des Quechuas), au nom d'un « plan de santĂ© publique », prĂ©sentĂ© le . Le plan Ă©tait financĂ© principalement par l'USAID (36 millions de dollars) et, loin derriĂšre, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA)[36]. Le , Fujimori prĂ©sente un projet de loi modifiant la « loi gĂ©nĂ©rale de la population », afin d'autoriser la stĂ©rilisation. Des mĂ©thodes de contraception sont aussi lĂ©galisĂ©es, toutes sortes de mesures auxquelles s'opposent fortement l'Ăglise catholique ainsi que l'Opus Dei. En , l'OMS elle-mĂȘme fĂ©licite alors Fujimori pour son plan de contrĂŽle dĂ©mographique[36].
Le ministre de la santĂ© Luis Solari institue en une commission spĂ©ciale sur les activitĂ©s dâanticonception chirurgicale volontaire (AVQ), tandis qu'une commission parlementaire chargĂ©e d'enquĂȘter sur les « irrĂ©gularitĂ©s » du programme est mise sur pied. En , le Rapport final commandĂ© par le ministĂšre de la SantĂ© montre qu'entre 1995 et 2000, 331 600 femmes ont Ă©tĂ© stĂ©rilisĂ©es, tandis que 25 590 hommes subissaient une vasectomie[36]. Le plan, qui avait comme objectif de diminuer le nombre de naissances dans les secteurs pauvres de la sociĂ©tĂ© pĂ©ruvienne, visait essentiellement les indigĂšnes des zones dĂ©shĂ©ritĂ©es. Selon l'accusation de la dĂ©putĂ©e Dora NĂșñez DĂĄvila en , 400 000 AmĂ©rindiennes auraient ainsi Ă©tĂ© stĂ©rilisĂ©es dans les annĂ©es 1990. Des documents prouvent que le prĂ©sident Fujimori Ă©tait informĂ©, mois par mois, du nombre d'interventions rĂ©alisĂ©es, par les services de ses ex-ministres de la santĂ©, Eduardo Yong Motta (1994-96), Marino Costa Bauer (1996-1999) et Alejandro Aguinaga (1999-2000)[36]. Une enquĂȘte de la sociologue Giulia Tamayo, Nada Personal (Rien de personnel), montre que des quotas avaient Ă©tĂ© fixĂ©s aux mĂ©decins. Selon Le Monde diplomatique, des « festivals de ligatures des trompes » Ă©taient organisĂ©s dans les campagnes et les pueblos jĂłvenes (bidonvilles). En 1996, il y eut, selon les chiffres officiels, 81 762 ligatures de trompes, le pic Ă©tant atteint l'annĂ©e suivante, avec 109 689 ligatures, pour seulement 25 995 en 1998. Le documentaire Le Ventre des femmes de 2010 parle de ce fait historique. Un procĂšs contre l'ex-prĂ©sident Fujimori, dĂ©jĂ emprisonnĂ© pour crime contre lâhumanitĂ© et corruption, s'ouvre en 2021. LâimpunitĂ© est jusqu'alors totale, aucun responsable nâayant Ă©tĂ© condamnĂ©[37].
SuĂšde
Une loi eugénique est en vigueur en SuÚde de 1935 à 1976[38], la SuÚde a, pendant cette période, stérilisé 63 000 personnes sur une population totale de plus de six millions d'habitants[39]. Entre 1935 et 1996, le chiffre s'élÚverait à 230 000 personnes selon un rapport remis au ministÚre des Affaires sociales[40].
Les lois de 1934 et 1941 sont votées dans un consensus général entre l'ensemble des partis politiques[40].
Lorsque le Parti dĂ©mocratique suĂ©dois a adoptĂ© la loi sur la stĂ©rilisation de 1934, il a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'un large soutien de la part des autres partis politiques et de l'Ăglise luthĂ©rienne. Les stĂ©rilisations ont commencĂ© en 1935, ont atteint leur point culminant en 1946 et se sont poursuivies jusqu'en 1976 ; pendant toute cette pĂ©riode, on estime que 63 000 personnes ont Ă©tĂ© stĂ©rilisĂ©es (Broberg, 1996) - plus que dans tout autre Ătat europĂ©en Ă l'exception de l'Allemagne nazie. Les femmes Ă©taient principalement ciblĂ©es, reprĂ©sentant 90 % des cas. Certains historiens Ă©mettent l'hypothĂšse que cela est dĂ» au fait que la pratique eugĂ©nique reflĂ©tait les normes biologiques et sociales masculines, et que la dĂ©viance statistique, mesurĂ©e par rapport Ă cela, affectait davantage les femmes[41].
La stĂ©rilisation Ă©tait une condition prĂ©alable pour pouvoir conserver la garde des enfants, toucher une aide sociale, ou ĂȘtre libĂ©rĂ© de prisons ou d'institutions psychiatriques. Actif principalement des annĂ©es 1930 jusqu'au milieu des annĂ©es 1950, bien qu'il continuĂąt par la suite, ce programme eugĂ©nique souleva la polĂ©mique en 1997, lorsque le journaliste Maciej Zaremba rĂ©vĂšle que le gouvernement suĂ©dois aurait stĂ©rilisĂ© 60 000 femmes afin d'Ă©viter que la sociĂ©tĂ© suĂ©doise ne soit submergĂ©e par des individus de « race infĂ©rieure », pauvres ou de race mixte. Il donne l'exemple de Maria Nordin, qui ne pouvait voir au tableau noir Ă l'Ă©cole Ă©tant petite, n'ayant pas de lunettes. Le Dr Ingvarsson avant de la stĂ©riliser, Ă l'Ăąge de 17 ans, lui dit qu'« elle n'est pas vraiment brillante et ne peut donc avoir d'enfant ». Si officiellement, on demandait aux victimes leur avis, en rĂ©alitĂ©, ces personnes Ă©taient menacĂ©es de ne pas pouvoir conserver leurs enfants[38] - [42].
Une nouvelle loi de 1976 rend obligatoire l'accord des intĂ©ressĂ©s, Jusqu'en 1996, quelque 166 000 personnes (99% de femmes et 1% d'hommes) seront stĂ©rilisĂ©es sur les bases de cette loi. NĂ©anmoins, l'enquĂȘte gouvernementale publiĂ©e en 2000 estime que 6 000 opĂ©rations (9% des opĂ©rations) ont Ă©tĂ© stĂ©rilisations forcĂ©es tandis que 15 000 ont Ă©tĂ© effectuĂ©es avec l'accord des intĂ©ressĂ©s mais dans des conditions jugĂ©es "contraignantes"[43]. L'Ătat suĂ©dois paya par la suite quelques indemnitĂ©s aux victimes encore vivantes[44] - [40].
Le programme avait comme objectif principal annoncĂ© de prĂ©venir les maladies psychiatriques[45]. NĂ©anmoins, tout comme au Canada et aux Ătats-Unis, il comportait un volet raciste, en ce que les savants responsables du programme et les mĂ©decins qui se chargeaient des stĂ©rilisations croyaient fortement en une connexion entre la « race » et l'« intĂ©gritĂ© gĂ©nĂ©tique » des individus[38] - [44]Dans les dĂ©cennies tardives, les « malades mentaux » reprĂ©sentaient la plus grande partie des victimes.
La SuÚde participe également, via son autorité de développement international (SIDA), avec la Banque mondiale et le fond pour la population des Nations unies, par des dizaines de millions de dollars[24] au programme indien de stérilisation des pauvres dans les années 1970[27].
Suisse
En 1928, le canton de Vaud vote une loi autorisant la stĂ©rilisation des personnes atteintes « de maladie mentale ou dâinfirmitĂ© mentale », elle est abrogĂ©e en 1985[46] - [47]. Les personnes ainsi stĂ©rilisĂ©es se comptent « par centaines » dans ce canton[48]. StĂ©rilisations contraintes ou castrations contraintes furent pratiquĂ©es par des gynĂ©cologues suisses Ă partir de 1898. L'Indemnisation des victimes n'est pas envisagĂ©e par le gouvernement suisse[49].
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, le secrĂ©taire d'Ătat Ă l'IntĂ©rieur Winston Churchill mit en place une clause instaurant la stĂ©rilisation contrainte dans le Mental Deficiency Act de 1913. Mais l'Ă©crivain G. K. Chesterton mena une campagne victorieuse pour son abolition. Cependant, en 2015, la Court of Protection du Royaume-Uni a jugĂ© qu'une femme ayant six enfants et un QI de 70, devait ĂȘtre stĂ©rilisĂ©e pour sa sĂ©curitĂ© parce qu'une nouvelle grossesse pourrait mettre en danger la vie de la mĂšre ainsi que de son fĆtus[50].
Corée du Nord
Selon le rapport publiĂ© en par l'Institut corĂ©en pour l'unification nationale, organisme Ă©tatique sud-corĂ©en, le gouvernement de la CorĂ©e du Nord aurait pratiquĂ© l'eugĂ©nisme : les nains devaient subir une vasectomie et ĂȘtre mis en quarantaine et dans les annĂ©es 1980, des opĂ©rations contraceptives se pratiquaient aussi sur des femmes de moins de 1,50 mĂštre[51].
France
Plusieurs centaines ou milliers de femmes ont été victimes d'avortements ou de stérilisations forcés à La Réunion, par des médecins de la clinique de Saint Benoßt durant les années 1960. « Dans ce pays malade de démographie, je n'ai jamais eu le sentiment de faire mal », a affirmé Alain Ladj, médecin dans la clinique, lors du procÚs en 1971.
Le « Rapport sur les problĂšmes posĂ©s par les pratiques de stĂ©rilisation des personnes handicapĂ©es » publiĂ© par de l'Inspection gĂ©nĂ©rale des affaires sociales en 1998, a mis en lumiĂšre un certain nombre de questions. Selon les auteurs, « le risque de contentieux demeure faible, parce qu'il n'y a jamais de poursuites. Il existe cependant. Si la question surgissait (soulevĂ©e par des victimes, des conjoints ou des juges), et aboutissait Ă une claire affirmation de l'illĂ©galitĂ© des stĂ©rilisations (ce qui est plus que probable), une telle solution contentieuse aurait un fort impact et susciterait le trouble[52] ». Des donnĂ©es dĂ©claratives Ă©manant d'hĂŽpitaux permettent de repĂ©rer « en 1996 environ 15 cas de stĂ©rilisation d'hommes handicapĂ©s sur les 423 actes de ligatures des canaux dĂ©fĂ©rents et quand mĂȘme 2 % de stĂ©rilisations de femmes, handicapĂ©es ou en grandes difficultĂ©s sociales, selon le diagnostic associĂ©, c'est-Ă -dire 211 cas sur 10 453 »[53] - [54].
En date du , un collectif de 15 jeunes françaises, originaires de l'Yonne, et stĂ©rilisĂ©es Ă leur insu courant 1990, toutes handicapĂ©es mentales lĂ©gĂšres, et qui avaient dĂ©jĂ vu leurs plaintes classĂ©es sans suite en 2007 par le parquet d'Auxerre, ont Ă nouveau entamĂ© une procĂ©dure contre lâĂtat, laquelle a Ă©tĂ©, en 2011, dĂ©clarĂ©e recevable par la Cour europĂ©enne des droits de l'homme[55].
Selon la sociologue et chercheuse à l'INSERM, Nicole Diederich, qui a dirigé un ouvrage intitulé Stériliser le handicap mental ? (ERES 1998), la pratique de la stérilisation forcée demeure présente en France, dans les institutions pour personnes handicapées, en vertu notamment d'une loi du silence parmi la profession médicale[56].
Roumanie, Hongrie, RĂ©publique tchĂšque et Slovaquie
L'Union des rĂ©publiques socialistes soviĂ©tiques imposa la stĂ©rilisation forcĂ©e Ă des dĂ©portĂ©es issue de la communautĂ© allemande de Roumanie dans des camps de travail aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. La dĂ©portation avait eu lieu en vertu d'une clause de la convention d'armistice, selon laquelle la Roumanie devait fournir de la main-d'Ćuvre Ă l'URSS[57].
Selon un rapport de 2005 du Défenseur public des droits de Slovaquie, la Tchécoslovaquie stérilisa des femmes roms entre 1973 et 1990, souvent via des incitations financiÚres. Bien que la politique ait été officiellement abolie aprÚs 1990, certains médecins continuÚrent ce programme (la derniÚre victime recensée a été stérilisée en 2003)[58].
En effet, en 2009, 2011 et 2012, la Slovaquie a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour des affaires de stérilisation contre des femmes roms, datant du début des années 2000 (alors que la Slovaquie était membre de l'Union Européenne), stérilisées à leur insu ou sans leur consentement éclairé lors d'accouchements à la césarienne[59] - [60]. De telles affaires ont aussi été dénoncées en Hongrie[61]. Les décisions de la CEDH quant à la Slovaquie ont été critiquées, car si elles condamnaient celle-ci sous l'angle des articles 3 et 8 (interdiction des traitements inhumains et dégradants ; vie privée et familiale), la Cour a considéré qu'il n'était pas nécessaire d'examiner, en sus, une potentielle violation de l'art. 14, à savoir l'interdiction de la discrimination[62].
Chine
La Chine a également mis en place des programmes de stérilisation à des fins de contrÎle démographique[33].
Israël
Selon Gal Gabbay, lâauteur du documentaire israĂ©lien « Vacuum », qui reprend le tĂ©moignage de 35 femmes falashas, ayant reçu une injection de Depo-Provera dans des camps de transit, en Ăthiopie avant d'immigrer en IsraĂ«l : « Il faut comprendre que ces femmes dans les camps de transit sont trĂšs vulnĂ©rables. Elles veulent quitter lâEthiopie et venir en IsraĂ«l. Donc elles sont dans une position dĂ©licate. Et puis, elles viennent dâune culture dâobĂ©dience trĂšs forte. Avant de quitter leur pays, quelquâun leur a dit que la vie serait difficile en IsraĂ«l (âŠ) et on leur a fortement recommandĂ© de prendre cette injection. »[63]. Le contraceptif avait un effet d'une durĂ©e de trois mois. Une infirmiĂšre israĂ©lienne aurait avouĂ© que ces femmes n'avait pas rĂ©ellement compris les implications de l'injection[64]. Armin Arefi, journaliste, aprĂšs avoir visionnĂ© le documentaire, va jusqu'Ă accuser IsraĂ«l, d'avoir « forcĂ© » l'administration du contraceptif « Ă leur insu ». Notamment en se basant sur le tĂ©moignage d'une des femmes qui avait dĂ©clarĂ© qu'on ne lui avait pas dit que ce n'Ă©tait pas un vaccin[65]. D'aprĂšs le journal Haaretz, Ă la suite de leurs plaintes, une enquĂȘte a Ă©tĂ© menĂ©e et n'a pas trouvĂ© d'Ă©lĂ©ments pouvant porter Ă croire qu'elles auraient Ă©tĂ© contraintes[66]. Le gouvernement israĂ©lien a aussitĂŽt publiĂ© un communiquĂ© aux gynĂ©cologues, de ne pas administrer de Depo-Provera, s'il y a un doute que l'on n'en comprend pas tous les effets[67].
Autres pays
Parmi les autres Ătats ayant instaurĂ© de telles pratiques, on compte l'Australie, la NorvĂšge, la Finlande, l'Estonie, la Slovaquie, l'Islande, et quelques pays d'AmĂ©rique latine (dont le Panama)[68]. RĂ©cemment, des cas de stĂ©rilisations forcĂ©s auraient lieu au Mexique[69] - [70].
Notes et références
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Voir aussi
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Articles connxees
Liens externes
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- Eugenics Archive (Ătats-Unis)
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- Eugenics - A Psychiatric Responsibility (History of Eugenics in Germany)
- "Sterilization Law in Germany" (includes text of 1933 German law in appendix)
- "Genocide in Tibet - Children of Despair"(NGO Group for the Convention on the Rights of the Child)
- Pauline Defoix, « Avortements forcĂ©s Ă La RĂ©union: les 30 courageuses au cĆur d'un documentaire », sur www.lefigaro.fr, 7 mars 2019..