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Potentiel hydrogĂšne

Le potentiel hydrogÚne, noté pH, est une mesure de l'activité chimique des protons ou ions hydrogÚne[note 1] en solution. Notamment, en solution aqueuse, ces ions sont présents sous forme d'ions hydronium (ion H+ hydraté, ou H3O+).

Indicateur de pH coloré
Indicateur de pH coloré
pH de solutions du quotidien :
SubstancepH approximatif
Acide chlorhydrique (Ă  37 %m)−1,1
Acide chlorhydrique (1 mol/L)0
Drainage minier acide (DMA)<1,0
Acide d'un accumulateur ou batterie<1,0
Acide gastrique2,0
Jus de citron2,4 – 2,6
Cola[1]2,5
Vinaigre alimentaire (de 6 à 8 %)2,5 – 2,9
Jus d'orange ou de pomme3,5
Vin4,0
BiĂšre4,5
Café5,0
Thé5,5
Pluie acide<5,6
Lait6,5
Salive humaine6,5 – 7,4
Eau pure7,0
Sang7,38 – 7,42
Eau de mer8,2
Savon9,0 – 10,3
Eau de Javel11,5
Chaux12,5
Soude (1 mol/L)14,0
Soude (saturée)15,0

Le pH sert Ă  mesurer l’aciditĂ© ou la basicitĂ© d’une solution. Ainsi, dans un milieu aqueux Ă  25 °C :

  • une solution de pH = 7 est dite neutre ;
  • une solution de pH < 7 est dite acide ; plus son pH diminue, plus elle est acide ;
  • une solution de pH > 7 est dite basique ; plus son pH augmente, plus elle est basique.

Historique

En 1909[2], le chimiste danois SĂžren SĂžrensen, qui travaille alors au laboratoire Carlsberg Ă  Copenhague sur les effets des concentrations de quelques ions sur des protĂ©ines lors des processus de fabrication de la biĂšre, remarque l’importance des ions hydrogĂšne et dĂ©cide d’introduire le concept de pH[3]. Dans l’article oĂč est Ă©voquĂ© le pH pour la premiĂšre fois, SĂžrensen utilise la notation pH[4]. Dans cette publication, il donne au sigle la signification en latin Pondus Hydrogenii (« poids de l’hydrogĂšne ») ; mais dans les comptes-rendus de travaux qu’il rĂ©dige au sein du laboratoire Carlsberg de l’universitĂ© de Copenhague la mĂȘme annĂ©e, p est l’abrĂ©viation du mot allemand potenz (potentiel) et H est le symbole de l’hydrogĂšne[5]. SĂžrensen dĂ©finit alors l’aciditĂ© d’une solution comme Ă©tant le cologarithme dĂ©cimal de la concentration molaire (exprimĂ©e en moles par litre) en ions hydrogĂšne :

Le principe d’une telle Ă©chelle de pH est acceptĂ© par la communautĂ© scientifique, notamment grĂące au chimiste allemand Leonor Michaelis, qui publie en 1909 un livre sur la concentration en ion hydronium (H3O+)[6]. En 1924, Ă  la suite de l’introduction du concept d’activitĂ©, SĂžrensen publie un nouvel article prĂ©cisant que le pH dĂ©pend plutĂŽt de l’activitĂ© que de la concentration en H+[7]. Entretemps, la notation pH a Ă©tĂ© adoptĂ©e, sans que l’on sache vraiment qui en a Ă©tĂ© l’initiateur :

Par la suite, la lettre « p » est reprise dans plusieurs notations usuelles en chimie, pour désigner le cologarithme : pK, pOH, pCl, etc. La signification du sigle « pH » a été adaptée par chaque langue. Ainsi, par pH, on entendra « potentiel hydrogÚne »[8] - [9] en français, « Potenz Hydrogene » en allemand, « potential hydrogen »[10] en anglais, ou « potencial hidrógeno » en espagnol.

La notion d’aciditĂ©, qui Ă©tait Ă  l'origine uniquement qualitative, s’est vue dotĂ©e d’un caractĂšre quantitatif avec les apports de la thĂ©orie de BrĂžnsted-Lowry et du pH. Alors qu’au dĂ©but du XXe siĂšcle on utilisait uniquement des indicateurs de pH pour justifier du caractĂšre acide ou basique d’une solution, les Ă©volutions en Ă©lectrochimie ont permis Ă  l’IUPAC de se tourner dans les annĂ©es 1990 vers une nouvelle dĂ©finition du pH, permettant des mesures plus prĂ©cises[3].

DĂ©finitions

Hydratation des ions H+ et nomenclature

L'ion hydronium (H3O+) peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme Ă©tant le plus simple des ions oxonium, R–OH2+ (oĂč le groupement R est ici remplacĂ© par H) tel que dĂ©fini par la nomenclature en chimie organique, car les ions H+ sont hydratĂ©s et s’associent Ă  une des deux paires Ă©lectroniques libres de la molĂ©cule H2O (base de Lewis donnant au proton sa paire Ă©lectronique). Le proton (H+) est Ă©galement le plus simple des acides au sens de Lewis, car il accepte une paire d'Ă©lectrons.

DĂ©finition classique

Depuis le milieu du XXe siĂšcle, l’IUPAC reconnaĂźt officiellement la dĂ©finition de SĂžrensen du pH[11] :

oĂč aH (Ă©galement notĂ© a(H+) ou {H+}) dĂ©signe l’activitĂ© des ions hydrogĂšne H+, sans dimension. Le pH est lui-mĂȘme une grandeur sans dimension.

Cette dĂ©finition formelle ne permet pas des mesures directes de pH, ni mĂȘme des calculs. Le fait que le pH dĂ©pende de l’activitĂ© des ions hydrogĂšne induit que le pH dĂ©pend de plusieurs autres facteurs, tels que l’influence du solvant. Toutefois, il est possible d’obtenir des valeurs approchĂ©es de pH par le calcul, Ă  l’aide de dĂ©finitions plus ou moins exactes de l’activitĂ©.

Loi de Nernst

L’IUPAC donne aujourd’hui une dĂ©finition du pH Ă  partir d’une mĂ©thode Ă©lectrochimique expĂ©rimentale. Elle consiste Ă  utiliser la relation de Nernst dans la cellule Ă©lectrochimique suivante :

Électrode de rĂ©fĂ©rence | Solution de KCl concentrĂ© | Solution X | H2 | Pt (Ă©lectrode Ă  hydrogĂšne)

À l’aide de mesures de la force Ă©lectromotrice (notĂ©e fem ou f.e.m.) de la cellule avec une solution X et une solution S de rĂ©fĂ©rence, on obtient :

avec :

pH(X) : pH de la solution inconnue ;
pH(S) : pH tabulé de la solution de référence S ;
EX : f.e.m. de la cellule avec la solution inconnue X ;
ES : f.e.m. de la cellule avec la solution de référence S à la place de la solution X ;
F = 96 485 C mol−1 : constante de Faraday ;
R = 8,314 472 J mol−1 : constante universelle des gaz parfaits ;
T : température absolue, en kelvins.

Cette définition du pH a été standardisée par la norme ISO 31-8 en 1992, puis remplacée par la norme ISO-CEI 80000-9[12].

DĂ©finitions approximatives

Les manipulations liĂ©es au pH en chimie Ă©tant le plus souvent rĂ©alisĂ©es en milieu aqueux, on peut dĂ©terminer plusieurs dĂ©finitions approchĂ©es du pH en solution aqueuse. En utilisant deux dĂ©finitions diffĂ©rentes de l’activitĂ© chimique, on peut Ă©crire les deux relations ci-dessous. Elles sont valables dans le domaine limitĂ© des solutions aqueuses de concentrations en ions infĂ©rieures Ă  0,1 mol L−1 et n’étant ni trop acide, ni trop basique, c’est-Ă -dire pour des pH entre 2 et 12 environ[13].

oĂč

ÎłH est le coefficient d’activitĂ© des ions H+, sans dimension
[H+] est la concentration molaire en ions H+, en mol·L−1
C0 = mol L−1 est la concentration standard

et

oĂč

ÎłH est le coefficient d’activitĂ© des ions H+, sans dimension
mH est la molalitĂ© des ions H+, en mol·kg−1
m0 = mol kg−1 est la molalitĂ© standard

Pour des concentrations encore plus faibles en ions en solution, on peut assimiler l’activitĂ© des ions H+ Ă  leur concentration (le coefficient d’activitĂ© tend vers 1). On peut Ă©crire :

Par abus d’écriture, l’écriture n’est pas homogĂšne, La concentration standard C0 Ă©tant souvent omise pour simplifier la notation. Cette relation est la plus connue et souvent la plus utilisĂ©e.

Pour des acides forts en solution aqueuse Ă  des concentrations supĂ©rieures Ă  mol kg−1, l'approximation prĂ©cĂ©dente n'est plus valable : il faut se ramener Ă  la dĂ©finition oĂč l'activitĂ© des ions hydronium tend vers 1 quand la concentration augmente, soit un pH qui tend vers 0.

De mĂȘme pour des bases fortes en solution aqueuse Ă  des concentrations supĂ©rieures Ă  mol kg−1, l'activitĂ© des ions hydroxyde OH− tend vers 1 ; or, par dĂ©finition de Ke, produit ionique de l'eau valant 10-14 Ă  25 °C, on a donc ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă  Ke, soit un pH qui tend vers 14 quand la concentration en base forte augmente.

Ceci n'est vrai que lorsque le solvant (ici l'eau) reste trĂšs majoritaire par rapport aux autres espĂšces. Dans le cas de solutions trĂšs concentrĂ©es, ceci n'est plus vrai, et des pH extrĂȘmes peuvent ĂȘtre observĂ©s, comme il sera prĂ©cisĂ© plus loin.

Acides et bases

BrĂžnsted et Lowry ont donnĂ© une dĂ©finition simple des concepts d’acide et de base comme Ă©tant respectivement un donneur et un accepteur de proton. D’autres conceptions de l’aciditĂ© sont utilisĂ©es dans les milieux non protiques (milieux oĂč l’espĂšce Ă©changeable n’est pas le proton), telles la thĂ©orie de Lewis :

ThĂ©orieAcideBaseDomaine d’application
Arrheniusdonneur de H+ donneur de OH−eau
BrĂžnsteddonneur de H+ accepteur de H+solvant protique
Lewisaccepteur de paire e−donneur de paire e− cas gĂ©nĂ©ral

Exemples :

  • OH− est une base d’Arrhenius, BrĂžnsted et Lewis ;
  • NH3 est une base de BrĂžnsted et Lewis, mais pas d’Arrhenius ;
  • BF3 est un acide de Lewis, mais ni d’Arrhenius, ni de BrĂžnsted.

Autoprotolyse

Le pH varie dans l’intervalle dĂ©fini grĂące Ă  la constante d’auto-protolyse du solvant.

En solution aqueuse, Ă  tempĂ©rature et pression standard (CNTP), un pH de 7,0 indique la neutralitĂ© car l’eau, amphotĂšre, se dissocie naturellement en ions H+ et OH− aux concentrations de 1,0 Ă— 10−7 mol L−1. Cette dissociation est appelĂ©e autoprotolyse de l’eau :

  • l’eau est un acide : H2O (l) = H+ (aq) + OH− (aq) ;
  • l’eau est une base : H2O (l) + H+ (aq) = H3O+ (aq) ;
  • d’oĂč la rĂ©action : H2O (l) + H2O (l) = H3O+ (aq) + OH− (aq).

Dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression (TPN), le produit ionique de l’eau ([H+][OH−]) vaut 1,0116  × 10-14, d’oĂč pKe = 13,995. On peut Ă©galement dĂ©finir le pOH (-log aOH−), de sorte que pH + pOH = pKe.

Le pH doit ĂȘtre redĂ©fini – Ă  partir de l’équation de Nernst – en cas de changement de conditions de tempĂ©rature, de pression ou de solvant.

Influence de la pression et de la température

Le produit ionique de l’eau ([H+][OH−]) varie avec la pression et la tempĂ©rature : sous 1 013 hPa et Ă  298 K (TPN), le produit ionique vaut 1,0116  × 10-14, d’oĂč pKe = 13,995 ; sous 1010 Pa et Ă  799,85 °C, pKe n’est que de 7,68 : le pH d’une eau neutre est alors de 3,84. Sous une atmosphĂšre de 1 013 hPa (pression de vapeur d’eau saturante), on a :

  • Ă  0 °C : pKe = 14,938, d’oĂč le pH de la neutralitĂ© = 7,4690 ;
  • Ă  25 °C : pKe = 13,995, d’oĂč le pH de la neutralitĂ© = 6,9975 ;
  • Ă  100 °C : pKe = 12,265, d’oĂč le pH de la neutralitĂ© = 6,1325.

Par consĂ©quent, le pOH varie de la mĂȘme façon et pour la mĂȘme raison : la plus grande fragmentation de l'eau en proton H+ (en rĂ©alitĂ© ion hydronium H3O+) et en OH−. Dire que l'eau devient « plus acide » est donc assurĂ©ment vrai, mais il est non moins vrai qu'elle devient en mĂȘme temps et pour des raisons de paritĂ© « plus basique ». NĂ©anmoins le rĂ©sultat est bien qu'elle devient plus corrosive, problĂšme Ă©tudiĂ© avec soin pour les Ă©changeurs de centrales thermiques[14].

Le produit ionique de l’eau varie selon l’équation suivante[15] :

dans laquelle Ke* = Ke/(mol⋅kg−1) et de*=de/(g⋅cm−3).

Avec :

  • T en kelvins ;
  • de : la masse volumique de l'eau exprimĂ©e en g⋅cm−3.

Domaine d'application de la formule : T compris entre 0 et 1 000 °C, P compris entre 1 et 10 000 bars abs.

Une autre formulation pour le calcul du pKe est celle de l'IAPWS[16]

Influence du solvant

Dans d’autres solvants que l’eau, le pH n’est pas fonction de la dissociation de l’eau. Par exemple, le pH de neutralitĂ© de l’acĂ©tonitrile est de 27 (TPN) et non de 7,0.

Le pH est dĂ©fini en solution non aqueuse par rapport Ă  la concentration en protons solvatĂ©s et non pas par rapport Ă  la concentration en protons non dissociĂ©s. En effet, dans certains solvants peu solvatants, le pH d’un acide fort et concentrĂ© n’est pas nĂ©cessairement bas. D’autre part, selon les propriĂ©tĂ©s du solvant, l’échelle de pH se trouve dĂ©calĂ©e par rapport Ă  l’eau. Ainsi, dans l’eau, l’acide sulfurique est un acide fort, tandis que dans l’éthanol, c’est un acide faible. Travailler en milieu non aqueux rend le calcul du pH trĂšs compliquĂ©.

Acidité et alcalinité

pH de l'eau.

Un pH moins Ă©levĂ© que celui de la neutralitĂ© (par exemple 5 pour une solution aqueuse) indique une augmentation de l’aciditĂ©, et un pH plus Ă©levĂ© (par exemple 9 pour une solution aqueuse) indique une augmentation de l’alcalinitĂ©, c’est-Ă -dire de la basicitĂ©.

Un acide diminuera le pH d’une solution neutre ou basique ; une base augmentera le pH d’une solution acide ou neutre. Lorsque le pH d’une solution est peu sensible aux acides et aux bases, on dit qu’il s’agit d’une solution tampon (de pH) ; c’est le cas du sang, du lait ou de l’eau de mer, qui renferment des couples acido-basiques susceptibles d’amortir les fluctuations du pH, tels anhydride carbonique / hydrogĂ©nocarbonate / carbonate, acide phosphorique / hydrogĂ©nophosphate / phosphate, acide borique / borate.

Le pH d’une solution dite physiologique est de 7,41.

Activité et concentration

Pour les solutions diluĂ©es, l'activitĂ© est assimilĂ©e Ă  la concentration. Pour des concentrations ioniques importantes, l’activitĂ© ne peut plus ĂȘtre assimilĂ©e Ă  la concentration et on doit tenir compte de la force ionique, par exemple grĂące Ă  la thĂ©orie de Debye-HĂŒckel. Le pH d’une solution dĂ©camolaire d’acide fort n’est donc pas Ă©gal Ă  -1, tout comme le pH d’une solution dĂ©camolaire de base forte n’est pas Ă©gal Ă  15. L’agressivitĂ© de telles solutions et leur force ionique importante rend la mesure du pH dĂ©licate avec les habituelles Ă©lectrodes de verre. On a donc recours Ă  d’autres mĂ©thodes s’appuyant sur les indicateurs colorĂ©s (spectroscopie UV ou RMN). Pour des concentrations Ă©levĂ©es de H+, on peut dĂ©finir par analogie d’autres Ă©chelles de mesure d’aciditĂ©, telles l’échelle de Hammett H0.

Mesure

D’aprĂšs la loi de Nernst Ă©tablie plus haut :

dans laquelle X est la solution dont le pH est inconnu et S, la solution de référence ; avec (RT ln10)/F = 0.059159 V à 298 K (R est la constante des gaz parfaits, T, la température absolue et F, la constante de Faraday).

GĂ©nĂ©ralement, le pH est mesurĂ© par Ă©lectrochimie avec un pH-mĂštre, appareil comportant une Ă©lectrode combinĂ©e spĂ©ciale, dite Ă©lectrode de verre, ou deux Ă©lectrodes sĂ©parĂ©es. L’électrode de rĂ©fĂ©rence est en gĂ©nĂ©ral l'Ă©lectrode au calomel saturĂ©e (ECS).

Il existe de nombreuses façons de mesurer l’aciditĂ©, on utilise frĂ©quemment des indicateurs de pH.

Formules de calcul approché du pH pour des solutions aqueuses

À 25 °C pKe = 14.

Cas d'un acide fort

oĂč est la concentration en acide en mol/L.

Cette relation n’est pas valable pour des concentrations infĂ©rieures Ă  1 Ă— 10−7 mol l−1 et ne devrait s’appliquer qu’avec des concentrations supĂ©rieures Ă  1 Ă— 10−5 mol l−1. Son application Ă  une solution diluĂ©e Ă  10-8 donne en effet pH = 8, ce qui est absurde puisque la solution est acide et non alcaline (le pH d’une telle solution est de 6,98).

Dans le cas d’un monoacide, le pH se calcule en rĂ©solvant l’équation du troisiĂšme degrĂ© suivante : (H+)3 + Ka (H+)2 - (H+) [Ke + KaCa] - Ka·Ke = 0.

Dans le cas limite , l’équation prĂ©cĂ©dente devient d’oĂč on dĂ©duit que . Lorsque , .

Cas d'une base forte

oĂč est la concentration en base en mol·L−1.

Cette relation est soumise aux mĂȘmes remarques que pour le cas d’un acide fort.

Cas d'un acide faible

oĂč le est celui de l’acide.

Cas d'une base faible

oĂč le est celui de l’acide crĂ©Ă©.

Cas d'un mélange de solutions de pH connus

Cette formule est trĂšs approximative, notamment si les acides ou bases utilisĂ©s sont faibles, et devrait ĂȘtre utilisĂ©e avec la plus grande prudence.

pH négatif

Dans les solutions suffisamment diluĂ©es, l’aciditĂ© est en pratique mesurĂ©e par la concentration en ions hydronium, ou [H3O+]. Cependant, aux fortes concentrations, cet effet est en partie contrebalancĂ© par les coefficients d’activitĂ© qui s’effondrent aux concentrations Ă©levĂ©es. NĂ©anmoins, il est possible d’obtenir des pH nĂ©gatifs, y compris dans le contexte des sĂ©quelles miniĂšres en cas de drainage minier acide extrĂȘme[17].

L'Ă©chelle 0-14 pour le pH est une limite conventionnelle[18]. Ainsi une solution concentrĂ©e d'acide chlorhydrique Ă  37 %m a un pH d'environ −1,1 quand une solution saturĂ©e d'hydroxyde de sodium a un pH d'environ 15,0[19].

Les produits plus acides que l’acide sulfurique Ă  100 %, sont qualifiĂ©s de superacides[20]. Ceux-ci sont couramment utilisĂ©s, notamment comme catalyseurs pour l’isomĂ©risation et le craquage des alcanes[21] - [22].

pH d'un sol

Le pH d’un sol est le rĂ©sultat de la composition du sol (sol calcaire, rĂ©sineux, etc.) et de ce qu'il reçoit (pluie, engrais, etc.). Il a une influence sur l’assimilation des nutriments et oligo-Ă©lĂ©ments par une plante.

  • Fleurs d'hortensia en sol acide.
    Fleurs d'hortensia en sol acide.
  • Fleurs d'hortensia en sol alcalin.
    Fleurs d'hortensia en sol alcalin.

Notes et références

Notes

  1. Un ion hydrogĂšne est un atome d'hydrogĂšne qui a perdu son unique Ă©lectron. Or l'atome d’hydrogĂšne n'est constituĂ© que d’un proton (pour son isotope le plus courant 1H) et d'un Ă©lectron. Un ion 1H+ n'est donc effectivement plus qu'un proton.

Références

  1. « L'acidité, le pH », sur le site de l'académie d'Orléans-Tours.
  2. (de) S. P. L. Sörensen, « Über die Messung und Bedeutung der Wasserstoffionen-konzentration bei biologischen Prozessen », Ergebnisse der Physiologie, vol. 12, no 1,‎ , p. 393–532 (ISSN 0303-4240 et 1433-0474, DOI 10.1007/bf01968801, lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. (en) « SÞren SÞrenson », Chemical Achievers - The Human Face of the Chemical Science, Chemical Heritage Foundation (consulté le ).
  4. (de) SĂžren Peder Lauritz SĂžrensen, « Enzymstudien. II: Mitteilung. Über die Messung und die Bedeutung der Wasserstoffionenkoncentration bei enzymatischen Prozessen », dans Biochemische Zeitschrift, vol. 21, 1909, p. 131-304.
  5. (en) Comptes rendus des travaux du laboratoire Carlsberg, vol. 8, p. 1, Copenhague, 1909 (ISSN 0075-7497).
  6. (en) SĂžren Peter Lauritz SĂžrensen, sur geocities.com/bioelectrochemistry.
  7. (en) Patrick Gormley, « The facts about pH », .
  8. « pH » dans le Trésor de la langue française informatisé.
  9. « pH », sur Futura-Sciences (consulté le ).
  10. (en) « pH quiz Study Guide », sur morrisonlabs.com.
  11. (en)« Manual of Symbols and Terminology for Physicochemical Quantities and Units », 2e rév., dans Pure Appl. Chem. no 51, p. 1, 1979.
  12. (en) Organisation internationale de normalisation, ISO Standards Handbook: Quantities and units, ISO, GenĂšve, 1993 (ISBN 92-67-10185-4).
  13. Union internationale de chimie pure et appliquée. Quantities, Units and Symbols in Physical Chemistry [« Green Book »], Oxford, Blackwell Science, , 2e éd. (ISBN 0-632-03583-8, lire en ligne), p. 62.
  14. « Le livre Multimédia de la Corrosion », sur cdcorrosion.com.
  15. Marshall, W.L. et E.U. Franck, Ion product of water substance, 0–1 000 °C, 1–10 000 bars. New international formulation and its background, J. Phys. Chem. Ref. Data, 10, 295 1981.
  16. (en) IAPWS, « Release on the Ionization Constant of H2O », IAPWS,‎
  17. (en) Nordstom D.K., Alpers C.N., Ptacek C.J. et Blowes D.W., Negative pH and extremely acidic mine waters from iron Mountain, California, Environment Science and Technology, 2000, vol. 13, no 5, p. 254-258.
  18. Des expériences de la famille acide-base par Danielle Cachau-Herreillat (ISBN 2804152138 et 9782804152130). Extrait. Voir aussi (en) « Negative pH does exists » dont l'auteur recommande d'utiliser une échelle de pH non bornée.
  19. (en) Kieran F. Lim, « Negative pH Does Exist », Journal of Chemical Education, vol. 83, no 10,‎ , p. 1465 (ISSN 0021-9584, DOI 10.1021/ed083p1465, lire en ligne, consultĂ© le ).
  20. (en) R.J. Gillespie. Accounts of Chemical Research, vol. 1, 1968, p. 202.
  21. (en) George A. Olah et Schlosberg RH, « Chemistry in Super Acids. I. Hydrogen Exchange and Polycondensation of Methane and Alkanes in FSO3H–SbF5 (Magic Acid) Solution. Protonation of Alkanes and the Intermediacy of CH5+ and Related Hydrocarbon Ions. The High Chemical Reactivity of Paraffins in Ionic Solution Reactions », J. Am. Chem. Soc., vol. 90 (10), 1968, p. 2726–2727.
  22. (en) Réponse de Richard Barrans à un étudiant, sur le site « Ask a scientist » : lien.

Voir aussi

Bibliographie

  • L. Lopes, « MĂ©thode de la rĂ©action prĂ©pondĂ©rante : proposition d’une approche quantitative systĂ©matisĂ©e », Bulletin de l’union des physiciens, vol. 102, no 904,‎ , p. 707-726 (lire en ligne [PDF])

Articles connexes

Liens externes

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