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Équation de Nernst

En électrochimie, l'équation de Nernst donne la tension d'équilibre (E) de l'électrode par rapport au potentiel standard (E0) du couple redox mis en jeu. Elle n'a de sens que si un seul couple redox est présent en solution (l'équation de Nernst ne s'applique donc pas aux potentiels mixtes) et que si les deux espÚces de ce couple sont présentes.

Présentation

Soit la demi-réaction redox suivante toujours présentée dans le sens de la réduction. La forme oxydée (Ox) de l'espÚce considérée récupÚre un nombre n d'électrons pour donner la forme réduite (Réd) correspondante selon une convention définie par l'Union internationale de chimie pure et appliquée (UICPA, IUPAC en anglais) :

oĂč K est la constante d'Ă©quilibre de la demi-rĂ©action, et a dĂ©signe l'activitĂ© chimique de l'espĂšce considĂ©rĂ©e (la forme oxydĂ©e ou rĂ©duite de cette espĂšce). L'activitĂ© est le produit de la concentration par le coefficient d'activitĂ© qui tient compte de la prĂ©sence des autres espĂšces en solution et de leurs interactions Ă©lectrostatiques :

L'activitĂ© est la concentration thermodynamique au sens strict, tandis que la concentration est la quantitĂ© mesurable par analyse chimique. A dilution infinie, quand les espĂšces dissoutes n'interagissent plus entre elles, l'activitĂ© est Ă©gale Ă  la concentration et le coefficient d'activitĂ© est Ă©gal Ă  1. Lorsque les concentrations sont Ă©levĂ©es et les interactions Ă©lectrostatiques entre ions non-nĂ©gligeables, il est nĂ©cessaire de calculer les coefficients d'activitĂ© avec l'Ă©quation de Debye-Huckel. Cette relation est elle-mĂȘme limitĂ©e et devient insuffisante Ă  des concentrations en ions supĂ©rieures Ă  0.010 mol/L. Les corrections nĂ©cessaires Ă  plus hautes concentrations font appel Ă  la thĂ©orie de James A. Davis et ensuite de Kenneth S. Pitzer et deviennent rapidement trĂšs compliquĂ©es.

Pour la demi-réaction présentée ci-dessus, l'équation de Nernst s'écrit :

Ou encore, en utilisant le logarithme décimal :

avec :

Ce qui donne, à température ambiante (25 °C = 298,15 K) :

C'est pourquoi, pour peu que l'on puisse assimiler également les activités chimiques aux concentrations, à condition que les concentrations soient suffisamment basses et que les coefficients d'activité tendent vers l'unité, on trouve souvent les relations simplifiées suivantes directement exprimées en fonction des concentrations et valables à 25 °C :

(équation de Nernst exprimée en fonction de )
(équation de Nernst exprimée en fonction de )

avec :

  • , potentiel d'oxydorĂ©duction du couple ox/rĂ©d en volts ;
  • , potentiel standard du couple ox/rĂ©d ;
  • , nombre d'Ă©lectrons transfĂ©rĂ©s dans la demi-rĂ©action ;
  • , concentration molaire d'oxydant ;
  • , concentration molaire de rĂ©ducteur.

L'avantage d'exprimer directement l'Ă©quation de Nernst en fonction de est sa simplicitĂ© et surtout de bien faire ressortir l'importance du signe moins dans l'Ă©quation qui est responsable des pentes nĂ©gatives des droites dans les diagrammes de Pourbaix (diagrammes ), oĂč le potentiel est exprimĂ© en fonction du pH.

Histoire

L'équation de Nernst fait référence au chimiste allemand Walther Nernst qui fut le premier à la formuler, en 1889.

Remarques

On introduit parfois le terme .

L'équation de Nernst se réécrit alors sous la forme :

À noter que ce mĂȘme terme f peut aussi s'Ă©crire sous la forme :

avec :

On définit grùce aux potentiels électriques la force électromotrice de la pile (la fameuse « différence de potentiel »), le plus souvent notée e et exprimée en volts, par la relation suivante :

e = E(couple dont l'Ă©lĂ©ment gagne des Ă©lectrons) – E(couple dont l'Ă©lĂ©ment perd des Ă©lectrons)

ou encore :

e = E(Ă©lĂ©ment rĂ©duit) – E(Ă©lĂ©ment oxydĂ©)

E(couple) dĂ©signant le potentiel Ă©lectrique d'un couple, exprimĂ© en volts et dĂ©terminĂ© grĂące Ă  la loi de Nernst. Par exemple, dans le cas d'une pile Daniell (avec dĂ©pĂŽt de cuivre), on a e = E(Cu2+/Cu) – E(Zn2+/Zn) = +0,34 – (−0,76) = 1,10 V Ă  25 °C, la rĂ©action finale Ă©tant : Zn + Cu2+ → Zn2+ + Cu, dans laquelle le cuivre est rĂ©duit puisqu'il gagne des Ă©lectrons, et le zinc est oxydĂ©, puisqu'il perd des Ă©lectrons. Ainsi l'ion cuivre(II) est l'oxydant, et le zinc mĂ©tallique est le rĂ©ducteur.

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